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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » mar. 22 nov. 2022 10:18

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Potliquor tire son nom du terme "liqueur de pot" qui désigne le bouillon qui reste après la cuisson des légumes et des viandes. Dans le Sud, il est généralement bu ou utilisé d'une autre manière plutôt que d'être jeté. Bien que beaucoup soutiennent que l'orthographe traditionnelle de "potlikker" est correcte, "pot liquor" est devenu la forme acceptable. Ce n'est là qu'une des nombreuses références à leur région et à leur État d'origine que Potliquor fait dans son œuvre.

Potliquor (parfois appelé à tort Pot Liquor) est un groupe de Rock des années 1970 de Baton Rouge, en Louisiane. Le groupe a été formé par George Ratzlaff (claviers, guitare, chant) et Guy Schaeffer (basse, chant) après la rupture d'un groupe de reprises à succès nommé The Basement Wall. Lreste du groupe se composait de Les Wallace (guitare, chant) et de Jerry Amoroso (batterie).
Comme plusieurs autres groupes du sud des États-Unis, leur style musical était une synthèse d'influences telles que Little Richard, Ray Charles, Jimmy Reed et bien d'autres, faisant de Potliquor une partie du genre rock sudiste naissant. Potliquor a sorti quatre albums plus un album de compilation, mais n'avait qu'un seul hit écrit et chanté par George Ratzlaff.

Potliquor était l'un des meilleurs groupes de tournées régionales au début des années 1970, et bien qu'ils aient fait plusieurs tournées nationales avec des groupes de Rock de premier plan de l'époque, ils ne sont jamais devenus la tête d'affiche de leur propre tournée, mais ont fait la une des spectacles spécifiques avec des groupes d'ouverture surprenants, comme ZZ Top, Aerosmith et Billy Joel. Le groupe a souffert de conflits internes après la mort de leur manager en 1973, et après plusieurs changements de personnel, ils n'ont jamais été en mesure de retrouver l'élan accumulé entre 1970 et 1973 pour atteindre une notoriété nationale comme certains des grands groupes et individus avec qui ils ont joué: The Allman Brothers, Billy Joel, REO Speedwagon , Ray Charles , Lou Rawls, Aerosmith, Cactus , ZZ Top , BB King , the Faces et bien d'autres.
Potliquor a eu la distinction douteuse d'être le seul groupe réservé pour jouer au Fillmore West juste avant sa fermeture définitive. Les affiches promotionnelles existent toujours.
Potliquor jouait une version du rock sudiste teintée de Louisiane. En combinant des références à leur Louisiane natale dans de nombreux titres et paroles d'albums et de chansons ("Down the River Boogie", "Ol' Man River", "Riverboat", "Levee Blues", "Waiting for Me at the River", "Louisiana Rock & Roll", "Red Stick", "Louisiana Lady") avec la voix puissante, gospel / soul du chanteur George Ratzlaff, Potliquor fait partie de la vague de rock sudiste du début des années 1970. Une grande partie de leur musique était basée sur le blues comme le révèlent des titres de chansons tels que "Levee Blues", "Rooster Blues", "Taj and Jimmy's Blues", "St. Jude's Blues", et plusieurs chansons étaient basées sur le gospel ("When God Dips His Love in My Heart", "Beyond the River Jordan", "H", "St. Jude's Blues").
WIKI
"Levee Blues" est un album pêchu assez original, avec beaucoup d'idées, et joliment produit, mêlant blues gospel pop et hard comme Humble Pie dont le son se rapproche sur plusieurs titres

C'est définitivement l'un de mes albums préférés de tous les temps dans ma collection de plus de 1000 vinyles. Comme je l'ai mentionné, ce groupe est tellement sous-estimé, ce qui est une parodie de l'histoire de la musique.
Musicalement, ils ne sont peut-être pas les musiciens les plus sophistiqués, mais leur son est absolument solide, gras et savoureux ! Des parties de guitare qui sont fraîches, des motifs de batterie qui déchirent vraiment, et n'oublions pas ces voix... bon sang... des sections qui sont bourrues ou douces. La gamme est incroyable.

J'achèterais tout ce que ces gars ont fait si je pouvais le trouver. C'est presque aussi rare que des dents sur un poulet. Quoi qu'il en soit, Potliquor fait de la musique qui m'élève, et fait de cette fusion rock/blues une chose de toute beauté.
rod45


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Message par alcat01 » mar. 22 nov. 2022 11:04

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En 1986, Kim Simmonds redécouvre ses racines Blues avec l'album intitulé "Slow Train" de Savoy Brown.
Tout d'abord, il est impressionnant sur cet opus! On ne peut pas nier sa maîtrise de la guitare, en virtuose du Blues qu'il est!
Il s'agit pourtant d'un simple set acoustique rudimentaire, avec cinq morceaux mettant en vedette Kim à la lead guitare et cinq autres avec Kim et un groupe complètement acoustique jouant en public.
On pense plus à Sonny Terry et Brownie McGee plutôt qu'à Muddy Waters, et le voix de Kim est magnifique, très proche de Blind Willie McTell.
"Meet Me at the Bottom" et "Slow Train" sont des morceaux faits pour être joué en solo, alors que "Ramblin on My Mind" de Robert Johnson et "I'm Ready" sont les meilleurs morceaux joués par le groupe.

La première moitié de l'album a été fait en studio avec Kim virtuellement tout seul avec sa guitare.
La seconde moitié est un set live acoustique accompagné d'un groupe de soutien, et le choix des morceaux joués est excellent!
Kim chante de mieux en mieux et son chant compléte parfaitement son jeu plus que ne pourrait le faire un autre chanteur. Ecoutez "Meet me at the bottom" et "Come back baby" et vous serez conquis, car en fin de compte, tout ce travail, c'est du Blues.

Si vous aimez la guitare bien ancrée dans le Blues, alors vous pouvez foncer car vous devez absolument vous procurer ce disque dans lequel Simmonds s'expose seul dans un set acoustique, dans un style proche de Robert Johnson.
Et si vous aimez le côté bluesy du leader de Savoy Brown, alors ce disque est un must pour votre collection.


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Message par alcat01 » mar. 22 nov. 2022 13:22

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Chateaux est un trio composé de Tim Broughton- Guitare, de Chris Dadson- batterie et de Kris Mason- Basse, chant.
Leurs album "Highly Strung" est paru en 1985.
Ne regardez pas la pochette, il y en a peu d'aussi nazes... Cette gratte aux tons violettos rosés ne peut rien dire qui vaille aux metalleux, quelle horreur ! Mais d'où sort la division marketing qui a pondu ça ? Comme si le groupe de Tim Broughton pouvait se permettre ce genre de petites lubies pour percer sur le marché !! Croyez-moi, au début des eighties, il fallait à la fois un gros talent, un environnement stable et performant, et surtout une chance énormissime pour se démarquer des autres. Vous imaginez bien qu'une pochette pareille, c'est impossible à rattraper, surtout pour un troisième album. Ce suicide visuel ne doit cependant pas nous arrêter dans l'analyse du dernier opus des CHATEAUX.

Et nous avons avec "Highly Strung" une bonne petite chevauchée pour débuter ce troisième opus, il fallait ça pour me mettre de bonne humeur ! Le riff dépote bien, speed et intense, et c'est bien suffisant pour se faire plaisir, même si les oreilles d'aujourd'hui vont trouver ça nunuche, à coup sûr ! Tant pis, la NWOBHM c'est sacré les djeuns, écoutez-en ! Ne poireautons pas : les neufs minutes de "Chase The Sun" en font le magnus opus de cet album, une intro en forme de démonstration technique, qui si elle sauvait les apparences à l'époque, ne sonne plus aujourd'hui de la même manière. En revanche, le morceau assure de manière exemplaire tout du long. Un superbe riff de tueur qui nous tient en haleine sans nous lâcher la gorge une seconde, et ça défonce bien ! Plus un solo qui en remontrerait à Brad Gillis lui-même question vibrato.

Cet opus est la terre d'élection du riff malgré son horrible visuel d'ovni guitaristique, et avec "One Too Many", on continue sur la lancée avec le meilleur dans ce domaine, c'est très sympa et pêchu. "Through The Fire" est un nouvel exemple de Metal racé et digne de figurer dans les encyclopédies de la NWOBHM, pas de doutes, nous tenons là un exemple parfait du genre. Encore un riff qui se défend sur "Midnight Star", avec quelques réminiscences de MANOWAR sur la conception du morceau... Étonnant non ? C'est pourtant bien le cas, imaginez un instant la voix d'Eric Adams la dessus, ça le ferait pour les Hommes de Guerre.

