Ecrits vains...

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dark pink
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Re: Ecrits vains...

Message par dark pink » ven. 4 sept. 2020 16:42

Bastard, mon père le chantait comme ça, j'ai encore la mélodie en tête mais tu dois la connaître :

Un jour que j'étais saoul,
Je suis tombé dans l'herbe.
J'ai senti que c'était mou.
J'avais l'nez dans la... boue.

Sers-nous d'autres "haikus" Witchy, ils mettent de la poésie dans ce monde brutes. Ca m'a fait penser à Francis Blanche Neige ;)

Quant à U-Sam et Wheriz, vous êtes des grands malades, mais ça, on le savait déjà :hehe:

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Ben-J
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Re: Ecrits vains...

Message par Ben-J » dim. 20 sept. 2020 16:04

Je partage un vieille article paru sur mon blog , il s'agit d'histoires que j'invente en écoutant certains disques .
En espérant que ça vous plaise:

Les années 60 sont l’âge d’or de l’humanité ! Voila ce que pense Jimi , qui goûte aux joies d’une décennie d’opulence. Une chose est sure, il vit l’âge d’or de la jeunesse ,l’état anglais facilitant l’accès aux universités pour les fils de prolos , qui peuvent ainsi glander dans ces facs d’art, qui sont de véritables usines à rockers. Plusieurs membres des Who s’y sont inscrits , pour repousser la date fatidique où il leur faudra trimer comme un damné, devant une machine assourdissante. La plupart du temps , ces années là leur servent surtout à goûter aux joies d’une industrie musicale florissante , produisant des chefs d’œuvres en quantité industrielle.
En plus , les grandes chaînes n’ont pas encore fait main basse sur la culture , et l’on peut passer des heures dans une cabine d’écoute , hypnotisé par l’inventivité des groupe anglais et américains. C’est d’ailleurs là que Jimi à passé ses études, découvrant le premier Janis Joplin , Jimi Hendrix , et se découvrant une âme de hippie. Il se fit alors pousser les cheveux , ce qui est moins dangereux dans un pays comme l’Angleterre,dont les citoyens sont plus ouverts que les américains.

Il a bien entendu un ou deux ivrognes hurler « pédé » après son passage, mais cela l’encourageait plus qu’autre chose. Pour l’heure, le voila embarqué dans la voiture d’un parfait inconnu, qui le dépose au ferry de la british railways , le navire qui l’emmènera sur une île devenue le refuge de tous les hippies du pays, pour le temps d’un été. Il y était déjà , en 1968 , quant T Rex et les Pretty Things ont tenté de se faire un nom devant ses yeux ébahis. Le premier en était encore à jouer un folk rock vaguement psychédélique , mais son leader était doté d’un charisme indéniable. C’est surtout les Pretty Things qui l’ont marqué, un groupe de rythm n blues reconverti dans le psyché mystique. Ce soir là, ils l’ont gratifié d’une prestation ahurissante , jouant SF Sorrow en intégralité , et je peux vous dire que les Who ont clairement tout pompé sur leur histoire mystique.

En 1969 , le festival de l’île de Wight remettait ça , le mouvement hippie était alors à son Zénith. Il faut imaginer cette communauté immense et totalement isolée , cohabitant sans autorité , et ayant payé sa place à un prix si ridicule qu’on peut parler de don du ciel (quant ils payaient). Le spectacle était total, le paysage magnifique, et en plus ils ont eu Dylan !
Le Zim avait envoyé bouler les amerloques, qui ont pourtant organisé woostock en son honneur , et acceptait de déverser ses belles paroles devant nos yeux embués par les vapeurs de cannabis. Ce jour là , ce fut une symphonie grandiose qui s’éleva de la petite île. Le Band éblouit tout le monde de sa classe country rock , King Crimson balança un jazz rock hallucinant , qu’ils parviendront à peine à reproduire sur leur premier disque. Et puis , le public est parti roupiller quant les pretty things on pris leur tour , laissant Jimi au milieu de quelques dizaines de curieux . Ce groupe était vraiment maudit !
Après ça , on lui a dit que les hippies étaient finis , que le chaos d’altamont avait montré la bêtise de leur idéologie niaise, et que l’heure était désormais au hard rock. D’ailleurs , les programmateurs du festival semblaient annoncer les dates de 1970 comme un chant du signe. Pendant qu’il pense à ça , l’île devient enfin visible , doux paradis envahi par une foule hédoniste.

Un brouhaha sauvage se fait entendre dès que le bateau atteint la rive de l’île, les pink fairies ayant décidé de jouer devant les portes du festival. Attiré par ce boucan , Jimi reste un peu pour écouter ces anarchistes. Ce qu’ils jouent est un psychédélisme plus puissant, tout en restant d’une simplicité biblique. Aucun de ces musiciens ne s’embarquent dans des solos alambiqués , leur puissance est brute, minimaliste , et irrésistible.
Quant il entre enfin dans le festival , les groupes les plus cultes ne sont pas encore sur scène. A la place , une femme plantureuse effectue un rite vodoo devant les prédictions hallucinantes d’un chanteur à la voix paranoïaque. Derrière elle, le groupe déverse un magma sonore qui a l’air de faire fondre les cerveaux de quelques freaks terrorisés. Il est vrai que, après une ingestion de LSD , le rituel spatial d’Hawkwind ne doit pas leur provoquer des visions très rassurantes. Pour les personnes encore sobres , la musique jouée est hallucinante , et on en profite pour se rincer l’œil.

Je passerais rapidement sur la soul funk de Sly et sa famille (vraiment) stone , sur le blues cajun de redbone , et sur les mélodies soporifiques de procol harum pour entrer au plus vite dans le vif du sujet.
Car une sorte de troubadour vient de se placer devant le micro, accompagné de musiciens aussi allumés que lui . On s’attend encore à un de ses folkeux défoncés, qui pensent avoir trouvé le génie de l’incredible string band dans quelques pilules de LSD , et puis le riff de « my Sunday feeling » nous arrive littéralement en pleine figure.

Jethro Tull avait bien eu un succès avec le titre "bourrée", mais à une époque ou ces succès s’enchaînent à une vitesse folle, Jimi a raté le coche. Ce qui nous est présenté ici est trop vigoureux pour entrer dans le rang pompeux du hard rock , mais il est aussi trop fin pour faire écho aux hurlements de deep purple and co.
Depuis que Led zeppelin a goûté au folk sur son dernier album , on dit que le Tull est son rival le plus sérieux. Pour parler de rivalité il faudrait que ce spectacle ait un équivalent. Tenant le rôle de troubadour flûtiste , Anderson semble sorti d’un livre de tolkien , ses yeux exorbités et son énergie démentielle hypnotisant la foule. Quand il se calme un peu , c’est pour cracher au visage des diktats religieux sur le majestueux « my god ». L’homme ne réfute pas l’existence d’un dieu , sa mélodie a d’ailleurs quelque chose de mystique , mais il le décrit comme une force universelle. « You are the god of everything , he is inside you and me » lance t-il sur une mélodie moyen-âgeuse, prêchant ainsi des milliers de convaincus.
Puis vient « bourrée » un blues champêtre, qui permet à la flûte du chanteur de sublimer cette date historique. La prestation s’achève sur un medley à faire dresser les cheveux sur la tête d’Hendrix, et on ne sait plus bien si nous avons entendu une nouvelle forme de blues , un rock excentrique , ou un folk rock boosté aux hormones. Il y a sans doute un peu de tous ça dans cette prestation atypique, mais eux seuls en détiennent le secret.
Et puis vient enfin le moment que nous attendions tous, l’entrée en scène des who. Ce groupe est la grande affaire de ces derniers mois , le héros des mods ayant décidé d’embarquer son public dans un voyage plus « mature ». L’histoire a fait grand bruit, beaucoup ne comprenant pas le but d’un tel virage, pendant que les stones continuent à célébrer le blues.

