Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

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Echoes
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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par Echoes » mer. 10 août 2022 20:12

alcat01 a écrit :
mer. 10 août 2022 18:48
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Le troisième album d'Amon Düül II, "Tanz Der Lemminge" de 1971 est un travail plus sophistiqué que les deux précédents..

L'évolution du line-up (Chris Karrer à la guitare et au violon, John Weinzierl à la guitare, Lothar Meid à la basse, Falk Rogner aux claviers électroniques, Peter Leopold à la batterie) est enrichi par Alois Grömer au sitar et surtout le claviériste de Jazz Américain Jimmy Jackson (jouant l'orgue d'église qui va devenir une marque de commerce de leur son).

Les compositions principales de l'album sont les trois multi-suites, qui développent le concept de "Phallus Dei". Elles ne sont ni aussi noires ni aussi apocalyptiques, même si elles conservent un certain degré d'angoisse et de perversion.

La production est plus propre, plu nette, et plus légère. L'interprètation est serrée et cohérente. Les chansons ne sont plus du tout improvisées: elles sont de construction rationnelle.

Dès les premières notes de "Tanz Der Lemminge", on pressent un album grandiose, mieux produit et mixé que ses précurseurs. Après "Yeti", le groupe connaît un succès certain avec sa musique souvent complémentaire de celle de Pink Floyd (dans le sens où les Allemands allaient plus loin, plus haut, mais dans le même genre d'idée), et a répondu au public par un travail énorme.

Ce qui fait qu'à chaque écoute, on découvre quelque chose de nouveau... Album préféré de beaucoup, c'est celui qui doit rester comme témoignage du groupe, celui qui ne vieillira pas (un peu comme " Dark side of the moon " pour Pink Floyd).

Musicalement, le groupe s'est calmé et n'hésite pas à utiliser la guitare acoustique à côté d'ambiances intersidérales... C'est un album merveilleux, complètement "à part", où toutes les émotions sont présentes, de la ballade spatiale jusqu'au défoulement jouissif du deuxième disque d'impro en passant par du Hard Rock brutal enlisé dans des effets électroniques improbables...

Amon Duul II a réellement su maîtrisé la fusion entre le Rock, l'avant-garde et la World-music.

Bref: du concentré d'idées allemandes finement maîtrisées...comme ce n'est malheureusement pas souvent le cas! Ne passez pas à côté de ce chef d'oeuvre!
Super album, super groupe, ça me donne l’envie de réécouter ces albums. Mon préféré à longtemps été Wolf City.
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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par alcat01 » mer. 10 août 2022 20:19

Echoes a écrit :
mer. 10 août 2022 20:12
alcat01 a écrit :
mer. 10 août 2022 18:48
Image

Le troisième album d'Amon Düül II, "Tanz Der Lemminge" de 1971 est un travail plus sophistiqué que les deux précédents..

L'évolution du line-up (Chris Karrer à la guitare et au violon, John Weinzierl à la guitare, Lothar Meid à la basse, Falk Rogner aux claviers électroniques, Peter Leopold à la batterie) est enrichi par Alois Grömer au sitar et surtout le claviériste de Jazz Américain Jimmy Jackson (jouant l'orgue d'église qui va devenir une marque de commerce de leur son).

Les compositions principales de l'album sont les trois multi-suites, qui développent le concept de "Phallus Dei". Elles ne sont ni aussi noires ni aussi apocalyptiques, même si elles conservent un certain degré d'angoisse et de perversion.

La production est plus propre, plu nette, et plus légère. L'interprètation est serrée et cohérente. Les chansons ne sont plus du tout improvisées: elles sont de construction rationnelle.

Dès les premières notes de "Tanz Der Lemminge", on pressent un album grandiose, mieux produit et mixé que ses précurseurs. Après "Yeti", le groupe connaît un succès certain avec sa musique souvent complémentaire de celle de Pink Floyd (dans le sens où les Allemands allaient plus loin, plus haut, mais dans le même genre d'idée), et a répondu au public par un travail énorme.

Ce qui fait qu'à chaque écoute, on découvre quelque chose de nouveau... Album préféré de beaucoup, c'est celui qui doit rester comme témoignage du groupe, celui qui ne vieillira pas (un peu comme " Dark side of the moon " pour Pink Floyd).

Musicalement, le groupe s'est calmé et n'hésite pas à utiliser la guitare acoustique à côté d'ambiances intersidérales... C'est un album merveilleux, complètement "à part", où toutes les émotions sont présentes, de la ballade spatiale jusqu'au défoulement jouissif du deuxième disque d'impro en passant par du Hard Rock brutal enlisé dans des effets électroniques improbables...

Amon Duul II a réellement su maîtrisé la fusion entre le Rock, l'avant-garde et la World-music.