L'instrumental "Phalanx" sonne la charge avec un certain allant. Mais nous restons tout de même très loin de l'évolution de leurs collègues de SATAN dans le même temps, et Tim, aussi doué soit-il n'est pas à la hauteur d'un Russ Tippins. Enfin, du moins bon : ainsi, "Turn It On" est certes speed, mais la composition racle un peu les fonds de tiroir, les interventions de Tim Broughton sont comme le plus souvent assez géniales, mais l'ensemble ne le fait pas. Et puis "Hot Touch At Midnight" est un mid-tempo aux relents plus Hard Rock que réellement Heavy, plutôt banal. À nouveau, la guitare de Tim tient l'ensemble comme le souligne le titre "Highly Strung" !! Cela explique sans doute la pochette.

Il faut admettre que tout ceci n'est guère original, les portions instrumentales sont certes souvent jolies et les rythmes sont pêchus - celui-là est fort réussi - mais les mélodies ne sont pas les plus élaborées qui soient, on déplore un net manque de lyrisme et de finesse. Le chant est, quant à lui, le plus souvent linéaire. Il m'est difficile de reconnaître que tout ça a mal vieilli, mais comment faire autrement ? Même les plus jolies femmes peuvent mal vieillir, on peut tout de même continuer de les chérir avec fidélité et passion. C'est ainsi que je vois maintenant cette carrière météorique de CHATEAUX, qui ne connût jamais le succès : nécessaire à votre culture générale de metalleux, mais pas indispensable...
ERWIN


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Message par Cooltrane » mar. 22 nov. 2022 14:40

alcat01 a écrit :
mar. 22 nov. 2022 10:18
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Potliquor tire son nom du terme "liqueur de pot" qui désigne le bouillon qui reste après la cuisson des légumes et des viandes. Dans le Sud, il est généralement bu ou utilisé d'une autre manière plutôt que d'être jeté. Bien que beaucoup soutiennent que l'orthographe traditionnelle de "potlikker" est correcte, "pot liquor" est devenu la forme acceptable. Ce n'est là qu'une des nombreuses références à leur région et à leur État d'origine que Potliquor fait dans son œuvre.

Potliquor (parfois appelé à tort Pot Liquor) est un groupe de Rock des années 1970 de Baton Rouge, en Louisiane. Le groupe a été formé par George Ratzlaff (claviers, guitare, chant) et Guy Schaeffer (basse, chant) après la rupture d'un groupe de reprises à succès nommé The Basement Wall.
C'est un peu leur faute aussi quand tuu regards leur nom sur leur pochette :hehe:

Pochette qui ne va pas sans me rappeler la fabuleuse Stand Up du Jethro Tull


Par contre, connais pas du tout
Merci pour la découverte.

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Message par alcat01 » mar. 22 nov. 2022 14:50

Cooltrane a écrit :
mar. 22 nov. 2022 14:40
alcat01 a écrit :
mar. 22 nov. 2022 10:18
Image
Potliquor tire son nom du terme "liqueur de pot" qui désigne le bouillon qui reste après la cuisson des légumes et des viandes. Dans le Sud, il est généralement bu ou utilisé d'une autre manière plutôt que d'être jeté. Bien que beaucoup soutiennent que l'orthographe traditionnelle de "potlikker" est correcte, "pot liquor" est devenu la forme acceptable. Ce n'est là qu'une des nombreuses références à leur région et à leur État d'origine que Potliquor fait dans son œuvre.

Potliquor (parfois appelé à tort Pot Liquor) est un groupe de Rock des années 1970 de Baton Rouge, en Louisiane. Le groupe a été formé par George Ratzlaff (claviers, guitare, chant) et Guy Schaeffer (basse, chant) après la rupture d'un groupe de reprises à succès nommé The Basement Wall.
C'est un peu leur faute aussi quand tuu regards leur nom sur leur pochette :hehe:

Pochette qui ne va pas sans me rappeler la fabuleuse Stand Up du Jethro Tull


Par contre, connais pas du tout
Merci pour la découverte.
Jespère que ça te plait!

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Message par alcat01 » mar. 22 nov. 2022 14:52

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Praying Mantis est composé de Tino Troy- Guitare, Voix, de Chris Troy- Basse, Voix, de Steve Carroll- Guitare, Voix et de Dave Potts- Batterie.
Peu de bienheureux groupes émergèrent du maelstrom de la NWOBHM pour connaître le succès dans les années qui suivirent l'extinction des feux. Mis à part Iron Maiden et Saxon qui font figure d'exception, les autres combos disparurent corps et bien ou ne firent que survivre. Praying Mantis fait partie de ces dinosaures en sursis. Et pourtant, leur premier album "Time Tells No Lies" avait en 1981 fait très forte impression et demeure aujourd'hui une des pièces de référence du style, voire LA pièce majeure. Alors attention album culte ci-devant !

Formé en 1975, la bande à la mante religieuse a eu le vent en poupe dés 1979 lorsque Maiden leur offrit l'ouverture d'un de leur concert à Londres et que leur single 'Captures City' eut l'honneur de figurer sur la célèbre compilation "Methal For Muthas" qui, à n'en pas douter, permit à la NWOBHM de déployer ses ailes.

Deux ans plus tard, "Time Tells No Lies" débarqua dans les bacs, attirant les hordes de chevelus. Il faut dire que le groupe avait eu le nez creux en confiant sa pochette d'album à Rodney Matthews, qui les gratifia à cette occasion d'un véritable petit chef-d’œuvre se dégustant également sur son verso. Le visuel de l'opus était à l'époque essentiel, la première accroche du consommateur résidait sur ce terrain. Ce premier pari étant gagné - sans compter la belle trouvaille de la mascotte aux mortelles mandibules - il convenait bien entendu de ne pas se louper sur le contenu.

A l'origine de la création du combo, les frères Troy assurèrent on ne peut mieux le challenge. "Time Tells No Lies" cartonna en ces temps bénis et se vend aujourd'hui encore en quantité notable au pays du soleil levant qui voue un véritable culte aux Britanniques. Son single 'Cheated' en fer de lance, le combo investit les charts et saisit par son entremise l'occasion - "cheated, I've been cheated" ("abusé, j'ai été abusé") - pour mettre un soufflet à Blackmore qui leur avait piqué sous le nez pour Rainbow la reprise à succès de Russ Ballard 'I Surrender'.

Petit bijou de hard rock mélodique, cet opus archétypement calibré 80's est un bonheur musical sur ses neuf titres, même si on peut regretter que 'Captured City' n'ait pas remplacé la reprise des Kings 'All Day & All The Night' qui s'avère, certes de qualité, mais somme toute anecdotique voire incongrue ici. Mais qu'importe, ce disque est une bombe, les twins guitares s'en donnent à cœur joie, les mélodies sont d'un catchy 80's gouleyant, et les compositions, estampillées de la raffinée british touch, impressionnent par leur maturité, leurs développements structurés et leurs cavalcades échevelées.

A l'écoute de cet album on se demande encore aujourd'hui comment Praying Mantis a bien pu rester sur le bas-côté du chemin de la notoriété. Tâchez en ce qui vous concerne de rester sur celui du hard rocker à la connaissance affûtée et judicieuse et imprégnez-vous, si ce n'est déjà fait, de cet opus qui pourrait bien être le meilleur album de hard rock mélodique anglais de tous les temps.
LYNOTT


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Message par Cooltrane » mar. 22 nov. 2022 14:55

alcat01 a écrit :
mar. 22 nov. 2022 14:50
Cooltrane a écrit :
mar. 22 nov. 2022 14:40
Merci pour la découverte.
Jespère que ça te plait!
C'est assez moyen, j'ai trouvé... Mais l'essentiel est que je sache que cela existe (leur 2è album sur 4)

Part contre sur Discogs, j'ai vu la pochette extérieure et intérieure dépliée , et c'est somptueux :love1:

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Message par alcat01 » mar. 22 nov. 2022 16:31

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Le 2 octobre 1975, Frank Zappa et Captain Beefheart, régalent leurs fans avec l'album en partie live plaisamment intitulé, "Bongo Fury", de Frank Zappa and the Mothers, signalant un cessez-le-feu historique dans leur relation autrement turbulente, ce qui sera malheureusement prouvée de façon tout aussi éphémère.
Les parties en live ont été enregistrées les 20 et 21 Mai 1975, au Armadillo World Headquarters à Austin, au Texas.
Cet album marque aussi la première apparition de Terry Bozzio qui allait devenir le batteur vedette de Zappa entre 1975 et 1978.

