J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Blues traditionnel ou blues blanc, jazz, soul, funk, c'est ici.
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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 16 sept. 2022 10:51

Une petite remontée des Pyramides...
Douglas a écrit :
mer. 16 sept. 2020 06:02

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Idris Ackamoor est un des fondateurs du groupe « The pyramids » qui eut son heure de gloire entre 73 et 76. Après « We Be All Africans » et « An Angel Fell » il poursuit son retour chez « Strut Records », malgré ses soixante-dix printemps. Il faut l’en féliciter. « Shaman ! » est donc le troisième album qu’il enregistre en quatre années et c’est l’artiste japonais Tokio Aoyama qui signe la peinture dont est issue la très belle pochette.

Un beau double-album avec, à l’intérieur, un bon de téléchargement, c’est à signaler car c’est très pratique, un peu comme si vous pouviez écouter le vinyle en voiture, un truc à généraliser. Chaque face est composée par un acte, la durée est correcte, pas comme ces doubles LP qui contiennent quatre faces de treize minutes… On regrettera le pressage un peu cheap et le trou central du second vinyle au diamètre mal dimensionné.

Ici souffle l’esprit de Pharoah Sanders, l’influence est prégnante, Idris est clairement un enfant de ce que l’on a appelé le « spiritual jazz », les codes sont là, d’où une impression de déjà entendu qui n’enlève pas le plaisir de l’écoute, c’est à noter. Quelques beaux solos du ténor ou de l’alto tonifient l’album, il faut noter également le retour d’un « fondateur », Dr Margaux Simmons à la flûte qui offre une nouvelle palette de couleurs au groupe, qui possédait déjà le magnifique son du violon de Sandra Poindexter. La rythmique est également de feu, tout est bien en place.

La basse électrique de Ruben Ramos est un axe fondamental dans le « son » du groupe qui groove souvent de façon répétitive, avec également des riffs de guitares, ainsi se révèle l’autre influence majeure du groupe, celle du Miles période « électrique », cet aspect « funky » est la seconde jambe sur laquelle repose le style de ce groupe, bien armé pour affronter les lois du marché.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 17 sept. 2022 05:12

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Minoru Muraoka – Bamboo (1970)

Voici un album dont je possède une réédition en LP de deux mille dix-neuf, depuis il y en a eu deux autres, en deux mille vingt et un. Il y en a eu une autre également en deux mille quatorze, chez Superfly Records dont le prix semble exagérément élevé, mais ils font un bon travail de réédition avec de superbes pochettes. Je vous en parle car ce sont eux également qui tiennent la boutique du même nom sur Paris, ils ont également un site et vendent par correspondance. J’y ai acheté pas mal d’albums mais je me suis arrêté le jour où ils ont voulu me fourguer la réédition d’un Blue Note pour un original.

Retournons à nos moutons, voici un album plutôt mainstream, il suffit de lire la liste des morceaux pour le comprendre très rapidement, « Take Five » et « The House Of The Rising Sun » pour ouvrir les faces, deux indices qui ne mentent pas, pour autant rien ne vaut une écoute pour se construire sa propre opinion.

Le parti pris ici est d’utiliser des instruments traditionnels japonais pour interpréter des airs de jazz ou pop, issus de la tradition étasunienne ou britannique. Ainsi on côtoie Minoru Muraoka qui joue du Shakuhachi, une flûte japonaise d’origine chinoise, Kimiko Yamanouchi qui joue du koto, Masako Hirayama qui joue du biwa, une sorte de luth à manche court dérivé d’un instrument chinois, Jun Suzuki de la basse, Hiromitsu Katada et Kisaku Katada sont percussionnistes. Ces renseignements ne sont pas tous fournis sur l’album qui donne les indications bien souvent uniquement en japonais.

Ajoutons quelques tubes pop qui sont repris ici, le quatrième et dernier titre de la face A est une reprise de « And I Love Her » signée Lennon, McCartney. La seconde pièce de la face B « Do You Know The way To San Jose » en est une autre de Burt Bacharach, « Call Me » est de Tony Hatch et « Scarborouge Fair » de Simon and Garfunkel.

Six titres sur neuf proviennent donc du répertoire mainstream, ce n’est donc pas avec cet album que nous entrerons davantage dans la culture japonaise, si ce n’est parce qu’elle laisse à montrer ici, c’est-à-dire des sonorités instrumentales qui peuvent sembler exotiques, et encore.

L’objectif est sans doute de vendre, pour autant les interprétations sont correctes jusque dans les détails, elles ne s’échappent pas vraiment du cadre des interprétations originales, mais sont réarrangées avec goût et c’est plutôt réussi pour un résultat extrêmement consensuel.

Un témoignage souvent oublié de l’influence mondiale de la musique populaire américaine, jusqu’en extrême orient.

Take Five


The House of the Rising Sun


And I Love Her


Soul Bamboo
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 18 sept. 2022 04:35

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James Blood Ulmer – Free Lancing (1981)

James Blood Ulmer est un musicien qui m’a toujours intéressé, malgré son parcours souvent en zig-zag, qui ne se campe pas dans une seule case. Même parfois sur un même album il explore différents genres, comme ici où il joue avec trois formations un peu différentes. Pourtant il possède une très forte personnalité musicale qui en impose et suffit à faire le lien.

