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Message par alcat01 » jeu. 16 févr. 2023 19:44

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Jacques Higelin Champagne pour tout le monde 1979
Le Jacquot est un peu compliqué parfois, il a sorti deux disques en même temps, le premier, "Champagne pour tout le monde", prévu pour insérer le second, "Caviar pour les autres..." , dans la pochette, sauf que c’est Caviar qui est sorti en premier. L’aspirine est dans le tiroir de gauche. Le Hig est dans une période de grande créativité, "No Man’s land" est sorti l’année précédente et a cartonné. Il tourne beaucoup dans le circuit des MJC et dans les festivals, tout se passe bien pour lui.

"Champagne", qui ouvre le premier album, est devenue une chanson-signature, le titre joué souvent en rappel et qui, parfois, dépasse la demie-heure. De champagne, il en est question juste à la fin, le thème de la chanson est un voyage onirique au pays des sorcières, des fantômes, des vampires, un des meilleurs textes du Jacquot complètement à la démesure de son talent. Pourtant, cette chanson ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt, ainsi "Tête en l'air" est remarquable et fait référence à Charles TRENET tant par les paroles que par la musique. Le Fou Chantant aisément peut se reconnaître dans cet univers. Le troisième temps fort de l’album est "Hold Tight (Sea Food)" qui deviendra également un monument en live. Jacques pouvait faire pendant un quart d’heure des digressions sur son plat favori (le fish), en poussant des miaous de chat en rut.
La version studio est, certes, plus sage mais elle est bourrée d’humour et de feeling. Sinon "L'attentat à la pudeur" avec l’actrice Elisabeth Wiener ressemble à une scène de vaudeville, une mini opérette assez inattendue et qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. HlIGELIN semble apprécier les histoires d’avion déjantés et bien avant "Tombé du Ciel", il s’en donne à cœur joie avec "Dans mon aéroplane blindé" et "Captain Bloody Samuraï".Quelques faiblesses avec "Ah là là quelle vie qu'cette vie" et même "Cayenne c'est fini" qui évoque le bagne avec les bruits de chaîne des bagnards.

Les albums, "Champagne pour tout le monde" et "Caviar pour les autres...", ont tout drux été enregistrés à Hérouville et au Studio In The Country, Bogalusa, en Louisiane avec le superbe Mickey Finn aux guitares; la section rythmique de Lou REED (Bruce Yaw basse, Michael Suchorsky batterie), Bernard Paganotti dont la basse a résonné avec MAGMA, tous de sacrés pointures, ce qui permet à HIGELIN d’aborder des univers musicaux assez différents tout en restant cohérent dans sa démarche.

Fort logiquement, en 1985, les deux albums seront regroupés en format CD.
BAYOU


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Message par alcat01 » ven. 17 févr. 2023 09:29

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Animal Grace (1984)
Préparant le terrain pour la phase finale de la période de gloire des célestes montréalais d'April Wine, Animal Grace a furtivement pratiqué un rock de mottes commercialement compétent, mais a disparu sans laisser de trace.
La chanson d'ouverture "This Could Be the Right One" échappe au sort des ballades sentimentales à l'infini grâce à un tempo vif et des paroles cyniques. Le herky-jerky "If Money Could Talk" s'interrompt avec l'un de ces grands mouvements funk yuppie isolés des années 80. Le vin vintage mort sur pied qui pompe "Gimme That Thing Called Love" évoque une coutume glorieuse mais éteinte de pittoresque et de Quaaludes.
Le producteur Über AOR Mike Stone a coécrit le très bon "Hard Rock Kid", qui cuisine tranquillement sous les projecteurs ("Leave him alone, he's in the hard rock zone"). L'étrange "Sons of the Pioneer" a fait l'objet d'une vidéo idiote, habillant les garçons de vêtements Hoth délirants. Comme Loverboy, les Canucks rois du frat rock, la machine musculaire d'April Wine s'essoufflait et était sur le point d'être supplantée par l'installation du Canadian Hartland dans la conscience américaine par le bricoleur Bryan Adams. Mais même aussi tard dans la partie, Myles Goodwyn et compagnie sont bons pour quelques morceaux de choix.
La célèbre formation à trois guitares ayant disparu depuis longtemps, le reste du groupe (dont le dynamo chauve Jerry Mercer aux peaux) s'est dissipé après cette sortie, sous la dictature de Goodwyn.
De toute façon, personne ne s'attendait à ce qu'April Wine réussisse autant dans le jeu vicieux du rock.
Doug Stone


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Message par alcat01 » ven. 17 févr. 2023 09:31

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Club Ninja (1985)
Après l’échec commercial de Revolution By Night, leur dernier album en date, le culte de l’huître bleue doit rebondir. L’accent est mis sur la production et les boss de Columbia libèrent un paquet d’oseille pour permettre à nos intellos d’enregistrer dans les meilleures conditions. Hélas, ces objectifs ne sont pas atteints. Signalons en outre que notre bon Eric Bloom, alors 3ème dan de Karaté, ne trouve rien de mieux pour l’occasion que de se fringuer en émule de Bruce Lee, armé d’un nunchaku, tout à fait ridicule malgré une époque qui permettait les pires turpitudes en matière de look. Personne n’est parfait. Mais la pochette est mignonette et bien dans le ton du dessin animé Heavy Metal paru quelques années auparavant. Cet album signe la fin définitive du BLUE OYSTER CULT dans sa formation originelle –départ d’Allen Lanier, après celui d'Albert Bouchard - et son statut de dinosaure du hard va en prendre un coup. Le vieux Sandy Pearlman est en revanche toujours à la console.

Plusieurs singles ont été tirés de l’album pour tacher d’envahir les ondes radions après le succès encore récent de "Burnin For You", mais ils feront chou blanc. "Dancin In the Ruins" est le premier : Buck Dharma au chant, une petite mélodie pas désagréable, un refrain AOR en diable, sympa mais sans grande originalité.Nous sommes bien loin de la classe de "Take Me Away" sur le précédent album. Mais signalons le superbe solo du guitar hero. "White Flags" présente quelques similarités avec les compos de la vierge de fer, c’est assez réussi. J’avais totalement oublié ce titre, et j’en reste étonné, d’autant que le chant d’Eric est comme à l’accoutumée, exceptionnel, avec un Hammond carrément purplelien. Cela dit, mettez Bruce au chant et vous aurez l’impression d’entendre du IRON MAIDEN, je suis formel. Ces deux titres sont donc offerts par des compositeurs professionnels.
"Make Rock Not War" est un pur produit de Hard FM, très proche des thèmes alors développés par l'Irlandais Gary MOORE. C’est Bob Halligan qui la compose ainsi que "Beat'em Up" au ton dans la mouvance des eighties. Ces titres sympas ont terriblement vieilli, alors que les compos du CULT sont restées plutôt jeunettes.
Le guitariste soliste anime une bonne moitié de chansons : "Perfect Water" est un joli exemple de rock californien burné comme il aime à les faire. "Spy in the House of the Night” est un brin entendue, mais agréable. "Madness to the Method" s'avère la pièce épique de l’opus. Buck la mène de bout en bout. Je suis à nouveau surpris. Cet album n’a que fort peu tourné sur ma platine à l’époque et je reste étonné de la qualité des compositions. Et quel solo mes aiëux ! La preuve que lui aussi sait faire du shred. En revanche, tous les shredders réunis n’ont pas un centième des capacités mélodiques de Donald 'Buck Dharma' Roeser, grand maître de l’instrument devant lequel je m’incline avec ferveur.
Enfin, "When the War Comes", dont Joe et Buck se partagent le chant, est un morceau très ambiancé où l’on ressent d’évidentes influences purpleliennes à nouveau.

