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Message par alcat01 » dim. 26 mars 2023 09:35

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Pearl (1971)
Début 1971: voilà 3 mois que Janis Joplin a succombé à une surconsommation d’héroïne. Pearl, qui est publié le 11 janvier 1971 à titre posthume, regroupe les derniers enregistrements de Janis Joplin, sur une période allant du 5 septembre au 4 octobre 1970. Ce qui signifie que l’album n’était pas terminé à 100% lorsque l’étoile de Port Arthur s’en est allée.
Et il y en a, des choses à dire sur cet album. Tout d’abord, Janis Joplin s’était séparée du Kozmic Blues Band pour s’entourer du Full Tilt Boogie Band s’atteler à l’enregistrement de ce fameux Pearl. Elle venait ENFIN de trouver un groupe à sa mesure.

Et les compos de l’album, allez-vous me demander ? Et bien, elles sont toutes excellentissimes. Et quand je dis toutes, ce sont TOUTES les compos sans exception. D’emblée, la barre est placée extrêmement haut avec « Move Over », un hymne Blues-Rock rythmé à souhait, punchy, contagieux, chaleureux qui est littéralement porté par la voix à la fois féline et éraillée de Janis Joplin. Celle-ci démontre qu’elle sait tempérer ses ardeurs avec maestria sur le mid-tempo « Half Moon » qui jongle habilement entre Blues, Rock et Soul et met admirablement en valeur les musiciens du Full Tilt Boogie Band, au diapason, redoutables d’efficacité. Sur « Get It While You Can », morceau Blues-Rock lent, plaintif, trippant et plein d’intensité à la fois, la « mama cosmique » achève les derniers résistants. Le Blues étant à l’honneur sur cette galette, on se régale à l’écoute de « A Woman Left Lonely », une chanson calme que maîtrise à la perfection Janis Joplin, de « My Baby », un mid-tempo co-écrit par un certain Mort Schuman (mais oui, celui-là même qui a composé et interprété, entre autres, « Papa-Tango-Charly » et qui a également co-signé « Get It While You Can » sur ce disque) sur lequel toute l’étendue vocale de la native de Port Arthur est mise en lumière pour transcender ce Blues émouvant, également enrichi par des choeurs limite gospels sur le refrain. La ballade « Trust Me », quelque part entre Blues et Folk,, voit Janis Joplin nous émouvoir, nous arracher une larme, celle-ci étant en plus bien aidée par des musiciens qui savent ce que signifie le mot feeling et qui semblent en parfaite symbiose avec cette chanteuse hors-normes.

Parlons à présent des quelques reprises présentes sur ce disque. « Cry Baby », enregistré à la base en 1963 par Garnet MIMMS & THE ENCHANTERS, voit Janis Joplin et ses musiciens en faire une interprétation magistrale, pleine de classe et d’intensité dans un style entre Blues et Soul qui leur convient à merveille. Enfin, « Me And Bobby McGee » est à l’origine un standard Country enregistré au départ par un certain Roger MILLER, puis transcendé par Janis Joplin (comme elle l’a souvent fait avec de nombreuses covers) dont la voix se fait plus douce, mais terriblement ensorceleuse, avant un final plus enlevé avec des vocaux plus écorchés, ce qui en fait un des grands moments du répertoire de la « perle de Port Arthur ».

Enfin, pour compléter ce passage en revue de Pearl, il est indispensable de parler de ces 2 titres assez originaux par rapport à ce qu’on connait du répertoire de Janis JOPLIN. « Buried Alive In The Blues », est une pièce 100% instrumentale de Blues-Rock que des effluves psychédéliques viennent enrichir, alternant passages tantôt remuants, tantôt plus posés et Janis Joplin n’avait pas eu le temps d’y poser sa voix par-dessus car l’héroïne avait fini par avoir raison d’elle. Toujours est-il que son absence permet aux musiciens d’être davantage mis en valeur, leurs qualités étant incontestables. Quand à « Mercedes Benz », c’est une chanson sans instrument sur laquelle Janis Joplin tape du pied pour imprimer le rythme. Il s’agit d’un Blues court, mais qui nous fend le coeur de par la prestation vocale de la chanteuse. Le titre est inachevé, c’est en tout cas l’impression qu’on a de prime abord, mais qui dégage malgré tout quelque chose de magique. Et voilà ici une preuve que Janis JOPLIN était VRAIMENT une artiste hors-normes.

Si Pearl constitue le testament discographique de Janis JOPLIN, il s’impose également comme un ultime baroud d’honneur fantastique qui enfonce le clou, puisqu’elle était déjà passée à la postérité peu avant la sortie de ce disque. Je me répète sans doute, mais tout de A à Z est excellent sur ce disque, y compris la production. Janis Joplin avait trouvé un groupe TOTALEMENT sur mesure pour être à la hauteur de son immense talent, de ses ambitions. Ce qui laisse énormément de regrets car la « Mama cosmique » aurait très certainement marqué de son empreinte les 70’s et les 80’s, et il y a fort à parier qu’elle aurait tiré encore plus vers le haut ces décennies (et si ça se trouve, on n’aurait peut-être jamais entendu parler de certaines chanteuses ou assimilées de ces époques qui ont eu du succès, puis été érigées en stars, alors qu’elles ne le méritaient pas). Toujours est-il que Pearl s’est classé n°1 aux USA (où il a été certifié 4 fois platine, mais peut-être que les chiffres sont plus élevés) durant 9 semaines, ainsi qu’en Australie, au Canada, en Norvège et aux Pays Bas. Janis JOPLIN était faite pour chanter, elle avait ça dans le sang, était une immense Artiste (avec un A majuscule, s’il vous plait !) et restera pour toujours dans les coeurs des passionnés de musique.
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Message par alcat01 » dim. 26 mars 2023 09:36

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Bad Company (1974)
En 1973, le groupe Free se sépare définitivement. Ceux-ci avaient connu un grand succès avec le titre « All Right Now » qui les avait imposés comme les principaux rivaux de Led Zeppelin. Hélas, les tensions entre les principaux compositeurs, Andy Fraser et Paul Rodgers, les excès du guitariste Paul Kossoff en plus de l’incapacité (ou la décision volontaire) de sortir un nouveau tube sonnera le glas du groupe. Cependant Paul Rodgers, le chanteur, et Simon Kirke, le batteur, décident de continuer l’aventure ensemble et de former un nouveau groupe. À la même époque, le guitariste Mick Ralphs quitte le groupe Glam Mott The Hoople, lassé du caractère dominateur du chanteur Ian Hunter et désireux de se tourner vers une musique plus hard. Les trois musiciens joignent leurs forces avec le bassiste Boz Burrell qui avait fait partie de King Crimson le temps d’un album. Ils sont alors signés sur le tout nouveau label de Led Zeppelin, Swan Song, et partagent le manager de ces derniers, le redoutable Peter Grant. Leur premier album, dont il est question ici, est même l’un des tout premiers à sortir sous le label à l’archange.

Musicalement, le groupe se situe exactement entre le Hard Blues de Free et le Pop Rock de Mott The Hoople. Peut-être l’un des premiers exemples de ce qui deviendra le Hard dit FM des premiers Foreigner. Le groupe commence fort avec le titre « Can’t Get Enough » et son riff d’introduction imparable, un titre que Ralphs destinait au départ pour Mott The Hoople. Le ton est donné et cela sera l’un des titres les plus emblématiques du groupe. « Rock Steady » est tout à fait dans la lignée des bons titres de Free et rien de plus normal puisqu’il s’agit d’une composition de Paul Rodgers. « Ready For Love », tour à tour calme et agressif, est un autre titré signé Ralphs et qui avait déjà été enregistré par son précédent groupe. Bad Co se l’approprie cependant complètement. Si la ballade « Don’t Let Me Down » (à ne pas confondre avec le titre des Beatles) ne reste pas dans les mémoires, ce n’est pas le cas de « Bad Company » (le morceau), porté par le piano envoûtant de Rodgers avec la guitare de Ralphs intervenant toujours à propos. Le chef d’oeuvre de l’album, le groupe a parfaitement choisi sa chanson éponyme. Difficile pour « The Way I Chose » de s’imposer juste après, cependant on appréciera la présence du discret saxophone de Mel Collins, un collègue de Burrell du temps de King Crimson. L’entraînant « Movin’ On », en revanche, sera un autre succès pour le groupe et à raison. L’album finit ensuite par la ballade acoustique « Seagull », entièrement interprétée par Paul Rodgers. On peut le dire, le groupe a frappé fort avec un premier album de qualité et sans remplissage.

