Les années 60 en immersion.

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bushi
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Re: Les années 60 en immersion.

Message par bushi » mar. 23 mars 2021 15:06

Idem, n'arrête pas stp, j'apprécie aussi beaucoup.

Toujours bluffé par la précision de tes souvenirs.
Et ceux que ça fait remonter en moi me remettent en contact avec des goûts, des couleurs, des odeurs, bref des impressions que je croyais perdues, et qui somme toute restent fraîches et d'une belle pureté.
Je me demande d'ailleurs comment j'ai pu oublier ça...

Merci :)
Il ne faut pas confondre profond attachement et haute fidelité - Franquin

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Roulie » mar. 23 mars 2021 15:17

Pablitta a écrit :
lun. 22 mars 2021 14:53
dark pink a écrit :
lun. 22 mars 2021 09:00
Merci de lire et de commenter ! Devant le peu de réactions, je me disais que j'allais abandonner la suite
WIB a raison et aussi n'oublie pas que ces pages de vie ne se lisent pas en un clin d'oeil comme on peut survoler "Qu'écoutez-vous en ce moment" par exemple. Des fois, on se les met de côté pour lecture ultérieure, lors d'un instant de tranquillité :)
Exact, je lis toujours avec quelques jours de décalage. :)
Et je lis toujours, aussi. :cote:
Le 106 mars, le millième doudou vivant a été certifié par l'Office informel des enfants crédibles.
Alain Damasio

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par dark pink » mar. 23 mars 2021 19:56

Je vous remercie, Whereisbrian, Pablitta, Bushi et Roulie !

Vous avez raison sur la fréquentation des sujets et le reste, j'ai d'ailleurs défendu les mêmes arguments ici avec d'autres mais cette activité d'écriveur rend un peu chochotte :hehe: Je vais me concentrer sur la suite, c'est plus judicieux :)

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Pilgrim » jeu. 25 mars 2021 12:14

Oui continue...je te lis toujours avec retard mais toujours avec plaisir également. :)

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Danzik » jeu. 25 mars 2021 12:18

:pausecaffé: Lu :]
Le Grand Bazar Vinylique : pleins de 45 tours EP & SP avec de vrais morceaux de vinyles dedans !
Citation : "Elle est pas électrique ta guitare... c'est une vieille, elle est encore à vapeur" Dupont et Pondu (1964)

C.V. (archives2) : ICI

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par dark pink » ven. 26 mars 2021 11:09

Merci de vos lectures, Pilgrim et Danzik :chapozzz:
Le CP va suivre sous peu. Là, c'est sérieux. Je l'ai déjà dit ? On me l'a tellement rabâché que j'ai du mal à ne pas associer immédiatement le mot avec :hehe:

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Pilgrim » ven. 26 mars 2021 20:26

Le CP je l'ai sauté comme on disait alors...je savais déjà lire et comme WIB je lisais tout ce qui me passait sous les yeux.A l'époque mon père rentrait tous les soirs avec France Soir ,c'était alors un grand journal et je me mettait à plat ventre dans le salon pour le feuilleter .Je passais des heures sur les pages Cinéma (à l'époque les pages étaient immenses et ils reproduisaient les affiches de films) les cinémas étaient classés par arrondissements et rien que les noms des salles me faisaient rêver.Et puis il y avait la page BD avec Mandrake,San Antonio,Juliette de mon coeur,13 rue de l'espoir ,Cheri Bibi... et deux récits en colonnes "Le crime ne paie pas (ça finissait toujours mal ,sous la guillotine) et "les Amours célèbres".
Je me souviens avoir lu ,mais bien plus tard ,pour la première fois le nom de Jimi Hendrix ,il y avait un article relatant son décès..Evidemment je ne le connaissais pas.. pas encore.

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par dark pink » sam. 27 mars 2021 20:08

A chaque fois que quelqu'un dit qu'il lisait avant le CP, il est intéressant de noter que ses références de lecture ne sont pratiquement jamais des livres pour enfants et dans tous les cas, les livres pour enfants ne sont jamais les seules lectures de ces mômes :)
Les dimensions des journaux de l'époque étaient en effet bien supérieures à celles des journaux actuels. Même les revues ont rapetissé. Il n'y a que Rock & Folk qui est plus grand qu'à ses origines.

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par dark pink » dim. 28 mars 2021 10:52

1962-63 : CP, classe de Madame Boulet.

Enfin la grande école ! Depuis que je savais que mes amies et amis ne seraient pas avec moi, je ne voulais plus y aller mais j’ai tellement voulu avant que le sentiment refait surface avec force. Le jour de la rentrée, je suis si impatient que je devance ma mère d’une bonne centaine de mètres sur tout le trajet. Arrivé devant la première grande porte qui ressemble à l’idée que je me fais d’un portail de grande école, je fends la foule très dense et je me retrouve dans une cour où il n’y a… que des filles ! Et subitement, je me souviens de ce qu’on dit les adultes et que je n’ai pas voulu croire : « Au primaire, il y a les écoles de filles et les écoles de garçons. » Je ressors, incrédule et bouleversé. Ma mère me rejoint et râle parce que je l’ai semée. Elle ne s’est pas rendu compte de ma méprise et les gens sont trop occupés pour m’avoir remarqué. Je ne sème plus ma mère et au bout de la longue grille commune aux deux écoles, je me retrouve devant une cour où il n’y a que des garçons.

