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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » lun. 16 nov. 2020 10:49

Avec grand plaisir.

En fait, c'est un mélange de faits vrais et de faits inventés. Je ne dirai pas lesquels:)

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Re: Ecrits vains...

Message par Unserious Sam » lun. 16 nov. 2020 19:09

Quand tu inventes des faits, ce sont les fées (*) qui t'invitent (**)

(*) de l'écriture
(**) à leur table (pas plus de 5, hein !) :) :chapozzz: :chapozzz: :super:
A partir d'un certain âge, si on vous donne 10 ans de moins, un conseil : prenez-les !.

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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » mar. 17 nov. 2020 10:35

Encore un épisode maritime.

- Ici le capitaine Karl Vandepoute, du chalutier l'Imputrescible, mayday, mayday !
- Ici base Alpha
(parasites)
Crooooooooouiiiiiiiiic je vous perçois mal criiiiiiiiiiiiii bzzzzzzzzz
quelle est votre position ?
- Missionnaire, euh pardon, secteur 327, par 46.811 degrés Nord et longitude de 1.699 degrés Est.
- Criiiiiiiiiiiiiiiiic capitaine !
- Oui ?
- Crouuuuuuuuuuuuuuic bzz zzz
vous êtes dans les parages de Chateauroux, curieux pour un chalutier, non ?
- Mayday, mayday groooooooooaaaarrrrrh, il y a urgence, sommes attaqués
par une langouste géante,
- Frrrrrrrrrrrrriuiiiic une mangouste ?
- Une L A N G O U S T E !
- Trrrrrrrrrrrr kciiiiiiiiiiii vous affolez pas, j'envoie l'hélico, ici base alpha, chalutier
en difficulté sur secteur Chateauroux. Chateauroux ?
- Tous nos compas sont affolés
Grooooooooooooaaaaaaaaaaaaaar !
- Friiiiiiii c'est quoi ces groars ?
- C'est la langouste !

(un homme d'équipage flippin affolé, Alfonso,
entre dans le carré)

- Cap, Capit, Capitaine, la langouste attaque la poupe à coups de sa pince
nous allons sombreeeeeeeer,
- Du calme Alfonso,grenadez-moi cette saloperie ! A la mayonnaise.
ET resserrez les fers des Roms dans la cale.

(le marin sort de la coursive)

Beum beum grooooooooooooAAAAAAAR beum
- Ici le capitaine Vandepoute, les secours arrivent ?
- Criiiiiiiiiiiiiii FRRRRRRRRR brrrrrrrrr oui,
- C'est quoi cette friture ignoble ?

(l'opérateur de la station de secours hurle alors)

- Brrrrrrrrouuuuuuuuu Creuuuuu Karl, Kaaaaaaaaaarl !

(une autre voix dans le poste de radio)

- Avozordres !
XrrrrrrrKKKKKKKK Alfonso, stoPPEz ce disque, avant toute, immédiatement, groooooo Karl,
- Frrrrrr, Cap y taine, la langouste cause en langage vinyl !

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Re: Ecrits vains...

Message par DaFrog » mar. 17 nov. 2020 11:00

:mdr2:
It’s too late to be hateful :ange:

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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » mer. 18 nov. 2020 08:22

Robert est de sortie avec alternatives.


Robert était Au Choupy, bar de nuit dit irlandais. Qui n'avait rien d'irlandais . En fait, décoré comme un téléfilm avec Steven Seagal. D'ailleurs le patron lui ressemblait, en moins intelligent.

Robert était assis devant un mousse. Disons plusieurs. Il venait de rompre davec Constance, Elle lui avait téléphoné. Je veux être ton amie, qu'elle avait dit. Excepté que Roger avait répondu par la négative. Il ne supportait plus ses robes de chambre en fausse polaire blanche, et les chaussons assortis. Robert s'en foutait de rompre. Il croyait, peut être à tort au célèbre adage, une de perdue etc etc Il matait donc son environnement immédiat.

Il avait repéré une blonde genre intellectuelle (elle portait des lunettes ce qui avait fait conclure Robert que s'était une intello, ou alors myope qui était bien protubérante, dans le genre).

Il se leva, et se dirigea vers elle. La profusion de mousses ingérées lui donnait un regard vitreux, luisant. C'est alors qu'un jeune con lui marcha sur le pied, par inadvertance. Ce qui, son pied droit bloqué provoqua un titubement puis une chute. Il s'étala tout du long, Allongé, le nez dans le plancher, il perçut un rire cristallin, la blonde, puis il entendit un « trop pété pfff ».

A cet instant, le clone de Steven Seagal trouva opportun d'activer la sonorisation en enclenchant l'audition de Exotic Bird & Fruit des Procol Harum.

Robert était Au Choupy, salon de thé-librairie. Le patron, un jeune éphèbe efféminé témoignait d'un goût certain pour le balloque flamboyant, un genre de baroque super flamboyant.

Dégustant une tasse de thé russe parfumé au jasmin, il attendait Constance, une jeune artiste du Collectif Living In My Living. Celle-ci lui avait confirmé sa venue par un MMS chaud où elle apparaissait nue devant un poster de Mère Térésa. Bien que novice dans l'art contemporain, Robert avait saisi que lorsqu'une femme lui envoyait une photo d'elle nue c'est qu'il était possible que la soirée ne se termine pas avec une partie de Uno endiablée.

Du coup, il était ravi à l'avance, et une énergie puissante s'infiltrait dans toutes ses extrémités. Comme lorsqu'il attendait le coup de sifflet annonçant le démarrage de Chelsea-PSG.

Le carillon de la porte de Au Choupy tinta, et Constance, souriante, fit son entrée.
Elle était habillée d'un ravissant ensemble en soie sauvage, totalement déstructuré à fond qui soulignait sa silhouette.

La soie sauvage était différente de la soie domestique, dans un cas le cocon générateur de la substance soyeuse était féroce, quasiment asocial, fallait le choper pour le dépouiller.

