J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 20 nov. 2020 07:07

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Un tout petit label avec, dans son panier, deux albums, l’un d’eux me parle particulièrement puisqu’il est signé de Sarah Murcia dont je vous ai parlé à propos de « Never Mind The Future » et de « Habka » avec Kamilya Jubran.

Celui-ci est encore différent, très jazz, mais aussi « pop » car on y chante. Etrange également avec ce tuba qui improvise et cette batterie électronique ou quelque chose comme ça. Il y a la basse qui rassure quand elle est pincée mais inquiète quand on la frotte. Même on y trouve « volonté avec un nuage de lait » qui est chanté en français :
« J’aime pas les câlins, mais toi bien sûr que j’taime
Pose les tes questions, sur l’étagère, à côté du linge sale »

Les musiciens de ce quartet boiteux sont tous fameux, outre Sarah qui chante, joue de sa basse et patouille de l’électro également, il y a Benoit Delbecq, son piano et les effets électro, François Thuillier au tuba et Olivier Py aux saxophones soprano et ténor.

C’est sorti y’a pas longtemps et comme le label est tout petit on n’en parle pas, ce qui est dommage. Tout le monde regarde vers Londres, Shabaka & C°, qu’on aime bien ici c’est sûr, et on leur souhaite le meilleur, mais chez nous, il se passe des choses aussi, ça me semble plus créatif même, plus osé, plus risqué et, de fait, très underground.

Il y a un livret avec les paroles et une pochette avec un carton dur, c’est bien emballé et bien emballant, pourquoi se priver ?

The Caretaker


Eyeballing


Volonté avec un nuage de lait


Come Back Later
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » ven. 20 nov. 2020 07:48

t'as un lien vers le label ou vers un endroit ou on peut acheter

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 20 nov. 2020 08:15

nunu a écrit :
ven. 20 nov. 2020 07:48
t'as un lien vers le label ou vers un endroit ou on peut acheter
Il y en a sur discogs:
https://www.discogs.com/fr/sell/release/15589287?ev=rb

FNAC:
https://www.fnac.com/SearchResult/Resul ... sft=1&sa=0

Bandcamp en dématérialisé:


Sur le label je ne l'ai pas vu en vente... J'ai acheté le mien à sa sortie, vers le début de l'année, il dormait sous la pile, mais Sarah Murcia c'est toujours surprenant, celui-ci est très bon!
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » ven. 20 nov. 2020 08:45

Merci

Je vais voir pour l'acheter

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 21 nov. 2020 06:23

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J’avais pris une bonne claque en écoutant « Don’t Explain-Live In Concert » du duo Heinz Sauer/Michael Wollny. Il me fallait remonter la pente du temps pour approfondir un peu, nécessairement c’était découvrir les albums studio du duo, voici une première étape avec « Melancholia » sorti en 2005 où sont interprétés pour la première fois quelques perles musicales reprises sur le live : « Don't Explain » et « Space Cake ».

On retrouve notre duo face à de nombreuses petites miniatures, dix-huit titres se succèdent dont le plus long est une reprise de « Round Midnight » du Sieur Monk qui atteint cinq minutes et trente secondes, et le plus court « Melancholia », une autre reprise cette fois-ci signée Ellington, qui pèse une minute et huit secondes. Quatre titres n’atteignent pas les deux minutes et sept autres se situent entre deux et trois minutes.

Ces courtes durées indiquent un gros travail sur les thèmes et, possiblement, excluent les improvisations, tout du moins au long cours. En effet ce qui prime avant tout, c’est la forme et l’interprétation. Pour Heinz Sauer c’est le phrasé qui porte l’émotion. L’intensité, le poids, l’hésitation, tout compte et transpire. La technique tout entière est au service de l’expressivité et chaque pièce est une œuvre aboutie où tout est finement pensé, dans le moindre détail, jusqu’au léger souffle qui s’échappe lorsque le bec quitte les lèvres.

Michael Wollny, dans cette affaire, n’est pas un simple comparse, son rôle est bien sûr essentiel même si on est porté à suivre le cheminement du ténor. Il se pose en interlocuteur de l’ancien, converse et propose, souligne et commente les traits, indique de nouveaux chemins et de nouvelles directions. Lui aussi manie le registre de l’expressivité, donne la couleur des pièces, leur rythme aussi.