Bref: du concentré d'idées allemandes finement maîtrisées...comme ce n'est malheureusement pas souvent le cas! Ne passez pas à côté de ce chef d'oeuvre!
Super album, super groupe, ça me donne l’envie de réécouter ces albums. Mon préféré à longtemps été Wolf City.
Pour moi, c'est celui-là!

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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par alcat01 » mer. 10 août 2022 20:22

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Comme si le groupe avait peur de la complexité de ses trois premiers albums, Amon Duul II revient bientôt sur son propre style et recule vers un son beaucoup plus traditionnel. Influencé par Popol Vuh, avec "Carnival In Babylon", le groupe adopte soudain une position hippie-spirituelle, pour s'adonner à des chœurs célestes et des atmosphères éthérées.

Le line-up inclus désormais Danny Fichelscher de Popol Vuh à la batterie, Lothar Meid à la basse, le saxophoniste Olaf Kubler et Karlheinz Hausmann aux claviers électroniques.

Certes, il n'était pas évident de pondre un album important comme "Carnival In Babylon" après les deux monstres précités...
Mais là, ils se sont peut-être un peu trompés d'objectif: les ingrédients principaux de ce carnaval sont : lyrisme, choeurs, chansons acoustiques... C'est à dire juste de quoi déstabiliser les fans de la première heure ! S'en suivit un premier "flop" commercial inévitable...

Et pourtant, beaucoup estimeront que cet album présente de fort "jolies" choses et tiendront tête aux critiques.
Avec le recul, il s'avère que ce disque se situe encore dans la très bonne période du groupe, mais offre, il est vrai, certaines déceptions qui ne leur sont pas pardonnées.

Un peu moins bon que les précédents, mais encore largement acceptable!

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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par alcat01 » mer. 10 août 2022 21:30

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"Wolf City" d'Amon Dûûl II de 1972, qui ne dure que seulement 34 minutes, a été une tentative pour vendre ce genre de mystique Acid Rock music.
Ce (mini-) album sonne dans son ensemble de façon plus cohérent et moins "acide" des chansons et il bénéficie d'une production supérieure.

Par ailleurs, le groupe propose tout simplement un disque de Prog Rock. Techniquement parlant, il s'agit du plus "accompli" de leurs albums.
Il est celui sur lequel le groupe joue comme un ensemble avec une inspiration musicale et compétente. Pour le meilleur et pour le pire.

Il est évident qu'avec l'album "Wolf City" le groupe a connu un véritable succès.
Après les deux géants ("Yeti" l'agressif et "Lemmings" le fluide) et le relatif "flop" du "Carnival", Amon Dûûl II a su trouver un équilibre parfait.

Il n'y a plus d'improvisations poussées, ni d'effets indigestes. Au contraire, le groupe semble avoir fini d'apprendre et peut enfin étaler ses connaissances à son aise.
On remarque que pas mal d'invités n'ont pas été indifférents à la magie de cette musique effervescente.
Un album apparemment sans faille et pourtant toujours un peu dingue...

Mais ne serait-ce pas, là, la voie de la commercialisation?

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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par Bebeto » mer. 10 août 2022 22:44

Unserious Sam a écrit :
mer. 10 août 2022 15:20
C'est vraiment de pire en pire, Google Trad... :mdr3: :mdr3: :mdr3:
:hehe: :hehe: :hehe:

Horrible, en effet.

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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par Punker paname » jeu. 11 août 2022 00:57

De circonstance ce soir puisque leur guitariste fondateur Gord Lewis nous à tragiquement quitté il y a peu :/ :/ :/

Le second Lp' des Canadiens de Teenage Head Frantic City sorti en 1980 sur Attic Records, un petit chef d’œuvre et grand classique Punk Power Pop 77-83 de l'Ontario :love1: :love1: :love1: :love1: :love1:

Ci dessous Teenage Head circa 1977 Hamilton Ontario Punk scene

Image


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Teenage Head Frantic City



Le troisième Lp' des Teenage Head Some Kinda Fun sorti en 1982 sur Attic Records l'un des plus Power Pop du groupe mais non sans la petite touche Glam caractéristique du son de nos petits Ontariens

Teenage Head Some Kinda Fun





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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par DaFrog » jeu. 11 août 2022 04:51

Un live de Manzanera avec une pochette qui annonce la couleur et de bonnes reprises bien choisies (tomorrow never knows des Blattes, third uncle d’Eno, les Kinks … vous avez dit eklektik ?)