Robert se leva pour accueillir Constance.
Avec un sens du timing parfait, Roger qui officiait behind the comptoir se dit que se péter un pti Procol Harum ne mangerait pas du Paris-Brest.

- vOUs êtes Constance?
- Non, je suis tubéreuse.
Et vous, hommesincèredu69 ?
- Oui, c'est moi.
- Tiens, je vous voyais plus grand. Et pourquoi hommesincèredu69 comme pseudo ?
- Ben, homme sincère parce que je suis sincère hein
- Et 69 ?
(Robert réfléchit à la vitesse d'une machine de Turing en surchauffe)
- Alors 69, euh parce que j'aime bien le euh département.
- C'est marqué que vous aimez les animaux.
(putain les animaux)
- Oui, tous les animaux, félins, canins, piscicoles quoi
(piscicoles?)
- Parce que moi, c'est important, j'ai une petite chatte.
- Vous avez une
- Petite chatte qui perd ses poils rapport à la chaleur.
(mouarf)
- Une pe-ti-te ...
- Est-ce que vous êtes sensuel ?
- Ah oui, ça oui, raisonnablement.
- Mmm, et moi je taille et coud mes vêtements, d'ailleurs
(il lorgne le décolleté de son chemisier)
- C'est du lin.
(il lorgne le décolleté de son chemisier)
- Du lin bio de l'agriculture durab'.
(il lorgne le décolleté de son chemisier)
- Durable ?
- C'est bien d'être manuelle.
- Et, c'est marqué que vous aimez la musique, quel genre ?
- Euh ...
- Je me boirais bien une tisane, et vous ?
(je me péterai bien un pastis ou 2 ou 3 ou 4)
- Bonne idée !
- Et c'est quoi que vous écoutez ?
- Buzzcocks, Love bites.
- Love comment ?
- Love b i t e s
- Hin hin est-ce que vous êtes macho ?
- Ah non non non, je suis gentil
(en général)
- Parce que là, votre truc b i t e s, bon, c'est marqué. b i t e s, on sait ce que c'est
(elle pouffe)
- C'est de l'anglais b i t e s en anglais, c'est pas pareil qu'en français, pas du tout, c'est différent
(il se bat comme un beau diable)
- Partant pour une tisane ?

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Message par gabuzomeuzomeu » mer. 18 nov. 2020 09:41

whereisbrian a écrit :
mer. 18 nov. 2020 08:22
Robert est de sortie avec alternatives.


Robert était Au Choupy, bar de nuit dit irlandais. Qui n'avait rien d'irlandais . En fait, décoré comme un téléfilm avec Steven Seagal. D'ailleurs le patron lui ressemblait, en moins intelligent.

Robert était assis devant un mousse. Disons plusieurs. Il venait de rompre davec Constance, Elle lui avait téléphoné. Je veux être ton amie, qu'elle avait dit. Excepté que Roger avait répondu par la négative. Il ne supportait plus ses robes de chambre en fausse polaire blanche, et les chaussons assortis. Robert s'en foutait de rompre. Il croyait, peut être à tort au célèbre adage, une de perdue etc etc Il matait donc son environnement immédiat.

Il avait repéré une blonde genre intellectuelle (elle portait des lunettes ce qui avait fait conclure Robert que s'était une intello, ou alors myope qui était bien protubérante, dans le genre).

Il se leva, et se dirigea vers elle. La profusion de mousses ingérées lui donnait un regard vitreux, luisant. C'est alors qu'un jeune con lui marcha sur le pied, par inadvertance. Ce qui, son pied droit bloqué provoqua un titubement puis une chute. Il s'étala tout du long, Allongé, le nez dans le plancher, il perçut un rire cristallin, la blonde, puis il entendit un « trop pété pfff ».

A cet instant, le clone de Steven Seagal trouva opportun d'activer la sonorisation en enclenchant l'audition de Exotic Bird & Fruit des Procol Harum.

Robert était Au Choupy, salon de thé-librairie. Le patron, un jeune éphèbe efféminé témoignait d'un goût certain pour le balloque flamboyant, un genre de baroque super flamboyant.

Dégustant une tasse de thé russe parfumé au jasmin, il attendait Constance, une jeune artiste du Collectif Living In My Living. Celle-ci lui avait confirmé sa venue par un MMS chaud où elle apparaissait nue devant un poster de Mère Térésa. Bien que novice dans l'art contemporain, Robert avait saisi que lorsqu'une femme lui envoyait une photo d'elle nue c'est qu'il était possible que la soirée ne se termine pas avec une partie de Uno endiablée.

Du coup, il était ravi à l'avance, et une énergie puissante s'infiltrait dans toutes ses extrémités. Comme lorsqu'il attendait le coup de sifflet annonçant le démarrage de Chelsea-PSG.

Le carillon de la porte de Au Choupy tinta, et Constance, souriante, fit son entrée.
Elle était habillée d'un ravissant ensemble en soie sauvage, totalement déstructuré à fond qui soulignait sa silhouette.

La soie sauvage était différente de la soie domestique, dans un cas le cocon générateur de la substance soyeuse était féroce, quasiment asocial, fallait le choper pour le dépouiller.

Robert se leva pour accueillir Constance.
Avec un sens du timing parfait, Roger qui officiait behind the comptoir se dit que se péter un pti Procol Harum ne mangerait pas du Paris-Brest.

