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Message par alcat01 » lun. 3 avr. 2023 18:55

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Kites (1976)
Kites est reconnaissable comme faisant partie de la même série que ses deux prédécesseurs, Floating World et Waves, mais il s'en distingue à bien des égards. Tout d'abord, il est plus irrégulier et s'écoule de manière incohérente. On y retrouve les mêmes mouvements caractéristiques entre l'ambiance lente et les morceaux énergiques où les transitions sont abruptes, comme on peut s'y attendre.
Dave Duhig n'apparaît pas du tout, de sorte que la fougue hard rock qu'il apporte habituellement est totalement absente. Cela rend Kites plus largement différent des premières étapes de la carrière du groupe. Puisqu'ils ne sont pas rock, les morceaux les plus énergiques ont tendance à être brillants, voire stridents par endroits ; la distorsion est remplacée par le pizzicato. L'album est construit comme une série de courtes pièces, toutes interconnectées. Et comme l'album est sorti pour la première fois à l'époque du vinyle, la composition des deux faces originales a été partagée entre Jon Field et Tony Duhig, les deux derniers membres à temps plein de Jade Warrior.

La première face, celle de Field, est plus cohérente et contient certains de mes morceaux préférés de l'album : Wind Song, qui reprend l'élément rythmique des premiers albums d'Island (Field est au moins autant percussionniste que flûtiste), et Airborn, qui a une ambiance rythmique similaire, mais avec une mise en valeur plus prononcée des flûtes et de la guitare. Ces deux titres sont aussi ceux qui rappellent le plus le son qu'ils ont établi avec leur label.
Il est impossible de distinguer les sept autres morceaux les uns des autres. Même si les morceaux sont tous courts (un seul dépasse les quatre minutes et un autre n'en fait même pas une), ils forment un tout. C'est ce côté qui fait de Kites à la fois le plus élaboré de tous les titres de Jade Warrior et l'un de ceux que je préfère le moins. C'est ici que l'on obtient les contrastes les plus frappants entre le vivant et l'ambiant. La musique est souvent extrêmement belle, mais les morceaux individuels ne sont pas assez longs ou cohérents pour que l'auditeur puisse vraiment s'imprégner de leurs ambiances. C'est pourtant le meilleur Jade Warrior. Le concept du guerrier-poète, représenté de manière si iconique sur la couverture de floating world, est le plus apparent ici, car il y a un thème clair dans les titres des morceaux eux-mêmes. Nous assistons à une rencontre entre le poète guerrier et l'empereur, ou quelque chose de ce genre, au bord d'une rivière. La musique a un son organique, malgré l'utilisation intensive d'instruments électriques. Une fois de plus, Field et Duhig utilisent des instruments pour transmettre les sons qu'ils souhaitent exprimer avec l'instrumentation qui les exprimera le mieux. Le final, The Last Question, représente la vision du Guerrier de Jade sous forme de micro.

Le titre, Kites, reflète plus directement les morceaux de Jon Field, mais la section de Duhig transmet également la notion de cerf-volant. Pour comprendre cela, il faut savoir que les cerfs-volants ne sont pas simplement une activité d'enfant, ni un jeu. Au Japon, les cerfs-volants étaient utilisés à de nombreuses fins, notamment pour les célébrations, les festivals et la consécration des temples. Traditionnellement, il existe de nombreux styles différents ayant des significations différentes. En d'autres termes, le cerf-volant du Japon traditionnel est utilisé de la même manière qu'un drapeau de nos jours. Le plus important de ces aspects est la consécration des temples, en particulier dans la section de Duhig. La rencontre, la conversation, comporte un élément sacré. L'expression de la sagesse peut être douce, ou ambiante dans le cas de cette musique, mais elle peut aussi être choquante, de manière positive ou négative. Nous utilisons souvent l'expression "époustouflant" lorsqu'on nous présente une pensée qui élargit notre compréhension d'une manière surprenante ; inversement, nous pouvons aussi acquérir une sagesse qui nous dérange. L'esprit est comme un cerf-volant : lorsqu'il est lancé dans les airs sans contrôle ni discipline, son vol se solde par un désastre ; quelle que soit la magnificence du vol, il s'écrase et se brise. En revanche, le cerf-volant qui est contrôlé, l'esprit qui est discipliné dans un but précis, sera guidé dans son vol, transmettra de la beauté et sera ramené à la maison sain et sauf.