Par ailleurs tous deux apportent leurs compositions qui font bon ménage avec quelques reprises et d’autres qu’ils signent ensemble. Un bien beau duo…

Dry Icarus


Trouble with Mutation


Deep River


Dreaming Field
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 22 nov. 2020 07:20

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Un album qui nous renvoie aux souvenirs du groupe Soft Machine, certainement l’un des plus réjouissants de l’histoire de la musique récente britannique. Il date de soixante-dix-sept et illustre parfaitement le « déchirement » artistique entre les tenants d’un certain classicisme d’écriture excluant les improvisations, à savoir Mike Ratledge et Karl Jenkins versus les tenants d’une musique plus libre, incorporant des moments improvisés tels Hugh Hopper et Elton Dean.

Précisément, ces deux derniers viennent d’enregistrer l’excellent album « Hopper Tunity Box » ce qui leur donne l’envie de continuer la collaboration. Il se rapprochent donc du batteur et percussionniste américain Joe Gallivan, d’autant que celui-ci possède une autre corde à son arc : il s’intéresse au synthétiseur et au Moog. Pour compléter la formation, Keith Tippett, qui nous a quitté cette année, est contacté, il accepte de se joindre au trio, bien que la pochette ne lui attribue que l’usage du piano, il semble préférable de dire claviers, on entend en effet de temps à autre le son caractéristique du Fender Rhodes.

Une tournée d’une quinzaine de jours est organisée en Scandinavie, elle passera par l’enregistrement de l’album à Oslo, en Norvège, c’est le label local « Compendium Records » qui sortira l’album. Assez curieusement, pourrait-on dire, on quitte assez vite la ligne artistique habituelle utilisée par Hugh Hopper et Elton Dean et le free caractéristique du duo ne brille que sur l’excellent premier titre « Seven drones », ensuite la musique s’échappe et s’ouvre dans plusieurs directions, il faut dire que Keith Tippett et Joe Gallivan sont de fortes personnalités musicales.

Ainsi l’album devient-il plus varié que prévu, Gallivan fait un usage intensif du Moog synthétiseur et Keith Tippett du Rhodes. La composition qu’il signe « Echoes », planante, éthérée prend l’album à contrepied. La seconde face est encore plus réussie, improvisée presqu’entièrement, trois des quatre titres sont signés par le groupe en entier. « Square Enough Fire » le titre le plus long de l’album est excellent.

Un album qui ravira les amateurs de jazz mais également les passionnés de « l’Ecole de Canterbury » qui se sentiront à leur aise.

Hopper / Dean / Tippett / Gallivan - Seven Drones


Hopper / Dean / Tippett / Gallivan - Square Enough Fire


Hugh Hopper / Elton Dean / Keith Tippett / Joe Gallivan "Bjorn Free" & "Soul Fate"


Hopper / Dean / Tippett / Gallivan - Echoes
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Message par Piranha » dim. 22 nov. 2020 11:51

Il est hors concours celui-ci Douglas :super: ::d

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 22 nov. 2020 15:32

Piranha a écrit :
dim. 22 nov. 2020 11:51
Il est hors concours celui-ci Douglas :super: ::d
Il doit plaire à pas mal de monde ici, je pense, perso je suis un inconditionnel de Soft Machine et des groupes apparentés.
:cote:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 23 nov. 2020 06:18

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Il a déjà été question de Manfred Schoof à propos de son album en compagnie de Mal Waldron, page 39, sorti également sous le nom de « One-Upmanship » avec, en leader le « Mal Waldron Quintet With Steve Lacy ». Il figure également au sein de l’album du Globe Unity Orchestra « Pearls » dont il est question page 49. Merci au moteur de recherche du forum vraiment épatant.

Je dois dire que cet album, en compagnie de grandes figures nippones du free jazz, est une véritable tuerie, on pourrait presque dire « pour initié » s’il n’y avait ce côté un peu prétentieux, il faut reconnaître que cet album qui pourtant brille de mille éclats, possède une renommée tout de même assez confidentielle. Il n’est pourtant ni rare, ni cher.

