J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 13 nov. 2019 15:29

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Voici « Private City » un enregistrement ECM qui date de 87 et qui a été enregistré en solo par John Surman. Non pas que je sois un fan inconditionnel du son ECM mais, en regardant dans le miroir, John Surman prend petit à petit la dimension d’un géant. A l’écoute de cet album on pourrait lui reprocher ce qu’en général on critique dans le « son » du label, une pureté cristalline qui vous glace, bien loin des rythmes du be bop ou de l’ambiance chaude des boîtes de jazz de New-York.

Il est certain que sur cet album John Surman est seul, ou plutôt il dialogue avec lui-même, se servant des magnétophones et des synthés, ainsi les sons se superposent, s’ajoutent et fondent la cathédrale, des fondations jusqu’à la flèche. Il n’en est pas à son coup d’essai, depuis 1972 et « Westering Home » il a creusé le sillon, gravant six albums en solitaire. « Private City » fait partie de ceux qui sont en général plébiscités, il peut servir de référent.

John Surman est un jazzman, il improvise, c’est là qu’il est grand, basse clarinette, saxophone soprano et baryton sont au menu, instruments privilégiés dans cette architecture, ils sèment le souffle et la vie… Au fait, le titre provient du nom du ballet pour lequel la musique a été composée.


Seul petit Hic les vidéos ont été dégagées de youtube et le n'ai pas trouvé de lien, si quelqu'un veut l'album en mp3 il peut m'envoyer un MP, je lui enverrai un fichier.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 14 nov. 2019 13:43

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Cet album de 2008 est le premier enregistré par Ceramic’s Dog, trio dirigé par le guitariste Marc Ribot qu’il a formé en compagnie de Shahzad Ismaily à la basse et aux synthés et de Ches Smith à la batterie et à l’électro. Marc Ribot est connu entre autres pour son travail aux côtés de John Zorn avec lequel il partage, outre un côté surdoué, un goût très éclectique et même parfois, il faut bien l’admettre, bien barré. Ce disque est indescriptible en quelques mots, les douze titres sont très différents et n’ont aucune unité apparente, c’est l’anti-concept album. Ce qui le caractérise assez bien c’est cette perfection dans les détails, quels que soient les thèmes et les genres abordés. Une grande dérision de touche à tout intrépide aussi, comme l’impression de visiter un catalogue de styles bien allumés en compagnie d’un petit lutin espiègle et malicieux. Reste à la fin de chaque titre l’impression d’avoir touché du doigt quelque chose de parfait, et de repartir rassasié, comme au sortir d’un restau étoilé où tous les plats frisaient l’excellence.

Marc Ribot's Ceramic Dog - Midost


Marc Ribot's Ceramic Dog - Bateau


Marc Ribot's Ceramic Dog - break on through (une reprise de qui vous savez)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 15 nov. 2019 12:12

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Un album de jazz sorti sur un label de musique classique, voila qui est intrigant… Il réunit la trompettiste Airelle besson, le pianiste Edouard Ferlet et le contrebassiste Stéphane Kerecki pour un projet qui concilie la liberté d’improviser et la reprise de quelques morceaux de musique classique : la Pavane pour une infante défunte de Maurice Ravel, la Pavane Opus 50 de Gabriel Fauré et la Valse Sentimentale Opus. 51 de Piotr Ilitch Tchaïkovsky. Chacun apporte également ses compositions, douze titres au total sont enregistrés.

La prise de son est exceptionnelle, dans les conditions du direct : une salle de concert sans public mais sans casque ni cloison non plus. Pas de leader sur cette session, des musiciens qui échangent, dialoguent, un lyrisme profond se dégage de cette musique de chambre. Edouard Ferlet sur le livret accompagnant le Cd, parle de cette musique « savante » devenue une musique « savonnante » en évoquant les transformations des thèmes sous les coups de la matière improvisée qui s’échappe des notes et des accords, d’abord par bribes, puis petit à petit, jusqu’à donner naissance à autre chose…

Airelle Besson, Édouard Ferlet & Stéphane Kerecki - Infinité (Airelle Besson)


Es ist vollbracht (Ferlet)


Résonance (Airelle Besson)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Leutte » sam. 16 nov. 2019 10:55

ça défile ici!! Dommage j'ai du rater plein de trucs sympas. Le sacre du tympan, mon frère m'avait fait découvrir, j'avais bien accroché.