C’est ici son troisième album en leader, on y entend encore la grande influence de celui qu’il a rencontré au début des années soixante-dix, Ornette Coleman lui-même, qui joua en tant que sideman sur le premier album de James Blood Ulmer, « Tales Of Captain Black », un véritable hommage et une marque d’amitié.

James joue quelques pièces en trio, quatre exactement, il joue de la guitare et chante sans doute également mais ça ne figure pas sur la pochette, Amin Ali est à la basse et Calvin Weston à la batterie. Que dire ? Ces pièces en trio, disséminées sur le disque sont justes magnifiques, très funky comme tout l’album, pleine d’une énergie rock et parfois blues, James est un prodige de la guitare qui s’implique à plein sur son instrument, souvent énergique, époustouflant, il dépote comme il faut et se montre un digne héritier de Sonny Sharrock.

Sur la seconde formation s’ajoutent Ronnie Drayton à la seconde guitare, ainsi qu’un chœur à trois voix féminines, les trois titres interprétés sont extrêmement funky, soul et s’inscrivent dans l’héritage « Motown » de la musique noire, bon, tout en gardant les spécificités colemaniennes déjà évoquées.

La troisième formation est ouvertement jazz puisque viennent s’ajouter David Murray au sax ténor, Oliver Lake à l’alto et Olu Dara à la trompette, excusez du peu ! A nouveau trois titres de folie avec un David Murray excellent qui dialogue savamment avec James, ces pièces sont justes extraordinaires, pleine de gaz et de pétrole, de l’énergie à tous les étages !

Je suis loin de connaître l’entièreté du parcours de James Blood Ulmer mais il ne m’a jamais déçu. J’ai visionné plusieurs fois, il y a quelques années sur une chaîne musicale, un film où il jouait en solo dans une chapelle, c’était tout simplement hors norme, mais je ne sais pas s’il existe un Dvd ou un Cd qui aurait conservé le précieux témoignage…

James Blood Ulmer - Free Lancing - 01 Timeless


James Blood Ulmer - Free Lancing - 07 Free Lancing


Pleasure Control


High Time
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 18 sept. 2022 20:41

Un autre bon album de la part du guitariste !
Douglas a écrit :
ven. 4 févr. 2022 04:08
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James Blood Ulmer ‎– Plays The Music Of Ornette Coleman : Music Speaks Louder Than Words

Voici James « Blood » Ulmer sur le label japonais DIW le temps d’un album : « Plays The Music Of Ornette Coleman : Music Speaks Louder Than Words ». On connaît le rapport qu’il existe entre Ulmer et Ornette Coleman, c’est à l’intérieur de la formation du saxophoniste que le guitariste s’est fait connaître, alors ce « tribute » n’a en soi rien d’étonnant.

Il est même souvent exceptionnel, James Blood Ulmer est un guitariste ébouriffant, qui surprend et subjugue l’auditeur au coin d’un concert par exemple. Je me souviens d’un live sur mezzo où il jouait en solo dans une église, un moment rare et fort encore vif dans mon esprit. Il y a également la riche et abondante production discographique dont je ne connais que quelques faces, car, pour tout dire, il existe plusieurs James Blood Ulmer…

Le (petit) problème avec cet album c’est qu’il fait côtoyer les deux faces de ce musicien prolifique sur cette même galette réunissant des styles très différents. Il y a la partie « Ornette » absolument extraordinaire qui offre la meilleure face du guitariste virtuose, adepte de l’harmolodie.

La version de « Lonely Woman » qui ouvre l’album est vraiment parfaite, bien soutenu par Calvin « Hassén Truth » Jones à la basse et Rashied Ali à la batterie. Se succèdent « Elizabeth », « Sphinx », « Cherry Cherry », « Street News » et une très belle version de « Skies Of America » qui auraient suffi à faire de cet album un des plus précieux du guitariste.

Mais Ulmer a joint trois titres de sa composition éparpillés dans l’album qui jouent sur des ressorts très différents, plutôt blues ou Rhythm and blues, « Dance In The Dark », « I Can’t Take it Anymore » et « Rap Man », non pas qu’ils soient mauvais en soi, mais ils brisent le voyage et cassent la magie d’ensemble. D’ailleurs ils proviennent d’une session différente avec Amin Ali à la basse (le fils de Rashied) et Aubrey Dale à la batterie.

Voilà, James « Blood » Ulmer est un musicien qui embrasse la musique noire dans son ensemble, et il n’y a rien à redire, mais parfois, quand s’entrechoquent des concepts au cousinage éloigné, ça ne fonctionne pas forcément, comme ici. Ceci dit les plages avec Ornette sont si belles qu’il n’y a aucune raison de se priver de cet album au son magnifique, dans sa chouette livrée japonaise.