« Mitochondria » la composition du saxophoniste alto Akira Sakata occupe à elle seule la première face, d’une durée de plus de vingt minutes. S’il fallait trouver un seul mot pour la définir, je pense qu’« énergie » conviendrait assez bien. Le quartet est au complet, avec Yosuke Yamashita au piano, Takeo Moriyama à la batterie et Manfred Schoof à la trompette.

La captation est live et l’énergie délivrée est tout simplement phénoménale, la vitesse d’exécution fournie par les musiciens semble alimenter un fantastique brûlot qui s’embrase en consommant une énergie qui se renouvelle en continu, alimentée par des musiciens survoltés qui relancent sans cesse, sans jamais montrer la moindre fatigue ou même le moindre désir de souffler, comme si la course était vitale et exigeait le don de soi, une forme jamais vue de générosité se met à l’œuvre et devient continue, laissant l’auditeur attentif et sans repère hagard et fasciné !

On retrouve cette même offrande sur le dernier morceau de l’album, « Hachi » composé par Takeo Moriyama, dix minutes free totalement hors norme. Cette seconde face s’est ouverte sur deux performances solos, celle de Manfred Schoof au bugle qui interprète « ‘Roun’ About Midnight » de qui vous savez et celle du pianiste Yosuke Yamashita qui interprète une de ses compositions « Distant Thunder ».

Un très bel album qui plaira aux amateurs de free et peut-être également à ceux de musique « extrême » qui, en poussant le son, y trouveront de quoi s’éclater.

Manfred Schoof, Akira Sakata, Yosuke Yamashita, Takeo Moriyama ‎– Mitochondria


Hachi


Round Midnight


Distant Thunder
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 24 nov. 2020 06:11

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Voilà un album où la pochette renseigne. Le nom des musiciens d’abord, et une photo qui témoigne de ce que va donner à entendre le vinyle. Les instruments d’abord, côté gauche un trombone, celui de Radu Malfatti certainement, à droite, couchée sur le côté, une dame, grave et généreuse, la basse d’Harry Miller. Un duo donc, sur le sol une balle, un verre, des objets que l’on peut agiter, frotter, sur lesquels on peut frapper, objets du quotidien, pièces de monnaie dans les poches, tout ce qui peut faire son, bruit ou manifester un intérêt sonore s’élèvera au rang d’instrument de percussion.

Un morceau par face au menu, « The Audient Stood on its Foot » occupe la première et possède une durée de vingt et une minute et quarante-cinq secondes. Sur la seconde, la pièce est beaucoup plus courte « Friendly Duck » dure seize minutes et vingt secondes. Les enregistrements proviennent d’un concert enregistré à South Hill Park, Bracknell, fin juillet 1977. Les morceaux sont signés par les deux musiciens, le matériel étant très largement improvisé.

Il ne faut pas chercher ici d’aspiration à la mélodie, ou à un quelconque contenu qui pourrait tendre vers la séduction, si une telle chose arrivait, par hasard, elle ne saurait durer ou se répéter. On sent bien que la basse serait parfois encline à glisser vers quelque chose qui ressemblerait à quelque chose, mais elle se reprend, avant parfois de glisser à nouveau…

Le trombone lui reste dans un univers totalement abstrait, il se plaît, s’amuse et batifole, sujet à l’expérimentation, objet de recherche et producteur de sons inusités. Le trombone s’y prête avec son embouchure et son piston, il a même un aspect curieux et même comique, augmentant de taille comme le nez de Pinocchio, une véritable bête de cirque …

Le dialogue se cherche et se trouve, pointilliste souvent, discontinu, épars. Parfois ils semblent se trouver puis se séparent à nouveau, en attente d’une prochaine rencontre. Au final, une sorte de marivaudage hélas, à l’abri d’une torride passion.

Pas d'extrait sonore non plus, juste un bon vinyle pour pouvoir écouter...
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Message par Cooltrane » mar. 24 nov. 2020 23:06


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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 25 nov. 2020 06:58

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A nouveau une rencontre entre musiciens japonais et européens. L’un des plus fameux musiciens du pays du soleil levant, le trompettiste Terumasa Hino, qui fait la couverture, est à l’honneur dans ce projet. Pour faire bonne mesure il faut lui adjoindre son pendant européen, Heinz Sauer au saxophone ténor et Pierre Favre, l’excellent batteur suisse, pour finir et s’ouvrir à un autre continent, il y a un américain à la basse, le pétillant Peter Warren.

