Les années 60 en immersion.

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bushi
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Re: Les années 60 en immersion.

Message par bushi » ven. 8 janv. 2021 00:05

Suite :

1969 :
Finalement je suis passé en quatrième.
Et là j’atterris dans une classe de 21 filles et 4 garçons (dont un "1e de la classe" boutonneux et gros fayot). Les mentalités avaient changé avec Mai 68, aussi bien pour les élèves que les profs.
Plus de liberté, dans les tenues vestimentaires, les paroles, les attitudes, voire - a posteriori - un franc laisser-aller mâtiné de j'm’en foutisme un peu euphorique.
On avait une prof d’histoire-géo, une tunisienne très "enveloppée", habillée très serré en minijupe/décolleté. La première chose qu’elle faisait était d’étaler toutes ses affaires sur le bureau, pour ensuite ne pas s’en servir, sauf un pot d’olives noires qu’elle dégustait une par une pendant tout le cours. Elle alternait de temps en temps avec un pot d'anchois, ou bien des graines de tournesol qu'elle décortiquait. Elle était toujours en train de mâchouiller quelque chose, et on ne comprenait pas tout ce qu'elle disait. Mais même si on râlait, elle s'en fichait éperdument et continuait à bouffer.
Et en plus, ça puait !

Nous avions aussi un prof d’espagnol, Mr Gonzales, qui fumait des Gauloises sans filtre. Il les fumait tellement jusqu’au bout qu’il ne restait pas le moindre mégot. Il tenait l'ultime fin de sa clope entre les ongles du pouce et de l'index, qui étaient tout jaune foncé, et ne lâchait le mégot par terre que quand il allait se brûler.
Il était toujours désolé de notre nullité et sa phrase, qu'il nous sortait au moins deux fois à chaque cours, en se tapant l’index et le majeur de la main droite dans la paume gauche était : "incrrroyable, non seulement ils ne trrravaillent pas, mais en plus ils ne foutent rrrien !"
Hilarité générale, sauf lui.
Nous avons eu aussi un jeune assistant en anglais , un grand irlandais tout mince, roux et hirsute. Très sympa.
Il nous avait demandé de lui apprendre des expressions typique françaises. On lui avait appris "avoir des hirondelles dans le beffroi" (entre autres) car on trouvait que ça lui allait bien.
Nous avions aussi une jeune et très charmante prof de français sans aucune autorité. Autant dire qu’on lui a mené la vie dure. Quatre garçons pour 21 filles, dont une bonne douzaine était aussi délurées que nous, faut les tenir. Quand elle a voulu reprendre les choses en main, elle a évoqué des sanctions et nous n’avons rien trouvé de mieux à faire que de s’asseoir sur les tables et de "décréter la grève". Plus aucune parole, ni aucun regard.
Ce n’était que l’aboutissement d’une longue suite de méfaits et elle a craqué, fondu en larmes. Plus une semaine d’absence pour se remettre.
Nous étions tous très touchés, et nous étions rendu compte de notre cruauté.
On s'est donc cotisés et lui avons acheté un énorme bouquet de fleurs pour son retour. Bien sûr, re-larmes. Et tout le reste de l’année fut très studieux dans son cours.

À la cantine, c’était un vrai bordel. Il suffisait d’un jet de mie de pain ou autres babioles pour que ça dégénère immédiatement en bataille générale d’aliments, tout ce qui nous tombait sous la main : les petits pois, les tranches de viande, le broc d'eau, la purée, bref tout jusqu’à épuisement.
Et ça au moins deux fois par semaine. Les surveillants pensaient plus à se protéger qu'à faire stopper le souk.

Jusqu’à l’arrivée d’un nouveau Surgé, qui dirigeait de la troisième à la terminale (nous étions tous mélangés dans une immense salle).
Un grand black costaud, toujours tiré à quatre épingles, et on voyait tout de suite que ça ne rigolait pas. Monsieur TEVY.

Il a tout de suite mis les pendules à l’heure. Il a débarqué au tout début d’une bataille, a poussé une gueulante et tout le monde a stoppé net.
Il a chopé en flagrant délit un 1è qui allait balancer un plat de légumes et lui a demandé de venir le voir en face. Il lui a demandé de se pencher, et très rapidement a coincé sa tête entre ses genoux,.... et lui a donné une fessée! Mais longue, et hyper forte ! Il a dû avoir vraiment mal au cul, le 1è.
En 69 après Mai 68, fallait oser. Mais personne n’a bronché, et le résultat ? Plus jamais de bataille de bouffe.