- vOUs êtes Constance?
- Non, je suis tubéreuse.
Et vous, hommesincèredu69 ?
- Oui, c'est moi.
- Tiens, je vous voyais plus grand. Et pourquoi hommesincèredu69 comme pseudo ?
- Ben, homme sincère parce que je suis sincère hein
- Et 69 ?
(Robert réfléchit à la vitesse d'une machine de Turing en surchauffe)
- Alors 69, euh parce que j'aime bien le euh département.
- C'est marqué que vous aimez les animaux.
(putain les animaux)
- Oui, tous les animaux, félins, canins, piscicoles quoi
(piscicoles?)
- Parce que moi, c'est important, j'ai une petite chatte.
- Vous avez une
- Petite chatte qui perd ses poils rapport à la chaleur.
(mouarf)
- Une pe-ti-te ...
- Est-ce que vous êtes sensuel ?
- Ah oui, ça oui, raisonnablement.
- Mmm, et moi je taille et coud mes vêtements, d'ailleurs
(il lorgne le décolleté de son chemisier)
- C'est du lin.
(il lorgne le décolleté de son chemisier)
- Du lin bio de l'agriculture durab'.
(il lorgne le décolleté de son chemisier)
- Durable ?
- C'est bien d'être manuelle.
- Et, c'est marqué que vous aimez la musique, quel genre ?
- Euh ...
- Je me boirais bien une tisane, et vous ?
(je me péterai bien un pastis ou 2 ou 3 ou 4)
- Bonne idée !
- Et c'est quoi que vous écoutez ?
- Buzzcocks, Love bites.
- Love comment ?
- Love b i t e s
- Hin hin est-ce que vous êtes macho ?
- Ah non non non, je suis gentil
(en général)
- Parce que là, votre truc b i t e s, bon, c'est marqué. b i t e s, on sait ce que c'est
(elle pouffe)
- C'est de l'anglais b i t e s en anglais, c'est pas pareil qu'en français, pas du tout, c'est différent
(il se bat comme un beau diable)
- Partant pour une tisane ?
Merde je reste sur ma faim ... ça devrait se terminer dans un café-alcoolo, un café-tisane ou un café-cigale (déformé de Seagal dans l'arrière-pays niçois) ... mais surtout pas un café-philo ! :ghee: :chapozzz:
L'humour est le seul vaccin contre la connerie… Le con lui n’a jamais trouvé la pharmacie ! (Aphorismes et Blues - Pierre Perret 2020)

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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » mer. 18 nov. 2020 10:02

Merci, je dois avoir une suite :)

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Message par DaFrog » mer. 18 nov. 2020 10:10

C’est quand qu’elle allume Seagall ?
It’s too late to be hateful :ange:

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Re: Ecrits vains...

Message par Algernon » mer. 18 nov. 2020 10:57

A cet instant, le clone de Steven Seagal trouva opportun d'activer la sonorisation en enclenchant l'audition de Exotic Bird & Fruit des Procol Harum
:super: :pompom:
Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » jeu. 19 nov. 2020 14:12

Robert est de sortie avec alternatives.
(deuxième partie)

Toute ressemblance avec des personnes ayant existé n'est pas fortuite, et toute ressemblance avec des personnes n'ayant pas existé est forcément aléatoire.


20:30:27

Robert traîne. Il faut qu'il se fasse bel. Et baby bel. Car Il reçoit Constance ce soir. 
Au Choupy, il a dit à Constance :

-Puis-je vous inviter à dî
ner ce soir ?
-J'ai entraînement de décathlon de 19 heures à 23 heures.
-Et ensuite ?
-J'ai piscine.
Et macramé.
-Piscine et macramé ? En même temps ?
-Exactement.
-Vous me décevez, Constance …
(elle pose sa main sur la cuisse de Robert)
-Ensuite j'ai cours de tarot.
(elle pose sa main sur la tête de Robert)
-Puis dentelle bretonne.
Et visite de la sardinerie du port pittoresque de
-Il s'agit de prétextes fallacieux, Constance.
-Vous êtes perspicace, Robert, perspicace …
-Vous avez dit deux fois perspicace
(elle pose sa main la chaussure droite de Robert)
-Parce que vous l'êtes, perspicace
(sur sa chaussure droite, pourquoi ?)
-Séchez la piscine, et venez me rejoindre Chez Moi, au 22 Rue Courbe vers 19 heures 30.
-Vous êtes certain de l'adresse ?
-Je ne suis plus certain de rien, désormais.

Il compte l'éblouir par son charisme intellectuel puissant et torride.  Mais pas seulement. 

Il a mis également en prévision 6 bouteilles de muscadet sur lie au frais (on ne sait jamais …),
une sangria maison, des litchees bouillis, et un pâté de chevreuil.

Il y a un animal sympathique avec des cornes sur le couvercle vissant du pâté.
Peut être pas du chevreuil, du bouc ou de la vache ?

Et il a choisi avec soin tsoin , les disques de la soirée. Une vraie playlist de ouf: 
(jugez plutôt) 

Monic Pouth,  
Avide Powie, 
Red Souplin' 
Bet Shaker 
Et Dob Bylan 

Cerise sur le gaspacho, le live culte de Adam and The Pants, un collector, est posé (négligemment) sur la table basse du salon. ABSOLUMENT incontournable. 

Et un ouvrage de Sophocle sur le canapé : rien ne vaut une bonne bande dessinée.

18:55:23
 
Sonnerie de son portable
La cucaracha la cucaracha yo no puede caminar la cuca

Il décroche.

-Robert, Robert Quiche ?
-Ouais,
c'est pourquoi ?
- Ici François Harissa, avez-vous vérifié votre literie, Monsieur Quiche ?
Je vous pose la question qu'elle est sérieuse.
Parce que je vous propose un sommier, à mémoire de Fourme, avec son boomer encastré.
-Hein ?
-Et ses vu-mètres stéréofauniques. OUI Monsieur Quiche, OUI ! 
-Des vu mètres ?
-C'est cela même, un coup l'aiguille du droit va à gauche, et après l'aiguille du gauche va à droite 
-Normal ... 
-Et juste aprés, l'aiguille du gauche va à droite et l'aiguille du droit va à gauche ! 

Klonk klonk klonk
(On frappe à la porte) 

-Je vous rappelle Monsieur Ras Al Anout, c'est quoi votre société ?
 -C'est Monsieur Harissa, de chez Wet Toilet Papers SAS.


19:30 

Constance entre dans la pièce. Elle n'est pas nue.
Robert le regrette instantanément.
Vêtue d'une robe assez courte (autour de 30 cm2 de surface de tissu utile),
elle semble aspirer l'air autour d'elle, alors qu'elle avançe,
comme ces bombes à dépression qu'on balançait aux Vietcongs, dans le temps.

