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BOMBE_HUMAINE1958 : Du chant à la une !…
La discographie du Sieur GAINSBOURG débute en 1958. Pourtant, Dieu sait qu’à ce moment précis, Serge, de son vrai nom Lucien Ginsburg, a déjà bravé des obstacles.
Né le 2 avril 1928, cet enfant juif est très tôt amené à apprendre le piano classique, de manière presque autoritaire par un père musicien. Et c’est un enfant sage, peu sociable, étudiant correct qui, dès le début des années 40, porte l’étoile juive, un moment qui reste gravé dans sa vie et rendu musique dans un futur album.
Adulte, il gagne sa vie en jouant du piano dans des cafés et restaurants, interprétant les tubes des autres et devient un pianiste habituel du Milord l’Arsouille, un cabaret rive gauche où chantent certaines stars de l’époque comme Léo FERRE ou Michèle ARNAUD. C’est pour celle-ci que Serge, encore appelé Lucien à l’époque, écrit ses premières chansons, "La recette de l’amour fou" et "Douze belles dans la peau". Une troisième, encore inconnue à l’époque, est chantée par les Frères Jacques, un certain "Poinçonneur des Lilas".
Après 4 ans à jouer du piano, Lucien décide d’enregistrer son premier album et de poser la voix sur ses premières compositions, aidé par l’excellent arrangeur de jazz Alain GORAGUER. De cette collaboration, naît cet album presque magistral, Du chant à la Une.
Musicalement, il est dans l’air du temps : le jazz rive gauche n’a pas encore subi l’arrivée des beatniks et yéyés et Serge y pose sa voix grave et timide. "Le poinçonneur des Lilas", devenu culte et pourtant boudé à sa sortie représente à merveille l’ambiance de l’album et le génie de l’auteur-compositeur. Ancêtre du thème de James Bond (sisi, réécoutez-le), ce morceau reste le sommet de l’album.
Il ne faudrait tout de même pas le résumer à cette chanson, tant il regorge de titres phare. Autant citer les moins bons donc, autrement dit le "Charleston des déménageurs de piano" qui part d’une bonne idée mais frôle le ridicule. Tout le reste est sublime, baigné dans une ambiance de déceptions féminines ("Ce mortel ennui", "Douze belles dans la peau", "La femme des uns sous le corps des autres", "Ronsard 58" ¹), d’alcool (le bien nommé "L’alcool") ou d’accidents ("Du jazz dans le ravin"). Il y impose un style de dandy torturé qui évoluera le long de sa vie, sans jamais vraiment le lâcher (et qui le conduira à sa perte).
Presque rien ne fait défaut : la voix de Serge, complexée et timide, les paroles cyniques voire dérangeantes, ce visage inquiétant et ces grandes oreilles. Tout est là pour que l’album fasse un bide – il n’y échappe pas (malgré les louanges de Boris VIAN).
Et pourtant, l’atmosphère demeure inimitable : Serge GAINSBOURG est un faux chanteur de la rive gauche. L’ironie cède au cynisme et au pessimisme. Du chant à la une est un album froid, mais d’une magnifique froideur. On y trouve tous les complexes de l’interprète dans un jazz raffiné et névrosé et cette obscurité est si bellement représentée qu’elle rend la mocheté belle ; le mal est sublimé.
A trente ans, le premier album de Serge GAINSBOURG est déjà un monument de qualité.
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The Wicker ManRun With the Pack (1976)
Avec deux gros albums à succès, Bad Company est le groupe de Hard Rock qui plait aux radios. Il faut dire que sur Straight Shooter, celui-ci était même plus que temporisé pour se faire ouvertement soft. Avec Run With The Pack, Bad Co va retrouver son mordant, tout en arrivant à satisfaire les fans arrivés avec l’album précédent.
Comme pour les précédents, c’est à Mick Ralphs que revient la charge de composer le morceau d’entrée, et le guitariste frappe très fort. Si « Good Lovin’ Gone Bad », sur l’album précédent, n’était pas aussi mémorable que « Can’t Get Enough », « Live For The Music » est lui presque de niveau égal. Un riff simple et lourd, soutenu par la basse de Boz Burrell, sur lequel la voix chaude et virile de Paul Rodgers vient poser une mélodie séduisante et un brin bluesey. Nous voici avec ce qui est incontestablement le tube de l’album, même si le groupe – de manière incompréhensible – ne le sortira pas en single. La ballade « Simple Man » a un petit Southern Rock qui en fait une bande son qui aurait été parfaite pour un des westerns mélancoliques de Sam Peckinpah. La machine repart ensuite avec « Honey Child », morceau sexy et dansant aux paroles délicieusement coquines, qui sera l’un des singles de l’album. Après une jolie ballade d’inspiration gospel (« Love Me Somebody »), Bad Company frappe à nouveau très fort avec l’irrésistible mi-tempo « Run With The Pack » dont le refrain, bien que basique, reste longtemps en tête.
Plus Pop, « Silver, Blue & Gold » demeure agréable et permettra de séduire les fans de la face plus Soft de Bad Co, ceux venus au groupe avec « Feels Like Making Love » et « Shooting Star ». La reprise du libidineux (et un quelque peu sulfureux – on laissera aux féministes le soin de s’étouffer en lisant les paroles) de « Young Blood » est complètement adopté par le groupe qui fait sans trop se forcer oublier l’originale des Coasters. Ce sera d’ailleurs un gros succès pour eux au Canada. Si « Do Right By Your Woman » appelle à la rêverie, « Sweet Lil’ Sister » est un nouveau Rock incisif, interprété le pelvis bien en évidence. La ballade « Fade Away », dominée par le chant émotionnel de Rodgers, est assurément la plus belle de l’album et le termine de manière très réussie.