Oui, mais les stones n’étaient pas les coqueluches d’une certaine mode , et les mods n’allaient pas survivre des années. Alors ce bon vieux Pete s’est enfermé en studio , sans doute après avoir entendu le dernier disque des Pretty Things , et nous a livré son opéra rock. Le résultat , fut hallucinant. Le rock repoussait de nouvelles frontières , pouvant désormais réunir ses créations autour d’un thème farfelu. Il parait qu’une adaptation est en route , avec Nicholson dans le rôle du docteur sadique , Jimi attend ça avec impatience.
En attendant , les who démarrent à cent à l’heure , Keith Moon attaquant ses fûts comme la bête sauvage qu’il est . La première partie ne fera pas débat, tant elle est centrée sur le rythm n blues rageur de leurs débuts. Après un heaven and hell tonitruant , suivi des tubes I can’t explain et young man’s blues, les derniers accords de water résonnent comme la fin d’une mise en bouche grandiose.

D’un coup , Daltrey se fait plus théâtrale , entrant dans son personnage d’aveugle sourd et muet. Et là, je vous défie de trouver un sceptique dans le public ! Les Who démontrent qu’ils ne se sont pas calmés , les accords de Towshend fendent toujours l’air comme de grandioses flèches rythm n blues . Keith Moon s’en donne à cœur joie, mais en plus Daltrey n’a jamais si bien chanté. La pièce se déroule, sauvage sur acid queen , majestueuse lors du riff culte de pinball wizard , avec ces superbes intermèdes mélodieux. Pour finir , la guitare se fait plus douce , sublimant les plaintifs « see me , feel me » d’un chanteur christique. Une fois la pièce refermée , les Who reviennent au proto punk de « summertime blue » , « substitute » et « magic bus » , laissant les sceptiques sur le cul.

Fâché d’avoir perdu sa place à pile ou face , Hendrix se venge des anglais en nous offrant une de ses meilleurs prestations. Au programme , un « foxy lady » de presque dix minutes , le génie musical au service du génie littéraire le temps d’un « all allong the watchtower » magique , et une guitare sacrifiée sur l’autel de l’histoire.
Lorsqu’il salue le public avant de s’en aller , la nuit étend son manteau sombre sur la scène , une noirceur à peine transpercée par une lumière rouge servant d’aura au roi lézard. Jim Morrison apparaît concentré, presque calme, son arrestation pour atteinte à la pudeur l’a sans doute quelque peu calmé.
Sa voix se fait plus appliquée, et laisse voir ce qu’est réellement the doors , un grand groupe de blues. C’était déjà criant sur les précédents albums , et sur la tournée Morrison hotel , mais cette identité brille lors d’un roadhouse blues plein de feeling. Status quo reprendra le titre sur piledriver en 1972, mais sa version sera bien plus puissante. Les doors , eux , sont de la vieille école , et ne se sentent pas obligés d’accélérer leurs riffs , ou de les rendre plus violent, pour impressionner. Après tout , Muddy Water n’eut pas besoin de tout ce tapage pour imposer « hoochie coochie man » , Bo Diddley n’a jamais hurlé son « who do you love » , tout était dans le feeling peu importe le volume.
Le même procédé est utilisé sur « break on through » , Ray Manzarek laissant assez d’espace pour que son guitariste développe son phrasé classieux. L’histoire n’a pas été très juste avec Robbie Krieger , préférant saluer les exploits tapageurs de Towshend et Page . C’est pourtant à lui que l’on doit le mystique light my fire , dont la jam de 14 minutes annonce le final envoûtant de the end.

Etirant le titre lors d’une longue improvisation psychédélique , le groupe semble vouloir prolonger sa prestation à l’infini , comme pour en faire le symbole d’un mouvement qui ne veut pas mourir. C’est pourtant bien à un chant du cygne que nous assistons. Les drames cumulés d’Altamont et du massacre commis par la famille Manson ayant finit par sonner la fin du rêve.
Alors Jimi retrouve l’Angleterre avec le blues qui suit les grandes fêtes . Il pourra toujours se rassurer en remarquant que le rock est mort avant de se faire dévorer par l’ogre capitaliste. Et , mourir en laissant un beau cadavre est bien un des plus beaux idéaux du rock. Non ?

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Re: Ecrits vains...

Message par Ben-J » ven. 2 oct. 2020 07:19


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Re: Ecrits vains...

Message par gabuzomeuzomeu » ven. 2 oct. 2020 08:09

vox populi a écrit :
sam. 29 août 2020 08:11
DaFrog a écrit :
jeu. 27 août 2020 17:50
A la manière de, donc ... pour le fun
Maladroit mais aisément reconnaissable :

Dans l'S, mes pas connaissent,
À une heure d'affluence, si loin de Mayence,
Samuel, dégingandé, vingt-cinq et une années,
Un peu suranné,
Le visage mou caché d’un chapeau similaire
Cordon coordonné, le tout enrubanné,
Son long cou trop long, cou précaire

La foule en sort, du bus
Certains sautent à l’élastique

A l’arrière, un gugusse
Distrait mastique
Ou s’astique,
Je ne sais
Dans quelle berline il ira
Lorsque la nuit tombera

Samuel s’agace et vitupère
Fils de brute, langue de vipère,
Tu gênes et tu bouscules
Comment veux-tu que l’on bascule, Ursule ?
Je vous déteste tous !
C’est ma place, dégage ventouse !

Cour de Rome, gare Saint-Lazare,
Certains arômes paraissent bizarres

Bouton, pression, illusion,
Pas question
Par dessus
Tout
Échancrure,
Luxure, ordure
Qui veut d’une telle vêture
Un jour je te parjurerai
Jusqu’au jour où je ne te pourrirai plus

🦋

A la Bashung Je suppose?
Pas mal en effet :chapozzz:

Comme j'aime les textes de ce gars
Les disques de Bashung on ne les entends pas,
On les écoute.
C’est fou comme cet artiste sait (je ne veux pas parler de lui au passé) rendre cohérent à peu près tout : Des textes sans queue ni tête, comme le rêve du vétéran par exemple, deviennent poignants lorsqu’ils sont portés par sa voix.
Bashung ne fait pas que chanter, il surélève les mots qu’il dit, les rend plus beau qu’ils n’étaient avant lui.
Bashung c’est un maquilleur de phrase, une intonation de sa part s’est comme un trait de crayon sous les yeux qui fait ressortir la beauté d’un regard.
vox populi est définitivement vox dei ... c'est tout à fait ça ... la cohérence dans l'incohérence ... encore faut-il avoir un peu de surréalisme dans les veines pour être sensible aux auteurs et aux textes de Bashung ... ce qui est définitivement mon cas :amen: L'amour des mots et du jeu avec les mots ça me vient depuis Boby Lapointe et Pierre Dac ... bien avant Bashung. Après j'ai continué à rechercher ce type d'écriture/lecture. :) :]
L'humour est le seul vaccin contre la connerie… Le con lui n’a jamais trouvé la pharmacie ! (Aphorismes et Blues - Pierre Perret 2020)

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Re: Ecrits vains...

Message par Algernon » mer. 28 oct. 2020 13:12

Du pays du panda
Survint une pandémie
faisant de la planète un pandémonium
De mauvais esprits répandent :
qu'ouverte la Boîte de Pandore
contenait aussi un pandgolin

:]
Je cherche à caser "pandiculation", mais c'est pas facile
Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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Re: Ecrits vains...

