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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » jeu. 16 mars 2023 15:56

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En 1975 parait un nouvel album d'Amazing Blondel intitulé "Inspiration". Un disque plutôt déroutant qui vaut cependant la peine d'être écouté. Eddie Baird est un artiste talentueux et il a écrit la plupart de ces chansons. Terry Wincott ne doit pas se sentir lésé car il contribue aussi beaucoup à l'ensemble.
Ce petit album Pop de style 'Beatles' avec arrangements de cordes signés Del Newman posséde des mélodies sucrées, des harmonies vocales aériennes, et des parties instrumentales qui font la part belle au piano d'un virtuose, Dave Skinner. Sur ce disque, on peut aussi trouver le Saxophoniste Mel Collins qui joue sur un titre.
Cet opus est très différent de la première incarnation du groupe, mais il reste un témoignage d'une époque désormais révolue.
De la Pop Folk acoustique / électrique, les harmonies et les arrangements avec piano et orchestre, des effets sonores rappelant les Beatles et beaucoup de mélodie! Un album méconnu qui est différent de la musique à laquelle les fans d'Amazing Blondel étaient habitués.
C'est une Pop bien arrangée et de meilleure qualité que beaucoup de choses de l'époque. Une rupture avec la musique folklorique et de ménestrel pour laquelle Amazing Blondel était connu, car depuis le départ de Gladwin, Eddie Baird a pris ses responsabilités en écrivant les chansons, certaines rappellant Clifford T. Ward, et quelques uns de des morceaux sonnent quelque peu Beatles, la voix d'Eddie est agréable et plusieurs pistes sont mûres pour une écoute de fin de soirée. "On a Night Like This", en est un exemple flagrant.

"Inspiration" est quasiment le frère jumeau du disque précédent mais un degré en dessous car il semble un peu moins inspiré. Il n'en demeure pas moins un travail méritant attention. Il situe bien la transformation opérée depuis un an dans la direction artistique du groupe.
Il s'agit en fait d'un album dans un style similaire de Soft Folk Rock, avec des mélodies et des textes uniformément forts et l'avantage d'une orchestration judicieuse de la part de Del Newman et Adrian Hopkins.
En d'autres termes, dans le domaine de la musique douce, "Inspiration" présente de nombreux contrastes.

Si l'idée d'un Soft Rock influencé par les Beatles, mais avec moins de flash que les Beatles, est séduisante, ou si, en connaissant les premiers travaux de ce groupe, on peut voir un exemple de transition artistiquement plutôt réussie, cet album est loin d'être négligeable.
S'il y avait beaucoup de moments purement folkloriques lors de leurs précédentes sorties, l'angle progressif était assez difficile à trouver: Les titres d'ouverture et de clôture sont, si l'on peut dire, les plus progressifs.
Avec "Inspiration", le groupe tente de retrouver une partie de son son original avec l'utilisation de l'orchestration sur 7 des 10 pistes. Cependant, ce style pop-orchestre luxuriant contraste parfois avec le son plus électronique, et cela se voit dès le morc eau d'ouverture qui est une suite de deux chansons ("All the Time for You / Inspiration") en un seul morceau. Cette combinaison passe d'une mélodie joyeuse et rapide à une ballade plus réfléchie et vice-versa. La première partie est plus enlevée et un peu faible, mais la seconde la sauve un peu en passant à un style plus ballade avant de revenir à un tempo plus rapide. Ce n'est pas une mauvaise chanson car le groupe essaie de trouver sa place dans son nouveau son, mais ce n'est pas de la même qualité qu'avant, et c'est aussi bon que possible. Mais, ensuite, le son soft rock peut rappeler Air Supply (sur les ballades) ou Lobo (sur les chansons midtempo).
La chanson suivante, "Thinking of You", est une jolie ballade qui se termine avec du piano et des cordes.
Suit "You didn't Have to Lie About it" qui peut être comparé musicalement à "It's Getting Better" des Beatles, très enjoué même si le thème est la tromperie en amour.
Le morceau qui suit, "I've Got News For You", possède une mélodie Pop avec beaucoup de piano et d'orchestration.
La chanson suivante est le bref et très orchestré "The Lovers", où le groupe se replonge dans son passé élisabéthain, du moins pour les paroles. Raconté du point de vue d'un serf parlant à son maître, il prétend que la maîtresse l'aime. On peut imaginer que c'est le genre de chose qu'il s'exerce à dire devant le miroir avant de le dire en face à son maître!...
Ils essaient de remuer un peu les choses sur "Good Time Gertie" qui est, en fait, un agréable petit morceau inspiré de Genesis comme "I know what I like" en quelque sorte. Son court solo de piano est assez accrocheur, mais dans l'ensemble, il s'agit d'une tentative embarrassante avec de mauvaises harmoniques vocales dans le refrain.
La deuxième face commence par "On a Night Like this", une chanson douce qui fait penser à la chaleur intérieure d'une froide nuit d'hiver. De douces guitares acoustiques soutiennent les excellentes harmonies vocales. Une fois de plus, l'accompagnement orchestral arrangé par Del Newman est impossible à ignorer, mais il n'est pas non plus envahissant.
"Love Song" est une histoire similaire sur le plan musical.
Bien que l'album soit très doux, chaque face contient des morceaux plus rythmés. "Standing by my window" est l'un d'entre eux avec de majestueux couplets et il comprend un excellent travail au saxophone de la part de Mel Collins, se terminant par des harmonies qui feraient pâlir d'envie des groupes vocaux plus connus.
Le morceau suivant, "Be So Happy", est une chanson optimiste au rythme rapide, avec beaucoup de cordes et de cuivres.
L'album se termine par "They're Born, They Grow And They Die", un joli morceau instrumental orchestraL.

Bref, encore un disque à (re)découvrir...


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Message par alcat01 » jeu. 16 mars 2023 17:50

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Rough Diamond est un groupe de Hard Rock Anglais créé en 1977 et composé de David Byron (David Garrick) au chant, de Geoff Britton (Geoffrey Britton) à la batterie, de Clem Clempson (David Clempson) à la guitare, de Damon Butcher aux claviers, et de Willie Bain à la basse.
En 1975, il publie son premier effort solo, "Take No Prisoners", et, un an plus tard, à la fin de Juin 1976 après dix albums avec Uriah Heep, Byron, alcolique depuis de longues dates, met fin à ce qui a été une période de six années et demi de collaboration avec le Heep.
Bien que cette séparation semble en apparence brusque, c'est le résultat d'une mûre réflexion pendant quelques mois. Plusieurs jours plus tard, Geoff Britton, un vieil ami qui a été membre de Wings, appelle Byron pour lui demander ses projets dans l'immédiat.
Geoff Britton est un batteur de Rock peut-être mieux connu en tant que membre de East of Eden de Dave Arbus, ou de Wings de Paul McCartney à partir de 1974-1975, figurant, par exemple, sur l'album" Venus And Mars", et aussi membre du Manfred Mann's Earth Band à partir de 1978-1979, en jouant sur l'album "Angel Station".
À ce moment-là, ils étaient un peu dans le vague, mais Geoff réussit à convaincre le chanteur que la formation d'un nouveau groupe est la meilleure des choses à faire.
La décision prise, David demande alors à Stephen Barnett, un vieil ami, de les guider à travers cette transition et de devenir le manafer du groupe.
Geoff et Dave avaient longtemps admiré les prouesses de Clem Clempson? un guitariste de Rock Anglais qui a joué, entre autres, dans bon nombre de groupes, dont Bakerloo, Colosseum avec Jon Hiseman et Dick Heckstall-Smith, et Humble Pie avec Steve Marriott et Greg Ridley. Ils se décident alors à le contacter.

En attendant, Clem vient de terminer une tournée Américaine avec le Steve Marriott All-Stars avec un habile et méconnu claviériste appelé Damon Butcher. Tous deux avaient, semble-t'il, formé un groupe à Los Angles, mais ils décident de rentrer à Londres à la recherche d'un chanteur.
Lors de leur retour, les quatre musiciens se réunissent et, après quelques vodkas et une heure de discution, ils décident que ce qu'ils sont est une très intéressante croisée des courants musicaux, représentant des idées de concept individuel, qui sont encore diverses mais cependant compatibles avec une certaine joie de jouer. Le courant commence déjà à passer.
Leur recherche d'un cinquième membre est plus long et plus frustrant, car ils essayent presque tous les bassistes dont vous avez certaitement entendu parler, et plusieurs complément inconnus. Mais c'est Willie Bain, un ami de Geoff et un musicien expérimenté et respecté qui est engagé immédiatement.
Rough Diamond est né!

Le groupe publie alors le LP en 1977 intitulé simplement "Rough Diamond".
Démarrant avec l'exubérant "Rock 'N' Roll", de Byron, qui semble faire référence à son temps passé avec Uriah Heep quand il chante: "J'ai donné ma vie à un groupe sur la route, j'ai commis des erreurs, ... mais je vis pour aujourd'hui, car demain est encore loin", et le groupe semble tout à fait optimiste et positif et très franchement, c'est très communicatif. Chouette solo de saxo, mais bien court.
Ces chansons donnent toujours l'illusion de bien commencer mais il ne semble jamais se construire quelque chose, alors que c'est tout à fait le contraire! Byron est de mauvaise humeur quand il écrit cette chanson très bien contruite qui suit une progression naturelle vers des conclusions logiques.
Il n'y a pas de surprise au niveau de la rythmique: il y a beaucoup de morceaux "mid tempo" bien produits et des rocks habilement mixés.
"Seasong" est une véritable progression qui nous montre comment Byron peut posséder n'importe quelle ballade avec cet étât d'esprit. Et c'est bien la clé ici, Byron semble complétement revigoré par les membres de sa nouvelle formation, et il y a de quoi!
Clem Clempson nous montre un éventail de styles, puissant et rockant sur "By The Horn" (qui comporte quelques parties des choeurs dans un pur style Beatles) et offrant des vrais bijoux de solos de guitare comme celui entendu sur "Scared", qui sonne comme plus intense encore qu'une chanson de Lennon du début des années 70.
Le claviériste Damon Butcher n'est pas quelqu'un dont vous avez déjà entendu parler, mais il doit surtout gagner à être connu pour la force de ses diverses contributions au piano et à l'orgue Hammond entendues ici! Ses contributions parfois subtiles ajoutent une autre couche à la profondeur du son déjà bien épais.
Il étale tout son talent et sa grande classe et c'est pour le moins surprenant qu'il n'ait jamais rien fait d'autre après cela. Son morceau pour piano solo, "The Link", est en effet plus qu'impressionnant.
La dernière chanson, "End of the Line" est une chanson à combustion lente chargée de groove (avec un Clempson étincellant) et dispose des lignes un peu ironiques comme: "Mais j'ai bien servi mon temps et maintenant, c'est passé, il n'y a pas, non non non non, de chemin pour revenir à cet endroit".

