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Titis
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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Titis » mer. 8 févr. 2023 19:58

alcat01 a écrit :
mar. 7 févr. 2023 10:20
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April Wine (1971)
Lorsque vous donnez une note à cet album, vous devez vous ramener à l'époque où il a été publié. Certains premiers albums sont remplis de la meilleure musique du groupe, du jour où il s'est formé au jour où il a eu sa chance et a sorti son premier album.
Certains artistes vous donnent un avant-goût de ce qu'ils peuvent faire ! Lorsque vous placez le premier album d'April Wine dans le contexte des années 1970, vous entendez non seulement un groupe prêt à rivaliser avec la concurrence lourde de l'époque, mais aussi un style progressif qui vous donne des indices de ce qui est à venir. Les chansons sont toutes bien arrangées et l'album joue avec une certaine continuité dont je ne sais même pas si le groupe était conscient à l'époque !
Cet album est un brillant mélange brillant de rock psychédélique qui était très populaire à l'époque. Quand vous écoutez cet album, il a une maturité inattendue pour un groupe de gars de cet âge. L'album contient des chansons allant des saveurs psychédéliques aux saveurs latines, ainsi que des coups de pied rapides à la double pédale de basse, qui sont toujours populaires aujourd'hui, quatre décennies plus tard.
Ajoutez à cela des riffs de guitare brûlants, le tout enveloppé d'un doux son mélodique qui donne à cet album un attrait mondial, tout en gardant les chansons liées entre elles, de sorte qu'il a presque l'aspect d'un album concept.
Ce n'est certainement pas l'album qui annonce la signature sonore d'April Wines, mais c'est un excellent album qui définit le son de l'époque. Quand vous l'écoutez, vous pouvez facilement imaginer des adolescents portant des cravates colorées et des cheveux longs, dans une pièce enfumée, avec des posters en velours noir et des néons sur les murs, disant tous : " Wow, vous avez entendu ce mec qui déchire ! " Ca ressemble aux Zep." "Non, il ressemble plus aux Kinks ou aux Floyd !"
Dans l'ensemble, il s'agit d'une excellente addition à toute collection de Rock & Roll et d'un must pour les fans hard core d'April Wine.
Leo Hott

Décidément en ce moment tu propose des groupes que j'aime beaucoup, j'avais découvert le groupe avec "Harder...Faster" 1979 et sa reprise de King Crimson.
Un album trouvé dans le bac à solde à l'époque, le net m'a permis de découvrir les premiers dont celui ci qui est excellent
Titis

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » mer. 8 févr. 2023 21:13

Titis a écrit :
mer. 8 févr. 2023 19:58
alcat01 a écrit :
mar. 7 févr. 2023 10:20
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April Wine (1971)
Lorsque vous donnez une note à cet album, vous devez vous ramener à l'époque où il a été publié. Certains premiers albums sont remplis de la meilleure musique du groupe, du jour où il s'est formé au jour où il a eu sa chance et a sorti son premier album.
Certains artistes vous donnent un avant-goût de ce qu'ils peuvent faire ! Lorsque vous placez le premier album d'April Wine dans le contexte des années 1970, vous entendez non seulement un groupe prêt à rivaliser avec la concurrence lourde de l'époque, mais aussi un style progressif qui vous donne des indices de ce qui est à venir. Les chansons sont toutes bien arrangées et l'album joue avec une certaine continuité dont je ne sais même pas si le groupe était conscient à l'époque !
Cet album est un brillant mélange brillant de rock psychédélique qui était très populaire à l'époque. Quand vous écoutez cet album, il a une maturité inattendue pour un groupe de gars de cet âge. L'album contient des chansons allant des saveurs psychédéliques aux saveurs latines, ainsi que des coups de pied rapides à la double pédale de basse, qui sont toujours populaires aujourd'hui, quatre décennies plus tard.
Ajoutez à cela des riffs de guitare brûlants, le tout enveloppé d'un doux son mélodique qui donne à cet album un attrait mondial, tout en gardant les chansons liées entre elles, de sorte qu'il a presque l'aspect d'un album concept.
Ce n'est certainement pas l'album qui annonce la signature sonore d'April Wines, mais c'est un excellent album qui définit le son de l'époque. Quand vous l'écoutez, vous pouvez facilement imaginer des adolescents portant des cravates colorées et des cheveux longs, dans une pièce enfumée, avec des posters en velours noir et des néons sur les murs, disant tous : " Wow, vous avez entendu ce mec qui déchire ! " Ca ressemble aux Zep." "Non, il ressemble plus aux Kinks ou aux Floyd !"
Dans l'ensemble, il s'agit d'une excellente addition à toute collection de Rock & Roll et d'un must pour les fans hard core d'April Wine.
Leo Hott

Décidément en ce moment tu propose des groupes que j'aime beaucoup, j'avais découvert le groupe avec "Harder...Faster" 1979 et sa reprise de King Crimson.
Un album trouvé dans le bac à solde à l'époque, le net m'a permis de découvrir les premiers dont celui ci qui est excellent
Titis
Un album qui m'a pris un temps fou pour le trouver!

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Cooltrane » mer. 8 févr. 2023 21:37

alcat01 a écrit :
mer. 8 févr. 2023 09:07
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April Wine: seul groupe notable à l'est du Québec (Nlle Écosse, même si le leader était Brunswickois) pendant des décennies, ils ont finis par déménager à Montréal pour se retrouver dans une position plus centrale pour mieux exploiter le marché canadien, ce qu'ils parviendront à faire jusqu'au milieu des 80's. D'ailleurs leur période commerciale efficace (àpd 73 jusqu'en 82), le groupe sera peuplé de québécois anglophones, venant de groupes montréalais comme Man Made et Mashmakan.

Au départ Goodwin et trois frères (il n'en restera aucun en 73), et leurs premiers albums (avec un certain charme assez amateur) ne ressembleront pas à leurs plus grand succès en fin de décennie. Le passage de flambeau se fera durant le 3è album. Une première carrière se finissant avec le très médiocre Forever for Now (au départ un album solo de Goodwin) et un redémarrage en force avec un excitant Oowaatanite (Oh What A Night) avec cette cloche de pompier ahurissante.

Les comparer au Zeppelin me semble audacieux, par contre. Il n'ont jamais fait un album vraiment bon... comme les Stones, plutôt un groupe à chanson (et encore bcp de leurs succès sont des reprises) qu'un groupe à album. Leurs compiles (GH ou BO) sont souvent mieux notées que leurs albums studio.

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Message par alcat01 » mer. 8 févr. 2023 22:41

Cooltrane a écrit :
mer. 8 févr. 2023 21:37
alcat01 a écrit :
mer. 8 févr. 2023 09:07
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April Wine: seul groupe notable à l'est du Québec (Nlle Écosse, même si le leader était Brunswickois) pendant des décennies, ils ont finis par déménager à Montréal pour se retrouver dans une position plus centrale pour mieux exploiter le marché canadien, ce qu'ils parviendront à faire jusqu'au milieu des 80's. D'ailleurs leur période commerciale efficace (àpd 73 jusqu'en 82), le groupe sera peuplé de québécois anglophones, venant de groupes montréalais comme Man Made et Mashmakan.

Au départ Goodwin et trois frères (il n'en restera aucun en 73), et leurs premiers albums (avec un certain charme assez amateur) ne ressembleront pas à leurs plus grand succès en fin de décennie. Le passage de flambeau se fera durant le 3è album. Une première carrière se finissant avec le très médiocre Forever for Now (au départ un album solo de Goodwin) et un redémarrage en force avec un excitant Oowaatanite (Oh What A Night) avec cette cloche de pompier ahurissante.