Ce projet d’album a pris forme en marge du Festival de Jazz de Berlin, il est enregistré en studio, le sept novembre 1971. L’album se nomme « Vibrations », ce titre pourrait nous faire songer à Albert Ayler, ce qui à l’écoute n’est pas faux, bien qu’on s’écarte d’un quelconque patronage musical. L’exposition des thèmes, dans la forme, renvoie à l’ange tutélaire, mais son exploitation passe d’un hard bop tranchant, très acéré, à un free cinglant, maîtrisé dans la durée.

On y trouve deux titres signés par Hino, deux autres par Sauer et un dernier, un standard, autrefois chanté par Bing Crosby « I’am an old Cowhand ». Les deux titres de Terumasa Hino offrent les plus longs développements et sont propices à de longs et riches solos, ainsi « Into the Heaven » qui ouvre l’album, sur une grille « hard jazz » s’étire-t-il en séquences contrastées entre temps forts et passages calmes, offrant de magnifiques moments où le timbre de sa trompette flirt avec la musique spirituelle.

En contraste les pièces signées par Heinz Sauer sont beaucoup plus courtes, c’est ainsi qu’il les aime, intenses d’émotion et serrées dans la magnificence de leur éclat. Rendons grâce au lumineux Pierre Favre, l’un des batteurs les plus doués et les plus prolixes du jazz européen, quant à Peter Warren c’est un plaisir de suivre le chemin de sa basse, enregistrée suffisamment vers l’avant pour qu’on ne rate rien du sautillement de ses doigts sur les cordes et des enchaînements savants qu’il crée.

Terumasa Hino - Vibrations


A1 Into The Heaven (Terumasa Hino)
A2 I'm An Old Cowhand (Johnny Mercer)
B1 Crackling (Heinz Sauer)
B2 Ph-Ph-T (Terumasa Hino)
B3 Dig It (Heinz Sauer)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 26 nov. 2020 04:55

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Ouah ! Ouhouh ! truiiit ! truiiit ! Groink ! Rhaaa Lovely !

Bon, bon, du calme… c’est juste un concert live de Full Blast au Tonic Club de New York, le 11 avril 2007 ! Oui, Full Blast quoi, avec Peter Brötzmann au saxophone et la rythmique suisse : Marino Pliakas à la basse électrique et Michael Wertmüller à la batterie !

Oui, c’est bien ça, le dernier concert organisé dans le club mythique, y’en aura plus après, ah non ! Oui du coup il rentre un peu dans la légende Full Blast, c’était le dernier groupe à s’y produire, tout dernier, y’en aura plus, quoi, non, non. Oui y’a bien eu un Cd sorti à l’époque à trois cents copies, vite introuvables, oui, un Cdr même, pas vraiment officiel, faut dire qu’il a troué l’cul Brötzmann et sa clique, ah, ça oui, ça a déchiré grave ce soir-là, y’en a qui en sont jamais rev’nus ! Il a crevé l’ballon et craché ses poumons, c’était quet’ chose, ça dépotait grave dans l’cabanon !

Quoi ? Une réédition ? Vinyle ? Numérotée à la main à cinq cents ? Ah ! Là tu déconnes, je saurais, forcément je saurais. La couverture sérigraphiée ? Dessinée par Brötzmann ? Là tu déconnes, hein, tu déconnes ? C’est du gros ça ! Ah ? Remasterisée ? P’tain ça sent l’jus ça !

Ah non j’y étais pas, j’ai pas écouté l’Cd non plus, mais j’en ai entendu parler, forcément, il a fait du bruit, un peu comme une rumeur qui s’répand, y paraît qu’ça envoie comm’ sur Machine Gun et Nipples aussi, que derrière le sax y tapent comme des bourrins ! L’enfer sur terre, ça gueulait sec, la basse oui, d’enfer oui, juste une grosse vibration comm’ la Yam de Jako au démarrage ! Ah ! Oui les métalleux étaient là, y’avait du cuir, d’la sueur et d’la bière ! Oui, aussi, y’en avait !