Bad Company n’est pas un groupe flamboyant comme pouvait l’être Led Zeppelin ou Free. Mick Ralphs n’est pas un guitar hero, mais ses solos et ses riffs sont d’une justesse imparable. De même Boz Burrell est un bassiste plutôt discret surtout si on le compare à ce virtuose qu’était Andy Fraser. La batterie de Simon Kirke est efficace, mais la véritable force du groupe, c’est la voix de Paul Rodgers. Si certains l’ont redécouvert lors de ses récentes tournées avec Queen, Rodgers n’en est pas moins un des grands chanteurs des 70’s à l’influence énorme. Sa voix, tour à tour claire, éraillée, puissante et douce, parcourt l’album avec brio. Et si elle n’est peut-être pas aussi particulière que celle d’un Robert Plant ou un Freddie Mercury, ses capacités ont de quoi faire rougir bon nombre de chanteurs plus connus.
L’album sera un énorme succès commercial et fit de Bad Company un des groupes les plus populaires des 70’s (chose que l’on a peut-être oublié chez nous). Mais s’ils remporteront d’autres grand succès par la suite, cela ne sera plus jamais au niveau de ce premier album.
The Wicker Man


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Message par alcat01 » dim. 26 mars 2023 10:37

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1975 : Ian Hunter
Ayant quitté MOTT THE HOOPLE en 1974, Ian Hunter s’est lancé dans une carrière solo. A ce moment-là, il fait déjà figure de vétéran dans le milieu du Rock. Il faut savoir qu’il avait 29 ans au moment de la naissance de MOTT THE HOOPLE en 1969 et que sa carrière dans la musique a démarré en 1958.

Au moment de travailler sur son premier album solo, Ian HUNTER se voit secondé par Mick Ronson, un musicien qu’il connait très bien puisque celui-ci a déjà travaillé avec MOTT THE HOOPLE (sur l’album All The Young Dudes en 1972), est, en outre, connu pour avoir collaboré avec David BOWIE, Lou REED et s’est récemment fendu d’un premier album solo remarquable (Slaughter On The 10th Avenue, paru en 1974). Le premier album sans titre de Ian HUNTER, à la pochette vaguement futuriste, sort en avril 1975 chez CBS. Toutes les chansons issues de cet album, sauf une, ont été écrites par le seul Ian HUNTER (l’autre chanson a été co-signée Ian Hunter/Mick Ronson).

Il existe une certaine alchimie entre Ian Hunter et Mick Ronson puisque les 2 lascars se sont occupés de la production du disque. Le titre le plus connu de ce 1er album de Ian HUNTER est, vous l’aurez sûrement deviné, « Once Bitten, Twice Shy », qui a connu un regain de popularité en 1989 grâce à GREAT WHITE. L’ex-MOTT THE HOOPLE a accouché là d’un hymne Rock n’ Roll/Boogie-Rock appuyé par un piano jovial qui se révèle terriblement accrocheur avec son refrain à reprendre joyeusement en choeur et délicieusement anti-prise de tête. Taillé pour rester incrusté dans les mémoires, ce titre s’était classé en 1975 à la 14ème place en Grande Bretagne et à la 29ème place en Australie, puis a été repris plusieurs fois: outre GREAT WHITE, Shaun CASSIDY en 1980, THE ANGELS en 1991, STATUS QUO en 2000 et Eddie AND THE HOT RODS en 2004 s’y sont collés, ce qui en dit long sur l’impact qu’il a eu dans le Classic-Rock.

Ce serait toutefois une erreur de résumer ce premier album à ce titre. Par exemple, il est difficile de rester de marbre à l’écoute d’un brûlot comme le joyeux et coloré « Who Do You Love », à cheval entre Glam-Rock et Boogie-Rock, qui se voit enrichi par la présence d’un piano et d’un harmonica et qui fait taper du pied dans forcer. Le projet parallèle de Joe Elliott, DOWN N’ OUTZ a d’ailleurs repris ce titre en 2010, tout comme POINTERS SISTERS en 1979. Ian Hunter se frotte sans complexe au Hard Rock et se montre largement à la hauteur sur « I Get So Excited », un morceau punchy, enjoué au refrain entêtant, fédérateur, aux riffs et à la mélodie qui enivrent, sans oublier qu’il y a une petite démonstration du batteur à mi-parcours, ainsi que sur le mid-tempo « Lounge Lizard », qui alterne couplets en retenue et refrain plus nerveux, plus survolté et qui est recouvert de riffs âpres. De son côté, « The Truth, The Whole Truth, Nuthin’ But The Truth », un mid-tempo plus lent, plus rampant, revêt un caractère plus expérimental avec ses arrangements sophistiqués, ses mélodies intrigantes. Ian HUNTER n’hésite pas à tenter certaines choses peu évidentes de prime abord et il le démontre particulièrement sur « Boy », un titre de 8’50 qui commence comme une ballade dans le style MOTT THE HOOPLE/David BOWIE qui est assez travaillée, avec une bonne dose de sensibilité sans en rajouter des tonnes, puis qui prend une tournure plus progressive dans le final. Les vraies ballades sont au nombre de 2 sur l’album. « 3000 Miles From Here » est une ballade acoustique courte (elle dure 2’46) et anecdotique, même si DOWN N’ OUTZ a également repris ce morceau (Joe Elliott, ce n’est pas secret, voue une admiration sans borne pour Ian HUNTER). Quand à « It Ain’t Easy When You Fall/Shades Off », c’est d’un tout autre calibre: cette power-ballad, introduite par une flûte et une guitare acoustique, est boostée de surcroît par un refrain grandiloquent, bien dans l’esprit du panache propre aux 70’s, et prend aux tripes de bout en bout, d’autant que le final avec un passage parlé qui voit Ian HUNTER laisser libre cours à ses penchants pour la poésie et qui prend tout son monde à contre-pied. Le résultat est vraiment superbe et Ian HUNTER a réussi là à élever la power-ballad au rang d’Art (avec un A majuscule, s’il vous plait).

Ian HUNTER est donc à créditer d’un premier album très satisfaisant, même si tout n’est pas parfait de A à Z. De nombreux titres sont aptes à faire le bonheur des stations Classic-Rock, ayant vraiment le potentiel de classiques incontournables. Cet album est varié à souhait, Ian HUNTER a mis un point d’honneur à marquer son territoire (avec la complicité de Mick Ronson) en ayant proposé un bon condensé de Boogie-Rock, de Glam-Rock et de Hard-Rock. Ce premier album s’est classé 21ème en Grande Bretagne, 36ème en Australie et 50ème aux USA (il est resté 14 semaines dans le Top album US).
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Message par alcat01 » dim. 26 mars 2023 13:02

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One Night Stand (1979)
De tous les projets auxquels le chanteur Joe Lynn Turner a pris part, FANDANGO est vraisemblablement parmi les moins connus. Ce groupe qui a sévi au cours de la seconde moitié des 70’s n’a jamais percé et s’était même fait oublier avec le temps, jusqu’au jour où un label indépendant (Wounded Bird Records) a décidé de rééditer tous ses albums. Initiative positive car beaucoup de gens ont découvert ainsi FANDANGO (et aussi le fait que Joe Lynn Turner ait joué dans ce combo) et d’autres se sont rappelés de son existence.