Finalement, avec toutes les conneries que j’avais accumulé cette année-là, je suis passé en troisième avec des notes correctes, mais on m’a demandé d’aller voir ailleurs.
Il a donc fallu que ma mère trouve un autre bahut, et elle a trouvé, mais dans le privé, même si mes parents ne roulaient pas sur l’or à cette période. C’est comme ça que je me suis retrouvé à Saint-Charles, à Athis-Mons.

To be continued
Il ne faut pas confondre profond attachement et haute fidelité - Franquin

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par whereisbrian » ven. 8 janv. 2021 12:20

Merci.

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Pablitta
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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Pablitta » dim. 10 janv. 2021 18:18

dark pink a écrit :
mar. 5 janv. 2021 12:21
Année scolaire 1968 – 1969. S.A.L. puis C.E.S.
Je me rends compte que ça fait bien une semaine que je t'ai lu sans te faire de retour, Darkie :gene3:

Et bien comme d'hab, immersion réussie à 100%. Un régal !

Je vois que tu as fait germer des idées, des envies à d'autres ... C'est bon, ça. Effet collatéral bien agréable :)

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Christang 29 » dim. 10 janv. 2021 20:44

dark pink a écrit :
mer. 6 janv. 2021 09:24
Merci Madame zé Messieurs.
C'est vrai que c'est un peu long (qui a dit trop ? ::d ), mais c'est la cinquième quand même (en 68/69) ! C'est peut-être le seul moment de la vie où on peut avoir l'impression fugace d'être les maîtres du monde :hehe:
Super .

J'étais aussi en 5ème en 68-69 .

Pleis de souvenirs de cette période mais je n'ai pas le talent pour les énumérer
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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Punker paname » lun. 11 janv. 2021 07:40

Je vois que tu as fait germer des idées, des envies à d'autres ... C'est bon, ça. Effet collatéral bien agréable
J'ai passé mon enfance à l'étranger pour ma part Maroc et Moyen Orient ou ont était en classe unique sur les chantiers ou bossaient mes parents, par contre j'ai de très mauvais souvenirs des Lycées à mon retour en fRance pour la rentrée 1974-75, ou j'ai du affronter le système scolaire français qui m'a fait bien sentir je n'était vraiment pas à ma place en son sein , sans oublier la toxicité de certaines et certains élèves et profs qui me l'ont vraiment fait violemment ressentir tout autant :/

Bref pour moi et pour résumer ce ne sera pas "C'était mieux avant" :vieuzzz: :hehe:
Joyeux Mondialiste Droit de l'Hommiste et Internationaliste convaincu, amateur d'étrangetés Vinyliques tournant en 33 et 45 tours en provenance des quatre coins de la planète et des 7 continents

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Roulie » lun. 11 janv. 2021 10:26

Pablitta a écrit :
dim. 10 janv. 2021 18:18
dark pink a écrit :
mar. 5 janv. 2021 12:21
Année scolaire 1968 – 1969. S.A.L. puis C.E.S.
Et bien comme d'hab, immersion réussie à 100%. Un régal !
Complètement !
Y'a même des passages quasi cinématographiques, visuels.
Et tu as vraiment un très chouette style d'écriture Dark Pink, c'est fluide et captivant à souhait ! :)
Le 106 mars, le millième doudou vivant a été certifié par l'Office informel des enfants crédibles.
Alain Damasio

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Pablitta » lun. 11 janv. 2021 11:47

bushi a écrit :
ven. 8 janv. 2021 00:05
Suite :
1969 :
Finalement je suis passé en quatrième.
Et là (...)
C'est vraiment intéressant ces différentes visions d'une même époque, grosso-modo dans les mêmes conditions.
Merci bushi :chapozzz:

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par dark pink » mar. 12 janv. 2021 11:03

Merci tout le monde pour vos remarques qui donnent envie de continuer.

Bushi, tu devais être dans une école neuve pour qu'elle soit mixte en 66. Selon Wiki, la loi est passée en 65 pour uniquement les nouvelles écoles. Et c'est en 76 que ça a été généralisé. Cela dit, j'ai connu des écoles qui ont fait du rab en n'introduisant la mixité qu'en CP la première année, en CE1 la deuxième, etc... Faut croire que sous prétexte de progressivité, ça leur faisait quand même peur :snotyzzz: Des instits de CM2 timorées et timorés ont "gagné" cinq ans...