James Blood Ulmer - Lonely Woman
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 19 sept. 2022 04:51

Un petit rappel encore...
Douglas a écrit :
dim. 16 mai 2021 15:05
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Music Revelation Ensemble ‎– No Wave

Voici l’une des formations les plus innovantes formée par le guitariste James « Blood » Ulmer. Au sortir de quelques années aux côtés d’Ornette Coleman pendant lesquelles il a étudié les conceptions innovantes du théoricien du jazz, et particulièrement pour tout ce qui touche à l’harmolodie, qui vise à une sorte d’union entre la mélodie et l’harmonie.

A l’écoute de cet album et également de ceux sortis par Ornette dans la même période, nul doute qu’il y a une parenté et même une communion de style. James « Blood » Ulmer pousse même le bouchon jusqu’à appeler cet album « No Wave » en référence au mouvement punk. Pourquoi pas ? sa musique est si singulière et novatrice qu’elle brise bien des chaînes.

Voici les membres du « Music Revelation Ensemble » tel qu’il est apparu sur cet album, le premier de cette formation, sorti en 1980. James Blood Ulmer est à la guitare, David Murray au saxophone ténor, Amin Ali, fils de Rashied Ali, à la basse électrique et Ronald Shannon Jackson à la batterie et aux percussions.

Par son originalité qui navigue entre jazz, rock et funk cet album a parfaitement sa place à l’intérieur du FJMt°, Philippe Robert y voit même une union entre jazz et No wave, ce qui, de mon point de vue, est un peu osé, mais c’est bien d’oser !

Cet album est vraiment très audacieux, très free, en fait et avant tout, par les mélanges qu’il risque, entre free-rock et free-funk, la liberté d'abord, servie par la dextérité monstre des musiciens, accrochant la musique populaire à celle savante, née du labo de recherche d’Ornette Coleman.

Music Revelation Ensemble - Big Tree


Music Revelation Ensemble - Baby Talk


Music Revelation Ensemble "Sound Check" from 'No Wave'


Time Table
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 19 sept. 2022 04:58

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Kaja Draksler, Terrie Ex – The Swim (2020)

Kaja Draksler est une pianiste slovène également compositrice et improvisatrice. Basée en Hollande elle fréquente des musiciens de free jazz comme Susana Santos Silva et les musiciens de la scène d’Amsterdam. Terrie Ex fait partie également de cette scène si dynamique, il possède une vingtaine d’enregistrements où il apparaît en tant que leader, c’est un guitariste free qui côtoie Han Bennink, Paal Nilssen-Love ou Ab Baars.

Sur cet album ce sont deux personnalités qui se rencontrent et, d’après les notes de pochette, pour ceux qui les connaissent, ce sont des personnes apparemment très différentes, et la rencontre promet quelques points d’interrogations, pourtant, moi qui ai déjà écouté plusieurs fois cet album, je n’ai vu que de la complicité, avec une sensation de plaisir partagé.

Kaja ne joue pas que du piano, il est spécifié qu’elle joue également avec des « jouets », sans doute les utilise -t- elle dans le ventre du piano, ce dernier est à queue et s’ouvre largement devant elle, s’offrant aux manipulations les plus surprenantes et indiscrètes. L’auditeur est le témoin muet de cette recherche au beau milieu des entrailles…

Terrie semble plus académique, mais s’il ne joue pas, il est artisan et possède à sa disposition toute une panoplie d’outils, propice elle aussi à la dissection et à l’élaboration de nouveaux sons. Car le jeu se joue à deux dans la recherche commune d’un dialogue fécond, sans les mots, mais avec les objets et leurs instruments respectifs dont ils font un usage souvent étonnant.

Pourtant c’est beau, un peu comme si la rencontre s’opérait à une autre altitude, là où les deux ont créé des ponts qui pouvaient les emmener là où la musique se fait, comme d’ans un cocon-nuage où la communication s’échappe de l’habituel, là où les jouets et les outils suffisent, pour peu que chacun y emmène son instrument. Même que pour le piano c’est duraille…

Deux pièces en fait ici, « Strel » qui s’étale sur la première face et une partie de la seconde, et « Butterfly » sur la seconde partie de la face deux.

C’est donc une partie à quatre avec Kaja, des jouets, Terrie et des outils, après c’est une histoire de connections qui se joue devant les spectateurs qui sont là et écoutent, attentifs à cette rencontre.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 20 sept. 2022 02:41

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Massacre – Killing Time (1981)

Avec la formation « Massacre » on va quitter un peu les territoires jazz, mais on reste dans le cadre des musiques improvisées, bien que l’on se rende compte que, pour ce premier album de la formation, l’improvisation collective n’est pas généralisée, mais une option parmi d’autres. Massacre est un trio formé par le guitariste Fred Frith, il intervient également vocalement, mais aussi à l’aide du clavier Casio et même à l’électro, Bill Laswell est à la basse, quatre et six cordes, et Fred Maher à la batterie et aux percussions.

Je n’ai pas l’original, alors je vous parle à partir de la version augmentée de deux mille cinq avec cinq titres live supplémentaires. Il est également précisé qu’il est présenté dans l’enregistrement original, à la bonne vitesse de lecture et sans ajout de réverbération. Ne connaissant pas la référence de départ ça ne change pas grand-chose à mon écoute.