One Night Stand est le 3ème album studio de FANDANGO, et voit le jour en 1979. Les deux précédents opus n’ont pas été de franches réussites sur le plan commercial, c’est le moins qu’on puisse dire. Pourtant, le combo américain garde la confiance de son label (RCA) et publie One Night Stand en espérant que ce coup-ci, ça va le faire. Cette 3ème galette présente, au regard des précédentes, un atout intéressant: la pochette est plus accrocheuse.

La première moitié de l’album est fort prometteuse grâce à des titres comme « One Night Stand », un excellent mid-tempo coloré (parsemé de piano), typiquement 70’s, « Thief In The night », un morceau bien arrangé qui progresse crescendo jusqu’au refrain de la fin, ou encore « Hard Headed Woman », un morceau mi-Rock, mi-Soul boosté par un refrain musclé et enlevé qui contraste avec des couplets plus lents, plus mélodieux. On se met alors à penser que FANDANGO va ENFIN donner sa pleine mesure, décoller pour de bon.

Hélas, la suite de l’album ne confirmera pas ce début prometteur. Au contraire, FANDANGO semble à court d’inspiration et ronronne à qui mieux mieux. La ballade hypnotique et lancinante « I Would Never Leave », molle du genou, arrive à point nommé (enfin, façon de parler) pour rappeler que ce combo ne faisait pas partie du haut du panier de la scène de l’époque. D’ailleurs, le groupe retombe dans ses travers en enchainant des titres ennuyeux (« Little Cherie », « Ain’t No Way »…) qu’on s’empressera d’oublier pour ne pas en dire du mal. Au beau milieu de ces titres insipides qui parsèment cette seconde moitié d’album, on en trouve quand même un bon, agréable pour les oreilles: FANDANGO, probablement dans un sursaut d’orgueil, a composé le très bon « Two Time Loser », un mid-tempo Rock-Hard bluesy de qualité, très ROLLING STONES dans l’esprit et plutôt sympa. Et ce sera tout ce qu’on retiendra vraiment de la seconde moitié d’album. C’est dommage car le début laissait entrevoir de bonnes choses.

En conclusion, FANDANGO a pondu un album très inégal: le début est assez bon, mais par la suite, ça s’essouffle. C’est dommage car on sent, malgré tout, que ce groupe avait des capacités. Quoi qu’il en soit, par rapport à ce qui sortait dans les 70’s, ce n’est pas avec ce disque que FANDANGO allait casser la baraque. Je n’apprendrai rien à personne si je dis que l’impact de One Night Stand auprès du public fut quasiment nul. Comme quoi, même les 70’s ont eu leur lot de groupes moyens, sans éclat.
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Message par alcat01 » dim. 26 mars 2023 14:54

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The Byron Band – On The Rocks
La montée en puissance et la disparition tragique de feu David Byron ont été bien documentées dans les années qui ont suivi sa mort liée à l'alcool en 1985. En un mot, après avoir dirigé le groupe de rock britannique Uriah Heep pendant dix albums et d'innombrables tournées, le leader charismatique était évincé du groupe en 1976 et ne s'en est jamais vraiment remis, tant sur le plan personnel que professionnel. Sans de solides partenaires d'écriture de chansons comme Ken Hensley et Mick Box de Heep pour que Bryon s'appuie sur sa carrière solo, il n'a malheureusement jamais atteint les sommets qu'il avait atteints avec Heep.
En 1981, David dirigeait son propre groupe et On The Rocks était le premier album sous ce nouveau surnom. Avec un nouveau partenaire d'écriture de chansons, le guitariste Robin George, le duo a passé la majeure partie de l'année à écrire la majeure partie du matériel qui a finalement fait son chemin sur la sortie vinyle originale de huit chansons.
Les deux premiers titres, "Rebecca" et "Bad Girl", montrent le groupe en pleine forme et effacent les doutes quant à la capacité de ce nouveau partenariat d'écriture de chansons à livrer la marchandise. La voix de David est en pleine forme sur "Rebecca" qui est une chanson de combat à l'ancienne, rendue encore plus efficace par les riffs de guitare de George, le piano de Bob Jackson et le travail complémentaire de Mel Collins au saxophone. De même, l'approche vocale sournoise qu'il adopte sur "Bad Girl" s'accorde parfaitement avec les riffs bluesy de Robin. Le niveau d'énergie commence à baisser un peu sur le troisième morceau "How Do You Sleep ?" mais remonte immédiatement à la minute où les riffs de guitare accrocheurs de George explosent sur le quatrième morceau "Start Believing". Sur ce morceau, le groupe cuisine à fond, servant un ragoût funky et hard rock qui permet à George de sortir quelques solos déchirants aux côtés du saxophone inspiré de Mel, tandis que David fait de son mieux pour égaler la quantité considérable d'intensité qui se dégage de son nouveau groupe. "Piece Of My Love" est un autre morceau marquant, mais sur "Never Say Die" et "King", Byron donne l'impression de se contenter de faire semblant. Le disque se termine sur une bonne note, puisque les mélodies vocales douces et discrètes de David occupent le devant de la scène sur "Little By Little".
A moins que vous ne soyez un fan inconditionnel de David Byron, je ne considérerais pas On The Rocks comme un achat essentiel car c'est un album assez inégal. Cependant, ceci étant dit, bien qu'ils soient plutôt rares et espacés, il y a une quantité décente de feux d'artifice musicaux ici et le crédit doit être donné à Robin George pour le maintenir à flot par moments.
Quant à David, cet album démontre que toute idée de le voir disparaître définitivement à ce stade de sa carrière était un peu prématurée, car lorsque l'esprit l'animait et qu'il était au sommet de son art, David Byron était certainement l'un des meilleurs chanteurs que le monde du rock ait jamais connu.
Ryan Sparks


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Message par alcat01 » dim. 26 mars 2023 17:00

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1983 Born In America
Non mais franchement, c’est quoi cette pochette ??? Bon déjà, choisir comme mascotte un homme-phoque, c’est complètement con. Il faudra un jour que l’on m’explique le pourquoi du comment de cette mascotte. Mais Johnny (le nom de cet homme-phoque), n’est pas le seul problème. C’est toute la conception de la pochette qui est affreuse, comme d’habitude chez RIOT (il y avait quand même un mieux sur "Restless Breed"). Et ce titre d’album patriotique à deux balles ne servira pas plus les intérêts du groupe. Bref, "Born In America" fut un échec commercial et le groupe splittera dans la foulée. Rien de tel pour que cet album soit quelque peu oublié de nos jours… et pourtant détrompez-vous, ce disque est loin d’être mauvais et contient une fois de plus du matériel de qualité !

"Born In America" est en fait un successeur logique à "Restless Breed". Rhett Forrester est toujours au poste et assure toujours autant au chant. On peut d’ailleurs légitimement se demander si ce n’est pas lui, finalement, qui fut le meilleur vocaliste de RIOT.

Comme le laisse augurer le titre de l’album, RIOT s’aventure encore plus sur le territoire du Hard US. Le titre éponyme est d’ailleurs à prendre au premier degré (rien à voir avec la subtilité du célèbre "Born In The USA" de Springsteen). Les paroles sont totalement crétines, tout comme le clip vidéo (facilement trouvable sur youtube). Mais ce morceau est musicalement de très bonne qualité et n’a rien à envier aux ténors du Hard US de l’époque à la TWISTED SISTER par exemple.
On sera cependant encore plus convaincu par le génial "You Burn In Me", de loin le meilleur titre de l’album. Quant Rhett Forrester chante le sexe, c’est excitant en diable, sa voix posée et suave fait des merveilles et la guitare de Mark Reale est plus que jamais brûlante. Non vraiment, rien que pour ce titre, "Born In America" mérite qu’on s’y attarde. C’est grandiose et vous comprendrez pourquoi Rhett Forrester était un chanteur génial !
Le début de ce disque est décidément d’une qualité imparable, le clou étant enfoncé par un "Wings Of Fire" épique, avec, je ne le soulignerai jamais assez, un chant franchement excellent.