Et une fessée en public dans un lycée après 68 ! Je suis scié ! Je réprouve totalement le procédé et je suis étonné.
Les profs qui fumaient en classe, ça a duré longtemps. Au lycée, si les profs étaient d'accord, on pouvait fumer en cours. Les couloirs étaient pleins de mégots, on avait des grands bacs à sable pour les jeter et les éteindre mais on trouvait plus "classe" de les écraser par terre :snotyzzz: On a même eu droit à un rappel à l'ordre sur le carnet de correspondance.
C'est marrant "les hirondelles dans le beffroi", c'est comme une traduction inexacte de l'expression anglaise: "to have bats in the belfry" des chauves-souris, pas des hirondelles :)
Punker paname a écrit :
lun. 11 janv. 2021 07:40
Bref pour moi et pour résumer ce ne sera pas "C'était mieux avant" :vieuzzz: :hehe:
A part pour la mixité, qui est quand même mieux, Je suis aussi de cet avis. C'était ni mieux ni moins bien, sauf cas particuliers, c'était différent. Et la place des femmes et des filles était encore traitée avec beaucoup d'archaïsme, même après 68.

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Christang 29 » mar. 12 janv. 2021 11:50

Le Collège et lycée ou j'étais et ou je suis rentré en 1967 était déjà mixte depuis quelques années ( 1962 exactement )

C'est un lycée qui a été fondé en 1929.

Quand j'y étais 90% des élèves étaient internes et beaucoup ne rentraient à la maisonque tous les mois ou tous les 3 mois m^me.

J'habitais à 10 kms et je rentrais tous les 15 jours
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Re: Les années 60 en immersion.

Message par dark pink » mar. 12 janv. 2021 12:18

C'est le primaire qui était en retard sur la mixité. A la maternelle (61, 62), c'était mixte et au collège à partir de 68 aussi.
Il y a eu des vrais changements après 68. Mais des archaïsmes sont restés occasionnellement par endroits, comme le dit Bushi.

J'ai regardé sur Google Earth mon collège et mon lycée. Quand j'y étais ils étaient pratiquement ouverts à tous vents. Maintenant ils sont fermés à double tours :-| On comprend bien pourquoi, mais c'est quand même étonnant.

L'internat, la "pension", était une menace récurrente des parents. Certains avaient une discipline carcérale mais d'autres étaient sympas. Dans certains endroits, c'était la seule solution pour poursuivre des études.

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par whereisbrian » mer. 13 janv. 2021 09:08

Je te remercie, Dark Pink, tu m'as motivé.
Voilà mon témoignage, c'est un peu en vrac, car des souvenirs reviennent quand j'écris et il y a des blancs.

Des années finalement assez dures si j'en fait le compte.
Bien entendu, il y a aussi des moments de bonheur et dans le même temps, une sorte de pesanteur morale et de rigidité.

Les hasards de la géographie et de l'histoire chaotique de mes parents font qu'ils atterrissent en Normandie. En tout cas, mon père, qui est un employé municipal modeste et ma mère, s'installent dans la cité HLM des Sapins, avec mes 2 frangins.

Un grand ensemble de barres d'immeubles et de tours, avec des appartements qui sont un super luxe à l'époque, salle de bain séparée avec chauffe eau, la classe !

J'y ai emmené plus tard mon fils, dans cette cité, il n'en revenait pas, tu as vécu ici ?

Avec une population de petits fonctionnaires, d'ouvriers, d'émigrés d'Afrique ou du Maghreb, des Bretons, des Antillais, des pied-noirs, des Espagnols, des Italiens, des gendarmes, des policiers et des douaniers, aussi. On se méfie d'eux. Des policiers.

Les immeubles ont des escaliers nommés A, B, C, D, on s'empaille aussi entre escaliers. Les grands des différents escaliers sont malgré tout solidaires, puisqu'ils vont se bastonner le week-end avec la bande de la Croix de Pierre, en ville, et nous causent ensuite de leurs exploits.
L'expression se battre à coup de chaîne de vélo est une réalité.

J'entre au CP sachant déjà lire et écrire. Je ne sais toujours pas comment et pourquoi.
Je lis tout, le journal quotidien, les magazines, les catalogues, les étiquettes, le dictionnaire, n'importe quoi, il me faut tout le temps quelque chose à lire.

Ma mère a une petite collection de classiques (Hugo, Racine, Molière, Chateaubriand) : dévorés, même si je ne comprends pas tout. Je vois bien que j'embête l'instit.

On dit que je suis tout le temps dans la lune et rêveur, il m'arrive de partir à l'école le matin en pyjama, ma mère qui a déjà fort à faire avec ses 3 gamins m'a plusieurs fois sauvé des moqueries.

Je me débrouille bien à l'école sauf au CE1, où la mère Cauvin me tord régulièrement l'oreille et me fait défiler dans les classes avec mon cahier d'écriture rempli de tâches d'encre accroché au dos avec des pinces à linge. Je me souviens encore de son nom.
J'écris mal parce que gaucher et qu'elle m'oblige à prendre le porte-plume de la main droite.