Message par Faine Jade » mer. 28 oct. 2020 13:45

Le blues du poulailler (blues en sol)

L'autre jour en partant me promener
j'ai voulu m’arrêter pour me reposer
et au moment ou je dormais
des poules se sont misent à chanter

je n'en pouvais plus de les entendre brailler

C’était un petit poulailler
remplie de poules par millier
qui m'empêchaient de roupiller
alors je me suis vite barré

car je n'en pouvais plus de les entendre brailler

l'autre jour en partant au ciné
j'me suis assis dans ce beau canapé
au moment ou le film a commencé
des poules se sont misent à chanter

et je n'en pouvais plus de les entendre jacter

Car en fait, je m'étais gouré
je n'étais pas assis au ciné
Mais à la Mairie d’la cité
j'avais un pti papier à faire signer

je me suis vite enfui de la cité

je suis donc retourner dans ma campagne
a peine revêtu de mon pagne
et lorsque je suis arrivé
les poules se sont misent à hurler

j'avais juste oublier de leur filer à bouffer

Un jour en partant me promener
j’ai pris l’apéro chez Gégé
Et quand j’ai décidé d’rentrer
Toutes les poules s’étaient barrées

elles avaient peur de s faire bouffer

:gratzzz:
« The Future Never Waits »

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Re: Ecrits vains...

Message par Algernon » mer. 28 oct. 2020 14:07

Une belle histoire de gallin-assez !
Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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Unserious Sam
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Re: Ecrits vains...

Message par Unserious Sam » mer. 28 oct. 2020 20:14

Aaah... Ginette ! "La" Ginette qu'on l'appelait ! En fait son prénom c'était Colette, mais elle aimait pas. Alors on l'appelait Ginette. C'est pas que ça lui plaisait beaucoup plus, mais toujours mieux que Colette, allez savoir pourquoi...

On l'avait connue dans ses années fastes, la môme Ginette ! Les michetons, ça descendait comme à Gravelines, et pas qu'un peu ! Faut dire qu'elle avait du monde au balcon, et des châsses d'un bleu azur, avec des cils longs comme le jour, qui papillonnaient devant comme des stores... Et je ne parlerai pas de ses jambes et de son arrière-boutique, j'voudrais rester dans la décence... Y en avait pas deux comme elle pour hameçonner le badaud, le chaland qui passe... Une œillade, un haussement d'épaule, et vlan ! Le poisson dans le filet ! Ses collègues du trottoir en étaient jalouses, au vu de la recette journalière... Même quand elle en avait redistribué la moité à son hareng (Jo des Batignolles, un cave pas plus épais qu'une crevette), il lui restait de quoi se défendre...

Bon, faut dire, ça n'a duré qu'un temps, malheureusement... Après Jo, qui faisait pas le poids, elle est tombée sous la coupe d'un vicelard, Max de Barbès, qui l'obligeait à faire des trucs bizarres, avec accessoires et le toutim !... Elle s'est vite étiolée, et elle a viré acariâtre, façon mégère... Pis, de fil en aiguille, ou plutôt de beignes en torgnoles, elle s'est mise à picoler... Le porto à 9 heures du mat', et à la bouteille, avec ça, ça vous arrange ni le teint, ni le foie !

Elle a ensuite disparu de la circulation pendant un bon bout de temps... Elle avait déserté le boulevard, le pavé de Paname qu'elle avait tant arpenté... Quand on l'a revue, c'était plus notre Ginette. Elle avait gonflé genre bibendum et le bleu de son regard s'était délavé... On n'a pas osé lui poser de question, pour pas déranger... Elle semblait comme absente, comme si sa vie s'était posée à côté d'elle...

N'empêche, c'est triste quand j'y repense !
A partir d'un certain âge, si on vous donne 10 ans de moins, un conseil : prenez-les !.

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whereisbrian
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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » ven. 30 oct. 2020 09:33

J'ai chopé la passion de la photo vers 13 ans.
Pour tout dire, mon oncle nous infligeait le dimanche d'interminables séances de projection de diapositives de retour de ses voyages : Népal, Mexique, USA, Inde, Indonésie, Égypte …

Il fallait faire silence. Mais bon, après 1 heure assis, sans faire de bruit (consigne absolue) on trépignait et on commençait à déconner : on confondait malicieusement le chameau devant la pyramide avec la tante. Cela ne lui plaisait qu'à moitié. Forcément.

D'autant que l'oncle avait beaucoup d'argent à dépenser, d'où une certaine frustration de mes parents, qui eux, se contentaient d'un trajet annuel folklorique de 1500 bornes, à 5 (les 3 frangins à l'arrière) dans une Ami 6 bleu clair, vers l'Andalousie. Le moteur de la voiture n'était pas puissant.

Ce qui m'intéressait était essentiellement ma cousine et l'appareil photo de l'oncle, un Voigtlander à cellule nid d'abeille.
Je lui demandais souvent de le manipuler, pour comprendre par quel processus on passait pour arriver à projeter le Taj Mahal avec des couleurs succulentes et veloutées. L'effet magique du tirage d'après Ektachrome.

Et puis, le claquement du projecteur, à l'avancement du panier, qui ressemblait à l'armement d'un pistolet automatique. Clac clac.

A cet époque, l'oncle clopait pas mal, et les volutes et les nuages mouvants de la fumée se mélangeaient dans la lumière et les poussières en suspension, dans le faisceau du projecteur.

Mon père, lui, avait un modeste 6 x 9 Ferrania à 2 objectifs, un pour viser et un autre pour photographier.
Il fallait regarder dans le prisme bombé, à hauteur de ceinture pour cadrer correctement une image inversée.

Je le vois encore, penché, nous photographiant. Il ratait souvent ses photos. J'en ai encore quelques unes, numérisées.
Ma mère se moquait gentiment de lui.

Ensuite, on m'a offert un Agfa pour mes 14 ans.
J'aurais bien voulu avoir un Voigt, mais bien entendu, trop cher. Je n'ai pas arrêté de l'utiliser.
Je photographiais absolument n'importe quoi. J'ignore, par contre, ce que sont devenus les négatifs.
Puis j'ai fini par le démonter.

Il y avait tout de même, pas mal de photos noires ou avec juste des pieds ou des têtes et des bras coupés, par maladresse et également par désinvolture. J'apprenais.

Puis, à 17 ans, premier salaire, une chaîne hi fi au Sony Center, deuxième salaire, un Minolta SRT 100, un tank indestructible. Là, c'était quelque chose de le tenir et de le manipuler. Et de le trimbaler. Vu son poids. J'avais feuilleté, lu, et relu, au préalable, les publicités de l'époque. En fait, je les connaissais par cœur.

J'allais l'inaugurer pour les vacances. Je pars en stop en juillet, vers la Grèce et la Turquie, avec un copain de Rennes. Qui se destinait à la géologie. Il décrivait souvent chaque paysage rencontré sous cet angle.

D'autres vont aux Indes (comme ils disent). Certains revenaient de là bas la tronche assez en biais et plus tout à fait comme avant. On ne les reconnaissait plus et ils ne nous reconnaissaient pas. Ils parlaient de Katmandou. Leur voyage ne correspondait pas tout à fait à ce qu'ils avaient envisagé. Ils avaient des tuniques de là bas et des foulards orange avec des caractères en sanskrit.

J'avais la tête infusée par les récits de Kérouac, je devais immédiatement me confronter à la réalité et à l'épaisseur du monde.

Il y avait en plus un truc génial, la Carte Inter Rail. On payait un forfait et on pouvait voyager en train pendant 1 mois, sur quasiment tout le réseau européen. J'en ai bien profité, je dois dire.

En Grèce, quand on débarque de Corfou, c'est encore l'époque des colonels, grève des étudiants et des automitrailleuses au coin des rues d'Athènes. Dépaysant, angoissant …
Je photographie Le Parthénon. L'Oracle de Delphes, les monts Olympe.

Bref, après, on va jusqu'en Crète en ferry. Nuit à la belle étoile sur le pont. Cliché du coucher du soleil sur la Méditérranée.

Un jour, il est temps de repartir. Un peu de temps, on s'installe devant quelques rakis et une bouteille de retsina. On fini par être torché et on se rend compte qu'il faut se magner, si on ne veut pas rater le bateau. Je prends mon sac à dos et je laisse le Minolta avec sa bride autour du dossier de ma chaise : je ne conserve que les rouleaux du voyage. Moins le dernier.

Retour en France, le pote repart sur Rennes, rentrée en fac.
J'ai les pompes trouées, je suis sale et chevelu, plus un rond. Un type m'offre un sandwich dans le train. J'avais juste en poche l'argent pour revenir.