C'est avec délice que je me replonge dans le jazz depuis quelques mois, encouragé par les votes des années soixante.
Ce matin je me suis remis un CD que j'avais acheté en 2010, sur une découverte Fip. Du latin Jazz Amigos!!!


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Chucho's Steps
Chucho Valdés and The Afro-Cuban Messengers
24 August 2010

J'adore cet album. Le titre est-il un hommage au "Giant steps" de JC?
L'album est, en tout cas, truffé de surprise comme une belle reprise/adaptation de Weather Report, Zawinul's Mambo.

compositions énergiques, incisives, mélodies accrocheuses, voix et harmonies au cordeau, fuzz et distorsions à gogo

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par coltan » sam. 16 nov. 2019 12:42

Je vois que je ne suis pas le seul à écouter beaucoup de jazz en ce moment, les top des années 60 y étant pour beaucoup.

Tiens je dois en avoir quelqu'un de chucho Valdès, faut que je me les ressorte.


Tiens je dois en avoir quelqu'un de chucho Valdès, faut que je me les ressorte.


Éric Barret et Simon Goubert ‎: Linkage (2001)
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Un artiste français que j'apprécie énormément avec ici un beau disque de free jazz.

https://www.youtube.com/playlist?list=O ... -t29ask6jM

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 16 nov. 2019 16:06

Ça chauffe avec Chucho !!
Pour la sélection 1963 je me suis pris un poil trop tard, du coup je la ferai connaître à la fin du jeu...

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Prophecy est le premier E.P. de la formation The Comet is Coming composée du saxophoniste King Shabaka (aka Shabaka Hutchings), Danalogue The Conquerer (aka Dan Leavers) aux claviers, synthés, électro et Betamax Killer (aka Maxwell Hallett) à la batterie. Ce premier EP est sorti en 2015, il contient ce qui fera la fortune du trio, au fil de l’album après un départ limite plan techno – refrain au canevas rock, très "rentre dedans" on aboutit sur le dernier titre à une très belle rêverie futuriste, entre les deux on ne s'ennuie pas, on sent ici où là l’influence du groupe Melt Yourself Down où Shabaka a opéré. Ce premier mini-album est bien réussi, le trio saura se mettre en scène avec un jeu d’éclairage assez mystérieux et des costumes « urbains » un peu canailles qui auront un impact visuel assez fort, présageant un succès important.

Prophecy
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par coltan » sam. 16 nov. 2019 16:47

Joe Henderson ‎: Inner Urge (1965)

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Trouvé récemment une belle série de cd jazz en cash. Celui ci est un de ceux qui a le plus tourné depuis l'achat. Quel bijoux ! Presque spiritual par moment.


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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 16 nov. 2019 18:55

coltan a écrit :
sam. 16 nov. 2019 16:47
Joe Henderson ‎: Inner Urge (1965)

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Trouvé récemment une belle série de cd jazz en cash. Celui ci est un de ceux qui a le plus tourné depuis l'achat. Quel bijoux ! Presque spiritual par moment.

Un bon Blue Note avec McCoy Tyner au piano et Elvin Jones à la batterie, en plus enregistré pendant une bonne période !
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Pills » dim. 17 nov. 2019 09:35

La scène anglaise est vraiment passionnante en ce moment, merci pour vos messages, j'ai un paquet d'écoute en attente !

J'ai une affection particulière pour Ashley Henry et son premier LP : Beautiful Vinyl Hunter. Je trouve l'album vraiment très travaillé et très bien composé, c'est un album qui ne va pas me lasser sur la durée. Il est composé de 15 titres aux influences jazz, afrobeat, hip-hop, grime... Un jazz très stylé et qui parle à tous les âges. Je ne vois que du bien sur cet artiste et cet album dans la presse jazz, il est d'ailleurs à la Une du dernier Jazz News.

Ashley Henry ‎– Beautiful Vinyl Hunter (2019)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 18 nov. 2019 17:15

Pills a écrit :
dim. 17 nov. 2019 09:35
La scène anglaise est vraiment passionnante en ce moment, merci pour vos messages, j'ai un paquet d'écoute en attente !

J'ai une affection particulière pour Ashley Henry et son premier LP : Beautiful Vinyl Hunter. Je trouve l'album vraiment très travaillé et très bien composé, c'est un album qui ne va pas me lasser sur la durée. Il est composé de 15 titres aux influences jazz, afrobeat, hip-hop, grime... Un jazz très stylé et qui parle à tous les âges. Je ne vois que du bien sur cet artiste et cet album dans la presse jazz, il est d'ailleurs à la Une du dernier Jazz News.