Les comparer au Zeppelin me semble audacieux, par contre. Il n'ont jamais fait un album vraiment bon... comme les Stones, plutôt un groupe à chanson (et encore bcp de leurs succès sont des reprises) qu'un groupe à album. Leurs compiles (GH ou BO) sont souvent mieux notées que leurs albums studio.
Malgré tout ça, il ont quand même une discographie qui tient assez bien la route...

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » jeu. 9 févr. 2023 07:58

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Electric Jewels (1973)
Avec leur deuxième album, On Record, April Wine vient de réaliser son premier succès national. Car si l’album ne monte pas très haut dans le Top 40 canadien, les deux singles sont, eux, des cartons plein, surtout « You Could Have Been A Lady » qui manque de peu la première place (et entre même dans le Top 40 aux USA). Bref, tout cela est très encourageant pour Myles Goodwyn et sa bande lorsque patatra ! les frères Henman prennent la poudre d’escampette. On pourrait dire que ce n’était pas vraiment la décision la plus finaude de quitter un groupe qui vient de percer (d’autant que les frangins disparaitront plus ou moins de la circulation), mais surtout cela laisse Goodwyn et Jim Clench le bec dans l’eau. Pour les remplacer, notre duo va heureusement engager deux musiciens qui vont faire les belles heures d’April Wine, le guitariste Gary Moffet et surtout le batteur Jerry Mercer. C’est cette formation qui va enregistrer Electric Jewels qui sort à la fin de l’année 1973.
Si « Weeping Widow » donne la fausse impression que l’album va commencer en douceur, très vite les gros riffs viennent détromper pour un titre à mi-chemin entre Led Zeppelin et Bad Company. Une manière plutôt accrocheuse de débuter, même s’il manque un petit quelque chose tout de même pour pouvoir prétendre au statut de classique. Plus rythmé, « Just Like That » a un parfum Glam. Sweet n’est pas bien loin, malgré cette slide à la Foghat. « Electric Jewels » mélange une guitare acoustique virevoltante à une guitare électrique plus lourde pour un résultat agréable mais qui manque tout de même d’une ligne de chant marquante. Le titre ralentit ensuite la cadence pour un résultat Hard Prog entre les Moody Blues et ce que feront bientôt Rush et Queen. Changement de style à nouveau pour le Country Folk « You Opened Up My Eyes » entre harmonica à la Neil Young, choeurs à la Moody Blues et petit solo de mandoline façon Rod Stewart.
Bien que plus Rock, « Come On Along » peine à convaincre, notamment à cause du chant peu habité. L’influence des Moody Blues, à nouveau, est plus qu’évidente sur la ballade Rock symphonique « Lady Run, Lady Hide » qui reprend de nombreuses caractéristiques des Anglais (mellotron, jeu de batterie, envolées lyriques). Il ne manquait que le solo de flûte. Après ça, le Rock basique de « I Can Hear You Callin’ », chanté à deux voix par Goodwyn et Clench, apparaît comme un virage à 180°. Plus ambitieux mais non moins Rock « Cat’s Claw » est sans doute l’un des moments les plus réussis de ce disque qui, avouons-le, part un peu dans tout les sens, et ce malgré à nouveau un chant trop en retrait par rapport au reste des instruments. On notera un break instrumental qui semble être du Iron Maiden avant l’heure. On termine par un dynamique et bondissant « The Band Has Just Begun » en forme de promesse. Et en effet, le meilleur restait encore à venir. L’occasion tout de même d’entendre une fois de plus que si les Canadiens avaient encore des progrès à faire en composition et en chant, leurs capacités instrumentales étaient absolument irréprochables pour tous les quatre.

Tout sympathique qu’il soit, il est assez juste de dire qu’Electric Jewels fait pâle figure par rapport aux chefs d’oeuvres qui étaient sortis à la pèle en cette année 1973. On sent également que le groupe cherche encore à définir son terrain de jeu. Rock ? Hard Rock ? Prog ? Même un peu de Folk. Presque uniquement composé par Goodwyn et Clench, à l’exception de la première piste, l’album ne bénéficiera pas des deux reprises qui sorties en singles avaient fait décoller les ventes de On Record. Et si « Weeping Widow » fera une belle carrière sur les ondes canadiennes, son succès sera moindre tout comme celui d’Electric Jewels qui cette fois ratera même le top 50. Un pas en arrière après les deux pas en avant. Heureusement, le tire allait être corrigé pour l’album suivant.
The Wicker Man


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Message par alcat01 » jeu. 9 févr. 2023 07:59

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Agents Of Fortune (1976)
Et voilà, il fallait bien que ça arrive, que le chroniqueur se retrouve le nez dans l'eau, incapable de trouver des idées structurées à soumettre à propos d'un album du BLUE ÖYSTER CULT. Surprenant ? Pas vraiment. Ce qui est surprenant, c'est le début de carrière du groupe américain qui sort coup sur coup et en moins de 5 ans quatre albums (dont un live) qui s'imposent avec le temps comme des incontournables d'un hard-rock désormais bien en place et aux leaders bien affirmés. Un quatuor indivisible qui laisse douter de l'éventuelle origine extraterrestre d'Eric Bloom et de sa clique.

Mais l'on retombe bien vite sur terre à l'écoute de cet Agent of Fortune qui dénote largement et sciemment du style pratiqué sur ses prédécesseurs. Une cassure nette se produit, même si le groupe n'en renie pas pour autant ses premières amours. Il y a cette pochette tout d'abord, et ce croupier au regard perçant (cela cache forcément quelque chose...) qui désigne de sa main droite l'énigmatique logo du groupe. Il y a ces tons différents, et cette absence quasi-totale de la couleur blanche qui donne l'impression d'un changement brutal et sans concessions.

Le changement se fait pourtant en douceur. "This ain't the Summer of Love", qui se charge d'ouvrir l'opus, est totalement dans la lignée de Secret Treaties, et n'est pas sans rappeler un "ME 262" au tempo légèrement ralenti. Il y a toujours ces ambiances plus sombres et sournoises derrière l'apparence légèreté hard-rock, qui confèrent au morceau cette aura envoûtante. Et c'est là, juste après le premier titre, que se montre le nouveau visage du B.Ö.C, sur "True confessions". Un visage faisant la part belle aux influences bluesy, laissant un large espace d'expression au piano et surtout mettant en avant des cuivres (en l'occurrence un saxophone), élément jusqu'alors inédit dans la musique du groupe. Pas désagréable, mais l'ensemble sonne ici plus pop et moins recherché, malgré un évident savoir-faire. Les cuivres font une nouvelle apparition sur "Morning Glory", une des pièces les plus dispensables de l'album, gâchée par un clavier imposant et donnant au morceau un aspect guimauve et aseptisé préjudiciable.

Bien entendu, impossible de parler d'Agents of Fortune sans mentionner le tube qui a permis à B.Ö.C d'exploser commercialement, "(Don't Fear) the Reaper". Cette pièce soft-rock, intégralement composée par le guitariste Donald « Buck Dharma » Roeser, se veut un titre riche en textures et en couches, liées entre elles par une ambiance faussement éthérée et une montée en puissance offrant à ce titre intemporel un break en apothéose. Un morceau résolument nouveau pour le groupe, mais une très grande réussite artistique.

Une réussite que le groupe ne parvient malheureusement pas à répéter sur le détestable "Tenderloin". Malgré une certaine légèreté des guitares et l'ajout d'éléments électroniques rappelant l'attrait du groupe pour la science-fiction, la sauce ici qui peine vraiment à prendre nuit quelque peu à une fin d'album peu convaincante.
Heureusement, B.Ö.C le vrai, le grand, sait encore y faire, et propose quelques perles à ranger parmi les plus grandes réussites de sa discographie : "E.T.I.", "Tattoo Vampire" ou "Revenge of Vera Gemini" (ce dernier agrémenté des vocalises malsaines de Patti SMITH) perpétuent la tradition des pièces hard-rock chiadées et délectables qui foisonnaient sur les 3 précédents albums.