Bien qu'ils aient commencé comme amis pendant leur adolescence, partageant la même obsession musicale et une pure aliénation pour les avant-postes du désert des Mojaves comme Lancaster et Cucamonga, Zappa et le futur Don Van Vliet étaient passés de sympathiques rivaux pour pas si amis que ça quand les années 60 cédèrent la place aux années 70. Plus précisément, ce fut l'essai du processus d'enregistrement du chef d'oeuvre du Captain et de son Magic Band avant-gardiste, "Trout Mask Replica" de 1969, que Zappa avait accepté de produire et d'éditer à travers son label Bizarre, qui a conduit à une brouille significative entre les deux hommes. Ils avaient découvert lentement que leurs processus de création et que leurs habitudes de travail - Zappa était discipliné et exigeant, alors que Beefheart préférait être spontané et anti conformiste - ne pouvaient pas être plus en désaccord.
Les retombées résultantes indiquaient que leurs chemins ne se croiseront jamais plus. En effet, seul un obstacle sérieux sur le chemin était de nature à convaincre les deux parties à appeler à une trêve et, comme le destin fait parfois bien les choses, Beefheart s'inclina en premier après un peu trop de défections pour le Magic Band, des LPs en faible vente et des contrats contradictoires qui ligotaient ses perspectives solo. Donc, Don avait finalement appelé Frank à l'aide.
Quoi qu'il en soit, Zappa recruta Beefheart comme membre salarié de la dernière itération de ses Mothers of Invention, le guitariste Denny Walley, le claviériste chanteur George Duke, le chanteur saxophoniste Napoléon Murphy Brock, le bassiste Tom Fowler, le trompettiste Bruce Fowler, et un jeune batteur nommé Terry Bozzio.
Alors, au cours d'une tournée Américaine intensive de 30 jours d'Avril à Mai 1975, Beefheart contribua à l'harmonica, au sax à l'occasion, et de nombreux étalages de sa poésie excentrique et de son chant unique en son genre au répertoire de l'ensemble, culminant dans un bon spectacle pendant deux nuits au célèbre Armadillo World Headquarters d'Austin au Texas, qui est devenu la base pour "Bongo Fury".

L'album qui en résulte est une véritable collaboration entre ces deux géants, en particulier sur le morceau d'ouverture "Debra Kadabra", l'expansivement intitulé "Poofter’s Froth Wyoming Plans Ahead”, une critique de la ferveur chauvine se construisant en avance sur le bicentenaire de l'Amérique, et les treize minutes du Blues mutant de "Advanced Romance", où l'harmonica de Don est complètement déchaîné.
Le Captain s'était également imposé sur le devant de la scène pendant deux récitals de poésie, trop brièvement, hurlements merveilleusement détournés dans “Sam With the Showing Scalp Flat Top” (dont l'une des lignes a donné à "Bongo Fury" son titre) et "Man with the Woman Head" - des restes de papier hâtivement griffonnés qu'il portait dans un sac brun tout au long de la tournée, plus tard, il sera crédité pour "harmonica, chant, sacs à provisions" sur le verso de la pochette du LP.
Mais Beefheart était manifestement absent (souvent assis sur scène, dessinant dans ses carnets de croquis, selon Bruce Fowler) afin de sélectionner des chansons comme “Carolina Hard-Core Ecstasy” (une Fusion typique de l'humour de base de Zappa des années 70, une virtuosité exquise, et des blagues à l'intérieur de la vie sur la route), l'autobiographique "Cucamonga" et le morceau de fin moitié studio / moitié live de "Muffin Man", qui deviendra l'un des "Hits" les plus populaires de Frank.

En fin de compte, le seul inconvénient de "Bongo Fury", qui a finalement atteint un impressionnant numéro 66 dans le Billboard album Chart, était que l'accord de paix fragile entre ses deux talents principaux n'avait simplement pas été construit pour durer, et avait déjà fait long feu bien avant la sortie de l'album.
Même avant que the Mothers n'aient commencé à rentrer chez eux, du Texas à L.A., des témoins affirment que Zappa avait littéralement refusé de parler ou même de reconnaître une fois de plus la présence de Don et leur amitié longue et compliquée à couteaux tirés.

Toutes les opinions, bien informées ou non, mises à part, ce qui est certain, c'est que sur "Bongo Fury", Frank Zappa et Don Van Vliet avaient trouvé un terrain d'entente assez longtemps pour combiner leurs talents formidables comme jamais auparavant, ou après, en laissant un testament musical à leur carrière visionnaire, et la magie avait eu lieu à chaque fois et ils réussissaient, même brièvement, jusqu'au point de convergence.

La voix de Napoléon Murphy Brock est présente à la fois sur le tentaculaire "Advance Romance", ainsi que sur les harmonies en trois parties de "Carolina Hard-Core Ecstasy". Captain Beefheart, dans sa seule tournée avec le groupe de Zappa, offre sa voix et son harmonica sur plusieurs pistes, incluant ses deux courtes lectures en prose "Sam with the Showing Scalp Flat Top" et "Man with the Woman Head".

A noter que les chansons "200 Years Old", "Cucamonga" et "Muffin Man" (l'intro seulement) sont des pistes de studio qui ont été enregistrées en Janvier 1975 (au cours des sessions qui ont produit "One Size Fits All" et pas mal de "Studio Tan").


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » mar. 22 nov. 2022 19:03

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THE GREATEST SHOW ON EARTH est un groupe de jazz-rock britannique de huit musiciens qui a sorti deux albums en 1970 sur le label spécialisé dans le prog-rock Harvest Records, une branche d'EMI. Le groupe se composait de deux chanteurs/guitaristes, d'un claviériste, d'un bassiste et d'un batteur, ainsi que d'une section de cuivres de trois musiciens. Leur musique a été décrite comme similaire au Jazz-Rock des débuts de Chicago et de Blood, Sweat & Tears. Cet album de 1970, "Horizon", était leur premier album et ils l'ont suivi plus tard la même année avec "The Going's Easy", peu avant leur séparation. L'illustration saisissante de cette couverture d'album a été conçue par Hipgnosis, un groupe spécialisé dans l'art et le design qui a produit de nombreuses couvertures d'albums célèbres de l'ère classique du Prog-Rock. Écoutons maintenant et voyons si ce groupe est vraiment The Greatest Show on Earth.

"Sunflower Morning" ouvre l'album comme une belle fleur qui s'épanouit sous un soleil radieux. Le titre de la chanson correspond parfaitement à l'humeur bouillonnante de la musique. Il s'agit d'une puissante explosion d'orgue et de prog classique. C'est atmosphérique, c'est un hymne, et c'est une musique formidable. C'est un morceau d'ouverture qui donne envie de se sentir bien, conçu pour égayer les journées les plus mornes. Jetez un coup d'oeil au message positif de ces paroles édifiantes : "Se réveiller un jour, Trouver que mes yeux ne peuvent pas croire, Toutes les bonnes choses autour, Qui continuent à m'arriver, Et le monde est rempli d'amour, Un matin de tournesol." ..... Maintenant que nous sommes de bonne humeur après une ouverture de l'album aussi exubérante, écoutons la chanson n° 2 : "Angelina". Non, il ne s'agit pas d'Angelina Jolie. Il s'agit d'un morceau de jazz-rock vif et léger sur une dame dans une maison de retraite, qui se souvient des jours passés et qui souhaite être jeune à nouveau. Jetez un coup d'oeil à ces paroles sincères : "Angelina se souvient des jours agréables quand elle était jeune, mais ne semble pas réaliser que ces jours agréables sont passés". ..... Il s'agit d'une autre chanson à l'allure insolente et cuivrée, malgré le triste message contenu dans les paroles. Passons maintenant à la chanson n°3 et à "Skylight Man". Vous vous demandez peut-être de quoi il s'agit. Jetez un coup d'oeil à ces paroles énigmatiques : "Dis-moi que si tu essaies de courir avec un skylight man, ça pourrait te fatiguer les yeux, parce que le décor est planté pour toute une vie, à essayer d'emmener ta ligne vers le ciel". ..... Non, je n'ai pas la moindre idée de ce que ça veut dire non plus, mais c'est de la bonne musique. Le chanteur ressemble remarquablement à Peter Gabriel sur cette chanson, ce qui doit être une bonne chose. C'est un autre morceau de jazz-rock plein d'entrain qui est aussi audacieux que les cuivres, avec une section de cuivres en pleine forme. Nous arrivons maintenant à la chanson de clôture de la première face, "Day of the Lady". C'est une autre histoire émotionnellement attrayante d'une dame qui se languit des temps passés avec ces paroles touchantes : "Through the recalling she has longed in calling, For days of diamonds and lace, Victorian springs nights, Banquets by gas light, Now neon light shines on her face". ..... Cette charmante petite chansonnette de jazz-rock est bien portée par les tons doux de la chanteuse et la cadence et la cascade agréables (pour citer King Crimson) de la musique de ce talentueux groupe de huit musiciens.