Robert est subjugué. Elle le comprend d'emblée.
A l'émoi prononcé déclenché.

-Vous devriez porter un pantalon nettement plus large, Robert.
dit-elle, quelque peu mutine

19:45:432

Constance se penche pour mettre un nouveau disque. 
Robert est en en extase. 

KRRRRRRRRRRRRRRRRR 

La pointe du tourne-disque de Robert semble niquée, ruinée en 5 secondes.
-Tu PEUX me LAISSER changer les disques ? 
Dit Robert, suave, en contrôlant à fond sa diction et en a r t i c u l a n t distinctement 
mais néanmoins calmement, genre maîtrise de soi profonde. 

Le portable re re sonne 
La cucaracha la cucaracha yo no puede caminar la cuca

-Tiens, en attendant, LIS DONC ce livre sur le Tantrisme...Allo ? 

Robert saisit le phone.

-Scusez, c'est encore moi … M'sieur Harissa de chez Wet Toilet Papers SAS, pour le mat
raconte son interlocuteur.
-Je vous entends mal
C'est diffus, comme un son qui vient de loin, et qui arrive pas à arriver. 
Je vous rappelle, je suis occupé à Wall Street.

Robert pouffe et raccroche.
Tooooot Toooooot Toooooooooot 

20:12 

-Je ne  voyais pas le Tantrisme comme çà
dit Constance
-Tu sais les philosophies orientales, rien ne vaut la PRATI  

Klonk klonk klonk
(On frappe à la porte)

Robert va ouvrir.

C'est son voisin, en pyjama Winnie the pimp L'Ourson, il est pâle et hagard.

-Vous pouvez arrêter de passer l'aspirateur ? 
-HEIN ? 
-Le bourdonnement strident ... Je me lève tôt demain. Et mon chien bave partout. 
-QUOI ? 
-Mon chien, il croit être revenu à la SPA. 
-SPA ? Je ne connais pas cette marque. C'est tchèque ? 
-BAISSEZ LE VOLUME ! 
-Dis, c'est un peu sale le Tantrisme ! 
Affirme Constance
Je vais changer le disque
-PAS LA CELLULE AVEC LES DOIGTS ! 

KRRRRRRRRRRRRRRRRR 

20:43 

KRRRRRRRRRRRRRRRRRRR 
KRRRRRRRRRRRRRRRRRRR 

-L A C E L L U L E ! 
-C'est pas la cellule. C'est sur le disque. 

Robert retourne la pochette du disque de Monic Pouth. Plage 7. 
« Strange Noisy Variations with Deep Animal Surgery » 

-T'es sur  que ton bouquin a été imprimé dans le bon sens ? 
Questionne Constance.
-Pourquoi ? 
-Les gens sur les illustrations sont tout mélangés ... 

21:15 et des brouettes

-Donc tu mets ma jambe droite sur ton oreille gauche et 

22:37 
-Le bras derrière ma 


23:45 
-Cette fois, tu prends mes 

Ding Dong Ding Dong 

Robert va à la porte. C'est le voisin.
-Je vous remercie d'avoir arrêté l'aspirateur 
Par contre pourriez vous 

Il penche la tête dans l'entrebaillement de la porte 

-DIRE à cette jeune personne d'ARRETER de hurler sans cesse ! 
-C'est dans le disque, les hurlements,


00:17 

Enfin un peu de calme. 
Robert sort un disque.
Un bootleg de Insupportable Cruauté. 
Qui est un mélange subtil de Drick Nake et de Lybian Souk in The Lavatories. 

Le batteur joue alternativement en binaire, ternaire, sans la caisse claire, avec, nu, en short 
à fleurs, certainement ivre, pendant que le trompettiste inuit tente un solo ravageur avec ses 
moufles en peau d'ours blanc albinos synthétique. 

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Message par vox populi » jeu. 3 déc. 2020 07:18

Ma copine c'est vraiment une artiste.
Son art à elle c'est l'équitation, mais au delà de la pratique c'est surtout ce qu'elle est qui la rend artistique. Elle est complètement unique et génialement originale (même si parfois elle est aussi très chiante, mais bon ..)

Elle me sort des phrases que je note depuis quelques mois, tellement je les trouve "hors normes"

Je vous en mets quelques unes, j'espère qu'elles vous donneront un peu de soleil pour la journée.
Toutes vraies bien sûr !

« J’étais tellement fatigué que j’avais plus le cerveau en face des trous! »

Ou


Johanna : Tu sais, le violoniste qu’on aime bien et qui est mort cette année…Didier..Didier Cool!!

Moi : Tu veux dire Didier Lockwood ?

Johanna : Ah oui c’est ça, Didier Le coude!


Ou


Johanna

-Tu sais ce qu’il a prouvé Galilée ?

Moi,

- Heu..non..Que la terre est ronde peut être?

Johanna

- Non, que la terre tourne autour du soleil

- Ah bon?? t’es sûre?

- Certaine!..je l’ai lu dans un apéricube!!


Ou

hier soir dans notre salon :

Moi : Allez, je vais me changer ..

Johanna : ah Bon? Te changer en quoi ?

Moi : Ben johanna..changer de chemise!

Johanna : Ah ok!!!



ou


Johanna à propos d’un ami qui vient de perdre son père.

« La prochaine fois que je le verrai il faudra pas que j’oublie de lui présenter mes joyeuses condoléances! »



Ou

quand à la fin de l'épisode 3 de star wars Anakin Skywalker perds son combat au sein d'un volcan contre le jedi et que ses jambes se consument dans la lave

Johanna : Oh merde! je savais pas que Dark Vador était en chaise roulante!



Ou

j’ai demandé à Johanna ce qu’elle voudrait qu’on écrive, le jour où, comme épitaphe sur sa tombe.

Elle m’a répondu en ouvrant grand les bras et avec un sourire jusqu’aux oreilles ..

Elle m’a répondu ..