Ashley Henry ‎– Beautiful Vinyl Hunter (2019)
En effet un album qui semble bien intéressant, avec beaucoup d'extraits sur le tube!

Pour l'heure:
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La pochette n’est pas sans signification, si l’on y voit Sylvain Rifflet ainsi armé de ses instruments de musique alors qu’il monte un cheval, c’est que le titre de son dernier album « troubadours » n’est pas anecdotique et qu’il évoque, par le biais de cette prise de vue, la période du Moyen-âge et nous plonge vers ces lointains 12 ème et 13 ème siècle qu’il fait renaître, en effet, la majorité des compositions sont signées de ces fameux troubadours…

Le trio est composé outre de Silvain Rifflet, du trompettiste finlandais Verneri Pohjola et de Benjamin Flament aux percussions. La complicité entre Sylvain et Verneri est totale au pays des vents, ainsi le mélange habile entre les sons des saxophones, clarinettes et trompette qui se doublent et se confondent, l’harmonium et la struti-box qui jouent le rôle du « bourdon », ajoutant une dimension supplémentaire au projet, ainsi que le procédé de re-recording déjà évoqué pour l’album de John Surman. J’avoue avoir été vraiment positivement surpris par la qualité et la richesse de cet album que je situe encore au-dessus de ce qu’a réalisé autrefois Rifflet sur « Moodog » par exemple, du coup j’ai envie de ré-écouter « mecanics ». Grand album!

Attention ! retour d’un procédé digne du moyen-âge avec un titre caché en fin de piste…

Le murmure


Sylvain RIfflet - Eble (de Ventadour)


Sylvain Rifflet - I’vo’ Bene
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 19 nov. 2019 09:42

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Le dernier album de Nguyên Lê, « Overseas » marque un retour aux sources, comme une suite à son premier album « Tales From Viêt-Nam ». Je tempère aussitôt le propos en notant que, bien que les musiciens soient nombreux (mais pas tous) d’origine vietnamienne et que la musique prend sa source dans la culture de ce pays, une grande place est faite au rêve et à l’imaginaire….

Rien d’étonnant en fait car cet album est l’objet d’une commande, la musique d’un spectacle consacré également au cirque et à la danse, donné à Lyon en octobre 2018. A l’écoute, rien de grave, le support musical est très riche et justifie entièrement la sortie d’un bel album tourné vers les esprits du levant… Les tableaux se suivent avec grâce, mystère et beauté qui se mélangent, s’échappent en envolées de guitares ou vibrent sous les caresses des baguettes ou encore dans le souffle des flûtes, ainsi la musique traditionnelle se mélange - t-elle avec le jazz et même le rock.

Beaucoup d’invités aux côtés du quintet, en provenance des quatre coins du monde, ce qui renforce le message d’universalité et de tolérance qui traverse un album fait de fraîcheur et de poésie.

Nguyên Lê - Overseas Suite
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Maxime » mar. 19 nov. 2019 09:50

Pas le temps d'écouter toutes les bonnes recommandations qui passent par ici, mais je viens quand même proposer ceci, pour ceux qui seraient intéressés :

Arp - ENSEMBLE – LIVE! (2019)

Ne me demandez pas trop qui est derrière ça, mais j'approuve : un côté très spiritual jazz, qui me parle beaucoup. Une très belle découverte. C'est sorti chez Mexican Summer, qui a récemment réédité du Pḧaroah Sanders par l'intermédiaire de leur sous-label Anthology Recordings. J'y trouve une certaine filiation, ce qui n'est pas pour me déplaire.
https://arpetc.bandcamp.com/album/ensemble-live

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 20 nov. 2019 06:32

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Kenny Garrett est incontestablement un grand saxophoniste, il se consacre volontiers à l’alto et au soprano, comme sur cet album. « Standard of Langage » est sorti en 2003, ce qui le place dans la dernière partie de sa discographie, si on la divise par trois. Stylistiquement c’est un fils du hard bop, de l’école Coltrane, Rollins ou Blakey et pour chercher dans les pères de l’alto, Phil Woods et Jackie McLean semblent des références adéquates. Que des grands, ça le situe assez bien, cet album où il est accompagné et soutenu par Vernell Brown Jr au Piano, Charnett Moffett à la basse et Chris Dave à la batterie est dans le haut du panier de sa discographie, tout juste un petit « bémol » pour le titre « Native Tong », un tantinet racoleur.