Et donc, quelle est la suite de l'"Horizon" alors que nous nous plongeons dans la deuxième face. La chanson n° 5 est "Real Cool World", qui est sortie plus tard en single. C'est un morceau de rock'n'roll endiablé qui déborde d'énergie et de vitalité. Le single a bien marché en Europe, mais n'a pas eu beaucoup d'impact au Royaume-Uni. La musique a du punch, avec le rythme martelant et le guitariste qui se lance dans un riff sauvage. Cette chanson déchire ! "I Fought for Love" est la suivante. Le claviériste est dans son élément ici, faisant preuve d'une dextérité impressionnante avec des passages de clavier étonnants dans le style du maestro Ken Hensley de Uriah Heep, célèbre pour ses claviers. C'est du Jazz-Rock avec une attitude intransigeante, sans compromis. Vous serez certainement impressionné par ce morceau de musique puissant. Et maintenant, nous arrivons à la chanson titre épique, "Horizons", qui dure 14 minutes. C'est là que les huit musiciens démontrent vraiment leurs prouesses individuelles, en jouant à tour de rôle des solos très impressionnants. Il y a un long solo de batterie, un solo de clavier sonore, un solo de flûte et un solo de guitare sauvage époustouflant. Que demander de plus ? C'est grandiose et grandiloquent et ça sonne fantastiquement bien ! On dirait que les musiciens s'amusent comme des fous. Comment pouvez-vous suivre ça ? Vous le suivez avec "Again and Again", c'est ça. C'est la dernière chanson de l'album et c'est une ballade romantique entraînante et exaltante, mais ce n'est pas une ballade romantique douce. Non, c'est une ballade puissante qui avance à toute vapeur avec la puissance et l'énergie imparables d'un train fou. Ne vous y trompez pas, il s'agit d'une Power Ballad avec toute la puissance d'une locomotive !

Ce formidable album de jazz-rock ressemble vraiment au plus grand spectacle de la planète, ou du moins ce serait le cas si vous pouviez voir cet album en concert. Il s'agit d'un Jazz-Rock britannique brillant et enjoué à son meilleur. La musique est très proche du style des premiers Chicago et Blood, Sweat & Tears, donc si vous aimez ces groupes, vous adorerez cet album. Si vous n'avez pas encore entendu ce superbe album, vous allez vous régaler. On ne sait jamais quelle merveilleuse musique nous attend de l'autre côté de l'"Horizon".
Psychedelic Paul


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Message par alcat01 » mer. 23 nov. 2022 10:10

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En 2007 Robin Trower publie un troisième enregistrement en commun avec Jack Bruce, "Seven Moons", avec Gary Husband à la batterie et il représente le meilleur de ce que littéralement le style Classic Rock représente, mais au 21e siècle.
Bruce avait tellement apprécié son rendez-vous 2005 avec Cream que, quand Clapton et Baker refusérent de poursuivre leur collaboration, il téléphona à Robin Trower pour renouveler l'aventure avec le bref power trio qu'ils avaient monté dans le milieu des années 80.
Ce trio était en sommeil depuis 1982, de sorte que cette réunion 2007 est en quelque sorte la poursuite du projet, quoique séparé par un quart de siècle.

Jack Bruce et Robin Trower font équipe à nouveau pour créer un album exceptionnel qui évoque le mouvement Blues Britannique, sans recycler le vieux matériel, ni en aucune façon consciemment essayer d'être à la mode.
Ce disque montre la force de Bruce et Trower pour faire ce qu'ils font de mieux, c'est à dire une bonne collection de matériel utile.
Le batteur Britannique Gary Husband, d'environ cingt cinq ans leur cadet, est un excellent choix pour les épauler, s'adaptant avec le flux de la musique, mais gardant toujours un niveau musical élevé. Son curriculum vitae comprend des séjours avec John McLaughlin et Alan Holdsworth, et accessoirement il est aussi membre du groupe Level 42.

Le duo reprend donc là où "Truce" les avait laissé et Bruce apporte sa voix expressive de crooner aux tons bluesy dominés par les riffs de la guitare de Trower. Les deux anciens paroliers de Trower (Keith Reid) et Bruce (Peter Brown) sont les grands absents, alors l'équipe Bruce / Trower a écrit ces onze chansons sans aucune aide extérieure. Le duo garde les influences Jazz plus obliques de Bruce dans la maitrise et fait de même pour les Space Rock instinctifs de Trower, ce qui donne un retour que les fans devraient apprécier.

Tout d'abord, il s'agit réellement d'une rencontre où les deux styles de ces artistes s'imbriquent en pure osmose, sans conflit, avec respect, pour réaliser un disque ancré dans les périodes d'orées des protagonistes; celle de Cream, et plus particulièrement celle de Robin Trower couvrant les années 73 à 76.
Il s'agit d'un album remarquable qui montre l'écriture et le jeu passionnés de Jack Bruce et Robin Trower comme jamais auparavant.
Ce disque n'a surtout rien à envier aux deux associations antérieures des deux compères même si l'atmosphère semble moins lourde et puissante que par le passé. C'est l'esprit des compositeurs qui en est la cause, car ce n'est plus au power trio mais bien à la rencontre de deux sensibilés que l'on assiste réellement.

D'un côté Il présente le jeu de guitare parfaitement distinctif de Robin avec un son propre et psychédélique qui semble combiner l'ensemble de tous ses modèles sur un seul disque. Son style 'Hendrixien' ajoute assurément cette touche psychédélique aux chansons qui collent généralement aux rythmes mid tempo mais ne s'emballent jamais avec la puissance quelque peu insistante de Cream, ce qui peut être forcément un peu frustrant pour tout ceux qui voudraient entendre ces musiciens se lâcher.
Pourtant, il y a suffisamment de moments forts sur "Seven Moons" à recommander, surtout à ceux qui ont apprécié les travaux antérieurs du duo.

De l'autre, ce qui marque certainement le plus, c'est la puissante voix de Bruce et les mélodies vocales torturées de cette immense voix du Rock. Sa présence s'identifie instantanément et certaines des atmosphères ne manquent pas d'évoquer ses propres albums solos immédiatement post-Cream. Sa voix a quelque peu vieillie, mais elle est toujours mélodieuse.
Et son extraordinaire jeu de basse, moins démonstratif qu'auparavant, mais tellement entendu pendant tant d'années, a un son vraiment inspiré. Sa basse est toujours expressive et elle poursuit l'exploration de son style unique (peu de notes, mais toujours bien placée!). Elle reste comme elle l'a toujours été, solide et fuyant les projecteurs instrumentaux.

Et en prime, la surprise est surtout de trouver à leurs côtés le grand et puissant batteur de Jazz Fusion Britannique, Gary Husband, habitué à une certaine pyrotechnie, notamment avec Allan Holdsworth, mais qui se révèle être également un excellent batteur de Rock, ce qui n'est pas toujours évident. Husband a un jeu simple et précis, lui qui sur nombres d'enregistrements peu s'avérer très (trop) démonstratif. Il remplit la place de batteur de manière si discrètement adéquate, que ses contributions sont mixées tellement sous la voix de Bruce et la guitare de Trower qu'elles semblent secondaires.
Son jeu de batterie est aussi subtile, reflétant son expérience du Jazz.

Bruce, qui a eu de graves problèmes médicaux depuis leur derniers enregistrements, semble terrible, fort et dynamique, même si quelques airs tels que la petite ballade "I'm Home" semble peut-être un peu maladroite.
Avec Husband, nos deux compères nous ont concocté un excellent album de Blues Rock chaud et charnu. Une rythmique groovy avec une basse précise, puissante et ronronnante où le guitariste déroule ses solis bourrés de feeling et d'inspiration font que cet album de onze titres originaux de Blues Rock est une formidable surprise!