Ecrivez simplement : Ce fut formidable!

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Message par DaFrog » ven. 4 déc. 2020 07:09

Charmante !

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vox populi
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Re: Ecrits vains...

Message par vox populi » ven. 4 déc. 2020 15:04

Oui trop!
Elle m'en a encore sortie une bien bonne dernièrement

"T'as déjà remarqué, en soirée quand j'arrête de parler..ben il y a tout le monde qui parle sauf moi!"
:hehe:
J'adore!

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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » mer. 16 déc. 2020 14:28

L'Entretien. Episode 1

Je crains les Grecs, même quand ils font des cadeaux.
Virgile




Roger avait été engagé chez Naz, soldeur. En tant que virgile.
Assez facilement.

Il avait d'abord adressé son CV et sa lettre de motivation à la Direction des Ressources Humaines du Naz Groupe.

Il avait été séduit par la promesse en exergue du site internet, Naz Groupe La Promesse de L'Attractivité d'une Start Up Mondiale Ecologique Avec des Valeurs Chrétiennes DTC.

Pour son entretien, il s'était super bien habillé : veste et pantalon en lin teinté noir, chemise en satin et col pelle à tarte vert fluo, mocassins multi glands, lunettes de police miroir, et un rouleau d'essuie tout vide glissé dans son slip. Il avait hésité à en glisser un second, puis s'était ravisé.

Il souhaitait impressionner. Favorablement .
Il était entré dans le bureau du directeur avec le Deuxième Sexe, de Simone de Beauvoir, à la main,
car il souhaitait montrer qu'il pouvait aller plus loin, intellectuellement, que 1+1=2.

Le directeur était un homme mince, semi chauve, mal rasé, portant des lunettes en écaille noire, avec une montre connectée qui ne cessait de clignoter : rythme cardiaque, taux de masse graisseuse, SMS non lus, pression barométrique. Il la consultait fan feffe, du coin de l'oeil.

Son bureau était équipé sobrement : une planche de bois posée sur un seul tréteau, une Playstation SCPH9002 à droite, un téléphone pour mal voyant à grosses touches à gauche. Et un mini blaireau empaillé au centre.

Roger se demanda par quel loi physique non encore connue, comment la planche pouvait tenir en équilibre sur UN SEUL tréteau.

Au mur, une reproduction de la descente du Christ Au Tombeau (peint par sa belle-soeur) et une paire de babouches marocaines en lamé dore punaisées près d'un vasistas à store vénitien entrouvert.

Il portait des Richelieu en peau de varan, mal stérilisée, donc il puait la mort au niveau des pieds.
Il invita son visiteur à s'installer.

-Asseyez-vous, Monsieur Jambon, RogerJambon ?
-Oui, c'est cela.
Répondit Roger. Qui resta debout.
-Allons au fait, pour quoi est-ce que je vous embaucherai Monsieur Jambon ?
-Parce que je suis le meilleur.
-Mmmm, vous restez debout ?
-C'est plus facile pour les réflexes, danger, hop, coup de latte dans la tronche. Paf !
-Bon, parlez-moi de vos expériences professionnelles dans la sécurité.
- Détective privé, administrateur d'un forum audiophile, mercenaire, divorce par consentement mutuel, dresseur de chat, et j'ai le permis de chasse au gros.
- Je vois dans votre CV que vous avez pratiqué le violon, la confection d'ikébanas érotiques, et la photographie infrarouge. Intéressant ...
-Je joue bien au Uno, aussi.
-Pouvez-vous vous définir, Monsieur Jambon ?
-Ben non, se définir est s'enfermer.
- …

Votre travail, Monsieur Jambon, est de traquer tous ces enfoirés de voleurs dans la dèche qui viennent piquer n'importe quoi, et d'en entraver cette nuisance, Monsieur Jambon, parce qu'il faut que je vous dise, ils volent n'importe quoi, des mangas, l'intégrale de Phil Collins, des poires à lavement, j'en ai même vu un qui sortait en douce avec au bras une poupée gonflable Blanche Neige, prétextant que c'était sa femme. Sa femme ! Vous avez été mercenaire où ?

-Dans un pays lointain que je peux pas vous dire plus.
- J I N S I S T E .
-Une région où les gens portent des turbans et que dieu est grand.
-L'Autriche, la Bretagne ?
-Encore plus loin, et ils mangent des pâtisseries sucrées qu'ils accompagnent de semoule avec des genres de saucisses qui arrachent totalement la gueule.
- Je vois, n'en dites pas plus. Vous commencez demain. Voici votre tenue de travail.

Le directeur se tourne, ouvre l'armoire en métal derrière lui, décorée de divers stickers publicitaires, Solidarschnock, Touche Pas à Mon Pote, Boire Ou Conduire, et 3615 Ulla.

Il lui tend un costume enveloppé de plastique transparent, et nettoyé à sec au W40 et à l'alcool isopropylique à 99%.

La moindre étincelle et le vêtement explose. Bam.

-Merci, Mais je préfère agir incognito, parcourir les travées et les rayons en fourbe, et frapper instantanément comme un cobra royal neurasthénique.

-Parfait !
-Sous éphédrine.
-Pardon ?
-Le cobra. Chargé au speed.
-Vous serez muni d'une oreillette dans
-Dans ?
-Dans le
-Dans le quoi ?
-Dans LE oreille.

Et je mets à votre disposition une salle de télévision, 45 moniteurs HD 10 cm reliées à 10 caméras à reconnaissance faciale.
-Waputin,
-Soyez sur le qui vive dès demain matin à 9h. J'observe ce livre, à votre main, depuis tout à l'heure, de quoi s'agit-il ?
- Simone de Beauvoir.
-Simone … J'ai connu une Simone à Dunkerque, en 1997. Elle avait un berger allemand. Rex ou Gunther, je ne me souviens plus du nom du chien. Elle tenait une boutique de fleuriste. C'est là que je l'ai rencontrée.Bon, je m'égare. A demain Monsieur Jambon. Un dernier détail. Soyez ponctuel.