Fred Frith c’est l’un des meilleurs, mon admiration est sans borne, il y a ce film également, si vous tombez dessus, « Step Across The Border » où l'on voit la dimension du personnage. Mais déjà ici, à l’écoute, il y en a assez pour se faire une idée. On glisse entre impros et titres composés ou travaillés, avec grille et repères, mais la créativité est continuelle, ça ne s’arrête jamais, c’est une nourriture divine qui ne cesse de s’écouler.

Parfois je songe au Père Ubu qui est passé avant, ou à l'album « No new York », mais c’est encore plus fou à vrai dire, et ne tolère aucune catégorie. La suite « Corridor/Lost Causes/Not The Person We Know » est magnifique, la batterie est assez rock, très technique également, présente, elle se métamorphose sans cesse pour suivre les chemins anguleux de la musique, Bill Laswell est énorme à la basse, grand créatif également, une casquette de plus…

Les titres supplémentaires se tiennent pour la plupart à la fin du volume, mais deux sont intégrés dans le fil de l’album original, ce sont de courtes pièces sans doute mises de côté par manque de place. Ça représente au total un peu plus d’un quart d’heure de musique en huit étapes, dont le titre « F.B.I. » qui termine l’album sur une pointe décalée. On ne s’en plaint pas, ça remplit le sentiment de complétude, mais ceux qui ont l’original ne sont floués en rien, car tout se tient très bien.

Enorme !

Massacre - Killing Time [full album] - (version augmentée)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » mar. 20 sept. 2022 04:12

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Le Vol 7 des Bootleg Series de Miles. Pas la période que je prefere de lui. Le CD 3 qui est Live est plus unteressant je trouve. Par contre contrairement au 6 autres volumes je trovue qu'il se sont pas foulés sur le packaging, les Cd dans 3 pochettes différentes glissé et un livre glissé dans un fourreau, je trovue ça moins sympa que la grosse boite qui se dépliait, pares ca prend moins de place :hehe:

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 20 sept. 2022 04:42

nunu a écrit :
mar. 20 sept. 2022 04:12
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Le Vol 7 des Bootleg Series de Miles. Pas la période que je prefere de lui. Le CD 3 qui est Live est plus unteressant je trouve. Par contre contrairement au 6 autres volumes je trovue qu'il se sont pas foulés sur le packaging, les Cd dans 3 pochettes différentes glissé et un livre glissé dans un fourreau, je trovue ça moins sympa que la grosse boite qui se dépliait, pares ca prend moins de place :hehe:
Pareil, cette période n'est pas la meilleure de Miles, du coup je me suis concentré sur le double vinyle qui attend depuis une semaine, je ne l'ai donc pas encore écouté, il ne contient qu'une partie du vol.7 des bootlegs, une sorte de best of soi-disant, mais c'est à voir tout ça, j'attends des retours...

Même si la période n'est pas très faste, restent les solos qui peuvent peut-être enthousiasmer, Miles est hors pair dans l'exercice... particulièrement en live !
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 21 sept. 2022 04:56

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Massacre – Funny Valentine (1998)

Dix-huit années après la déflagration du premier album voilà que sort le second projet de la formation sur le label Tzadik, c’est sûr John Zorn a le nez fin et il ne peut qu’accepter d’enregistrer de tels phénomènes. Dans le petit texte de présentation sur le « obi » il est écrit : « Un document important de rock improvisé, ici à son meilleur » ! Il est paru dans la « Key Series », celle réservée aux albums importants de la scène de l’avant-garde musicale.

Un changement cependant, le batteur Fred Maher a laissé la place au britannique Charles Hayward, on retrouve évidemment Fred Frith à la guitare et Bill Laswell à la basse. Le son de ce dernier est énorme et les deux premières pièces de l’album paraîtront presque ordinaires pour ceux qui gardent à l’oreille la trajectoire révolutionnaire du premier album.

Certes, l’entrée en matière peut sembler conventionnelle, bien que parfaitement réussie, on remarque également que la durée des titres est assez différente du premier album, qui avançait à coup de petites pièces nerveuses, étonnantes et bien enquillées. "Down To Five A Day" est déjà en tension, mais il faut attendre la troisième pièce pour partir vraiment à l’aventure, « Lizard-Skin Junk-Mail » est improvisée autour de la basse de Bill qui développe un groove répétitif qu’épouse Charles Hayward tandis que Fred Frith tourne autour de la basse de façon tortueuse en multipliant les effets, tel un shaman qui jette ses sorts.

« Ladder » s’exprime aussi dans la durée, plus de onze minutes de créativité pure, le groove est toujours là, et c’est à nouveau Fred qui balance les flèches, grince et couine. Charles Hayward est précieux, quand il suit un chemin, il sait déjà qu’il faudra en changer, chacun possède le pouvoir de choisir une direction nouvelle qui réoriente l’ensemble du trio, la pièce se transforme petit à petit vers quelque chose d’atmosphérique, bien qu’elle connaisse une conclusion bien carrée par la grâce dudit Charles.