"Heavy Metal Machine", dans un registre très costaud, envoie du bois comme il faut. Un morceau sur les chapeaux de roue, logique car ça parle de bécane. "Running For The Law" fait quant à lui dans la violence contenue, un rythme lourd et lent, bien vicieux. Et comme pour "Restless Breed", on a droit à une reprise : "Devil Woman" de Cliff Richards. Sympa, mais moins convaincante que la reprise de l’opus précédent.

Ce qui est dommage sur ce "Born In America", c’est que l’on retrouve en tout point les défauts de son prédécesseur. Ainsi, les titres composés par le second guitariste, Rick Ventura, sont clairement d’une qualité inférieure aux autres. On lui doit notamment un "Promise Land" bien faiblard, qui clôture l’album sur une note assez ennuyeuse. La production ne s’est pas améliorée non plus, au contraire ! C’est la voix qui en souffre le plus, malheureusement. Forrester donne trop souvent l’impression de chanter dans ses chiottes. Sa voix semble souffrir d’une utilisation un peu laborieuse de la reverb, rien de rédhibitoire cela dit ! Il faut dire que le groupe venait de se faire éjecter d’Elektra Records, RIOT signa alors sur un label canadien de moindre envergure, et avait donc beaucoup moins de moyens…

"Born In America" mérite donc largement d’être redécouvert. Cet album, d’ailleurs bien accueilli par la critique à sa sortie, n’a pas bénéficié du succès escompté. Sans un bon management, il était impossible de réellement percer à cette époque. Bien que RIOT appartienne désormais au passé au moment où je termine cette chronique, cet album, ainsi que son aîné "Restless Breed", témoignent plus que jamais du fait que ce groupe n’était pas qu’un simple second couteau de la scène Hard Rock de cette époque. Un chanteur assassiné 10 ans plus tard, un guitariste mourant d’une complication de sa maladie de Crohn, sans jamais avoir vraiment été considéré à sa juste valeur : le destin ne fut pas tendre avec RIOT. Mais il n’est jamais trop tard pour redécouvrir les gemmes du passé.
Ce que je sais, c’est que la musique de RIOT brûle toujours en moi…et chez bien d’autres personnes, je l’espère.
DARK SCHNEIDER


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Message par alcat01 » dim. 26 mars 2023 18:36

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Gerry Rafferty - City To City (1978)
Après que l’aventure de STEALERS WHEEL ait pris fin en 1975, Gerry RAFFERTY a décidé de reprendre sa carrière solo qui avait déjà été entamée au début des 70’s avec un premier album solo, Can I Haven My Money Back?, sorti en 1971 dans l’indifférence. Cette fois, le nom de Gerry RAFFERTY est un petit peu plus connu et le chanteur-compositeur écossais signe chez United Artists.
C’est en janvier 1978 que sort le second album de Gerry RAFFERTY. Le disque en question a pour titre City To City et Gerry Rafferty l’a co-produit avec un certain Hugh Murphy.

Un détail interpelle: l’album dure un peu plus de 51 minutes, ce qui est un laps de temps assez élevé pour un disque de l’époque. Ceci dit, Gerry Rafferty, entouré de musiciens compétents, a mis un point d’honneur à soigner ses compos, les travailler de son mieux. Et cet album renferme le plus grand succès de l’artiste écossais: je parle, bien entendu, de « Baker Street », un titre qui est passé à la postérité grâce à son légendaire et inoubliable solo de saxophone. Pour l’anecdote, ce solo de saxophone n’était pas prévu pour être présent. Toujours est-il que cet énorme tube en puissance est imparable, une sorte de Madeleine de Proust irrésistible portée par des mélodies féeriques, enchanteresses, ainsi que la voix posée de Gerry Rafferty. Et le résultat a été certainement au-delà des espérances de l’ancien pensionnaire de STEALERS WHEEL puisque la chanson a été classée n°1 en Australie et au Canada, 2ème aux USA et en Suisse, 3ème en Grande Bretagne, en Irlande et en Allemagne, 4ème en Autriche et en Nouvelle-Zélande, 9ème aux Pays Bas. « Baker Street » fait désormais partie intégrante des classiques des 70’s et n’a pas été l’unique succès de l’album. « Right Down The Line », un mid-tempo Rock mélodique chaloupé, subtilement arrangé avec, notamment, un refrain enrobé de choeurs légers, envoûtants, n’a pas réalisé le même carton, mais est quand même monté à la 12ème place du Billboard Hot 100, à la 5ème place au Canada et à la 33ème place en Nouvelle-Zélande. « Home And Dry », plus ou moins dans la même veine que « Right Down The Line », voit apparaître des nappes de claviers qui, dans le contexte de l’époque, lui ont conféré un petit côté moderne et même apporté une touche atmosphérique et cette jolie trouvaille s’est classée 28ème aux USA et 23ème au Canada.
Les autres titres montrent un Gerry RAFFERTY particulièrement inspiré, brillant dans le registre Folk-Rock. Il en apporte la preuve sur « The Ark », une compo aux accents celtiques, très terroir, empreinte d’amertume, de mélancolie, mise en valeur par des mélodies finement ciselées avec la présence bienvenue d’un violon, d’un solo de guitare touchant, ainsi que sur « City To City », une chanson enjouée, à l’état d’esprit positif, qui met de bonne humeur grâce à un refrain entraînant, irrésistible, délicieusement roots qui est enrobé d’un harmonica, d’un violon et qui s’avère potentiellement hymnique. Ça le fait également sur « Mattie’s Rag », une compo Pop-Rock accrocheuse aux mélodies imparables dont l’influence des BEATLES est palpable de loin et qui est typique de ce qui se faisait de bien dans les 70’s, ainsi que sur « Waiting For The Day », le titre le plus farouchement Rock de l’album avec de féroces riffs de guitares, une rythmique sautillante et un final instrumental en apothéose avec les guitares toutes voiles dehors. Dans l’exercice des ballades, le chanteur-compositeur écossais sait aussi y faire, comme l’attestent « Island », une ballade lumineuse marquée par la présence d’un saxophone cool, « Stealin’ Time », pleine de douceur, recouverte de mélodies qui caressent l’oreille et qui fleure bon les grands espaces, la nature en Grande Bretagne (particulièrement l’Ecosse et l’Irlande), ou encore « Whatever’s Written In Your Heart », ballade au piano épurée qui est axée sur l’émotion et qui voit un Gerry Rafferty épaulé par des choeurs sobres sur le refrain.
Tous les titres de l’album ont été somptueusement travaillés et c’est même un travail d’orfèvre qu’ont accompli Gerry Rafferty et les musiciens qui l’ont entouré. City To City fait, à juste partie des must-have des 70’s. Dans la veine Soft-Rock teinté de Folk, c’est une magistrale réussite. Et pour Gerry RAFFERTY, ce fut l’album de la consécration puisqu’il a atteint la 1ère place du Billboard US (avec 50 semaines de présence et un disque de platine à la clé), s’est aussi classé 3ème en Australie et en Allemagne, 5ème aux Pays Bas, 6ème en Grande Bretagne où il a été disque d’or.
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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 27 mars 2023 06:36