Je pensais faire de cet album le moins bon du B.Ö.C. Je me rends compte qu’il n’en est rien, et que les qualités sont bel et bien toujours présentes, plus que jamais. J’ai changé d’avis. Il faut croire que mon jeune moi-même avait des goûts pas si sûrs.
ERWIN


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Message par alcat01 » ven. 17 févr. 2023 10:57

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Underage
Sopworth Camel a été un groupe de rock formé en Italie en 1969 par quatre musiciens anglais et c'est le premier groupe italien qui pourrait être considéré comme un "super-groupe".
Les musiciens sont venus en Italie avec divers groupes à l'époque du beat dans les années 60. Martin Fisher et Pete Huish sont venus en Italie en juin 1966 pour quelques concerts avec un groupe appelé Thane Russal and Three, où ils jouaient respectivement de la guitare et de la batterie. Pete Huish était un excellent batteur et son style ressemble à celui de John Bonham. Un jour, les gars, Martin et Pete, ont souhaité passer à un style différent de celui de Thane Russal.
Leur biographie se connecte inévitablement avec un guitariste, Dave Sumner - membre de Primitives et Motowns. The Motowns sont arrivés à Florence, en Italie, directement de Liverpool en 1966. Dave a électrisé le public italien du sud au nord. Après que Martin et Pete aient fini avec leurs groupes d'origine, ils ont proposé à Dave de rejoindre leurs forces et de créer un nouveau groupe.
Au fur et à mesure de la formation du trio, Martin, un ancien guitariste, a pris la basse. Il jouait à l'aide d'un diviseur d'octave, une pédale permettant au joueur d'ajuster la hauteur de l'instrument une octave au-dessus ou en dessous du ton habituel. Martin a dû se rendre à Londres pour se procurer un de ces effets car on ne les trouvait guère en Italie. Le groupe s'appelait Sopworth Camel. Pete a inventé le nom (en argot londonien - Sopworth Camel = Sopwith Camel). Ils ont donné leur premier concert au Piper Club à Rome, en Italie, au début de 1969.
Après cela, ils ont décidé de faire de Naples leur quartier général. Sopworth Camel a contribué aux progrès de Martin - il a développé une technique unique de jeu de la basse, très riche et accrocheuse et, avec Pete Huish, ils ont pu créer un contexte si complexe que Dave était complètement libre d'explorer son style de guitare. De nombreux musiciens aspiraient à faire partie de ce trio, mais seul Alex "Eck" Ligertwood aka Alex Jackson a réussi à atteindre l'objectif. Il a joué dans un groupe appelé The Senate.

Ils sont venus en Italie en 1968 et RCA a donné à Sopworth Camel l'opportunité d'enregistrer un single et un album.
Ils choisissent de sortir un 45 tours comprenant une version italienne de "Only My Woman" anciennement enregistré par The Marbles (le titre en italien était "Sei La Mi Donna"). Sur la face B, ils ont inclus le classique "Fresh Garbage" de Spirit (1969).
Suite au succès du single, ils sortent un album complet intitulé "Underage - dedicated to all those who understand" en 1969 et un single avec des chansons de l'album,"Mystery Tour / Society's Child". Le matériel a été enregistré aux studios RCA à Rome les 2, 3, 9 et 12 juin 1969. A noter - le nom du groupe est uniquement Camel. En studio, ils ont été soutenus par Gaetano Ria - ingénieur du son, Tony Mimms qui a joué du piano sur quelques morceaux et a reçu le titre d'assistant producteur.
En fait, le groupe avait un contrôle total sur la musique et le mixage. G. Tosti qui devait être le superviseur musical n'est même jamais entré dans le studio d'enregistrement ! La couverture de l'album a été dessinée par Gordon Faggetter, un batteur de Cyan Three.
Les neuf reprises présentées sur l'album sont tirées de leur set live et certaines d'entre elles sont meilleures que les versions originales.
Le groupe a continué à jouer des concerts en Italie. Il a également été invité à jouer à l'étranger. Les musiciens étaient également choristes dans le groupe du chanteur italien Nada (il y avait aussi Derek Wilson dans son groupe). Lorsque Dave Sumner a décidé de quitter le groupe et est revenu dans the Primitives, Martin et Pete ont déménagé en Grande-Bretagne pour chercher un nouveau guitariste. À cette époque, Peter Frampton est entré en contact avec eux et Frampton a fait un album sous le nom de Peter Frampton's Camel. Après le concert au Caracalla Pop Festival en octobre 1970, Camel se sépare.
Marios


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Harvest » ven. 17 févr. 2023 11:17

alcat01 a écrit :
jeu. 16 févr. 2023 15:43
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Alvin Lee & Mylon LeFevre "On The Road To Freedom"
Peu d'albums rock ont ​​une histoire aussi riche et sans fin que celle de "On The Road To Freedom", la sortie en 1973 du virtuose de la guitare Alvin Lee et du prodige du gospel du sud Mylon LeFevre.
Si l'histoire entourant ce disque de country rock s'était terminée avec ses origines en Jamaïque, il aurait tout de même été légendaire. Mylon avait fait un bref passage en ouverture de la récente tournée Ten Years After de Lee.
À la fin de celle-ci, Lee avait invité Mylon en vacances en Jamaïque où ils avaient commencé à écrire des chansons et à les enregistrer en utilisant un groupe de reggae local comme groupe d'accompagnement. Ces prises initiales ont dû être de la dynamite. Je ne peux pas imaginer un brûleur de tonneau comme "Rockin 'Til The Sun Goes Down" injecté avec un peu d'âme insulaire, peut-être des chansons qui auraient pu inspirer "461 Ocean Boulevard". On ne saura peut-être jamais…
Ces sessions jamaïcaines ont été suffisamment encourageantes pour que l'exercice se déplace dans la maison anglaise de Lee, Hook End Manor à Woodcote. Là, Lee a pu enfin commencer la construction de son home studio, plus tard nommé Space Studios. Les retards créés par la construction ont déplacé les premiers travaux vers le home studio de Roger Daltrey et ont déclenché un défilé de contributions de stars pour commencer. Lorsque Lee et Mylon sont retournés dans la grange nouvellement convertie, George Harrison était arrivé avec son ingénieur du son pour aider à calibrer l'acoustique et finalement aider à mettre la touche finale au disque. Cela a conduit George à contribuer à des chansons et des fonctions de sideman.
La communauté d'enregistrement n'a grandi qu'avec les visites des membres de Traffic Steve Winwood, Jim Capaldi et Rebop. Puis vint Ron Wood. Mick Fleetwood a même ajouté de la batterie. On dit que le nombre de participants réels à la liste et leurs contributions étaient plus importants que ceux publiés (y compris des gens comme Mick Jagger), mais que les référencer sur la pochette de l'album aurait augmenté les coûts bien au-delà du budget déjà gonflé. En bref, avec autant de talent, le disque allait être soit un succès total, soit un gâchis confus. Créditons Lee, qui opérait en tant que producteur, a exploité tout ce talent et a à son tour créé un album qui reste le chouchou des critiques. Il convient qu'il y ait une illustration de lui sur la table d'harmonie à l'intérieur de la couverture.