Contrairement à de nombreux autres albums, celui-ci donne une impression d'ensemble et il montre une belle sensation de cohésion.
Ce disque a été fait par une bande de gars qui se préoccupaient du produit final et une bonne écoute montrera qu'il est bien poli et bien produit dans son côté rock des années 70.
Ce n'est pas aussi heavy qu'un album de Led Zeppelin ou de Black Sabbath de l'époque, mais Byron, Clempson et Britton (pour ne pas parler de Butcher et du bassiste Willie Bath) ne sont pas les premiers venus dans ce type de musique.

Rough Diamond se sépare juste après la sortie de l'album, laissant à nouveau Byron poursuivre sa carrière solo...


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Message par alcat01 » jeu. 16 mars 2023 19:50

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1976 Blow Your Face Out
Nous sommes maintenant en novembre 1975, tout roule pour The J. GEILS BAND. Le chanteur Peter Wolf s’est marié avec Faye Dunaway l’année précédente ; Seth Justman, le claviériste qui n’était au départ qu’un fan du band, compose de plus en plus avec le nouveau marié ; le producteur Bill Szymzyk (un ancien de la firme ABC ayant collaboré avec Quincy JONES, Jerry Ragovoy, BB King, WISHBONE ASH et THE EAGLES) couve toujours ses poulains ; l’harmoniciste Magic Dick est reconnu comme l’un des meilleurs harmonicistes blancs et contrairement à de nombreuses formations, J. GEILS BAND n’est pas victime d’incessants changements de line-up, trois des membres fondateurs jouant ensemble depuis presque dix ans. Le groupe impulse donc une complicité et une cohérence évidentes tant au niveau du répertoire que de la mise en place et surtout une énergie hors du commun. C’est là le seul petit bémol qu’on peut lui reprocher : J. Geils Band est avant tout un groupe de scène.

« Blow Your Face Out » est en fait la captation de deux concerts : le 15 novembre 1975 au Boston Garden (la salle du club NBA des Celtics) et le 19 au Cobo Hall de Detroit (un complexe gigantesque accueillant entre autres l’Exposition automobile de Detroit, le club de NBA des Detroit Pistons, endroit où Martin Luther King délivra son discours « I Had A Dream »).
Trois ans auparavant, Atlantic Records avait édité leur premier album Live « Live Full House » qui témoignait certes de la vitalité scénique du groupe mais n’était qu’une mise en bouche, la durée du disque ne dépassant pas les 32 minutes et laissant quelque peu l’auditeur frustré. Et oui, un disque c’est un peu comme les cacahuètes ou le chocolat : on en veut toujours un peu plus. Si en 1976 l’existence des doubles albums n’était pas une nouveauté en soi, l’industrie du disque avait publié dès les années 60 plusieurs albums marquants sous forme de double LP (The Who, The Beatles, Jimi Hendrix, Zappa). Le concept permettait des rendus de concerts bien plus aboutis. La décennie suivante voyait l’apparition de plusieurs doubles d’anthologie. On pense irrémédiablement, et ce quel que soit le registre, à « Third » (SOFT MACHINE), « Kobaïa » (MAGMA), « Layla » (Derek And The Dominos), « Exile On Main Street » (ROLLING STONES) ou « Quadrophenia » (THE WHO). Mais rendons grâce à J. GEILS Band, « Blow Your Face Out » publié en 1976 demeure pour de nombreux amateurs de Rock et de R&B le double Live des années 70. Outre un répertoire cohérent mêlant compositions et relectures judicieuses, l’énergie communicative d’un groupe rompu au Groove et l’excellente qualité sonore due au producteur ingénieur du son Allan Blazek, déjà aux manettes des albums précédents et qui s’était fait remarquer avec Reo Speedwagon, Elvin Bishop, THE EAGLES, « Blow Your Face Out » figure incontestablement dans le peloton de tête des meilleurs double Live de l’histoire du Rock. Rien que ça !

Le nombreux public semble en ébullition bien avant l’entrée du groupe, le speaker en rajoute une petite couche sous les applaudissements d’une salle impatiente, les spectateurs n’attentent que deux choses : s’en prendre plein les oreilles et plein la vue et Peter Wolf ne va pas les décevoir. Il chauffe la salle d’entrée de jeu, avec un shuffle efficace, l’orgue diffuse une mélodie rappelant certaines intros typiques au Gospel, relayée par la guitare de J Geils. Le groupe a décidé d’ouvrir son show avec deux originaux issus de l’album « Blood Shot ». Le funky « Back To Get Ya » prend une tournure entre Rock et Blues via l’harmonica de Magic Dick qui intensifie le dramatisme tandis que la guitare s’offre un excellent solo. Le band s’attaque à « Shoot Your Shot », une tuerie de Junior Walker & The All Stars mise en boîte pour le label Soul filiale de Motown. Les saxophones de la version d’origine sont largement remplacés par l’harmonica obsédant de Magic Dick, comme quoi la taille ne signifie parfois pas grand-chose. Deux compositions issues de l’album « Nighmares » figurent dans la set-list : « Detroit Breakdown », un Rock clin d’œil à la ville de Detroit, seconde patrie du groupe, et l’impayable « Musta Got Lost » dans lequel Wolf délivre une tirade aussi spontanée qu’habitée de près de deux minutes impliquant le public.
Le groupe se réapproprie divers titres issus de la Soul : « Where Did Our Love Go », popularisé par les Supremes en 64, sera l’objet de reprises plus ou moins enthousiastes, mais la présence de l’harmonica apporte un plus incontestable et une coloration moins naïve, peut-être la meilleure version de cette compo du tandem Holland/Dozier, en tous cas la plus punchy, à mille lieues des versions fadasses de Teresa Brewer, des Lettermen ou de celle plus tardive de Soft Cell. La formation reprend à son compte des inusités Soul dynamitant les schémas et structures d’origine : « Love Itis », gravé en 1967 par Harvey Scales & The Seven Sounds, dans lequel Wolf harangue la salle. « Lookin’ For A Love », morceau enregistré par les Valentinos de Bobby Womack durant l’été 62, subit une excellente transmutation avec son intro à l’orgue qui fait monter la tension à l’instar des prêches baptistes. Une version qui relègue bien loin celles de Steve Marriott, peut être la meilleure relecture avec celle du bluesman Preston Shannon. Autre bonnes trouvailles avec "So Sharp" une obscurité funk de Dyke & The Blazers et « Ain’t Nothin’ But A House Party » en provenance des Show Stoppers, un groupe familial de Philadelphie. Rien à voir avec les interprétations des Tremoloes ou de Cliff Richard, on est là à des années lumière. Le groupe impulse de l’énergie sur le « Raise Your Hand » d’Eddie Floyd, titre repris par Janis JOPLIN et popularisé 15 ans plus tard par les Blues Brothers.
Autre emprunt au Blues cette fois ci avec « Sno-Cone », un modeste titre d’Albert Collins dans lequel tous les membres apportent leur peps (gros passage de batterie). Une véritable tuerie ! Le groupe revisite les codes de la Country avec « Truck Drivin’ Man », un vieux standard truck fifties de Terry Fell & the Fellers rentré dans l’inconscient collectif américain (pas mal pour une face B !). Si le titre a connu des versions biens mièvres (Buck Owens, George Hamilton IV, Dick Nolan) celle du groupe se situe au niveau de Commander Cody & His Lost Planet Airmen. Un titre plein de peps, d’humour et de groove. Petit moment d'accalmie avec la ballade "Start All Over" evoquant le décès d'une amie du chanteur dans un accident de voiture.

Ce double live marque d’une pierre blanche la production Rock américaine de la décennie 70. Groupe de scène par excellence, The J. Geils Band connaitra ensuite un plus grand succès commercial orienté vers un Rock FM. Suite à des conflits internes principalement entre le chanteur Peter Wolf et le claviériste Seth Justman, les deux pourvoyeurs en matière d’écriture, le groupe disparaît en 1985.
LE KINGBEE


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Message par ledzep56 » jeu. 16 mars 2023 20:25

Et le sublime Chimes morceau de 8'57 mns. Quel groupe live...

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Message par alcat01 » ven. 17 mars 2023 09:18

ledzep56 a écrit :
jeu. 16 mars 2023 20:25
Et le sublime Chimes morceau de 8'57 mns. Quel groupe live...
Je ne te le fait pas dire! :super:

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Message par alcat01 » ven. 17 mars 2023 09:19

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Le troisième et dernier des albums des Flamin' Groovies de la fin des années 70 pour Sire, Jumpin' in the Night sort en trombe avec la chanson-titre, un rock de premier ordre qui apporte le muscle des Groovies de l'ère Flamingo aux sonorités British Invasion plus conscientes du style de la version de Cyril Jordan.
Bien que Jumpin' in the Night ne sonne jamais aussi fort ou aussi bien, il sonne résolument plus serré et plus dur que le Flamin' Groovies Now de 1978, et le guitariste Mike Wilhelm, un nouvel ajout à la formation Now, est beaucoup mieux intégré dans leur mur de guitares, avec les Groovies sonnant plus solidement qu'ils ne le faisaient un an plus tôt. Mais si Jumpin' in the Night permet aux Flamin' Groovies de sonner mieux que jamais, le matériel les laisse malheureusement tomber.
Il n'est pas étonnant que les Flamin' Groovies aient aimé les Byrds - les deux étaient des groupes américains qui sont tombés amoureux des sons du rock britannique et ont créé leur propre variation du style - mais trois reprises des Byrds sur cet album, c'est deux de trop (surtout si l'on considère à quel point la batterie de David Wright sonne mal sur " 5D "), et bien que le fait que les Groovies s'attaquent à " Absolutely Sweet Marie " et " Please Please Me " semble bien sur le papier, les résultats audibles sont un peu décevants. (D'un autre côté, leur reprise de "Werewolves of London" est meilleure que ce que l'on était en droit d'attendre).
La production et l'ingénierie de Roger Bechirian sont nettes et flatteuses pour les guitares, mais manquent de résonance par rapport à l'approche plus stratifiée de Dave Edmunds sur Shake Some Action et Now. Les Flamin' Groovies, un groupe formidable, ont souvent semblé avoir du mal à concilier leurs meilleures qualités avec le processus d'enregistrement, et Jumpin' in the Night est probablement le meilleur exemple de ce dilemme, bien qu'il contienne plus que suffisamment de moments intéressants pour compenser.
Mark Deming


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Message par alcat01 » ven. 17 mars 2023 09:21

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Hawkwind
Le guitariste de The Pretty Things, Dick Taylor, a été engagé pour produire le premier album éponyme en 1970.
Pour ceux qui ne connaissent pas Hawkwind, on pourrait définir la musique comme du 'Rock Spatial'. C'est une sorte de Rock Progressif aromatisé avec quelques pincées du Psyché de Pink Floyd, un soupçon de Moody Blues, un léger soupçon de King Crimson, avec des effets de synthétiseur, des phases, des échos, des orchestrations, des guitares ... À part le travail solo de Nik Turner, aucun autre groupe ne leur ressemblait vraiment.