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Bright City
Il s'agit du premier album en tant que leader du chanteur / guitariste / auteur-compositeur britannique Miller Anderson, l'un des grands héros méconnus de la scène Blues-Rock britannique. Après avoir passé trois ans avec the Keef Hartley Band en tant que chanteur/guitariste principal et enregistré cinq splendides albums avec le groupe ("Halfbreed", "The Battle Of North West Six", "The Time Is Near", "Overdog" et "Little Big Band"), il a enregistré cet album avec une équipe de musiciens de rêve qui comprenait le claviériste du Keef Hartley Band Peter Dines et le bassiste Gary Thain, ainsi que le batteur Eric Dillon, le claviériste Mick Weaver, le guitariste Neil Hubbard, la chanteuse Madeline Bell et des musiciens de jazz : la flûtiste Lyn Dobson et le trompettiste Harry Beckett.
L'album présentait sept chansons originales, toutes écrites et composées par Anderson et ont été publiées sur le label culte Deram.
L'album présente une étonnante collection de chansons qui couvrent un large éventail de musiques qui prospéraient à l'époque, évoluant avec élégance entre Blues-Rock, Folk-Rock, Prog-Rock et Jazz-Rock, soulignant l'absence de snobisme stylistique et d'emphase. Ces musiciens ont su jouer de délicates ballades Folksy, des riffs heavy Rock et des improvisations Jazzy avec la même aisance, tout naturellement et toujours avec un dévouement total.
Anderson apparaît sur cet album non seulement comme un grand chanteur et guitariste, mais aussi comme un superbe auteur-compositeur. Chacun de ces morceaux est un petit bijou Rock, qui n'a absolument rien perdu de son glamour avec le temps. Malheureusement, Anderson n'a pas fait d'autre enregistrement sous son propre nom pendant près de trois décennies après la réalisation de cet album et n'est revenu à une carrière d'enregistrement active qu'au tournant du millénaire.

Cet album est un must absolu pour les connaisseurs de la scène Blues-Rock britannique en particulier et du rock britannique en général, un grand voyage dans le passé et un aperçu important d'un moment de l'histoire, lorsque la musique était tout simplement très impressionnante.
Recommandé de tout cœur!
Jazzis


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Message par alcat01 » lun. 27 mars 2023 06:37

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Straight Shooter (1975)
Que faire lorsqu’on a enregistré un carton ? On se dépêche de remettre le couvert. Ainsi, dès la fin de tournée pour leur premier album qui les avait vus atteindre un succès bien supérieur à ce qu’ils avaient connus avec leurs groupes antérieurs respectifs, les quatre musiciens de Bad Company se mettent au boulot. Il en sortira ce Straight Shooter. Petite incise, le groupe s’est fendu d’une belle pochette, ce qui ne sera plus le cas des prochains albums. Au menu, huit titres, comme sur le précédent. Et si Mick Ralphs et Paul Rodgers s’affirment toujours comme les compositeurs principaux (et commencent à collaborer davantage), notons que le batteur Simon Kirke en proposera deux ici.

Comme sur l’album précédent, c’est par un bon Rock entrainant que Bad Company débute les hostilités. « Good Lovin’ Gone Bad » est moins accrocheur que « Can’t Get Enough », mais reste un morceau fort réussi qui prend l’auditeur par la main. Le vrai tube de l’album, cependant, ce sera le morceau suivant, « Feel Like Makin’ Love ». Collaboration on ne peut plus réussie entre Rodgers et Ralphs, le titre mélange couplets acoustiques et romantiques avec des refrains Rock et virils. Irrésistible et entêtant. Première composition de Simon Kirke, « Weep No More », dans un style Boogie Pop, est assez sympa, même si on se serait passé des arrangements orchestraux. On lui préfèrera malgré tout le Soft Rock « Shooting Star » à la mélodie soignée et au texte hommage aux Rock Stars ayant brûlé leur vie trop vite. Curieusement, alors qu’il s’agit encore aujourd’hui d’un des titres les plus connus de Bad Company, il n’est pas sorti en single. Gageons si ça avait été le cas qu’il aurait été tutoyer le sommet des charts.
« Deal With The Preacher » est un titre Rock qui claque bien, dans la lignée de « Good Lovin’ Gone Bad », et montre la face le plus ‘Hard’ du groupe. Avec un titre comme « Wild Fire Woman », on aurait pu espérer un morceau plutôt rageur et sexy, mais au final c’est un titre Rock bluesey agréable mais assez conventionnel et surtout manquant cruellement d’étincelles. Le début de « Anna » est plagié honteusement sur l’intro de la reprise de « With A Little Help From My Friends » par Joe Cocker. C’est hélas le plus palpitant du titre puisque le reste est du Soft Rock à nouveau agréable mais qui n’arrive pas à dynamiser cette second moitié du disque. Et hélas il ne faudra pas non plus compter sur « Call On Me » pour cela. Paul Rodgers n’arrivera pas à recréer un titre envoutant comme « Bad Company » malgré un joli solo. C’est juste un titre Soft Rock de plus et surtout bien trop long pour le peu qu’il a à offrir.
Bref, sur ce deuxième album, Bad Company s’est un peu ramolli. Les deux titres franchement Hard Rock ne sont pas aussi mémorables que les « Can’t Get Enough », « Movin’ On » ou « Rock Steady ». L’album possède trop de morceaux calmes, même si certains sont très réussis (« Feels Like Makin’ Love », « Shooting Star »). L’ensemble reste agréable à l’écoute mais est clairement en dessous du premier opus. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les ventes seront moins bonnes (relativement quand même puisqu’il réussit à être multi-platine). Un ou deux titre plus Rock supplémentaires auraient peut-être permis de dynamiser l’ensemble. Comme par exemple cette ballade Rock « See The Sunlight » plus dynamique que certains mid-tempos de l’album, ou l’efficace « All Night Long ». Deux titres qui n’ont pas été retenus du résultat final (présents sur la version deluxe) sans que l’on comprenne pourquoi.

En conclusion, ce Straight Shooter est un peu décevant comparé au premier. Il décevra certainement les fans de Hard Rock qui le trouveront trop sage mais pourra séduire les fans d’un Rock plus posé qui y trouveront certainement leur compte, surtout qu’aucun titre ne peut être considéré comme mauvais (pas même les compositions de Kirke, comme on l’a parfois dit).
The Wicker Man


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Stagger Lee » lun. 27 mars 2023 08:02

alcat01 a écrit :
sam. 10 sept. 2022 17:30
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"Symphonie Pour Le Jour Où Brûleront Les Cités" d'Art Zoyd a été enregistré au Studio Tangara, à Toulouse du 30 Aout au 9 Septembre 1976.
Publié en 1976, il s'agit d'une fresque en trois parties inspirée par l'environnement d'alors.
Le groupe est alors composé de Alain Eckert, guitariste, percussionniste, chanteur, de Gérard Hourbette, aux violon, viola, et flute, de Jean-Pierre Soarez, trompettiste, percussionniste et de Thierry Zaboitzeff, à la basse, aux percussions et au chant.

Les débuts de la formation sont encore très étroitement liés à la musique classique moderne du début du 20ème siècle.
Avec un ensemble constitué d'instruments principalement acoustiques, Art Zoyd présente une prise constante sur la dissonance dure et l'accent rythmique de Stravinsky début fonctionne.

Ce premier album permet aux musiciens d’exposer au grand jour leurs compétences instrumentales exceptionnelles, héritées d’une formation classique poussée.
Art Zoyd puisera, au fil des parutions, sa force dans la complémentarité de ses deux têtes pensantes: Gérard Hourbette et Thierry Zaboitzeff, dont les influences respectives fluctueront au grès des albums, accordant une place plus importante tantôt aux écritures limpides, tantôt aux recherches austères, mais le présent opus est dominé par la plume de Hourbette, et en raison de la trop grande discrétion de Zaboitzeff, n’offre pas encore d’éléments de comparaison probants.

Une musique de mouvement, essentiellement construite autour des cordes, énergique, éclatante et débridée, à la fois savante et drôle, raffinée et d’une violence extrême, renvoyant le punk à de la chanson de feu de camp… en un mot : vivante.
Le Rock de chambre de cette Symphonie est éblouissante, mélodieuse et très spontanée, et même assez ludique.
Alain Eckert ajoute quelques excentricités vocales clairsemées et sans paroles, ou plutôt rugissements, soupirs et cris, un peu comme Blasquiz de Magma.
La basse ajoute une impulsion rythmique qui rappelle aussi Magma.