L'album est une version plus sobre de la musique américaine que ce que nous en sommes venus à associer à The Band, et une version plus resserrée et plus mature de Blind Faith ou Ten Years After. "The World Is Changing" se termine par un mélange de gospel du sud qui canalise les sons axés sur la soul des groupes ancrés de Winwood tandis que la chanson "Lay Me Back" a des éléments de percussion identiques à "Up on Cripple Creek". Ils se séparent de ces groupes plus sensiblement sur la contribution de George Harrison "So Sad", un strummer qui embrasse le sol sonore de l'Amérique en insufflant de la mélodie mais en gardant également le niveau de sensibilité pop. Lee et Mylon donnent à la chanson un son corsé qui l'empêche d'être trop commerciale tout en en faisant la piste la plus accessible du disque. C'était le premier single. Elle est suivie de "Fallen Angel" de Lee, un solide morceau de rock et l'un des rares moments où Alvin est autorisé à s'étirer à la guitare - un défaut familier des fans sur tout l'album. Ses fidèles de Ten Years After étaient avides d'un jeu plus fougueux, que l'on ne trouve vraiment que sur la chanson titre. Franchement, cela n'aurait convenu à aucune des autres chansons. La deuxième chanson, "The World Is Changing", bénéficie d'un mouvement musical qui me rappelle le Clapton de l'ère Backless. C'est plus Bradley Barn que Yasgur's Farm. ET, là où les fans de Clapton ont toujours permis à Eric de se dégourdir les jambes, Lee n'a pu vivre en marge que très peu de temps. Cet album est sans doute le meilleur exemple de ses capacités, en particulier sur la première face, une valse appelée "We Will Shine". Le jeu de guitare ne poignarde pas et ne pique pas. Il s'insère dans la mélodie et s'en détache, avec une confiance qui se construit sous vos yeux. Avec le temps, même le fan le plus fidèle de Lee doit admettre qu'il est exceptionnel ici. Il avait une gamme et elle était étonnamment aussi large que sa retenue était paroissiale.

Ce qui se démarque vraiment sur le disque au-delà du travail de guitare, c'est l'écriture de chansons et la gamme vocale de Mylon. Il passe d'un murmure à un rugissement avec aisance. Ce chat aurait pu représenter n'importe quel groupe de rock des années 70. Au lieu de cela, il s'est rapidement replié sur le gospel - probablement à cause de la dépendance à l'héroïne qui s'est intensifiée pendant l'enregistrement - un outil d'adaptation aux différents types de renommée qu'il construisait rapidement. C'est peut-être le seul contrecoup aux histoires formidables qui entourent cet album. Un «moment bruyant» est ce qu'ils disent tous que l'enregistrement était - devait être!

Le disque devrait être un pilier parmi les collectionneurs. Bien sûr, il a une longue histoire, mais plus important encore, il est composé de très bonnes chansons qui ont été composées à l'époque par certains des meilleurs de l'industrie musicale. Une sorte de randonnée country britannique et au total une tournure délicieuse, un album qui a vraiment tout pour plaire.
Ray Chelstowski

Excellent album, acheté à sa sortie. Alvin Lee y est discret concernant les soli de guitare, mais s’il fait dans la concision il n’en reste pas moins un grand guitariste, fin et inventif.
Belle apparition de Georges Harrison sous pseudo. Disque aujourd’hui trop méconnu.

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » ven. 17 févr. 2023 11:48

Harvest a écrit :
ven. 17 févr. 2023 11:17
alcat01 a écrit :
jeu. 16 févr. 2023 15:43
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Alvin Lee & Mylon LeFevre "On The Road To Freedom"
Peu d'albums rock ont ​​une histoire aussi riche et sans fin que celle de "On The Road To Freedom", la sortie en 1973 du virtuose de la guitare Alvin Lee et du prodige du gospel du sud Mylon LeFevre.
Si l'histoire entourant ce disque de country rock s'était terminée avec ses origines en Jamaïque, il aurait tout de même été légendaire. Mylon avait fait un bref passage en ouverture de la récente tournée Ten Years After de Lee.
À la fin de celle-ci, Lee avait invité Mylon en vacances en Jamaïque où ils avaient commencé à écrire des chansons et à les enregistrer en utilisant un groupe de reggae local comme groupe d'accompagnement. Ces prises initiales ont dû être de la dynamite. Je ne peux pas imaginer un brûleur de tonneau comme "Rockin 'Til The Sun Goes Down" injecté avec un peu d'âme insulaire, peut-être des chansons qui auraient pu inspirer "461 Ocean Boulevard". On ne saura peut-être jamais…
Ces sessions jamaïcaines ont été suffisamment encourageantes pour que l'exercice se déplace dans la maison anglaise de Lee, Hook End Manor à Woodcote. Là, Lee a pu enfin commencer la construction de son home studio, plus tard nommé Space Studios. Les retards créés par la construction ont déplacé les premiers travaux vers le home studio de Roger Daltrey et ont déclenché un défilé de contributions de stars pour commencer. Lorsque Lee et Mylon sont retournés dans la grange nouvellement convertie, George Harrison était arrivé avec son ingénieur du son pour aider à calibrer l'acoustique et finalement aider à mettre la touche finale au disque. Cela a conduit George à contribuer à des chansons et des fonctions de sideman.
La communauté d'enregistrement n'a grandi qu'avec les visites des membres de Traffic Steve Winwood, Jim Capaldi et Rebop. Puis vint Ron Wood. Mick Fleetwood a même ajouté de la batterie. On dit que le nombre de participants réels à la liste et leurs contributions étaient plus importants que ceux publiés (y compris des gens comme Mick Jagger), mais que les référencer sur la pochette de l'album aurait augmenté les coûts bien au-delà du budget déjà gonflé. En bref, avec autant de talent, le disque allait être soit un succès total, soit un gâchis confus. Créditons Lee, qui opérait en tant que producteur, a exploité tout ce talent et a à son tour créé un album qui reste le chouchou des critiques. Il convient qu'il y ait une illustration de lui sur la table d'harmonie à l'intérieur de la couverture.

L'album est une version plus sobre de la musique américaine que ce que nous en sommes venus à associer à The Band, et une version plus resserrée et plus mature de Blind Faith ou Ten Years After. "The World Is Changing" se termine par un mélange de gospel du sud qui canalise les sons axés sur la soul des groupes ancrés de Winwood tandis que la chanson "Lay Me Back" a des éléments de percussion identiques à "Up on Cripple Creek". Ils se séparent de ces groupes plus sensiblement sur la contribution de George Harrison "So Sad", un strummer qui embrasse le sol sonore de l'Amérique en insufflant de la mélodie mais en gardant également le niveau de sensibilité pop. Lee et Mylon donnent à la chanson un son corsé qui l'empêche d'être trop commerciale tout en en faisant la piste la plus accessible du disque. C'était le premier single. Elle est suivie de "Fallen Angel" de Lee, un solide morceau de rock et l'un des rares moments où Alvin est autorisé à s'étirer à la guitare - un défaut familier des fans sur tout l'album. Ses fidèles de Ten Years After étaient avides d'un jeu plus fougueux, que l'on ne trouve vraiment que sur la chanson titre. Franchement, cela n'aurait convenu à aucune des autres chansons. La deuxième chanson, "The World Is Changing", bénéficie d'un mouvement musical qui me rappelle le Clapton de l'ère Backless. C'est plus Bradley Barn que Yasgur's Farm. ET, là où les fans de Clapton ont toujours permis à Eric de se dégourdir les jambes, Lee n'a pu vivre en marge que très peu de temps. Cet album est sans doute le meilleur exemple de ses capacités, en particulier sur la première face, une valse appelée "We Will Shine". Le jeu de guitare ne poignarde pas et ne pique pas. Il s'insère dans la mélodie et s'en détache, avec une confiance qui se construit sous vos yeux. Avec le temps, même le fan le plus fidèle de Lee doit admettre qu'il est exceptionnel ici. Il avait une gamme et elle était étonnamment aussi large que sa retenue était paroissiale.