On m'envoie même faire des tests psycho machin truc, car cette Madame Cauvin a déclaré à mes parents que je suis complètement idiot et qu'il faut vérifier mon état d'idiotie.
Donc je me retrouve un jour à manipuler des cubes de couleur.
Finalement, mon père vient en personne lui présenter les résultats, et elle ne m'emmerde plus jamais après.

Alternativement, je suis premier ou second au classement de la classe avec un copain breton du Finistère, Thierry Le Gonidec, il est devenu prof de français.
J'ai un autre bon copain, Omar, un costaud qui vient du Mali, lui c'est comme on dit un vrai cancre, un gars super . Il va faire plus tard de la boxe. Son père ramasse les poubelles.

Je le revois assez souvent, à 20 ans, il a le visage tout cabossé, à cause des combats.
Et il est assez amer, rapport au racisme et à sa condition. On discute musique.

Ensuite, les classes d'après, je suis toujours 1er ou 2 ème de ma classe.
Cela ne plait pas forcément aux autres élèves, jaloux, et à la sortie, je dois me battre souvent,
et aussi pour défendre mon petit frère.

Je suis dans un environnement social finalement très conservateur : les fils et les filles du peuple se destinent à faire les mêmes boulots que leurs parents, celui qui prend un autre chemin est un crâneur.

En 68, je suis au CM2, 10 ans. Le pied en mai, tout est arrêté, mon père est aussi en grève.
On va balancer quelques pierres dans les vitres du bureau du directeur de l'école (pourtant un mec gentil) pour faire comme on a entendu. Il devait représenter l'autorité.
C'est une belle période, euphorique, plus d'école. Juste les parents qui stockent, au cas où.
Mon père dit que c'est la révolution.

On a des cours de morale et d'instruction civique.
On nous apprend à ne pas mentir, à être honnête.

Je suis amoureux de la fille du rez-de-chaussée. Un jour, ma mère me donne l'argent pour aller acheter le pain, je dépense tout en bonbons que je lui offre. J'ai dérouillé je ne vous dis pas.

C'est ensuite l'année de la chanson 69 année érotique. Je chante le refrain de la chanson.
J'en demande le sens à mes parents, ils ne me répondent pas.
J'apprendrai ensuite par l'intermédiaire de Jean, un copain bien mieux renseigné.

L'immeuble est assez folklorique question ambiance . Les cloisons sont minces. Le père de la fille du rez-de-chaussée, est un costaud, chauffeur-routier dans le déménagement et communiste (il vend l'Huma le dimanche).
Il roule donc toute la semaine, rentre le samedi et picole pas mal de vin avec sa femme, pour se détendre.

Immanquablement, quand il est bien bourré, il accuse sa femme de le tromper la semaine (il n'a pas tort), il commençe à la torgnoler sévère, elle réplique en lui balançant de la vaisselle à la tête, leur chien qui s'appele Whisky hurle.
Ils gueulent. C'est distrayant le soir.

Le lendemain, on voit toute la vaisselle cassée sur la pelouse devant.
Après, ils se réconcilient, on les entend bien se réconcilier.
On a le confort, sauf l'insonorisation qui laisse à désirer.

Le père de mon copain Jean qui est ouvrier plombier se suicide. On l'apprend comme çà, en douce, en écoutant parler les voisins à voix basse. Je veux le consoler et je ne sais pas comment faire.

Notre cité a été construite à la périphérie de la ville, dans une zone pas tout à fait urbanisée, avec encore des champs, des pâtures à vaches. D'ailleurs mon école est encore collée à une ferme avec des poules.

Le jeudi, on crapahute dans ce qui reste encore de champs, on va au bois, en fumant parfois des lianes. On met des pétards dans les bouses de vaches. On capture des têtards pour les observer dans la baignoire familiale. On vole aussi des pommes. On se fait enguirlander.

On pique aussi des bouteilles vides consignées stockées derrière la COOP qu'on ramène à l'intérieur pour avoir des sous et acheter des bonbons. Le manège ne dure évidemment pas longtemps.
Le proprio nous engueule et distribue les baffes à ceux qu'il peut choper.

On met une sardine dans la boîte aux lettres des familles , de préférence celles qui ont les moyens de partir en vacances, des riches, à leur retour, odeur atroce de pourri.

On joue aux fléchettes en papier avec des sarbacanes faîtes de tuyaux en plastique, on construit des flèches polynésiennes avec un propulseur. Les plus grands vont fumer dans les caves, équipée de banquettes d'auto. C'est pratique pour être tranquille.