Au final, Agents of Fortune montre un B.Ö.C 'double-face', fidèle à ses racines mais n'hésitant pas à innover, malheureusement pas toujours pour le meilleur. Quelques flamboyances et déceptions parsèment un album qui accélère encore plus la course du groupe américain vers le succès commercial. Apprécions cette offrande, avant la dégringolade artistique.
GEGERS


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Cooltrane » jeu. 9 févr. 2023 08:49

Booooffff... Pour moi, BÖC , c'est un peu comme les BD de Pratt: avec la couleur, c'est moins bon.

Plus sérieusement je trouve AoF assez faible comparé à ce qui vient avant.


alcat01 a écrit :
jeu. 9 févr. 2023 07:58
Avec leur deuxième album, On Record, April Wine vient de réaliser son premier succès national. Car si l’album ne monte pas très haut dans le Top 40 canadien, les deux singles sont, eux, des cartons plein, surtout « You Could Have Been A Lady » qui manque de peu la première place (et entre même dans le Top 40 aux USA). Bref, tout cela est très encourageant pour Myles Goodwyn et sa bande lorsque patatra ! les frères Henman prennent la poudre d’escampette. On pourrait dire que ce n’était pas vraiment la décision la plus finaude de quitter un groupe qui vient de percer (d’autant que les frangins disparaitront plus ou moins de la circulation), mais surtout cela laisse Goodwyn et Jim Clench le bec dans l’eau. Pour les remplacer, notre duo va heureusement engager deux musiciens qui vont faire les belles heures d’April Wine, le guitariste Gary Moffet et surtout le batteur Jerry Mercer. C’est cette formation qui va enregistrer Electric Jewels qui sort à la fin de l’année 1973.
Non, mais pour des p'tits gars des "Maritimes" (les provinces Atlantique à l'est), Montréal ou Toronto devaient être des chocs culturals pas tjs faciles à digérer, surtout si tu commences à y vivre à l'année. Ils n'ont pas dû s'y faire, d'autant plus que c'était assez pauvre et trèèèèèès provincial comme mentalité.... à voir si 'était un projet de vie pour eux aussi (déjà, leur frère avait abandonné la partie après le premier). Goodwin étant Brunswickois, il parlait/baragouinait français à Montréal, les trois autres (les frères) pas.

à noter, que les deux Henman sont encore crédité comme invités sur de 3è album.
alcat01 a écrit :
mer. 8 févr. 2023 22:41
Malgré tout ça, il ont quand même une discographie qui tient assez bien la route...
Oui, je dirais même que les Ontariens auto-suffisants de l'époque disaient que "It's not too shabby for Newfies"

Newfies = Newfoundlanders: pour les Terre Neuviens (et un peu par condescendance pour les autres petites provinces oubliées), qui les désignait comme des rustauds un peu con-génitaux (même si à la Polytechnique de Toronto, le meilleur de notre promo était de St John). Faut dire aussi qu'on voyait des spécimens assez gratinés arriver dans ce Upper-Canada central, repérés directement par leur accent.

Faut dire que le préjugé du "newfie" (qui, donc, déteignait un peu sur les autres provinces voisines) était tenace, car, assez étonnamment, Terre Neuve fut la dernière province du Canada (en 49) et "on" (Ottawa) leur a donné le Labrador (au détriment du Québec) avec tout son pétrole comme cadeau de bienvenue. Avant cela, ils (TN) étaient encore britiches, mais laissés à leur sort, comme si c'était les Malouines.

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » jeu. 9 févr. 2023 10:13

Cooltrane a écrit :
jeu. 9 févr. 2023 08:49
Booooffff... Pour moi, BÖC , c'est un peu comme les BD de Pratt: avec la couleur, c'est moins bon.

Plus sérieusement je trouve AoF assez faible comparé à ce qui vient avant.


alcat01 a écrit :
jeu. 9 févr. 2023 07:58
Avec leur deuxième album, On Record, April Wine vient de réaliser son premier succès national. Car si l’album ne monte pas très haut dans le Top 40 canadien, les deux singles sont, eux, des cartons plein, surtout « You Could Have Been A Lady » qui manque de peu la première place (et entre même dans le Top 40 aux USA). Bref, tout cela est très encourageant pour Myles Goodwyn et sa bande lorsque patatra ! les frères Henman prennent la poudre d’escampette. On pourrait dire que ce n’était pas vraiment la décision la plus finaude de quitter un groupe qui vient de percer (d’autant que les frangins disparaitront plus ou moins de la circulation), mais surtout cela laisse Goodwyn et Jim Clench le bec dans l’eau. Pour les remplacer, notre duo va heureusement engager deux musiciens qui vont faire les belles heures d’April Wine, le guitariste Gary Moffet et surtout le batteur Jerry Mercer. C’est cette formation qui va enregistrer Electric Jewels qui sort à la fin de l’année 1973.
Non, mais pour des p'tits gars des "Maritimes" (les provinces Atlantique à l'est), Montréal ou Toronto devaient être des chocs culturals pas tjs faciles à digérer, surtout si tu commences à y vivre à l'année. Ils n'ont pas dû s'y faire, d'autant plus que c'était assez pauvre et trèèèèèès provincial comme mentalité.... à voir si 'était un projet de vie pour eux aussi (déjà, leur frère avait abandonné la partie après le premier). Goodwin étant Brunswickois, il parlait/baragouinait français à Montréal, les trois autres (les frères) pas.

à noter, que les deux Henman sont encore crédité comme invités sur de 3è album.
alcat01 a écrit :
mer. 8 févr. 2023 22:41
Malgré tout ça, il ont quand même une discographie qui tient assez bien la route...
Oui, je dirais même que les Ontariens auto-suffisants de l'époque disaient que "It's not too shabby for Newfies"

Newfies = Newfoundlanders: pour les Terre Neuviens (et un peu par condescendance pour les autres petites provinces oubliées), qui les désignait comme des rustauds un peu con-génitaux (même si à la Polytechnique de Toronto, le meilleur de notre promo était de St John). Faut dire aussi qu'on voyait des spécimens assez gratinés arriver dans ce Upper-Canada central, repérés directement par leur accent.

Faut dire que le préjugé du "newfie" (qui, donc, déteignait un peu sur les autres provinces voisines) était tenace, car, assez étonnamment, Terre Neuve fut la dernière province du Canada (en 49) et "on" (Ottawa) leur a donné le Labrador (au détriment du Québec) avec tout son pétrole comme cadeau de bienvenue. Avant cela, ils (TN) étaient encore britiches, mais laissés à leur sort, comme si c'était les Malouines.
Merci pour ces précisions, Hughes! :hello:

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » jeu. 9 févr. 2023 10:15

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Aquila, composé de Ralph Denyer (chant, guitares électriques et acoustiques), de Phil Childs (basse, piano), de George Lee (flûte, alto, soprano, sax ténor et baryton), de Martin Woodward (orgue Hammond) et de James Smith (batterie, percussions diverses), fut un quintuor Britannique de Rock plus ou moins Progressif qui, en son temps, ensemble pendant cette scène prog merveilleusement créative et en plein essor, n'a malheureusement laissé qu'une seule sortie éponyme publiée en 1970 sur le label RCA.
La flûte, le sax et le vénérable Hammond augmentent le socle classique de la rythmique basse / batterie et de la guitare, offrant un son aux influences Jazz pas trop différent de la sortie des labels Neon, Dawn et Transatlantic à l'époque: voir Raw Material, Tonton Macoute ou Hannibal.
En ce qui concerne les compositions de l'album, elles ont été faites en tant que groupe, personne à blâmer, juste la façon dont il s'est avéré. Ralph proposait des paroles et une séquence d'accords très basique - loin de ce que l'on pourrait appeler un morceau fini. Le groupe s'appuyait ensuite sur cela en tant qu'équipe - chacun ajoutant en fonction de ses compétences - avec le résultat final étant en grande partie le produit d'une capacité combinée.
Aquila est à juste titre à placer dans une sous-section 'dérivé du Prog' car cet album n'est pas, à vrai dire, du Rock Progressif. Il y a cependant quelques éléments prog dans leur musique comme le saxophone omniprésent et la flûte occasionnelle qui sont des instruments qui pourraient être liée au Prog Rock.