Même s'il peut être difficile à écouter, Kites est peut-être l'avant-dernier Jade Warrior. Les concepts qui sous-tendent la musique du groupe ne sont pas simplement présentés dans les morceaux individuels de l'album, mais l'album lui-même dans son ensemble représente ces concepts. La manière la plus concise de le décrire est de dire qu'il est à la fois stimulant et gratifiant. Prenez cela comme une invitation. Ou un avertissement. Le cerf-volant de votre propre esprit sera-t-il chaotique ou discipliné à l'écoute ? Il est plus que probable qu'il s'agira d'une combinaison des deux.
C'est à vous de décider si vous allez vous écraser ou vous envoler.
Progosopher


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Message par alcat01 » mar. 4 avr. 2023 06:15

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Ten Years After 1967
Les amateurs de rock se souviennent bien de ce fameux concert à Woodstock en aout 1969, au cours duquel un groupe encore peu connu, étrangement baptisé TEN YEARS AFTER, marqua les esprits au terme d'une performance inoubliable. Le monde entier découvrait alors le jeune Alvin Lee et sa bande de joyeux lurons distillant avec excellence du blues-rock sur-vitaminé. Pourtant, en Angleterre, cela faisait déjà plusieurs années que le groupe s'était construit une solide réputation même si leur popularité n'avait rien de comparable au succès des géants britanniques comme Cream ou les Rolling Stones. Pendant la première moitié des années soixante, le groupe, affublé de divers noms s'était engouffré dans la brèche du British Blues Boom connaissant un succès local dans la région de Nottingham, avant de signer leur premier contrat en 1967 sous le sobriquet de TEN YEARS AFTER, nom faisant soit-disant référence à la naissance du rock'n'roll en 1956.
Aux côtés de Cream ou Fleetwood Mac, le TYA fait partie de la seconde vague de blues-rock qui a déferlée en Grande Bretagne lors de la seconde moitié des années soixante. Ces groupes se caractérisent notamment par la virtuosité clairement affichée des musiciens qui se lancent alors dans de gargantuesques improvisations. Le jeu de guitare d'Alvin Lee, qui n'a rien à voir avec celui d'un Clapton par exemple, brille par sa sobriété, sa finesse, sa précision et par un côté jazzy irrésistible. Dès ce premier disque, le TYA, groupe à la section rythmique souple, posée, tout sauf monolithique, s'adaptant aussi bien au rock, qu'au jazz ou au blues, fait déjà preuve d'une grande maîtrise.

A première vue, la pochette aux couleurs criardes de ce premier album pourrait faire penser à une sombre formation psyché jouant dans des pub malfamés de la banlieue londonienne. Ce qui n'est évidemment pas le cas lorsque l'on écoute le premier titre, « I Want To Know », sur lequel le groupe électrise l'atmosphère avec du blues endiablé : la guitare nerveuse d' Alvin Lee, son chant chaleureux et une rythmique très énergique ne peuvent alors qu'emporter l'adhésion de l'amateur de blues-rock. Dans le même registre de blues chauffé à blanc, « Losing The Dogs » sort du lot grâce à la voix débridée d'Alvin Lee soutenue par un piano survolté.
Il est difficile de dégager une tendance générale sur cet album tant le groupe affiche plusieurs visages tout au long du disque. Tantôt déchainés, tantôt cools, ils abordent différents registres sans complexe. « I Can't Keep From Crying Sometimes », au riff décontracté et aux improvisations jazzy, annonce la couleur jazz de « Adventures of A Young Organ », morceau instrumental au duo guitare/orgue véritablement savoureux.
Ce premier album montre également toute leur habilité et maturité dans l'art de la composition, le disque ayant été presque intégralement écrit par Alvin Lee. Le britannique a composé plusieurs morceaux de blues convaincants comme « Feel It For Me », « Love Until I Die » où le guitariste montre qu'il n'est pas non plus maladroit à l' harmonica, ou encore l'acoustique « Don't Want You Woman ». Sur ces titres, le groupe joue le blues de manière traditionnelle sans fioritures et n'accorde finalement qu'une très faible place au rock.
Tout comme Cream qui a popularisé l'excellent « Spoonful » un an auparavant, le TYA grave ici une très bonne version de ce titre composé par l'inimitable Willie Dixon. La voix débordante d'émotions d' Alvin Lee qui se mêle parfaitement à ses soli incisifs annonce le feeling extraordinaire du groupe sur « Help Me », ballade lancinante et intense de près de dix minutes. Ce final somptueux sublimé par la performance vocale et instrumentale d'Alvin Lee est le point d'orgue de ce disque réussi à tout point de vue.