Ensuite, j'entre au collège. Au CES, pour être précis. Je plane toujours autant.
Je suis ailleurs. Je suis inscrit à la bibliothèque municipale du quartier, au Châtelet.
Entre la 6ème et la 3ème, je crois bien que je lis toute la section fantastique et SF.
Plus Jules Verne.

Je lis aussi des bandes dessinées, Akim, Blek, Zembla.
Lorsque nous descendons pour la première fois à Nice en vacances dans l'Ami 6 de mon père (une épopée), un copain sur place me montre des Strange. Je suis ébloui.

Je dessine aussi. Tout le temps. Des vaisseaux spatiaux, des appareils en tous genres. Des îles.
Des châteaux. Des montres. Au stylo, et plus tard à l'encre de chine, au feutre.

Je commence aussi à écrire des petits journaux rigolos, sur des copies doubles.

Résultats scolaires médiocres, j'ai tout juste la moyenne, je crois bien que je m'en fous complètement. Sauf en français où la prof m'encourage. Elle lit mes rédactions à la classe parfois. Des histoires d'imagination.

En histoire, le prof en 3 ème nous passe une version courte de Nuit et Brouillard de Alain Resnais, toute la classe est bouleversée. J'ignorai complètement cette période de l'histoire, on n'en parlait pas.
J'ai oublié le nom du prof, un type extra, un humaniste.

On a un surveillant surnommé Pétrole Hahn, car il a toujours une longue mèche impeccable sur le front qui ne bouge jamais. C'est un adepte de Gandhi, faut croire, tous les soucis sont réglés en douceur, il est vraiment cool.

Pour faire court, sur la trentaine d'élèves de ma classe de 3 ème, trois sont sortis de ce milieu, un copain qui est devenu médecin dans la cité, un autre patron dans une agence de graphisme à Paris, et moi-même.

Certains sont allés précocement en taule, un autre de mes potes a tenu un bar de nuit en centre-ville, rock, fléchettes, et pressions. D'autres sont partis à l'usine. C'est un genre de déterminisme.

Il y a aussi les boums, avec les Aphrodite Childs, Rain n' Tears Are The Same.
On tente d'embrasser les copines de collège. Un genre de challenge dont on se vante ensuite.

Et les conneries du week-end, plus tard. Un copain pique les clefs de la bagnole du père, on va faire des tours de voiture la nuit. Distribution de baffes paternelles appuyées le lendemain.

D'autres piquent des mobylettes pour les désosser et revendre les pièces dans les quartiers voisins. Ce qui ne sert pas est balancé dans les arbres, on peut trouver un pot d'échappement coincé entre 2 branches : l'arbre aux mobylettes. D'autres trafiquent les culasses de leurs engins.

L'immeuble est au pied d'une route en pente. Quand il neige, on dame la neige en glissant sur des cartons, pour que la route soit bien luisante et glacée.

On s'installe sur les escaliers et on attend qu'une voiture arrive et dérape, le conducteur gueule, on rigole.

Arrive le moment du choix du lycée, question métier, je veux devenir artiste ou peintre et faire les Beaux Arts comme mon meilleur copain serbe, on disait yougoslave, Dusan.

Hors de question, me disent mes parents, ce n'est pas un vrai métier.
J'apprends alors qu'il y a des faux métiers.

Je décide de me laisser pousser les cheveux, ils m'arrivent aux épaules.
Les copains me surnomment Louis XIV, pour se marrer. J'ai un jean patdef informe, des clarks et un Tshirt en faux satin bleu brillant.

Je demande à mon père la différence entre la droite et la gauche en politique.
Il ne se prononce pas, tout de même, il me dit juste qu'il est préférable d'être de gauche.
Je suis son avis.

En attendant, c'est les vacances, on décide avec mon pote d'aller à la fête de l'Huma, il y a Caravan.
On part en train et on plante la tente dans un camping municipal à Paris.
Caravan est le seul concert de la fête auquel je vais assister, parce qu'après, je vais recevoir une grande claque. La sono passe Angie des Stones.

On me propose un acide, et c'est parti pour un très long voyage, avec 2 conséquences, je vais mettre très longtemps à m'en remettre, j'aurai des retours pendant quelques années, et dans le même temps, mon esprit s'ouvre, il y a un avant et un après cet épisode. Cet acide est dosé très fort.

Je n'hésite pas quand on me le propose, je fonce, par inconscience, et parce que j'aime les expériences nouvelles. Je suis servi. Caravan joue Cthulu Cthulu, enfin je crois.

Arrive le lycée. J'ai le choix (si on veut) entre 2 établissements, le premier à côté de la maison,
celui du peuple on va dire, et le second en ville, réputé et destiné à l'élite.