Ce n'est peut-être pas forcément le meilleur disque d'introduction à leur musique car ils s'améliorent avec chaque album successif, mais Il s'agit autant d'une pièce historique que d'une pièce importante dans l'histoire du groupe.
La majeure partie de l'album provient d'une longue jam de forme libre appelée "Sunshine Special" qui a été décomposée en pistes individuelles avec des interludes synthétisés spacieux. Et cela a certainement du sens car la musique partage la même ambiance tout au long du disque.
Mais il ne faut pas se laisser rebuter par la balise 'free form jam'. La musique n'est pas un gâchis alimenté par une drogue chaotique à la Amon Düül. Elle a une base solide dans le genre Psyché, et l'amélioration s'intègre dans ce son structuré. On dirait que le groupe a joué 'live in the studio" et qu'l était enfermé dans un groove fantastique. L'ajout de flûte, saxophone et harmonique au mixage est très appréciable. C'est l'un des meilleurs exemples de Rock Spatial Psyché.

Cela peut sembler décousu pour certains, mais les musiciens produisent un son unique; à l'époque, la magie électronique en était à ses balbutiements. Le son qu'ils produisent est donc vraiment remarquable. Combinez cela avec la guitare, la basse, la batterie et des paroles brillantes, alors vous avez Hawkwind. Le groupe deviendra beaucoup plus cohérent à partir du prochain album.

Ce premier opus est intéressant en ce qu'il contient à la fois les meilleures et les pires chansons du groupe:
Parlons d'abord des meilleures chansons. Le joyeux acoustique post-hippie "Hurry On Sundown", avec un bon jeu d'harmonica et des voix magnifiquement brillantes ... c'est vraiment une chanson spectaculaire. La jam fringante "Be Yourself" qui a de merveilleux passages de saxophones qui mènent à un solo de guitare tout aussi impressionnant innove le Space Rock. Et enfin, le "Mirror of Illusion" au son du Creedence Clearwater Revival, avec une mélodie vocale de type John Fogerty à la fois mélodique et très bonne est, certainement, l'une des meilleures chansons de Hawkwind.
Les mauvaises chansons sont les deux pistes "Paranoia" et "Seeing It As You Really Are":
Pour le lavage sonique surréaliste de "Paranoia", ce n'est pas une bonne idée de répéter les mêmes 4 ou 5 notes pendant plusieurs minutes. "Seeing It As You Really Are" suit en quelque sorte la même idée, avec trop de choses dominées par des notes répétitives. Cependant, dans ce cas, la chanson finit par devenir un très bon solo de guitare et un peu de saxophone mélodique à la fin, ce qui en fait une assez bonne jam.
A noter que Dick Taylor a non seulement produit l'album, mais il a également joué de la guitare et de la basse.

Ce premier jet affiche une grande partie de ce qui identifiera bientôt le groupe, en particulier son passage entre la musique acoustique éthérée et le Hard Rock électronique transdimensionnel, mais ici, il conserve le sentiment très lâche et très aléatoire auquel vous pouvez vous attendre. Voici un groupe qui a trouvé son son mais qui essaie de décider exactement ce qu'il a vraiment à dire.
C'est un album au son charmant qui met souvent en évidence le saxophone de Nik Turner et des breaks mélodieux et percutants du guitariste Dave Brock, à la fois sur une section rythmique tendue et sur l'électronique subtilement savoureuse de Dik Mik Davies.

Mais ce line up d'Hawkwind composé de Dave Brock, Nik Turner, Michael "Dik Mik" Davies, du bassiste John Harrison puis de Thomas Crimble, du deuxième guitariste Huw Lloyd Langton et du batteur Terry Ollis n'était pas destinée à durer: exit Crimble, Langton et Davies après la sortie de l'album; et entrée de l'ancien bassiste d'Amon Duul, Dave Anderson, du claviériste Del Dettmar et du poète / chanteur Robert Calvert.
Toutes les chansons sont créditées à Dave Brock sur l'album original, puis à l'ensemble des membres du groupe à partir de la réédition remasterisée de 1996.


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » ven. 17 mars 2023 11:06

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1969 - Taste
Le fait qu'ils aient été modelés à l'image de Cream, comme beaucoup de leurs contemporains de la fin des années 60, a souvent été cité pour diminuer la stature du power trio irlandais Taste.
Mais, toutes choses étant égales par ailleurs, il est impossible de rejeter leur excellent premier album éponyme en se basant uniquement sur une source d'inspiration évidente, ni, en aucun cas, sur les talents singuliers du point central de la création et de l'interprétation du groupe, le chanteur et guitariste Rory Gallagher - âgé d'à peine 20 ans lors de la sortie de l'album en 1969.
Après avoir débuté par les staccatos menaçants et les accords puissants du classique proto-métal "Blister on the Moon", Taste fait volte-face et se laisse aller à ses influences Brit-blues rétro en interprétant "Leavin' Blues" de Leadbelly - un spectacle de contrastes qui en dit long sur l'étendue de la polyvalence instrumentale de Gallagher. Le blues se poursuit avec "Sugar Mama", que le guitariste a écrit lui-même, et "Hail", un morceau acoustique plus sobre, puis les feux du hard rock sont à nouveau attisés avec "Born on the Wrong Side of Town", un morceau dont les accents de musique folk régionale ont beaucoup contribué à faire de Gallagher une légende de l'île d'émeraude. Et ainsi de suite jusqu'à la conclusion de l'album, avec des aperçus alternés des tendances musicales passées et futures, pimentant les derniers morceaux "Same Old Story", "Dual Carriageway Pain" (tous deux des blues-rockers grinçants montrant des riffs qui faisaient parfois penser au tout nouveau Led Zeppelin), "Catfish" (un standard de blues traditionnel transformé en jam monstre), et "I'm Moving On" (une reprise dépouillée mais pleine de piquant de Hank Snow). En fin de compte, il s'agit d'un ragoût stylistique qui serait sans doute affiné pour mieux se concentrer et se distinguer de la concurrence sur le deuxième album de Taste, un an plus tard.
Mais qui peut dire que Taste n'a pas eu presque autant d'influence que Cream sur de futurs groupes tels que Rush, dont les premiers enregistrements sont littéralement cartographiés sur cet album - un ajout digne des collections de cette période passionnante du rock britannique.
Eduardo Rivadavia


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » ven. 17 mars 2023 13:56

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1970 Scorpio's Dance
Shocking Blue a été un groupe néerlandais de rock psychédélique formé en 1967 et qui a connu une série de succès tout au long des années 1960 et au début des années 1970. Bien qu'il ne s'agisse pas du plus grand succès du groupe, on se souvient souvent aujourd'hui de leur chanson " Love buzz ", car elle a été reprise par les rockers grunge Nirvana sur leur premier album " Bleach ".
Shocking Blue a sorti ''Scorpio's dance'' en 1970, un album alléchant plein de vibrations rock mélangées à du psychédélisme, du blues, du folk et bien d'autres choses encore pour créer un sacré mélange !

''Scorpio's dance'' s'ouvre sur un court instrumental avant de passer au titre ''Alaska country'', une fois qu'il démarre musicalement, j'ai l'impression que Jim Morrison va commencer à chanter grâce au groove du piano que nous entendons, mais bien sûr nous sommes en fait accueillis par Mariska Veres, en tant que chanteuse de Shocking Blue, elle délivre des voix puissantes qui sont toujours à la hauteur !
Au fur et à mesure que ''Scorpio's dance'' progresse, nous sommes introduits à de plus en plus d'instruments, que ce soit le banjo ou le sitar, et cela met vraiment en valeur les talents musicaux du groupe. Le morceau " Deamon lover " met vraiment en avant les vertus psychédéliques du groupe avec des riffs de guitare dont Roky Erickson de 13th Floor Elevators serait fier et des orgues mystiques qui carillonnent en arrière-plan ; c'est pour moi un des morceaux préférés de l'album !

La pochette de l'album représente le groupe au milieu de cactus et c'est une belle photo d'eux. Si vous voulez savoir à quoi ressemble cet album, regardez les motifs trippants que Mariska Veres porte dans sa tenue et vous aurez l'idée !

Le titre ''Scorpio's dance'' est un merveilleux instrumental avec une guitare acoustique hypnotique et juste après nous sommes lancés dans un bop à la Beatles nommé ''Little cooling planet'' qui a tous les grooves que l'on peut attendre du début des années 70 !
On sent que Shocking Blue a bien réfléchi à la liste des titres et à l'ordre dans lequel ils ont assemblé cette collection de chansons, vous faisant passer par différentes humeurs pour vous faire monter et descendre, ce que trop peu de groupes prennent en compte de nos jours à mon avis !
Des touches de folk commencent à s'infiltrer au début de " I love voodoo music " avant de partir dans une transe psychédélique avec un groove de percussions, les transitions dans cette chanson sont particulièrement impressionnantes et c'est certainement l'une de mes préférées !
Le dernier morceau ''Water boy'' présente des sons orientaux utilisant le Sitar que les Beatles ont introduit dans la musique populaire occidentale et le morceau entier est vocalement très Jefferson Airplane !

"Scorpio's dance" vous donnera l'impression d'avoir fait un voyage dans le temps et peut-être même une autre sorte de voyage si vous voyez ce que je veux dire ! L'album capture vraiment l'époque à laquelle il a été produit et si vous êtes un fan des sons psychédéliques des années 60/70, c'est une écoute essentielle !
otherthanotis


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Message par alcat01 » ven. 17 mars 2023 15:51

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L'album d'Amazing Blondel "Live in Tokyo" est sorti en 1977.
Les origines exactes de la performance sur cet enregistrement restent un mystère, plus de 30 ans après sa sortie. Il est presque certain qu'il ne s'agissait pas d'un concert à Tokyo, puisque le groupe n'est jamais allé dans ce pays ni d'un concert en Extrême-Orient; on peut donc imaginer que quelqu'un a trouvé le concert plus impressionnant que le concert Européen dont il s'agit presque certainement. En fait, il semblerait qu'elle a probablement été enregistrée en Scandinavie.

Peu importe, ce set représente un groupe à l'apogée de ses capacités et montre à quel point le groupe était capable de jouer en concert.
Ce qui est tout aussi clair, et encore plus mystifiant, au vu de l'abyssal album studio "Bad Dreams" qui a précédé cette sortie, c'est qu'Amazing Blondel était toujours un excellent groupe.
Lorsque Terry Wincott et Eddie Baird s'en tiennent à leur style et à leur répertoire antérieurs, ils ne peuvent guère se tromper, ils harmonisent magnifiquement, et le décompte des hantises sur des morceaux comme "Leaving of the Country Lover" et "Young Man's Fancy", mélangé à leur jeu acoustique, est tout ce que l'on pouvait espérer.
Et même lorsqu'ils adoptent un son plus contemporain, comme sur "Love Must Be the Best Time of Your Life" où ils ressemblent vocalement à une version Britannique édulcorée d'England Dan & John Ford Coley, ils ne sont pas mauvais.
Ce que cet album évite, et que "Bad Dreams" n'a pas fait, c'est un accompagnement musical contemporain impossible qui ne semble pas naturel autour de ces deux voix.
Tel qu'il est, avec ses origines incertaines, cet album peut être recommandé à tous ceux qui ont aimé l'Amazing Blondel de 1972 et au-delà, et montre ce que la version à deux de ce groupe pouvait faire, probablement mieux que n'importe quel autre disque qu'ils ont jamais publié.
La contribution de Gladwin nous manque toujours, et il est dommage que des enregistrements live du trio n'aient pas fait surface pendant des décennies, mais ce disque ne doit surtout pas être manqué par les fans de longue date.