La maturité musicale qu'affiche le groupe sur ce premier coup d'essai augure d'une carrière riche et passionnante. Dés leur prochain album studio, Stonedhenge, TYA va prouver en effet que la qualité de ce disque n'était pas un feu de paille.
MANIAC BLUES


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Message par alcat01 » mar. 4 avr. 2023 06:16

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Here Comes Trouble (1992)
Here Comes Trouble est le 4 ème album de BAD COMPANY version Brian Howe. Comme pour les deux albums précédents celui-ci a été composé en quasi intégralité par Brian Howe (chant) et Terry Thomas. Ce dernier produit l’album, y joue de la guitare, des claviers et fait les choeurs. Mick Ralphs ne compose presque plus rien pour le groupe (seulement deux titres) et laisse les pleins pouvoirs à Brian et Terry et laisse même certaines parties de guitare au petit nouveau dans le groupe, Dave Colwell.
Et c’est là que le bât blesse, car ce qui faisait le succès de Holy Water et Dangerous Age c’était les parties de guitare que Mick rajoutait. De plus les arrangements proposés sur ces disques étaient excellents. Ici, on a l’impression que le groupe a décidé de faire un disque plus cool que les précédents, moins Hard, plus AOR, l’impression d’écouter un mix des trois précédents albums en ne gardant que l’aspect soft de leur musique.
Bien sur, il y a des titres plus rentrent dedans mais ceux-ci se trouvent minoritaires par rapport aux albums paru avant et il faut attendre le 3 ème titre de l’album pour en avoir un, car excepté « How About That », « Both Feet In The Water » et « Brokenhearted » le reste fait dans le mid tempo avec des gros choeurs (« Here Comes Trouble », « Take This Town », « What About You », « Little Angel ») et la ballade (« This Could Be The One », « Hold On To My Heart » et « My Only One »).
A nouveau, l’ombre de FOREIGNER plane sur plusieurs titres. L’album n’est pas mauvais quand on sait à quoi s’attendre. Les ballades sont moyennes, mais le reste tient la route.
Zepforce


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Message par alcat01 » mar. 4 avr. 2023 11:26

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2001 : Rant
La déclaration musicale qu'est Rant comprend des textures et des idées qui reprennent là où Brain Capers de Mott the Hoople s'est arrêté.
La chanson "Still Love Rock and Roll" enflamme ce set ; elle balance avec une autorité que "All the Way From Memphis" n'avait fait qu'effleurer. Tout comme l'album Shu Bop de Dion DiMucci a redéfini la position d'un artiste des années 60 et a livré la marchandise, Rant de Hunter révèle un artiste des années 70 qui affine sa philosophie.
Il fulmine, avec éloquence et un nouveau feu. Chaque morceau fonctionne, divertissant et instructif, emmenant l'auditeur à travers des courbes et des virages, atteignant le zénith dans le dixième morceau, "Ripoff". Du texte "that's all you've got to live for" au titre lui-même, cette chanson est un morceau pop parfait, plein de colère, de passion, de sons de guitare tranchants, d'une voix condescendante, et d'accroches qui sont de véritables attrape-magnétiques. Avec une production de premier ordre, Hunter fait ses adieux à son pays d'origine. Bien que "Ripoff" soit la garantie que "Sir" ne sera pas ajouté au nom de Hunter, il devrait tout de même être anobli pour avoir livré une chanson rock & roll qui donne un coup de fouet et que tous les autoradios devraient diffuser à fond. Les Rolling Stones n'ont pas injecté autant de majesté dans une seule chanson, sans parler d'un album, depuis plus d'une décennie. R.E.M. pourrait s'inspirer de "Knees of My Heart" ; on y retrouve la guitare jangle jangle, mais là où R.E.M. semble coincé dans un groove passé, Hunter utilise l'essai musical mélancolique de Nick Lowe/Bob Dylan/Byrds avec un effet grandiose et satisfaisant.
Cet album déplace intelligemment les sons de la guitare aux touches, changeant les ambiances, faisant une grande déclaration musicale. Avec "No One", Hunter livre une ballade pleine d'allant. Ce n'est pas "Ships", son tube de Barry Manilow, ni "You Are One of Us", la composition de Mad Shadows antérieure à "All the Young Dudes" ; on y trouve des saveurs de pop britannique ancienne, des sons de guitare tirés du manuel de George Harrison et une voix significative de ce troubadour du rock & roll.
Rant est un disque qui transcende une grande partie de ce qui se passe actuellement dans la musique, un disque qui est bien trop bon pour les radios d'aujourd'hui.
Joe Viglione


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Message par alcat01 » mar. 4 avr. 2023 12:20

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Graham Parker - Howlin Wind 1976
Pour son premier album, Graham Parker s'inspire sans complexe de certains des procédés stylistiques les plus puissants de Van Morrison, Bruce Springsteen et Bob Dylan. S'il va parfois trop loin, Parker se justifie à chaque fois par l'approche passionnante de The Rumour.
Dirigé par le vétéran du pub rock Brinsley Schwarz, le groupe comprend Bob Andrews, claviériste du groupe qui portait le nom de Schwarz, et le guitariste Martin Belmont de feu Ducks Deluxe.
Ils soutiennent Parker avec une efficacité brute dans une variété de contextes, frôlant l'imitation. "Silly Thing" a un côté négligé attachant, renforcé par la voix traînante et contagieuse de Parker et par les cuivres swinguants et percutants. De même, "Back to Schooldays", un morceau R&B brut, a une fraîcheur spontanée, en une seule prise, semblable à celle de Dr Feelgood.