Le gars en question est un ancien militaire, pied-noir et Algérie Française. On discute. On sympathise. Il me file un billet pour le reste du voyage et rentrer.

J'ai juste le temps chez moi de me doucher sommairement, de garder les mêmes fringues et de débarquer dans un amphi blindé de monde, en retard. Forcément. Le prof me demande qui je suis, je me présente par mon prénom. Eclats de rire général.

Je me procure, un peu plus tard, pour remplacer le Minolta, un Olympus OM10, avec l'adaptateur manuel.
Et je me spécialise dans les bâtiments en démolition. Que de l'urbain. Des noirs et blancs poussés. Du Tri X. Correspondant à l'état d'esprit du moment. Très gothique et Joy Division. Sombre.

Voilà. Pour finir, j'utilise actuellement un Yashica Lynx argentique à télémètre de 50 ans, que j'ai entièrement nettoyé et rénové, presque une pièce de musée, qui ouvre à 1.7, avec une cellule à main comme avant.
L'intérieur de cet appareil est fascinant et complexe, du verre, des engrenages, des cliquets, des ressorts.

Je pense aux ingénieurs qui l'ont conçu, aux ouvriers qui l'ont fabriqué . A son précédent propriétaire, une vieille dame anglaise qui m'a expliqué que toutes les photos de ses enfants, qui doivent avoir peut être mon âge, ont été faites avec.

Egalement,un Minolta SRT303 dont les rideaux en tissu sont complètement détendus.
Là, je ne suis pas assez qualifié. Je dois retendre les ressorts et synchroniser les 2 rideaux avec les vitesses, oups. Et si possible démonter le prisme. J'ai acheté cette épave et j'ai préjugé de mes capacités. Et 5 numériques ! Dont 1 de 2001, un bridge énorme. Et encore, je me suis débarrassé de mes vaillants vieux Nikon.

Le plus important, finalement, dans cette histoire, est la capture et le jeu avec la lumière, les reflets, les réflexions, les nuances de couleur. Le philosophe Walter Benjamin a fait un bel essai, et un recueil de ses textes, en 1930. Sur La Photographie. A propos de l'inconscient visuel de chacun. J'ai finalement compris ce qui m'avait fasciné à 13 ans.

vox populi
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Re: Ecrits vains...

Message par vox populi » lun. 9 nov. 2020 17:46

Comme je marche beaucoup dans la nature il me vient quelquefois quelques phrases en rapport avec ma vie, le monde, ou rien de spécial


- La méditation c’est de la connaissance sans attention

- Que serait les mots sans les sons? des lettres mortes!

- La vie, le voyage d’un inconnu ..

- La musique : Un bruit désiré

- Le bonheur ne peut dépendre entièrement ni de soi ni des autres. Le bonheur c’est une fenêtre entre ouverte

- liberté d'expression : Qu’a t’on encore le droit de ne pas dire?

- se cultiver, c'est le plaisir de vieillir

- Si tout le monde le dit, c’est que c’est faux!

- En art, comme en politique, convaincre c’est se répéter

- L’inutile est la seule chose réellement nécessaire à la survie d’une civilisation

- On n’aurait pas assez d’une vie pour raconter une seule journée..

- Pourquoi la tyrannie de la science a t’elle rendu les gens malheureux? Parce qu’elle a remplacé les buts par des causes

- La beauté de l’ignorance est qu’elle s’émerveille facilement

- L’âme : Souffle vital qui anime nos organes

- Qu’y a t’il entre la naissance et la mort? .. Le paradis ..

- On pense ce que l’on mange ..

- On finit toujours pas penser ce que l’on dit ..

- Le drame de notre époque c’est qu’on a remplacé le progrès par la modernité..

- La tragédie et la beauté de nos existences c’est qu’on ne s’attache qu’à ce qui , un jour, est inévitablement condamné à disparaître ..

- Le sens de la vie ? Etre spectateur de la beauté du monde.

- L’identité c’est quoi? qu’elle soit personnelle ou collective, l’identité c’est toujours la même chose, une lente sédimentation !

- Le désordre est La seule chose réellement indispensable au bonheur

- Sans esprit critique nous vivons dans le règne du consentement, pas dans celui de la liberté. Le consentement ça se fabrique, la liberté ça se gagne !

- L’ouverture d’esprit, sans les principes, n’est rien d’autre qu’un courant d’air!

-Faire sans le dire, voilà ce que serait la vraie sagesse.

- On est deux aujourd’hui, moi, moi et l’ennui ..

- La moquette était sous la clé USB ..

- Je rêve d’un monde où les salaires augmenteraient aussi vite que les objectifs ..

- La différence entre la culture de masse et la culture classique? L’une a comme objectif de vous vider la tête et l’autre de vous la remplir ..

- La langue est belle comme la nature, et les livres sont des paysages de mots..-

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Re: Ecrits vains...

Message par Bastard » mar. 10 nov. 2020 18:23

Unserious Sam a écrit :
mer. 28 oct. 2020 20:14
Aaah... Ginette ! "La" Ginette qu'on l'appelait ! En fait son prénom c'était Colette, mais elle aimait pas. Alors on l'appelait Ginette. C'est pas que ça lui plaisait beaucoup plus, mais toujours mieux que Colette, allez savoir pourquoi...

On l'avait connue dans ses années fastes, la môme Ginette ! Les michetons, ça descendait comme à Gravelines, et pas qu'un peu ! Faut dire qu'elle avait du monde au balcon, et des châsses d'un bleu azur, avec des cils longs comme le jour, qui papillonnaient devant comme des stores... Et je ne parlerai pas de ses jambes et de son arrière-boutique, j'voudrais rester dans la décence... Y en avait pas deux comme elle pour hameçonner le badaud, le chaland qui passe... Une œillade, un haussement d'épaule, et vlan ! Le poisson dans le filet ! Ses collègues du trottoir en étaient jalouses, au vu de la recette journalière... Même quand elle en avait redistribué la moité à son hareng (Jo des Batignolles, un cave pas plus épais qu'une crevette), il lui restait de quoi se défendre...

Bon, faut dire, ça n'a duré qu'un temps, malheureusement... Après Jo, qui faisait pas le poids, elle est tombée sous la coupe d'un vicelard, Max de Barbès, qui l'obligeait à faire des trucs bizarres, avec accessoires et le toutim !... Elle s'est vite étiolée, et elle a viré acariâtre, façon mégère... Pis, de fil en aiguille, ou plutôt de beignes en torgnoles, elle s'est mise à picoler... Le porto à 9 heures du mat', et à la bouteille, avec ça, ça vous arrange ni le teint, ni le foie !

Elle a ensuite disparu de la circulation pendant un bon bout de temps... Elle avait déserté le boulevard, le pavé de Paname qu'elle avait tant arpenté... Quand on l'a revue, c'était plus notre Ginette. Elle avait gonflé genre bibendum et le bleu de son regard s'était délavé... On n'a pas osé lui poser de question, pour pas déranger... Elle semblait comme absente, comme si sa vie s'était posée à côté d'elle...

N'empêche, c'est triste quand j'y repense !
Superbe. Cela m'a de suite fait penser à la môme kaléidoscope de Thiéfaine.
"Mais l'ombre des plaisirs s'enfuit
Toujours plus loin vers l'inconnu
On m'a reléguée dans la nuit
Au milieu des vieux tas d'invendus"

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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » mer. 11 nov. 2020 11:19

Café instantané.

Il lisait les annonces sur le Mauvais Dindon. Chaque soir que dieu fit. Chaque fit que dieu soir.
Il bondit. Anatole69, à Carmaux mettait en vente un album de Barge Against The Washing Machine, à 1600 € (toutefois à débattre), pressage original, VG+, et tutti quanti.

Illico, il le contacta par courriel, trépignant qu'il était.