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Je veux rentrer chez moi mais je ne dis rien. Si je dis que je ne veux pas aller dans une école où je ne connais personne et surtout où il n’y a pas de fille, je risque de me faire traiter de vicieux ou je ne sais quoi d’autre. Malgré tout, le mot m’a plu quand ma mère me l’a servi pour la première fois.

C’était sur la plage pendant les vacances. Avec d’énormes difficultés, une dame tentait de se rhabiller en tenue de ville sous une serviette abat-jour d’où ne sortait que sa tête. Elle s’y prenait si mal qu’on a vu une grande partie de son anatomie. Tous les gens présents dans les parages la regardaient avec un sourire narquois s’empêtrer dans le tissu. J’ai eu la mauvaise idée de rigoler très fort et de dire : « Dommage, on n’a pas vu ses gougouttes ! » Des gens ont ri mais ma mère s’est sentie gênée devant eux. Elle m’a engueulé très fort :
- Tu ne diras plus jamais des choses comme ça ! T’as compris ! Tu ne vas pas devenir vicieux !
Pendant ces vacances, j’ai bien pigé qu’il y a des mots que seuls les adultes peuvent dire.

Malgré les innombrables pannes de la Quatre Chevaux de mes parents sur le chemin du retour, la plus amusante étant la perte d’une roue avant à vitesse respectable et sa récupération par mon père dans le champ en contrebas où elle avait échoué, les vacances avaient été bonnes. Les deux couples d’amis de mes parents qui étaient partis avec nous, et leurs filles, des jumelles pour l’un et une fille unique pour l’autre, étaient très gentils. Je pouvais faire des journées idéales à ma façon : Un tiers avec les pères qui jouaient au tarot et faisaient parfois quelques donnes avec moi en fin de partie, un tiers avec les mères qui discutaient de tout et de rien et que j’écoutais attentivement et un tiers avec les filles où je faisais office de « grand » étant l’aîné. Les jumelles, d’un an mes cadettes, après m’avoir fait porter le chapeau de leurs innombrables bêtises, m’avaient adopté comme grand frère bienveillant. La fois où elles avaient décidé de faire une pyramide « comme un château de cartes » avec les verres que nos mères venaient de laver et qu’elles avaient laissés sécher sur la table de camping, je les avais prévenues : « On va se faire engueuler… » mais elles s’en foutaient. Quand les mères ont surgi de derrière la caravane où elles venaient de prendre leur café avec leurs maris et qu’elles ont vu l’édifice incertain, les jumelles m’ont désigné comme coupable. Elles l’ont fait à leur façon, simultanément, me montrant du doigt en disant : « C’est lui ! » Je ne les ai pas contredites tant leur candeur et leur ensemble spontané étaient parfaits et adorables. Et comme ce silence de ma part devant leurs fausses accusations n’était pas le premier elles avaient renoncé à m’ennuyer. Elles m’obéissaient même, à tel point que dans la rue, elles me donnaient la main et suivaient mes consignes pour traverser et marcher. Une photographe de rue nous avait remarqués et avait pris des clichés de nous dans nos comportements urbains.

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S'étant renseignée sur nos emplois du temps, elle nous avait rejoints sur la plage un après-midi pour d’autres photos avec bouée canard et autres. Elle devait avoir un véritable talent car les parents avaient acheté la quasi-totalité de sa production nous concernant. Même si ma mère jurait qu’elle ne retournerait plus jamais aussi loin en vacances, plus de deux mille bornes en trois semaines dans une 4CV remplie, ça calme, elle regardait avec attendrissement ces photos où tout son petit monde semblait heureux.

Je pense à ces vacances en entrant dans la classe qui va être la mienne pour toute une année. Il n’y qu’un seul garçon de ma classe de maternelle parmi les élèves, Alain. Je jouais parfois avec lui l’année précédente et il habite près de chez moi. C’est sur son vélo que j’ai roulé sans petites roues pour la première fois. Les tables sont organisées en rangées toutes dans le même sens. Il est interdit de se parler.