C’est donc une nouvelle réussite que nous offre Bad Company avec Run With The Pack. Les déçus par le ton plus soft de Straight Shooter seront rassurés, les nouveaux fans pas trop désarçonnés pour autant. Les ventes seront légèrement plus basses (probablement car le choix des singles n’était pas le plus pertinent) mais n’empêcheront pas l’album de se retrouver à nouveau platine. Bref, pour Rodgers, Ralphs et les autres, le vent continuait de gonfler leurs voiles.
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Trendkill1977 : Overnight Angels
Le second album de Ian HUNTER All American Alien Boy, paru en 1976, avait dérouté pas mal de fans après sa sortie, même s’il avait des arguments à faire valoir, renfermait de bonnes choses. Pour l’enregistrement de son 3ème album studio, l’ex-chanteur/guitariste de MOTT THE HOOPLE décide de durcir le ton, de proposer quelque chose de plus brut.
Pour mener à bien l’enregistrement de ce 3ème album en question, Ian HUNTER s’entoure de musiciens différents (dont un certain Earl Slick) de ceux qui étaient à ses côtés sur All American Alien Boy, ainsi que du producteur Roy Thomas Baker, connu pour sa collaboration avec NAZARETH, FREE, BE-BOP DELUXE et surtout QUEEN. Le 3ème album de Ian HUNTER a pour titre Overnight Angels et sort en mai 1977.
Ce durcissement de ton, par rapport au précédent album, se traduit par une production lourde, chargée. Cela se traduit par quelques bons titres. C’est le cas de « Golden Opportunity », un mid-tempo Hard/Boogie percutant, accrocheur qui est caractérisé par une longue intro guitares crues/piano avant l’intervention du chant, ainsi que l’influence de QUEEN, du mid-tempo cru « Overnight Angels », sur lequel Ian HUNTER module, varie davantage sa voix, ce qui confère une atmosphère particulière à ce titre qui voit s’alterner ambiances sombres et enjouées, qui surprend en raison de la présence de quelques relents proto-New-Wave (nous étions à ce moment-là en 1977, pour rappel), ainsi qu’un refrain gaillardement repris en choeurs, ou encore de « Wild n’ Free », un morceau Hard Rock speedé plein de morgue qui a des allures d’ode à la liberté, l’émancipation, même si Ian HUNTER force quelque peu le trait. Plus ou moins dans le même esprit du premier album, « Justice Of The Peace » est une compo Boogie-Rock qui comporte quelques moments déjantés, délirants, mais laisse sur sa faim car elle donne l’impression qu’elle pouvait être améliorée. Je parlais de QUEEN un peu plus haut; or à l’écoute de « (Miss) Silver Dime », combien de personnes n’ont pas l’impression d’avoir affaire à une chanson sortie tout droit du répertoire de la bande à Freddie Mercury, notamment son refrain avec ses choeurs à l’allure grandiloquente ? Et que dire de la power-ballad « To Love A Woman » qui donne la sensation d’être une chanson de QUEEN avec Ian Hunter au chant ? Ça ne fait pas l’ombre d’un doute, l’ombre de QUEEN est très présente sur ce disque et ce n’est pas « Shallow Crystals », une autre power-ballad axée, elle, sur le piano et la guitare, qui vont faire penser le contraire et celle-ci, d’ailleurs, est très ancrée dans son époque, mais ne sort absolument pas du lot. Les ballades occupent une place assez importante sur cet album (4 au total). « Broadway », une ballade dominée par le piano, voit des choeurs apparaitre dans son final, mais le résultat n’est pas transcendant, l’ennui est omniprésent. Quand à « The Ballad Of Little Star », c’est surtout son intro de 10 secondes avec son ambiance de fête foraine qui attire l’attention car cette ballade triste est plutôt soporifique, ne décolle jamais et, en plus, elle est trop courte, trop minimaliste (elle ne dure que 2’32). Enfin, on constate en fin d’album la présence de « England Rocks » qui est en fait le brouillon de ce que sera « Cleveland Rocks en 1979 sur le prochain album de Ian HUNTER. Ce titre sonne comme une démo, mais qui montre déjà un certain potentiel et certaines idées ont juste besoin d’être réglées, bonifiées pour en faire un hymne-carton.
Ce 3ème album laisse donc sur sa faim: Ian HUNTER donne l’impression de forcer sa voix à plusieurs reprises, l’ombre de QUEEN est parfois exagérée. Qui plus est, la production ne valorise pas vraiment l’ex-chanteur de MOTT THE HOOPLE et sa personnalité s’en trouve quelque peu noyée. D’ailleurs, après coup, il a décrit ce disque comme une erreur. Overnight Angels n’est pas foncièrement mauvais, a même de bonnes idées, mais ses défauts l’empêchent de convaincre, fédérer. Le précédent album All American Alien Boy était même plus intéressant à bien des égards. D’ailleurs, l’album a été boudé à sa sortie puisqu’il n’est même pas apparu dans les charts, hormis en Australie où il s’est classé 38ème.
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Dave FranklinDan Baird - Buffalo Nickel (1996)
Après avoir été pendant dix ans le leader des Georgia Satellites, Dan Baird a décidé de se séparer de son propre groupe et de voler de ses propres ailes. Les Satellites étaient un groupe de rock sudiste de quatre musiciens originaires d'Atlanta, en Géorgie, réputés pour combiner les éléments les plus subtils de la musique country avec un rock'n roll pur et dur. Malgré un premier album bien accueilli et quelques singles dans les charts, les ventes de l'album suivant n'ont jamais atteint le niveau que le groupe méritait et en 1990, Baird a quitté la scène et le groupe a pris fin. Le guitariste Rick Richards a continué à travailler avec Izzy Stradlin de Guns 'n' Roses, mais en tant qu'homme de tête et auteur principal, c'est Baird qui était sous les feux de la rampe et on attendait beaucoup de lui.