À la fin des années 1970, le disco étant le genre musical le plus vendu et le Folk perdant en popularité, Baird et Wincott cessent de se produire sous le nom d'Amazing Blondel.


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Message par alcat01 » ven. 17 mars 2023 17:50

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1971 : Sittin' In
Au début de l'année 1972, Kenny Loggins semblait sur le point de se lancer dans une aventure en solo, mais Jim Messina, ancien ingénieur et musicien de Buffalo Springfield et l'un des membres fondateurs de Poco, a aidé Loggins à faire de la bonne musique et à devenir l'un des plus grands duos musicaux des années 70, combinant des sons folk-rock et country avec des instruments à vent et à anche qui s'approchent presque des sons de Chicago.
Ce premier voyage de ce duo démarre sur les chapeaux de roue avec "Nobody But You", qui est suivi du classique "Danny's Song", adouci par le son du violon de temps à autre, avec en toile de fond la guitare acoustique et le piano. C'est la version que je préfère à la reprise d'Anne Murray qui s'est classée encore plus haut dans le Top 5. J'ai toujours aimé la façon dont "Vahevala" commençait avec les sons de l'accordéon et de la flûte à bec, rappelant un chant marin, avant de passer à la vitesse supérieure. Non seulement cela, mais l'intro sonnait presque comme la hauteur du côté conducteur de la Toyota de mon père à l'époque, car il avait un magnétophone huit pistes dans sa voiture et l'une des bandes combinait cet album et le deuxième album de L & M plus tard cette année-là, et l'intro de cette chanson correspondait à la hauteur de la porte du côté conducteur lorsqu'on l'ouvrait. Une pure coïncidence. Le morceau épique de l'album est "TRILOGY : Lovin' Me/To Make A Woman Feel Wanted/Peace Of Mind", qui s'écoule, s'accélère, puis ralentit à nouveau. "Back To Georgia" est un morceau très énergique, avec des guitares grinçantes et des saxophones endiablés. "House At Pooh Corner" est un hommage aux contes classiques de Winnie The Pooh de A.A. Milne et une des chansons préférées des fans de Kenny Loggins. "Listen To A Country Song" est une chanson country-rock avec des guitares et des violons. "Same Old Wine" est le deuxième meilleur morceau épique de cet effort avec le travail d'harmonica de Kenny Loggins à mi-parcours, sans oublier la fantastique guitare solo de Jim Messina. Enfin, "Rock 'n' Roll Mood" clôt l'album avec la voix de Loggins qui s'impose face au travail au piano du claviériste Michael Omartian [qui est devenu plus tard un producteur, notamment sur le marché de la musique chrétienne] et le reste du groupe se joint à lui à mi-parcours avant de revenir à l'essentiel vers la conclusion de la chanson.
Une chose qui mérite d'être mentionnée sur cet album est la ronde de musiciens utilisés pour soutenir l'équipe de Loggins & Messina. Les arrangements instrumentaux sont excellents et s'accordent parfaitement avec le travail vocal du duo. Un excellent début pour cet album. Hautement recommandé.
mpage


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Message par alcat01 » ven. 17 mars 2023 19:52

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1975 - Down by the Jetty
DR FEELGOOD est une formation anglaise de rhythm'n'blues qui voit le jour au début des années 70. Ils empruntent leur nom (mot argotique qui est censé qualifier l'héroïne) à un bluesmen américain du nom de Willie Perryman et qui avait quelques années auparavant un groupe du nom de Dr Feelgood & The Interns. Le combo britannique écume pendant de nombreux mois les pubs du pays avant d'être remarqué, et parvient finalement à décrocher un contrat avec la maison United Artists Records. Down by the Jetty est publié à l'orée de 1975, précédé du 45 T "Roxette" qui est devenu un hit mineur.

"Roxette" résume bien la musique jouée par DR FEELGOOD. Un rhythm'n'blues sans faille, sans peur et sans reproche, propre malgré la guitare incisive, avec un esprit très old-school. Ce disque est paru au milieu des années 70, il aurait pu naître à la fin des années 50-début 60, c'est à s'y méprendre. Le fait que la production soit en mono y est pour beaucoup également. Il y a aussi le côté "minimaliste", qui tient à une instrumentation sans changements. Lee Brilleaux chante en mettant telle ou telle humeur avec sa voix plutôt passe-partout, la rythmique soutient fortement le tout, la guitare se lâche sur à peu près toutes les chansons et on a parfois droit à des soli d'harmonica. Ce que fait DR FEELGOOD ne sort pas des sentiers battus, c'est juste efficace et frais, susceptible de plaire aux amateurs de bon rhythm'n'blues, Blues Brothers et tant d'autres.

Si DR FEELGOOD n'a pas son "Everybody Needs Somebody to Love" que l'histoire retiendra, "Roxette" et "She Does it Right" ont tout pour séduire par leur côté roots rafraîchissant. Sans parler d'un ou deux morceaux plus enlevés, très proches du ska ("I Don't Mind"), chose que l'on ne peut s'empêcher de saluer. Le combo s'argue de quelques reprises tout aussi intéressantes, à savoir l'archi-connu "Boom Boom" de maître John Lee Hooker ainsi que le "Oyeh !" de Johnny Kidd & The Pirates - les mêmes que "Please Don't Touch" et "Shakin' all Over" -, le guitariste Wilko Johnson étant un grand fan de Mick Green, lui-même sixcordiste de ladite formation. Comme si cela ne suffisait pas, DR FEELGOOD a choisi de terminer sa première oeuvre par un medley enregistré live, et qui permet de mesurer sa force dans un tel contexte. "Bonie Maronie" et "Tequila" (respectivement tubes des "early rockers" Larry Williams et The Champs) ont en plus l'avantage de contenir des parties voire soli de saxos flamboyants qui nous font regretter que des instruments de ce type ne soient pas plus utilisés sur Down by the Jetty, histoire d'aérer un peu plus l'orchestration, d'autant plus que la musique s'y prête.

Un petit 3,5 arrondi à 3 pour un album plus que sympathique, donnant envie de creuser un peu plus le genre. Sans être original pour un sou, il est intéressant de voir des groupes de ce calibre tenter de perpétuer cette musique, à une époque où le rock progressif vit ses dernière heures de gloire et la montée du punk n'est plus très loin. Sans doute Down by the Jetty aurait-il mieux marché à une époque antérieure ?
MARCO STIVELL


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Message par alcat01 » sam. 18 mars 2023 10:12

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First Offence (1979)
Avec cette pochette caractéristique des sixties lorgnant sur certains disques des Stones, The Inmates s’inscriront durablement dans le répertoire du Pub Rock et du British Garage dès 1979.

La formation voit le jour suite à une petite annonce rédigée par le chanteur Bill HURLEY parue dans la revue anglaise Melody Maker en novembre 1977. Suite à cette annonce pour le moins étonnante, mais rien n’étonne au pays de la Perfide Albion, Hurley est rejoint par les guitaristes Peter Staines (alias Peter Gunn) et Tony Oliver et le bassiste Ben Donnely. Ces trois-là se connaissent bien. Ce sont des transfuges de the Cannibals. Après divers balbutiements, les quatre rockers choisissent le batteur Paul Turner. Mais les baguettes seront souvent sujettes à discordes dans le groupe.
Admiratif du film « Jailhouse Rock » (Le Rock Du Bagne »), Hurley et ses nouveaux copains prennent le nom de INMATES (Les Taulards) et commencent à se produire dans les pubs du pays. La rumeur prétendait que le groupe avait choisi ce nom à la suite d’un premier concert dans un pénitencier. Si le groupe s’est illustré lors de concerts donnés dans de nombreuses prisons anglaises, cela n’a rien à voir avec leur nom de scène. Et pourtant, on ne peut s’empêcher de voir un rapprochement avec l’univers du mitard. Bill Hurley avait chanté au sein de Ronnie & The Biggs, un groupe obscur qui faisait toutefois référence à Ronnie Biggs, l’un des auteurs de l’attaque du train Glasgow/Londres.

Le succès du single « Dirty Water » édité par Soho Records incite une autre firme à s’intéresser au groupe. Radar rachète les droits du single et décide de passer à la vitesse supérieure. La formation est confiée à Vic Maile. Producteur, ingénieur du son, Maile a le vent en poupe, il a enregistré et produit de belles pièces : « Down By The Jetty », « Malpractice » (Dr. Feelgood), « Teenage Depression » (Eddie & The Hot Rods) ou bien encore « V2 » des Vibrators.
Les Inmates, épaulés par le batteur Eddie Edwards issus des Vibrators, retournent en studio avec quelques titres dans leurs valises. « First Offence » (« Premier Délit », encore une histoire de taulard) apparaît dans les bacs en octobre 79. La France, souvent à la traîne, ne découvre l’album que quelques mois plus tard. Chez nous, LIO passe en boucle à la radio avec son Banana Split, tandis que FRANCE GALL s’époumone sur un gars qui joue du piano debout.
Evidemment, en rapport aux titres précités (il y en a eu certainement de bien pires. A noter que je n’ai rien de particulier contre les chanteuses citées, ce ne sont que des exemples), « First Offence » se situe à des années lumières. Gros Rock aux confins du Pub Rock, du Garage et de la Soul, Les Inmates allaient marquer toute une génération.