La pochette de l'album est en fait un dessin de Goldie, l'aigle royal qui, à l'époque, était au zoo de Londres et assez célèbre. Keith Besford, qui a fait les dessins de l'album, était un des amis du groupe.
L'album est sorti en 1970 dans une pochette gatefold et il est devenu en quelque sorte un objet de collection mineur. La production a été confiée à Patrick Campbell-Lyons, producteur du Nirvana Anglais.
Musicalement, le groupe joue un Prog Rock simple avec des nuances de Jazz fournies principalement par le jeu de Lee... En fait, la musique est du Rock avec beaucoup d'orgue et de saxo. La musique rappelle un peu le groupe Anglais Audience qui a presque le même concept musical, mais sans l'orgue. Les éléments prog sont le plus clairement affichés dans la suite "Aquila", très typiquement, car le Rock Prog est divisé en mouvements. C'est pourtant toujours du Rock basique, mais avec un solo d'orgue et de saxophone. La suite entière se termine assez symphoniquement sans jamais être réellement du Prog Symphonique.
N.B.: Une partie des origines d'Aquila se trouvent dans le groupe Proto Prog Psychédélique Gallois, Blonde On Blonde. En fait, le fondateur de Blonde On Blonde, du nom du célèbre album de Bob Dylan, était Ralph Denyer qui, en 1970, a quitté ce même groupe qu'il avait fondé alors que leur album "Rebirth" était sur le point de sortir.
Quand on compare avec les œuvres de Blonde On Blonde, il semble que Denyer souhaitait s'éloigner du Rock Psychédélique trempé que Blonde On Blonde jouait et aller plus loin vers un style progressif qui combinerait les influences du Rhythm & Blues et du Jazz.

Cependant, ils jouent une forme de musique Prog Rock très agréable qui suit à bien des égards où des groupes tels que King Crimson se sont arrêtés après la sortie de "In The Court Of The Crimson King". Le groupe parvient à combiner la musique Rock simple avec des arrangements plutôt plus complexes ainsi que l'introduction de divers instruments de Rock 'non conventionnels' tels que les saxophones.
Les musiciens, à l'origine, voulaient un cri d'aigle au début de l'album, et Ralph était allé au zoo de Londres et avait demandé au gardien s'il pouvait prendre du matériel d'enregistrement pour enregistrer Goldie. Le gardien lui avait dit: "...Vous pouvez essayer si vous aimez, l'ami, mais je suis ici depuis 30 ans et je ne l'ai pas encore entendu faire de bruit!...", Alors ce projet a été abandonné.
Les sections où George Lee joue de la flûte sont également intéressantes car son jeu devrait plaire aux fans de Ian Anderson, surtout quand on entend la respiration inhabituelle qu'il utilise (comme Ian Anderson), ce qui rompt en réalité les enseignements classiques du jeu de flûte!
En regardant la disposition des pistes, il est immédiatement évident que l'objectif principal de l'album est "The Aquilia Suite" qui occupe tout la seconde face. Cependant, la première face offre également sa juste part de bons moments.

L'album s'ouvre avec "Change Your Ways" avec des saxophones et le Hammond hurlant le thème principal tandis que le groupe semble presque tisser un rythme avec un rythme d'accompagnement de Blues. La voix de Denyer est agréable et riche avec un son distinctif des années 60. Les guitares électriques sont presque inexistantes sur cette piste car la basse est amenée en tête du mixage accentuant le rythme émouvant de cette piste. Parfois, il y a des notes de Chicago ou de Blood, Sweat & Tears , principalement causées par l'utilisation généreuse de saxophones couplée à un fort son de basse itinérant. Ainsi, le groupe dès le début montre où ses racines musicales semblent se situer bien qu'il parvienne à inclure une certaine diversité musicale grâce principalement à George Lee.
"How Many More Times" maintient ce sentiment de bonheur présenté par "Change Your Ways" bien que le style semble évoluer vers une approche plus Latino-Américaine. Parfois, la voix de Denyer ressemble au style vocal de Garry Brooker de Procol Harum. Cette fois, les saxos sont remplacés par une flûte qui donne à la piste une touche plus tendre, bien que le rythme incessant entraîné par les percussions de James Smith, rempli de rythmes décalés, donne à la piste une sensation spéciale qui la distingue de toute autre piste. De plus, ce morceau présente l'orgue Hammond comme instrument solo pour la première fois sur l'album. La dernière section où la flûte joue sur un fond de Blues est très similaire au premier son de Jethro Tull , quand Mick Abrahams était encore avec le groupe.
"While You Were Sleeping" qui suit est un morceau où George et Martin ont créé des riffs en harmonie et c'est cela qui a créé le son Aquila. Martin a également fait tourner le Hammond à mi-vitesse sur cette piste, ce qui a créé un son assez intéressant. la fin était entièrement une création commune. Ce morceau crée une ambiance sixties. Musicalement, la piste est très similaire à "Change Your Ways" avec le duo de saxophones avec la voix de Denyer, bien que la piste montre très peu de variation tout au long et devienne peut-être un peu fastidieuse après un court moment.
"We Can Make It If We Try", le dernier morceau de la première face, présente un style plus élevé avec un refrain qui rappelle les comédies musicales de cette époque, en particulier "Jesus Christ Superstar"!
La deuxième face de l'album est dominée par "The Aquila Suite", qui en elle-même est divisée en trois mouvements. Le premier mouvement a deux sections, "Aquila (Introduction)" et "Flight Of The Golden Bird".
"Aquila (Introduction)" démarre de manière douce avec une musique acoustique mettant en vedette un duo entre flûte et guitare acoustique.
Cela fusionne ensuite dans "Flight Of The Golden Bird" qui montre la tension la plus progressive du groupe. Une fois de plus, l'utilisation de la flûte fait penser à Jethro Tull, mais le groupe semble avoir un style plus émouvant dans sa présentation que Tull. Le Hammond mène la piste à un rythme fulgurant avec la flûte se joignant à intervalles entre les voix. De manière inhabituelle, la guitare acoustique se joint également à la procédure solo, permettant à la piste de posséder une puissance et un entraînement particuliers tout en conservant cette saveur acoustique. La piste présente également un bon solo de batterie de James Smith qui évoque l'esprit de l'époque où cette musique a été composée.
Le deuxième mouvement se compose de "Cloud Circle", "The Hunter" et "The Kill".
"Cloud Circle" est aussi aérien que le titre le suggère avec un rythme lent et des flûtes dictant les choses, bien que lentement alors que Aquila semble monter plus haut, le Hammond et les guitares se joignent pour créer un crescendo qui semble s'accumuler, mais dès que il semble atteindre son apogée, il s'estompe.
Comme on peut s'y attendre, "The Hunter" est une affaire plus mouvementée avec la piste possédant plus d'une force et une certaine lourdeur que les autres pistes ne possédaient pas. Même le tempo est plus traînant, ce qui donne à "The Hunter" un sentiment de tristesse, un sentiment encore aggravé par le fait que les saxophones et l'orgue jouent les mêmes accords de puissance à l'unisson, créant ainsi ce sentiment de malheur.
"The Kill" est l'aboutissement d'événements vers lesquels "The Hunter" était en train de construire, car les instruments (orgue, saxophone et guitare) semblent tous jouer dans des directions différentes alors que le tempo augmente régulièrement au milieu d'un barrage d'accords et de solos.
Le troisième mouvement comprend "Where Do I Belong" et "Aquila (Conclusion)".
"Where Do I Belong", comme son nom l'indique, est un morceau de musique réfléchissant qui contraste avec "The Kill". La musique est quelque peu modérée, bien que la musique soit trempée dans une vague d'accords d'orgue et de saxo, bien que ceux-ci n'atteignent jamais un niveau propice à une pensée de sentiment de puissance, mais plutôt de mélancolie et de frustration. Même le solo de saxophone est très contemplatif, laissant l'auditeur réfléchir à ce qui a été réalisé par "The Kill".
"Aquila (The Conclusion)" clôture l'ensemble de la suite Aquila.Comme on peut s'y attendre, la conclusion est plutôt explosive, avec des accords contrastés provenant des différents instruments créant une cacophonie de bruit qui fait tomber le rideau sur cette suite Aquila.
En fait, James parlait souvent de la façon dont il aimerait terminer l'album avant même de rencontrer les autres; les timbales et les cloches tubulaires à la fin - qui auraient dû être augmentées en volume sur le mix - et l'ambiance générale de la piste étaient son idée depuis longtemps. Cette idée à propos de la fin est née lorsqu'ils étaient avec The Fantastics et elle était très présente dans le film "2001: A Space Odyssey", qui utilisait les timbales au début lorsque les apemen sautaient autour du monolithe venu de l'espace.