Son premier album, "Love Songs for the Hearing Impaired", contient un petit succès sous la forme de "I Love You Period" (period étant le mot américain pour le point final) mais c'est, à mon avis, le deuxième album "Buffalo Nickel" que Dan a commencé à livrer les marchandises. Après une attente de quatre ans entre le premier et le deuxième album, l'album 1996 a réuni à nouveau quelques vieux noms du passé de Dan. Keith Christopher joue de la basse et, bien que son nom ne soit pas immédiatement reconnaissable, il est connu pour avoir été un membre fondateur des Satellites, mais il n'était plus dans le coup au moment où un contrat d'enregistrement est arrivé. Mauro Magellan est à la batterie, le batteur des Satellites de longue date, et Brendan O'Brien à la guitare et aux claviers.
"Younger Face" nous entraîne et dès la première salve du groupe, les connaisseurs auront l'impression que les Georgia Satellites n'ont jamais disparu. Il s'agit peut-être d'un groupe différent mais la même combinaison de mélodie, de passion et d'attitude rock brute est toujours vivante. Les guitares sont grosses et distordues et les musiciens de l'arrière-scène délivrent un rythme puissant tandis que la voix puissante de Baird évoque le fait d'être dépassé par la nouvelle vague de héros du rock and roll. Mais je ne peux pas imaginer qu'un jeune groupe ait la sagesse du monde comme ce groupe l'a fait, l'âge a ses avantages, ces gars-là ont l'impression d'avoir un peu roulé leur bosse en délivrant ce rock décontracté sans effort. Un groove plus up-tempo et à la limite du funky suit sous la forme de "Cumberland River", encore une fois à deux pas de l'ancien terrain de jeu des Satellites. O'Brien conduit la chanson sans relâche avec ses rythmes country, tandis que la voix riche de Baird en fait une chanson à claquer, danser et chanter, s'il en est une. Des breaks funky et des riffs de slide guitare bluesy ajoutent quelque chose de nouveau à la musique, mais l'essentiel est que Dan Baird fasse ce qu'il fait de mieux.
Les refrains plus clairsemés de "I Want You Bad" ressemblent à une version country d'AC/DC, du rock'n roll à quatre temps, avec les solos de guitare obligatoires et les rythmes qui font taper du pied. La saveur de l'album est maintenant bien établie et on a l'impression que le bon vieux temps est revenu, que Baird est en forme et que tout va bien dans le monde. "On My Way" est un blues avec de l'attitude et "L'il Bit" est presque un mélange de country et de punk à l'ancienne. Si la vieille danse punk du pogo fusionnait un jour avec la danse en ligne, alors ce serait la chanson qui le ferait, mais c'est trop affreux pour y penser, mais je pense que vous avez compris l'idée.
Ce n'est qu'à partir de la sixième chanson de l'album "Hell To Pay" que le rythme change. Baird nous offre maintenant un riff rock groovy et lent, et nous montre qu'il a un côté subtil et décontracté. "Woke Up Jake" nous ramène au mur de bruit des grosses guitares, la chanson se pavane de manière effrontée et le timbre méridional de Baird passe d'une livraison hargneuse à des harmonies douces, selon les besoins de la chanson. Une sulfureuse slide guitare ouvre "Birthday" et le groupe nous livre ce qui doit être la chanson la plus inhabituelle de l'album, à la fois blues, heavy metal et chanson, c'est un hybride étrange, mais je suppose que cela montre que Baird ne se contente pas de se cacher derrière les choses éprouvées et qu'il pousse un peu plus loin les limites.
Le rock rugueux recommence avec "Hush" et cette chanson peut être familière à certains d'entre vous. Re-popularisé par Crispin Mills et son groupe Kula Shaka, ce morceau est en fait une des premières chansons de Deep Purple. Ici, Baird parvient à ne ressembler à aucun de ces deux groupes et lui donne sa propre saveur. "Trivial As The Truth" est de retour dans une veine plus country rock ; O'Brien place de jolis riffs de guitare qui se faufilent dans les interstices des paroles et la chanson se déchaîne dans un style typiquement sudiste. L'album s'achève avec "Hit Me Like a Train", une chanson puissante, rythmée par la batterie, avec une collection intéressante de signatures temporelles et un léger décalage par rapport au rythme, une chanson intéressante pour clore un excellent album. Mais pas tout à fait. Il y a une piste bonus, si on peut l'appeler ainsi. Ce morceau sans titre, qui ressemble à la bande-son de "Brother Where Art Thou", ressemble aux garçons qui s'amusent dans le studio, tout le monde chante et tout le monde s'amuse.
Si vous êtes d'un âge où vous vous souvenez des jours de gloire de Dan Baird dans son groupe précédent, alors ce sera un retour bienvenu à ces jours.
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec cette tranche du passé, c'est toujours un bon album de rock, un mélange de puissance et de subtilité, de rock pur et dur et de jeu de guitare fin. Dans un monde de Robbie Williams et de la dernière merveille de cinq minutes, il est bon de savoir qu'il y a encore des gens qui gardent l'esprit de la vraie musique vivante.
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Ivan_Melgar_M1976 Romantic Warrior
N'étant pas un expert en Jazz, j'ai toujours du mal à essayer de chroniquer des albums de groupes de Jazz Fusion, mais quand on a la chance d'écouter des génies de la taille de Chick Korea, Al DiMeola, Stanley Clarke et Lenny White, cela vaut la peine de faire un effort, alors j'ai pris "Romantic Warrior" de l'étagère où je garde les albums que je n'écoute presque jamais et j'ai décidé de faire un essai.
Après tant d'années sans écouter cet excellent album, j'avais presque oublié comment il sonnait, c'était donc presque une découverte et une découverte très agréable, ils sont bien meilleurs que ce dont je me souvenais.
"Medieval Overture" est tout simplement parfait, même lorsqu'il s'écoule de manière cohérente du début à la fin (ce qui n'est pas si courant dans le jazz où l'interprétation libre est habituelle), les changements radicaux du jazz à une sorte de son Spacey King Crimson, tout simplement impressionnant. Si j'avais quelques doutes quant à leurs attributs Prog, tous ont été dissipés par ce morceau, Chick Corea est sans aucun doute un maître dans n'importe quel genre et c'est lui qui ajoute les éléments Prog avec son jeu de claviers. Le morceau se termine par l'interaction de tous les groupes qui rappelle les batailles médiévales, un excellent morceau d'ouverture.