Tout l'album a été écrit par Parker, et bien que le caractère direct du jeu et de l'arrangement en vaille la peine, l'album doit son succès à la capacité de Parker à allier une mélodie convaincante à un arrangement qui renforce l'accroche et à des paroles qui tiennent plus que la route. (Décrivant "Lady Doctor", il dit : "She won't give you no jargon, no medical how-do-you-do"). Lorsque tout est réuni, comme c'est le cas sur le morceau final, "Don't Ask Me Questions", ni les compétences variées de Parker ni son expressivité vocale ne peuvent être contestées.
Teri Morris


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Message par alcat01 » mar. 4 avr. 2023 15:27

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1972 : Baby James Harvest
Baby James Harvest" n'est certainement pas l'un des albums de BJH les plus connus de la presse musicale et de la plupart des fans, mais je trouve personnellement qu'il fait partie de leurs efforts les plus charmants et les plus intimes, malgré son côté décousu et l'absence de grands classiques (à l'exception peut-être de "Summer Soldier", l'une des meilleures chansons anti-guerre de l'époque).

Le groupe était littéralement séparé à l'époque, mais pas à cause de querelles intestines ou de problèmes contractuels. Wooly Wolstenholme était installé aux studios Abbey Road avec l'orchestre du groupe pour travailler sur "Moonwater", tandis que le reste du groupe était installé aux Strawberry Studios pour mettre au point le noyau de l'album. Comme le groupe le raconte sur son site Internet, Wolstenholme a composé les pistes d'accompagnement orchestrales et a livré les bandes maîtresses à Strawberry pour les enregistrements finaux et la production, mais les bandes ne fonctionnaient pas sur l'équipement de Strawberry et il a donc dû retourner à Abbey Road pour les retravailler pendant que le reste du groupe continuait à travailler sur la face A de l'album ainsi que sur l'épopée de l'homme de l'espace de Les Holroyd, "One Hundred Thousand Smiles Out". En conséquence, Wolstenholme n'a joué qu'un rôle limité sur la majeure partie de l'album, à l'exception de "Moonwater", Holroyd fournissant la plupart des pistes de clavier sur "Crazy (Over You)" et "One Hundred Thousand Smiles Out".