C'est un lycée à l'ancienne, plancher en bois, avec au milieu de la cour pavée, face à l'entrée, une statue de Pierre Corneille qui sera repeinte en bleu lors des grèves.
Pas de mixité, la première fille arrivera en prépa, quand je serai en terminale.
Un grand événement.

Mes parents m'y inscrivent sans que je puisse discuter.
Je me retrouve avec des fils d'architectes, de banquiers, de médecins, de journalistes, de commerçants importants de la ville.

Certains des gars sont des gauchistes. Sincères souvent et parfois de salon.
Je ne sors manifestement pas du même milieu. On me regarde de haut.

Je me rends compte aussi que mes copains gauchistes, qui ont de bonnes idées, se comportent dans le privé comme de vrais machos avec les filles. Contrairement aux staliniens qui sont nettement plus respectueux, voire plus coincés. On s'écharpe sur les marins de Kronsdat en 1921, pendant la révolution russe.

Je n'échappe pas aux batailles de flotte à la cantine. On vise particulièrement les élèves de droite.
Un d'eux, qui est tout petit, s'approche de nous et hurle mort aux bolchs. Il va faire du chemin puisqu'il sera plus tard élu RPR. Je ne donne pas son nom.

Bref je suis paumé, à arriver dans un environnement où tout le monde est habillé chic, même les trotskistes et a les moyens de se payer plusieurs parties de baby foot à 20 centimes en avalant des diabolos.

Le café où l'on va est aussi fréquenté par des policiers des RG, car le commissariat est juste en face du lycée.

Je passe une bonne partie de ma classe de seconde dite économie à occuper le lycée, à faire grève, à manifester, ou en assemblée générale.
A bloquer la porte du proviseur. Il y a toujours un bon motif.
Je cause beaucoup de soucis à mes parents.

Je soutiens bien entendu la juste lutte du peuple vietnamien.
Ho Ho Ho Chi Minh Che Che Guevara
Debré, salaud, le peuple aura ta peau.

Les grèves, c'est aussi l'occasion d'aller mobiliser le lycée des filles.
J'ai une copine, Angélique (comme la marquise).
Ses yeux bleus et son pull de même couleur m'ont fait craquer.
Il m'en faut peu, en fait, je tombe amoureux tout le temps, au moins une fois par mois.

Je suis vraiment nul en sport, jusqu'à ce que mon prof, Monsieur Schimmel, m'explique que face aux CRS, il faut être en bonne forme physique et de temps en temps pouvoir courir vite.
Je termine l'année avec 15 de moyenne dans cette matière, il me fallait juste une motivation sérieuse.

Il y a Monsieur Charras en espagnol, un catalan qui nous raconte en long et en large la guerre d'Espagne. Avec Andres Nin et le POUM. Il fume ses gitanes en agitant les bras.

Monsieur Gledel en math, un accent à la Roger Carel, un jour rendant les copies il s'adresse à moi, 0,5 points, c'est mieux que d'habitude.

En français, Monsieur Bafaro dit Idi Amin Babaf, un féroce.
On décortique avec lui Baudelaire comme on ouvrirait un tourteau cuit.

Et Monsieur Degorce en anglais, il est au PSU, et nous fait traduire des textes de rock et nous initie à la contre-culture américaine et à Alice's Restaurant ou Brewster Mc Cloud.

Monsieur Duval est notre professeur de physique, on le surnomme le dormeur en hommage à Rimbaud. C''est un vieux garçon, coupé en brosse, avec des brodequins noirs qui ont des patins en métal. Lors d'une leçon sur l'inertie, pour illustrer, il dit, on prend des boules de billard. Un élève dans la classe s'appelle Billard, tout le monde rigole, et on se fait coller.

Un autre élève, Fred, est le fils d'un dignitaire africain, il est toujours en blouse blanche. Lors d'une leçon sur la diffraction de la lumière, il demande si cela un rapport avec l'invisibilité. Et Monsieur Duval de répondre, Fred, le jour où vous verrez l'homme invisible, vous me le direz.

Pour résumer , j'ai des bonnes notes seulement en sport et en anglais.

Régulièrement, les fafs se présentent à la porte du lycée, à la sortie le midi.
On se rassemble et on va se battre. Ou on tente de. C'est du sérieux.
Je retrouverai quand je passerai les 3 jours pour le service militaire un sergent engagé, un petit gars,
que j'ai frappé à la mâchoire à l'époque ...
Les fafs sont pour la plupart plus âgés que nous, du lourd. Ils cognent.

Il ne faut pas oublier qu'en 68, Occident a déboulé et dévasté une fac pas loin.