"Sorceres" commence par une très courte intro onirique au clavier, bientôt suivie par la basse et la batterie en parfaite synchronisation, même s'il s'agit évidemment d'un morceau de jazz, l'atmosphère rêveuse reste présente tout au long du morceau, sauf dans les sections où Al DiMeola se déchaîne avec ses solos extraordinaires, rappelant que l'élément rock est également présent.
"The Romantic Warrior" commence à nouveau par une intro rêveuse au clavier et DiMeola aide à créer l'atmosphère avec sa guitare acoustique, mais soudain Stanley Clarke prend la tête et guide le reste du groupe avec sa basse bien soutenue par Lenny White à la batterie. Le morceau reste presque inaltérable pendant plusieurs minutes permettant à tous les musiciens de montrer leurs talents dans leurs instruments respectifs mais toujours dirigé par Clarke qui garde le timing précis. Vers le milieu du morceau, DiMeola ajoute une touche Flamenco, il est difficile de dire quel musicien est le meilleur car ils alternent soigneusement en nous montrant à quel point ils sont habiles mais sans perdre la cohérence, peut-être trop lent et prévisible à mon goût mais les performances sont tout de même brillantes.
"Majestic Dance" me rappelle le chef-d'œuvre de Jean Luc Ponty "Aurora", même si dans ce cas les claviers apportent une touche médiévale, après la première minute on peut s'attendre à tout, ils passent de sections médiévales au clavicorde à une explosion jazzy, cette collision de sons et de styles est tout simplement à couper le souffle. Cette collision de sons et de styles est tout simplement époustouflante. Ensuite, ils prennent leurs costumes de rockers et nous frappent avec tout ce qu'ils ont, ma chanson préférée de l'album.
"The Magician" est un autre point culminant, probablement le morceau le plus proche du Prog, les ambiances éthérées et les atmosphères créées par Corea rappellent clairement Wakeman mais bien sûr en moins pompeux, encore une fois les changements radicaux ne cessent de surprendre l'auditeur, la section finale est captivante.
La mini épopée "Duel of the Jester and the Tyrant" est censée être le point central et le point culminant de tout le concept de l'album et remplit sa mission, des passages doux et rêveurs interrompus par des explosions soudaines de puissance et d'énergie et une mélodie sous-jacente extrêmement belle, un point culminant et une conclusion parfaite, 11 minutes de tout ce que "RETURN TO FOREVER" peut offrir.
C'est un album qui ne mérite pas d'être oublié si longtemps dans une boîte alors que des albums moins impressionnants sont presque toujours dans mon lecteur de CD, donc je vais le garder plus près que jamais et le jouer de temps en temps.
- Cooltrane
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J'ai tjs pensé que RTF avait écouté pas mal de Gentle Giant avant de se mettre au taf avec cet album.
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The Wicker Man1980 : Loverboy
Originaire de Calgary, les Canadiens de Loverboy essayèrent tout d’abord d’obtenir un contrat aux Etats-Unis. Après le refus de tous les labels importants, ils se replièrent sur le territoire national et signèrent avec la filiale canadienne de Columbia. Comme producteur, ils ont la chance de travailler avec Bruce Fairbairn (et son équipe Bob Rock et Mike Fraser, excusez du peu !) qui vient de se faire un nom avec les trois premiers albums de Prism, gros succès au Canada. Le mélange des talents du groupe et du producteur va donner lieu à un succès qui allait dépasser les frontières et influencer le Rock des années 80. Loverboy, premier album de cette collaboration est tout naturellement la première pierre de l’édifice.
Dès « The Kid Is Hot Tonight » le ton est lancé. Le son est frais, entraînant et à la jonction de plusieurs influences: Pop, New Wave et Hard Rock à tendance AOR. « Turn Me Loose » précise encore davantage ce qui sera le son Loverboy. Napes de synthés, guitares crunchy, section rythmique dynamique et chant clair et mélodique. Et évidemment un sens imparable des mélodies qui se retiennent sans pour autant tomber dans le bateau. La recette marchera si bien que le titre entrera dans le top 10 canadien tout en faisant une jolie percée dans le top 50 américain, ce qui fera monter les ventes de l’album. Avec « Always On My Mind », on navigue dans des eaux plus Rock puisqu’il s’agit d’un mid-tempo emprunt d’une certaine mélancolie qui n’aurait pas été renié par Styx (côté Tommy Shaw). Anticipant l’excellent « Hot Girls In Love », « Lady Of The 80’s » pousse un peu l’accélérateur pour un titre qui sent bon les grosses cylindrés, le soleil et l’homme en rut. Il manque un refrain suffisamment marquant pour en faire un classique, chose qui viendra avec le titre précité. A la place, nous avons droit à un excellent solo de Paul Dean, l’arme secrète de Loverboy.
Il n’est pas difficile de voir dans « Little Girl » – et particulièrement son intro – la tentative du groupe d’écrire leur version de « Girl U Want » de Devo. C’est que le son est très proche de celui de la bande des frères Mothersbaugh et Casale tandis que le riff n’est qu’une simple variation de celui de « Girl U Want ». Heureusement le refrain s’en éloigne quelque peu. Loverboy continue ensuite dans cette veine de New Wave/Post Punk (mais avec une rythmique presque Disco) avec un « Prissy Prissy » qui bien que léché est assez différent du style qui fera leur gloire. C’est néanmoins un titre très sympa sans être un tube en puissante (il lui manque pour cela un peu plus d’envergure). Le solo de guitare est une nouvelle fois très réussi. Avec son riff de guitare bien en avant, « Teenage Overdose » est un retour vers le Hard Rock, mais il faut admettre que sans être mauvais ce titre manque un peu d’accroche malgré de réelles tentatives. « D.O.A. » reprend son mélange de Synth Pop et de Hard Rock qui, sans être aussi excellent que « Turn Me Loose », est franchement rafraichissant. Puis le groupe prend congé avec « It Doesn’t Matter », mid-tempo AOR plus classique mais hyper efficace (avec en bonus un surprenant final reggae semblant sorti d’un album de Men At Work).