Le choix des chansons et des thèmes est aussi varié que sur " BKH and Other Short Stories ", mais au moins cette fois-ci, les paroles sont pour la plupart un peu moins ésotériques que sur l'album précédent et donc plus susceptibles de plaire à quelqu'un d'autre que les membres du groupe eux-mêmes. La seule exception est "Thank You", qui n'est rien d'autre qu'une interprétation du "thanks to" qui semble toujours suivre les notes de pochette de la plupart des albums. Lees parvient à remercier tout le monde, des proches des membres du groupe aux membres de l'équipe itinérante, en passant par les responsables de l'enregistrement et même les membres de 10cc.
Pour la première fois, le groupe commence par un morceau de Holroyd ("Crazy (Over You)"), qui me rappelle pas mal de chansons des débuts de Supertramp, en particulier celles écrites par Rick Davies. La différence la plus notable ici est l'absence d'orchestration, remplacée par un peu de Mellotron et d'orgue et un excellent riff de guitare de John Lees.
"Delph Town Morn" poursuit la tendance au changement sur l'album avec un ensemble de cuivres au lieu de cordes orchestrales, et je dois dire que le mélange de cuivres et de saxo avec un peu de guitare acoustique et la voix de Lees produisent un effet agréable, bien qu'une fois de plus cela sonne un peu plus comme Supertramp que comme Barclay James Harvest. Le thème, comme c'est souvent le cas avec les chansons de Lees, est un oiseau, dans ce cas-ci un oiseau d'acier (alias un avion), d'après ce que j'ai pu voir. La transition au piano à mi-parcours est exquise et, une fois encore, très proche de Hodgson ; je ne sais pas si c'est Holroyd ou Wolstenholme qui en est à l'origine, mais je l'aime bien. Le long solo de saxophone qui occupe le reste de la chanson est l'un des plus engageants et des plus vivants que j'aie entendus à cette époque.
L'album est dominé par les dix minutes de "Summer Soldier", une chanson anti-guerre qui s'ouvre sur le son des soldats en marche et des avions de chasse qui mitraillent avant de s'installer dans un magnifique grattement de guitare et un roulement de tambours derrière l'exhortation de Lees à la paix et à la compréhension. Peut-être satirique aujourd'hui, mais les sentiments d'examen de conscience et de compassion pour le côté personnel et humain de "l'ennemi" sonnent vrai et sincère ici, et c'est un sentiment que nous pourrions certainement utiliser plus souvent aujourd'hui. Une fois de plus, Lees fait un excellent travail à la guitare avec le rythme (acoustique ?) de Holroyd, et l'utilisation intensive de l'orgue et du Mellotron permet de combler le manque d'accompagnement orchestral que l'on aurait normalement pu attendre d'un album de BJH.
"One Hundred Thousand Smiles Out" est une tentative de Barclay James Harvest d'écrire une chanson sur le thème de l'espace, ce qui était tout à fait d'actualité à l'époque, étant donné que la course à l'espace entre l'Union soviétique et les États-Unis n'avait abouti à l'atterrissage d'un homme sur la lune que quelques années avant l'enregistrement de cette chanson. Je dois dire que l'arrangement me rappelle beaucoup les deux premiers albums de Klaatu, et bien que je n'aie jamais pensé qu'il y ait eu une influence de BJH sur ce groupe, je me demande en entendant cela aujourd'hui si c'était bien le cas.
Pendant ce temps, à Abbey Road, Wolstenholme mettait la dernière main à sa principale contribution à l'album, le majestueux, très orchestral et ouvertement progressif "Moonwater". Avec ses crescendos tourbillonnants et ses cordes luxuriantes (sans oublier une forte présence de cuivres et de bois) et son arrangement résolument classique, j'aurais pu être facilement convaincu que Robert John Godfrey dirigeait plutôt que Martyn Ford, et je ne considérerais pas cette chanson comme déplacée sur l'un des nombreux albums d'Enid. Bien fait et une excellente conclusion pour un album plutôt décent.

Les fans du groupe et la presse musicale étaient divisés sur cet album lorsqu'il est sorti, et il a fini par être éclipsé par les deux premiers et quelques autres plus récents comme 'Octoberon', 'Gone to Earth' et 'Time Honoured Ghosts'. Mais je trouve que c'est un enregistrement très bien exécuté avec des compositions solides, à l'exception peut-être du gratuit "Thank You". Considéré sur ses propres mérites et non en le comparant à d'autres albums de BJH, je dois dire qu'il constituerait un excellent ajout à la collection de n'importe quel fan de musique progressive.
ClemofNazareth


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Message par alcat01 » mar. 4 avr. 2023 17:02

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"Ride On"
Après la fin de Ten Years After vers le milieu des années 70 et les premières excursions en solo d'Alvin Lee, le magicien de la guitare , qui avait acquis une grande renommée à Woodstock , a fondé le groupe Ten Years Later en 1977, faisant allusion à l'époque de la formation de TYA. Après le premier album "Rocket Fuel" (1978), le disque actuel "Ride On" sort un an plus tard, qui à l'époque avait une face studio et une face live sur le bon vieux vinyle.
Ten Years Later est un power trio qui met en vedette le très puissant batteur de Lee, Tom Compton, et le bassiste Mick Hawksworth (qui jouait de la main droite à quatre doigts dans le style de John Entwistle). Avec "It's A Gaz", le "côté studio" commence plutôt prudemment et la constellation de la chanson (un battement de batterie aléatoire et une basse dominante) et la voix (chargée d'effets) rappellent fortement les chansons de John Lennon dans le style "Instant Karma". Seulement la part la guitare, qui encore une fois - ne serait-ce qu'en complément - est très typique de Lee.
Alors que "Too Much" est un blues rock typique de la marque Alvin Lee, le morceau "Ride On Cowboy" surprend avec un country subliminal mais pas à négliger et - curieusement - aussi funky. L'acoustique et le chant fournissent ici l'épine dorsale, soutenus prudemment par Compton et Hawksworth, tandis que le solo de Lee comble les lacunes. Une pièce assez inhabituelle de l'Anglais pour moi, qui n'est certainement pas sans charmes.
"Sittin' Here" déchire à nouveau très fort, en commençant par un vrai riff monstre qui aurait été un hommage à "I Don't Need No Doctor" de Humble Pie. Pas très différent des albums de Chicken Shack de la fin des années 70, bien qu'il y ait toujours eu des parallèles entre ces deux groupes de toute façon. En aucun cas pire que "Can't Sleep At Nite", très optimiste et dégageant beaucoup de bonne humeur. Un blues rock rapide avec une bonne ligne d'accroche, une belle guitare solo et une section rythmique parfaite, ainsi que beaucoup de dynamisme étaient une conclusion idéale aux "pistes studio" de "Ride On".
Le 'côté live' consiste en un court "Scat Encounter" avec - le titre le suggère déjà - du chant scat, qui s'est ensuite transformé en une très bonne version du classique de Jimi Hendrix "Hey Joe". . Ici, Lee parvient à apporter sa propre personnalité, tout en restant très proche de Hendrix. Joué avec beaucoup de sensibilité et surtout, 'moins c'est plus' s'applique ici en ce qui concerne le nombre de notes jouées à la guitare. Très beau! Suivi de "Ain't Nothin' Shakin'" du premier album studio du groupe. Un grand rock qui laissait beaucoup de place à l'improvisation, qui reste ici dans les limites.
Enfin - et il est difficile d'imaginer la vie sans lui - l'incontournable "Going Home" dans une version fougueuse qui n'est peut-être pas la meilleure, mais qui reste très attrayante. D'ailleurs, tous les morceaux live ont été pressés sur ce long groove complètement "brut et totalement live" - ​​sans aucun post-traitement en studio, ce qui à mes yeux et mes oreilles dégage toujours un certain charme.