Sur "Seven Moons", Bruce et Trower sont donc co-compositeurs et les chansons sont un mélange de Blues avec une sorte de paroles quasi-philosphiques qui aurait pu venir de l'âge d'or du genre. La plupart des chansons sont dans des tonalités mineures, de sorte que même une chanson d'amour semble encore vaguement bluesy ou même planante.
L'ambiance générale est calme et apaisée mais plutôt sombre. Blues complexifiés par les rythmiques retorses de Bruce, lignes de guitares fluides se déroulant sur des compositions qui privilégient les mid tempos, et les pesanteurs néo-Cream, tout ce qui renvoie directement à une manière anglaise de traiter le Blues entre 68 et 72, progressive, pas dans l'instrumentation mais dans la manière de détordre les grilles d'accords trop prévisibles et de viser des mélodies moins évidentes.
Les grilles simples sont ouvertes par des harmonies un peu décalées ce qui sert le jeu de Trower d'une finesse remarquable dans le choix des notes et des intonations. Son son de guitare est fantastique dans la rondeur des ryhtmiques, la dynamique des leads, et toujours dans ces phrasés splendides, s'émancipant toujours plus avant de ce clonage hendrixien dans lequel on aura paresseusement résumé son style, pour des interventions personnelles et inventives.
Tous les dynamiques que l'on pouvait attendre se trouvent ici et joué dans un sens un peu laid-back, mais extrêmement puissant...

Jack et Robin se complètent sans trop s'alimenter réciproquement sur toutes les chansons. Les vocaux de Jack sont directs et parfaits, tandis que les riffs de guitare de Robin sont solides. Tous les deux se donnent à fond à ce projet....Le style vocal unique de Bruce et le son hypnotique de guitare de Trower se complétent magnifiquement ensemble.
Très bonne qualité sonore. L'enregistrement et le mixage sont relativement à peu près aussi discrets que la musique, sans effets inutiles de studio. C'est un type d'enregistrement minimaliste pour un album de rock. Un peu d'overdubbing est apparent et les sons instrumentaux et vocaux sont bien capturés. Cet album ressemble au Classic Rock et au Blues des années 70, mais avec les sons mis à jour et très modernes.
Tous les titres, excepté peut-être le dernier, sont bons et, sans en atteindre le niveau, on est parfois pas très loin du chef-d'oeuvre "Bridge of Sight", ou de "Twice removed from Yesterday", ou encore, dans une moindre mesure, de "Disraeli Gears", mais dans un style plus sombre et moins fougueux. Différence d'époque, certainement...

L'enregistrement sobre, presque 'live', ne comprenant ni choeurs, ni claviers ou autre accompagnement, tranche justement avec ces albums mythiques énumérés, mais on ressent toujours cet esprit, libre, désirant créer sans complexe des blues cosmiques et hallucinés. Quoiqu'une production plus riche aurait mis en exergue "Seven Moons".
Des chansons comme "Seven Mooms" et "Bad Case Of Star" sonnent de façon cohérente avec le style très varié du batteur Gary Husband martelant ses peaux comme aux plus beaux jours de Cream ou comme sur un disque de Trower du milieu des années 70.

La chanson d'ouverture "Seven Moons" donne le ton en établissant le son iconique de l'album. On retrouve le style caractéristique de Trower, guitare pleine d'effets au son rond et gras.Il montre encore son influence Hendrix quelquefois, mais toujours dans de très bonnes performances. Ce titre est tout simplement génial avec des paroles originales et des séquences d'accords tout à fait inhabituels.
Faisant allusion au style de Cream avec un son bluesy, "Lives of Clay" semble être une réécriture à peine dissimulée du "Politician" plus Hard et tranchante, un retour en territoire familier où la guitare de Trower se combine avec la ligne de basse de Bruce d'une manière assez Hendrixienne.
"Distant Places of the Heart" est une jolie ballade bluesy mid tempo assez triste et lugubre où Trower sauve la mise par un solo dont il a le secret.
Le Rock "She's Not the One" est du Trower pur jus avec ce petit côté Hendrix toujours aussi plaisant!
"So Far to Yesterday" est un Rock qui rappelle un peu "Twice Removed from Yesterday" aussi bien dans le titre que dans l'humeur générale.
"Just Another Day" est un slow blues sans aucune fioriture où Trower s'en donne à coeur joie tout du long.
Le bluesy "Pefect Place" a un côté Cream assez prononcé mais en plus moderne.
"The Last Door", la chanson up tempo de l'album, rappelle les anciennes chansons du groupe avec ce riff entêtant
Difficile de ne pas aimer l'approche de Bruce au chant dans "Bad Case of Celebrity" qui est encore un Blues pur dans un style proche de Cream
"Come to Me" est un autre Blues façon Bruce où Trower brille vraiment
L'album se termine avec son titre le plus attendu. "I'm Home" ressemble à une chanson dramatique qui aurait pu provenir d'une production théâtrale. Bruce s'implique dans une performance vocale qui est parfaite pour cette drôle de chanson.

Ceux qui ont aimé le trio B.L.T. se doivent d'aimer cet album qui se situe dans la continuité et dans la tradition de ce type de trio. La guitare de Trower est omniprésente, la voix de Bruce est toujours aussi belle et expressive et la batterie de G. Husband vient complèter l'ensemble de belle manière.
Rien de révolutionnaire dans tout cela, mais les compositions tiennent la route et ces vieux routiers semblent les interprèter avec une certaine joie qu'ils ont su transmettre à leur public.

La guitare de Trower et la basse de Bruce se marient décidément parfaitement. Ce disque est bien meilleur qu'il n'y parait. C'est un vrai plaisir de retrouver enfin la superbe voix de Bruce, toujours aussi chaleureuse et sensible.
Ce qui fait que "Seven Moons" a été une telle réussite, c'est que Bruce et Trower jouent chacun de leurs atouts, évoquant l'un l'autre leur originalité dans les sons, en s'appuyant sur les éléments emblématiques du Blues Britannique sans chercher à recréer de vieux Hits.
Les deux sont en grande forme: la voix de Bruce a un peu de ce léger tremblement que l'âge apporte, mais qui convient parfaitement à son style. Trower, quant à lui, a atténué son style, tendant vers plus de sobriété, et adhérant à la philosophie "less is more".

En fait, la majorité de l'album aurait pu être enregistrée en live. A ce propos, la seule superposition sonore (overdub) que Trower se permet sont les parties de lead guitare sur sa guitare rythmique.


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Message par alcat01 » mer. 23 nov. 2022 10:11

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"Make Me Sweat" de 1988 est un mélange des standards de Savoy Brown, c'est-à-dire du Pop Blues, du Boogie, du Blues Rock, et aussi un instrumental, avec une narration par le batteur ("On The Prowl").
On y trouve donc des remakes de "Hard Way To Go" et de "Tell Mama" qui n'amènent pas grand chose de nouveau!.
Par contre, "Limousine Boogie" est une très bonne chanson, et "Just For Kicks" pourrait être le meilleur Blues Rock du groupe.
Les autres morceaux sont essentiellement de la très bonne variété Pop Blues.

Le son est étrange car ils utilisent beaucoup la reverb, et la voix semble un peu déformée. Cette approche surprenante détruit un peu l'excellente voix de Dave Walker et Kim Simmonds le seconde au chant.


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Message par alcat01 » mer. 23 nov. 2022 12:11

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Alibi est le troisième album studio du groupe de hard rock néerlandaisVandenberg , sorti en 1985 sur Atco Records . C'était le dernier album studio de Vandenberg pendant 35 ans jusqu'à leur réunion en 2020.

Adrian Vandenberg et sa compagnie ont servi un autre opus euro-hard rock/métallique chaud avec Alibi , en 1985. L'enregistrement, produit par Jaap Eggermont, est légèrement plus lourd que le deuxième effort studio du groupe, Waiting For a Storm , mais pas à la hauteur du groupe. premier album éponyme de tueur. Malheureusement, l'ambitieux ensemble de chansons était le dernier travail en studio du groupe pendant plusieurs années.

Le morceau d'ouverture, "All The Way", fait rage dès le départ, donnant le ton au disque. La plainte mineure est l'inclusion d'un morceau instrumental étendu exagéré et d'une paire de pistes douces de remplissage. D'une profondeur de dix pistes, le reste du matériel compense les numéros légers, avec des chansons inspirées par les goûts du légendaire OVNI.

Une fois de plus, la pochette du LP a été créée par le talentueux guitariste Adrian Vandenberg.
JonFox


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Message par alcat01 » mer. 23 nov. 2022 14:11

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Pretty Maids est composé de Ronnie Atkins - chant, de Ken Hammer - lead guitare, de Rick Hanson - lead guitare, de Phil Moorhead - batterie, de John Darrow - basse et de Alan Owen - claviers.
Après un premier jet éponyme très prometteur, Pretty Maids monte rapidement en puissance. La tournée anglaise de fin 1983 le conduit à signer chez la major CBS, qui réédite dans un premier temps le premier mini disque du groupe en 1984, puis rapidement après, produit leur premier album, "Red, Hot And Heavy". Cet album va propulser le groupe dans une autre dimension, celle de grand espoir de la scène heavy métal mélodique, non loin des leaders que sont alors Iron Maiden, Def Leppard ou encore Saxon et Accept.