Si on sent que le groupe cherche encore un chouia son style (mais le trouve à plusieurs reprises), ce premier album de Loverboy est une très bonne entrée en matière. Il laissait présager d’un groupe talentueux pouvant se montrer à la fois original et dans l’ère du temps, chose assez rare. Le succès fut d’ailleurs au rendez-vous, devenant un triomphe au Canada et se faisant plus que remarquer aux USA (ils manquèrent de peu le Top 10 – pas mal pour un groupe rejeté par tous les labels nationaux). Bref, il était évident qu’il allait falloir compter sur nos Canadiens pour ces années 80 qui s’annonçaient !
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Psychedelic PaulFantasy - Paint A Picture
Le groupe anglais de cinq musiciens Fantasy a sorti son premier album "Paint a Picture" en 1973. L'album présente de magnifiques paysages sonores symphoniques d'une complexité dramatique, avec un orgue charmant et des mélodies élaborées au Mellotron pour en faire un album chef-d'œuvre de l'époque.
"Paint a Picture" est passé pratiquement inaperçu à l'époque de sa sortie, ce qui est dommage, étant donné que c'est un album magnifiquement produit qui mérite beaucoup plus de reconnaissance qu'il n'en a reçu. L'album est tellement édifiant et inspirant à écouter qu'il pourrait presque appartenir à la section religieuse d'un magasin de disques.
L'album débute dans un style dramatique avec le titre "Paint a Picture". On y retrouve le magnifique orgue rock aux sonorités lointaines, ainsi que des chants exaltants et un crescendo sonore qui met l'auditeur dans une ambiance bouillonnante et constitue une introduction parfaite à ce qui est un merveilleux album. La deuxième chanson, "Circus", continue dans un style considérable avec des voix aux sons d'écho, un jeu de guitare complexe et une batterie puissante, soutenus par le magnifique son symphonique du Mellotron. La piste 3 "The Award" présente des chants plaintifs combinés à une mélodie douce qui gagne en intensité au fur et à mesure que la chanson progresse. Cette chanson est une autre addition mémorable à un excellent album. Le titre 4, "Politely Insane", est un morceau enjoué et rythmé qui se déroule joyeusement à un rythme impressionnant avec des accords de guitare stridents. Dans un contraste agréable de style, la chanson suivante, "Widow", est une brève et douce complainte mélodique, comme le titre de la chanson l'indique, et s'intègre bien dans l'ensemble de l'album. La piste 6 "Icy River" est un autre morceau mémorable qui a de quoi divertir l'auditeur, avec des chants célestes, le son omniprésent d'un orgue puissant et des pistes de guitare mélodiques et habiles. La piste 7 "Thank Christ" continue de la même manière, avec un son optimiste et stimulant et des harmonies vocales élégantes. La piste 8 "Young Man's Fortune" est une véritable centrale d'énergie d'une chanson, avec une section rythmique palpitante et un jeu d'orgue sonore. L'album revient à une ambiance plus douce dans la première moitié de l'avant-dernier morceau "Goblin Song", qui prend vie dans un style merveilleusement entraînant pour le final. La dernière chanson, "Silent Mine", présente un orgue à consonance religieuse combiné à des chants éthérés, pour une conclusion très mémorable d'un superbe album dans son ensemble.
Ce chef-d'œuvre mélodique mérite une place de choix dans la collection musicale de tout amateur de Prog-Rock. C'est un album de styles contrastés qui ne manque jamais de maintenir l'intérêt de l'auditeur. Un exemple classique du Prog symphonique anglais du début des années 1970 à son meilleur.
- Cooltrane
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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment
Mouais, ils ont p-ê démarré à Calgary mais on (public) les a tjs connu étant basé à Vancouver, même si leurs gars étaient du Pacifique jusqu'au Manitoba et Winnipeg (2000 km tdm).alcat01 a écrit : ↑mar. 28 mars 2023 17:32
1980 : Loverboy
Originaire de Calgary, les Canadiens de Loverboy essayèrent tout d’abord d’obtenir un contrat aux Etats-Unis. Après le refus de tous les labels importants, ils se replièrent sur le territoire national et signèrent avec la filiale canadienne de Columbia. Comme producteur, ils ont la chance de travailler avec Bruce Fairbairn (et son équipe Bob Rock et Mike Fraser, excusez du peu !) qui vient de se faire un nom avec les trois premiers albums de Prism, gros succès au Canada. Le mélange des talents du groupe et du producteur va donner lieu à un succès qui allait dépasser les frontières et influencer le Rock des années 80. Loverboy, premier album de cette collaboration est tout naturellement la première pierre de l’édifice.
En fait Loverboy s'est surtout nourri d'un autrement meilleur groupe venant de Regina & Winnipeg, qui s'appelait Streetheart. Leur guitariste Paul Dean avait quitté SH après leur premier album et le batteur Matt Frenette avait abandonné SH après leur 2è album. On retrouve les deux SH dans le premier album de Loverboy.
Déforcé, malgré que leur super-bassiste funky Spider Sinnaeve restera encore deux albums avant de rejoindre Loverboy, lui aussi (RYM se trompe de 10 ans, je crois). Streetheart mourra dans indifférence quasi-totale alors que leur deux premiers albums son parmi les meilleurs du Canada occidental, passé 75.
attention à cette première note, probablement la plus longue de l'histoire du rock:
le premier Loverboy n'est pas mal (sans plus), mais franchement, je débarque au moment de l'arrivée du suivant.