Pour le reste, de la fantastique reprise du standard « What is The Thing Called Love ? » qui ouvre l’album à « Standard Of Langage » qui le termine et en passant par la ballade « Just a Second to Catch My Breath », tout est bon et la tradition hard - bop dans laquelle se plaît Kenny Garrett n’est que peu bousculée…

Standard of Language I II III


Kenny Garrett- What Is This Thing Called Love?


Kenny Garrett - Xyz
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 20 nov. 2019 17:42

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Sainkho Namtchylak est originaire de la république de Tuva qui se situe entre la Russie et la Mongolie. Elle est passée également par Moscou où elle a perfectionné son travail de la voix. « Stepmother City » est sorti en 2002 sur un label italien alors qu’elle demeurait alors en Autriche où elle s’est installée. De nombreux festivals l’ont fait connaître et elle a joué avec de nombreux jazzmen comme Evan Parker, Butch Morris ou en tant que membre du groupe Tri O.

Un album qui n’est de jazz que par cooptation, un inclassable et extraordinaire enregistrement qui s’est rangé dans la famille jazz par l’accueil que lui ont réservé les jazzmen les plus ouverts aux sons nouveaux ou étranges. Pourtant on y entend de l’électro, de la pop, des samplers, des évocations de la musique traditionnelle mongole, oui mais il y a aussi cette voix phénoménale et ces climats étranges qui baignent certains morceaux comme « Order to Survive » avec le sax de Ned Rothenberg qui marque le territoire ou « Lonely Soul » qui sort des cadres, la voix prenant le contrôle…

Sainkho Namtchylak - Order to survive


Lonely soul - Sainkho Namtchylak


Sainkho Namtchylak - Tuva Blues
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 21 nov. 2019 10:53

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Deux visages importants de la scène londonienne signent ici un remarquable premier album enregistré en 2014 et paru en 2015. Le saxophoniste Binker Golding joue en duo avec le batteur Moses Boyd, une formule relativement inusitée marquée du sceau du cultissime « Interstellar Space » de Coltrane & Rashied Ali. Nous laisserons les sphères aux génies et jouerons dans une cour plus serrée et soigneusement balisée, point de free débridé ici avant la dernière piste qui envoie, mais ne négligeons pas pour autant le menu…

La rencontre s’est effectuée sur un mode très plaisant, de la simplicité, du direct live enregistré avec un matériel vintage sans ajouts ni effets. Le duo se connaît bien, ils ont d’abord joué ensemble dans le groupe de Zara McFarlane (rhythm’n blues & soul) puis dans « Exodus » formé par Boyd. Point d’esbrouffe ici, mais un discours qui touche et envoûte sans que l’on y prenne garde, la seconde face est particulièrement magique…

Binker & Moses - The Creeper


Binker and Moses - Black Ave Maria GB1530


Binker and Moses - "No long tings"
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 22 nov. 2019 10:38

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Géraldine Laurent est une figure incontestée du jazz français, petit à petit au fil des sorties d’albums (le premier date de 2007) et des concerts qui favorisent les rencontres, elle devient, à la suite de Joëlle Léandre, un personnage incontournable de la scène hexagonale.

Ce « cooking » fantastique, c’est sûr, ne manque pas de piment (comme l’atteste la photo de pochette) ! Le jeu de Géraldine s’ancre avec brio du côté d’Art Pepper, non seulement par la brillance technique bien assumée mais aussi par le feeling qui suinte… Elle reste fidèle à Yoni Zelnik, son bassiste depuis ses débuts, mais aussi à Donald Kontomanou à la batterie et Paul Lay au piano qui tournent souvent ensemble, c’est d’ailleurs le même trio qui grava « At Work » en 2015.

On pourrait le dire également pour Kenny Garrett : « Une lecture moderne de la tradition » !

You and the Night and the Music


Day Off


Early Bass Master
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 23 nov. 2019 10:53

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Autant le dire sans attendre, pour moi Steve Lacy est le meilleur au monde sur son instrument, le saxophone soprano, j’emploie le présent bien qu’il soit décédé en juin 2004, peu après la sortie de cet album paru en août 99… Cet homme me donne l’impression d’avoir toujours un sax au creux de la main, cette énorme discographie sans doute… et des albums sortent encore de nos jours ! L’artiste est immense et il y aurait tant à dire, commençons juste par relever la fascination que Steve a toujours porté envers une autre montagne, Thelonious Monk, celui-ci n’a cessé de l’interpeler et je pense que l’on peut convenir que Steve est certainement l’un des musiciens qui l’a le mieux compris et servi, tout au long de sa vie, avec beaucoup de tendresse.