Ce premier album est une réussite à tous points de vue, imposant d'abord une imagerie plus accrocheuse, à l’image de la pochette, sexy et très dans l'esprit du début des années 80. Musicalement, le style de Pretty Maids s'affine encore en atteignant un parfait compromis entre heavy métal classique et passages plus typés hard rock à la Def Leppard ou Bon Jovi, sans oublier ce petit côté pop sur lequel le clavier d’Alan Owen fait la différence avec les nombreux groupes qui émergent dans un genre en pleine croissance. Et ces dix titres, dont une reprise de Thin Lizzy, pour une durée d’à peine 37 minutes, passent comme une lettre à la poste. Pretty Maids a déjà trouvé son rythme de croisière et frappe fort pour des débuts.

De fait, après une courte introduction, le groupe nous propose un imparable "Back To Back", splendide morceau de heavy métal avec un chant agressif, riff prenant et solo typique du genre, à la fois rapide et mélodique, le tout sonnant comme un futur classique du genre. Par la suite, dans le même esprit rapide et heavy, nous retiendrons les très bons "Cold Killer" et "Night Dancer". Le premier scotche l’auditeur par son riff introductif très heavy, un air général assez épique, un refrain très efficace et un break plus calme, surprenant mais ouvrant parfaitement la voie aux soli. Le second repose sur un chant plus agressif et un rythme général très heavy, mais se démarque également par un refrain chanté de manière plus mélodique et parfaitement amené.

Ressortent ensuite des titres heavy mais plus nuancés, à l'image du titre éponyme qui a tout du tube en puissance, typé hard FM malgré un chant assez caverneux sur les couplets avant que des chœurs sur le refrain et de légers passages de claviers ne viennent adoucir le tout. C’est aussi le cas du très bon "Queen Of Dreams", qui après une introduction majestueuse se poursuit dans une veine heavy métal mélodique teintée de pop et propose un refrain inoubliable. Dans le même esprit, Pretty Maids nous sort deux titres assez commerciaux mais irrésistibles. "Waitin’ For The Time" tout d'abord met les claviers à l'honneur, collant en cela à l'air du temps, tandis que le chant à la Def Leppard, un très beau break soft sur lequel s'illustre Ronnie Atkins, et des riffs de guitare d’une belle efficacité balançant entre rock et FM, en font une vraie réussite. "Place In The Night", dans le même genre, est calibrée pour des passages en radio avec son refrain instantané et le soutien permanent des guitares et du clavier.

Ce premier cru de Pretty Maids est donc une réussite complète à tous les niveaux. Le groupe, qui brille par sa capacité à être à la fois heavy et accessible, ouvre sa carrière de la meilleure des manières. Il ne lui reste plus qu'à continuer sur sa lancée !
NOISE


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Message par alcat01 » mer. 23 nov. 2022 15:52

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Le 29 Octobre 1976, c'est la sortie de l'album "Zoot Allures" sous le seul nom de Frank et qui marque définitivement la fin des Mothers. Frank tient lui-même la basse et les synthés.
Avec la réapparition de Ruth Underwood aux percussions sur les morceaux "Zoot Allures" et "Friendly Little Finger".

Dans cet album, Zappa joue sur la guitare que Jimi Hendrix avait brûlée le 18 Mai 1968 au Miami Pop Festival. Après l'avoir récupérée, Zappa l'avait laissée plusieurs années dans un grenier avant de la faire restaurer car le corps et le manche étaient brisés et les micros et le 'pickguard' avaient fondu. Il la légua ensuite à son fils, Dweezil qui, plus tard, l'avait mise aux enchères sans succès en raison de son prix trop élevé.

Le titre "Zoot Allures" est un jeu de mots sur l'expression française "Zut Alors!", qui traduit une légère surprise.
L'album a été initialement conceptualisé comme un double LP, mais Zappa le réarrangea, le modifia et il raccourcit la liste des pistes jusqu'à ce qui a finalement été publié comme un seul LP.

Frank avait joué un 'test pressing' de l'album original pour 'Circus magazine' en 1976, qui faisait état d'une tracklist radicalement différente, bien que légèrement erronée qui comprenait "Sleep Dirt", "The Ocean Is the Ultimate Solution", "Filthy Habits", et "Night of the Iron Sausage".
Les trois premières pistes finalement ont refait surface sur le "Sleep Dirt" de 1979 et le "Läther" à titre posthume; "Night of the Iron Sausage" reste inédite, mais elle a apparemment été conçue pour être un solo de guitare de bonne longueur.
"Wind Up Workin' in a Gas Station" et "Zoot Allures" étaient totalement absentes des test pressings.

Zappa avait enregistré l'album après avoir terminé une tournée mondiale avec un groupe comprenant Napoléon Murphy Brock au sax ténor et au chant, André Lewis aux claviers, Roy Estrada à la basse et Terry Bozzio à la batterie. Cependant, ce groupe n'apparaît que sur la piste live "Black Napkins" avec seulement Bozzio retenu pour jouer sur les sessions, bien que Lewis et Estrada aient contribué aux choeurs.

Au moment où l'album fut terminé, Zappa a commencé à former un nouveau groupe live, avec Bozzio, Patrick O'Hearn et Eddie Jobson, qui ont été photographiés sur la couverture avec Zappa, bien que ces deux derniers ne jouent pas sur l'album.

"Black Napkins", l'une des chansons emmenées par plusieurs guitares sur "Zoot Allures", a commencé sa vie accompagnée de thèmes qui allaient plus tard faire le morceau unique connu sous le nom "Sleep Dirt". La performance entendue sur l'album a été sélectionnée à partir de performances de Zappa le 3 Février 1976 à Osaka, au Japon, mais elle a été modifiée pour la version officielle.
Avec "Zoot Allures" et "The Torture Never Stops", "Black Napkins" est devenu un morceau de signature pour Zappa, le mettant en vedette fortement dans presque chaque tournée subséquente et plusieurs versions officielles.
A noter que le son de l'album est influencé par le Heavy Metal, en particulier sur la chanson "Ms. Pinky".

Ce fut l'unique publication de Frank Zappa sur le label Warner Bros Records: En raison d'un procès avec son ancien manager, Herb Cohen, Frank avait en effet perdu pour un moment l'accès à ses bandes et à son studio de répétition, et son contrat d'enregistrement avait été temporairement réaffecté de Discreet Records à Warner Bros.


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Message par andy » mer. 23 nov. 2022 16:08

le savoy brown " make me sweat " je l avais acheté pour deux euros press us a coppa music , c est plus l age d or du groupe mais reste de bons moments , le pretty maids acheté a sa sortie , excellent mais j écoute plus du tout ça donc revendu , je les avait vu en premiere partie de saxon

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Message par alcat01 » mer. 23 nov. 2022 17:42

andy a écrit :
mer. 23 nov. 2022 16:08
le savoy brown " make me sweat " je l avais acheté pour deux euros press us a coppa music , c est plus l age d or du groupe mais reste de bons moments , le pretty maids acheté a sa sortie , excellent mais j écoute plus du tout ça donc revendu , je les avait vu en premiere partie de saxon
A propos de Saxon, j'avais acheté tous leurs premiers albums à leur sortie.
Je n'en ai plus un seul, je n'arrivais plus à écouter ça!

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Message par alcat01 » mer. 23 nov. 2022 17:43

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L’album "Seven Moons Live" de Jack Bruce / Robin Trower sort en 2009. Ce duo a de la gueule, une fort belle gueule, et pas que sur le papier.
Epaulés par un super Gary Husband, le tandem s’est retrouvé avec un incontestable plaisir de jouer, presque trente ans après une première expérience et deux albums, pour une série de concerts exceptionnels sous le titre "Seven Moons".
De la douzaine de shows que Bruce, Trower et Husband ont joué ensemble en Europe et au Royaume Uni en 2009, cet enregistrement montre pourquoi les performances sont tellement incroyables.

"Seven Moons Live" a donc enregistré en Février 2009 devant un public enthousiaste à Nimègue, aux Pays-Bas. Et alors qu’à l’écoute de ce CD, les deux lascars donnent l'impression qu'ils jouent ensemble depuis des dizaines d’année, le concert proposé sur cet album n’est en fait que le troisième joué par le trio, comme si trente années n’avaient en rien altéré de leur complicité, musicale et humaine.

A part deux titres ("I'm Home" et "She's not The One"), on retrouve l'essentiel de l'album studio "Seven Moons" avec quelques titres supplémentaires. Trois titres de Cream sont joués, "Politician", "White room" et "Sunshine of your Love". Le groupe joue aussi "Carmen" de l'album B.L.T.