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La maîtresse nous dit que le CP, c’est sérieux et je souris intérieurement car c’est certainement la centième fois que j’entends ce mot dans la bouche d’une ou d’un adulte pour me parler de l’école primaire. S’ils voulaient m’en dégoûter, ils ne s’y seraient pas pris autrement. Cela dit, il aurait suffi de me dire que ce n’était pas mixte pour me rebuter. Pendant que la maîtresse nous dit que nous allons devoir faire des efforts pour apprendre à lire alors que je sais déjà, je réfléchis. Qu’est-ce qui a bien pu passer par la tête des adultes pour nous faire un coup pareil ? Une école sans fille ? Et si j’ai bien compris, les filles sont dans une école sans garçon ! Franchement ! Si on nous groupe avec les gens qui sont exactement comme nous je devrais être dans une école pour gauchers vu que ça a l’air d’ennuyer la maîtresse que je le sois. Elle le dit à son mari, le directeur, quand il nous rend visite pour se présenter à nous et nous engueuler préventivement pour des âneries que nous n’avons pas encore faites :
- Lui, il est gaucher. Maintenant que ce n’est plus obligatoire d’écrire à droite, ils se gênent pour écrire.
D’abord, nous ne nous gênons pas, avec mon voisin. Il nous arrive de nous cogner les coudes en écrivant et ça nous fait marrer. La maitresse a voulu nous changer de place mais nous avons refusé et elle n’a pas insisté. Quand j’ai passé la visite médicale pour entrer à la grande école, la doctoresse a dit à ma mère, juste après m’avoir ausculté :
- C’est un gaucher cent pour cent. N’essayez pas de le faire écrire de la main droite, il pourrait en tomber malade et vous n’y arriveriez pas de toute façon.
J’ai eu envie d’embrasser cette femme quand elle a dit ça. La petite fille que nous connaissons et qui a été forcée à écrire de la main droite s’est mise à bégayer à cause de ce traitement de choc. Quand j’ai entendu ça, je me suis promis de ne jamais devenir droitier. Mes parents n’avaient pas l’intention de me contrarier mais si la maitresse l’avait voulu, ils auraient été capables de la suivre.

Tout ça ne me dit pas pourquoi les filles et les garçons sont séparés. Si c’est si important et répandu, c’est qu’il doit y avoir des secrets pour filles et des secrets pour garçons, c’est la seule raison qui me vient à l’esprit. Je le demande à ma mère :
- Maman, c’est quoi les secrets des filles ?
- Quels secrets ? De quoi tu parles ?
- Si les filles et les garçons sont séparés à l’école, c’est pour leur apprendre leurs secrets séparément mais si on veut, on peut les dire, non ? C’est interdit ? Papa les met en prison ceux qui disent un secret de garçon à une fille ?
- Mais qu’est-ce que tu racontes ? Il n’y a pas de secret de fille ni de garçon. Qui t’a dit ça ?
- Personne… Mais alors pourquoi on n’est pas dans la même école ?
- Pour être moins distrait, pour être plus sérieux. Dans les grandes classes, les filles feront de la couture et vous du sport, des choses comme ça. Et ce n’est pas partout comme ça. Quand j’étais petite, dans mon village, il n’y avait que deux classes, nous étions tous ensemble.

Alors ce n’est même pas vraiment important ! Il n’y a pas de secret et le mot « sérieux » est prononcé une fois de plus. Ce mot n’est pas dans mon Larousse illustré. Si je devais le mettre dans une de mes phrases, je dirais : « Les adultes pensent que tout est sérieux. Je ne veux pas écrire de la main droite et je ne veux pas devenir un adulte sérieux. »

Je me méfie quand même. Ma mère peut me mentir et ne pas vouloir me révéler les secrets des filles mais j’en connais une qui me les dira : Zizi. Elle s’appelle Chantal mais elle veut qu’on l’appelle Zizi. Son petit frère s’appelle Philippe mais il veut qu’on l’appelle Bibiche. Zizi me dira tout et moi aussi. Elle sait jouer aux billes mieux que tout le monde pourtant c’est une fille de mon âge. Je n’emporte pas mes billes à l’école car je joue mal et je me ferais plumer. Quand nous jouons dans la cour de l’immeuble, elle m’en emprunte quelques-unes et joue avec les garçons. Elle gagne tout le temps. A la fin, elle me les rend. Je lui dis d’en garder un peu, elle les mérite mais sa mère la traiterait de garçon si elle les découvrait. Je lui suggère de les planquer dans un des grands pots de fleurs qui décorent la loge de ses parents qui sont nos concierges. Elle accepte et a un trésor de billes à elle dans la terre. Les autres enfants ne doivent pas le savoir sinon, ils lui piqueraient. C’est notre secret ! Je lui rajoute une agate comme elle aime de temps en temps sans lui dire. Ça, c’est mon secret !

Elle essaye de m’apprendre la corde à sauter. Alors qu’elle fait des tas de figures en croisant les bras, saute sur un pied puis deux, accélère, ralentit, je ne suis capable que de trois sauts de suite. Après ça, je suis fatigué et je me prends les pieds dans la corde. Elle rit beaucoup en me voyant faire. Elle pense que je devrais lui apprendre à lire et elle m’apprendra à faire de la corde à sauter. Nous essayons mais ça ne marche pas bien ni dans un sens ni dans l’autre. Je finis par lui lire tout ce qu’elle veut et je me contente de tenir la corde en suivant ses directives alors qu’elle exécute ses performances.