"Ride On" était le deuxième et dernier album du groupe Alvin Lee & Ten Years Later , ce que le guitariste a justifié en disant que sinon il aurait dû changer l'année du nom du groupe chaque printemps. À l'avenir, ils agiront sous le nom de The Alvin Lee Band...
Même si la division live/studio n'est pas une moitié ou un tout, "Ride On" est tout de même un très beau disque qui marche quand même très bien.!
Markus Kerren


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Message par alcat01 » mar. 4 avr. 2023 18:49

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Way Of The Sun (1978)
Way of the Sun est de loin le plus accessible de tous les enregistrements de Island, tout en restant entièrement instrumental. La comparaison la plus proche à laquelle je puisse penser n'est en fait aucun des albums précédents de Jade Warrior, mais peut-être certains des styles plus jazz-rock-fusion de Santana.
Le duo Jon Field et Tony Duhig a fait appel au groupe sud-américain Gonzales et à Dick Cuthell, un artiste de reggae. À première vue, ces choix peuvent sembler étranges, mais l'objectif de cet album est très différent de tout ce qu'ils ont pu sortir jusqu'à présent. La clé de Jade Warrior est de toujours s'attendre à l'inattendu et d'être prêt pour le prochain virage soudain. L'idée derrière cet album est de dépeindre la vie d'une culture méso-américaine/égyptienne imaginaire. Les bâtisseurs de Teotihuacán, précurseurs des Aztèques dans le centre du Mexique, les Mayas et les Égyptiens, bien sûr, ont tous construit des pyramides et le culte du soleil était essentiel à leurs cultures. Bien que le style de la musique ne soit pas nécessairement latin, diverses influences sont perceptibles.
D'une manière générale, cet album est énergique, avec quelques interludes doux ici et là. La vie dans cette culture est à la fois bonne et triste. La vivacité est équilibrée par l'introspection. Les belles mélodies abondent, mais il y a aussi beaucoup d'envolées électriques. Tony Duhig joue ici quelques-uns de ses leads les plus féroces, le genre de choses qu'il aurait pu confier à son frère Dave sur des enregistrements antérieurs. Dave Duhig joue souvent vite ; Tony est plus mélodique, mais il peut produire un son grunge mieux que quiconque, y compris Neil Young et tous les musiciens grunge des années 90.

Parmi mes chansons préférées figurent Heaven Stone, Way of the Sun, Dance of the Sun, et la dernière, Death of Ra, qui est l'une des plus grandes ballades à la guitare que j'ai entendues, comparable et peut-être meilleure que Camel's Ice. Comme d'habitude, toutes les chansons s'enchaînent dans une série, mais chacune d'entre elles se distingue également par ses propres qualités. En d'autres termes, on peut écouter un morceau seul et l'apprécier pleinement sans avoir à le replacer dans le contexte du reste de l'album (bien que cela soit toujours utile). Les chansons durent en moyenne entre 4 et 5 minutes, certaines étant plus courtes, d'autres plus longues.
À bien des égards, Way of the Sun rappelle les débuts de Glyn Havard, tout en étant presque totalement différent. De telles affirmations n'ont de sens que si vous êtes familier avec la musique de Jade Warrior.