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Re: Ecrits vains...

Message par Unserious Sam » mer. 16 déc. 2020 22:07

C'est toujours aussi délidrôle. Merci, j'en ai besoin en ce moment. Les autres diront ce qu'ils veulent, m'en fous, mais moi ça me va :chapozzz: :super: :)
A partir d'un certain âge, si on vous donne 10 ans de moins, un conseil : prenez-les !.

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Re: Ecrits vains...

Message par Algernon » mer. 16 déc. 2020 22:48

Moi je dis : fort bon :winner1:
Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » jeu. 17 déc. 2020 09:35

Unserious Sam a écrit :
mer. 16 déc. 2020 22:07
C'est toujours aussi délidrôle. Merci, j'en ai besoin en ce moment. Les autres diront ce qu'ils veulent, m'en fous, mais moi ça me va :chapozzz: :super: :)
Salut, merci, si cela te fait du bien, çà me va, je ferai une suite :)

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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » ven. 18 déc. 2020 10:02

L'Entretien. Episode 2


Gérard, tu sais, j'ai tout ce qu'il faut pour être heureuse
Anonyme



Roger déambulait dans les travées du Naz. L'air dégagé. En mode lali lalère.

Pour faire couleur locale, il portait un jean déchiré aux genoux, aux cuisses, aux fesses, un caleçon rose, un T Shirt floqué Supertramp, des sandalettes Birkenstock, et une perruque réalisée en coquille de moule de bouchot.

Il s'était pété les moules hier soir avec du blanc, les cuisinant au curry.
Devant un clip de Fairuz.
Il avait repéré un individu qui tournait depuis ½ heure autour d'un corner proposant des cocottes en fonte à revêtement interne en granit de l'Aber Vrach.

L'homme en question les soupesait, les inspectait, soulevait les couvercles, les reposait.
Puis, passait un coup de téléphone et recommençait.

Roger s'approcha. Il remarqua que le type portait à chacun de ses pieds, une cocotte bleue.
Un avantage décisif, s''il souhaitait le courser pour grivèlerie.

-Monsieur ?
-Oui ?
-Vous avez de la moule sur la tête.
-Et vous des ustensiles de cuisson de nourriture aux pieds.
-Certes, je cherche à les remplacer par des neuves, étant un peu usés.
De ce fait, je folâtre des mains dans ce bac.

Roger observa que les pieds du gars étaient ceints de carottes, de navets et de patate douce et d'oignons de Roscoff.
Il le fit remarquer.

- Vous avez des légumes dans vos chaussures.
- C'est beaucoup plus confortable. Particulièrement le chou chinois.
-Suivez-moi, vous allez m'expliquer TOUT CECI. C'est franchement étrange.
-Ma conviction végane, Monsieur, me prohibe de marcher avec des pompes en cuir pleine peau.
Eventrer des vaches qui font meuh. M E U H .
-Ouais, meuh. Ou miaou.

Roger contempla ses mocassins multi glands (voir épisode 1). Il fut subitement écoeuré.

Il imaginait ces tendres bovidés et innocents, le cuir fendu, transformés par la magie de la technique immémoriale en chaussures.

Il y pensait encore le soir, quand il s'endormit, alors qu'il comptait les vaches, 40, 41, 42, 43, 43 1/2,
que des pointures.

Le lendemain, il eut un entretien avec le directeur, à son arrivée.
- Je vous envoie en province, pour l'ouverture d'un nouveau point de vente Naz.
Lui déclara t'il.

-Et ma mission de surveillance ?
- Justement, nous y sommes, pourquoi un quidam quelconque s'intéresserait à des cocottes en fonte
revêtues intérieurement de granit de l'Aber Vrach. Vous allez mener l'enquête sur place.
Et n'oubliez pas, l'inbound précède l'upsell.
- …

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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » mar. 29 déc. 2020 16:06

L'Entretien. Episode 3

A mon avis, c'est ca qui déglingue les gens, de ne pas changer de vie assez souvent.
Charles Bukowski



Roger s'était levé. Péniblement. Contemplant son visage dans le miroir, il se recula, effrayé.
Le souci provenait de la différence.

Le visage reflété, gris, n'avait strictement aucun rapport, avec l'image du visage à l'intérieur de sa tête.

L'un était plissé, raviné, marqué. Et l'autre, celui de l'intérieur, plus jeune, éclatait comme un melon mûr, de mille feux, engendrant un décalage temporel entre sa sale gueule du réveil, et la somme des envies diverses qui l'assaillaient. .

Le syndrome, je ne suis pas celui que vous croyez. Sauf que l'enveloppe décatie renvoyait l'image passée d'un sexagénaire plongé dans les affres du narcissisme le plus profond.

Dorian Gray à l'envers. Il y songea et hésita. Il confondait l'écrivain avec une marque de chips arômatisées.

Il alluma le poste de radio. Déjà que ce matin ne l'emplissait pas de joie, la musique en cours l'acheva.

We're charging our battery
And now we're full of energy
We are the ro-bot-sss
Tooo To Toutou

Il appela au téléphone la secrétaire de son employeur, Frutella, au Naz.
Ce qui suivit le dérouta un peu.

-Please hold the line. Une hôtesse va prendre en charge votre demande.
Cette conversation est susceptible d'être enregistrée.
Si vous ne le souhaitez pas, dîtes lessive à la main.
-Lessive à la main.
dit Roger.
-Je n'ai pas compris.
-LESSIVE A LA MAIN !

We're functioning automatik
And we are dancing mechanik
We are the ro-botsss
Tooo To Toutou

-Votre temps d'attente est estimé à 17 secondes

Roger raccrocha et rappela à nouveau le Naz, dans la foulée.

-Baignoires Marat, j'é-cou-te.
-Frutella ?
-Madame Ouetpussi à votre service.
Cépourundevi ?
-Je cherche à joindre Frutella Frout.
-Vous faîtes erreur. C'est Madame Ouetpussi, et vous êtes au stan-dard
des Bai-gnoires Marat.