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En classe, le second livre de lecture vient de nous être distribué. Le soir même, je lis en entier le livre très usé pour connaître l’histoire qu’il raconte et dont nous avons lu le premier épisode en classe. Le lendemain, quand à la fin de la leçon de lecture, la maîtresse dit d’un air mystérieux : « Nous lirons la suite demain, que va-t-il se passer ? » je réponds du tac au tac en racontant ce que j’ai lu. Elle explose, comme quoi on ne doit pas révéler les épisodes suivants à ceux qui ne les ont pas lus. Elle me file ma première punition du primaire : copier 20 fois : « Je ne dois pas lire mon livre de lecture à l’avance. »

Nous écrivons au porte-plume trempé dans des encriers placés dans des trous de la table. Je fais la blague classique de mettre des craies au fond de certains encriers. Quand on enfouit la plume dans l’encre, celle-ci se plante dans une craie et la ressort en faisant tomber des gouttes violettes un peu partout comme les bouts de pain d’une fondue dégoulinants de fromage liquide. Une grosse engueulade est à la clé mais une grosse rigolade aussi, alors... Un des mecs que je voulais piéger s’en rend compte et échange son encrier avec le mien. Je suis pris à mon propre piège, c’est bien fait pour ma gueule. Je fous de l’encre partout. J’en ai sur les vêtements, les mains et même le visage. Ma punition est la suivante : passer dans toutes les classes pour me faire honte en montrant mes mains, accompagné du directeur. « Regardez ses mains, quelle honte ! » Ca ne marche pas comme prévu, je me marre tellement que je fais un tabac dans les plus grandes classes. Plutôt que de me huer, tout le monde rigole, même les instits. Quand il me ramène en classe, le dirlo dit à ma maîtresse : « Pour lui, il faudra trouver autre chose, ça ne lui fait pas honte, ça le fait rire. »

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Quand il nous distribue notre premier carnet, je suis premier au classement. J’ai droit à un cadeau à choisir dans la boite qu’il trimballe de classe en classe. Je prends une boule transparente en plastique remplie à moitié d’eau sur laquelle flotte un canard jaune et des fleurs plates. Le dirlo et la maîtresse me regardent avec incrédulité car je néglige les stylos et protèges cahiers. Je ne le prends pas pour moi, le canard prisonnier dans sa bulle, je vais le donner à Bibiche, il va être content et sa sœur avec lui. Il va parler à sa façon, à la troisième personne :
- Regarde ! C’est bien qu’est-ce qu’il fait Bibiche ! Il secoue le canard, bibiche !

C’est quand même très compliqué toutes ces façons d’appeler les gens. Bibiche, c’est Philippe. A la maternelle, on disait les deux noms, c’était bien. Dans mon école de garçons, on s’appelle par nos noms de famille, les maîtres et les Maîtresses font pareil. Dans l’école des filles, elles s’appellent par leurs prénoms. Quand je vois mon pote Alain à l’école, je l’appelle Méliès, c’est son nom de famille. Quand on dit bonjour à un adulte, il faut dire madame ou monsieur sinon c’est pas poli. Eux, par contre, n’ont pas de mot à mettre avant notre nom pour nous appeler. Pas de « Garçon Alain », ou de « Fille Chantal »… Pour moi, il y a une difficulté supplémentaire : je dois tendre la main droite et non la gauche pour dire bonjour. On me dit : « Donne ta belle main ! » Pour moi, « ma belle main », c’est la gauche, c’est celle qui me sert le mieux et c’est avec elle que j’écris.

Quand le dirlo m’a donné ma récompense, j’ai juste dit : « Merci ». Il a failli me la reprendre :
- Merci qui ?
- Merci monsieur…
- Merci monsieur qui ?
- Merci monsieur Boulet ?
- Non ! Merci monsieur le directeur !
- Merci monsieur le directeur.
En sortant, j’ai couru vers ma mère en lui montrant mon carnet :
- On a eu nos carnets, je suis premier !
- C’est pas une raison pour crier et faire le malin !
Je vois que ma mère est gênée pour les autres mères qui nous entourent dont les fils n’ont pas forcément de bons résultats. Elle s’excuse presque auprès des gens qui sont là :
- Je savais qu’il marchait bien à l’école, mais de là à être premier, je ne pensais pas… Puis elle s’adresse à moi : C’est pas une raison pour te pavaner !