Moins difficile que Kites, Way of the Sun est également plus cohérent et constitue probablement la meilleure introduction aux enregistrements de Island pour les amateurs de rock. C'est le dernier de la série. Ne se vendant pas très bien, Island Records les abandonne.
Il s'agit donc d'un échec commercial, mais d'un immense succès musical. Les quatre enregistrements Island sont aujourd'hui des classiques de leur époque, des albums en avance sur leur temps et des influences majeures sur la musique du monde.
Un autre chapitre se ferme donc pour Jade Warrior. Heureusement, ce n'est pas le dernier, et le duo Field et Duhig continuera à créer de la musique.
Progosopher


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » mer. 5 avr. 2023 09:18

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Undead 1968
Cet album live est génial et groovy ! Son seul défaut est qu'il y a trop peu de chansons, et que 'Summertime' (qui n'a pas grand-chose à voir avec l'original de Gershwin) comporte un solo de batterie complètement inutile (Ric Lee est un bon batteur, mais pas le meilleur choix pour un soliste). D'un autre côté, si l'on prolongeait ces disques, ils perdraient peut-être beaucoup de leur charme "primitif". Enregistré dans un petit club (Marquee ?), il capture vraiment l'atmosphère agréable, compacte et groovy de la soirée, et vous n'aurez pas de petites filles qui crient...
Ce disque montre le groupe comme des musiciens de jazz cool, jouant avec le respect dû à leurs 'aînés' mais à leur manière autodidacte et sans préjugés ; il n'y a pas vraiment de 'rock' ici, et Alvin montre une nette tendance à tout jouer dans un style bebop amusant. Outre le morceau déjà mentionné 'Summertime', il y a deux autres morceaux de jazz hardcore qui constituent entièrement la face A : le 'original' 'I May Be Wrong, But I Won't Be Wrong Always' et 'At The Woodchoppers' Ball' de Bishop/Herman. Le premier est un morceau de jazz générique de neuf minutes, le second une extravagance de sept minutes. Alvin est le héros partout : il fait parfois preuve de suffisamment de générosité pour laisser à Chick et Leo quelques solos d'orgue ou de basse, mais ce ne sont que des solos de jazz professionnels ordinaires. Bons, mais certainement pas spectaculaires.
La guitare domine, cependant - en particulier sur "Woodchoppers' Ball" où Lee vous éblouit avec des vagues foudroyantes de licks accrocheurs arrivant à la vitesse de l'éclair. Jouez ce morceau à plein volume et vous vous retrouverez à bout de souffle en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Du gadget ? Oui. Mais je n'ai jamais vu un seul guitariste reproduire ces attaques. En tout cas, aucun guitariste de rock. Ce sont d'excellents solos ! Ils sont excitants, entraînants et techniquement parfaits : l'un des rares cas où les éclats de doigts ne sont pas seulement destinés à ce que l'auditeur enlève son chapeau et s'incline en signe de respect silencieux, mais aussi à ce que l'auditeur groove et se délecte pleinement. Il s'agit de musique de danse, après tout, pas d'Yngwie Malmsteem. Les deux ou trois dernières minutes de "Woodchoppers' Ball" sont particulièrement spectaculaires, lorsqu'Alvin s'en tient à un simple accord et continue de le jouer à une vitesse incroyable pendant ce qui n'est en fait qu'une trentaine de secondes, mais qui semble durer une éternité. C'est le point culminant de ce disque qui fait transpirer. Je ne comprends pas pourquoi une telle preuve échappe toujours aux guitaristes qui manquent toujours Alvin dans les listes des meilleurs guitaristes. Pour une fois, un type vraiment génial a démontré qu'une technique de guitare exceptionnelle et un plaisir "simple" pour le public peuvent être facilement combinés, et personne n'en a rien à faire. Ça me dépasse.
Mais, pour ne pas donner l'impression, pas tout à fait vraie, d'être des musiciens de jazz purs et durs, ils ajoutent un morceau de blues générique ("Spider In My Web") qui n'est pas aussi divertissant, principalement parce qu'il est très lent ; la lenteur est le principal ennemi de ce groupe - lorsqu'ils jouent un morceau lent et morose, ils sonnent comme tous les autres groupes de blues génériques de la profession. Même ici, Alvin sauve la situation en ajoutant un peu plus de distorsion à sa guitare et en jouant un solo menaçant et - haletant - rapide. Le seul endroit où il ne sauve pas la situation est donc 'Summertime', entièrement confié à Ric Lee. Quel gâchis de vinyle !
Mais c'est aussi ici que l'on trouve une première version de leur best-seller 'I'm Goin' Home'. Cette version précoce décevra tous les fans de la version de Woodstock : elle ne dure que six minutes, elle est plus lente et n'est pas aussi déchaînée que celle de Woodstock (ou celle qui figure sur Recorded Live). Elle n'en est pas moins impressionnante, et son caractère non poli m'a agréablement surpris. C'est toujours fascinant de voir un bon morceau de scène se développer, vous savez ; et au moins à cette période, il y a encore assez d'improvisation, et la chanson ne s'est pas encore métamorphosée en un monstre glacial de onze minutes dont chaque millionième note a été pensée à l'avance et dont tous les solos et interludes sont complètement prévisibles. Je n'exclus donc pas que les fans inconditionnels d'Alvin préfèrent cette première version parce que la dernière peut enfin les atteindre - surtout si l'on sait que la façon dont Alvin a joué ces accords à Woodstock en 1969 et en Allemagne en 1973 (comme le montre Recorded Live) ne diffère pas du tout. Il les jouait certainement différemment en 1968. Il a certainement "grandi" depuis, que ce soit dans le sens positif ou négatif du terme.
Et comme ils ont grandi. Ce son est totalement différent de celui de leurs concerts ultérieurs, capturés sur Recorded Live. Celui-ci serait hard-rock, techniquement excellent et politiquement conscient. Ici, ce sont juste quatre gars qui s'amusent avec leurs instruments et qui essaient d'égayer le public. Du simple plaisir. Rien de plus.
Mettez-le quand vous êtes de mauvaise humeur - il vous montrera qu'il y a toujours un bon côté à la vie.
starlingdb