Fin de seconde, je suis au bord de l'éjection du lycée. On m'enjoint fermement de passer en première littéraire et de me calmer sous peine de renvoi.

La classe est nettement mieux. J'ai un copain portugais, Saul Alves, ses parents sont partis pour échapper à la dictature de Salazar. Il joue au foot. Il est très bon à ce jeu et a aussi un excellent crochet du gauche, cela aide pour les fafs.

Moins de gauchistes dans la classe, que des je-m'en-foutistes et des anarchistes.
Je lis Kropotkine, Bakounine, Malatesta, Emma Godman.
En fait, dans la classe, tous sont politisés.

C'est la guerre entre les partisans de Tarkus qui gravent Tarkus sur toutes les tables en bois et ceux de Peter Hammill et VDGG ou de Neil Young, Ohio.

Le week-end, on fait des fêtes. Je vais chez Arnaud, fils de médecin, avec mon ami Dusan, dans une grande maison, il a une superbe chaîne stéréo Marantz, on écoute de la musique et on fume pas mal de réglisse verte marocaine en discutant de partir aux Indes. Ils vont le faire. Pas moi.

Arnaud va disparaître en revenant, d'overdose. Les Indes ne lui ont pas fait que du bien.

Je rentre ensuite à pied dans la nuit. Je retrouve la cité.

En terminale A4, philo, on a 3 profs successifs dans l'année, une de l'école freudienne, donc on étudie la psychanalyse à fond, mon préféré est Jung.
Une peintre, donc l'histoire de l'art et Elie Faure, et un althussérien.

Louis Althusser a étranglé sa femme, d'où la vanne, Al tu serres. Le prof ne rigole pas, il nous inflige du Heidegger. Les marxistes de la classe ont affaire à un sérieux client. C'est grâce à Hegel que j'ai eu le bac, Tart Hegel à la récré.

Je traîne souvent chez le disquaire Mélodies Massacre,

En espagnol, on a Mlle Campan, elle est toujours habillée très court.
Comme de bien entendu, on passe plus de temps à la mater qu'à étudier, on fait des projections rêveuses sur l'intensité de sa vie privée.
On apprend qu'elle vit avec une femme. On est un peu déçus du coup.
D'autant qu'elle nous saque à la notation.

Dans la cité, je revois régulièrement mes copains. Ils sont déjà en apprentissage, mécanique, boulangerie.
Philippe qui est un fan de David Bowie va s'installer en Nouvelle Calédonie, pour l'aventure.
D'autres ont des copines fixes avec lesquelles ils vont se marier plus tard. C'est écrit.

J'ai le sentiment d'être entré dans un autre monde.

Bientôt la dernière partie du bac. Que je vais avoir. Au rattrapage de quelques points.
J'ai foiré en maths. Des équations. Mais j'ai 15 à l'épreuve de philo, le coefficient le plus élevé.
Le prof de philo vient me féliciter, d'autant que toute l'année j'accumulais les 5 et les 6 sur 20.

Le week-end d'avant, la veille des épreuves je suis encore allé manifester contre la construction d'une centrale nucléaire. Il fait froid. On sniffe un peu de trichlo. Un coup à se torréfier le cerveau.
Le droguiste local écoule tout son stock d'Eau Ecarlate, les yeux ronds.

Après le bac, commence une autre histoire.

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Punker paname » mer. 13 janv. 2021 10:54

Pas mal du tout ton texte Whereisbrian

Ça me rappelle plein de souvenirs, surtout les passages sur les mobilisation lycéennes :) :cote: ;) quoique perso pour moi elles furent plus tardives vers la classe de seconde avant mon décrochage scolaire total et virage à coup de pied au cul du lycée en fin de première ..... Ou traité en premier lieu de jeune cancre rebel'z, je fut qualifié ensuite par le surveillant général de "Honte historique pour notre lycée" :hehe:



J'y reviendrais parce que je n'ai pas votre inspiration et vos talents de plume.... Heu pardon faut dire de clavier ici :]
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Re: Les années 60 en immersion.

Message par The lad » mer. 13 janv. 2021 11:07

Les Sapins, à Rouen ? Une partie de ma famille vient de là-bas et y a vécu jusqu'en 2010… Pittoresque.
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Re: Les années 60 en immersion.

Message par whereisbrian » mer. 13 janv. 2021 11:15

Oui, c'est bien çà, Sapins City à Rouen.

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par The lad » mer. 13 janv. 2021 11:30

whereisbrian a écrit :
mer. 13 janv. 2021 11:15
Oui, c'est bien çà, Sapins City à Rouen.
Me suis fait traîner à St François d'Assise un paquet de fois et c'est au pied d'une de ces tours que j'ai vu ma première voiture brûler un noël.
Affreux, sale et méchant.