It’s too late to be hateful :ange:

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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par nunu » jeu. 11 août 2022 05:45

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Volcano-Violent (2000)

Faut reconnaitre que ca porte pas trop mal son titre ce groupe de Thrash Japonais

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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par whereisbrian » jeu. 11 août 2022 06:35

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Miko Ostojic ... Encore une pépite véritable (de chevet avec un dessus en macramé). Au début, Mico est un homme vrai, puis, suite
à une foirage amoureux, décide de devenir un femme. Avant, Mico vendait des gros batons glacés. Et pour compléter ses revenus, des perruques sombres en poil de Golden Retriever.
Un exemple parfait des ravages conjoints de l'éphedrine associée au schnaps.


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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par vox populi » jeu. 11 août 2022 06:45

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Le début des années 2000 est une période que je trouve très sous estimée dans la carrière de Prince.
Ici, cette suite de chansons d'abord publiées sur internet, est au final devenu un album parfaitement cohérent et très bon

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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par vox populi » jeu. 11 août 2022 07:08

alcat01 a écrit :
mer. 10 août 2022 17:08
J'ai continué avec "Yeti"...

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"Yeti" est un 'monstre'. Une des plus belles bêtes, en tout cas, d'Amon Dûûl II.
L'album est beaucoup plus professionnel (production et lecture) que le premier. Toute l'énergie du groupe est canalisée sur chacun des morceaux et fait de cet album un monument exaltant de douleur.

A l'origine, "Yeti" est un double vinyle: un premier disque pour les "chansons" éllaborées et un second disque pour les "impros".
Sacrément efficaces ces impros d'ailleurs; il faut remarquer que le morceau-titre prend une face complète... et que la seconde face ne fait que le continuer! il y a très peu de morceaux reposants, un seul, en fait! le très joli "She came through the chimney".

L'album réinvente le Rock Progressif en un genre moins cérébral et plus ouvert. L'exotisme et la dimension psychédélique coexistent harmonieusement. La musique trouve un parfait équilibre entre le bruit et l'harmonie, le Hard et le Soft Rock, le gothique et la pastorale.

Le son surhumain de "Phallus Dei" est devenu tout ce qu'il y a de plus "humain".
Ainsi donc, si on le classe facilement en haut du panier de la discographie du groupe, il vaut mieux déjà connaître le monde du Krautrock pour apprécier cet album véritablement dès la première écoute. Rappelons pour l'anecdote que le bassiste fera partie ensuite de Hawkwind...

Enfin, il faut noter qu'une bonne partie de l'agressivité du disque est provoquée par un son quelque peu... "bestial".

Indispensable pour les amateurs du genre "chaotique" (déjeanté)...les autres se tourneront plutôt vers les disques produits en 1973 ou ce qui va suivre...
Je ne suis jamais arrivé à l'écouter d'une traite sans ressentir un certain malaise.
C'est un disque que je trouve trop "bad trip".
Evidemment son côté jusqu'au boutiste lui donne un certain aura un peu comme les premiers disques des Sonic Youth (en plus technique et élaboré, certes)
Modifié en dernier par vox populi le jeu. 11 août 2022 07:24, modifié 1 fois.

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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par vox populi » jeu. 11 août 2022 07:17

gabuzomeuzomeu a écrit :
mer. 10 août 2022 16:56
Le premier et le troisième album de Supertramp.
Plus écoutés pendant longtemps ... parce assez vite "progressivement punk" :mdr3: :cloonzzz:
Ces LP marchaient du feu de Dieu sur la sono du réfectoire du Lycée Technique d'optique Fresnel.
Mes exemplaires sont de cette époque et toujours en bon état malgré nos Didjés estudiantins assez brusques ... comme on bossait la micro-mécanique optique on était assez soigneux !

Image

Je suis également en train de réécouter le premier. Quel grand groupe. Un de ceux qui avait trouvé le juste équilibre entre ambition artistique et chanson grand public.
ce qu'ils on fait était la chose la plus compliqué du monde pour un groupe de rock. Avoir une certaine ambition musicale sans perdre le public en route.
Chapeau

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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par Echoes » jeu. 11 août 2022 07:24

vox populi a écrit :
jeu. 11 août 2022 07:17
gabuzomeuzomeu a écrit :
mer. 10 août 2022 16:56
Le premier et le troisième album de Supertramp.
Plus écoutés pendant longtemps ... parce assez vite "progressivement punk" :mdr3: :cloonzzz:
Ces LP marchaient du feu de Dieu sur la sono du réfectoire du Lycée Technique d'optique Fresnel.
Mes exemplaires sont de cette époque et toujours en bon état malgré nos Didjés estudiantins assez brusques ... comme on bossait la micro-mécanique optique on était assez soigneux !