Décontenancé, Roger avait mis fin à l'appel, et sauté dans son cabriolet.
Un long parcours l'attendait.

Le côté irréel du trajet était accentué par l'accompagnement musical délivré par une station de radio locale.
Il s'était d'abord fadé l'intégrale de Sonerien Du.

Il en profita pour se distraire.
Lorsqu'il roulait à l'abord des aires de stationnement, il essayait de détecter à l'avance un automobiliste
se soulageant d'un besoin naturel en urinant.

Il actionnait alors violemment l'avertisseur, parvenu à sa hauteur.
L'automobiliste, brusquement affolé, levait les mains pour protester, et se faisant, ne contrôlant plus sa miction,
s'inondait abondamment.

Cela demandait à Roger un timing parfait dans l'exécution.

Il croisa au large de bleds aux patronymes typiques, indiqués à chaque sortie de la voie express.
Des plous, des ker, ic, er,en, euf, et ez.

Il fut certain que la République, malgré ses efforts répétés, n'avait pu entièrement éradiquer toute
cette celtitude, qui carburait au muscadet aigre dès 7 heures le matin.

Et ces panneaux débiles qui surgissaient en bord de route : La Cité De La Moule Vous Accueille.
Imaginez un peu le tableau,
Un panneau de moule gigantesque en métal laqué, de plus de 4 mètres de haut, en quadrichromie.

Quel responsable de la communication au cerveau partiellement atrophié avait pu oser commander à un graphiste dégénéré le bivalve géant ?

Il s'était cependant arrêté, alléché par l'invite.
Entrant dans l'Office An Touristed (comme ils disaient), il s'était vu remettre un leaflet en quadri, grammage 700 g/m2, qui avait distendu outrageusement la poche de poitrine de sa chemise, où il l'avait glissée.

En entrant, un petit épagneul aux testicules anormalement hypertrophiés s'était approché en reniflant ses mocassins.

-Nougat, couché !

S'exclama une jeune fille.

Il s'agissait de l'hôtesse d'accueil, prête à faire exploser son tailleur, laquelle lui avait demandé ses coordonnées, affirmant qu'un jeu-concours lui permettrait de gagner éventuellement l'une des 10 reproductions de moule-presse-papier réalisées par un obscur artisan local.

Image

Il s'était exécuté, partiellement charmé par la largeur démesurée de son tour de poitrine qui envahissait implacablement son champ visuel. En repartant, il se perdit en conjectures.

95 C ? Non. 98 E. Cela devait être dans cet intervalle. Certainement. Voire 100 F.
sauf que 100 F, bon ...

Vers Quimperlé, il avait brusquement senti une odeur assez suspecte envahissant l'habitacle de son véhicule.

Un mélangé subtil de slip d'écolier de maternelle parvenu à maturation et de durite foirée.
Le coup de la panne. Sauf qu'il était seul.

Environ un kilomètre plus loin, il fut soulagé.
En vérité, il suivait à distance un semi-remorque local bourré jusqu'au capot de porcs.
Cela le rendit rêveur. Car il aimait le jambon, la terrine, les rillettes et le lard cuit.
Il dépassa le camion concentrationnaire , et proposa son index tendu au conducteur, par défi amical.

Roger était enfin arrivé.
Dans une des salles du Musée des Beaux Arts, devant une toile de Sisley,
Chemin Montant Au Soleil.
A soixante centimètres de l’œuvre, comme à deux mètres, il trouvait la peinture totalement
chiante.

Image

On voyait un type entre deux arbres, avec des volutes genre fumée de cigarette s'enfuyant dans le ciel.
Roger possédait une culture picturale restreinte mais affirmée.

Deux chiots Beauceron dans un panier, le Sacré Cœur, ou le Phare de Pen Marc'h, à la rigueur,
mais, Chemin Montant Au Soleil !

Et pourquoi pas Ma Grand-Mère Claquant Une Gamelle au Baby-Foot ?

Il avait hésité, pour lieu de rendez-vous, avec Judith Décapitant Holopherne, du Caravage.
Dans un premier temps, défavorisé par sa culture picturale moyenne, il avait d'abord compris
Judith Décapant Holopherne.

Le type se nommait Holopherne. Ridicule !
Il aurait fallu modifier le titre du tableau, genre Judith Décapitant Raoul, ou
Judith Va Acheter Des Courgettes Avec Holopherne, voire When Judith Meets Holopherne,
ou éventuellement Chasing The Holopherne .
Une sombre histoire sexuelle de plus.

Judith a un plan avec Holopherne. Mais Holopherne est plus psychopathe qu'amoureux.
A croire que dans l'Antiquité, ils n'avaient que cela en tête, à part inventer l'écriture.

Il avait également songé à Istanbul, le kebab l'attirant nettement plus.
Le Sarcophage d'Alexandre. Ou Venise et ses célèbres Plombs. Max Ernst, Babel.
Mais Venise puait en août. La mort olfactive.
Les canaux refoulaient sec. Et ils causaient tous italien.
Et il détestait foncièrement les pigeons.

Lors d'un voyage en Italie, à Brindisi, avant l'embarquement, il s'était lié d'amitié avec un pope, de passage.
Ils avaient trinqué à l'Asti. Le bouchon, en sautant, avait fait pop.

L'arrivée à Corfou fut périlleuse. Ils avaient discuté toute la nuit du rite orthodoxe comparé
au rite hétérodoxe.

Sur la passerelle en pente, énervé parce qu'il ne bitait rien en théologie,
Roger avait fait un croche-patte au pope, qui avait dévalé les 10 mètres, pour émettre un plop
assourdi en bas.

Fidèle à ses habitudes, Roger matait les visiteuses du musée.

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Re: Ecrits vains...

Message par whereisbrian » dim. 3 janv. 2021 09:11

L'Entretien. Episode 4

C'est en écrivant que l'on devient écrevisse.
Anonyme



C'était ce qu'il y avait de plus intéressant pour Roger, mater.

Il recherchait de préférence les intellectuelles salaces.