Les deux musiciens ont trouvé des ambiances très expressionnistes et le matériel de "Seven Moons" est tout frais et évocateur de leurs puits profonds d'expérience.
Mais c'est surtout du live et, comme souvent, les interprétations sont différentes.

Jack Bruce, malgré de graves et nombreux problèmes de santé, chante avec passion et sa voix est bien meilleure que lors de la réunion de Cream en 2005. Ses vocaux sont cependant toujours aussi attachants et puissants, son jeu de basse est est toujours aussi puissante et mélodique, mais certainement loin de la folie expressive et excessive de la virtuosité qu'il affichait dans sa jeunesse.
Gary Husband est un véritable expert es drums. Il complète efficacement la section rhytique et assure parfaitement.
Mais la vraie star du spectacle est évidemment Robin Trower, qui n'a en rien perdu de son efficacité, et il garde ce style si particulier qui fait qu'il est un guitariste hors pair. Trower a toujours ses accents hendrixiens rémanents dans son jeu au son chaud et hypnotisant. Robin joue même sa propre interpertation des classiques de Cream, sans imiter Clapton...

Comme toujours, Trower, en trio avec sa rythmique de vieux briscards, assure parfaitement son rôle de guitariste hendrixien et déroule ses solos organiques avec une violente nonchalance, les phrasés sinueux se faufilent entre la basse appuyée de Bruce et le tempo convaincant de la batterie de Husband.

Trower a écrit la plupart des paroles et des arrangements avec Jack qui écrit la mélodie vocale et les versions live ne font que souligner la force et la qualité des compositions originales.
Bruce et Trower ont tous deux longtemps passé l'âge respectable de la retraite, mais les deux hommes continuent à afficher une joie remarquable dans le simple fait de jouer de la musique pure. Il n'y a rien à prouver pour chacun, pas d'attentes commerciales ou d"exercices dans une perspective de carrière... juste simplement de la musique.
Toutes les chansons sont une vitrine instrumentale pour ces trois incroyables musiciens plus que compétents. Chaque chanson est une fusion brillante du Blues électrique et du Hard Rock, offrant une sorte de vitrine à couper le souffle de la virtuosité instrumentale qui se divertit et captive tout auditeur plus ou moins fans de cette musique.
Parmi les treize titres alignés ici se trouvent quelques Hits méga connus, comme "Sunshine Of Your Love", "Politician" et "White Room", avec sa mythique intro. Et franchement, entendre Robin Trower jouer ces titres est un véritable délice pour les neurones.

Les morceaux Blues aromatisés de Rock tels que "Lives of Clay", "Perfect Place", "Bad Case of Celebrity" et "Come to Me" sont tout simplement parfaits. La guitare de Trower est excellente et Bruce chante tous les vocaux et joue son rôle instrumental avec son exceptionnel talent. Comme chanteur Jack chante non seulement les notes, mais il exprime aussi du caractère.
La richesse de "Distant Places of the Heart" et "Just Another Day" sont des morceaux d'humeur magnifiques qui font partie des meilleures chansons de l'album.
La version studio de "Seven Moons" était bonne et le jouer en live donne aux musiciens de l'espace pour mieux s'étaler.
"Sunshine Of Your Love" nous fait replonger plus de trente ans en arrière. Mais le rêve est encore présent, et cette version d’un des titres les plus connus des années 70 démontre que Robin Trower ne se la joue pas Clapton mais qu'il joue dans l’esprit de Cream, et c’est très classe. Quand Bruce et Trower font un grand voyage dans le temps afin de revisiter le catalogue de Cream, les résultats sont prévisiblement impressionnants. Sous le riff familier de la basse de Bruce, Trower brode un superbe solo sur "Sunshine Of Your Love". La guitare crie comme un oiseau de proie descendant sur ​​le public non averti et le grand final de la chanson, avec un crescendo instrumental étendu, laisse la foule sans voix.
La chanson "Carmen" qui était une sorte de morceau de hantise plaintive sur "B.L.T.", devient une chanson torturée sur la perte et le regret. Elle s'ouvre avec une intro brillante de Trower. La ballade au rythme lent est en partie un opéra romantique et une partie chant bluesy, avec des tonalités riches de la guitare, des vocaux lugubres de Bruce avec un jeu de basse clairsemé, mais aussi un jeu de cymbales chatoyantes et de batterie subtiles de Husband. Le solo de Trower sur le final de cette chanson est délibérément très émotionnel.
"So Far To Yesterday" sonne comme un retour au début des années 60, la chanson se rapprochant du Blues infusé de Pop Britannique de Eric Burdon and the Animals. Bruce semble imiter le rythme de la basse inventive de Chas Chandler, la mélodie de la chanson est un mélange complexe de fard Garage-Pop et fanfaron première période Colombie Blues-Rock. Si The Animals n'avaient pas de guitariste du statut de Trower, peu importe, parce que ses solos ici sont courts, presque choquants, et assez hypnotiques.
Quant à la reprise de "White Room", Trower a un son superbe et il fait quelque chose de différent avec les premiers accords, ce qui est intéressant. Les riffs bien usés de la basse et la voix familière de Bruce sont majestueusement complétés par le groupe. Bien que Trower joue beaucoup sur un plan Claptonnien, quand il coupe court pour lâcher son solo cosmique, il prend le contre pied de celui d'origine de Slowhand, brisant des chaînes et arrachant des notes sans effort, comme s'il connaissait une transe de derviche. Soutenu par la rageuse quatre cordes de Bruce et le jeu sec de Husband, le guitariste transcende les racines Classic Rock de la chanson pour la transformer en quelque chose de vraiment magique.
Lors du rappel, le trio joue "Politician", une composition un peu moins connue de Bruce. Son riff de basse circulaire et ses paroles prémonitoires sont un bel exemple de la sorte d'expérimentation musicale de la mi-décennie qui était fréquent à la fin des années 60. Trower offre un réel plaisir par un solo brûlant avec beaucoup de cœur et avec l'âme du blues électrique tandis que Husband frappe ses fûts comme un mort de faim.

C'est un bon album solide et bien produit, mais ça fait un peu double emploi avec le disque studio. En tout cas, total respect pour ces vieux musiciens toujours sur le pont. La musicalité est toujours aussi grande.

"Seven Moons Live" n'est certainement pas un album incontournable, mais il dégage de la joie, de la bonne humeur et une grande sérénité... Que demander de plus?...


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Message par alcat01 » mer. 23 nov. 2022 19:41

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"Kings of Boogie" de Savoy Brown, paru en 1989, est tellement inhabituel car différent de tous les autres albums de Blues Rock. C'est un concept album qui, apparemment, n'était pas censé en être un, car c'est au départ une chronique des différentes étapes d'une histoire d'amour.
Entre le début idéaliste de la relation et sa fin amère, le chanteur Dave Walker nous emmène à travers les différentes étapes du chagrin par le partage des sentiments.
Cet album est donc très personnel, et Dave nous dit exactement comment il se sent. L'intimité est à la fois attrayante quoiqu'un peu choquante. Mais avant que la relation ne tourne à l'aigre, il y a beaucoup d'émotion.
Et pendant ce temps-là, la guitare de Simmonds se lamente, bien sûr, et nous fait savoir comment Dave ressent véritablement toutes ces émotions.
Kim joue beaucoup de guitare slide sur le morceau titre, ainsi que sur "All Burned Out," tirant des épais tons graisseux de sa vieille Gibson Les Paul.
Son jeu sur les autres chansons est toujours impéccable, émotionnel et de ce point de vue, un hybride mélange de Blues et de Rock, mais jamais complètement l'un ou l'autre.
Une des raisons pour lesquelles Dave a du mal à accepter son échec est dû au fait que son amour est parti sans même lui dire pourquoi. Il est perdu et confus et lorsque vous entendez la douleur dans sa voix, vous savez très bien qu'il a tort.
C'est la raison pour laquelle les chansons ont des titres comme "No Win Love", "Mean Business", "Bad State of Mind" et "Burned Out".
Néanmoins, lorsqu'il est assis seul dans sa chambre en contemplant son "No Win Love", nous découvrons dans la profondeur du conflit ce qu'il ressent.
D'une part "Je suis tellement heureux que tu sois parti ...Je suis mieux sans toi..."! Mais d'autre part, il chante,"...Tu me manque tous les temps, j'ai besoin de toi à mes côtés... Je sais que je me sens toujours de cette façon ...jusqu'à ce que le ciel s'estompe".
Le conflit entre "Heartbreaks Make You Strong", et "Heartbreaks Can Sometimes Destroy Even the Strongest Man", est ce qui donne à ce disque sa tension nerveuse.
Nous ne sommes jamais sûrs d'une chanson à l'autre si il va succomber à sa propre souffrance, ou en triompher.
Quant à la manière dont cela va finir, je vous laisse le soin d'écouter le disque pour le savoir!...