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Je suis également en train de réécouter le premier. Quel grand groupe. Un de ceux qui avait trouvé le juste équilibre entre ambition artistique et chanson grand public.
ce qu'ils on fait était la chose la plus compliqué du monde pour un groupe de rock. Avoir une certaine ambition musicale sans perdre le public en route.
Chapeau
Bien d'accord! :pluzzz1:
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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par Echoes » jeu. 11 août 2022 07:25

alcat01 a écrit :
mer. 10 août 2022 17:08
J'ai continué avec "Yeti"...

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"Yeti" est un 'monstre'. Une des plus belles bêtes, en tout cas, d'Amon Dûûl II.
L'album est beaucoup plus professionnel (production et lecture) que le premier. Toute l'énergie du groupe est canalisée sur chacun des morceaux et fait de cet album un monument exaltant de douleur.

A l'origine, "Yeti" est un double vinyle: un premier disque pour les "chansons" éllaborées et un second disque pour les "impros".
Sacrément efficaces ces impros d'ailleurs; il faut remarquer que le morceau-titre prend une face complète... et que la seconde face ne fait que le continuer! il y a très peu de morceaux reposants, un seul, en fait! le très joli "She came through the chimney".

L'album réinvente le Rock Progressif en un genre moins cérébral et plus ouvert. L'exotisme et la dimension psychédélique coexistent harmonieusement. La musique trouve un parfait équilibre entre le bruit et l'harmonie, le Hard et le Soft Rock, le gothique et la pastorale.

Le son surhumain de "Phallus Dei" est devenu tout ce qu'il y a de plus "humain".
Ainsi donc, si on le classe facilement en haut du panier de la discographie du groupe, il vaut mieux déjà connaître le monde du Krautrock pour apprécier cet album véritablement dès la première écoute. Rappelons pour l'anecdote que le bassiste fera partie ensuite de Hawkwind...

Enfin, il faut noter qu'une bonne partie de l'agressivité du disque est provoquée par un son quelque peu... "bestial".

Indispensable pour les amateurs du genre "chaotique" (déjeanté)...les autres se tourneront plutôt vers les disques produits en 1973 ou ce qui va suivre...
Je viens de le réécouter, quelle merveille ! :super:
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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par Algernon » jeu. 11 août 2022 08:06

J'ai entendu dans une émission radio que Supertramp avait été à l'affiche du festival de Wight. Le second jour, le 27 en début de journée. Alors que leur premier album ne sortait qu'au mois d'août, le groupe s'autoproduit, avec une pochette... passons. Formé depuis seulement quelques mois, il ne règne pas une super entente dans le groupe, de ce que je lis dans la bio. L'album sort chez A&M, grâce aux efforts de leur manager/mécène, album qui fait un flop, sans trop de surprise. Après le second album qui ne marche pas mieux,
il épongera les dettes du groupe pour un montant assez colossal, et mettra fin à la première vie de Supertramp.
Je lis la bio de Supertramp plus en détail pour la première fois, et y trouve pas mal d'infos et anecdotes intéressantes.
Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par gabuzomeuzomeu » jeu. 11 août 2022 08:36

Algernon a écrit :
jeu. 11 août 2022 08:06
J'ai entendu dans une émission radio que Supertramp avait été à l'affiche du festival de Wight. Le second jour, le 27 en début de journée. Alors que leur premier album ne sortait qu'au mois d'août, le groupe s'autoproduit, avec une pochette... passons. Formé depuis seulement quelques mois, il ne règne pas une super entente dans le groupe, de ce que je lis dans la bio. L'album sort chez A&M, grâce aux efforts de leur manager/mécène, album qui fait un flop, sans trop de surprise. Après le second album qui ne marche pas mieux,
il épongera les dettes du groupe pour un montant assez colossal, et mettra fin à la première vie de Supertramp.
Je lis la bio de Supertramp plus en détail pour la première fois, et y trouve pas mal d'infos et anecdotes intéressantes.
T'as raison ça se sent un peu sur l'album, le manque d'expérience pourtant s,autoproduire se révélera souvent bénéfique.
Je vais écouter deux autres Crisis et Even qui avec le troisième fera d'eux une machine à tubes sans sombrer dans la grande putasserie commerciale jusqu'en 1980 !



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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par alcat01 » jeu. 11 août 2022 09:16

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L'album "The Flock", publié en 1969, ne contient que six chansons, grâce à l'inclusion d'une séance de Blues de 15 minutes intitulée "Truth".
Le maître du Blues John Mayall a écrit les notes de la pochette de l'album après avoir vu le groupe au Kinetic Playground d'Aaron Russo de Chicago.

Ce premier disque très prometteur a été encore plus loin dans le style Jazz Rock Fusion que Chicago ou Blood, Sweat & Tears en raison, dans une grande mesure, de l'influence de l'album "Bitches Brew" de Miles Davis auquel Tom Webb avait participé, mais dont les performances n'avaitent pas été enregistrées.
Pour l'anecdote, John Mayall utilisera plus tard un violoniste dans son groupe de Jazz Rock Fusion.