Ce qui se démarque vraiment sur le disque au-delà du travail de guitare, c'est l'écriture de chansons et la gamme vocale de Mylon. Il passe d'un murmure à un rugissement avec aisance. Ce chat aurait pu représenter n'importe quel groupe de rock des années 70. Au lieu de cela, il s'est rapidement replié sur le gospel - probablement à cause de la dépendance à l'héroïne qui s'est intensifiée pendant l'enregistrement - un outil d'adaptation aux différents types de renommée qu'il construisait rapidement. C'est peut-être le seul contrecoup aux histoires formidables qui entourent cet album. Un «moment bruyant» est ce qu'ils disent tous que l'enregistrement était - devait être!

Le disque devrait être un pilier parmi les collectionneurs. Bien sûr, il a une longue histoire, mais plus important encore, il est composé de très bonnes chansons qui ont été composées à l'époque par certains des meilleurs de l'industrie musicale. Une sorte de randonnée country britannique et au total une tournure délicieuse, un album qui a vraiment tout pour plaire.
Ray Chelstowski

Excellent album, acheté à sa sortie. Alvin Lee y est discret concernant les soli de guitare, mais s’il fait dans la concision il n’en reste pas moins un grand guitariste, fin et inventif.
Belle apparition de Georges Harrison sous pseudo. Disque aujourd’hui trop méconnu.
Malheureusement, oui!

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Message par alcat01 » ven. 17 févr. 2023 13:44

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Made In England (1972)
Encore un album qui tue bien qu'un peu différent de ce qu'ils avaient fait précédemment.
Le line-up de MK II s'étant dissous, il fallait tout reprendre à zéro (ces ruptures constantes vont miner la santé de Vincent Crane qui était déjà dépressif et le restera jusqu'à sa mort (suicide ?) à la fin des années 80.
Pour cet album, il réussit à convaincre l'immense voix de Chris Farlowe (fraîchement débarrassé de Colosseum) de se joindre à lui, ainsi qu'un groupe de musiciens moins connus (et toujours pas de bassiste).
Cet album a encore une fois été livré avec une couverture différente (représentée ici par la couverture américaine), car la couverture britannique était faite en tissu (et est maintenant très chère dans le monde des collectionneurs), mais à part cette curiosité, la couverture pythonesque que vous voyez ici est tout à fait appropriée pour décrire la grande musique qu'il contient.
Bien sûr, la musique prend une nouvelle tournure avec un chanteur aussi puissant (et soulful), mais elle reste fidèle aux standards de Rooster. On peut dire que la musique était un peu plus funky hard rock et cet album fait souvent appel à une excellente section de cuivres pour environ un tiers des morceaux.
Ils utiliseront même des cordes sur le tueur Stand By Me. Cet album sera cependant moins constant que les précédents car certains morceaux sont moins bons que d'autres mais sont largement dépassés par les joyaux (Time Take MY Life , Satan's Name , Breathless , People you can trust).

Un vrai must pour tous ceux qui aiment ce groupe, et ceux qui ne l'aiment pas sont invités à l'ÉCOUTER avant de porter des jugements rapides.
Sean Trane


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » ven. 17 févr. 2023 15:41

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1976 : Shouting and Pointing
Après que le groupe légendaire Mott The Hoople ait perdu Ian Hunter et Mick Ronson, puis trouvé un chanteur remplaçant en la personne de Nigel Benjamin et un guitariste enthousiaste en la personne de Ray Majors, la nouvelle formation a raccourci son nom pour devenir simplement Mott et a sorti l'album Drive On, qui a reçu des critiques mitigées.
L'année suivante, cependant, après avoir trouvé ses "jambes musicales" avec les nouveaux membres du groupe, Mott revient avec Shouting & Pointing. Non seulement le potentiel affiché sur le premier album s'est concrétisé, mais il a largement dépassé toutes mes attentes initiales.
À mes yeux, Shouting & Pointing est un joyau perdu et (presque) oublié!

La face A est une collection parfaite de morceaux, de la bombastique "Shouting and Pointing", aux rocks "Collision Course" et "Storm", en passant par la remarquable ballade "Career (No Such Thing as Rock 'n' Roll)". Sur ces quatre titres seulement, Nigel Benjamin montre son véritable talent, sa voix insolente, ricaneuse et envolée, tandis que Ray Major montre également ses talents avec des riffs, des remplissages et des accords puissants. Les excursions au piano de Morgan Fisher n'ont jamais été aussi impressionnantes, tandis que l'équipe rythmique de longue date, composée du bassiste Overend Watts et du batteur Dale "Buffin" Griffin, s'est illustrée dans la même tradition de rigueur et de dynamisme que sur "Hoople".
La face B est également très bonne et un peu plus variée. Avec Overend Watts qui prend le contrôle du micro, "Hold On, You're Crazy" démarre la procédure, me rappelant l'air "Born Late '58", qu'il a écrit et également chanté sur l'album The Hoople de MTH. "See You Again" est un rock clairsemé et entraînant, avec des effets de guitare savoureux et countrifiés qui rappellent le groupe précédent de Major, Hackensack, tandis que le rugissant "Too Short Arms (I Don't Care)" est du pur Mott The Hoople, avec un piano légèrement désaccordé qui tinte tout du long, donnant l'impression que le groupe se produit dans un pub enfumé dans un coin caché de Londres. "Broadside Outcasts" est la chanson la plus étrange, un morceau qui, grâce aux motifs d'accords du pont et à l'instrumentation générale, semblait partiellement destiné à devenir un autre hymne de rebelle adolescent similaire à ceux écrits par David Bowie pour Mott The Hoople comme "All The Young Dudes" ou "Drive-In Saturday" (ce dernier a été offert à MTH, mais le groupe l'a bizarrement refusé), mais le refrain se déclenche avec une sottise vocale pince-sans-rire et transforme la chanson complètement à l'envers. Enfin, le groupe a enregistré une version entraînante de "Good Times" de Vanda/Young pour clore l'album, qui fait voler en éclats la version originale des Easybeats.

Il est vraiment dommage que Mott se soit séparé peu après la sortie de cet album (ou plutôt, qu'il ait perdu Nigel Benjamin et l'ait remplacé par John Fiddler, pour devenir finalement British Lions).
zap_niles


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » ven. 17 févr. 2023 17:41

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L'une des nombreuses tentatives pour relancer la carrière d'América des années 1980, "Alibi". rassemble une équipe de soutien recrutée parmi les meilleurs musiciens de la côte ouest, dont Mike Baird, Lee Sklar, Steve Lukather et Timothy B. Schmit.
A partir de ce postulat nous nous confrontons à un fonctionnement très professionnel, au service d'un matériel plus léger que les travaux précédents mais extrêmement agréable. Ce qu'on appelle "Our side" (le choix du groupe pour la première face) est le plus fort et débarque avec le candidat à succès "Survival", par des nuances de couleurs californiennes ensoleillées peintes avec de belles guitares et des harmonies vocales parfaites. "Might be your love" accélère un peu le rythme et le jeu des musiciens est captivant. "Catch that train" nous ramène à leurs premiers jours de gloire et c'est la piste la plus substantielle jusqu'à présent.
La face “Their” (choix de la maison de disques pour la seconde face) est celle où le groupe baisse dangereusement la garde et collectionne les morceaux les plus mauvais et les plus maniérés. Il s'ouvre sur "I Do Believe in You", un aspirant ami de la radio qui aspire à une évolution rock mieux développée dans le prochain morceau, "Hangover", qui possède une ambiance plus dure mais qui rock de manière répétitive sans offrir un point culminant incisif. "Right back to me" est le morceau le plus faible et il semble que le groupe ait eu du mal à trouver suffisamment de chansons pour l'album. "Coastline" cherche désespérément une récupération émotionnelle et "One in a million" est tellement artificiel et sirupeux que le résultat est tout à fait oubliable.
"Valentine" montre cependant une ambiance rockabilly uptempo vibrante qui aurait pu trouver sa place dans une setlist commercialement impeccable de Shania Twain, révélant les attentes du groupe pour le marché américain, où l'album a effectivement échoué.
IlGagario