Cet album est encore un de ces petits bijoux musicaux!


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Message par alcat01 » jeu. 24 nov. 2022 10:10

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Possessed est un groupe composé de Vernon Pereira (chant, guitare), de Mick Reeves (basse), de Terry Davies (chant) et de Phil Brittle (batterie) qui sont quatre garçons de la banlieue de Birmingham, West Bromwich.
Un son et un style vraiment différents pour ce groupe de Hard Rock. Les changements constants de tempos et de clés rendent leur style plus flashy, technique et progressif que le reste des "groupes au son Led Zeppelin" de leur époque (1969-1971). Leur style et leur son n'est pas du tout le son Led Zeppelin. Ils sont, s'il faut être quelque chose, Hard / Doom Rock avec des touches de Progresive. C'est un album génial et différent avec des lumières et des ombres.
Les ombres :
1) La production n'est pas aussi bonne que la qualité du groupe le mérite, peut-être pas trop d'heures d'enregistrement en studio et trop peu de moyens et d'argent.
2) Le guitariste principal chante toutes les chansons et, bien sûr, ce n'est pas un excellent chanteur. Il a fait de son mieux mais il n'était pas un grand. En tout cas, sa voix est différente de celle des autres chanteurs. Mais, avec un meilleur chanteur dans le groupe, cet album serait magnifique.
Les lumières :
Un son, un style et des chansons différents qui rendent cet album unique en son genre, un véritable "oiseau rare" en son temps. Les chansons sont très bonnes et les musiciens sont vraiment brillants. Le leader et compositeur, Vernon Pereira, un guitariste original et très bon. Un bassiste génial, Mick Reeves, l'un des meilleurs et des plus originaux bassistes des années 70, sans aucun doute (avec sa "création" de guitare basse à double manche : une guitare Gibson SG et une basse, toutes deux sciées en deux et assemblées), et un grand batteur "à la Bonham", M. Phil Brittle.
C'est un album qui nécessite, au moins, 5-6 écoutes seulement pour commencer à l'assimiler et à comprendre sa véritable valeur. Il ne ressemble à aucun autre groupe de hard rock ni à aucun autre album de son époque.

Voici un article de presse sur ce groupe. Leur histoire est vraiment passionnante et triste :
"C'est l'histoire d'un groupe dont l'héritage tragique n'aurait jamais pu être prédit. Possessed est né de la scène underground florissante du West Midlands Rock & Blues du milieu à la fin des années 60. C'était une scène dans laquelle le leader du groupe, Vernon Pereira, était une figure clé.
Né en Inde (Calcuta), Pereira était un membre originel de "The Band Of Joy" où il jouait aux côtés des futures stars de LED ZEPPELIN, Robert Plant et John Bonham. Le trio est resté très ami jusqu'à la fin prématurée de Possessed dans un tragique accident de la route alors qu'il rentrait d'un concert à Carlisle le 21 octobre 1976. Les trois membres de "Possessed" sont morts tragiquement dans l'accident de la route !
Le groupe s'est formé à la fin de l'année 1969 lorsque Vernon s'est associé à Mick Reeves, qui avait joué (entre autres) dans Sugarstack avec Al Atkins. C'est ce groupe qui allait devenir la première incarnation de Judas Priest.
Mick avait créé un instrument très unique, qui était à la base une guitare Gibson SG et une basse, toutes deux sciées en deux et assemblées. Il a également créé son propre diviseur d'octave, ce qui explique certaines des fréquences les plus sonores qui déchirent le riffing complexe de Vernon sur cet enregistrement.
Le batteur, Phil Brittle, était aussi une sorte de légende locale. Il a également été membre du Band Of Joy, ainsi qu'un membre original de The Way Of Life avant que John Bonham n'entre dans le groupe. En fait, c'est Bonham lui-même qui a appris à Phil à jouer des triolets et des doubles kick drums !
La qualité de la musique et du jeu est indiscutable, les rythmes imprévisibles de Phil Brittles s'entrechoquent avec une précision intense, tissant des motifs étonnants entre le rifferama féroce mais intensément accrocheur de Vernon et Mick.

"Exploration" a été enregistré et devait initialement sortir en 1971. Pour diverses raisons, l'album n'a jamais vu le jour avant 2007.
Le groupe était enfin sur le point de signer un contrat majeur, quand la tragédie a frappé. Alors qu'ils rentraient chez eux après un concert en 1976, le van du groupe a percuté un camion-citerne à l'arrêt, tuant trois membres du groupe.
Ce que nous avons ici est un véritable joyau perdu de l'ère du rock progressif pur et dur. Exploration a été enregistré à l'origine et prévu pour une sortie sur un grand label en 1971. Pour des raisons inconnues, il n'a jamais vu la lumière du jour : jusqu'à aujourd'hui.

Prévu pour une sortie sur CD et LP en septembre 2006, les mythes et légendes de ce groupe extraordinaire peuvent enfin être éclaircis et mis au repos".
enlil


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » jeu. 24 nov. 2022 10:11

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Un p'tit peu de Redbone ? Le groupe des frangins Lolly et Pat Vegas, deux native americans d'origine Shoshone et Yaqui, a sorti ses deux premiers albums en 1970 : le double Redbone (un des meilleurs doubles albums et premiers albums de tous les temps) et le simple (tous les autres aussi le seront) Potlatch. Lequel, abordé récemment ici, est une belle réussite de rock bluesy et swampy, avec un beau classique au menu, Maggie. L'année suivante, le groupe, exclusivement constitué d'Indiens, dont le nom est un terme argotique et peu appréciable pour désigner un native, et dont l'imagerie des pochettes surfe à fond sur leurs origines, sort son troisième album, cet album-ci. La pochette représente un camp indien, avec des Indiens à cheval, tipis, et il s'appelle Message From A Drum. Il dure 34 minutes pour 11 titres dont deux de 18 secondes chacun, si si, Maxsplivitz et Perico. Deux instrumentaux (vu leur durée, on ne s'attendait pas à ce qu'il y ait du texte, hein ?) qui, sincèrement, sont identiques (des mini-jams) et ne servent à rien, si ce n'est à rajouter une trentaine de secondes (insignifiant, donc) et deux plages audio sur un disque qui, sinon, durerait autant de minutes, mais pour seulement 9 titres. Le groupe ne change pas : Lolly Vegas (chant, guitare) ; Pat Vegas (chant, basse) ; Tony Bellamy (chant, guitare) ; Pete DePoe (batterie, percussions, choeurs). Ce sont les frangins Vegas qui produisent le disque.

Message From A Drum, avec cette pochette, n'est sorti, tel quel, qu'aux USA. En Europe, sans que le tracklisting ne soit modifié, l'album sortira sous un autre titre et avec une autre pochette (visuel ci-dessus) : The Witch Queen Of New Orleans. On y voit un objet d'artisanat indien. C'est cette version, plus facile à trouver que l'autre, que je possède. Comme je viens de le dire, mis à part cette différence de packaging, aucune différence pour ce qui est de l'album, musicalement parlant. On y trouve les mêmes morceaux, dans le même ordre, dans les mêmes versions. Et quels morceaux ! Message From A Drum est une sublime ballade qui ouvre idéalement l'album, The Witch Queen Of New Orleans, qui ouvre la seconde face, est, elle, une tuerie bluesy à la Maggie (du précédent opus) et marchera plutôt bien à l'époque, on trouve cette chanson (et l'autre morceau-titre de l'album !) sur chaque best-of du groupe, je pense. De même que One Monkey et Jerico, efficaces au possible, il me semble difficile de ne pas citer Niji Trance dans la plutôt longue liste des morceaux réussis de ce troisième opus.

Le reste de l'album est d'un niveau hautement recommandable, meilleur encore, je pense, que Potlatch, le précédent (et nettement meilleur que les suivants, j'aborderai d'ailleurs le suivant, Already Here, avant de lâcher l'affaire, du moins pour le moment), et si on met de côté le fantasbuleux premier opus, Message From A Drum est peut-être mon préféré du groupe, et en tout cas, leur second meilleur après le premier. Un disque génial, qui passe cependant trop vite (on n'a vraiment pas le temps de trouver le temps long, seulement 34 petites minutes sans temps morts) et qui prouve que Redbone était un groupe génial, aussi génial que fondamentalement méconnu des masses. Je ne peux que conseiller, donc, ardemment l'écoute de leurs albums. Si vous aimez le bon vieux rock, difficile de ne pas apprécier leur musique !
ClashDoherty


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