The Inmates ouvrent la porte de leur cellule avec « Dirty Water », hit des Standells gravé fin 1965 pour Tower Records. HURLEY, en bon Cockney, change quelques mots, transformant la River Charles en Tamise et Boston en London. Le chant poussé sans effort et le riff de guitare monstrueux de la Gibson de Peter Gunn installent le titre en bonne place dans les classements de l’époque. Seconde reprise avec « Love Got Me », tiré d’une ballade Soul de Lee Roberts (antérieurement Arthur Conley) & The Sweaters. Autant dire que là, le groupe nous entraîne dans une autre dimension, la ballade devient un rock mid tempo imparable, les petits riffs de Gunn nous font rentrer insidieusement dans la transe avec l’apport des Rumors, la section cuivre attitrée du groupe. Preuve donc que nos taulards s’intéressent à la Soul. Troisième reprise avec « The Walk » un vieux titre de Jimmy McCraklin et l’un de ses rares succès pour l’écurie Checker en 1958. Enfin, quand on parlait de reprise, il faudrait plutôt dire réappropriation. La version originale était certes bien sympathique avec son sax flonflon et une guitare assez primaire. Bobby Charles en avait donné une version plus fun quelques années plus tard, mais les Inmates nous emmènent avec ce titre sur une autre planète. Riffs simples mais impayables, basse bien ronde et le chanteur qui donne ses consignes pour les pas de danse. Une chose est sûre, la danse a bien changé depuis 58. Le groupe se réapproprie vraiment le morceau avec élégance.
Quatrième reprise avec « Midnight To Six Man » titre issu du second disque des PRETTY THINGS. La rythmique est bien en place, Gunn s’autorise des effets de larsen, le tempo plus saccadé est modernisé et prouve que les rockers sont dans leur élément dans le British Beat. Cinquième reprise avec un titre légendaire de Cochran qui n’aura en son temps connu curieusement qu’un petit succès, « Jeanie, Jeanie, Jeanie » auquel HURLEY a soustrait un N. Un vrai morceau de Rock n Roll agrémenté par l’harmonica du gallois Laurie Garman. Sixième reprise avec « Three Time Loser », compo de Don Covay popularisée par Wilson Pickett en 1966. Le titre a été repris dans des versions peu heureuses (Bonnie Raitt, Geno Washington) et plus près de nous par Robert Gordon et Chris Spedding. Nous ne voudrions pas paraître trop partisans, mais en dehors de la reprise en Louisiana Soul de Clifford Curry, c’est encore celle de nos Taulards qui paraît la plus intense. Le chant simple de Bill HURLEY permet de retirer les effets dramatiques de la version originale. Idem, les Rumors remplacent avantageusement les cuivres bourratifs et brouillons et le piano du single Atlantic. La guitare rythmique d’Oliver met en valeur les riffs de Gunn. Un morceau dépouillé de tout superflu.
Beaucoup de reprises, me direz-vous ! Vous en reprendrez bien encore une dernière pour la route. Oh … Allez juste une dernière. « You’re The One That Done it », une petite pépite de rockab mise en boite par Thomas Wayne (le frangin de Luther Perkins, guitariste de JOHNNY CASH) pour Fernwood, un petit label de Memphis. Gunn extirpe les effets exotiques de l’original, tandis que Bill HURLEY change légèrement le texte en incluant des « Rock Pete ! » incitant son guitariste à envoyer. On vous laissera méditer sur la richesse du refrain: « I’m looking at the moon, countin’ all the stars – I got a burnin’ fever and I know my heart on fire- and you’re the one that done it- Oohw-Ooh…».
Rassurez-vous, le groupe ne se contente pas de délivrer que des covers. Peter Staines, le pourvoyeur du groupe, place de remarquables compositions s’insérant à l’ensemble : le dynamique « Mr. Unreliable », le Rockin’ « I Can’t Sleep », « Jealousy » qui pourrait figurer dans n’importe quel disque des Stones période Brian Jones, « Back In History » un Rock early sixties, « I Can’t Stop » et une petite pièce de choix « If Time Could Turn Backwards » une véritable broken heart song.

En pleine période Punk, Post Punk et New Wave, The Inmates arrivaient à contre-courant, faisant fi des étiquettes. Entre Garage et Pub Rock, le chaînon manquant entre CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL, Dr. FEELGOOD et DUCKS DELUXE.
LE KINGBEE


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Message par alcat01 » sam. 18 mars 2023 10:14

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Le second album de Hawkwind, "In Search of Space", sort au Royaume-Uni le 8 octobre 1971. L'enregistrement avait commencé brièvement aux Air Studios ("Master Of The Universe"), puis a été transféré aux Olympic Studios.
Le bassiste John A Harrison était parti juste après l'enregistrement du premier album, remplacé par Thomas Crimble qui à son tour a été remplacé par Dave Anderson d' Amon Düül II pour cet album, et qui à son tour sera parti avant sa sortie. Le joueur d'électronique Dik Mik Davies avait également quitté temporairement le groupe, l'ingénieur du son live du groupe Del Dettmar étant alors remplacé, tandis que Huw Lloyd-Langton était parti après une mauvaise expérience de LSD au the Isle of Wight Festival.

La conception innovante de la pochette a été réalisée par Barney Bubbles (Colin Fulcher). Un dépliant de 8 pages (carte non laminée) imprimé en couleur sur le devant et en demi-teinte noir et blanc au verso.
Lorsqu'il est ouvert, le manchon découpé forme une forme d'oiseau avec des ailes déployées - un peu comme un faucon. Une fois pliés, les découpes s'emboîtent au centre avant, les formes et l'imprimé formant un 'X', selon le caractère initial du titre. La forme pliée crée ainsi un portefeuille ouvert pour le disque.
En ce qui concerne le 'X', le crédit 'Optique / sémantique' à ce sujet est probablement assez profond rétrospectivement. La sémantique visuelle de la conception et de la créativité de Barney Bubbles dans l'art de la pochette a conduit à beaucoup de conjectures concernant le vrai titre de cette œuvre. Pour ceux du berceau de Notting Hill du 'underground movement' et de sa presse musicale à l'époque, l'œuvre était communément connue (d'après le titre de sa pochette "X IN SEARCH OF SPACE") comme "X In Search Of Space".
Il est aussi possible de ce fameux 'X' soit une allusion au premier nom du groupe (Group X).

Après des débuts non ciblés en 1970, le plan d'un style de groupe plus distinctif commençait à se fondre, avec l'aide du graphiste Colin Fulcher, alias Barney Bubbles, qui a donné à l'album son titre et illustré le Hawkwind Log élaboré inclus dans les premiers pressages LP. Et le groupe apprenait le secret du voyage: pousser les jams en avant avec un élan implacable et limiter les changements d'accords au strict minimum.
"In Search Of Space" est une amélioration substantielle par rapport au premier opus. L'album montre clairement un changement de direction musicale et une grande évolution pour le groupe. Le son est plus brut, plus agressif, plus trippant, plus puissant et flottant. Cependant, les inflences Jazz sont toujours présentes.

En fait, les musiciens commencent à définir leur propre personnalité ainsi que le genre rock spatial. Toute trace persistante de Blues du premier album a été à jamais rasée sous les guitares et les synthétiseurs conduisant "You Shouldn't Do That" et "Master of the Univers".
Ajoutez un rythme régulier, les flûtes et les saxophones traités de Nik Turner, l'élément déterminant du son Hawkwind, et quelques ballades de guitare acoustique effectivement spacieuses (comme le requiem "We Took the Wrong Step Years Ago"), et le Le résultat est une ébauche d'une feuille de route menant à la prochaine épiphanie du rituel spatial.
Même avec toute l'innovation et la progression rapide de la musique en 1971, cet album était vraiment original. "In Search of Space" est l'album qui a mis Hawkwind sur la voie du succès. L'emballage a sans aucun doute aidé, avec sa pochette pliable multiple et son excellent livret intitulé "The Hawkwind log".

Hawkwind n'a pas essayé d'écrire du Prog Rock, mais les idées qu'ils avaient étaient des perceptions Heavy du Space Rock, fondées dans les premières expérimentations de Pink Floyd de la fin des années 1960 et quelques autres.
Mais il y a toujours une différence critique entre les deux groupes: tandis que les membres du Pink Floyd suivaient des cours d'architecture au London Polytechnic, le gang d'Hawkwind quittait la Notting Hill School of Hard Knocks et trouvait sa vraie voix en cours de route.
Des morceaux comme "You Know You Only Dreaming", "We Took The Wrong Step Years Ago" et "Children Of The Sun" ressemblent à du Pink Floyd car il y a une sensation acoustique plus douce qui comprend des types d'instrumentation plus interactifs apportant les aspects plus spatiaux encore plus sous les projecteurs. Les riffs de guitare sont légèrement plus variés et rejoints par la flûte également. Les instruments ont également plus de licence pour tisser une tapisserie de sons autour d'un noyau de rythme plutôt que d'adhérer obséquieusement à une esthétique rock traditionnelle, mais en gardant toujours en mouvement cette énergie rock plus dure. Les guitares et les basses sont toujours chargées électriquement, ce qui maintient les niveaux d'énergie de tous les musiciens à bord élevés et cet album donne généralement l'impression que les modèles de vibration d'énergie vont vraiment s'accélérer à l'infini dans un état d'anti-gravité où le temps et l'espace se confondent.
Alors que Pink Floyd créait des paysages sonores surréalistes moelleux, Hawkwind était pionnier dans la branche hyperdrive de la psychédélie.
La musique a, par ailleurs, plus en commun avec le Krautrock que le Prog "Symphonic", et en tant que telle est en grande partie minimale et transe plutôt qu'expansive en termes de paramètres musicaux. Sur une écoute décontractée, cela semblera extrêmement répétitif, et le plus souvent, tout simplement bizarre.

Mettant en avant les puissants riffs de Dave Anderson à la basse, ce deuxième album est une étape claire et impressionnante des débuts du groupe. Le groupe atteint ses atmosphères spatiales à travers des modèles de section rythmique puissants, hypnotiques et pulsants qui forment un cadre à partir duquel des solos de guitare, de claviers, de saxophone et de flûte émergent et se fondent avec le chant. L'impression générale est un croisement entre les éléments plus répétitifs ressemblant à des drones de Krautrock et le matériel de Pink Floyd de l'ère psychédélique plus tumultueux, résultant en une fusion qui sonne à des années-lumière de l'un ou de l'autre.
L'endroit où la musique de Hawkwind est expansive se trouve dans l'exploration de germes d'idées, car malgré l'énorme quantité de place laissée à l'improvisation, ce n'est pas une simple session de jam.
Hawkwind va audacieusement là où aucun homme n'est allé auparavant, peignant de vastes toiles de coins reculés de l'univers, peuplées d'étranges créatures souvent démunies, l'avenir, vraisemblablement humain, et leurs interactions avec l'espace et la technologie.
Avec "In Search of Space", Hawkwind a trouvé sa propre place dans l'Histoire musicale. Ils ont cessé de sonner comme les autres et ils ont atteint un groove envoûtant qui était vraiment le leur, un mélange très original de Hard Rock accrocheur, d'improvisation et d'expérimentation et d'essences psychédéliques.

Le groupe travaille constamment comme une seule unité, ce qui est toujours la chose la plus étonnante de presque toutes les albums studio de Hawkwind. La façon dont les instrumentistes réagissent les uns aux autres et colorent les paroles et les voix est au-delà de la perfection.
Les concepts et l'expérimentation musicale sont courageux, les sons de guitare et les compositions acoustiques de Dave Brock sont excellents et Nick Turners est un saxophoniste hors norme. Les effets sonores et la production sont courageux et audacieux, le concept d'album est profond et hallucinant. La batterie de Terry Ollis est unique et intéressante, parfois jazzy parfois presque tribale et les parties de synthé sont audacieuses et toute la section rythmique est sérieuse.