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Message par alcat01 » ven. 17 févr. 2023 19:41

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L'album de Jacques Higelin, "Caviar pour les autres...", est moins puissant que "Champagne pour tout le monde", peut-être qu’un seul album plus dense aurait suffi.
On peut ressortir « Mama Nouvelle Orléans » hommage à The Big Easy encore assez déjanté, « Je ne peux plus dire je t'aime » très beau, je vous conseille de chercher la version chantée avec Isabelle ADJANI dans une émission de TV. « On A Rainy Sunday Afternoon”, en anglais, est également très poétique et bourrée de feeling. « Entre deux gares » montre que notre ami aime ces endroits (la gare de Nantes, celle d’Angoulême plus tard) mais les autres chansons ne sont pas inoubliables, elles font un peu remplissage, fin de journée avec les musiciens en studio, ce qui est vraiment dommage.
Après tout, personne n’est censé écrire que des chefs-d’œuvre !
Ces deux albums sont fondateurs pour HIGELIN et confirment qu’il n’est pas qu’un chanteur de rock, n’est plus un artiste de cabaret, mais qu’il est capable de s’ouvrir à un public plus large englobant ce qu’on peut nommer la variété rock à la française.

Fort logiquement, en 1985, les deux albums sont regroupés en format CD.
BAYOU


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Message par Cooltrane » ven. 17 févr. 2023 22:00

alcat01 a écrit :
ven. 17 févr. 2023 13:44
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Un vrai must pour tous ceux qui aiment ce groupe, et ceux qui ne l'aiment pas sont invités à l'ÉCOUTER avant de porter des jugements rapides.
Sean Trane
Je crois que j'ai tout dit.

Mon préféré après In Hearing Of (je dois avoir loupé la chronique), mais le suivant (N&G) n'est franchement pas terrible

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Message par alcat01 » ven. 17 févr. 2023 22:45

Je suis du même avis et je classe aussi "In Hearing Of" devant!

Tu le trouvras page 36... :hello:

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Message par alcat01 » sam. 18 févr. 2023 09:40

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Je suppose que lorsque les fans purs et durs ont classé Walking Through Fire comme le plus faible du catalogue d'April Wine, le groupe en a pris note. Mais il n'y avait plus de groupe quand cet album a été enregistré.

"Walking Through Fire" est l'album répertorié comme étant sorti en 1985 et en 1986. Souvenez-vous de l'époque où les albums avaient des sorties échelonnées en fonction de la géographie.
Comme l'indique la page Wikipedia de l'album, il s'agissait essentiellement d'une obligation contractuelle envers la maison de disques du groupe, à qui ils devaient encore un album. Et la maison de disques s'est assurée qu'ils ne récupéreraient jamais cet album, en obtenant des chansons de compositeurs extérieurs et en réservant du temps de studio coûteux.
À ce moment-là, le groupe s'était séparé, et l'album ne comprend que Myles Goodwyn et Brian Greenway du "line-up classique" d'April Wine avec quelques musiciens de session. Pour ceux qui se le demandent, Myles Goodwyn est au chant et à la guitare, Brian Greenway à la guitare, Daniel Barbe aux claviers, Jean Pellerin à la basse et Marty Simon à la batterie.
Rock Myself to Sleep: Une ouverture sans vie et le premier single de l'album, un morceau écrit par deux membres de Katrina and the Waves, Kimberley Rew et Vince De la Cruz. Il n'a pas réussi à entrer dans les charts.
Wanted Dead or Alive: Voici un excellent AOR Rock mélodique. Appuyez sur la touche play pour entendre le Chorus. Ecrit par Jeff Cannata et Michael Soldan lorsqu'ils étaient ensemble dans le groupe Arc Angel.
La chanson a été publiée sur leur premier et unique album éponyme en 1983 sur CBS Records. Pour ceux qui sont intéressés, un certain nombre de musiciens de session ont joué sur l'album, comme James Christian, Jeff Bova et Hugh McDonald. Si vous suivez la musique hard rock, ces noms vous seront familiers. Bien sûr, leur style de rock mélodique AOR s'est avéré très populaire en Europe, mais n'a rien donné aux États-Unis, car leur style de rock a été rejeté par les rédacteurs de musique comme étant un clone de Boston/Kansas.
Beg For Your Love: Chanson cliché écrite par l'auteur-compositeur canadien Eddie Schwartz. Vous avez probablement entendu sa chanson "Hit Me With Your Best Shot" qui a été diffusée à de nombreuses reprises grâce à Pat Benatar qui l'a enregistrée.
La moitié des chansons qu'il a enregistrées pour son album solo, "No Refuge", sorti en 1981, ont été reprises par d'autres artistes, comme "Hearts On Fire" par Honeymoon Suite sur leur premier album éponyme de 1984 et "All Our Tomorrows" par Joe Cocker sur son album "Unchain My Heart" de 1987, pour n'en citer que quelques-unes.
Love Has Remembered Me: Une ballade écrite par Myles Goodwyn. C'était un petit succès et le temps lui a été favorable.
Anejo: Ecrit par Myles Goodwyn, c'est un saut pour moi.
Open Soul Surgery: Ecrit par Jim Vallance, qui a un certain son hard rock and roll et c'est le meilleur morceau de l'album.
You Don’t Have to Act That Way: Ecrit par Myles Goodwyn, ce titre est un "skip" pour moi et j'avais le sentiment désagréable que le reste de l'album allait suivre cette vibration. Mais j'avais tort.
Hold On: Ecrite par Myles Goodwyn, cette chanson est un hit, cependant elle n'a pas été promue du tout. Appuyez sur la touche play pour entendre le refrain AOR.
All It Will Ever Be: Ecrite par Myles Goodwyn, cette chanson est très forte dans les couplets, tandis que le refrain est en majeur et ressemble à "Life Is A Highway". C'est un morceau sous-estimé dans mon livre.
Wait Any More: Ecrit par Myles Goodwyn, il y a cette ambiance estivale en clé majeure que j'aime.
J'ai grandi dans les années 80 et cet album peut rivaliser avec beaucoup d'albums sortis à cette époque. Il s'agit essentiellement de quelques bonnes chansons entourées de remplissage, comme la plupart des albums.
Si vous êtes intéressés, commencez par "Open Soul Surgery", puis allez à "Wanted Dead Or Alive" et terminez par "Hold On".
destroyerofharmony


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Message par alcat01 » sam. 18 févr. 2023 09:41

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Imaginos (1988)
Certains albums ont une véritable histoire. Ils ne répondent pas simplement au schéma groupe qui finit sa tournée -- groupe qui entre en studio -- groupe qui repart en tournée. "Imaginos" est un de ceux-là. Il ne répond pas aux tracas habituels d’une formation, il développe sa propre mythologie et devient aussi abscons que son concept et demeure encore aujourd’hui une espèce de mystère. Chef d’œuvre improbable pour certains, daube innommable pour d’autres, cet opus ne laisse pas indifférent. Bon, je bourre ma pipe et je fais une caresse au chat (et non pas l’inverse) et je vous en cause un peu.