La route de l’album est ainsi balisée, des références rythmiques rock très marquées, qui font place à une musique plus aérienne et vaporeuse, on conserve ici ou là, l’idée des changements de direction inopinés, en ce sens on peut parler de musique angulaire, bien que la longueur des pièces se prête moins à cet effet que sur « Killing Time ».

Et Fred Frith, le magicien de la guitare et de la musique RIO avance tel un sorcier, toujours surprenant et tellement juste qu’il tient tout cette architecture au bout de sa guitare, chacun est un pilier ici, qui avance avec les deux autres et dépend de chacun d’eux, à tout moment capable d’indiquer un tournant ou un changement de direction. On remarque le très énergique « Well-dressed Ripping Up Wood » et la dernière pièce « Further Conversations With White Arc » enluminée par la guitare de Frith.

Au titre de l’anecdote la couverture est signée de l’artiste Suisse Adolf Wölfli, disparu pendant la première moitié du siècle dernier, qui a connu une vie assez étonnante.

Sans doute un peu moins fou que le précédent album, mais un retour tout de même puissant et passionnant !

Massacre — Down to Five a Day
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 22 sept. 2022 04:11

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Massacre – Meltdown (2001)

Et voici le troisième volume des aventures du power trio le plus étonnant de la planète. Cette fois-ci l’aventure est live, un enregistrement effectué le dix-sept juin deux mille un à l'occasion du « Robert Wyatt¹s Meltdown Festival » au « Queen Elizabeth Hall » de Londres. Une heure et sept minutes d’une musique électrique, intense et essentiellement improvisée.

La première suite comprend trois pièces enchaînées, « Up For It », « Song For Che » de Charlie Haden et du Liberation Music Orchestra et « Closing Circles And Loose End » pour finir. C’est énorme, le son est imprégné d’une puissante énergie rock qui ne s’éteint pas, ni ne marque de signe de faiblesse, jusqu’à l’extinction du titre, les dés sont jetés, ça va saigner !

Le titre « Hover » et ses trois minutes fait avancer la machine, c’est lourd, épais, ça claque fort avec du volume et de la grandiloquence. Le sorcier Fred Frith tourbillonne autour de cette grosse machine rythmique propulsée par Charles Hayward et Bill Laswell. Trois minutes on a dit et hop !

C’est l’heure de « For Good And Scatter », Bill range ses lignes de basse funky le temps d’une introduction et avance presque sautillant comme un lutin sortant du bois, Hayward donne l’impulsion en tapant les cymbales, bien enveloppé par le son de la guitare qui s’entortille autour de lui. Nouveau changement et dialogue entre les deux grattes qui échangent, Bill va trouver un truc bien rond qui gronde et les deux autres s’activent encore. La pièce avance toute seule comme une énorme bête avec une tête qui mue à grande vitesse.

Arrive enfin la Grosse Bertha, « Figure Out » et ses vingt-cinq minutes d’impros rock qui annoncent une énorme déflagration. Ça démarre rapidement, les trois sont au taquet et balancent du gros, du lourd ! Une petite pointe acérée se greffe dans les aigus, alors que le son devient énorme, quasi métalleux et indus, ça vrombit et tout devient d’un seul coup torride…

Première accalmie et nouveau départ plus cool, mais Charles Hayward relance la machine, du lourd et du binaire, Bill se greffe, mais avec de l’esprit, pas trop lourd, en tout cas pas tout de suite. Fred est toujours dans l’éther, il s’efface un peu et tente quelques attaques sournoises et diaboliques, dans ce contexte, ça veut dire chouettes et agréables à l’oreille…

Par une sorte de tour, de force ou de farce, la musique tout à coup s’élastifie et l’envie vient de taper du pied et pas seulement de tourner sa tête dans le vide, en agitant ce qui reste de cheveux de façon circulaire. Ce diable de Bill a manœuvré dans l’ombre et tout repart… Du coup Fred larsen un peu, histoire d’en rajouter une pincée, ça a dû guincher, ce soir-là, au « Queen Elizabeth Hall » !

Quoiqu’il en soit « The Empire Strikes Back », deux minutes suffisent et la Grosse Bertha est défaite, quel massacre, les bruits de la foule ont suffi et la masse a fait place. La dernière pièce arrive, « Over » et une certaine image du jazz refait surface pour cette pièce vive et dynamique.

Un excellent album au sommet de quelque chose, c’est sûr !

Malheureusement on est chez Tzadik, et les extraits sur le tube, ils les chassent, du coup il faudra faire sans... Je vous propose donc un concert de l'année 2000 en Pologne, un peu avant la sortie de Meltdown.

Massacre (Fred Frith, Bill Laswell, Charles Hayward) - Warsaw Summer Jazz Days, Poland, 2000
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 23 sept. 2022 02:20

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Massacre – Lonely Heart (2007)

Retour de « Massacre » avec un enregistrement de deux mille trois, ceux du vingt-cinq janvier proviennent du festival « Sons d’Hiver » à Paris, et ceux du vingt-six juin, du festival « Roskilde » au Danemark, en première partie de Metallica, où dix mille fans de métal ont fait un triomphe au Power Trio, décidément de plus en plus jeune.