Certes, l'album n'est pas un classique, mais il est quand même intrigant surtout pour ceux qui aiment écouter un style de Rock Proto Prog ancré dans les racines du R&B, tout comme Procol Harum.
Peut-être que le groupe est arrivé quelques années trop tard avec cette marque de musique qui était plutôt plus populaire quelques années auparavant.
L'album a été assez bien accueilli dans certains milieux; il a obtenu beaucoup de temps de passage à Radio Luxembourg, et il est devenu plus tard un peu un élément de collection dans le genre Prog Rock Britannique des années 70.
Un vinyle original en parfait état se vendait 150 $ et plus vers 2000/2001.


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Message par alcat01 » jeu. 9 févr. 2023 13:49

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Live (1973)
Mince, Made In Japan est sorti l'an passé, et nous voilà l'année suivante avec un live d'Uriah Heep, issu de la tournée Magician's Birthday. Pas bien malin comme stratégie, on va encore les accuser de mimétisme envers Deep Purple !
Replaçons nous dans le contexte : ce live est considéré comme génial, mythique par les fans, il est possible qu'il ait représenté une bonne baffe pour ses heureux acquéreurs. Après, toujours dans ce même contexte, il suffit de se pencher sur les autres live sortis à la même époque. Voyons voir... Made In Japan (Deep Purple), Live Dates (Wishbone Ash), YesSongs (Yes), On Your Feet Or On Your Knees (Blue Öyster Cult) et j'en oublie, ça calme !
La sortie d'un album live était pourtant l'occasion rêvée pour Uriah Heep de s'imposer définitivement comme une valeur sure. Il est même certain qu'avec un live exemplaire, le groupe aurait pu acquérir une toute autre réputation quand on sait l'importance que pouvait avoir ce genre d'exercice à l'époque. Seulement voilà, on se retrouve avec un live sympa, pas mal, mais qui supporte mal toute comparaison avec les albums cités plus haut (et bien d'autres encore). La concurrence était rude, acharnée, sans pitié !
Le son tout d'abord, plutôt moyen, avec les instruments parfois étouffés par moments, il ne met pas vraiment en valeur les qualités mélodiques d'Uriah Heep, ni son énergie sur scène. Et c'est justement là où le groupe se retrouve pris dans le piège de son propre style, il ne parvient pas à jongler habilement entre heavy, prog, pop et rock. Ce live n'a pas la puissance d'un Made in Japan ou On Your Feet Or On Your Knees, ni la grandeur d'un YesSongs et encore moins la finesse d'un Live Dates.
Aucune finesse, peu de puissance, c'est un comble, alors que reste-t-il ? Les classiques évidemment, même si là encore on aurait aimé pouvoir profiter des improvisations, totalement absentes ici, auxquelles se livraient Uriah Heep dans ses concerts. A la place de ça, des interprétations banales de Easy Livin', Sweet Lorraine, Traveller In time, qui n'apportent pas grand chose. Ca se veut heavy mais ça manque de couilles ! Ca se veut mélodique mais les guitares et les claviers n'ont aucune finesse !
Exemple illustré avec Tears In My Eyes, une vaste beauferie avec la guitare slide vulgaire de Ken Hensley. Peut-être qu'il aurait du laisser Mick Box le faire à sa place. Quoique pour ce dernier, il n'a jamais été un "guitar-hero" non plus. Y'a t-il un seul bon solo de guitare sur ce live ? Je veux dire, un solo qui atteindrait au moins la classe ou la virtuosité des albums live cités précédemment ? Vous connaissez la réponse.
Les meilleurs moments se situent à la fin, sur les faces 3 et 4 de ce double live pour être plus précis. Là enfin, le public se réveille pour un Gypsy haut en couleur, solos de batterie et de claviers à l'appui. Uriah Heep est majestueux (Circle Of Hands) ou dynamique (Look At Yourself, Love Machine), mais la qualité du son, elle, reste inchangée malheureusement. Un Rock 'n Roll Medley amusant pour finir, uniquement composé de reprises et qui sert de prétexte pour s'amuser avec les choeurs. Mais je ne peux m'empêcher de penser qu'Uriah Heep n'est pas le groupe le mieux placé pour reprendre des standards du rock 'n' roll.

Alors, même si ce live est sorti durant la grande époque et avec le line up culte (d'où sa sur-estimation à mon avis), il existe de bien meilleurs live d'Uriah Heep comme Live In Europe 1979 avec John Lawton (j'en entends déjà hurler !) ou ceux sortis plus récemment avec Bernie Shaw.
DAVID


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Message par alcat01 » jeu. 9 févr. 2023 15:52

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DEMIAN
Bubble Puppy a quitté le Texas pour la Californie afin d'échapper à son infâme maison de disques, International Artists. Les musiciens se sont associés à l'ancien bassiste de Steppenwolf, Nick St. Nichols, et ont changé de nom pour devenir Demian.
C'était une période turbulente pour le groupe et ce deuxième album, bien qu'il contienne de très bonnes choses, montre un changement subtil mais notable dans le son. En particulier, les voix sont différentes, sans les harmonies mélangées du premier album. On dirait presque, mais pas tout à fait, un autre groupe, bien que certains éclairs de l'original soient encore là.

La première fois que j'ai écouté cet album, que je cherchais depuis longtemps, j'ai été un peu déçu. Je m'attendais au Bubble Puppy avec juste un nom différent. Bien que ce soit les mêmes gars, avec le deuxième album, ils ont suffisamment modifié leur son pour que je ne sois pas préparé au choc. Maintenant, après l'avoir laissé reposer pendant un certain temps, je l'ai revu et il m'a beaucoup plu.
La musique a toujours été excellente, c'est juste que j'avais une vision différente de ce qu'ils étaient censés être. Pas d'attentes pour ce tour, et c'est vraiment bien. Peut-être qu'une partie de cela était la reprise de Todds Tune, qui est assez différente de l'original du premier album. Cette fois-ci, cependant, j'ai pu apprécier le travail de guitare et la qualité des chansons.
Dommage que les choses se soient écroulées et qu'ils se soient séparés. J'aurais aimé qu'ils puissent rester ensemble et s'épanouir à Ellay, mais hélas, ça n'a pas été le cas.