Je n’ai pas envie de me pavaner. Je ne trouve pas que j’ai réalisé un exploit. A vrai dire, je suis même content que ma mère le prenne ainsi. J’ai horreur que la maîtresse me félicite. Je ne mérite pas ses compliments. Je n’ai eu aucun effort à faire pour être premier. Là où je suis le meilleur, c’est quand il faut faire une phrase, à l’oral et parfois à l’écrit, en employant un mot qu’on a appris récemment. J’adore cet exercice. Mais il est très facile, trop facile ! On ne nous donne que trois, quatre ou cinq mots nouveaux et les phrases ne doivent même pas former une histoire. Je fais ça tout seul depuis l’année dernière avec mon Larousse illustré avec la vingtaine de mots d’une page et j’essaye de composer une histoire. J’ai inventé ça dans ma tête pour moi tout seul. Je ne considérais pas ça comme un exercice, c’était un jeu. Que la maîtresse nous fasse faire les exercices que tous mes copains ont inventé dans leurs têtes à eux et on verra si je suis toujours premier…

Mon pote Alain n'est pas très bien classé. Pourtant, je sais moi, qu’il est futé. Quand je parle avec lui, il pige tout et il pige aussi des trucs que je ne pige pas et me les explique. En rentrant de l’école à plusieurs sans parent, il trouve par terre une pièce d’un ancien franc, maintenant, elle vaut un centime. Il nous dit qu’il va s’acheter une bille en terre. Nous sommes incrédules :
- Le vendeur va pas vouloir, faut en acheter au moins cinq ou dix. C’est pas possible d’acheter une seule bille.
Il répond avec assurance :
- Bien sûr que si ! Sur la vitrine, il y a écrit « Billes à 1 centime ». Il est obligé de m’en vendre une si j’en veux qu’une !
- Moi, j’essayerai pas, il va nous engueuler.
- Vous allez voir !
Nous entrons dans la librairie – Journaux, c’est écrit sur le fronton, et Alain, tout fier, pose sa pièce trouvée sur le comptoir en disant :
- Bonjour monsieur, je voudrais une bille, s’il vous plaît !
Le libraire lui sort une bille bleue et lui donne. Alain réfléchit quelques secondes et ajoute avec un sourire malin :
- J’aimerais mieux en avoir une rouge, s’il vous plaît.
Le libraire plonge sa main dans le bocal en verre, lui donne une belle bille rouge et dit :
- Tu peux garder la bleue, cadeau de la maison ! Tu veux autre chose ?
- Non, merci monsieur. Et merci pour le cadeau de la maison !
En sortant, nous le félicitons tous. Il avait raison et il a eu droit à deux billes pour le prix d’une. Il résume la situation d’une phrase :
- C’est ça le commerce !

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Avec des copains comme lui, c’est plus facile de supporter l’école avec seulement des garçons. Je suis copain avec tout le monde, comme le dit Gilles, un autre copain de la classe du dirlo, « fin d’études » :
- C’est pas normal que tu sois copain avec les derniers, mais toi, t’es comme ça. C’est comme ça, ya rien à dire !
Il trouve toujours des explications à tout. Quand Paulon rapporte du Morbihan des billes en verre avec des lignes d’une seule couleur à l’intérieur, elles deviennent vite très recherchées. Gilles sait pourquoi :
- C’est normal que là-bas ils aient des billes plus belles qu’ici, ya « bille » dans le nom de leur endroit : mort – BILLE – an !
Il est très grand, comme un adulte. Avec sa blouse grise, on dirait presque un maître. Le dirlo lui confie la clé pour qu’il aille ouvrir le portail cinq minutes avant l’heure, tous les soirs et même parfois le midi. On peut lui faire confiance, il ne vole pas de billes ni de bons points, il est gentil avec les petits comme moi. Il connait des tas de mots dont je m’empresse de me souvenir. Quand nous jouons en dehors de l’école en début d’après-midi en attendant que la cloche sonne, il fait un peu la loi, arrête des bagarres. Quand la sonnerie retentit, souvent quelqu’un crie :
- Çui qui pisse le plus haut !
Nous nous ruons le long du mur extérieur de l’école pour pisser le plus haut possible en laissant une trace qui permette de juger de notre performance. Gilles gagne facilement quand il joue. Il nous explique pourquoi il ne joue pas à chaque fois :
- En vacances chez mon cousin, on a joué à çui qui pisse le plus haut. Mon cousin a pas voulu sortir sa couille pour pas qu’on la voie. Il a pissé dans son falzar. On s’est tous pris des baffes. Alors quand je pense à ça, j’ai pas envie de jouer.
J’ai deux mots nouveaux qui me plaisent : couille et falzar. Je suis presque certain que les adultes n’apprécieront pas que je les emploie mais ils ont plus de gueule que robinet et pantalon !

Si nous nous dépêchons de pisser avant la fin de la sonnerie, c’est qu’à ce moment précis, ceux qui sont dans la cour de l’école se ruent dans les toilettes. Il n’y a jamais assez de place et certains sont obligés de se retenir jusqu’à la prochaine récré pour se soulager. S’ils veulent aller aux toilettes pendant la classe, ils devront rendre des bons points.
Je rechigne à rendre 2 bons-points pour avoir le droit d’aller pisser en dehors des heures de récré. Je ne suis pas le seul. Un de mes potes, Joquart, qui a beaucoup moins de bons points que moi, refuse aussi cette arnaque. Et il pisse dans son froc en pleine classe. Comme il a attendu jusqu’au dernier moment il inonde sa place, son cartable, celui de son voisin et les tables adjacentes. La maîtresse l’incendie et veut lui infliger la même punition que la mienne lors de mon bain d’encre. Il se met à pleurer. Nous nous doutons qu’il aura du mal à faire bonne figure avec le froc humide devant les grands. Nous sommes très peu à savoir lire l’heure à la pendule. Un autre qui sait me la montre et nous nous comprenons : il ne reste que quelques minutes avant l’heure de la sortie. Nous nous mettons à rire très fort et la maîtresse n’a d’autre solution que de nous donner une péno générale. Peu importe, nous avons gagné du temps et notre pote échappe à la honte.