Les musiciens sont les mêmes, et les principes non plus n’ont pas changé, les improvisations restent le moteur principal de la formation et les morceaux s’étendent autant que nécessaire. Deux d’entre eux frôlent les vingt minutes, comme « Send » qui ouvre l’album et s’agrège à « Step » qui suit, sans qu’on ne s’en rende vraiment compte.

Du coup l’album est vraiment très bon, c’est avec celui-ci que j’ai découvert ce groupe, en fouillant d’un peu près la discographie de Fred Frith, je le considérais alors comme un de ses tout meilleurs albums, qui plus est très accessible et très rock, un véritable coup de foudre alors. C’est à partir de lui que j’ai découvert la disco du groupe à rebours, ce qui d’ailleurs se fait très bien, aucune étape ne nécessite un préalable avant d’être écouté, même si le premier est un peu à part, mais c’est un diamant brut.

Je me dis que les deux premiers titres sont ceux de Paris et les trois autres du Roskilde Festival, mais c’est une simple hypothèse sans aucun fondement, sinon la présence d’applaudissements à un certain moment. « In » pourrait être envisagé comme une sorte de prélude à « Gracias A La Vida » qui avance tranquillement avec des références au blues et au jazz, puis s’en vont et disparaissent dans un magma rock assez « hard », avec cette grosse basse qui gronde, cette guitare ciselée et coupante, toujours à l’affût, flirtant avec la magie Hendrixienne, toujours en quête et jamais à court d’idée, évoluant sans cesse…

Hayward à ce jeu est une sorte de rock, il joue souvent de façon répétitive, martelant le tempo avec obstination. Ce trio est tout simplement fantastique et ce « Gracias A La Vida » est une pure merveille. J’imagine que ces fans de Metallica, après qu’ils aient entendu ce groupe en se disant, « Ouais ! Metallica c’était top mais ce groupe, avant, oui… Massacre ! C’était pas mal non plus ! »

L’album s’achève avec « Return », avec des effets qui donnent l’impression d’écouter des bandes à l’envers, la pièce avance lentement avec la basse de Bill qui sonne le retour à l’hypnose et ce mélodica à l’arrière qui est joué par Hayward…

Il paraît qu’ils ont eu une fantastique ovation avant de se retirer, c’est bien normal en fait, elles sont étranges ces musiques improvisées, volées au temps qui passe grâce à nos magnétophones, mais qui ne sont pas faites pour être transmises, ou durer, juste à saisir, au moment où elles se jouent.

Pour les extraits c'est toujours le même problème, il n'y en a pas, mais voici une vidéo assez récente, deux mille quinze c'est à dire douze après "Lonely Heart", qui nous montre que la formation tournait encore et survivait au temps qui passe...

MASSACRE à Sons d'Hiver 2015
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 23 sept. 2022 11:24

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Virgil Moorefield – The Temperature In Hell Is Over Three Thousand Degrees (1997)

A peine croyable, celui-ci attend dans une pile, et il y en a d’autres en-dessous, depuis plus de deux ans, date de rentrée observée. Je me dis qu’il est nécessaire de faire quelque chose et de mieux gérer le stock, il faut dire qu’il y a plus d’entrées que de sorties, ce qui est tout de même plutôt bon signe ! Voilà que je parle comme un gars de l’import-export, mon cas s’aggrave.

Pourtant l’album est bon, c’est un Tzadik, donc pour les extraits « Tintin » ! Ça devrait se confirmer lors de mise en ligne. Ce gars n’est pas ordinaire, il a joué du rock avec le groupe Swans, la formation Damage, Elliott Sharp et l’incontournable Bill Laswell que l’on retrouve un peu partout. Mais ici c’est tout autre chose, oui vraiment, une autre musique.

Musique écrite, mais aussi improvisée, de chambre, oui mais avec synthé et saxos, on pourrait parfois se penser face à des pièces de musique contemporaine, mais ça ne va pas non plus. La musique est plutôt chaude, vive, exquise, parfois même bouillonnante, elle parle avec ses tripes et fait plaisir à l’écoute, plutôt séduisante. Il faut dire que Virgil, quand il se consacrait totalement au rock était batteur et que les rythmes, il connaît !

Alors il écrit et il compose, il faut dire qu’il a rencontré la musique microtonale et qu’il a flashé sur ce truc, c’est une musique non occidentale dont certaines notes sonneraient fausses à nos oreilles d’occidentaux, pour ceux qui en possèdent de correctement éduquées, ce qui n’est pas mon cas. Ces notes on les retrouve dans le raï, la musique hindoue, africaine ou dans le jazz qui déraille. Il y a un violon ici, il est joué par Dan Auerbach sur la seconde pièce et par Tom Chiu sur les autres, et souvent il se laisse aspirer par la musique microtonale…

Bon tout ça c’est pour faire savant, mais on s’en tape un peu. Alors qu’il se baladait dans le Downtown Manhattan, comme on dit, ne voilà-t-il pas qu’il voit sur les murs, autour des lampadaires, des pliants religieux sur lesquels est écrit : « The Temperature in Hell is Over Three Thousand Degrees », ça y est, il tenait le titre de son œuvre ! L’album a été enregistré en public au « Taplin Auditorium » à Princeton NJ, fin janvier et début juin quatre-vingt-dix-sept.