Rock on Bubble Puppy/Demian. Cet avant-goût de leur musique en vaut la peine. Hautement recommandé.
Fred Rayworth


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Message par alcat01 » jeu. 9 févr. 2023 17:51

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Holiday (1974)
En 1974, América s'était déjà imposée comme un groupe phare du folk rock avec des succès tels que «A Horse With No Name» et «Ventura Highway». "Holiday" était leur quatrième album studio, et il a assuré leur héritage en tant qu'auteurs-compositeurs et musiciens intemporels. C'était le premier de leurs albums à être produit par George Martin, qui avait beaucoup travaillé avec les Beatles, et son influence se fait entendre tout au long de ces douze titres somptueux.
Les membres fondateurs d'America, Dewey Bunnell, Gerry Beckley et Dan Peek, étaient tous des citoyens américains ayant des liens étroits avec le Royaume-Uni. 'Holiday' a été enregistré à Londres. Le résultat final est un délicieux hybride anglo-américain qui est aussi frais et captivant aujourd'hui qu'il l'était il y a près d'un demi-siècle.
L'album s'ouvre sur l'instrumental 'Miniature'. Les cordes montantes lui donnent une sensation de classique folk de Nick Drake "Bryter Layter", sorti plus tôt cette décennie. Il invite immédiatement l'auditeur dans un paysage bucolique. Le premier morceau avec voix, "Tin Man", était un single de l'album et est à juste titre considéré comme l'une des meilleures chansons du groupe. C'est aussi de loin la chanson la plus accrocheuse de l'album – elle vous trottera dans la tête pendant des jours après, mais ce n'est pas une mauvaise chose ! "Oz n'a jamais rien donné au Tin Man, qu'il n'ait pas déjà" est le sentiment qui est exploré à travers de magnifiques harmonies. C'est une chanson que je ne me lasse pas d'entendre.
"Another Try" apporte un accompagnement au piano qui évoque sans aucun doute à la fois ELO et David Bowie, mais avec l'approche transatlantique propre à América. C'est le retour aux guitares portant la mélodie de "Lonely People", un autre morceau classique incontesté qui est apparu sur les compilations américaines "Greatest Hits". L'harmonica dans le refrain et au-delà, et une touche de piano blues se combinent pour créer le message édifiant « n'abandonnez pas ».
L'influence de George Martin se fait fortement sentir dans les instrumentaux de « Glad to See You », et il y a plus qu'une touche de la chanson effrontée/comique de McCartney dans « Mad Dog ». Bien que ceux qui apprécient l'influence des Beatles puissent l'entendre le plus fortement dans la production de 'You' ainsi que dans les cloches qui sonnent stratégiquement placées dans le morceau de clôture 'In The Country' sur la deuxième face. Ce dernier est un morceau inébranlablement upbeat avec des voix entraînantes – un excellent moyen de compléter un album de bien-être.
Il y a beaucoup d'autres délices à trouver sur la deuxième face avant cela. Il s'ouvre sur des effets sonores de circulation – établissant que vous êtes arrivé à « Hollywood », le morceau le plus cynique de l'album. América, qui capte si bien le son des paysages ruraux, est peut-être mal à l'aise dans un étalement urbain. Les auditeurs se retrouvent bientôt en territoire plus familier avec un trio de chansons classiques au ton typiquement américain. 'It's Up to You' a une touche de guitare électrique qui le distingue. Là où « You » a un élément de mépris flétri pour la façon dont le sujet invisible de la chanson s'est avéré, « Old Man Took » revient sur le territoire américain familier établi dans « Ventura Highway » : les paroles racontent les conseils qu'un homme plus âgé donne à un plus jeune. L'avant-dernier morceau, "What Does it Matter", a un côté fantaisiste et plutôt britannique, comme si le music-hall rencontrait une comédie musicale à succès, mais c'est une bonne décision de laisser les délices de "In the Country" clôturer l'album.

Il n'y a pas de maillon faible dans la chaîne pour ‘Holiday’ d'America. Il y a aussi sans doute une plus grande variété d'influences musicales et de sons que les albums précédents du groupe n'avaient présenté. Cette période fut pour eux une riche créativité. Certes, l'influence du producteur George Martin se fait sentir, et il a nourri le talent de musiciens et d'auteurs-compositeurs exceptionnels pour créer "Holiday". Le produit final est un album qui n'a pas le mordant caustique de John Lennon (que les auditeurs célébreront ou déploreront, selon les goûts), mais peint plutôt un paysage musical qui ne peut que remonter le moral et impressionner les auditeurs avec son son palais vif.
Nous recommandons chaleureusement "Holiday" comme une excellente collection de chansons et une délicieuse dose de folk rock des années 1970.

C'est le moment idéal pour redécouvrir le génie d'América.
Greg Jamesson


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Message par alcat01 » jeu. 9 févr. 2023 19:47

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The Electric Prunes
Alors que le bourdonnement lancinant de la guitare fuzztone chargée de trémolos de Ken Williams se glisse d'un côté à l'autre du spectre stéréo, the Electric Prunes démarrent leur premier album avec leur premier (et plus grand) hit single, et si Electric Prunes : I Had Too Much to Dream (Last Night) n'atteindra plus jamais le point culminant de son titre, les 11 chansons suivantes confirment que ces gars-là faisaient partie du premier échelon des groupes de garage américains des années 60.
Dans la grande tradition de la plupart des albums de rock garage, les meilleurs morceaux de ce disque sont les singles, qui, avec la chanson titre, comprennent "Get Me to the World on Time" et les faces B étonnamment efficaces "Luvin'" et "Are You Loving Me More (But Enjoying It Less)", mais les autres morceaux sont plus qu'un simple remplissage.
Sur presque toutes les chansons, Williams et ses collègues guitaristes Weasel Spagnola et Jim Lowe tissent une toile de sons glorieusement étranges, tirant le meilleur parti d'une batterie de pédales, tandis que le bassiste Mark Tulin et le batteur Preston Ritter fournissent une toile de fond solide et percolante pour leurs paysages sonores faux-psychédéliques.
Le producteur David Hassinger deviendrait plus tard un méchant dans l'histoire des Electric Prunes, mais sur ces sessions, il leur donne un son de studio formidable, spécieux mais plein de détails, et au mieux, cet album fait aussi bien par son équipe de trois guitares que les débuts d'époque de Moby Grape.
Et si des chansons comme le soft rock larmoyant "Onie", le faux folk britannique de "The King Is in the Counting House" et la nostalgie gaffeuse de "Toonerville Trolly" suggèrent que Hassinger ne savait pas toujours quel genre de matériel utiliser avec le groupe (qui n'était autorisé à enregistrer que deux de ses propres chansons), les Prunes se montrent à la hauteur de la situation, peu importe ce qu'on leur propose (et la voix de Jim Lowe suggère qu'il savait à quel point "Toonerville Trolly" serait ridicule).
Alors que the Sonics et the Litter ont fait des albums plus cohérents, peu de groupes de garage des années 60 ont trouvé un son aussi distinctif que les Electric Prunes, et ils l'ont enregistré avec un succès remarquable sur I Had Too Much to Dream (Last Night).
Mark Deming


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Message par alcat01 » ven. 10 févr. 2023 08:09

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Stand Back (1975)
J'ai acheté cet album sur CD il y a probablement une quinzaine d'années parce que j'aimais les groupes locaux (canadiens) et que j'adorais la chanson mélodique semi-lente aux accords puissants "Tonite is a Wonderful Time to Fall in Love". J'ai été ravi à l'époque de découvrir une autre chanson que je connaissais de la radio rock classique, "Cum Hear the Band", avec un magnifique solo de guitare double. Je pense que je n'ai pas beaucoup pensé à cet album après ces deux chansons et que je l'ai finalement laissé reposer dans une boîte de CD qui m'a été expédiée des années plus tard au Japon.
L'autre semaine, inspiré par l'album de Thundermug que j'ai chroniqué ici, j'ai commencé à faire des recherches sur d'autres groupes de hard rock canadiens des années 70 et je me suis souvenu que l'écrivain métal Martin Popoff avait dit qu'April Wine était l'un de ses groupes préférés. April Wine ? Du métal ? Du rock, c'est sûr, non ? J'ai donc sorti le CD et je l'ai transféré sur iTunes et sur mon téléphone. Et waouh ! Quel album !