Malgré une bonne production et un mixage très puissant, "In Search of Space" est réellement criblé d'imperfections, mais c'est tout simplement le son du Rock Spatial qui est caractéristique de l'époque. C'est le disque où la magie a commencé à se produire. Le groupe a réussi à passer du délire psychédélique naissant à quelque chose de plus solide, produisant une partie de leur matériel classique.
Cet opus a également marqué le début de la collaboration du groupe avec Robert Calvert, qui allait commencer le lyrisme futuriste qui a marqué certains des meilleurs moments du groupe. Calvert avait commencé à réciter de la poésie lors des performances du groupe à l'invitation de Nik Turner, les deux se connaissant professionnellement (Turner est mécanicien automobile et Calvert a ensuite travaillé dans un magasin de pneus). Calvert allait ensuite évoluer vers le chant et la composition, écrivant certains des matériels les plus durables du groupe.

Le son distinctif du groupe à cette période provient de trois "instruments": le générateur audio qui est en fait un moteur électrique passant par une pédale wha-wha;les saxophones et les flûtes filtrés de Nik; un synthétiseur utilisé de manière à imiter particulièrement les sons présents dans les films de science-fiction des années 1950 et 1960. C'est l'imaginaire folklorique de l'espace avant 2001 et également Also Sprach Zarathustra.
Les musiciens ont réussi à créer quelque chose de presque complètement unique avec cet album. Aucun autre ne sonne comme ça (même dans leur long répertoire). Il s'agit d'un type de musique totalement unique utilisant, à l'époque, des générateurs audio et des synthétiseurs primitifs de pointe, avec un retour de Krautrock fourni par le bassiste d'Amon Duul II, Dave Anderson, et des "bruits" de saxophone totalement erratiques de Nik Turner. Ce n'est pas sophistiqué, ce n'est certainement pas poli mais c'est complètement unique. C'est le Rock Spatial dans sa forme la plus insistante et la plus histrionique.

"You shouldn't Do That" qui ouvre l'album avec une mystérieuse couche de synthétiseur en attirant l'attention de l'auditeur est un long morceau que le groupe a joué en live depuis l'époque de Crimble dans le groupe, et celui-ci affirme qu'il aurait dû recevoir un crédit d'écrivain pour la ligne de basse centrale sur laquelle cela est basé. Il a été enregistré pour une session de la 'BBC Maida Vale' le 19 Mai 1971 pour le spectacle 'Sounds of the Seventies', une version bootleg de la session peut être trouvée sur "The Text of Festival". C'était le rappel du Space Ritual show mais omis de cet album, apparaissant plus tard en 1976 sur l'album de compilation "Roadhawks". Il a fait partie du set live à différents moments de sa carrière, dont des versions sont disponibles sur "The Business Trip" (1994) et "Spaced Out in London" (2004). Cette chanson commence là où les débuts éponymes ont cessé et que les rythmes de guitare Hard Rock sont devenus plus féroces et plus énergiques tandis que le délire spatial fait un voyage complet autour du système solaire.
Ce morceau totalement hypnotique commence par le son futuriste du 'générateur audio' avant de plonger dans un rythme endiablé et chanté. C'est une jam psychédélique monotone prolongée avec beaucoup de synthés, saxos, basses et batterie qui maintiennent ce rythme hypnotique acharné. Les synthétiseurs se tordent et bourdonnent comme du magma percolant. Une variété de sons, une guitare et une basse fortes, des effets sonores étranges, des voix obsédantes et bien plus encore. Le jeu de basse pulsé de Dave Anderson, le saxo énergique et ses sons manipulés par Nik Turner, les effets électroniques, les voix bizarres et les réverbérations accrocheuses de guitare rendent cette chanson unique en termes d'espace. Commençant par un synthétiseur à balayage (Del Dettmar sur un VCS3, mais pour l'électronique, Dikmik est également crédité de 'Audio Generator'), le groupe emmène l'auditeur dans un voyage implacable à travers le cosmos, avec des chants répétitifs et des jams sans fin.
Les percussions d'Ollis et les riffs constants de la guitare sont des exemples de la profondeur de l'héritage immédiat du Garage Rock et du Psychédélisme des années 60, les motifs essentiels du groupe: mais il y a aussi des signes de progression vers de nouveaux territoires étranges dans la façon dont l'ensemble du groupe parvient à créer une atmosphère surnaturelle, et plus spécifiquement, l'entrée du générateur audio pertinente qui résume à la fois l'excitation et la terreur de voyager à travers l'espace, à travers des ténèbres mystérieuses qui pourraient aussi bien vous apporter joie ou destruction. Parfois, la cacophonie qui en résulte semble captivante, d'autres fois elle a tendance à sembler amateur, mais une chose est claire, elle est définie par un engagement sérieux envers les explorations psychédéliques de la musique. La piste se déplace dans un riff lourd, entraîné par la guitare et la basse, planant sur les ailes d'un synthétiseur analogique chaleureux. Le saxophone de Nik Turner est astucieusement tissé dans le barrage du son, ajoutant un sentiment d'excentricité et d'individualité au son autrement austère et effronté. Les synthétiseurs sont superbes, bouillonnants et planant au-dessus du mix d'une manière incroyablement cinématographique.
Ensuite, un enchaînement presque 'Floydien' avec "You Know You're Only Dreaming" suit presque instantanément le psychédélisme incessant du morceau précédent, avec une ambiance excitante, des percussions légèrement jazzy de Terry Ollis, le jeu de flûte wah wah de Turner et des guitares spacieuses et liquides de Brock. Les amateurs de "Piper At The Gates Of Down" n'ont aucune raison d'ignorer cette piste. L'approche décousue de "Interstellar Overdrive" se trouve ici et c'est vraiment génial. "Hawkwind" est probablement arrivé quelques années trop tard mais malgré tout, c'est une piste merveilleuse. C'est une piste qui introduit une musique plus mélodique et plus douce, pour ensuite développer une sorte de jungle sonore ambiante rassemblant différents types d'instruments. C'est une autre bonne jam, mais avec plus de guitare cette fois.
Le son de flûte manipulée de Turner caresse cette piste avec une beauté subtile, créant un paysage sonore sur lequel le reste du son du groupe est construit. La jam improvisée de ce morceau se déplace dans des vagues sonores géantes, combinant des timbres cassants et déformés avec des timbres doux et aspirés pour créer un paysage musical dense. Une fin vraiment magique résumant la piste avec un drone ambiant de saxophone et de guitare, suivi d'un rugissement tumultueux du son du groupe et d'un tourbillon de voix manipulées. La chanson utilise le riff et le feeling de "Jackson-Kent Blues" du Steve Miller Band sur "Number 5", un artiste que Brock a reconnu comme ayant une influence sur lui. Cela aussi a été enregistré pour la session 'BBC Sounds of the Seventies' et est apparu en live à différents moments de leur carrière, notamment 'The 1999 Party '(1974) et 'The Business Trip' (1994).
C'est toujours une piste trippante mais sur un format plus solide. Principalement instrumentaux, tous les musiciens semblent trouver de l'espace pour se dégourdir les jambes sans diluer la direction de base. Brock improvise avec Turner, qui utilise le saxo filtré pendant la majeure partie du morceau. La fin apaisante est réglée avec de vrais saxophones, où vous semblez être entraîné dans l'espace profond sans destination. L'une des pistes les plus fortes ici.
Ici, un chanteur à double piste automatique (Turner ou Brock?) chante les mots, légèrement secoués par l'effet ADT. Cela donne lieu à une merveilleuse jam vraiment en studio pour laquelle Hawkwind était célèbre. Cette jam comporte beaucoup d'espace ouvert, avec des instruments suspendus aux battements de batterie dans le style le plus limpide, mais jamais de manière non musicale. Cette mini-épopée est beaucoup mieux sous la forme éditée comme on le trouve sur certaines compilations.
Vient ensuite l'une des premières chansons de Metal Spatial de l'histoire, le destructeur "Master of the Universe", plus caustique et énervé, qui ramène l'auditeur directement aux galaxies. Les airs de musique sont basiques, simples mais le résultat est agréable. Elle n'est, cependant, pas fantastique, du moins dans cette version, et sonne même plutôt bâclé. Plus lente que ses différentes futures versions live, la mélodie est formidable et pourrait facilement servir d'hymne aux guerriers de la galaxie. L'introduction avec les instruments apparaissant un par un est super, le chant apporte une touche mystique et les improvisations jazzy au milieu de la chanson fonctionnent très bien.
Ce classique live, apparemment joué à presque tous les concerts à ce jour, n'en est pas moins brillant, l'excellent riff de basse de Dave A étant tellement accrocheur. Son rythme bat sans cesse avec des basses et des tambours incessants et la guitare fuzz sonne métallique. C'est l'un des points de repère déterminant du genre, produit d'un des moments où Dave Brock et Nik Turner ont pu s'asseoir et travailler ensemble: Tout commence sur un riff de guitare languissant autour duquel le groupe construit un environnement fantastique avec tous les sons spacieux du générateur audio et du synthé, des tambours hypnotiques et une riche et belle ligne de basse. En plus de cela, Nik Turner fait sa magie, en chantant ou en improvisant avec le saxophone. Le morceau se caractérise par plusieurs arrêts après lesquels le groupe décolle à nouveau, laissant l'auditeur anxieux pour une nouvelle séquence de sax déformé, de la guitare ou des voix plus étranges. Il présente même un peu de phasage pour faire bonne mesure. L'ambiance doit beaucoup à un travail sérieux en studio avec deux pistes de guitare rythmique (distorsions différentes), deux pistes de sax improvisation (également toutes deux filtrées) et des voix en arrière. "Masters of the Universe" se termine par une explosion déformée, une conclusion appropriée à la psychédélie explosive qui a été explorée.
Et puis, des cendres du martèlement incessant de "Masters of the Universe", monte le phénix de "We Took The Wrong Step Years Ago", projetant des rayons de guitares acoustiques 12 cordes chatoyantes sur les oreilles de l'auditeur. Ce point culminant incroyablement émouvant déplace l'album immédiatement dans une direction plus douce et plus réfléchie, un peu folky, agissant comme une sorte de révélation dans l'abîme des guitares martelantes et de la batterie agressive qui l'entoure. Le son acoustique est chaleureusement accueilli après la cascade de distorsions agressives, et le scintillement des guitares ajoute un contraste bien nécessaire au disque. Les paroles de cette chanson sont d'une belle simplicité, un appel important aux citoyens de la terre à prendre soin de leur habitat. Cette piste qui semble refléter les préoccupations environnementales qui se posaient à l'époque est une complainte pour la direction que l'humanité a prise qui apporte un changement de rythmes entraînants et convaincants avec ses passages de guitare acoustique dominants, se penchant ainsi un peu plus près de l'Acid Folk. Le début folklorique est accompagné de mouettes qui sont finalement remplacées par le synthé produisant des sons similaires. Le reste du groupe se joint brièvement à mi-chemin, mais laisse finalement le synthé tout seul.
Ceci est suivi de "Adjust Me" qui n'est qu'une bouffée de folie improvisée et donc moins structurée. Le morceau est tout simplement étrange et progressif dans sa structure abandonnant les marques de rock familières, mais s'intègre bien dans l'album en générant des paysages sonores éthérés. C'est une piste trippante où le groupe fait le pont entre le pur Psyché et le Space Rock, avec un générateur audio et un saxo filtré en vedette. Ce morceau est tout simplement incroyable, un ensemble instrumental mi-chaotique mi-dramatique d'humeurs cosmiques dans lequel le saxo déformé et le synthétiseur de générateur audio occupent une place centrale parmi le schéma sonore sauvage qui continue de se développer avec une volonté de fer. Hawkwind déclare une alliance sonore avec Pink Floyd de l'époque "Ummagumma" et ​​le Krautrock de leurs cousins Allemands.
C'est également l'un des premiers exemples de l'utilisation de voix manipulées par le groupe, résultant en une interprétation robotique intéressante. "Adjust Me" suit un format similaire aux précédents jams psychédéliques qui sont présentés sur l'album, mais cette fois il y a une approche patiente et plus subtile de l'improvisation. Cette piste a plus une saveur exotique que les jams précédentes,qui est créé par le manque de distorsion et l'abondance d'instruments acoustiques qui caractérisent son son.
Le disque se termine magnifiquement avec "Children Of The Sun", qui ressemble à une version plus douce de "Master Of The Universe", avec un chant acoustique à la guitare sur les rêves de liberté spirituelle, très hippie. Le Space Rock est entré à l'avant-garde du Rock avec cet effort incroyable des 'Space Gods" d'Hawkwind. Une grande partie du matériel de cet album sera utilisée dans l'épopée live "Space Ritual". Del Mik, Brock et Anderson sont à l'apogée de leurs pouvoirs sur ce classique.
Cela sonne différemment du reste de l'album, et en tant que dernier morceau, cela peut marquer les esprits. Il n'utilise que trois instruments: une guitare acoustique stable et grattante, une guitare électrique subtile et une flûte qui sonne comme si elle venait de sous l'eau. Cette chanson avec un riff lent et une flûte spacieuse qui mélange Folk Rock et encore Psychédélisme aurait mérité un traitement plus long. Enregistré probablement pour être un morceau radiophonique, quelque chose a dû mal se passer et la chanson n'a pas été produite.
Cette piste résume avec brio le son du disque, avec un riff de guitare et de basse répétitif, légèrement agrémenté d'un son de flûte aspirée et des profondes réverbérations d'un gong. Cette charmante résolution de l'album laisse le disque s'envoler dans la platine, un souvenir du voyage qui a eu lieu qui conclut l'album avec le son hippie Acid Folk qui se retrouve dans tout l'album. Plus de voix de réverbération inversée, la voix de Brock est exceptionnelle. De belles flûtes wah-wah contribuent à ajouter suffisamment de procédure pour que Black Sabbath vole rapidement le son et le mette sur leur propre "Planet Caravan", leur propre offre spatiale.
"Children Of The Sun" sonne comme une introduction d'une épopée qui n'existera jamais. Une bonne chanson spatiale qui aurait mérité bien plus si elle avait été prolongée de manière appropriée.