Bien que nous lui expliquions en long et en large les raisons de notre hilarité sonore, Joquart nous en voudra pendant le reste de l’année d’avoir tant ri. Il croyait qu’on se foutait de lui. Pour cacher les auréoles que l’urine a imprimées au fond de son cartable en cuir d’une manière indélébile, il se mettra à le porter sous le bras au lieu de le prendre par la poignée. Je l’imiterai un temps, par solidarité et aussi parce que je trouve que nous avons l’air de grands en agissant ainsi.

Je continue de lire tout ce qui me tombe sous la main. Notre livre de lecture est parfois moins facile à lire que n’importe quelle revue récupérée par ma mère qui échange ses Intimité contre des Nous Deux avec la voisine du dessus et d’autres magazines avec la mère de Zizi. Dans ce livre, soi-disant destiné aux enfants, qui plus est à des enfants qui ne savent pas encore lire, les mots sont coupés en autant de syllabes qui les composent : « Le pe tit gar çon fait du vé lo. Sa ca ma ra de joue à la cor de à sau ter. »

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C’est infernal ! Je ne comprends pas ce qui pousse les adultes qui ont écrit ce livre à le faire ainsi. J’anone parfois les mots par syllabes en faisant un peu l’andouille quand on lit à voix haute en classe mais ça ne fait pas rire la maîtresse, au contraire. Nous devons aussi avoir un transparent de la taille d’une page pour le poser sur ce qu’on lit et suivre en glissant avec notre doigt. Le rôle de ce transparent est d’empêcher de salir ou d’user les pages puisqu’on les frotte ligne par ligne. Ma mère a mis du temps à me trouver un véritable transparent. Mon voisin a un truc innommable à travers lequel on voit à peine. Tous les enfants dont les parents travaillent à « la Cello », l’usine de cellophane du coin, ont le même machin. Comme suivre les mots avec mon doigt m’empêche de lire au lieu de m’aider, je file mon transparent à mon voisin et je fais semblant de suivre avec mon doigt. Enfin, je trouve une astuce pour faire comme si j’avais suivi la lecture collective à voix haute. Quand vient mon tour, il y a bien longtemps que mon esprit est parti vagabonder ailleurs que dans la classe. Je répète lentement les derniers mots prononcés par l’élève qui vient de terminer son passage ce qui me laisse le temps de retrouver où il en était et de reprendre. Ma maîtresse de maternelle disait que je m’étais appris à lire tout seul. A cause de toutes ces contraintes stupides, j’aurais pu avoir envie de désapprendre collectivement. Heureusement que la lecture est un besoin quasi organique pour moi et heureusement que la maîtresse est gentille. Avec elle, il suffit de sauver les apparences pour faire un peu ce qu’on veut. Elle comprend mes ruses et les tolère quasiment toutes, pour la remercier, je fais ce que je veux, mais sans faire de foin.

Dans une des revues de ma mère, je trouve une réclame pour des disques et un électrophone. Mon grand-père a déjà remisé son vieux phono à la cave et s’en est acheté un. Ce truc a quelque chose qui n’existait pas sur son phono, un haut-parleur dans le couvercle ! Mon grand-père me fait écouter des microsillons, les nouveaux disques qui sont étonnants. Le son qui sort du haut-parleur est magnifique et on peut le mettre très fort. Je lis la publicité en entier sans tout comprendre mais un détail dans la partie réservée au paiement écrite en tout petit me permet de penser que peut-être, mes parents qui n’ont pas beaucoup d’argent, pourront quand même nous acheter cette merveille. Le montant ne me dit rien, je ne sais pas quel est le salaire de mon père, mais il est indiqué qu’on peut payer en : « virement postal avec ses 3 volets CCP ». C’est le carnet de chèques de mes parents ! Ma mère dit que les gens qui ne sont pas riches ont un CCP. C’est peut-être un électrophone pour les pauvres comme nous.