Pxxxxxn de bxxxxxl, hurla t-il, Barge Against The Washing Machine, Barge ! Il se contint, néanmoins, dans la rédaction, histoire de ne pas trop paraître trop intéressé, quoique ce fut avec une difficulté entière, vu qu'il exultait, se projetant dans un plaisir béat.

De roger.jambon@suckmail.com 07/09/16 14:374
A lemauvaisdindon_annonce271348@goulougoulou.fr

Bonjour Monsieur,

J'ai vu votre annonce sur le Mauvais Dindon pour le disque, et je voulais savoir si vous expédiez,
je vous en propose 1500 € avec les frais de port, merci de votre retour,

Cordialement

Roger Jambon

De HonorédeBalzc@lethozo.ru 07/09/16 19:43
A roger.jambon@suckmail.com

Bonjour,

Je vent ce disque car pour cause de mutation profonde et professionnelle, je réside présentement plus à Carmaux, mais certainement à Calvi où vous pouver mandé un ami pour vérifier la qualité du diqs, pour le paiement, je suis d'accord pour la paiement de cette somme, il me faut la copie de votre pièce d'identité, votre numéro de téléphone, et UN RIB en bone et due forme . Pour le transfert de vos fonds devers moi, j'utilise les service de Maymal. Je ne vous cache pas que j'ai beaucoup beaucoup de demande pour cet objet,
J'attent votre confirmation

HonorédeBalzc


De mailto:roger.jambon@suckmail.com 07/09/16 19:61
A De HonorédeBalzc@lethozo.ru

Bonsoir Monsieur HonorédeBalzc,

C'est d'accord, je vous vire par Maymal la somme, avec un RIB en pièce joint et la copie de ma carte d'identité.
Mon adresse :
Roger Jambon
27 Sente de l'Abime
37 333 Flingres en Gelay
Merci de me j oin dr e au 08 22 11 666 6
Cordialement

Roger Jambon
A mailto:roger.jambon@suckmail.com 07/09/16 19:61
De De HonorédeBalzc@lethozo.ru

Bonsoir Monsieur Jambon,

J'ai bien reçu l'ar gent mais l'agent de douane contacté par ma grande tante atteinte d'un maladie presque incurable me dit que la douane de la poste réclame la somme complémentaire de 125 euros en frais lorsque qu'elle a voulu envoyer le paqué, veuillez SVP m'envoyer le complément sinon je ne pourrais pas vu les frais exigés par les autorités économiques de mon pays, avec une photo de votre chat. Merci.

HonorédeBalzc

De mailto:roger.jambon@suckmail.com 07/09/16 21:61
A HonorédeBalzc@lethozo.ru

Bonsoir,

Je considère cette taxe de douane comme cavalière, Monsieur Balzc, je vous envoye le complément de 125 euros tout de suite, tenez-moi au courant.

Cordialement

Roger

De De HonorédeBalzc@lethozo.ru
A mailto:roger.jambon@suckmail.com 07/09/16 22:007

Ma grand-mère paternelle a posté le disque, Monsieur Jambon, en recommandé rapide internationale, le numéro de suivi pour le suivre est ZOB14921789HK, il n'y a pas de cheval.
Et la photo de votre chat ?

De roger.jambon@suckmail.com 31 /10/16 00:37
A De HonorédeBalzc@lethozo.ru

Monsieur De Balzc

Je n'ai rien reçu, je ne comprends pas. Merci de me répondre.
Sinon j'ai un hamster russe, pas de chat.

Roger

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Re: Ecrits vains...

Message par The lad » mer. 11 nov. 2020 11:45

whereisbrian a écrit :
mer. 11 nov. 2020 11:19
Café instantané.

Il lisait les annonces sur le Mauvais Dindon. Chaque soir que dieu fit. Chaque fit que dieu soir.
Il bondit. Anatole69, à Carmaux mettait en vente un album de Barge Against The Washing Machine, à 1600 € (toutefois à débattre), pressage original, VG+, et tutti quanti.

Illico, il le contacta par courriel, trépignant qu'il était.

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Caramba encore un coup de ce satané mugu !
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Re: Ecrits vains...

Message par gabuzomeuzomeu » mer. 11 nov. 2020 12:24

whereisbrian a écrit :
mer. 11 nov. 2020 11:19
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Échange surréaliste "moderne à la Pierre Dac" d'acheteur/vendeur du Mauvais coin-coin qui me plait nettement plus qu'une annonce/réponse réelle bien que la réalité dépasse souvent la fiction !
Un forum de Barge ... ou péniche ... là où il y a un pépin avec la washing machine ... sous cette forme l'échange existe bien mais le déroulement n'est pas du tout affriolant. https://barges.org/forum/barges/4932-ec ... ng-machine
Là ou il y a des références dans notre contexte (ici un disque hors de prix) ... doncde la private-joke, des mots à la con, des non-sens et le reste c'est pur bonheur !
:hehe: :chapozzz:
L'humour est le seul vaccin contre la connerie… Le con lui n’a jamais trouvé la pharmacie ! (Aphorismes et Blues - Pierre Perret 2020)

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Re: Ecrits vains...

Message par vox populi » dim. 15 nov. 2020 08:17

Parfois je m'amuse à créer un poème à partir des propositions des générateurs de poèmes sur internet
C'est assez fun même si le thème de celui ci ne l'est pas trop

La mort de l'envie

Je suis un lac qui dort,

Un jour vide, un jour pâle, un jour nu,

Où au clair de lune en de longues poses obliques

De grands souffles vont, lourds et mélancoliques



Là,

planant sous les rideaux inconnus du remords

les derniers élans du coeur disparaissent…

Surviennent et s’imposent alors, sans effort

l’ennui et la tristesse,



Qu’ils arment donc contre moi leurs sanguinolentes mains,

des traits qu’ils destinaient jusqu’alors au reste des humains!

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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » dim. 15 nov. 2020 15:11

Enquête pointue.

Il  m'avait indiqué au téléphone (en gloussant) que le siège social de sa société se situait dans un immeuble, sis au 5 de l'avenue Felix Faure. Je m'y trouvais, au jour et à l'heure dite, face à l'interphone. Aucun nom ne correspondait. C'est alors qu'une petite dame sortit promener son chien, un genre de petit bâtard à nez pointu, toiletté avec une grenade offensive. Vraisemblablement.

- 'ous cherchez quekun ? Oui, répondis-je, j'ai rendez-vous avec la société X, un (certain) monsieur Y.
- 'on, c'est le couple au neuvième étage, l'ascenseur va jusko huitième, après, c'est à pied.

Je montais jusqu'au huitième, puis à pied. Deux portes sur le palier. Pas de nom, juste une petite cage en plastique gris (pour transporter un animal) posée sur la paillasson Welcome. Je sonnais, aucune réponse.

Je redescendis, et je croisais une autre mémé clopant et discutant avec la femme de ménage, censée astiquer (le carrelage).
-'our, cherchez queken ? Je formulais ma demande à nouveau.
- 'ont plus là ! Partis 'hez pahou.

Le soir, j'envoyais un mail à monsieur Y, pour narrer ma déconvenue. Il me précisa qu'il était nacré, pardon, navré, et il m'assura qu'en me rendant au 6 rue Sandor Debout (j'ai modifié le nom de la rue par discrétion), il y serait,
le mercredi suivant.

Le mercredi, je constatais qu'il existait dans cette rue 2 numéros 6. Au premier 6, figurait une petite plaque noire, écrite en doré (genre plaque de colombarium) avec un nom, et la formule "Ca craint" notée en dessous. Je sonnais. Un individu en débardeur noir, clope, et boucle d'oreille apparu.
- 'est à côté, pas ici !

J'allais au 6 suivant. Pas de nom. J'envisager de me barrer (il faisait froiiiid), quuand un autre type ouvrit la fenêtre au dessus. Je me présentais. Il m'ouvrit et je le suivais dans un modeste appartement. Avec un canapé rouge, une table basse avec une cactée sur laquelle était mentionné Promotion - 30 %, et une TV cathodique.