"In Search of Space" a remporté un grand succès commercial, atteignant le numéro 18 dans les Charts des albums Britanniques. Cet opus a offert un raffinement de l'image et de la philosophie du groupe avec la permission du graphiste Barney Bubbles et de l'écrivain de presse underground Robert Calvert, comme décrit dans le livret Hawklog qui l'accompagnera, qui sera ensuite développé dans le spectacle scénique "Space Ritual". L'auteur de science-fiction Michael Moorcock et la danseuse Stacia ont également commencé à contribuer au groupe.
C'est l'un des albums emblématiques du début des années 70, mais ce n'est pas encore un chef-d'œuvre, certains moments sont même un peu difficiles pour les auditeurs et le groupe s'est heureusement avéré capable de produire une musique encore bien meilleure.
Hawkwind a eu de nombreuses années et de nombreuses autres versions pour développer leur son, mais alors que bon nombre de leurs albums suivants sont magistraux, chaque version ultérieure les a éloignés de la véritable puissance cosmique de leur son spatial d'origine.
"In Search Of Space" montre que le groupe n'est pas seulement sur la bonne voie, il se trouve à l'endroit d'où le point culminant et les progrès ultérieurs peuvent correctement se faire.


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Message par alcat01 » sam. 18 mars 2023 11:11

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1970 - On The Boards
Le deuxième disque de Gallagher, On the Boards (1970) avec son puissant trio Taste, est l'un des joyaux discrets du hard rock, un mélange fougueux et brut de blues-rock, de jazz, de folk, de country et de rock progressif sophistiqué. Les trois joueurs brillent dans cette affaire dépouillée.
Le morceau d'ouverture, "What's Going On" est mordant, un morceau inquiétant sur la discorde sociale et les signaux mitigés de l'époque qui se font sentir à travers la voix bourrue de Gallagher. Il y a la fanfaronnade jazzy de « It's Happened Before, It'll happening Again » (il souffle aussi un saxo convaincant sur ce morceau). "If the Day was Any Longer" est une ballade vulnérable avec une séduction sincère ; un harmonica doux renforce la tendresse. La deuxième face commence par des exercices élaborés de guitare slide sur "Eat my Words" qui feraient lever les sourcils de Duane Allman. Le titre est un autre morceau teinté de jazz ; la Strat de Gallagher carillonne avec des sonorités claires et lumineuses, mais les contredit avec une mélodie sombre. "See Here" est un morceau acoustique qui a une allure de berceuse, à la fois douce et en quête, qui ne semble jamais se résoudre musicalement (dans le bon sens du terme). Il y a aussi quelques blues rocks basiques qui auraient pu facilement tomber dans le territoire fatigué du honkey- tonk et des bagarres de bar, mais qui ont été sauvés non seulement par le jeu de guitare stupéfiant de Gallagher, mais aussi par son écriture complexe.
Rory Gallagher était le guitariste d'un guitariste, mais pour le grand public, l'un des guitaristes les plus (et sans doute le plus) négligés de tous les temps ; qui sait pourquoi, peut-être n'était-il tout simplement pas assez " psychédélique ".
Tout cela mis à part, On the Boards est un album remarquable, et un véritable testament de sa navigation magistrale à six cordes et de son art brillant de la chanson.

Qu'est-ce que ça fait d'être le plus grand guitariste du monde ? Je ne sais pas, demandez à Rory Gallagher. -Jimi Hendrix
jivetime


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Message par alcat01 » sam. 18 mars 2023 14:13

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1971 Third Album
Le premier titre du troisième album de Shocking Blue, "Shocking You", est très puissant et très bon. Il est suivi par "Velvet Heaven" qui, lui, est magnifique. "Love Sweet Love" est également agréable, "I Saw Your Face" (avec la voix de Robbie van Leeuwen au lieu de celle de Mariska Veres) est différent, mais dans le bon sens. "Simon Lee and the Gang" est un instrumental correct, "Serenade" est encore une autre belle chanson. Toute la face A est tout simplement géniale, peut-être la meilleure face d'album que Shocking Blue ait jamais enregistrée.

Sur la face B, je dois admettre que je perds un peu de mon enthousiasme. En particulier, "Moonlight Night" ressemble à un bouche-trou. Cependant, "I'll Follow the Sun" est l'un des meilleurs morceaux de l'album et cela garantit que le troisième album est bon. Je ne sais pas si celui-ci est meilleur ou moins bon que Scorpio's Dance (1970), mais il semble que je les aime tous les deux plus que At Home (1969), ce qui est bien aussi. Shocking Blue a toujours été connu comme un groupe de singles (allez, "Venus", "Send Me a Postcard", "Never Marry a Railroad Man" - aucun de leurs titres d'albums ne nous fait réagir de la sorte), mais la vérité est que leurs albums étaient souvent bons.
fairyeee


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Message par alcat01 » sam. 18 mars 2023 15:52

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En 1996 parait un autre album live d'Amazing Blondel, "A Foreign Field That Is Forever England".
Ce disque a été enregistré sur une période de deux ans, entre 1972 et 1973, lors de nombreux concerts en Europe. Il reprend l'essentiel de la prestation du groupe, ce qui permet à l'auditeur de retrouver la véritable ambiance d'un concert tel qu'il se déroulait.
En effet, Amazing Blondel avait tourné dans la plupart des pays d'Europe au cours de ces années-là, la Belgique, l'Allemagne, la France, la Suisse, l'Italie, l'Espagne, terminant sa tournée en Scandinavie (Norvège, Suède et Danemark) en 1973.
Malheureusement, ils ont oublié d'indiquer où exactement ces chansons ont été enregistrées (d'après les annonces, il est clair qu'une partie de l'album a été enregistrée en France).

"A Foreign Field That Is Forever England" est une collection de moments forts de la dernière tournée du trio. Le fait de jouer devant un public essentiellement Européen n'a pas réussi à dissiper l'esprit et le sens du spectacle qui caractérisent le groupe; ils parviennent même à inciter un public Français initialement réservé à applaudir et à chanter sans retenue sur "Shepherd's Song".

Cet album live fait revivre l'atmosphère particulière d'un concert du début des années 70 et montre à quel point Amazing Blondel était à l'aise sur scène. Bien que l'instrumentation soit réduite par rapport aux albums studio, le plaisir évident que les musiciens prenaient sur scène en fait un bon album live.
L'enregistrement est de premier ordre, surtout pour cette période, et permet aux riches harmonies du groupe et au travail multi-instrumental de briller avec beaucoup de clarté. Le trio a choisi des airs qui couvrent l'ensemble de son catalogue, en se concentrant particulièrement sur les morceaux de son album "England", en offrant d'excellentes versions de "Dolor Dulcis" et "Seascape".
L'interprétation de la remarquable "Fantasia Lindum", une ode à leur campagne natale du Lincolnshire, est également jouée dans toute sa gloire pour une durée de plus de 20 minutes.
Cet ensemble de performances live démontre surtout que le groupe était tout à fait capable de reproduire son son studio dans un format live, ce qui ne devrait pas être surprenant étant donné leur niveau de perfectionnisme et de professionnalisme. Elle montre également qu'ils avaient un certain charisme et un certain sens de l'humour dans un contexte de concert.

Bien sûr, jouer de la musique médiévale traditionnelle avec des instruments authentiques est toujours un défi et ce groupe le fait bien, et peut-être même trop bien. Il n'y a pas beaucoup de progression pendant la lecture; tous les morceaux sont agréables et doux mais on ne peut presque pas entendre où un morceau se termine et où un autre commence, comme s'il s'agissait d'un long morceau sans fin...
Au-delà de cela, il n'y a pas grand-chose à ajouter car la plupart des morceaux sont simplement reproduits aussi fidèlement que possible, avec très peu d'improvisation et d'embellissement, et aucun matériel n'est présenté qui n'était pas disponible jusqu'à présent.