Ce qui fait que le groupe est réellement intéressant, c'est sa dynamique radicale, son flirt avec l'anarchie audio, ses paroles farfelues avec un chant un peu aigu, mais tout cela semble aussi ruiner tout véritable espoir de célébrité Rock.
Ce qu'ils créent, c'est avant tout de la musique de tête, influencée aussi bien par "Bitches Brew" de Miles Davis que par "Revolver" des Beatles.
Il ne faut pas oublier, non plus, que, comme leurs contemporains de leur ville natale comme Chicago (Transit Authority), le groupe s'est fortement et en grande partie appuyé sur la guitare électrique et les cuivres. Mais leur son a pris une autre dimension grâce au violon de Jerry Goodman, un violoniste de conservatoire.

The Flock a enregistré des superbes chansons, mais ce qui est sans doute le meilleur moment du groupe se trouve sur le morceau d'ouverture, un duo instrumental appelé "Introduction". C'est une sorte de collision entre le Rock Psychédélique et la musique Classique, avec le plus dramatique des musiciens du groupe, le violoniste Jerry Goodman. Pendant cinq minutes, c'est un morceau complexe et, finalement, agressif de cette musique, maintenu par l'excellent travail de guitare du leader du groupe Fred Glickstein. "Introduction" va du chuchotement au cri, avec des passages classiques et sauvages. Le Hard Rock ne fait surface qu'à la fin, quand les sept membres de the Flock émergent pour jouer un dernier accord séduisant.
"Introduction" mène directement à "Clown", une autre des meilleurs chansons du groupe chantée par Glickstein.
"Clown" est, peut-être, la chanson la plus inspirée de l'album. C'est une sorte de Rock à la Chicago Transit Authority jusqu'à ce que, juste après les deux premières minutes, Goodman se lance dans à un solo de violon, mis merveilleusement en relief par le travail insistant de la basse de Jerry Smith. Après cela, passage dans des variations psychédéliques prog étendues.
Elle débute par des paroles avec un certain humour, "Come see the bullets fly, across a blood red sky - hear children's voices sing, their song of suffering - Who's that Clown, bringin' people down, well, take a look and see". ("Venez voir les balles siffler, à travers un ciel rouge sang - entendez les voix des enfants chanter, leur chant de souffrance - Qui est ce Clown, qui abat les gens, eh bien, jetez un oeil et voyez"). Puis vient le solo de violon de Jerry, soutenu pratiquement par la même ligne de basse utilisée par les Beatles sur "Hey Bulldog". Retour ensuite au calme, avec une douce ligne de basse répétitive et une guitare tranquille, et au-dessus de ce riff vient l'un des arrangements de cuivre les plus colorés et d'une exquise beauté, chaque instrument éclatant en couleurs vives, puis progressivement se regroupant en une profusion de sons comme une peinture artistique. Il faut tout simplement l'écouter pour le croire, c'est superbe!
Enfin, retour au motif de basse qui se retransforme ensuite au thème d'ouverture et c'est le dernier couplet.
Un chant éthéré distant annonce l'arrivée de "I Am the Tall Tree" avec un violon pastoral et peut-être même de la flûte. C'est une belle chanson calme et réfléchie, avec le violon de Jerry, ponctuée au milieu par une soudaine accélèration "The rushes are coming" et une autre explosion brillante de cuivres.
"Tired of Waiting" avec son intro au violon est une excellente reprise des Kinks, superbement ré-arrangée par the Flock.et un des morceaux préférés de beaucoup dans les années 70.
"Store Bought, Store Thought" est un Hard Rock au sujet de science fiction (un homme mécanique), avec une séquence silencieuse au milieu comme contrepoint. Cela semble être une étape logique à partir des travaux innovateurs comme ceux de Blood, Sweat & Tears de l'ére Al Kooper sur "Child Is Father To The Man".
"Truth” est un Blues blanc typique des années 60 (les longues jams de blues étaient assez communes en à cette époque) jusqu'à ce que le violon ne joue en lead à la place de la guitare électrique. Le riff de basse est emprunté au standard du Blues "sitting on top of the top". C'est un spectacle génial de 15 minutes avec des paroles sauvages.
Un véritable chaos absolu de cuivres met fin à l'album.

Après avoir entendu cet album, on comprend mieux pourquoi John McLaughlin a choisi Jerry Goodman comme son premier violon pour son Mahavishnu Orchestra.