Qui disent.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par coltan » jeu. 26 nov. 2020 18:59

Le label Enja comme Ecm, c'est souvent très bon et les prix restent la plus part du temps dans le raisonnable !

Faut que je m'écoute ce Peter Brötzmann en entier, les extraits sont alléchants !

Une petite série sur Keith Jarrett dans l'émission les chemins de la philosophie sur france culture cette semaine.

https://www.franceculture.fr/emissions/ ... th-jarrett

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 27 nov. 2020 03:51

coltan a écrit :
jeu. 26 nov. 2020 18:59
Le label Enja comme Ecm, c'est souvent très bon et les prix restent la plus part du temps dans le raisonnable !

Faut que je m'écoute ce Peter Brötzmann en entier, les extraits sont alléchants !

Une petite série sur Keith Jarrett dans l'émission les chemins de la philosophie sur france culture cette semaine.

https://www.franceculture.fr/emissions/ ... th-jarrett
Merci pour ces liens, près de quatre heures quand même, mais ça a l'air passionnant (j'ai bien entamé le premier volet)!
:chapozzz:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 27 nov. 2020 04:02

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Pour l’instant l’unique album du groupe Zed Trio, enregistré en 2009 à Toulouse aux studios Le Sous-Marin, il s’appelle « Lost Transitions » et sort sur Ayler records dans la « Guerilla Series ». Les musiciens qui forment le trio sont Heddy Boubaker aux saxophones alto et basse, David Lataillade à la guitare électrique et Frédéric Vaudaux à la batterie et aux percussions.

Près d’une heure de musique en dix pièces qui se suivent, dès la première, « Dubaï on Fire » on voit où on est tombé, ces gars-là ne vont pas vous laisser indemne : vision d’enfer destructrice, carbonisée et apocalyptique. Par avance, je vous rassure, il y a quelques plages de répit, le temps de rassembler ses forces, pour faire face et résister à la tempête qui bientôt s’abattra.

Ça semble bourré d’impros qui s’en vont dans tous les sens, qui vous prennent comme dans une tornade dont vous seriez le jouet, mais rien n’est moins sûr, il est possible que tout soit organisé et qu’il y ait un dessein, voire un plan, une organisation, derrière tout ça. Une structure bien conçue dans laquelle on vous embarque, comme dans « Acid Voodoo Dancing » qui vous emmène à bon port en train-fantôme, jusqu’à « Histeric Meditation » qui vous renverse le cerveau, mais ne vous inquiétez pas : c’est pour votre bien !

Alors si vous cherchez un plan relaxation, une pause hygiène pour votre santé, ou une ambiance propice à la méditation, tournez la page pour cause d’incompatibilité passagère avec votre karma !

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 28 nov. 2020 05:28

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Vu récemment Nicole Mitchell sur mezzo, un concert partagé avec le joueur de kora Ballaké Sissoko, mélangeant des musiciens provenant des deux univers, Afrique et Amérique, un concert beau et généreux, en France, lieu d’une rencontre très féconde où chacun s’est enrichi de la musique de l’autre…

Rien à voir avec ce projet plus ambitieux, à la fois littéraire et hors des genres. Il est né de la rencontre entre Nicole Mitchell et Lisa E. Harris, compositrice d'opéra et artiste multimédia. Nicole Mitchell a déjà enregistré autour de l'œuvre de la romancière de science-fiction Octavia Butler, particulièrement l’album « Intergalactic Beings » avec le « Nicole Mitchell's Black Earth Ensemble », une belle œuvre dont il faudrait que je trouve un peu de temps pour vous en parler.

C’est à nouveau Ocatavia Butler qui est à l’origine de cet « opéra » d’un nouveau genre ayant pour thème une fiction, projetant un état autoritaire et d’inspiration fasciste, qui prendrait le pouvoir aux États-Unis. Autour de ce thème une œuvre est créée et présentée en direct à l'Art Institute of Chicago, l’enregistrement de l’album est issu de ce spectacle.