En fait, le seul endroit où ils s'écartent vraiment se trouve dans l'interprétation de "Shepherd's Song". De toutes les grandes chansons d'Amazing Blondel, on peut se demander pourquoi ils l'ont choisi comme chanson d'accompagnement. Elle ne donne pas grand-chose à faire, étant déjà terriblement banale, mais si elle est prolongée à plus de 10 minutes à cause de la participation bancale du public, elle devient un obstacle particulièrement sérieux au plaisir de l'écoute global.

Pour les fans de Folk Britannique ou de Folk en général, il s'agit d'une livraison chaleureuse et sans prétention de l'un des talents les plus négligés du genre.


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Message par alcat01 » sam. 18 mars 2023 17:50

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1972 : Loggins & Messina
Il s'agit d'un bon deuxième album du duo des années 70.
Messina n'avait pas l'intention de faire partie d'un duo lorsqu'il a signé pour produire le premier album de Kenny Loggins. Mais son talent et ses contributions étaient indéniables.
Sur ce deuxième album, les choses se sont vraiment bien passées, Messina apportant une bonne partie de l'expérience qu'il avait acquise dans des groupes comme Buffalo Springfield et Poco. "Golden Ribbons" rappelle l'époque de Springfield. C'est une excellente chanson anti-guerre, avec une contribution vocale du bassiste Larry Sims qui ressemble beaucoup à Stephen Stills. Quant à "Thinking of You", elle ressemble beaucoup à Poco, avec une mélodie simple et fluide et de belles harmonies. Mais c'est lorsque le duo se réunit pour créer son propre son que les choses fonctionnent vraiment. "Angry Eyes" est un morceau très long, avec d'excellents solos de jazz sur les pauses instrumentales. Le groupe poussera cette idée à des extrêmes malheureux sur les albums suivants, mais ici, ils y parviennent parfaitement. C'est la meilleure chanson de l'album, et peut-être leur meilleure chanson à ce jour. "Good Friend" est une autre excellente chanson de Messina à la sauce Poco. "Your Mama Don't Dance" a été un grand succès, et c'est une petite chanson amusante. Le reste de l'album est plutôt du folklore de Kenny Loggins.
timregler


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Message par alcat01 » sam. 18 mars 2023 19:48

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1975 - Malpractice
Deuxième album de Dr Feelgood, Malpractice date de 1975. Après un Down By The Jetty (1974) très réussi, le groupe était plutôt attendu au tournant, et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce second cru, à la pochette aussi blanche et sobre que pour le premier album, n'a pas déçu. C'est, en fait, tout simplement le sommet du groupe de Lee Brilleaux (chant, harmonica) et Wilko Johnson (guitare). Plus The Big Figure à la batterie et John B. Sparks à la basse. Amusant, The Big Figure et Wilko s'appellent, tous deux, John, comme le bassiste, ce qui explique sans doute les deux pseudos : trois John dans un même groupe, ça fait con et désordre, ah ah ! Passons.
Malpractice est une tuerie, je ne vois pas d'autres mots. Je ne suis franchement pas fana du groupe, mais cet album, honnêtement, est un disque que j'adore (alors que j'aime Down By The Jetty et le live Stupidity de 1976, mais je les aime sans les adorer, vous voyez ce que je veux dire - et je n'aime pas le reste de leur discographie). Ici, en 38 minutes à peu de choses près (ayant le vinyle, je ne peux pas vraiment dire, c'est au débotté en additionnant les durées des morceaux), le groupe aligne les perles comme un collier : You Shouldn't Call The Doctor (If You Can't Afford The Bills) est mémorable, tout comme Another Man ou Back In The Night. Toutes trois sont signées de la main de Wilko Johnson. Brilleaux, ici, brille par son absence en ce qui concerne l'écriture et la composition. Brilleaux, de toute façon, ne commencera à composer qu'une fois Wilko parti (en 1977).
Malpractice contient aussi quelques reprises pas piquées des vers, notamment Rolling And Tumbling ou Riot In Cell Block N°9. En tout, sur les 11 chansons, 5 sont des reprises. Et une chanson a été signée par Wilko, John B. Sparks et Nick Lowe (futur producteur du groupe - Be Seeing You), le très bon Because You're Mine. L'album est un condensé remarquable de pub-rock, et sera le premier gros succès du groupe (Down By The Jetty ayant été remarqué), 17ème dans les charts anglais et il restera classé six semaines. On considèrera, rétrospectivement; le groupe comme fondamental pour la future musique punk. En tout cas, en 1975, avec leur look sobre, leurs cheveux courts, le groupe détonnait par rapport au glam-rock et au hard-rock alors en vogue, sans parler du rock progressif. 1975 est l'année de Physical Graffiti, de Welcome To My Nightmare, de Another Green World, de Wish You Were Here...c'est aussi l'année de Malpractice.
ClashDoherty


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Message par alcat01 » dim. 19 mars 2023 10:25

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Shot In The Dark (1980)
Le succès de First Offence, premier disque du groupe, est tout juste digéré que Radar Records s’empresse d’envoyer ses cinq taulards en studio. Il faut dire que le groupe a multiplié les concerts, jouant dans des salles remplies à craquer et que l’entente musicale augmente naturellement. Cet empressement est logique car le label est sur le point de se faire bouffer tout crû par le groupe Warner. Ce second opus est encore supervisé par Vic Maile et sort dans les bacs fin 1980. Cette fois, plus de pochette à la STONES, le visuel dévoile les comparses debout dans une rue et de nuit. D’après le feu rouge, la devanture d’une échoppe et des panneaux indicateurs on en déduit qu’on est en Angleterre. Selon certains journalistes Shot In The Dark ("Un Tir Dans La Nuit") pourrait faire référence à l’assassinat de John LENNON. Je suis assez sceptique sur cette allégation, à l’époque du meurtre, le disque était déjà pressé, il aurait fallu se montrer plus que prompt pour changer son titre et refaire la pochette. Non, ce titre est un malheureux concours de circonstance, et certains journalistes adeptes de la rumeur ou du complot ont cru y déceler un hommage. Fermons la parenthèse.

Ce second opus est dans la continuité de leur premier bébé, mais cette fois l’effet de surprise est moins grand, moins frappant. Il n’est en effet pas de plus grand moment que celui de la naissance de son premier enfant, surtout quand il est beau et expressif. L’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur, si beaux soient-ils, est en général moins marquant, même si certains auront tendance à préférer le cadet. C’est un peu pareil pour un disque, sauf que quand il ne plait pas ou plus on peut l’échanger, le vendre, le donner, le mettre au rebut ou tout simplement l’oublier. Refermons la parenthèse !
Donc, cet album reste dans la même lignée que le précédent, la cohésion s’affirme de plus en plus, mais la formation jouait sur scène parfois cinq à six fois par semaine. Le répertoire reste donc orienté dans une veine Rock de premier choix. Peter Gunn (Peter Staines) demeure le principal pourvoyeur avec six compositions, alors que le batteur Jim Russell contribue à « Show You My Way ». Le groupe propose donc sept originaux sur treize plages.
Commençons par étudier ces compos : "Tell Me What’s Wrong" place d’entrée l’auditeur dans l’atmosphère, The INMATES ne sont pas là pour faire du tricot, le vocal efficace et superbement maîtrisé de Bill Hurley est superbement auréolé par les guitares de Gunn et Oliver. L’énergique "Stop It Baby" diffuse un riff tenace, le vocal est rageur et Gunn délivre un court solo. "Waiting Game" permet de laisser reposer les soupapes, le chant est toujours aussi opérant et permet de maintenir la tension, la rythmique bien en place permet à Gunn de lancer de sobres gimmicks.
La formation est aussi à l’aise dans des pièces plus R&B comme un atteste "Crime Don’t Pay", un mid tempo dans lequel Tony Oliver prend les commandes. Premier morceau de la face B "Heartbeat" deviendra vite l’un des titres fétiches du groupe, les riffs de guitare légèrement décalés font encore une fois merveille. Place à une petite ballade avec "Sweet Rain" qui pourrait s’inscrire dans un registre Northern Soul, la guitare de Tony Oliver prend encore les commandes tandis que le bruit de la pluie est renforcée par les chœurs. Somptueux! Après ce moment d’accalmie, "I Can’t Make Up My Mind" un court rockab vient booster le ton. "Show You My Way" s’inscrit totalement dans la sonorité INMATES, les riffs de guitare ne relâchent jamais la tension tandis que le chant expressif apporte d’avantageuses variations.
Si First Offence proposait d’habiles et judicieuses reprises, ce second disque présente lui aussi de superbes trouvailles que le groupe se réapproprie carrément. Première surprise avec "Talk Talk" un proto punk de MUSIC MACHINE gravé en 1966 pour Original Sound. La version de nos Taulards est épurée, plus de grosse ligne de basse ni d’orgue farfisa. Les guitares n’arrêtent pas de relancer la machine pour une version plus enjouée que celle d’ALICE COOPER, trop sombre et trop death à mon goût. Seconde bonne pioche avec "So Much In Love" composition du tandem Jagger/Richards jamais enregistrée par les STONES. Ce titre repris par d’obscurs petits groupes britanniques (The Mighty Avengers, The Herd (avec Peter Frampton), Charles Dickens dans une version à la Herman’s Hermit) connait là une véritable résurrection. Oliver à la rythmique est imperturbable tandis que Bill Hurley s’impose au chant. Etonnante interprétation du standard Sun de Junior Parker "Feelin’ Good". Ce classique a connu moult interprétations sous divers titres ("Feel So Good", "Looking Good", "I Wanna Boogie", sans parler de SAVOY BROWN qui s’accrédita le morceau sous le nom de "Savoy Brown Boogie"). Si certains, dont votre humble chroniqueur, ont une préférence pour la version originale, peut être rentrée dans nos inconscients collectifs, le titre a connu de savoureuses reprises (Otis Spann, MAGIC SAM, CUB KODA et plus tardivement les anglais NIGHTPORTERS), la version des INMATES rivalise avec celles des artistes précités. Un véritable feu d’artifice, une tuerie de boogie rock !
Autre reprise "Why, When The Love Has Gone" composée par Ivory Joe Hunter (qu’il n’a jamais enregistré) gravée par les ISLEY BROTHERS pour la Tamla Motown en 1968. Nos anglais prouvent qu’ils sont encore dans leur élément en durcissant ce R&B. Dernière bonne pioche avec "Some Kinda Wonderful", une petite pépite de John Ellison leader des Soul Brothers Six. Le titre connaîtra diverses interprétations (GRAND FUNK RAILROAD, Conway TWITTY, Buddy GUY pour ne citer que les principales). Contrairement à leur concitoyenne Joss Stone qui massacrera allègrement le morceau, le groupe fournit une remarquable prestation avec une rythmique impeccable, de bons riffs et un chant qui sait se faire sensible.

Shot In The Dark confirme largement le précédent disque, mais souffrira d’un certain manque de promotion de la part de WEA, grosse firme peu incline à mettre ses billes dans un groupe sous médiatisé et dans un répertoire à contre feux des courants de l’époque.
LE KINGBEE


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