Modifié en dernier par Cooltrane le mar. 28 mars 2023 21:16, modifié 1 fois.
Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment
Je ne connais pas Streetheart!Cooltrane a écrit : ↑mar. 28 mars 2023 21:06Mouais, ils ont p-ê démarré à Calgary mais on (public) les a tjs connu étant basé à Vancouver, même si leurs gars étaient du Pacifique jusqu'au Manitoba et Winnipeg (2000 km tdm).alcat01 a écrit : ↑mar. 28 mars 2023 17:32
1980 : Loverboy
Originaire de Calgary, les Canadiens de Loverboy essayèrent tout d’abord d’obtenir un contrat aux Etats-Unis. Après le refus de tous les labels importants, ils se replièrent sur le territoire national et signèrent avec la filiale canadienne de Columbia. Comme producteur, ils ont la chance de travailler avec Bruce Fairbairn (et son équipe Bob Rock et Mike Fraser, excusez du peu !) qui vient de se faire un nom avec les trois premiers albums de Prism, gros succès au Canada. Le mélange des talents du groupe et du producteur va donner lieu à un succès qui allait dépasser les frontières et influencer le Rock des années 80. Loverboy, premier album de cette collaboration est tout naturellement la première pierre de l’édifice.
En fait Loverboy s'est surtout nourri d'un autrement meilleur groupe venant de Regina & Winnipeg, qui s'appelait Streetheart. Leur guitariste Paul Dean avait quitté SH après leur premier album et le batteur Matt Frenette avait abandonné SH après leur 2è album. On retrouve les deux SH dans le premier album de Loverboy.
Déforcé, malgré que leur super-bassiste funky Spider Sinnaeve restera encore deux albums avant de rejoindre Loverboy, lui aussi (RYM se trompe de 10 ans, je crois). Streetheart mourra dans indifférence quasi-totale alors que leur deux premiers albums son parmi les meilleurs du Canada occidental, passé 75.
attention à cette première note, probablement la plus longue de l'histoire du rock:
le premier Loverboy n'est pas mal (sans plus), mais franchement, je débarque au moment de l'arrivée du suivant.
Cela me semble pas mauvais, il faudra que j'approfondisse leur disco!
- Cooltrane
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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment
Les deux premiers albums, tu peux les avoir sur un CD... et c'est le principal de ce que tu as besoin. Il y a un super instrumental sur leur 3è album, mais c'est le seul truc qui ressort de la masse. Ils se sont fait parfois fait railler car leur bassiste funk pouvait faire penser à de la disco, mais c'est absolument faux.
Autres groupes de l'ouest du Canada fin des 70's, de Vancouver à Winnipeg: Prism, Trooper, Harlequin, Headpins (et donc Loverboy et Streetheart) >> Pour moi, c'est les deux premiers Streetheart que je préfère
Même "région", début des 70's (et fin des 60's): The Guess Who, The Collectors (qui deviendront Chilliwack), BTO
Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment
Trooper, j'en ai quelques uns et j'ai dû écouté Headpins sur Youtube.Cooltrane a écrit : ↑mar. 28 mars 2023 21:29Les deux premiers albums, tu peux les avoir sur un CD... et c'est le principal de ce que tu as besoin. Il y a un super instrumental sur leur 3è album, mais c'est le seul truc qui ressort de la masse. Ils se sont fait parfois fait railler car leur bassiste funk pouvait faire penser à de la disco, mais c'est absolument faux.
Autres groupes de l'ouest du Canada fin des 70's, de Vancouver à Winnipeg: Prism, Trooper, Harlequin, Headpins (et donc Loverboy et Streetheart) >> Pour moi, c'est les deux premiers Streetheart que je préfère
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Prends-en plein les oreilles:alcat01 a écrit : ↑mar. 28 mars 2023 21:37Trooper, j'en ai quelques uns et j'ai dû écouté Headpins sur Youtube.Cooltrane a écrit : ↑mar. 28 mars 2023 21:29Les deux premiers albums, tu peux les avoir sur un CD... et c'est le principal de ce que tu as besoin. Il y a un super instrumental sur leur 3è album, mais c'est le seul truc qui ressort de la masse. Ils se sont fait parfois fait railler car leur bassiste funk pouvait faire penser à de la disco, mais c'est absolument faux.
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Merci, Hugues...Cooltrane a écrit : ↑mar. 28 mars 2023 21:53Prends-en plein les oreilles:alcat01 a écrit : ↑mar. 28 mars 2023 21:37Trooper, j'en ai quelques uns et j'ai dû écouté Headpins sur Youtube.Cooltrane a écrit : ↑mar. 28 mars 2023 21:29
Les deux premiers albums, tu peux les avoir sur un CD... et c'est le principal de ce que tu as besoin. Il y a un super instrumental sur leur 3è album, mais c'est le seul truc qui ressort de la masse. Ils se sont fait parfois fait railler car leur bassiste funk pouvait faire penser à de la disco, mais c'est absolument faux.
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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

BOMBE_HUMAINE1959 : Serge Gainsbourg No 2
Un an après la sortie de son premier album, GAINSBOURG revient en studio aux côtés du même arrangeur, Alain Goraguer, pour y enregistrer son deuxième disque qu’il appelle sobrement : N°2. Sur la pochette, on le voit dandy en costume assis face à un revolver et un bouquet de fleurs. Et j’espère sincèrement ne pas être le seul à avoir songé à un groupe de hard-rock des années 90. Mais si avec le chapeau là … Bref !
La première écoute de cet album est fort déroutante : on n’y trouve aucun 'tube' contrairement au premier album. Et pourtant, le disque est loin d’être mauvais ; il nécessite cependant une écoute un peu plus attentive que le précédent.