Nous sommes placés face à un éventail sonore qui dépasse très largement les genres habituels, de l’opéra on entend des voix dont la tessiture classique se rappelle à nous, mélangés, dans le même temps, à des arrangements très actuels ou jazz et musique contemporaine se fondent, l’improvisation n’est pas non plus exclue car des espaces sont prévus à cet effet, l’œuvre est complexe mais reste cependant accessible, bien qu’elle soit d’une nature très expérimentale.

A souligner la présence d’un livret qui permet de suivre plus facilement l’évolution du propos. On remarque également les performances de Zara Zaharieva au violon, Ben LaMar Gay à la trompette et à l’électronique, Tomeka Reid au violoncelle et Avreeayl Ra aux percussions. Harris se consacre au chant et au thérémine, Julian Otis au chant également et Nicole Mitchell à la flûte bien sûr, ainsi qu’à l’électro.

Evernascence / Evanescence


Purify Me with the Power to Self Transform


Yes and Know


Moving Mirror
Modifié en dernier par Douglas le sam. 28 nov. 2020 09:48, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » sam. 28 nov. 2020 09:24

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Trevor Dunn's Trio Convulsant-Sister Phantom Owl Fish

Un album de Trevor Dunn, le bassiste entre autre de Mr Bungle. Il est accompagné de Ches Smith a la batterie et de Mary Halvorson a la guitae, qui est la raison principale pour laquelle j'écoute cet album. On est dans une musique free-avant garde aux grosses influences rock.




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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 29 nov. 2020 07:05

nunu a écrit :
sam. 28 nov. 2020 09:24
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Trevor Dunn's Trio Convulsant-Sister Phantom Owl Fish

Un album de Trevor Dunn, le bassiste entre autre de Mr Bungle. Il est accompagné de Ches Smith a la batterie et de Mary Halvorson a la guitae, qui est la raison principale pour laquelle j'écoute cet album. On est dans une musique free-avant garde aux grosses influences rock.
Excellent album en effet! Ches Smith a également enregistré en trio aux côtés de Marc Ribot au sein du Ceramic Dog et Trevor Dunn a officié aux côtés de John Zorn, il a également enregistré sur tzadik.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 29 nov. 2020 07:12

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Pas de leader dans ce trio qui se veut une collaboration à égalité entre les trois musiciens. D’ailleurs les compositions sont équitablement réparties entre les participants, chacun a apporté avec lui ses partitions.

Le batteur Peter Erskine est surtout connu pour avoir été membre du groupe Weather Report à partir de 78, il a enregistré sur plusieurs albums du groupe, « Mr. Gone », « 8:30 »,« Night Passage » et « Weather Report », si on creuse un peu la bio il a également joué aux côtés de Stan Kenton et Maynard Ferguson ce qui représente une sacrée carte de visite.

Le bassiste Michel Benita a le même âge que Peter Erskine, sa bio est sans doute moins étincelante, bien qu’elle dévoile un musicien curieux et talentueux, il a joué aux côtés de Marc Ducret, Lee Konitz, Erik Truffaz ou Archie Shepp pour n’en citer que quelques-uns. Autant le dire tout de suite sur l’album son jeu est extrêmement brillant, il s’entend parfaitement avec Erskine et se révèle un interlocuteur très loquace, rond, vraiment très doué.

Nguyên Lê et sa guitare sont un peu les vedettes ici, très à l’avant dans ce trio, c’est un peu la loi du genre, on est saisi d’abord par ce qui brille… S’il fallait chercher des comparaisons on citerait aisément Bill Frisell ou John Scofield, mais sans pour autant parler de modèle ou de référence, plutôt une certaine communauté de style et un même champ d’intervention.

L’album est un peu ancien, 2001, ce qui lui donne une belle fraîcheur, celle de la jeunesse. « Frais » est un mot qui convient bien, mélodique, chatoyant, il est sorti chez ACT mais il aurait très bien pu sortir sur ECM, le son est pur et cristallin, propre et élégant. Ce pourrait être un album des grands espaces ou des soirées tardives qui s’achèvent…

Un autre enregistrement de cette formation sortira en 2008 avec, comme invité, le saxophoniste et flûtiste Stéphane Guillaume.

Peter Erskine - Nguyen Lè - Michel Benita -- Zig Zag


Pirates


Bee


Free At Last
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