Ce fut une agréable surprise. C'est en fait un album beaucoup plus rock que ce que je croyais au départ. " Oowatanite " est une chanson hard rock typique sur le fait de passer une nuit ensemble. Mais "Don't Push Me Around" et "Victim for Your Love" ont un son de distorsion très lourd et bourdonnant qui sonne très fort. Surtout "Victim for Your Love" qui est un rocker assez lourd.
Une autre chanson que je ne peux pas croire que je n'ai pas remarqué avant est "Highway Hard Run" qui commence comme un morceau de métal avant de revenir au hard rock. Et "Wouldn't Want Your Love (any other way)", bien qu'elle ait un refrain accrocheur, comporte aussi des guitares assez heavy rock.
"I Wouldn't Want to Lose Your Love" est une ballade presque douce qui a également été une chanson à succès de l'album. Parmi les autres chansons, citons "Not for You, Not for Rock N Roll", un morceau de hard rock entraînant et optimiste, et "Slow Poke", une chanson qui parle exactement de ce que votre esprit coquin a conjecturé. Je suis sûr que le bassiste Jim Clench chante cette chanson, sinon Myles Goodwyn s'occupe de la plupart des voix principales. "Baby Done Got Some Soul" est un peu plus proche d'un numéro de danse des années 70, mais la guitare hard rock est toujours aussi présente.

Depuis que j'ai été époustouflé par cette collection de hard rock/rock, j'ai essayé de trouver quels autres albums d'April Wine pourraient être aussi bons. Il semble que leurs deuxième et troisième albums soient les meilleurs mais "Electric Jewels" (le troisième album) n'est pas facile à trouver sauf sur iTunes. Il semble pourtant assez bon. Les deux albums après "Stand Back" ne sonnent pas aussi hard rocking. Je vais continuer à regarder April Wine de toute façon.
voila_la_scorie


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Message par alcat01 » ven. 10 févr. 2023 09:37

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L'album "Spectres" du BLUE OYSTER CULT sort la mythique année 1977, après 4 œuvres d’une qualité que l’on n'hésite pas à qualifier d’exceptionnelle. Ce skeud à l’ambiance 'soirée ésotérique', quelque peu malmené par la critique à sa sortie et peu plébiscité par les fans, est néanmoins à mon humble avis un 'masterpiece', et l’oeuvre la plus aboutie jamais composée par les cinq musiciens de génie.

Commençons plutôt par les classiques inusables qui hantent les détours de ce skeud. A tout seigneur tout honneur, nous constatons sans plus attendre la présence de "Godzilla", hymne gargantuesque pachydermique qui devient dès la sortie de l’opus un des incontournables du Culte de l’huître bleue. Juste à coté, nous avons "R.U. ready 2 rock", chef-d’œuvre de hard-rock psychédélique ambiancé plein à craquer de couplets et de bridges tous plus phénoménaux les uns que les autres. Je souligne juste que les versions live de cette chanson – souvent rapides et incisives- touchent au sublime.

Avez-vous jamais tenté l’écoute de "Goin Threw the Motion" nantis d’une oreille tolérante ? Si la réponse est positive, vous n’aurez pas su résister au charme adolescent de cette comptine où le chant d’Eric BLOOM est d’une douceur d’un autre monde. Cette ligne discrète mais omniprésente de synthés lumineuse est un must ; un vrai régal de bonne humeur. On est loin des standards du hard-rock certes, mais quel plaisir ! Abordons dès à présent le morceau ultime de Spectres, j’ai nommé "Nosferatu". Quel plus bel hommage au titre de cet album ? Une ligne épique de guitare poursuivie sans cesse par un piano d’une beauté romantique à se damner. On touche au sublime, que ce soit dans un sens féérique ou infernal. L’ambiance est magnifique de clarté, et on imagine bien les tourments vécus par le Vampire, une B.O parfaite digne du "Nosferatu" de Murnau. Signalons en outre que cette pièce unique est chantée par le discret bassiste Joe BOUCHARD.

Le reste est loin de faire 'remplissage', le chant de Buck sur "Golden Age of Leather" ne pourra que vous mettre de bonne humeur, alors que "Death Valley Night" et "I Love the Night" œuvrent dans une ligne slow mélodique chère à nos New-Yorkais, qui se transforme en hymne hard pourvu des chœurs les plus maîtrisés que vous trouverez dans le business du metal lourd. Pensez donc, nous avons là autant de chanteurs que de musiciens, en décomptant le multi-instrumentiste Allen Lanier ! Sur "Fireworks", on retrouve tous les ingrédients qui font le succès du CULT pour une vraie réussite mélodique. "Searchin for Celine" voit les claviers de Lanier et la basse de Joseph Bouchard prendre les rênes de cette chanson plus proche de certaines influences funk, comme il sied à ces intellectuels, toujours pusillanimes.

Un mot sur le travail absolument remarquable de Donald Roeser sur cet album. Jamais répétitif, loin d’être démonstratif, le petit guitariste parvient néanmoins toujours à livrer des solos d’une beauté à couper le souffle comme sur "Celine" et "I Love the Night", sans même évoquer les classiques ici présents. Enfin, "Celestial the Queen" est un poil inférieure mais reste de bon aloi. Du coup, il ne saurait être question de mettre moins de cinq étoiles à cet album classique de bout en bout.
Si vous avez auparavant suivi les critiques musicaux et passé votre chemin en arrivant sur Spectres, je vous engage vivement à revenir sur vos pas car vous avez raté un épisode important de la rock music.
ERWIN


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » ven. 10 févr. 2023 10:37

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Euro - American
Randy Wolfe dit Randy California a sorti son deuxième album solo dix ans après le premiernKapt Kopter And The (Fabulous) Twirly Birds, et il reflète ses expériences dans l'intervalle.
California a passé la décennie à diriger différentes formations de Spirit, dont une réunion complète du groupe original, et l'album les présente toutes, bien que pas toutes sur le même morceau.
Spirit s'est construit un public considérable en Europe (l'album n'est pas sorti aux États-Unis), et l'orientation bicontinentale de California s'exprime sur les deux faces de l'album : la face "américaine" est principalement consacrée au hard rock dominé par les guitares, tandis que la face "européenne" est plus variée, avec une partie de pop légère et une reprise de "Wild Thing".
William Ruhlmann


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Algernon » ven. 10 févr. 2023 10:39

Si on pouvait avoir des réserves vis-à-vis de Agents Of Fortune, moi j'en ai toujours nourri un mini-minimum, Spectres est l'album qui a définitivement scellé mon allégeance pour le Culte. Et la blague se répètera avec Mirrors : "Bouh, quel album pas terrible !", pour être chassé par un Cultösaurus Erectus qui terrassera l'auditeur non-laudateur.
Image
Allen Lanier (June 25, 1946 – August 14, 2013)
*************************
Euro - American : album un poil décevant, parce que par un musicien du calibre de Randy California, on attend un peu mieux pour les compos. Mais c'est histoire de rester exigeant avec ceux que l'on préfère.
Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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Message par alcat01 » ven. 10 févr. 2023 13:57