Bon, prenons la situation de BLUE ÖYSTER CULT en 1986. Le groupe venait de publier "Club Ninja", qui a fait un flop commercial total. Aussi Bloom et Roeser préfèrent partir en tournée et ne pas s’arrêter, l’opération devenant plus rentable que de payer un studio pour des ventes médiocres. La maison de disques ne fait pas non plus des pieds et des mains pour que son poulain, autrefois flamboyant, fasse une énième course où il terminerait mal classé. Cela va être le début de longues périodes sans nouveautés à se mettre sous la dent pour les fans, ceux qui n’ont pas hurlé à la trahison après "The Revölution By Night" et "Club Ninja".

En parallèle à cela, nous avons Albert Bouchard, qui a claqué la porte du groupe peu de temps après la sortie de "Fire Of Unknown Origin", qui travaille sur des poèmes de Sandy Pearlman, le sixième membre du groupe et va mener un projet très ambitieux, qui reprendrait toute la mythologie derrière le BÖC autour de textes intéressants, jouant sur la théorie du complot avec un aspect fantastique très développé. Après, quand il propose son projet à la maison de disques, il se heurte à un mur : ce concept ne correspond pas à ce que les gens attendent, cet entertainment que dégageait le Hard Rock dans les années 80 avec cette brise de légèreté.

Pourtant, des démos ont été enregistrées pendant des années, à mesure que les compositions s’étoffaient, que les minutes devenaient des heures. Dans son format original, "Imaginos" aurait certainement été un double album, peut-être un brin boulimique. Mais le projet a été mis au placard et c’est là que Sandy Pearlman a eu l’idée de le faire passer sous la coupe de BLUE ÖYSTER CULT. Je vous laisse imaginer la tronche à Bouchard quand on lui annonce ça. Mais puisque la maison de disques lui a fait comprendre que son nom seul ne suffit pas, que sans le BÖC, il n’est qu’un inconnu, il convient que c’est certainement la meilleure solution.

Pour le coup, nous retrouvons le line-up original de la formation. Allen Lanier est revenu pour l’occasion. Pourtant, à part Roeser et dans une moindre mesure Bloom, personne ne fourrera son nez dans les compositions, cela reste avant tout le disque d’Albert Bouchard, son grand-œuvre à lui. Aussi, "Imaginos" est un disque complètement à part dans la carrière du BÖC, tout en étant étrangement familier. Quand on l’écoute, le groupe est immédiatement identifiable, il reprend quelques éléments de "FOUO", avec des relents plus mid ’80 qui lui donne une tessiture particulière, due à une production qui met l’accent sur la réverb’, datant immédiatement l’album.

Derrière sa pochette classieuse, qui fait songer à un film d’épouvante des années trente, se dissimule un album particulier, hors du temps. Il ne se vit pas franchement comme un disque classique. Il contient son lot d’invités, qui prennent beaucoup de place, particulièrement au niveau des guitares : Roeser ne signe finalement que peu de soli sur ce disque, il s’efface volontiers pour laisser parler ses camarades, et pas des moindres puisque Joe Satriani fait une intervention très remarquée sur "The Siege And Investiture Of Baron Von Frankenstein’s Castle At Weisseria" (ouais alors je vous préviens, j’abrège le titre quand j’en causerai à nouveau !). D’autres viennent squatter le micro, comme Joey Cerisano (SILVER CONDER), ou encore Jon Rogers (qui lui ne sera pas très productif par la suite). Aussi, il est possible de concevoir "Imaginos" non pas comme un opera Rock, mais comme une « comédie musicale ».

Arrêtez de vous insurger et de façonner vos poupées vaudou à mon effigie (surtout ça d’ailleurs, vous pouvez pester en revanche, du moment que vous le faites en silence), mais le côté choral de l’album, avec ses nombreux chœurs et ses différents chanteurs, ainsi que des refrains facilement assimilables peut conduire à cette impression. Ajoutez à cela un côté larger than life pour du BLUE ÖYSTER CULT et vous obtenez un ovni, le genre de truc inclassable, qui prend de nombreuses directions, qui choisit parfois des voies de traverse et qui indéniablement est terriblement intense. Un peu comme si MEAT LOAF s’était acoquiné avec BLACK SABBATH pour un temps. Et aussi, "Imaginos" tient lieu d’expérience mystique.

Nous suivons en effet la quête de "Imaginos", un mutant (un peu comme un X-Man si vous voulez), en charge de retrouver un miroir doté de sombres pouvoirs. Ses employeurs ? Les Invisibles. Une espèce de confrérie dont les buts ne sont pas des plus louables. C’est ésotérique et complexe à souhait, Pearlman a laissé un sacré terreau à Albert Bouchard. Ce dernier a passé du temps à démêler les idées, les agencer, les mettre en place pour raconter cette histoire, avec des passages plus posés et d’autres qui en deviennent quasiment épiques. En fait, "Imaginos" contient son lot de moments grandioses, ponctués par de petites faiblesses.

Et décrire ce disque est finalement un exercice assez périlleux, un peu vain également. Il ne ressemble à rien d’autre, sinon à du BLUE ÖYSTER CULT, ce qui est déjà pas mal, si ce n’est l’essentiel. Ici, tout est ambitieux. On sent que Bouchard a longuement réfléchi à son truc et qu’il n’a rien laissé au hasard. Si "The Siege...", de par sa position centrale, fait office de pivot, l’histoire devient plus mordante et certains morceaux se veulent plus mémorables, dont cette étrange version de "Astronomy", le titre-phare de "Secret Treaties" (1974), qui prend de nouvelles couleurs, plus Hard, avec sa basse bien en avant. Chacun se fera son opinion dessus, même si je vous avoue que ma préférence va toujours vers l’originale même si cette relecture n’est pas désagréable.

"I Am The One You Warned Me Of" est idéalement placé en ouverture, avec l’un des refrains les plus puissants de cet opus, avec celui de "The Siege…", superbement contrebalancé par une utilisation des chœurs très intéressante. Les refrains sont d’ailleurs parfois un peu pauvres. Vous voyez les trucs à la "Heaven Can Wait" ou les "No More Lies" de IRON MAIDEN ? Le même genre, mais avec des lignes mélodiques plus travaillées. "Del Rio’s Song" ou "In The Presence Of Another World" ne brillent pas à ce niveau par exemple, mais ils disposent d’autres qualités pour compenser. Outre des chœurs travaillés, le groupe fait également évoluer ses morceaux, passant d’une certaine douceur pour passer à quelque chose de plus raide. Bloom et Roeser assurent toujours bien, leurs suppléants sur la chanson-titre ou "The Siege…" font très bien leur job.