Lui même présentait bien, un jean bleu, avec une ceinture (et une boucle gigantesque 501), une chemise bleue également, et un gilet en soie grise. Je dois avouer que son jean, très ajusté, lui faisait un gros paquet gigantesque quand il s'assit sur une chaise.

A cet instant où nous entamions la discussion, une jeune femme, assez forte du bas, poussa une porte vitrée, timidement. Elle portait également un jean ajusté, qui cette fois, outrageusement, mettait en valeur également ses attributs féminins (je ne ferai pas de dessin pour pas être plus explicite).

- 'e vous présente ma collaboratrice.

Mon oeil, à mon humble avis, elle devait collaborer dans diverses directions, horizontalement, obliquement, verticalement, si vous voulez.

Il m'expliqua qu'il avait été licencié et avait fondé sa propre boîte. - on était 60, zen ont gardé 20 ...
Alors qu'il parlait, je remarquais une coquetterie dans son regard, qui fuyait, par réflexe, vers la gauche.

En fin d'entretien, pour marquer mon empathie, je lui fis observer, avec un sourire en coin, qu'il avait un chat.
Il sembla, tout à coup, sidéré et littéralement effrayé.

-un quoi ?
-un chat.
-Vous avez de vi né co mment ?

Je lui désignais du doigt l'arbre à chat, dépouillé, dans le coin.
- ah ouais, vous êtes fort...

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Re: Ecrits vains...

Message par gabuzomeuzomeu » dim. 15 nov. 2020 18:10

Écrits vains... Diou

Ode au Gibolin ... ça rappellera quelque chose à nunu

Rhume, hémorroïdes, fatigue ou mal aux reins
Tout ce que t'as à faire, c'est boire du Gibolin
Rage de dents, angine ou bien douleurs annales
Un verre de Gibolin, mon gars c'est radical

Fabriqué grâce à une recette ancestrale
Le Gibolin c'est bon partout où ça fait mal
Si un jour t'es pas en forme, que t'es pas dans ton assiette
Un grand coup de Gibolin, ça te redresse la quéquette

Pustules, verrues, furoncles et toutes les infections
Seront soignés de suite grâce à une infusion
Et si face à bobonne tu manques un peu d'entrain
Une seule solution, la capote au Gibolin.

Niveau "polésie" je ferai pas mieux !
L'humour est le seul vaccin contre la connerie… Le con lui n’a jamais trouvé la pharmacie ! (Aphorismes et Blues - Pierre Perret 2020)

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Re: Ecrits vains...

Message par lienard » dim. 15 nov. 2020 19:50

Unserious Sam a écrit :
mer. 28 oct. 2020 20:14
Aaah... Ginette ! "La" Ginette qu'on l'appelait ! En fait son prénom c'était Colette, mais elle aimait pas. Alors on l'appelait Ginette. C'est pas que ça lui plaisait beaucoup plus, mais toujours mieux que Colette, allez savoir pourquoi...

On l'avait connue dans ses années fastes, la môme Ginette ! Les michetons, ça descendait comme à Gravelines, et pas qu'un peu ! Faut dire qu'elle avait du monde au balcon, et des châsses d'un bleu azur, avec des cils longs comme le jour, qui papillonnaient devant comme des stores... Et je ne parlerai pas de ses jambes et de son arrière-boutique, j'voudrais rester dans la décence... Y en avait pas deux comme elle pour hameçonner le badaud, le chaland qui passe... Une œillade, un haussement d'épaule, et vlan ! Le poisson dans le filet ! Ses collègues du trottoir en étaient jalouses, au vu de la recette journalière... Même quand elle en avait redistribué la moité à son hareng (Jo des Batignolles, un cave pas plus épais qu'une crevette), il lui restait de quoi se défendre...

Bon, faut dire, ça n'a duré qu'un temps, malheureusement... Après Jo, qui faisait pas le poids, elle est tombée sous la coupe d'un vicelard, Max de Barbès, qui l'obligeait à faire des trucs bizarres, avec accessoires et le toutim !... Elle s'est vite étiolée, et elle a viré acariâtre, façon mégère... Pis, de fil en aiguille, ou plutôt de beignes en torgnoles, elle s'est mise à picoler... Le porto à 9 heures du mat', et à la bouteille, avec ça, ça vous arrange ni le teint, ni le foie !

Elle a ensuite disparu de la circulation pendant un bon bout de temps... Elle avait déserté le boulevard, le pavé de Paname qu'elle avait tant arpenté... Quand on l'a revue, c'était plus notre Ginette. Elle avait gonflé genre bibendum et le bleu de son regard s'était délavé... On n'a pas osé lui poser de question, pour pas déranger... Elle semblait comme absente, comme si sa vie s'était posée à côté d'elle...

N'empêche, c'est triste quand j'y repense !
Copié de NANA de ZOLA .. enfin je suppose vu que je ne suis pas encore arrivé au bout .. drapeaublanz:

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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » lun. 16 nov. 2020 08:26

Elle s'appelle Rose.

Roger était assis dans la salle d’attente de chez le médecin.
Sur un fauteuil en osier de plastique tressé rouge, qui avait vécu.
Il ne bougeait plus car chaque déplacement engendrait un pincement désagréable du gras superficiel de sa fesse.

Ou alors générait une sensation d’enfoncement ponctuel, stoppée net par un nouveau pincement beaucoup moins superficiel du gras de la fesse. Roger était assez énervé.

D’autant qu’à sa droite une mémé à la mise en plis bleu électrique reniflait sans cesse en tirant sur la laisse de son chien laid, qui ne cessait de vouloir s’agripper à la jambe du voisin de gauche de Roger, afin de satisfaire un besoin à caractère sexuel trop longtemps réprimé. Lequel voisin lattait discrètement le chien en le poussant sans ménagement,
à l'aide d’une de ses tongs en plastique jaune.

Cet homme avait une main dont l’index, oint dans un sparadrap, suppurait, et il lisait par intermittence, un opuscule intitulé Principe De La Guerre Révolutionnaire.

Il est velu du haut, observa Roger, car son débardeur siglé Che Guevara, outre l'exhalaison de bouffées malodorantes, ne cachait rien de sa toison de poitrine abondante et bouclée.

‘Tain, se dit Roger, in petto, une heure déjà dans cette réserve pour dégénérés, je vais craquer !
Il se concentra sur la reproduction du Mont Saint Michel accrochée en face de lui, avec les petits moutons devant.
Que de souvenirs ! La visite du musée médiéval avec les faux chevaliers, la crêpe au sucre, et le décolleté implacable d’Ursula qui ne l’avait pas encore qualifié de pervers dégénéré, en hurlant lorsqu’il avait sorti de la valise le rouleau de 10 mètres de câble pour l’attacher au lit avant de procéder à diverses manipulations.

-Monsieur Branchie ?
-Oui ?
Le Docteur Plinche va vous recevoir.

-C’ééééééééééééééétait paaaaaaaaaaaaaaaaaaas moooooooooooooon tooooooooooooooouuuuuuuuuuuuuuuuur ?
chevrota la mémé
-NON NON NON Mamie, c’est à MOI qu’elle cause la vieille ?
Elle ne craint pas des représailles hein, du style un bon coup de pompe
dans la tronche du chienchien pour la calmer ?
s'écria Roger.

-Voooooooooooooooouuuuuuus êêêêêtes OOOOOOdieux, jeuuuuuuuuune
Hooooooooooooommmme mon kiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiikiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
-Calmez-vous, Madame Hachtbourpe, ce monsieur ne veut AUCUN MAL à votre Ki-ki,
intervint le docteur.

-Si, je vais lui faire la peau
ajouta Roger

Le praticien s'adresse à sa secrétaire:
-Je vois que Monsieur Branchie a de nouveau une CRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIISE
FAITES LE ENTRER Sybille !

-Mooooooooooooooooooo Kikiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
hurla la mémé.