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par whereisbrian » mer. 13 janv. 2021 11:41

J'y suis retourné jusqu'en 2010, voir mon père qui y habitait encore. Les ptits jeunes du quartier qui squattaient l'entrée
de son immeuble lui montaient ses courses.

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par bushi » mer. 13 janv. 2021 11:59

Super, merci :)

Je retrouve pas mal de similitudes, la lecture par exemple. Je lisais tout aussi. J'avais même piqué une lampe électrique pour pouvoir lire le soir en me cachant sous les couvertures)
La bibliothèque verte au début (le Club des Cinq n'avait aucun secret pour moi), puis Bob Morane (tout, mais surtout l'Ombre Jaune), et les "illustrés": Blek, Battler Britton, Akim, Pif, Tintin, Spirou, Et Pilote (mâtin quel journal). Ensuite ce sera Métal Hurlant, et Fluide Glacial. Et aussi Actuel, bien sûr.

Mais aussi des "classiques", Sherlock Holmes, Jules Verne, et ensuite grosse période (encore, d'ailleurs) fantastique et SF.
Par la suite, et après une expérience de même nature avec l'acide - en fait il y a eu un avant-après l'acide. Ce fut une véritable révélation - je me suis tourné vers des lectures plus spirituelles : Allan Watts, Aldous Huxley, Castaneda, le Tao Te King, Gurdjieff...
On fumait pas mal aussi, on écoutait pas mal de Canterbury. Mais ça c'est plutôt les années 70.

Pour les conneries aussi, et les jeux, assez semblables :
sarbacanes (on faisait des flèches de papier avec des épingles scotchées au bout et en se planquant dans les buissons on tirait dans les paniers à provisions des mères qui rentraient de courses. Jusqu'au jour où il y en a une qui se l'est prise dans le mollet, et ce fut distribution de claques !)
Les flèches polynésiennes, aussi.
On construisait des chariots avec les roues de vieux patins à roulettes, pour faire des courses .

Pour les boîtes aux lettres, on privilégiait les crottes de chien... Avec les pétards aussi... (dans les crottes ou dans les boîtes à lettres)
On enfonçait des grosses patates dans les tuyaux d'échappement des adultes qui nous faisaient chier. Grosse rigolade quand ça démarrait pas, et redistrib de baffes quand on se faisait choper.

Bref, que du bon, de quoi faire des enfants épanouis !... :hehe:
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Re: Les années 60 en immersion.

Message par whereisbrian » mer. 13 janv. 2021 18:42

Merci pour ton retour :)

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par dark pink » jeu. 14 janv. 2021 09:19

Merci Wheriz !

Tu dépasses largement les années 60 mais c'est pas grave. C'est sympa à lire, c'est comme un flot de souvenirs, par vagues. Tu étais un garnement, tout comme Bushi. A côté de vous, j'étais un enfant de choeur :hehe:

Cela dit, on a eu les mêmes soifs de lecture et les mêmes lectures: en gros tout ce qui se lit :hehe: Il n-y avait que ça ou presque, la radio aussi. Mais pas de télé pendant mes 7 ou 8 premières années. Premier film visionné au cinéma : Les 101 Dalmatiens à sa sortie et plusieurs années avant d'y retourner. Alors la lecture, c'était la seule façon de voir autre chose. J'avais un copain qui allait au cinéma une fois par semaine avec son père. Il voyait souvent des westerns et quand on jouait aux cow boys et aux indiens dans la cour de l'immeuble, il nous faisait jouer le scenario qu'il avait vu et il plaçait des répliques de ces films, la classe !

J'étais anar, au lycée. J'ai connu les discussions enflammées avec "les Stals" (Stalinistes), on appelait comme ça les communistes (mais aussi les trotskistes pour les énerver) à propos de Kronstadt, où Trotsky avait une grande responsabilité, et Makno et la maknovtchina. On aimait bien s'engueuler avec eux, l'Uncal, les mecs de Rouge et de la Ligue Communiste. Mine de rien, on a tous appris à argumenter dans ces discussions.

Et la musique ! C'est une autre histoire :love1:

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par bushi » jeu. 14 janv. 2021 11:31

dark pink a écrit :
jeu. 14 janv. 2021 09:19


Tu dépasses largement les années 60 mais c'est pas grave. C'est sympa à lire, c'est comme un flot de souvenirs, par vagues. Tu étais un garnement, tout comme Bushi. A côté de vous, j'étais un enfant de choeur :hehe:
Et encore, je ne raconte pas le dixième des conneries qu'on pouvait inventer... :ange:
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