Et on va revenir sur l’intemporalité de cet album. La seule chose qui permet de dater ce disque au carbone 14 avec certitude est cette réverb’ qui vieillit un peu mal. Vous changez la production de cet opus et vous pourriez le placer dans les ’60, les ’70 ou même les ’90 sans trop de problèmes. Comme cela a déjà été dit, ou suggéré, la musique de BLUE ÖYSTER CULT ne collait pas à cette année 1988. Le groupe ne parlait pas de cul, d’aller faire la fête ou de se défoncer avec tout ce qui passe sous la main, de l’acétone à l’héroïne. Les musiciens dégageaient cette image d’intellos, peut-être un peu prétentieux et hautains, et pas assez de scandales pour que les journaux parlent d’eux et que MTV diffuse leurs clips en heavy rotation. Une énigme en quelque sorte et en ces années où la plupart des maisons de disques ne savaient plus travailler leurs poulains, la suite n’en devenait que plus prévisible…

L’album a fait un flop. Un vrai, un beau. Encore un. Un truc qui n’aurait même pas dû être envisageable mais qui pourtant a eu lieu. À l’époque de la superficialité, ce truc était en marge. Il ne pouvait pas réussir. Puis les années passent et petit à petit, ce disque est réhabilité un peu partout, il est cité comme une des œuvres essentielles du BÖC et pour cause ! il semble raconter ce qu’est BLUE ÖYSTER CULT, donner les clés pour comprendre ce qu’est ce groupe. D’ailleurs, la formation ne survivra pas longtemps sous cette forme et le trio Bloom/Roeser/Lanier va continuer son petit bonhomme de chemin après s’être faits virer du label, à tourner intensément. Ils apparaîtront sur une BO obscure avant de faire leur comeback dix ans plus tard… Mais là, c’est une autre histoire.

Il demeure l'album du BÖC le plus abouti des années 80 après "Fire Of Unknown Origin".
DARK BEAGLE


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Message par alcat01 » sam. 18 févr. 2023 11:26

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Barry Ryan Sings Paul Ryan
Je n'ai jamais vraiment regardé la musique pop de toute ma vie. Certes, je trouve Barry Manilow engageant, mais à part ça, la musique pop de n'importe quelle décennie a tendance à m'ennuyer. Je ne suis pas tout à fait sûr que Barry Ryan m'ouvrira de nouvelles portes, mais ce qu'il présente, j'aime beaucoup.
Les paroles n'ont rien de spectaculaire (elles ressemblent plutôt à du Manilow, en fait), mais ce qui m'attire vraiment, ce sont trois choses. Premièrement, Barry Ryan a une voix unique avec une gamme considérable. Il n'est pas le précurseur de Freddie Mercury, mais ses croons épais ont une teinte d'innocence qui résonne de joie. Il utilise également une voix de soprano qui pourrait être confondue avec celle d'une femme, et à aucun moment cela ne ressemble à une nouveauté. Puis, parfois, sa voix brûle avec la même passion ardente que Paul McCartney.
La deuxième chose que j'aime à ce sujet, ce sont les structures intéressantes des chansons. Il y a un certain nombre de ballades couplet-refrain ici, ne vous méprenez pas, mais des chansons comme "Theme to Eutopia" fleurissent fraîchement, tandis que d'autres présentent des changements de tempo drastiques et des changements stylistiques pour les nouveaux couplets ou le pont, particulièrement présents dans le fantastique "Pourquoi pleures-tu mon amour?" et "Eloïse".
Vient ensuite la musique proprement dite. Les mélodies sont intelligentes, enjouées, joyeuses et étrangement ludiques. Barry Ryan est soutenu par un orchestre pop typique de l'ancien temps avec beaucoup de cuivres et de cordes pour ajouter le "umph" supplémentaire, mais je ne l'ai jamais entendu utilisé de cette manière. L'orchestre fait plus que compléter, mais a plutôt un effet direct sur le ton et la manière de la musique. Le son est organique, mais céleste; immense, mais lisse; Les chansons oscillent à partir de multiples textures dans chaque chanson, ne semblant jamais ennuyeuses à la fois.

Il y a quelques problèmes, mais pour être honnête, ils sont tous si minuscules, je ne pense pas qu'il serait juste de les énumérer. La musique est enrobée de sucre dans une certaine mesure, mais reste toujours classe et fraîche.
C'est un triomphe pour la musique des années 60.
ThorUK3


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Message par alcat01 » sam. 18 févr. 2023 13:58

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Nice ‘n’ Greasy (1973)
Atomic Rooster est arrivé en 1973 avec de nombreux changements de line-up, mais avec Nice 'n' Greasy, ils ont prouvé une fois de plus qu'ils étaient l'un des groupes de rock les plus intéressants et originaux des années 70.
La formation est sans aucun doute la plus compétente qu'Atomic Rooster ait jamais eue. Le travail de Goodsall à la guitare est excellent, il passe avec aisance d'un style à l'autre, intégrant même de manière cohérente ses racines jazz fusion dans les riffs bluesy.
Parnell est un batteur très talentueux, il a un style rythmique imprévisible, qui est en même temps groovy. Le chant presque théâtral et parfois solennel de Farlow brille tout au long de l'album, et il est bien meilleur chanteur que Du Cann (il suffit d'écouter son travail au feeling dans Can't Find a Reason).
Et enfin, les claviers de Crane sont en feu, comme toujours. Même la production est ici très équilibrée et bien faite par Crane lui-même, car elle parvient à capturer à la fois la performance de chaque membre et celle du groupe dans son ensemble, en faisant briller chaque partie des compositions au moment précis, sans rien enlever à personne; ce qui n'est pas du tout facile à réaliser quand on a un ensemble de grands musiciens comme celui-ci.
Ainsi, chaque membre du groupe est parfaitement à l'aise chacun avec les autres et avec la musique qu'il joue, ce sont tous des musiciens très accomplis, et ils s'amusent tous.
Le résultat est un incroyable album hybride blues/funk/prog qui (du moins sur l'édition originale britannique), bien qu'il soit différent de tout ce qu'Atomic Rooster a fait auparavant, n'a pas beaucoup de défauts, et il n'y a pas non plus un seul morceau faible.
La seule exception est peut-être la version retravaillée de 'friday 13th' ; et ce n'est pas parce que 'save me' est médiocre, mais parce qu'il est assez difficile d'atteindre les sommets du chef-d'œuvre original et que la "reprise" funky qui en résulte n'est pas totalement satisfaisante en comparaison.
Au contraire, des titres tels que le blues/fusion lent 'voodoo in you', épicé par d'incroyables solos de guitare, l'irrésistible morceau funky 'goodbye planet earth' écrit par Goodsall, la ballade soul 'can't find a reason' déjà mentionnée, ou le très entraînant 'satan's wheel', en plus d'être de parfaits exemples de grande musicalité, font partie des meilleurs titres de tout le catalogue d'Atomic Rooster.
Les versions américaine et allemande de l'album ne sont pas aussi bonnes que la version originale, puisqu'elles suppriment 'goodbye planet earth' et 'satan's wheel' pour les remplacer par les titres médiocres 'moods' et 'what you gonna do?' ; le premier étant un trop long solo de piano de Crane, et le second un morceau de rock'n roll ennuyeux écrit par Farlow lui-même, qui devrait tout au plus être relégué en tant que face B sur un seul album.
NickLizard49