-C’est i-nad-mi-ssible
intervint le voisin
Menacer cette pauvre vieille, quelle honte !
-Toi, ta gueule le mongol, je t’ai VU aussi essayer de pourrir ce chien discrètement
-QUOI pourrrir MON Kikkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkiiiiiiiiiiiiii !
-Il suffit,
-ajouta le Docteur Plinche

- Je vous sens un peu TENDU, Monsieur Branchie, non ?
-SYBILLE !
-Docteur ?
-Faîtes chauffer le bang.
-NON DOCTEUR, pas encore de GANG BANG, pitiééééé …
-Espèce de gourdasse, pas de gang bang, le BANG
(il se tourne vers Roger)
-Sybille, Monsieur Branchie, est sourde, de ce fait, elle entend ce qui n’est pas,
bon, qu’est-ce qui vous amène ?

-Je crains d’être devenir fou, Docteur, des obsessions et des pulsions maladives m’assaillent
-Guerrier ?
-Pardon ?
-Guerrier Masaï hi hi hi c’est une petite plaisanterie anodine d’ordre privé,
parlez moi de votre enfance, Monsieur Branchie
-Rien que de très banal, Docteur, mon père, excellent boxeur, passait sur son tourne-disque la Traviato,
quand j’avais, je crois, 10 ans
-Ta. Traviata.
-Non, To. Il disait, demain je me lève tât, alors écoutons la Traviato,

-Tss tss, vous modifiez vos souvenirs, substance de vos rêves, pour les conformer à vos désirs, et votre mère ?
SYBILLLLLLLLLLLLLLE, alors ce bang, il VIENT ?
-NON MONSIEUR, PAS de gang bang, je serai votre créature soumise à tous vos
fantasmes les plus zabjects mais je me refuse à
-Le BANG, Sybile, B A N G, et votre mère alors, Monsieur Branchie ?
-Ah, une sainte femme, elle se promenait nue sous la véranda, ceinte d’un régime de 3 bananes,
et m’administrait des dictées en frappant mon petit frère Jean, qui pleurait, pleurait, en torturant le chat.
-Intéressant. Jean torturait le chat ?

-Oui, combien de fois j’ai consolé cette pauvre bête, cette petite boule de fourrure innocente qui miaulait à cœur fendre.
-Eprouviez-vous du désir pour votre mère, petit,
pour Jean, petit 2
pour le chat petit 3 ?
-J’aurais du ?
-En effet, c’est oedipien. Œdipe, aime sa mère et veut tuer son père,
ce qui est vraiment très con, vous l’avouerez, n’est-ce-pas ?

-Mon père était boxeur et moi chétif, alors tuer un père boxeur pour épouser une femme presque nue, pas aisé.
-Certes, Monsieur Branchie, mais je cherche des pistes,
-le chat alors ?
-Le chat ?
-LE FELIN, Monsieur Branchie, symbole d’une sexualité débridée et diabolique, par Odin, le MI-NOU !
-PAS LE MINOU, Docteur !
-Silence, Sybille, cessez d’écouter aux portes, répondez donc Monsieur Branchie.

-Le chat était mon ami. Nous nous consolions mutuellement, dîtes, Docteur,
votre truc c’est freudien, hein, mais, j’ai lu dans Libernation, un article de Mitchell
Humphrey pas terrible sur la pchittanalyse.
-Vous voulez guérir ?
-Oui, intensément
-Et de quoi ? c’est ballot, je vous fais parler de votre enfance, et je ne sais rien
de votre pathologie.

-euh, le chat s’appelait Clarence, comme le lion bigleux du feuilleton
-Vous CHANGEZ de conversation, vous fuyez
-Et il ronronnait en se frottant.
-Un chat ou une chatte ?
-PAS LA CHA
-SILENCE Sybille !
quelle est donc cette perversion invalidante, Monsieur Branchie
-Je suis
-Vous êtes ?
-Audiophile, Docteur, audiophile.
-Docteur Audiophile ?
quelle spécialité, chirurgie, proctologie, naturopathe ?
PAS DOCTEUR, mais audiophile, docteur …

-PAS AU DOCTEUR, docteur, PAS AU DOCTEUR, PAS ENCORE !
(hurle Sybille)
-Audiophile pfff pfff et c’est grave, et cela consiste en quoi ?
-C’est cette perversion a-bo-mi-na-ble qui m’a conduit chez vous, Docteur,
je ne cherche pas un bandage sur une jambe de bois, que vous m’aidiez juste à
-PAS DE BONDAGE DOCTEUR !

-MAIS, ma douce Sybille
(il fait un clin d’œil à son patient)
rassurez vous, Sybille, nous causions d’un roman attachant de Somerset Maugham,
Of Human Bondage
(on entend Sybille hurler)

-Quels sont les symptômes  de l’audiophile ?
-Aberration des sens, esprit critique atténué fortement, paranoïa exarcerbée,
tentative de vie en communauté, abandon de famille ...
-C’est bénin. Je connais un expert, Monsieur Mhi-Thô.
-Mito ?
-Mhi-Thô, un praticien extrême oriental . Toute la sagesse de l’Asie.
il a suivi un cursus dans une pagode secrète de Shangaï
(le docteur parle en chuchotant)

-VOUS parlez tout bas ?
-Effectivement, car Sybille pourrait se méprendre, cursus, pagode
-JE N’ENLEVERAIS PAS MON CHANDAIL, DocTEURR !
-Shangaï, Sybille, Shangaï, d’ailleurs, Monsieur Branchie, Sybille est presque guérie grâce à ce sage!
Allez le voir de ma part, n’oubliez pas, Mhi-Thô.
Roger sort du cabinet du docteur Plinche.

Plusieurs détails l’intriguent. La mémé est allongée sur le sol. Elle tient dans la main un morceau de T-shirt où l’on peut lire Che, le reste est illisible. A côté d’elle, un homme est également allongé. Sa bouche est obstruée par une chose indistincte qui a pu être un chien. Dans son oreille gauche est enfoncé un rouleau de feuilles de papier.
Roger s’approche et déchiffre sur une des feuilles le mot Révolutionnaire.

Il se demande si le mystérieux Mhi-Thô saura lui ôter le goût de l’audiophilie.
Cela le laisse songeur, bigrement songeur.

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Message par gabuzomeuzomeu » lun. 16 nov. 2020 08:51

whereisbrian a écrit :
lun. 16 nov. 2020 08:26
Elle s'appelle Rose.
Roger était assis dans la salle d’attente de chez le médecin.
Sur un fauteuil en osier de plastique tressé rouge, qui avait vécu.
Il ne bougeait plus car chaque déplacement engendrait un pincement désagréable du gras superficiel de sa fesse.

Ou alors générait une sensation d’enfoncement ponctuel, stoppée net par un nouveau pincement beaucoup moins superficiel du gras de la fesse. Roger était assez énervé.

D’autant qu’à sa droite une mémé à la mise en plis bleu électrique reniflait sans cesse en tirant sur la laisse de son chien laid, qui ne cessait de vouloir s’agripper à la jambe du voisin de gauche de Roger, afin de satisfaire un besoin à caractère sexuel trop longtemps réprimé. Lequel voisin lattait discrètement le chien en le poussant sans ménagement,
à l'aide d’une de ses tongs en plastique jaune.

Cet homme avait une main dont l’index, oint dans un sparadrap, suppurait, et il lisait par intermittence, un opuscule intitulé Principe De La Guerre Révolutionnaire.

Il est velu du haut, observa Roger, car son débardeur siglé Che Guevara, outre l'exhalaison de bouffées malodorantes, ne cachait rien de sa toison de poitrine abondante et bouclée.

‘Tain, se dit Roger, in petto, une heure déjà dans cette réserve pour dégénérés, je vais craquer !
Il se concentra sur la reproduction du Mont Saint Michel accrochée en face de lui, avec les petits moutons devant.
Que de souvenirs ! La visite du musée médiéval avec les faux chevaliers, la crêpe au sucre, et le décolleté implacable d’Ursula qui ne l’avait pas encore qualifié de pervers dégénéré, en hurlant lorsqu’il avait sorti de la valise le rouleau de 10 mètres de câble pour l’attacher au lit avant de procéder à diverses manipulations.