Un autre géant ici, Roswell Rudd, l’homme au trombone qui a fait traverser à son instrument toute la vie du jazz, en partant du Dixieland jusqu’aux expériences les plus free, il a joué aux côtés de Steve Lacy depuis les années soixante, comme l’atteste School Days enregistré en 63, c’est dire s’ils se connaissent et s’apprécient. Pour compléter la formation Jean-Jacques Avenel est à la basse et John Bretsch à la batterie. La compagne de Steve Lacy, Irene Aebi chante sur deux titres (je trouve la voix un peu trop en avant), ce qui ne plaira pas à tout le monde, mais c’est comme ça…

Deux titres de Monk, un d’Ellington et les autres titres sont signés Steve Lacy.

A Bright Pearl (Le seul extrait sur le tube, ce n'est pas celui que j'aurais choisi because la voix controversée d'Irene Aebi...)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par coltan » sam. 23 nov. 2019 17:28

Sonny Simmons ‎: Staying On The Watch (1966)(free jazz ESP)
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Du bon free jazz avec des moments bien atmosphériques.

https://www.youtube.com/watch?v=6F9a8Dt ... e=emb_logo

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 24 nov. 2019 05:43

coltan a écrit :
sam. 23 nov. 2019 17:28
Sonny Simmons ‎: Staying On The Watch (1966)(free jazz ESP)
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Du bon free jazz avec des moments bien atmosphériques.

https://www.youtube.com/watch?v=6F9a8Dt ... e=emb_logo
Excellent ce rappel à propos de Sonny Simmons, justement je m’écoutais hier matin un ESP du New York Art Quartet et je me disais que cette musique était vraiment intemporelle, sonnant comme au premier jour !

Je voulais aussi rebondir sur ta proposition concernant Sonny Simmons, plus particulièrement sur une série limitée à 300 exemplaires d’un double quadruple album (8 Cds gorgés de musique) sorti en 2014 chez l’éditeur français « Improvising Beings » qui a mis depuis la clef sous la porte en 2017. Par chance j’ai chopé le dernier exemplaire disponible dans sa boutique (via Discogs) j’avais alors échangé un peu avec Julien Palomo, le patron du label, un homme passionné, particulièrement fier (à juste titre) de cette série d’enregistrements, il joue lui-même du synthé sur quelques pistes en compagnie du géant.

Ces albums représentent une entrée vers une musique entièrement nouvelle, psychédélique, folle, hallucinée. Rien que le son de Sonny Simmons, à l’alto et surtout au corps anglais est extraordinaire, très personnel, il a sa marque, comme tous les grands. Il y a également ces rencontres improbables avec des artistes inattendus, Michel Kristof ou AKA Bondage à la guitare électrique,Bruno Gregoire aux percus, la musique se teinte alors volontiers d’électro…


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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 24 nov. 2019 21:40

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Il en a déjà été fait mention, Roswell Rudd fait partie des pionniers du free jazz, au même titre qu’Albert Ayler, Cecil Taylor, Don Cherry, Pharoah Sanders, Steve Lacy, Sun Ra, Archie Shepp ou Ornette Coleman…

Il y en a encore beaucoup d’autres que l’on pourrait citer, sans doute un peu moins connus, qui se sont essayés à abattre les barrières, parmi ceux-ci on pourrait jeter un coup de projecteur sur le saxophoniste John Tchicai, le bassiste Lewis Worrell et le batteur Milford Grave qui se sont réunis, avec Leroi Jones en tant que récitant sur un spoken word, pour fonder le « New York Art Quartet », un album du même nom est sorti en 65 sur le fameux label ESP.

Cet enregistrement ne fait pas partie des albums « furieux et déchaînés » de la free music, bien au contraire il est plutôt introspectif, les trois titres signés Roswell Rudd après l’exposé d’un bref thème s’ouvrent totalement à l’improvisation, de cette liberté trouvée jaillit un lyrisme forcené qui se conjugue à une sorte de mélancolie plaintive, les silences, les espaces joints aux couinements du trombone ou au phrasé presque essoufflé du saxophone s’ouvrent vers de multiples possibles. Le jeu de Milford Grave est extraordinaire, bavard, tout en commentaire et questionnement, il participe lui aussi à la réussite de ce classique du « free ».

Sweet/Black Dada Nihilismus - Amiri Baraka(Leroi Jones)&The New York Art Quartet


Side B of their first album on ESP.
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