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- Maman, ils vendent un électrophone pour les gens comme nous, on pourrait l’acheter ?
- Pourquoi les gens comme nous ?
- On peut payer avec ton CCP ! C’est un électrophone pour les pauvres comme nous ou monsieur et madame Durant, les concierges. Ils ont aussi un CCP.
- Mais on n’est pas pauvres ! On n’est pas riches non plus, mais on n’est pas pauvres.
- Mais tu disais qu’on n’avait pas beaucoup de sous, qu’on ne pouvait pas s’acheter des gâteaux secs entiers au marché, que c’est pour ça qu’on achète les cassés…

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Je ne comprends plus rien mais ça n’a pas d’importance. Mes parents lisent la réclame que j’ai trouvée et sont d’accord pour acheter l’électrophone qui y est présenté.
Quelques temps plus tard, mon père rapporte un magnifique électrophone GID (Guilde Internationale du Disque), c’est écrit dans un ovale doré collé sur l’appareil. Pour une fois que ma volonté de tout lire, même ce qui est écrit en petit, me sert à autre chose qu’à me faire engueuler, je suis vraiment heureux. Pour un seul résultat comme celui-là, je veux bien qu’on me dispute cent fois, le jeu en vaut la chandelle !

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L’appareil est très beau, le fond est rouge et le couvercle gris. Pendant un temps, nous n’avons que deux disques, un des compagnons de la chanson et « les nuits de l’armée ». Mon père dit qu’il y a participé pendant son service militaire et qu’il est dans les chœurs qui chantent « La Madelon ». Je les écoute tous les deux l’un après l’autre en ne faisant quasiment rien d’autre.

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Le son est bien meilleur que dans la radio de ma mère et je peux mieux comprendre les paroles même si souvent leur sens m’échappe. Puis mon père achète « 16 tonnes » d’Armand Mestral et plusieurs autres disques, certains sur mon conseil car je les écoutais avec mon grand-père. Je peux enfin profiter chez moi des meilleures chansons du « Pays du sourire », une opérette qui me plaît beaucoup. Je n’ose pas demander de la musique énervée comme on en entend parfois à la radio.

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La fin de l’année approche. Je suis content d'être en vacances, bien sûr, mais je suis encore plus content que tous mes potes sachent lire ou presque. Je ne passe plus pour un monstre vu qu’ils font tous comme moi ! Je pense à mes amies et amis de maternelle avec tristesse. Je n’ai pas oublié leurs noms mais j’ai de plus en plus de mal à me rappeler de leurs visages. Je ne vais plus voir mes copains d’école pendant un long moment. Ceux qui viennent dans mon immeuble les jours où il n’y a pas d’école, car ils sont gardés par leurs grands-parents ces jours-là, vont partir en colonie en juillet puis avec leurs parents en août. Nous partirons en juillet et il ne restera plus que Zizi, Bibiche, ma sœur et moi pour jouer au mois d’août. Ma mère a beau dire que nous ne sommes pas pauvres, je suis certain qu’elle le dit pour ne pas me faire de peine car nous ne sommes vraiment pas riches. Je m’en fous un peu.
J’aime les chaudes soirées d’été où j’ai le droit de descendre jouer après manger. Je rejoins Zizi sur les marches de la loge où la porte est grande ouverte. Sa mère met la radio et change de station à chaque fois que quelqu’un parle. J’ai l’impression qu’elle aime la musique autant que moi. Elle dit : « Moi, les blablas… » en faisant un grand geste de la main au-dessus de sa tête. Nous jouons à la lumière du réverbère qui reste allumé toute la nuit autour duquel des hannetons ont organisé une surprise party volante au son de la TSF des Durant. Zizi apporte des revues de sa mère et bien qu’elle sache lire maintenant, elle veut que je les lui lise.

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Elle se colle contre moi et je m’exécute avec plaisir. Nous aimons surtout les romans photos. Les tronches des protagonistes nous amusent et les dialogues encore plus. J’invente des répliques qui vont avec leurs têtes figées dans des rictus bizarres.

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Zizi ne dit pas un mot. Quand elle veut une remarque particulière, elle pointe du doigt une case et je m’empresse d’inventer un dialogue que j’espère désopilant. Ca tourne très souvent autour de ça :
- L’homme : J’ai envie de faire pipi !
- La femme : Les cabinets sont occupés.
- L’homme : C’est pas grave, je vais faire dans la salle à manger.
- La femme : Bonne idée !

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Zizi rit à chaque fois. Quand nous avons fini, soit c’est elle qui s’assoit derrière moi une marche au-dessus et tente de me coiffer, soit c’est moi et je lui fais des petites nattes. J’aime bien quand elle a les cheveux sales, il lui reste toujours quelques nattes le lendemain.

Quand sa mère décrète qu’il faut aller dormir, nous nous faisons des clins d’yeux et je remonte lentement jusqu’à mon quatrième étage sans allumer la minuterie. Dans le noir presque complet, je ne vois que la lune et les étoiles par les fenêtres condamnées entre chaque palier. J’ai l’impression de monter dans le ciel. Je ne fais aucun bruit pour ne pas réveiller ma sœur qui dort déjà et je m’endors en rêvant que je vis sur un nuage.
Modifié en dernier par dark pink le jeu. 12 mai 2022 11:53, modifié 1 fois.

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par whereisbrian » dim. 28 mars 2021 11:03

C'est superbe !

Pour les romans photos, tu m'as fait penser aux détournements ...