-Monsieur Branchie ?
-Oui ?
Le Docteur Plinche va vous recevoir.

-C’ééééééééééééééétait paaaaaaaaaaaaaaaaaaas moooooooooooooon tooooooooooooooouuuuuuuuuuuuuuuuur ?
chevrota la mémé
-NON NON NON Mamie, c’est à MOI qu’elle cause la vieille ?
Elle ne craint pas des représailles hein, du style un bon coup de pompe
dans la tronche du chienchien pour la calmer ?
s'écria Roger.

-Voooooooooooooooouuuuuuus êêêêêtes OOOOOOdieux, jeuuuuuuuuune
Hooooooooooooommmme mon kiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiikiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
-Calmez-vous, Madame Hachtbourpe, ce monsieur ne veut AUCUN MAL à votre Ki-ki,
intervint le docteur.

-Si, je vais lui faire la peau
ajouta Roger

Le praticien s'adresse à sa secrétaire:
-Je vois que Monsieur Branchie a de nouveau une CRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIISE
FAITES LE ENTRER Sybille !

-Mooooooooooooooooooo Kikiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
hurla la mémé.

-C’est i-nad-mi-ssible
intervint le voisin
Menacer cette pauvre vieille, quelle honte !
-Toi, ta gueule le mongol, je t’ai VU aussi essayer de pourrir ce chien discrètement
-QUOI pourrrir MON Kikkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkiiiiiiiiiiiiii !
-Il suffit,
-ajouta le Docteur Plinche

- Je vous sens un peu TENDU, Monsieur Branchie, non ?
-SYBILLE !
-Docteur ?
-Faîtes chauffer le bang.
-NON DOCTEUR, pas encore de GANG BANG, pitiééééé …
-Espèce de gourdasse, pas de gang bang, le BANG
(il se tourne vers Roger)
-Sybille, Monsieur Branchie, est sourde, de ce fait, elle entend ce qui n’est pas,
bon, qu’est-ce qui vous amène ?

-Je crains d’être devenir fou, Docteur, des obsessions et des pulsions maladives m’assaillent
-Guerrier ?
-Pardon ?
-Guerrier Masaï hi hi hi c’est une petite plaisanterie anodine d’ordre privé,
parlez moi de votre enfance, Monsieur Branchie
-Rien que de très banal, Docteur, mon père, excellent boxeur, passait sur son tourne-disque la Traviato,
quand j’avais, je crois, 10 ans
-Ta. Traviata.
-Non, To. Il disait, demain je me lève tât, alors écoutons la Traviato,

-Tss tss, vous modifiez vos souvenirs, substance de vos rêves, pour les conformer à vos désirs, et votre mère ?
SYBILLLLLLLLLLLLLLE, alors ce bang, il VIENT ?
-NON MONSIEUR, PAS de gang bang, je serai votre créature soumise à tous vos
fantasmes les plus zabjects mais je me refuse à
-Le BANG, Sybile, B A N G, et votre mère alors, Monsieur Branchie ?
-Ah, une sainte femme, elle se promenait nue sous la véranda, ceinte d’un régime de 3 bananes,
et m’administrait des dictées en frappant mon petit frère Jean, qui pleurait, pleurait, en torturant le chat.
-Intéressant. Jean torturait le chat ?

-Oui, combien de fois j’ai consolé cette pauvre bête, cette petite boule de fourrure innocente qui miaulait à cœur fendre.
-Eprouviez-vous du désir pour votre mère, petit,
pour Jean, petit 2
pour le chat petit 3 ?
-J’aurais du ?
-En effet, c’est oedipien. Œdipe, aime sa mère et veut tuer son père,
ce qui est vraiment très con, vous l’avouerez, n’est-ce-pas ?

-Mon père était boxeur et moi chétif, alors tuer un père boxeur pour épouser une femme presque nue, pas aisé.
-Certes, Monsieur Branchie, mais je cherche des pistes,
-le chat alors ?
-Le chat ?
-LE FELIN, Monsieur Branchie, symbole d’une sexualité débridée et diabolique, par Odin, le MI-NOU !
-PAS LE MINOU, Docteur !
-Silence, Sybille, cessez d’écouter aux portes, répondez donc Monsieur Branchie.

-Le chat était mon ami. Nous nous consolions mutuellement, dîtes, Docteur,
votre truc c’est freudien, hein, mais, j’ai lu dans Libernation, un article de Mitchell
Humphrey pas terrible sur la pchittanalyse.
-Vous voulez guérir ?
-Oui, intensément
-Et de quoi ? c’est ballot, je vous fais parler de votre enfance, et je ne sais rien
de votre pathologie.

-euh, le chat s’appelait Clarence, comme le lion bigleux du feuilleton
-Vous CHANGEZ de conversation, vous fuyez
-Et il ronronnait en se frottant.
-Un chat ou une chatte ?
-PAS LA CHA
-SILENCE Sybille !
quelle est donc cette perversion invalidante, Monsieur Branchie
-Je suis
-Vous êtes ?
-Audiophile, Docteur, audiophile.
-Docteur Audiophile ?
quelle spécialité, chirurgie, proctologie, naturopathe ?
PAS DOCTEUR, mais audiophile, docteur …

-PAS AU DOCTEUR, docteur, PAS AU DOCTEUR, PAS ENCORE !
(hurle Sybille)
-Audiophile pfff pfff et c’est grave, et cela consiste en quoi ?
-C’est cette perversion a-bo-mi-na-ble qui m’a conduit chez vous, Docteur,
je ne cherche pas un bandage sur une jambe de bois, que vous m’aidiez juste à
-PAS DE BONDAGE DOCTEUR !

-MAIS, ma douce Sybille
(il fait un clin d’œil à son patient)
rassurez vous, Sybille, nous causions d’un roman attachant de Somerset Maugham,
Of Human Bondage
(on entend Sybille hurler)

-Quels sont les symptômes  de l’audiophile ?
-Aberration des sens, esprit critique atténué fortement, paranoïa exarcerbée,
tentative de vie en communauté, abandon de famille ...
-C’est bénin. Je connais un expert, Monsieur Mhi-Thô.
-Mito ?
-Mhi-Thô, un praticien extrême oriental . Toute la sagesse de l’Asie.
il a suivi un cursus dans une pagode secrète de Shangaï
(le docteur parle en chuchotant)

-VOUS parlez tout bas ?
-Effectivement, car Sybille pourrait se méprendre, cursus, pagode
-JE N’ENLEVERAIS PAS MON CHANDAIL, DocTEURR !
-Shangaï, Sybille, Shangaï, d’ailleurs, Monsieur Branchie, Sybille est presque guérie grâce à ce sage!
Allez le voir de ma part, n’oubliez pas, Mhi-Thô.
Roger sort du cabinet du docteur Plinche.

Plusieurs détails l’intriguent. La mémé est allongée sur le sol. Elle tient dans la main un morceau de T-shirt où l’on peut lire Che, le reste est illisible. A côté d’elle, un homme est également allongé. Sa bouche est obstruée par une chose indistincte qui a pu être un chien. Dans son oreille gauche est enfoncé un rouleau de feuilles de papier.
Roger s’approche et déchiffre sur une des feuilles le mot Révolutionnaire.

Il se demande si le mystérieux Mhi-Thô saura lui ôter le goût de l’audiophilie.
Cela le laisse songeur, bigrement songeur.
Quand le moment propice sera venu (fin du confinement) on relira ce texte en écoutant The Stooges "I Wanna be your Dog" tout en mangeant une omelette soufflée chez La Mère Poulard du Mont-St-Michel :hehe: :ghee: :chapozzz:
L'humour est le seul vaccin contre la connerie… Le con lui n’a jamais trouvé la pharmacie ! (Aphorismes et Blues - Pierre Perret 2020)

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