Fin des années 60, la vague hippie vient de passer son apogée et de nouvelles formations inspirés des tonalités blues et rock viennent alourdir le son, saturé les guitares et changent de registre niveau message.
Led Zeppelin, Deep Purple et bien d’autres tracent la ligne directrice des années rock à venir, Black Sabbath emprunte le chemin le plus noir et le plus malsain de tous. Là où Led Zep choisis le coté sexe, drogue et rock’n roll et des envolés psychés, Black Sabbath plonge dans le dépressif et le macabre.
A l’introduction pesante et cybernétique, Iron Man peut prétendre au qualificatif de classique du rock.
En 1966, le groupe The Supremes est composé de Diana Ross, Florence Ballard et Mary Wilson : trois filles en robe de soirée, avec perruques "choucroute" ultra-laquées, œil de biche et faux-cils.
Elles s’inscrivent alors dans une tradition qui s’épanouit dans les années 1960 : les Chick Singers, les "poulettes-chanteuses". Une tradition selon laquelle des jeunes filles en fleur interprètent un répertoire de la soumission : des chansons comme des suppliques où une femme prie un homme de l’aimer.
Mais, là où The Supremes changent la donne, c’est qu’elles imposent une nouvelle image des chanteuses noires américaines. Jusqu’ici, l’industrie du disque avait notamment construit une mythologie de la chanteuse noire dépressive et droguée. Une femme comme Billie Holiday en a fait les frais. Les groupes de filles, d'un autre côté, étaient plutôt des entreprises gentillettes. (Leurs noms avaient d’ailleurs des suffixes en « ette » : les Ronettes, les Marvelettes.)
À l'inverse, The Supremes, trois jeunes femmes noires, vont incarner le glamour. Un glamour qui se traduit vocalement. Si les chœurs des Supremes rappellent le gospel, la voix lead de Diana Ross ne fait pas dans la puissance. Avec ses copines, elle n’est que sucre...
I say A Little Prayer a été enregistrée en 1967. Elle est extraite du LP « The windows of the world ». Relancée 30 ans après dans le film « Le mariage de mon meilleur ami », sorti en 1997 avec Julia Roberts et Cameron Diaz, ce morceau possède ce petit « quelque chose » qui donne envie de dodeliner tranquillement en buvant son café le matin. Une chanson qui met de bonne humeur, avant d’affronter le stress de la ville.