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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par alcat01 » jeu. 11 août 2022 10:15

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Neuschwanstein a écrit un album digne d'intérêt fait du concept d'un opus progressif inspiré par "Alice in Wonderland" de Lewis Carroll.
On peut dire que le groupe a découvert sa propre voix dans le royaume du Rock Progressif Symphonique. Il n'y a pas beaucoup de 'lyrics' sur "Alice au pays des merveilles", et la plupart d'entre eux ne sont que narrés.

Neuschwanstein prodigue une musique faisant montre de la même complexité, la même densité et la même puissance que celle de leurs illustres prédecesseurs. Les compositions s'avèrent pourtant totalement originales et innovantes, avec parfois des disgressions intéressantes, un peu à la King Crimson.
Enregistrement absolument introuvable pendant les premières années d'existence du groupe, concept-album qui plus est, "Alice In Wonderland" est un unique morceau d'une quarantaine de minutes.

Le groupe a su construire dès ses débuts une musique fluide et raffinée, typique, dans sa richesse suggestive, du bouillonnement créatif du début des Seventies.
Souvent structurée autour des claviers, les thèmes reposent entre autres sur des parties de piano d'une grande vivacité et d'un grand raffinement. Avec ses mélodies fortes, ses grandes envolées de flûte aérienne, ses climats planants et la subtilité des effets à la guitare, "Alice In Wonderland" prend place sans rougir de la comparaison au côté des oeuvres de la même époque de Camel ou Focus.

Ce travail d'une quarantaine de minutes a reçu sa première exécution à un concours de musique de Sarrebruck. Les performances live étaient alors accompagnées de divers déguisements, comme c'est, par exemple, le cas avec Peter Gabriel de Genesis.
L'album est quelque peu sursaturé au niveau de la mélodie, entre interfèrence et calme et il s'est fait remarqué comme étant l'un des albums inconnus les plus importants du Rock Allemand Symphonique, absolument essentiel.

Cet étonnant conte musical contient des grands moments de rêve, interrompus par instants par des parties parlées, qui tentent de tenir l'auditeur captivé par l'histoire dans l'atmosphère de l'album.
La chose la plus triste, pour ceux qui maitrisent mal la langue allemande, est que toutes les paroles sont écrites et chantées dans la langue maternelle de Neuschwanstein...
Mais musicalement, on ne peut être qu'émerveillé par la pure beauté de ce splendide album symphonique.

A partie de solos de moog dominants et du jeu de l'orgue jusqu'au clavecin et le piano classique mis en lumière, toutes les ambiances musicales sont créées par l'utilisation intensive et inspirée des claviers par le duo Klaus Mayer / Thomas Neuroth.
Les échoes de guitare sont mélodiques et inspirés, présentés avec soin dans un style proche d'Eloy du milieu des années 70, ou encore mieux de Anyone's Daughter, sont de bonnes références.
Cependant, c'est le travail de la flûte de Neuroth qui nous laisse pantois! Par des entrelacs mélodiques avec les claviers dans les parties jouées plus fort, Neuroth capture les meilleures périodes de Camel, Genesis et Focus (au moins pour les parties de flûte) et les jète pêle mêle dans un mixage pour rendre le son encore plus riche et plus symphonique.