Trois pièces ici, la troisième est une longue suite de plus de trente minutes, découpées en quatre parties. Je ne vous fais pas la liste des musiciens mais plutôt celle des instruments, ici c’est suffisamment parlant : violon, violoncelle, guitares fretless, guitare à archet, sax baryton, clarinette et divers synthés. La musique ainsi jouée balance donc entre musique non occidentale, improvisations, du minimalisme également, ce mélange crée un univers très vivant, souvent étonnant et surtout toujours créatif.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 24 sept. 2022 03:21

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Kidd Jordan, Hamid Drake, William Parker – Palm Of Soul (2006)

On se souvient peut-être de l’album de Fred Anderson, le très excellent « 21st Century Chase » où brillait déjà Kidd Jordan avec son saxophone ténor, et bien, il officie encore sur cet album, à nouveau en excellente compagnie, Hamid Drake et William Parker, excusez du peu !

Les années passent et l’actualité avec, mais un événement avait fait du bruit à l’époque, le passage de l’ouragan Katrina sur La Nouvelle-Orléans qui avait tout dévasté, je vous en parle car nous sommes trois semaines après ce déluge, qui vit la propre maison de Kidd Jordan complètement détruite.

Je ne sais si ce sont ces faits qui imprègnent son jeu d’une telle douleur, mais dès la courte pièce d’ouverture et, davantage encore, sur « Forever » la seconde pièce, il nous arrache le cœur, l’album pleure et secoue. Il faut dire qu’ils s’y mettent bientôt à trois et la pièce suivante « Living Peace », démarrée sur un autre pied, s’achève, elle aussi, dans les gémissements et les plaintes.

Pourtant cet album est rempli d’une grande beauté, mais il trimbale une forte dose de tristesse, de mélancolie, comme un truc qui colle aux chaussures dont on ne peut se débarrasser. « Unit Call » qui suit est une longue litanie chantée par Hamid Drake qui nous envoie des échos orientaux, plaintifs, comme un blues de là-bas, et Kidd Jordan qui improvise à l’avant comme un beau diable, avec l’état d’esprit qu’on connaît, ce morceau est juste sublime !

Je vous promets, à l’écoute il faut vraiment se contenir, les larmes c’est communicatif et une douleur est vite partagée si on ne fait pas gaffe ! Le court morceau suivant, « So Often », deux minutes et des poussières semble se présenter comme un bref passage, un couloir, que les cordes du guimbri illuminent, voici un peu d’Afrique qui arrive…

Arrive « Resolution », le trio est focalisé sur la même onde, à nouveau la grande claque, celui-ci est une pure merveille, je ne sais plus que dire, les percus de Drake, la basse de Parker, les impros de Kidd tout est à l’unisson, dirigé vers le même but, ça craque de partout, à tel point que le morceau s’achève par la répétition de la même note, comme si tout avait été dit et que la seule issue se trouvait dans cet écho…

« Last Of The Chicken Wings », quel titre pour finir…

Bon, sans doute qu’il n’est pas neuf, seize années, mais quel album, en ce moment j’écoute du lourd, mais là ça dépasse tout, c’est vraiment le genre de truc que l’on recommande à son meilleur ami si on en a un, ou à son frère, sa sœur ou son épouse, à ceux qu’on aime, quoi…

« Quel Bazar ! » comme disait l’autre.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » sam. 24 sept. 2022 12:36

bcp de très bon trucs ces deux dernières pages (Massacre, Pyramids, Bamboo) :chapozzz:



du neuf chez les finnois


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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » sam. 24 sept. 2022 16:04

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Je crois que ca s'imposait. RIP :chapozzz:

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » sam. 24 sept. 2022 16:29

Je venais d'apprendre : :pleur2: chapozzz:

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 25 sept. 2022 02:32

Bye Pharoah !



J'avais passé une partie de l'été à le réécouter:

http://www.rock6070.com/forum/viewtopic ... start=2280
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 25 sept. 2022 02:46

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Kali. Z. Fasteau – Making Waves (2004)

Voici à nouveau Kali Fasteau pour un enregistrement qui est sorti en deux mille quatre. On retrouve également notre saxophoniste ténor du moment, c’est-à-dire Kidd Jordan toujours en forme, Bobby Few est au piano et Sirone à la basse. Ce quartet ne manque pas de qualités, il nous propose de fabriquer des vagues, alors écoutons ce qu’il a à nous proposer…

On connaît déjà Kali Fasteau et sa façon de travailler, on n’est donc pas surpris de se retrouver face à de courtes pièces, quinze ici qui se succèdent avec un personnel qui varie souvent, des duos essentiellement. Ainsi les deux premières pièces sont-elles des rencontres entre Kali au synthé et Kidd Jordan au saxo.