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1973 : Sweet Freedom
Après avoir atteint son apogée artistique, durant un âge d’or que nul ne contestera, Uriah Heep semblait avoir tout dit en cette année 1973. Aux premières écoutes, Sweet Freedom déçoit tellement il n’apporte rien de nouveau. Non pas que Sweet Freedom soit mauvais, loin de là, mais il n’est pas à la hauteur de ce que les fans étaient en droit de s’attendre à l’époque.
Débutant par un style plus léger, moins aventureux, avec le rock débile Dreamer, David Byron trouve vite ses limites. Il existe définitivement de bien meilleurs vocalistes pour chanter du rock nerveux, il manque d’agressivité et de panache dans ce style. Mais pour ce qui est des envolées lyriques, il reste imbattable, une véritable référence en la matière. Et justement, Sweet Freedom ne contient aucune longue pièce ambitieuse qui puisse réellement mettre en valeur son bel organe, comme c’était le cas sur Salisbury, July Morning, Paradise/The Spell ou The Magician’s Birthday. Inutile de s’attendre à des morceaux de ce calibre, il n’y en a pas… même Pilgrim et Sweet Freedom ne soutiennent pas la comparaison, même si ils font partie des moments phares de Sweet Freedom.
Un classique très classique, n’apportant rien de neuf, tellement classique qu’on peut penser l’avoir déjà entendu, c’est Stealin’ ! Il regroupe à la fois une belle mélodie, simple et évidente, et une dynamique rock, idéale pour mettre le feu aux poudres en concert. Stealin’ mérite amplement son statut de classique. Il existe toutefois un bon paquet de morceaux du Heep qui sont largement aussi intéressants, même si moins connus et fédérateurs ! Sweet Freedom, Pilgrim et Stealin’, trois morceaux… et le reste ? Comme sur Very ‘Eavy Very ‘Umble, rien d’exceptionnel à signaler, rien ne restera dans les annales. On n’échappe pas à la redite, que ce soit If I Had The Time (belle mélodie, mais le thème aux claviers est répété trop souvent), One Day ou l’électro-acoustique Seven Stars, dont la construction n’est pas sans rappeler celle de Blind Eye.
On appréciera l’acoustique reposant Circus, façon « flamenco », venant apporter un peu de fraîcheur à un album qui en manque cruellement. Le son n’est pas terrible non plus, ce qui fait que Sweet Freedom n’a pas très bien vieilli. Qui plus est, Mick Box n’a pas de moustache sur la photo de la pochette, ce qui est tout bonnement scandaleux ! Un bon album néanmoins…
DAVID

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » ven. 10 févr. 2023 15:46

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Ramatam (1972)
La principale revendication de gloire de Ramatam était d'avoir une lead guitariste, April Lawton, au début des années 70, d'autant plus qu'elle était la seule femme membre du groupe. Eh bien, ce n'est pas courant maintenant (malheureusement), alors essayez de vous remettre à l'époque du sexisme effréné pour voir à quel point c'était inhabituel.
Bien sûr, si vous ne le saviez pas, vous ne pouviez pas le savoir, car c'était une guitariste de rock très compétente à une époque où vous pouviez trouver un guitariste de rock compétent à chaque coin de rue, en particulier aux États-Unis, où le rock avait plus d'attrait que il ne l'a jamais eu au Royaume-Uni.
Le reste du groupe était également loin d'être des fainéants, avec le chanteur/guitariste Mike Pinera de Blues Image et Manna (tous deux utilisateurs de Chamberlin) et nul autre que Mitch Mitchell à la batterie, le membre le plus ancien de l'Expérience.

Ramatam est un album de heavy rock totalement débridé. Quelques ballades sont tout à fait normales sur ce genre d'album, mais une sensation soul alimentée par les cuivres, comme sur Wayso, ne l'est pas, alors peut-être qu'elles étaient moins "standard" que vous ne le pensez. Il contient les paroles les plus incroyables, l'esprit; eh bien, des titres comme Whiskey Place et Wild Like Wine racontent leur propre histoire, je pense. OK, c'était en 1972 et l'érudition lyrique était assez mince sur le terrain, certainement dans les cercles de rock à sang rouge; ce n'est pas comme si quelque chose s'était amélioré, n'est-ce pas ? Tommy Sullivan est invité sur le Mellotron sur deux titres, avec des cordes grungy, presque déformées sur le rockant Ask Brother Ask et des cordes plus propres et plus aiguës sur le étonnamment funky Wild Like Wine, mais, comme pour tant d'autres, rien dont vous ne puissiez vous passer.

Donc; à moins que vous ne soyez très amateur de hard rock américain de 'troisième division' du début des années 70, vous ne serez probablement pas si inquiet à propos de Ramatam, bien qu'il ait ses moments.
J'ai entendu bien pire, mais j'ai aussi entendu beaucoup mieux, et si vos ressources sont limitées, vous voudrez peut-être diriger votre argent durement gagné ailleurs. Je soupçonne que la maxime habituelle s'applique : "prenez-le si vous le voyez bon marché".
Planète-Mellotron

Un disque qui s'écoute bien, mais pas un indispensable!

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » ven. 10 févr. 2023 17:46

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Hearts (1975)
Comme pour l'album précédent, ' Holiday ', 'Hearts' est également produit par George Martin, la légende qui a façonné le son unique de The Beatles. Vous pouvez entendre son influence sur cet ensemble principalement fort d'une douzaine de chansons qui mettent en valeur les talents d'auteur-compositeur des membres du groupe Gerry Beckley, Dan Peek et Dewey Bunnell. C'est peut-être un signe de la confiance croissante du groupe dans son talent artistique qu'il n'y a pas de genre global unissant cette collection, mais plutôt un échantillon de styles musicaux incluant mais aussi en dehors du folk/Americana qui est peut-être la signature du groupe.
L'influence du producteur est perceptible dès le premier morceau, "Daisy Jane", qui s'ouvre sur un effet de battement de cœur qui vous entraîne dans l'un des morceaux les plus distinctifs et mémorables de l'album. Bien fait et accompagné de piano et de cordes, "Daisy Jane" est l'un des meilleurs titres d'America. En plus d'ouvrir l'album, c'est aussi l'un des singles de "Hearts". Il en va de même pour "Woman Tonight", qui a un côté reggae et dont le son peut être comparé au travail de Phil Collins. Le titre le plus fort de l'album est sans aucun doute le dernier single, "Sister Golden Hair". Dès le premier riff de guitare, il vous catapulte dans une chanson folk rock classique, magnifiquement chantée et brillamment structurée. Le refrain est sûr de faire taper du pied.
Ces trois succès sont sans aucun doute les points forts et les chansons les plus fortes de l'album. Ils montrent l'étendue de la musicalité que le groupe était à l'aise de chevaucher à cette époque de sa carrière. Il faut dire que toutes les chansons ne sont pas aussi fortes, et l'album n'a pas non plus une cohérence aussi satisfaisante que "Holiday". Tout cela est parfaitement agréable à écouter, mais il y a des chansons plus faibles comme "The Story of a Teenager" qui ne démarrent jamais tout à fait et qui, d'un point de vue lyrique, sont un peu décevantes. La chanson de clôture, 'Tomorrow', est une perfection tactile pour un morceau pour compléter un album.
Néanmoins, au moment où vous aurez entendu les douze chansons, ce sont les trois classiques incontestés de "Hearts" dont vous vous souviendrez, et qui font que cet album vaut la peine d'être ajouté à votre collection.
Greg Jamesson


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