Pour ce qui est des points positifs, notons certains morceaux-clés : "Le claqueur de doigts", première piste, est sans doute le bijou de l’album, juste à l’équilibre entre le GAINSBOURG de la rive gauche de l’époque et une écriture déjà plus moderne. Le style en effet évolue vers un blues-jazz très groovy, et les paroles gagnent en jeunesse grâce aux cassures, onomatopées et jeux de mots qui préfigurent l’ère Comic Strip. Une autre bonne surprise : les rythmes cubains et brésiliens, mode de la fin des années ’50 que GAINSBOURG place sur "L’anthracite" et "Mambo Miam Miam", rendent ces chansons bien plus agréables et originales.
Le principal défaut de l’album ne réside pas tant dans les compositions, souvent dotées de très belles mélodies, ni dans les paroles, toujours cyniques et misogynes (Dans tes yeux, je vois mes yeux, t’en as de la chance ; ça te donne des lueurs d’intelligence) et aussi réussies que sur le premier disque, que dans les arrangements de bon nombre des titres, que je qualifierais de mous et peu originaux, qui contrastent très nettement avec ceux de Du Chant à la Une. C’est ainsi que certaines chansons comme "La nuit d’octobre" (dont les paroles sont tirées exclusivement d’un poème de Musset), "Adieu créature", "Jeunes femmes et vieux messieurs" ou encore "L’amour à la papa" peinent à s’imposer comme excellentes, malgré la présence de très bonnes idées dans leur écriture.
N°2 n’est donc pas un album flamboyant ; ni le meilleur, ni le pire. Il contient cependant assez de trouvailles pour s’avérer être un bon disque à écouter : les paroles dramatiques de "La nuit d’octobre" sur fond musical très positif, l’idée stylistique de l’anthracite pour représenter le noir, la dérision du mambo, le jazz acerbe de "Indifférente", l’idée de Lolita de "Jeunes femmes et vieux messieurs" que l’on retrouve continuellement dans l’œuvre de GAINSBOURG, et j’en passe.
Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

The Wicker ManBurnin' Sky (1977)
Nos pays francophones ont peut-être oublié aujourd’hui que Bad Company était dans les années 70 l’un des groupes le plus populaires d’Amérique et d’Angleterre. Pourtant, depuis 1974, la bande de Paul Rodgers et Mick Ralphs enchaîne les tubes (« Can’t Get Enough », « Feels Like Making Love ») et les albums platines. Alors qu’ils sortent leur quatrième album, Burnin’ Sky, Bad Company fait donc partie – avec Emerson, Lake & Palmer – des très rares supergroupes à avoir réussi à tenir sur la durée.
Les choses commencent bien avec ce « Burnin’ Sky » tout en subtilité avec sa rythmique au rasoir et ses explosions récurrentes. Oui, une belle manière d’entamer les choses même s’il ne s’agit pas d’un hit en puissance, il lui manque pour cela une certaine forme d’immédiateté, un riff et un refrain entêtant. Mais après tout, un titre d’introduction n’est pas obligé d’être le tube de l’album. Sauf que du coup, il est dommage d’enchaîner par le Soft Rock bluesey de « Morning Sun » qui, bien qu’agréable, fait trop rapidement baisser la tension. Et si « Leaving You » durcit légèrement le ton, grâce à la guitare de Mick Ralphs, le chant reste trop sage, empêchant le titre de s’envoler vraiment. On continue à rester dans un style posé avec « Like Water », toujours plus Soft Rock que Hard Rock malgré une rythmique légèrement funky par moments. Heureusement, « Everything I Need », composé par l’intégralité du groupe, vient mettre un peu de punch avec un riff à la « Louie Louie ». « Heartbeat » continue à apporter une touche plus dynamique, mais il s’agi là plus d’un titre récréatif que d’un futur classique.
Le très mélodique « Peace Of Mind », écrit par Simon Kirke, s’avère fort réussi, mais évoque davantage les réussites de Jackson Browne que Bad Company, tout comme ce « Passing Time » limite West Coast. Le Hard Rock revient lorsque Mick Ralphs débarque avec son « Too Bad », titre bien senti mais qui n’a pas le caractère accrocheur de « Can’t Get Enought » ou « Movin’ On ». Quant à « Man Needs Woman », il n’est pas sans rappeler les titres le plus crasseux des Stones. Ce sursaut mordant vient cependant un peu tard et il aurait mieux valu placer l’un des deux en deuxième position de l’album. On termine avec un « Master Of Ceremony » un peu dans l’esprit de « Burnin’ Sky » mais sans les explosions de la guitare, remplacée par un orgue fantomatique, malgré de timides solos. Dominé par la basse de Boz Burrell, on sent qu’il découle d’une jam sur laquelle Rodgers est venu poser des paroles à moitié improvisées. A noter la présence de Mel Collins, un habitué, au saxophone.
Pour la première fois Bad Company, rata les Top 10 anglo-saxons. Certes 1977, année de la sortie de Burnin’ Sky, c’était évidemment aussi celle de l’explosion Punk, mais les groupes du calibre de Bad Company qui sortirent des albums de qualité n’eurent finalement pas de mal à réitérer leurs succès passés. Non, le véritable problème de ce quatrième album de Bad Co est qu’il n’y a pas de titres ayant le potentiel d’un tube. Pas de « Can’t Get Enough », « Bad Company », « Shooting Star », « Feels Like Makin’ Love » ou « Live For The Music » ici. « Burnin’ Sky » est celui qui s’en rapproche le plus, mais il lui manque tout de même un petit quelque chose pour passer d’un bon titre à celui d’un classique. Paul Rodgers prend de plus en plus le pas sur Mick Ralphs comme compositeur, le guitariste ne proposant ici que deux titres (sans compter évidemment les deux efforts de groupe). C’est d’ailleurs notable dans cette pochette, inspirée par l’affiche de The Wild Bunch de Sam Peckinpah, mettant ouvertement le chanteur devant les trois autres. Et sans doute est-ce là la raison d’un groupe qui oeuvre plus dans le Soft Rock que le Hard Rock. Cette tendance avait déjà été présente sur Straight Shooter, mais là au moins l’album disposait de quelques titres capables de cartonner en arènes. Au final, s’il est agréable à l’écoute, Burnin’ Sky s’inscrit un peu comme le ventre mou de la carrière du Bad Company original.