Pour la troisième, « Ocean Moonrise » kali joue du saxo soprano et Bobby Few est au piano, chouette morceau! Ça continue dans le beau avec Kali à la batterie et Kidd Jordan au ténor qui tient la pièce presque à lui seul, dans un souffle free, il est époustouflant et « High Seas » est sauvé, alors que kali s’éclate avec ses baguettes.

Le morceau suivant est à nouveau un duo synthé et sax ténor, il faut dire que Kidd est énormément sollicité sur cet album qu’il prend assez souvent en main, « Wind Caresses Water » suggère du souffle, de la tendresse et des vaguelettes qui se forment, à ce jeu le synthé est à son aise pour évoquer cette scène.

Retour de Bobby Few au piano, dialoguant avec kali au violoncelle, l’ambiance est ombrageuse, l’eau tombe, et bouillonne dans ces « Cascades ». Les vignettes se suivent ainsi, dessinant des cartes postales, Kali chante sur « Dolphin Love », Kidd lui donne la réplique au saxo, et s’entendent enfin les chants des sirènes. La formation en quartet, avec Sirone notamment n’arrive qu’au douzième rang, il faut dire qu’il faut faire nombre face aux « Many Rivers » qui se présentent.

Cet album est plein de créativité, d’improvisations remarquables, d’une grande liberté jamais freinée, c’est là sa force, entre compagnonnage à deux où souvent Kidd est monstrueux et parfois fragile, tandis que Bobby se révèle également énorme, les connections sont naturelles et la mise en place semble facile et évidente. Un bel album de communication et d’échange qui plaira aux amateurs du saxophoniste, du pianiste et de la compositrice. Léger bémol concernant la prise de son, trop éloignée.

Ocean Moonrise


Wind Caresses Water


Dolphin Love


High Seas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 26 sept. 2022 02:58

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Matthew Shipp – Harmony And Abyss (2004)

Pa si connu que ça, Matthew Shipp est pourtant un musicien passionnant, cet album en est un parfait témoignage. Très bien accompagné, il nous offre des titres de sa composition tournés vers une certaine modernité. Il joue bien sûr du piano mais aussi du synthé, le grand William Parker est à la basse et Gerald Cleaver à la batterie. L’élément surprise est la présence de Flam à la programmation (batterie et synthe) mais aussi au découpage et au collage, son rôle est important dans le rendu final de l’album. C'est sûr il faudra distribuer les rôles et organiser tout ça.

Il y a cependant une contrepartie à ce travail préparatoire, car cet aspect renforce l’importance de l’écriture et atténue le rôle de l’improvisation, mais seule l’écoute de l’élément fini pourra donner un verdict. Gageons cependant qu’avec la grande qualité des musiciens présents, il n’y a guère à s’inquiéter, d’ailleurs, afin d’éviter un éventuel et inutile suspens, je dois dire que cet album a parfaitement rempli ses objectifs et qu’il reste en haut de la pile depuis quelques temps déjà.

Dès « ion » la première pièce, je suis embarqué, un peu plus de trois minutes autour d’un joli thème avec Flam qui décore merveilleusement la pièce, c’est un départ magnifique qui se poursuit avec le très beau « new ID » et sa façon de s’interroger, c’est vraiment superbe. L’enchaînement de la troisième pièce «3 in 1 » est tout aussi accompli, difficile de ne pas être sous le charme.

On pourra peut-être critiquer en prétendant qu’il y a là une certaine facilité, pourtant la seule facilité que je vois se glisse dans le talent de l’immense Shipp pour créer des petits univers miraculeux, emplis de grâce et de beauté, ce qui, assurément, n’est pas chose facile. (Je polémique avec moi-même, de cette façon je suis sûr de prendre le dessus).

« virgin complex » continue dans cette même direction un peu hybride entre musique acoustique et électro, thèmes habiles et constructions sonores abouties. Ainsi l’album se poursuit en créant des petits univers où chacun met le meilleur de lui-même, on se souvient de Monk, de l’élévation de fragiles châteaux de cartes à l’équilibre qui oscille entre sûr et incertain.

Mais la basse de Parker est solide et suffit à tout faire tenir, même les architectures répétitives et autocentrées tiennent face aux éléments. Gerald Cleaver bétonne aussi mais dans le même temps éclaire et illumine, bruisse et caresse avec délicatesse, le travail est d’orfèvre ici. Il y a également le curieux « string theory » tout brinquebalant et iconoclaste qui semble devoir s’effondrer à chaque pas, avec Flam qui met le paquet et fait parler la machine. Vision futuriste d’un monde post industriel livré à la nature qui se rebelle…

Il y a même une petite impro collective free de moins de deux minutes « invisible light », pour se rappeler d’où l’on vient, bâtisseur d’une musique qui se souvient et regarde vers l’histoire et la composition mais aussi vers le futur, les sons nouveaux, l’indus et l’inconfortable, même si tout glisse avec une certaine harmonie, car au final, une grande beauté émerge de chaque pas, de chaque étape, et les univers sont avant tout créatifs et fascinants.

Matthew Shipp - Ion


New Id


3 in 1


Abyss
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