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Punker paname » dim. 28 mars 2021 11:05

Super ton nouveau texte j'adore :chapozzz:

Allez trois Love Mauve sur ton carnet de correspondance pour cette très bonne rédaction, comme disait nos profs et maitresses et maitres d’école à l'époque :cote: ;)
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Re: Les années 60 en immersion.

Message par dark pink » mar. 30 mars 2021 08:59

Merci Wheriz et Punker pour vos lectures et réactions rapides :)

Les parodies et détournements, je les ai continués avec des copains en étant ado. On se réunissait avec des revues et on écrivait au marqueur les nouveaux dialogues. Chez un copain qui avait une télé dans sa chambre, c'était pas si courant à l'époque, on regardait n'importe-quoi en coupant le son et on remplaçait les dialogues d'origine par nos improvisations. Evidemment, il ne serait pas possible de retranscrire ces impros ici ou même ailleurs. A l'âge qu'on avait, l'inspiration venait de bien en dessous de la ceinture :hehe:

La rédaction puis la dissertation (toujours ce besoin de changer les mots qui vont bien pour d'autres qui vont moins bien) c'était mon truc. Les instits lisaient parfois mes productions devant tout le monde et ça me gênait. Je me vengeais en faisant le con pour bien montrer de quel côté j'étais. Ca marchait très bien :)

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Pablitta » mer. 31 mars 2021 13:42

Bien bien !!!
Mais dis-moi, Darkie, pourquoi publier à rebrousse-temps ? :gratzzz:
Je suis larguée !

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par dark pink » mer. 31 mars 2021 15:01

Pablitta a écrit :
mer. 31 mars 2021 13:42
Bien bien !!!
Mais dis-moi, Darkie, pourquoi publier à rebrousse-temps ? :gratzzz:
Je suis larguée !
Merci de ta lecture, Pablitta !

Je suis atteint du syndrome dit de Star Wars avec effets secondaires dits de George Lucas. :hehe: Je déconne !

J'ai commencé par faire ce qu'on peut appeler les années lycée avec la troisième en plus avec l'intention de m'arrêter là. Puis, en ayant mis des extraits sur ce forum, je me suis dit que ce qui se passait avant était aussi Rock'n'roll à cause du sujet "c'était mieux avant", phrase avec laquelle je suis en désaccord. Alors j'ai fait de la 6ème à la 4ème avec, cette fois, la ferme intention de m'arrêter là. Puis, en relisant tous les trucs négatifs que j'avais écrits sur le primaire pour montrer que "c'était pas mieux avant", je me suis dit que je ferais mieux de réécrire cette période pour y inclure tout ce qui était bien, parce qu'il y en avait plein. Et je n'ai plus de ferme intention (ça vaut mieux, vu comme je m'y tiens :hehe: ) mais ça risque quand même d'être la fin vu que que j'étais trop petit pour me rappeler avant la maternelle et in utero.
Je suis en plein CE1 et devinez quoi ? C'est sérieux ! :mdr3:

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Pablitta » mer. 31 mars 2021 15:11

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Pablitta » mer. 31 mars 2021 15:12

dark pink a écrit :
mer. 31 mars 2021 15:01
mais ça risque quand même d'être la fin vu que que j'étais trop petit pour me rappeler avant la maternelle et in utero.
Ah mais attends, j'ai lu un article super intéressant sur le sujet ! Faut que je retrouve ça pour toi.

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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Pablitta » mer. 31 mars 2021 15:15


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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Monsieur-Hulot » mer. 31 mars 2021 15:41

C'est beau, on dirait de l'Antique ! Pas écrit de la main gauche en tous cas ! :hehe: L'encrier, sachiez qu'en 1973, on les utilisait encore dans mon CM2 !!!!!!!! Je me suis régalé, entre Pagnol et Cavanna ! BRAVO !
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Re: Les années 60 en immersion.

Message par gabuzomeuzomeu » mer. 31 mars 2021 15:50

Monsieur-Hulot a écrit :
mer. 31 mars 2021 15:41
C'est beau, on dirait de l'Antique ! Pas écrit de la main gauche en tous cas ! :hehe: L'encrier, sachiez qu'en 1973, on les utilisait encore dans mon CM2 !!!!!!!! Je me suis régalé, entre Pagnol et Cavanna ! BRAVO !
... il l'a pas fait pourtant il aurait pu :
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Re: Les années 60 en immersion.

Message par Pilgrim » mer. 31 mars 2021 19:31

Cela rappelle de bons souvenirs... Mes parents aussi ont eu une 4 CV (enfin deux à la suite) blanche.Quand j'y repense .. on tenait à 4 là dedans et faisait de la route.
Et puis l'électrophone..ça s'est passé presque exactement comme tu le racontes.
Le coup de la craie est un grand classique aussi :hehe:
Tu as peut être oublié les chewing gum qu'on se fabriquait avec une colle liquide :ghee: (un nom genre Limpidol je crois)

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