Les pièces sont très bien écrites et interprétées avec brio, et l'énergie en direct est parfaitement captée pendant les sessions.

Art Zoyd est le groupe idéal pour s’initier à la musique classique et contemporaine, parvenant à vulgariser un art difficile sans en trahir l’exigence. Une véritable prouesse.

On m'a donné le vinyle original avec une pochette différente "Art Zoyd 3". Pas écouté depuis des lustres.

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par Cooltrane » lun. 27 mars 2023 08:22

Bad Co: un peu comme les Stones, plutôt des "chansons" que des albums; même si le premier en contient plusieurs d'excellentes. Ce qui est bcp moins le cas des albums suivants.

J'avais fini par revendre tous mes vinyles après avoir fait une compile sur une face de XL-IIS C-90.

Mais passé au CD (et CDr), je n'ai jamais refait une compile en réempruntant les CDs à la médiathèque.

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 27 mars 2023 11:16

Stagger Lee a écrit :
lun. 27 mars 2023 08:02
alcat01 a écrit :
sam. 10 sept. 2022 17:30
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"Symphonie Pour Le Jour Où Brûleront Les Cités" d'Art Zoyd a été enregistré au Studio Tangara, à Toulouse du 30 Aout au 9 Septembre 1976.
Publié en 1976, il s'agit d'une fresque en trois parties inspirée par l'environnement d'alors.
Le groupe est alors composé de Alain Eckert, guitariste, percussionniste, chanteur, de Gérard Hourbette, aux violon, viola, et flute, de Jean-Pierre Soarez, trompettiste, percussionniste et de Thierry Zaboitzeff, à la basse, aux percussions et au chant.

Les débuts de la formation sont encore très étroitement liés à la musique classique moderne du début du 20ème siècle.
Avec un ensemble constitué d'instruments principalement acoustiques, Art Zoyd présente une prise constante sur la dissonance dure et l'accent rythmique de Stravinsky début fonctionne.

Ce premier album permet aux musiciens d’exposer au grand jour leurs compétences instrumentales exceptionnelles, héritées d’une formation classique poussée.
Art Zoyd puisera, au fil des parutions, sa force dans la complémentarité de ses deux têtes pensantes: Gérard Hourbette et Thierry Zaboitzeff, dont les influences respectives fluctueront au grès des albums, accordant une place plus importante tantôt aux écritures limpides, tantôt aux recherches austères, mais le présent opus est dominé par la plume de Hourbette, et en raison de la trop grande discrétion de Zaboitzeff, n’offre pas encore d’éléments de comparaison probants.

Une musique de mouvement, essentiellement construite autour des cordes, énergique, éclatante et débridée, à la fois savante et drôle, raffinée et d’une violence extrême, renvoyant le punk à de la chanson de feu de camp… en un mot : vivante.
Le Rock de chambre de cette Symphonie est éblouissante, mélodieuse et très spontanée, et même assez ludique.
Alain Eckert ajoute quelques excentricités vocales clairsemées et sans paroles, ou plutôt rugissements, soupirs et cris, un peu comme Blasquiz de Magma.
La basse ajoute une impulsion rythmique qui rappelle aussi Magma.

Les pièces sont très bien écrites et interprétées avec brio, et l'énergie en direct est parfaitement captée pendant les sessions.

Art Zoyd est le groupe idéal pour s’initier à la musique classique et contemporaine, parvenant à vulgariser un art difficile sans en trahir l’exigence. Une véritable prouesse.

On m'a donné le vinyle original avec une pochette différente "Art Zoyd 3". Pas écouté depuis des lustres.
Je ne l'écouterais pas tous les jours, mais il s"écoute bien!

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 27 mars 2023 11:23

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1976 : All American Alien Boy
Ian HUNTER, après avoir quitté MOTT THE HOOPLE, avait bien su rebondir en ayant sorti en 1975 un premier album éponyme réussi. Ce disque a assez bien marché et, loin de se reposer sur ses lauriers, le natif d’Oswestry décide de s’attaquer à la conception d’un second album studio.
Seulement, son partenaire Mick Ronson est indisponible pour l’enregistrement de ce second album et cet imprévu amène donc Ian Hunter à revoir ses plans. Pour mener à bien ce second album en question, Ian HUNTER décide de le produire seul et de composer les chansons sans demander la moindre aide exérieure. Le second album de Ian HUNTER sort finalement en 1976 et a pour titre All American Alien Boy.

L’absence de Mick Ronson a forcément eu un impact sur la conception de ce All American Alien Boy et son orientation musicale se traduit par une approche différente par rapport à son prédécesseur. Cet album de Ian HUNTER est calme, intimiste même par instants. 2 singles ont été extraits de cet album: « All American Alien Boy » et « You Nearly Did Me In ». Aucun d’entre eux ne s’est classé dans les charts, mais cela ne veut pas pour autant dire qu’ils ne sont pas dignes d’intérêt, il ne faut pas se tromper à ce sujet. « All American Alien Boy » est un mid-tempo Classic-Rock aux accents jazzys de plus de 7 minutes qui est bien appuyé par des cuivres, recouvert de mélodies simples, mais efficaces, des choeurs féminins qui épaulent efficacement le chanteur, renforçant ainsi l’aspect chaleureux de ce titre; mais aussi des solos de saxophone, de guitare, un chant saccadé quasi-funky du chanteur (qui a dû servir d’influence à certains pionniers du Hip-Hop), ainsi qu’un final déjanté, en roue libre. « You Nearly Did Me In », qui surprend tout autant, est une ballade aux accents Soul et jazzys qui est marquée par la présence des membres de QUEEN, ainsi que des choeurs féminins qui contribuent à la booster de manière spectaculaire, la faire résonner fortement dans nos esgourdes et les cuivres renforcent son côté poignant. Ces 2 titres sont de belles et franches réussites sur le plan artistique, mais surprennent en comparaison avec le contenu du précédent album.

Comme je l’ai déjà mentionné un peu plus haut, les titres de cet album sont en majorité calmes. Ainsi, « Letter To Britannia From The Union Jack » est une ballade Folk raffinée à caractère introspectif sur laquelle le chanteur exprime ce qu’il ressent loin de sa patrie natale, « Irene Wilde » est une ballade au piano typiquement 70’s calme, apaisée, émouvante juste ce qu’il faut avec choeurs féminins aux côtés d’un Ian HUNTER tout en sobriété et qui évoque probablement une ancienne connaissance du chanteur. Chargée d’émotion, « Rape » est une ballade aux textes forts, percutants qui sont appuyés par un chant déterminé, des choeurs féminins puissants qui contribuent à donner plus de force à cette chanson, à renforcer son pouvoir de persuasion, d’autant que le rendu est stupéfiant. Quand à « Apathy 83 », c’est une compo atypique avec de l’accordéon (non, rien à voir avec Yvette Horner; rassurez-vous), des congas qui lui confèrent un côté « exotique » inattendu et contrastent avec le chant percutant de Ian HUNTER, parfaitement raccord avec les paroles qui dénoncent l’embourgeoisement qui guette de nombreux rockers ayant atteint un certain statut de notoriété (d’ailleurs, à la réflexion, c’est un peu ce qui se passe de manière généralisée dans le Rock depuis qu’on est entré dans le 21ème siècle). La facette Rock de l’ex-MOTT THE HOOPLE reprend ses droits sur « God (Take 1) », un titre Pop-Rock/Soft-Rock raffiné évoluant sur un tempo lent, avec une guitare acoustique qui sert de colonne vertébrale et dont les textes montrent un Ian HUNTER qui semble s’interroger, se remettre en question; et surtout sur « Restless Youth », un mid-tempo Classic-Rock/Hard Rock sur lequel les guitares sont plus tranchantes, plus sauvages que d’habitude (sur cet album, bien sûr), les solos à la six-cordes se faisant plus incandescents; qui fait le lien avec le disque précédent et prend aux tripes.