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » sam. 18 févr. 2023 15:47

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Gravy Train (1970)
Ce premier album est un chef-d'œuvre. Dès les premières notes, c'est une cavalcade de riffs accrocheurs, de blues et d'instrumentation riche. "The New One" comporte de nombreuses flûtes et plusieurs sections : on ne s'ennuie jamais. Le morceau d'ambiance "Dedication to Sid", plus sombre, offre bien sûr la flûte caractéristique, mais aussi une guitare fuzz, une batterie tribale et un chant pensif. Le seul facteur négatif est l'overdubs vocal dans un falsetto extrême ennuyeux. La flûte et la guitare interagissent et deviennent à la fois psychédéliques et soulful sur ce morceau. Puis la chanson s'envole vers un voyage spacy où la batterie adopte un style de battement de cœur et les réactions de la guitare, pour ensuite aller crescendo avec la flûte expressive.
"Coast Road" est un véritable morceau de blues, mais il est bien plus captivant que la plupart des morceaux de blues car il est ancré par la flûte et la guitare fuzz - des instruments qui ne sont pas typiques du blues, c'est certain, et qui ajoutent beaucoup de texture et de profondeur à cette forme musicale éprouvée. Plus tard, la chanson devient plus biscuitée et décousue avec l'ajout de l'harmonica et l'absence de nouveaux motifs pour sortir de la formule du blues. Et le groupe s'obstine à faire durer le morceau pendant plus de six minutes sans raison apparente. Un saxophone planant et fluide apporte un peu de concentration supplémentaire. Le chant, qui a l'air amateur, entre brièvement dans la chanson et aurait très bien pu être supprimé pour un meilleur effet.
"Enterprise" et "Think of Life" sont les chansons les plus mémorables de l'album. Des rires et des bribes de conversation au début de "Enterprise" créent une ambiance ludique. Cela contrebalance la force et l'intensité du thème principal à la flûte et à la batterie. Ce jam très serré contraste bien avec le thème vocal introspectif et percutant. Certains trouveront sans doute les paroles forcées, mais pour moi, elles sont tellement hyperboliques qu'elles en deviennent sublimes, un cas de figure où le plus ringard est le mieux. Les accents parfaits de flûte proggy ne sont pas faciles à ignorer. Et je tiens à faire l'éloge du chant : l'interprétation est supérieure à tout ce qui se fait sur l'album. Un pont vocal ultérieur beaucoup plus sombre illustre la polyvalence du chanteur Norman Barrett. Un long solo de flûte très intense entrelacé avec le chant plus sombre porte les choses à de nouveaux sommets.
"Think of Life" commence par une sottise vocale similaire à celle de "Enterprise". C'est une chanson très agréable, si les paroles ne devenaient pas insipides par endroits. Mais "Think of Life" lévite vers la stratosphère au milieu et ne se relâche jamais jusqu'à ce qu'il soit complètement hors de vue.
Le dernier morceau, "Earl of Pocket Nook", se situe habilement entre légèreté et mélancolie. Le chant contribue à cette ambiance inhabituelle. Une fois encore, la flûte et la guitare fuzz sont les instruments parfaits pour relayer cette aventure sonore. Ce morceau respire le mouvement hippy des années 60. L'ambiance est juste un peu rétro. Le solo fait le plus grand usage des saxos bluesy de Hughes que n'importe quel autre morceau précédent. "Earl of Pocket Nook" est le morceau le plus long de l'album, et le temps est utilisé à bon escient. Les choses commencent à devenir étranges après six minutes, avec un solo de saxophone interminable mais très varié. Une batterie ethnique et une flûte ponctuent cette escapade instrumentale, rappelant les sages paroles de Nik Turner selon lesquelles la musique est la vraie drogue. Qui aurait besoin d'être chimiquement amélioré sous l'influence de quelque chose d'aussi stimulant pour l'esprit que cet album ?

Le premier album de Gravy Train est un véritable voyage dans l'espace.
steamhammeralltheway

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Titis » sam. 18 févr. 2023 17:13

alcat01 a écrit :
jeu. 16 févr. 2023 17:47
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Your Move (1983)
View From the Ground a ramèné America dans le Top Ten avec l'exquis "You Can Do Magic", l'un des meilleurs hymnes soft rock du début des années 80.
C'était un retour inattendu mais bienvenu pour le groupe, et il semblait qu'il pourrait continuer à enchaîner les succès avec sa suite, Your Move, sorti en 1983.
Cela ne s'est pas avéré être le cas. Your Move est mauvais dès le départ, avec ses rythmes rigides de boîte à rythmes, ses synthétiseurs et sa chanson extrêmement légère, "My Kinda Woman". Les choses s'améliorent un peu avec la douce brise californienne de "She's a Runaway", mais cela s'avère être une anomalie; la majeure partie de Your Move ressemble à "My Kinda Woman" et est tout aussi accrocheuse et mémorable. Il est difficile de dire ce qui est arrivé à Gerry Beckley et Dewey Bunnell, et il ne suffit pas de blâmer Russ Ballard, qui, après tout, livre un disque de soft rock/adult contemporain qui joue avec toutes les règles de la radio de 1983.
Il y a un manque évident d'étincelle dans le matériel, la production et l'interprétation ; seul "The Border", qui est devenu un hit mineur du Top 40, trouve la bonne combinaison, et c'est assez bon pour se classer parmi le meilleur matériel d'América d'aujourd'hui. Malheureusement, il sert aussi à montrer à quel point le reste de l'album est nul.
Stephen Thomas Erlewine

Je reconnais que nos amis d'America ont eu du mal avec les années 80 et le son synthétique mais cet album est encore écoutable contrairement à l'abominable "Perspective" de 1984 que j'ai acheté les yeux fermé en édition cd Digipack du sympathique label Magic Records .
Une cata , ils sont revenu vraiment en forme avec l'album Here & Now de 2006
Titis

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » sam. 18 févr. 2023 17:45

Titis a écrit :
sam. 18 févr. 2023 17:13
alcat01 a écrit :
jeu. 16 févr. 2023 17:47
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Your Move (1983)
View From the Ground a ramèné America dans le Top Ten avec l'exquis "You Can Do Magic", l'un des meilleurs hymnes soft rock du début des années 80.
C'était un retour inattendu mais bienvenu pour le groupe, et il semblait qu'il pourrait continuer à enchaîner les succès avec sa suite, Your Move, sorti en 1983.
Cela ne s'est pas avéré être le cas. Your Move est mauvais dès le départ, avec ses rythmes rigides de boîte à rythmes, ses synthétiseurs et sa chanson extrêmement légère, "My Kinda Woman". Les choses s'améliorent un peu avec la douce brise californienne de "She's a Runaway", mais cela s'avère être une anomalie; la majeure partie de Your Move ressemble à "My Kinda Woman" et est tout aussi accrocheuse et mémorable. Il est difficile de dire ce qui est arrivé à Gerry Beckley et Dewey Bunnell, et il ne suffit pas de blâmer Russ Ballard, qui, après tout, livre un disque de soft rock/adult contemporain qui joue avec toutes les règles de la radio de 1983.
Il y a un manque évident d'étincelle dans le matériel, la production et l'interprétation ; seul "The Border", qui est devenu un hit mineur du Top 40, trouve la bonne combinaison, et c'est assez bon pour se classer parmi le meilleur matériel d'América d'aujourd'hui. Malheureusement, il sert aussi à montrer à quel point le reste de l'album est nul.
Stephen Thomas Erlewine

Je reconnais que nos amis d'America ont eu du mal avec les années 80 et le son synthétique mais cet album est encore écoutable contrairement à l'abominable "Perspective" de 1984 que j'ai acheté les yeux fermé en édition cd Digipack du sympathique label Magic Records .
Une cata , ils sont revenu vraiment en forme avec l'album Here & Now de 2006
Titis

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Je dirais même plus, je reconnais qu'il y a du déchet, mais je les écoute encore tous quand même! :ghee:

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alcat01
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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » sam. 18 févr. 2023 17:48

La preuve avec ce disque:

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"The Last Unicorn" 1983

Beckley et Bunnell ont contribué à plusieurs titres de la bande sonore du dessin animé "The Last Unicorn" en 1982.
Ce soundtrack est devenu très populaire surtout en Allemagne, et America jouait souvent le morceau titre lors de tournées dans ce pays.

La bande originale a été composée et arrangée par Jimmy Webb, et les chansons ont été interprétées par America et le London Symphony Orchestra, avec des voix supplémentaires fournies par Lucy Mitchell.


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