L'ouverture est littéralement une intro qui comprend de brèves atmosphères basées sur un piano en fusion flottant et des cymbales étranges, jusqu'à ce que l'instrumentation s'installe pour "The Gate to Wonderland", lyriquement structuré à travers une présence importante des ambiances bucoliques fournies par les lignes ludique de la flûte et d'élégantes interventions au synthé (orchestration et solo).
C'est surtout une seconde, et même une 'troisiéme intro' qui arrive avec le un peu plus mystérieux "Pond of Tears", qui se situe là où les couches de synthés deviennent plus pertinentes, et on y trouve aussi une présence plus visible des phrases de guitare aux côtés des plus obsédante lignes de flûte.
La mélodie est alors nettement plus ambitieuse que sur le morceau précédent, mais cela semble encore comme une séquence issue de la fusion des extraits d'une chanson avec sa propre puissance.
Le quatrième morceau "The conference of the Princess - Old Father's Song - Duchess' Lullaby" est la première pièce de ce concept qui bénéficie d'un bon développement: il commence très lyriquement, comme un voyage symphonique avec des accents très pastoral, mais bientôt la pièce révèle un langage très imagé du son qui alterne la densité et la légèreté d'une manière définitivement symphonique.
Les influences de Camel, Novalis, Eloy et le côté introspectif de Focus semblent être très transparents ici, avec quelques touches du Jethro Tull du début des années 70.
En ce qui concerne le sens de la magie offerte par l'instrumentation globale, il existe aussi des coïncidences avec ce que le groupe Happy the Man faisait à l'époque de l'autre côté de l'Atlantique pour son projet "Death’s Crown”.
Il n'est donc pas étonnant, depuis sa tracklist que cet album et le projet de Happy the Man ont tous deux été conçus comme des bases musicales pour des effets visuels et théâtraux.
"Five O'Clock Tea" est enchaîné sur les dernières notes de la partie finale enthousiaste du morceau précédent, ramenant une note solennelle qui fonctionne vraiment bien en raison de l'architecture intelligente qui ordonne les diverses dispositions et les motifs.
A ce stade, les idées musicales deviennent progressivement de plus en plus robustes.
Après un bref passage chanté, la chanson se déplace vers un sentiment de pure intensité dramatique sans perdre sa trame mélodique.
La dernière section est une imitation joyeuse du jazz de cabaret, ce qui en fait un intermède, voir un contraste efficace contre la note solennelle qui marque le début du morceau suivante "The Marching of the Queen – Palace of Wonderland".
La capacité du groupe à créer magnifiquement des développements mélodiques ciselés de jolis motifs et les transitions coulant facilement, arrive à sa pleine maturité à cet instant-là; même s'il n'y a pas autant de changements spectaculaires que sur les pistes précédentes, celle-ci n'est cependant jamais ennuyeuse ou monotone.
Les parties où le groupe pénêtre dans les territoires celtiques et ceux de la Renaissance, alors, la beauté sonore devient irrésistiblement sublime.
"The Court of the Animals" commence par la narration obligatoire sur une séquence de piano (électrique et grand piano, en même temps): des mélodies plus incroyablement belle et des textures entrent, puis quelques intermèdes passionnants apportent les airs chauds de Tullian.
Le final "Alice’s Return" termine le concept avec un motif repris.

Dans l'ensemble, "Alice in Wonderland" n'est pas un album progressif ouvert à tous, mais c'est un excellent complément (avec une production sonore qui n'est pas au top) à tout collectionneur de disques de prog rock.

Ce n'est qu'en Avril 1976, à Sarrebruck que l'album "Alice in Wonderland" devait sortir mais il ne sera publié que bien plus tard et en CD.

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Unserious Sam
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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par Unserious Sam » jeu. 11 août 2022 10:29

:baillezzz:
A partir d'un certain âge, si on vous donne 10 ans de moins, un conseil : prenez-les !.

vox populi
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Re: Qu'écoutez-vous en ce moment ? (pas de pochette seule SVP)

Message par vox populi » jeu. 11 août 2022 10:31

alcat01 a écrit :
jeu. 11 août 2022 10:15
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Neuschwanstein a écrit un album digne d'intérêt fait du concept d'un opus progressif inspiré par "Alice in Wonderland" de Lewis Carroll.
On peut dire que le groupe a découvert sa propre voix dans le royaume du Rock Progressif Symphonique. Il n'y a pas beaucoup de 'lyrics' sur "Alice au pays des merveilles", et la plupart d'entre eux ne sont que narrés.

Neuschwanstein prodigue une musique faisant montre de la même complexité, la même densité et la même puissance que celle de leurs illustres prédecesseurs. Les compositions s'avèrent pourtant totalement originales et innovantes, avec parfois des disgressions intéressantes, un peu à la King Crimson.
Enregistrement absolument introuvable pendant les premières années d'existence du groupe, concept-album qui plus est, "Alice In Wonderland" est un unique morceau d'une quarantaine de minutes.

Le groupe a su construire dès ses débuts une musique fluide et raffinée, typique, dans sa richesse suggestive, du bouillonnement créatif du début des Seventies.
Souvent structurée autour des claviers, les thèmes reposent entre autres sur des parties de piano d'une grande vivacité et d'un grand raffinement. Avec ses mélodies fortes, ses grandes envolées de flûte aérienne, ses climats planants et la subtilité des effets à la guitare, "Alice In Wonderland" prend place sans rougir de la comparaison au côté des oeuvres de la même époque de Camel ou Focus.

Ce travail d'une quarantaine de minutes a reçu sa première exécution à un concours de musique de Sarrebruck. Les performances live étaient alors accompagnées de divers déguisements, comme c'est, par exemple, le cas avec Peter Gabriel de Genesis.
L'album est quelque peu sursaturé au niveau de la mélodie, entre interfèrence et calme et il s'est fait remarqué comme étant l'un des albums inconnus les plus importants du Rock Allemand Symphonique, absolument essentiel.

Cet étonnant conte musical contient des grands moments de rêve, interrompus par instants par des parties parlées, qui tentent de tenir l'auditeur captivé par l'histoire dans l'atmosphère de l'album.
La chose la plus triste, pour ceux qui maitrisent mal la langue allemande, est que toutes les paroles sont écrites et chantées dans la langue maternelle de Neuschwanstein...
Mais musicalement, on ne peut être qu'émerveillé par la pure beauté de ce splendide album symphonique.