C’est donc peu dire que All American Alien Boy est un album différent de son prédécesseur. Cependant, il renferme de bonnes chansons bien écrites, assez inspirées, matures et qui dévoilent un Ian HUNTER sous un jour inédit. A sa sortie, ce disque a dû désorienter pas mal de fans, il a été incompris en raison de son orientation plus Soft-Rock (classé 29ème en Grande Bretagne, il s’est aussi contenté seulement d’une discrète 177ème place aux USA). Il mérite toutefois qu’une nouvelle chance lui soit donnée et s’il est abordé sous un angle différent (par rapport à d’autres albums de l’artiste), il y a alors des chances pour qu’il soit mieux apprécié.
Trendkill


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 27 mars 2023 11:24

Cooltrane a écrit :
lun. 27 mars 2023 08:22
Bad Co: un peu comme les Stones, plutôt des "chansons" que des albums; même si le premier en contient plusieurs d'excellentes. Ce qui est bcp moins le cas des albums suivants.

J'avais fini par revendre tous mes vinyles après avoir fait une compile sur une face de XL-IIS C-90.

Mais passé au CD (et CDr), je n'ai jamais refait une compile en réempruntant les CDs à la médiathèque.
J'adore ce groupe!

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 27 mars 2023 13:37

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Cadillac (1980)
Si Fandango s'est rendu coupable de quelque chose au cours de ses premières années, c'est d'une volonté apparente d'embrasser toutes les nouvelles sonorités contemporaines de la radio commerciale AOR dans une tentative de conquérir un public de masse.
Les changements de ton et de style qui en ont résulté ont conduit à une certaine imprévisibilité, et à chaque nouvel album se posait la même question : quelle part de l'album consistera en du rock d'arène direct que l'on trouve sur leurs premiers disques et quelle part imitera les tendances du moment ?
Avec Cadillac, le groupe reste dans cette logique d'imprévisibilité. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder les quatre premières chansons de l'album. "Blame It on the Night" s'inspire des derniers soubresauts de la culture disco, et dès le morceau suivant, le groupe embrasse le son glam-metal émergent de Los Angeles avec "Rock 'n Roll You". "Hypnotized" emprunte une ligne de guitare à Blue Öyster Cult et une voix à Boston, tandis que "Don't Waste My Time" est une power pop directe.
La volonté d'expérimenter est la plus grande qualité de Fandango, mais aussi son plus grand défaut. L'évolution créative est une chose merveilleuse qu'il faut admirer, mais le manque d'enracinement de Fandango dans un son ou un élément de marque rend le groupe facile à rejeter et oubliable pour les auditeurs occasionnels.
Rob Theakston







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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 27 mars 2023 14:48

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1975 No Mystery
Lorsque l"extraordinaire guitariste Al DiMeola a rejoint Return to Forever pour enregistrer le superbe LP "Where Have I Known You Before", le groupe a enfin atteint son énorme potentiel, devenant un quatuor soudé que personne n'arriverait à égaler, et encore moins à battre. Après avoir parcouru les circuits rock (comme l'avait fait le Mahavishnu Orchestra), suscitant un raz-de-marée de bouche-à-oreille et de soutien de la part des fans, le groupe est retourné en studio pour créer une nouvelle œuvre d'art fusionnelle.

Le morceau "Dayride" du bassiste Stanley Clarke est un début parfait, avec son air amusant et entraînant et les notes de synthétiseur de Chick Corea. Clarke et le batteur Lenny White jouent du funk et Stanley lance un petit riff de chant à la George Benson juste avant le pont. La fin est géniale. "Jungle Waterfall" est un bon exemple de l'une des qualités les plus attachantes de ce groupe. Contrairement à la plupart des ensembles de jazz, ces musiciens n'étaient pas obsédés par la perfection. Au contraire, ils étaient plus intéressés par la recherche du bon groove pour chaque chanson, même si les choses se sont un peu relâchées au cours du processus. Ce morceau a un rythme soul, disco et une excellente guitare d'Al. C'est un jeu enjoué. DiMeola contribue à "Flight of the Newborn" et c'est un morceau absolument époustouflant. Elle commence par un rythme funky et une ligne mélodique complexe.Al utilise la pédale wah-wah un peu comme le faisait Frank Zappa, en manipulant la tonalité des aigus à la sourdine par incréments au lieu de la faire aller d'avant en arrière, ce qui lui permet de créer des sons uniques en survolant les frettes. Le solo de Clarke est incroyable et White est un flou à la batterie derrière lui. C'est définitivement un inducteur de "WOW !" pour l'auditeur et les deux dernières minutes sont si bonnes qu'elles sont indescriptibles. Vient ensuite "Sofistifunk" de Lenny, une courte chanson basée sur un motif de batterie et dont le nom dit tout. DiMeola et Corea ajoutent quelques accords qui sont divertissants mais la chanson est tout simplement trop chargée en général et représente le point le plus bas de l'album pour moi. Ils n'ont certainement pas hésité à se moquer des tendances musicales du milieu des années soixante-dix et leur "Excerpt From The First Movement of Heavy Metal" n'est rien d'autre qu'une parodie satirique (d'ELP peut-être ?). Il commence par une intro au piano à queue, introduit brusquement un riff de guitare lourd qui mène à la cacophonie, puis revient au motif grandiose du piano. La meilleure nouvelle, c'est qu'ils ne le battent pas à mort. C'est maintenant au tour de l'homonyme de l'album, l'époustouflant "No Mystery". Toute l'instrumentation est acoustique, White n'ajoutant que quelques cymbales et percussions de bon goût ici et là. Le thème récurrent de Corea est exaltant et la façon dont ils travaillent en tant qu'unité est presque spirituelle par nature. Lorsque Stanley libère son archet et solise à la basse droite, les choses passent à un tout autre niveau. "Interplay" suit et c'est un morceau de jazz moderne quelque peu traditionnel qui démontre à quel point Chick est un pianiste doué, lui et Clarke fournissant toute la musique. Un roulement fermé de la caisse claire suivi de notes majestueuses correspondant à l'entrée d'un toréador dans une arène nous amène à la "Celebration Suite" (en deux parties). White crée une ligne de batterie individuelle en faisant sonner sa caisse claire sur un rythme de marche espagnol, puis ils se lancent tous dans une ambiance flamenco, Corea prenant la tête au synthétiseur. Lenny montre vraiment ce qu'il sait faire en guidant le groupe à travers des accents et des changements féroces avant qu'ils ne reviennent au piano. La partie II est plus un morceau de groupe impliqué qui permet à Al de faire l'un de ses solos de guitare foudroyants qui vous arrachera la tête. Après une courte pause dans l'action, ils reprennent la mélodie originale du "torero" avant de l'amener au sommet avec une fin digne des groupes de rock progressif symphonique les plus grandioses. Peut-être se moquaient-ils d'eux-mêmes tout à l'heure !

Inutile de dire que je recommande vivement cet album. Il s'en dégage une atmosphère de joie tangible, indéniable et impossible à simuler. C'est aussi un exemple parfait du type de musique inspirée qui peut résulter d'une collaboration réussie entre des virtuoses capables de réfréner leur ego suffisamment longtemps pour créer un art magnifique par le biais d'un travail d'équipe coopératif.
Chicapah


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par andy » lun. 27 mars 2023 15:12

ian hunter j ai toujours pas acheté d albums mais j ai par contre été voire un super concert de lui avec mick ronson a l élysée montmartre , et cerise sur le gateau j ai sérré la main a mick aprés le concert , une de mes plus belles rencontres

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Message par alcat01 » lun. 27 mars 2023 17:25

andy a écrit :
lun. 27 mars 2023 15:12
ian hunter j ai toujours pas acheté d albums mais j ai par contre été voire un super concert de lui avec mick ronson a l élysée montmartre , et cerise sur le gateau j ai sérré la main a mick aprés le concert , une de mes plus belles rencontres
Pourtant, le plupart de ses disques sont excellents!