Il les repérait à ce qu'elles en savaient bien plus que la moyenne. Ce qui l'impressionnait.
Quand la visiteuse standard trouvait le tableau agréable, l'intellectuelle
repérait immédiatement une névrose obsessionnelle, ou un tronc d'arbre d'inspiration phallique.

Il préférait celles bien pourvues par la nature.

Il considérait que la conversation élevée, cela allait cinq minutes.
Un fois que le sujet Derrida était épuisé, il fallait bien passer aux affaires sérieuses.
Roger appréciait le risque. Plusieurs fois, il s'était mangé un bon pain dans les dents.

Prétextant sa connaissance approximative de Wilhelm Reich, il proposait ses services pour
« augmenter l'accumulation d’orgone par la pratique », qu'il disait.

Le jeu valait néanmoins la chandelle. Quand la passionaria dépoitraillée l'insultait à l'occasion.
Un mois auparavant, il avait entrepris une de ces égéries passionnées.

Au cours du repas chez un Thaïlandais bio, alors qu'il envisageait ensuite une partie de jambes en l'air phénoménale,
elle lui avait demandé, entre le tofu et le fromage, s'il connaissait Alain Robbe-Grillet.

Confus, il avait répondu qu'il ignorait pourquoi cet Alain portait une robe grillée.
Elle avait rétorqué, furieuse, que tout compte fait, il devait être un abruti.

Il s'était levé en souriant, avait empoigné la soupière de potage aux nouilles sautées,
pour la verser sur sa tête charmante.

Elle s'était levée, son visage oint de nouilles, pour lui asséner un violent coup de louche
dans l'oreille droite. Leurs relations pourtant prometteuses s'étaient interrompues.

Le soir même, à l'hôtel, alors qu'il visionnait le Choc des Titans, à l'épisode de La Méduse,
la réalité s'imposa enfin.

La Méduse ressemblait trait pour trait à sa conquête.
Les tentacules remplacés par les nouilles. C'était prémonitoire. Il utilisait souvent ce mot.
Prémonitoire. Bien qu'il en ignorait le sens.

D'ailleurs, il usait d'un nombre important de mots dont il méconnaissait totalement le sens.
Même à la boulangerie.

-Bonjour, une baguette emphatique, s'il vous plait.

Ou bien :

-Un café pléonasme.

Ou encore :

-Deux places en fauteuil orchestre marémotrice.

Il avait choisi le boitier électronique, un genre de walkman, proposé à l'accueil du musée, comme convenu dans les instructions qu'il avait reçues.

Le boitier permettait un commentaire agréable de la visite. Il éclairait les aspects méconnus des œuvres.
Que Sisley était sorti avec une Bretonne. Quel con !
Sortir avec une Bretonne !
Qu'il avait fumé l'opium, le Sisley.

S'étant emmêlé les pinceaux dans le maniement de l'appareil, Roger avait appuyé par mégarde sur la traduction anglaise.

A son grand étonnement, il avait alors perçu dans ses écouteurs un curieux message :

-Crrrrrrrrrr crrrrrrrrrrr
I fuck your wife, i fuck your daughter, i fuck your grandmother, and i fuck your guinea pig and i

Il avait stoppé net l'engin, enlevé les écouteurs, et tenté de comprendre son fonctionnement.
Peut-être ce switch, marqué loudspeaker ? Cette fois, il avait sonorisé la salle entière.

-Crrrrrrrrrr crrrrrrrrrrr

i fuck your car, i fuck Leonardo Da Vinci, i fuck Pollux, i fuck Nounours I fu'

A l'accueil, Roger apostropha l'employé.
-Dîtes, votre appareil est détraqué.
-Faîte voir.

L'employé mit les écouteurs.

-Pfff, une erreur, c'est Oryfice Fugit, du brutal metal, je savais bien que j'avais égaré le CD
Essayez celui-ci.

Il tendit à Roger un nouveau boitier.
Roger remonta dans la salle, devant le Sisley. Et enclencha l'engin.
C'était toujours intéressant de se cultiver.

-Crrrrrrrrrrr crrrrrrrrrrr

A-Fri-Caaaaaaaaa Unite Against Babylone
A-Fri-Caaaaaaaaa Unite Against Babylone
Light My Spliff And Smoke
Light My Spliff And Smoke
Because it's belgian stuff
Yeah Maaaaaaaaaaaaaaaan !

Roger avait fini par écraser violemment de son talon l'engin, devant les regards courroucés des autres visiteurs.+
Quoique explosé, l'appareil gargouilla encore quelques secondes.

-Crrrrrrrrrrrrr crouuuuuuiccccc

I fought crrrrrrr the crrrrrrrrrr law crrrrrrrrrrouiiiic and frrrrrrr the brrrrrrrrr law krrrrr
wooOooooooOooooooOooooon.

Puis se tut définitivement.

Un gardien s'approcha de Roger.

-J'ai bien vu, vous avez cassé le matériel, faut rembourser, c'est cher le matériel.
-Ta gueule, gros con, c'est moi qui le paye avec MES impôts, gros con,
je vais te le faire BOUFFER moi.
-Vous insultez le service PUBLIC, j'appelle le VIRGILE !

Le gardien empoigna son talkie-walkie.

-M'Bola ? Ici, Luc Desclasses, Ya un type qui casse le matériel cher
et qui veut pas rembourser et qui insulte le service PUBLIC et
PAF
(Roger venait d'administrer une claque dans la joue droite du gardien)

-On fait moins le fier, hein, avec une incisive en moins ?
-Fadique ! Vouf êtes un fadique, M'Bolaaaaaaaaaaaaa !

-Crrrrrrrrrrr crrrrrrrrrrrrrrrrrrr

Ici M'Bola.
Peux-pas inte'veni'. J'expulse une famille de 'oms du hall.

PAF PAF

Roger traîna discrètement le gardien assommé dans le local de nettoyage.
Au moins, se dit-il, ce feignant ne ferait pas la sieste pour rien, comme à son habitude.

Image

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