Une reprise en main s’avéra alors nécessaire.
Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Trendkill1979 : You're Never Alone with a Schizophrenic
Le 3ème album de Ian HUNTER, Overnight Angels, n’a pas convaincu les foules lorsqu’il est sorti en 1977, c’est le moins qu’on puisse dire. Conscient des défauts de ce disque, l’ex-MOTT THE HOOPLE prend un peu de recul avant de s’attaquer à l’enregistrement d’un successeur.
Au moment où il reprend le chemin des studios, Ian HUNTER procède à quelques recadrages. Dans un premier temps, il est épaulé par Mick Ronson, son vieux compère avec qui il y a une vraie alchimie. Le tandem, en plus de s’impliquer dans l’élaboration des compos, s’attelle à la production (comme sur le premier album en 1975). Autour de ce duo, ce sont des musiciens du E STREET BAND de Bruce SPRINGSTEEN qui ont apporté leur contribution à l’album. Le 4ème album studio de Ian HUNTER a pour titre You’re Never Alone With A Schizophrenic (tout un programme !) et sort le 27 mars 1979.
La première impression, visuelle, est plutôt positive puisque la pochette du disque est assez rigolote. « England Rocks », présent sur l’album précédent, a été transformé sur celui-ci en « Cleveland Rocks ». Et ce qui fut, il y a 2 ans, un démo prometteuse a été métamorphosé en hymne Rock absolument dévastateur. Les influences de QUEEN ont été gommées, quelques discrètes nappes de claviers apparaissent, annonçant les 80’s, le refrain est fédérateur, le tempo est tantôt calme, discret, tantôt plus punchy, le piano fait acte de présence et les choeurs se montrent irrésistibles. Le tout donne un résultat magistral. Et Ian HUNTER n’en reste pas là. Il est en forme et le fait clairement savoir sur « Just Another Night », un mid-tempo Classic-Rock/Boogie-Rock fort entrainant qui annonce un retour aux sources plus que vivifiant pour l’ex-chanteur de MOTT THE HOOPLE. D’ailleurs, ce titre s’est classé 68ème du Top singles américain et il reste à ce jour le seul de Ian HUNTER à avoir accompli cette performance. Plus ou moins dans le même état d’esprit, « Life After Death » fait taper du pied et correspond parfaitement à ce qu’on aime chez Ian HUNTER, d’autant que le refrain a été bien trouvé, le piano épaule comme il faut les guitares et un break lent s’incruste de manière impromptue au milieu des hostilités. Plus foncièrement dans l’air du temps, « Bastard » se signale par une longue trame guitaristique avant l’arrivée du chant, une rythmique binaire groovy, une ambiance à fleur de peau et possède un petit côté expérimental (le seul truc à déplorer, c’est le fait que ce titre traine un peu en longueur par instants). A cheval entre Classic-Rock et Pop-Rock, « Wild East » est une compo parsemée de saxophone, quelques notes de piano qui viennent l’égayer, ainsi qu’un refrain simple qui contribuent à rendre le tout accrocheur. La présence de musiciens du E STREET BAND de Bruce Springsteen n’est certainement pas étrangère à la présence du mid-tempo « When The Daylight Comes » qui, bien qu’enrobé de mélodies Pop, lorgne ouvertement vers le Heartland-Rock et il est fort probable qu’il ait par la suite servi de source d’inspiration à John MELLENCAMP et même Bruce SPRINGSTEEN himself. 3 ballades sont présentes sur cet album et, ce coup-ci, elles apparaissent comme étant plus convaincantes que celles qui étaient sur Overnight Angels. Si dans le genre ballade mélancolique et pleine de sensibilité « Ships » est une belle et franche réussite avec ses arrangements raffinés, ses choeurs présents juste quand il faut, « The Outsider » place la barre encore plus haut: pendant 2 minutes, le piano occupe une place prépondérante, puis la batterie et une guitare électrique discrète viennent muscler l’ensemble qui, remarquablement arrangé, prend aux tripes. Ian HUNTER, impérial au chant, transmet admirablement les émotions, renforçant l’aspect poignant de cette ballade qui, à mon avis, fait partie des plus belles réussites de la décennie dans cet exercice. Quand à « Standin » In My Light », c’est une ballade astucieusement construite avec des instruments et des choeurs qui montent crescendo en puissance, tenant l’auditeur en haleine et le rendu est plutôt plaisant.
Cette fois, Ian HUNTER a su convaincre. You’re Never Alone With A Schizophrenic est à la fois mieux produit, globalement plus inspiré que son prédécesseur. Certains le considèrent même comme le meilleur album de Ian HUNTER. D’ailleurs, le disque s’était assez bien défendu dans les charts à l’époque: 35ème aux USA (sa meilleure performance historique), 49ème en Grande Bretagne et 68ème en Australie.
Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment
Je ne te remercie pas ^^ parce que j'ai plusieurs pages à lire maintenant, entre Ian Hunter, Bad Co, RTF, Hawkwind, Gainsbourg...
Je découvre au passage du complètement inconnu : Badge & Company (pas mal), et me reste à écouter Fantasy et Streetheart, tout ça dans des genres bien différents.

Je découvre au passage du complètement inconnu : Badge & Company (pas mal), et me reste à écouter Fantasy et Streetheart, tout ça dans des genres bien différents.
Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.
Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment
Désolé pour toi!Algernon a écrit : ↑mer. 29 mars 2023 10:42Je ne te remercie pas ^^ parce que j'ai plusieurs pages à lire maintenant, entre Ian Hunter, Bad Co, RTF, Hawkwind, Gainsbourg...![]()
Je découvre au passage du complètement inconnu : Badge & Company (pas mal), et me reste à écouter Fantasy et Streetheart, tout ça dans des genres bien différents.