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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 27 mars 2023 17:27

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1988 Thundersteel
Ah RIOT! Quel groupe tout de même! J'avais découvert ce groupe en 1990 avec le magnifique mais controversé "The Privilege Of Power" puis avec ce "Thundersteel" de haute volée qui date de 1988. Depuis, j'ai peu à peu récupéré la totalité de leur discographie qui en résumé est quand même excellente (avis aux amateurs).

En 1988, RIOT évolue vers le Heavy Speed Metal mélodique sans pour autant renier le style de leurs premiers albums et chefs d’œuvre tels que "Rock City", "Narita" ou encore le grand classique "Fire Down Under". La sonorité si particulière des guitares est toujours présente, le feeling de Mark Reale est toujours d'actualité. Seul le line up a fortement changé (3/4 du groupe tout de même).
Enfin bon, l'ex line-up (excellent) est donc remplacé par un line-up tout aussi excellent. Et ce "Thundersteel" est une totale réussite. Que dis-je c'est tout simplement l'un des tous meilleurs album de RIOT (sinon le meilleur...et qui deviendra ce classique incontournable que tout Metalleux se doit de posséder), avec un Heavy Speed Metal de toute beauté.
Les neuf titres de cette galette s'enchainent à une vitesse folle, folle, folle et avec beaucoup de fluidité. Pas de temps mort sur cet album, et pas un seul titre à jeter. "Thundersteel" c'est 45 minutes de pur bonheur.

Cela démarre en trombe par un furibond "Thundersteel" riche en solos qui "arrachent tout". Pas de doute, on détient là une perle de Heavy Speed Metal mélodique. Et ce n'est pas la suite qui me contredira : les titres que sont "Fight Or Fall" et ses chœurs guerriers, "Sign Of The Crimson Storm", "Flight Of The Warrior" ou le joli mid-tempo "Bloodstreets" sont des titres tout en puissance et mélodie. On est scotché du début à la fin, c'est aussi simple que cela.
Les rythmiques sont imparables, Bob fait un boulot incroyable et Mark Reale quel guitariste tout de même. J'ai rarement entendu un album avec autant de solos qui partent dans tous les sens. Prodigieux. De plus, le chanteur Tony Moore qui a une voix suraiguë colle parfaitement au style pratiqué par RIOT.

En cette année 1988, RIOT sort l'un des tous meilleurs albums de tous les temps (si, si!) et le Heavy Speed Metal que le groupe pratique est d'une limpidité phénoménale. Certes, l'originalité n'est peut-être pas tout à fait au rendez-vous mais quelle claque!
En quinze ans, cet album n'a pas pris une seule ride et reste un des meilleurs albums de MA discographie. La production est en plus très bonne. J'ai en tous les cas toujours autant de plaisir à l'écouter et en boucle de surcroit.

Magnifique tout simplement!
FREDOUILLE


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » lun. 27 mars 2023 18:59

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Before We Were So Rudely Interrupted (1977)
S’il y a bien une chose auquel le public de 1976 ne devait pas s’attendre, c’était bien une reformation des Animals. Le soleil semblait bien s’être couché depuis longtemps sur ce qui avait été un des fleurons de l’Invasion Britannique. Chas Chandler s’était lancé comme manager (de Jimi Hendrix d’abord, de Slade ensuite), Alan Price travaillait surtout pour la télévision (même s’il avait sorti un album à succès trois ans plus tôt), Eric Burdon tentait vaille que vaille de faire vivre une carrière solo bien loin du succès qu’aurait dû lui offrir son talent, Hilton Valentine et John Steel étaient retombés dans l’anonymat. Et les voilà qui revenaient donc en pleine émergence du Punk pour une tournée suivie, l’année suivante, d’un nouvel album (le premier depuis plus de dix ans). D’aucuns auraient pu parler de mauvais timing.

C’est que sortir un album de Rhythm ’n’ Blue alors que les punks proclamaient « No Elvis, no Beatles and no Rolling Stones », c’était assez casse gueule. Le temps ne se prêtait vraiment pas au retour d’une vieille gloire des sixties. Pourtant les Animals étaient bien là avec leur Before We Were So Rudely Interrupted au titre finalement prophétique. Car pas grand monde ne l’écoutera cet album qui ne se retrouvera même pas classé dans leur partie d’origine et bien faiblement en Amérique, pourtant moins victime du succès du Punk. Rappelons que les Animals ont très rarement composé leurs propres chansons, se reposant soit sur des compositeurs extérieurs soit sur des reprises ce qui, en plus de s’être peu à peu disloqué, leur avait valut d’être supplanté par les Stones comme n°2 du Rock britannique. Ce nouvel album était essentiellement composé de reprises (on ne retrouve qu’une seule composition personnelle), de quoi être regardé de haut à cette époque qui avait plutôt tendance à encenser les auteurs compositeurs que les interprètes.

Composé par le duo Leiber/Stoller (responsable de certains des plus gros tubes d’Elvis), « Brother Bill » est un Rythm ’n’ Blues tranquille porté par le piano Boogie d’Alan Price. Si le son est plus moderne, il semble bien que les Animals n’ont pas quitté les 60’s et l’on pense à certains titres des Stones de cette époque (leur reprise de « All Over Now » par exemple). Le groupe dit justement « It’s All Over Now » juste après, mais en reprenant le titre de Bob Dylan, pas celui des Valentinos. La version des Animals est plus lourde, nettement moins Folk que celle de Dylan et Burdon – mais ce n’est une surprise pour personne – chante nettement mieux que le troubadour à la voix nasillarde. Le résultat est cependant un peu lent pour un deuxième titre. On l’aurait plutôt vu en fin d’album. « Fire On The Sun » permet de re-dynamiser tout ça avec un Burdon en pleine forme et un Price plein de dextérité avant d’aller dans le Blues moite avec « As The Crow Flies » de Jimmy Reed.

Si certains doutaient encore des capacités vocales d’Eric Burdon, ils n’auront qu’à écouter la ballade Soul « Please Send Me Someone To Love » ou le quasi Gospel « Many Rivers To Cross » de Jimmy Cliff. Le groupe interprète du Rythme n Blue tranquille, encore une fois, avec « Just A Little Bit » mais surtout avec leur seule composition personnelle, « Riverside Country » qui permet pour une fois à à la guitare d’Hilton Valentine d’être aussi présente que les claviers d’Alan Price. Le résultat est tout aussi réussi que les reprises au point que l’on se demande pourquoi le groupe n’a pas essayé de composer davantage. Ils préfèreront s’attaquer avec classe au « Lonely Avenue » de Doc Pomus qui semble leur aller comme un gant. Entre Rythme n Blues et Country Rock, « The Fool » ferme la porte comme elle avait été ouverte, tranquillement.

Car en effet, Before We Were So Rudely Interrupted est un album très tranquille, loin de la sauvagerie qui avait valu son succès au groupe dans les années 60. A une époque où le Punk était en vogue, où le Hard Rock était encore populaire, il est assez difficile de comprendre pourquoi le groupe n’a pas inclu deux trois titres plus remuants. Le résultat est fin, classe, mais un peu sage. De plus, il souffre de l’absence d’un hit potentiel, ce qui constatera également le label qui refusera de le promouvoir. Au final, si on peut reconnaître ses qualités, l’échec de Before We Were So Rudely Interrupted était prévisible et le groupe se séparera peu après. Pourtant, ils n’avaient pas encore dit leur dernier mot.
The Wicker Man


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