La critique ayant été plutôt positive pour leur premier album, le groupe en a enregisstré un second en 1970, le bien nommé "Rebirth", qui une fois encore sera publié sous forme de 'gatefold' avec livret et notes rédigées par le futur Disc Jockey de Radio 1, Tommy Vance.
L'introduction d'un nçuveau chanteur, Dave Thomas, a donné au groupe un son plus Rock, plus Heavy même. L'album inclut la ballade de style Moody Blues ("Castles In The Sky"), les chansons de Rock Progressif ("You'll Never Know Me / Release") et les Rocks de base avec guitare fuzz ("November").
Cet opus étant mieux maîtrisé et plus homogène que le premier, le groupe peut alors s’aventurer dans un Rock plus progressif où la guitare de Gareth Johnson fait des merveilles.
Notamment sur "Circles", où sur près de huit minutes, celui-ci plaque des riffs tortueux et acides.
Sur les huit morceaux qui composent cet album, cinq suivent le schéma psychédélique relativement simple de "Castles In The Sky" avec un son véritablement proto-prog.
"Heart Without A Home" est un excellent morceau de plus de cinq minutes avec une utilisation superbe de la stéréo, une compétence malheureusement oublié et un son de lead guitare vraiment sale.
"Without A Home" groovant à souhait contient une partie de guitare bizarre, mais agréable et c'est l'une des meilleures chansons.
D'autre part, certaines chansons comme "Castles in the Sky" et "Time Is Passing" s'enfoncent largement dans le territoire Pop avec des références retro à la Beat music.
D'ailleurs, "Time is passing" rappelle quelque peu le style de Gary Puckett and the Union Gap.
Reste trois titres qui constituent en fait bien plus de la moitié de l'album:
Le premier d'entre eux, "Circles", poursuit l'ambiance psychédélique mais d'une manière beaucoup plus complexe et acide. Il y a des nuances des morceaux les plus longs des Doors, la chanson passant par des changements constants de rythme et de mélodie.
Une fois de plus, le travail de la lead guitare est superbe, même si elle est remisée au loin dans un seul canal ne laissant que la batterie dans l'autre! Alors qu'il semble un peu décousu, il y a un attrait certain sur la façon dont les éléments constitutifs forment l'ensemble.
La plus longue chanson s"appelle "Colour Questions" et elle dure environ douze minutes.
Ce monstrueux morceau démarre à une vitesse fulgurante, sonnant comme une prise alternée de l'interprétation de "Sabre Dance" de Love Sculpture.
Thomas arrive alors pour mettre un peu d'ordre dans le chant, mais même celui-ci est moins bien structuré que sur les chansons courtes.
Les couplets alternent avec des parties de guitare sauvage qui une fois de plus remettent en question la séparation crée pour une stéréo maximum, tandis qu'un bon vieux mellotron dérive ça et là.
Le dernier morceau est en fait une combinaison de deux chansons plus courtes pour en former une de huit minutes: "You'll never know me / Release" est un morceau plus orthodoxe, mais qui comporte un peu de délicieux passages au piano.
Quoi qu'il en soit, la musicalité est encore d'un niveau élevé.
Enorme travail de basse, remarquable sur "November" par exemple et David Thomas possède une voix expressive.
L'album "Rebirth" est bien accueilli par la critique, mais la consécration tarde encore à venir...