A partie de solos de moog dominants et du jeu de l'orgue jusqu'au clavecin et le piano classique mis en lumière, toutes les ambiances musicales sont créées par l'utilisation intensive et inspirée des claviers par le duo Klaus Mayer / Thomas Neuroth.
Les échoes de guitare sont mélodiques et inspirés, présentés avec soin dans un style proche d'Eloy du milieu des années 70, ou encore mieux de Anyone's Daughter, sont de bonnes références.
Cependant, c'est le travail de la flûte de Neuroth qui nous laisse pantois! Par des entrelacs mélodiques avec les claviers dans les parties jouées plus fort, Neuroth capture les meilleures périodes de Camel, Genesis et Focus (au moins pour les parties de flûte) et les jète pêle mêle dans un mixage pour rendre le son encore plus riche et plus symphonique.

L'ouverture est littéralement une intro qui comprend de brèves atmosphères basées sur un piano en fusion flottant et des cymbales étranges, jusqu'à ce que l'instrumentation s'installe pour "The Gate to Wonderland", lyriquement structuré à travers une présence importante des ambiances bucoliques fournies par les lignes ludique de la flûte et d'élégantes interventions au synthé (orchestration et solo).
C'est surtout une seconde, et même une 'troisiéme intro' qui arrive avec le un peu plus mystérieux "Pond of Tears", qui se situe là où les couches de synthés deviennent plus pertinentes, et on y trouve aussi une présence plus visible des phrases de guitare aux côtés des plus obsédante lignes de flûte.
La mélodie est alors nettement plus ambitieuse que sur le morceau précédent, mais cela semble encore comme une séquence issue de la fusion des extraits d'une chanson avec sa propre puissance.
Le quatrième morceau "The conference of the Princess - Old Father's Song - Duchess' Lullaby" est la première pièce de ce concept qui bénéficie d'un bon développement: il commence très lyriquement, comme un voyage symphonique avec des accents très pastoral, mais bientôt la pièce révèle un langage très imagé du son qui alterne la densité et la légèreté d'une manière définitivement symphonique.
Les influences de Camel, Novalis, Eloy et le côté introspectif de Focus semblent être très transparents ici, avec quelques touches du Jethro Tull du début des années 70.
En ce qui concerne le sens de la magie offerte par l'instrumentation globale, il existe aussi des coïncidences avec ce que le groupe Happy the Man faisait à l'époque de l'autre côté de l'Atlantique pour son projet "Death’s Crown”.
Il n'est donc pas étonnant, depuis sa tracklist que cet album et le projet de Happy the Man ont tous deux été conçus comme des bases musicales pour des effets visuels et théâtraux.
"Five O'Clock Tea" est enchaîné sur les dernières notes de la partie finale enthousiaste du morceau précédent, ramenant une note solennelle qui fonctionne vraiment bien en raison de l'architecture intelligente qui ordonne les diverses dispositions et les motifs.
A ce stade, les idées musicales deviennent progressivement de plus en plus robustes.
Après un bref passage chanté, la chanson se déplace vers un sentiment de pure intensité dramatique sans perdre sa trame mélodique.
La dernière section est une imitation joyeuse du jazz de cabaret, ce qui en fait un intermède, voir un contraste efficace contre la note solennelle qui marque le début du morceau suivante "The Marching of the Queen – Palace of Wonderland".
La capacité du groupe à créer magnifiquement des développements mélodiques ciselés de jolis motifs et les transitions coulant facilement, arrive à sa pleine maturité à cet instant-là; même s'il n'y a pas autant de changements spectaculaires que sur les pistes précédentes, celle-ci n'est cependant jamais ennuyeuse ou monotone.
Les parties où le groupe pénêtre dans les territoires celtiques et ceux de la Renaissance, alors, la beauté sonore devient irrésistiblement sublime.
"The Court of the Animals" commence par la narration obligatoire sur une séquence de piano (électrique et grand piano, en même temps): des mélodies plus incroyablement belle et des textures entrent, puis quelques intermèdes passionnants apportent les airs chauds de Tullian.
Le final "Alice’s Return" termine le concept avec un motif repris.

Dans l'ensemble, "Alice in Wonderland" n'est pas un album progressif ouvert à tous, mais c'est un excellent complément (avec une production sonore qui n'est pas au top) à tout collectionneur de disques de prog rock.

Ce n'est qu'en Avril 1976, à Sarrebruck que l'album "Alice in Wonderland" devait sortir mais il ne sera publié que bien plus tard et en CD.
Je ne connaissais pas et j'aime beaucoup

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