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Message par alcat01 » mer. 5 avr. 2023 09:19

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Company of Strangers (1995)
Bad Company s'est séparé de son second chanteur Brian Howe en 1994 et, comme le membre fondateur Paul Rodgers n'était pas intéressé par un retour, s'est mis à la recherche d'un nouveau frontman. La rumeur veut qu'un ami du bassiste Boz Burrell lui ait téléphoné et l'ait mis en contact avec Robert Hart. Burrell revint alors vers le reste du groupe et proclama : "Je nous ai trouvé un nouveau chanteur et il est meilleur que Rodgers".
Personnellement, je ne suis pas sûr que cela soit vrai, mais il y a certainement eu une certaine animosité entre Rodgers et Burrell tout au long des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. Une chose dont je suis sûr, c'est qu'aussi bon chanteur que soit Hart, il n'est certainement pas meilleur que Rodgers. Cela dit, beaucoup de gens qui savent que je considère Rodgers comme le plus grand chanteur de rock de tous les temps seront sans doute surpris de m'entendre proclamer que Hart est un digne remplaçant (bien plus digne que Howe) et déclarer que cet album est en fait meilleur que certains des albums interprétés par Rodgers.
Pour moi, la principale différence entre cet album et les albums dirigés par Howe est que musicalement, cela sonne à nouveau comme Bad Company et non comme le groupe hommage à Foreigner que Brian Howe et Terry Thomas avaient transformé. Il suffit d'écouter les similitudes entre l'album Holy Water de Bad Company et Unusual Heat de Foreigner pour comprendre ce que je veux dire.

Je ne vais pas me lancer dans une analyse morceau par morceau, mais le titre d'ouverture écrit par Hart et le batteur Kirke est un classique de Bad Company. S'il avait été enregistré par le groupe de Rodgers, il serait passé à la radio aussi souvent que " Feel Like Making Love " ou le titre " Bad Company ". En fait, à bien des égards, il s'agit de la deuxième partie de " Bad Company ". Ralphs et Dave Colwell, le second guitariste, réalisent un excellent travail à la guitare et contribuent à faire de cette chanson un classique. Il y a même un pont au rythme plus lent, à la manière de " Deal With The Preacher ", qui met en valeur les capacités vocales exceptionnelles de Hart. Honnêtement, en tant que morceau, il est aussi bon que n'importe quel autre morceau de la formation classique. De même, " Abandoned and Alone " est dans la même veine que " Ready For Love " de leur superbe premier album.
Les onze autres titres sont un beau mélange de rocks rapides et de morceaux plus doux de type ballade. C'est ce qui fait tout le succès de l'album pour moi, car il a la bonne impression d'un album de Bad Company, avec un rythme constant et des changements d'humeur.

Pour conclure, en tant que plus grand fan de Paul Rodgers et de Bad Company que quiconque, tout ce que je peux dire c'est qu'il ne faut pas laisser les préjugés du type "oh si Rodgers n'est pas dessus ce sera nul" vous empêcher d'apprécier ce qui est un très bon album de rock ...... et si cela peut vous aider, rappelez-vous que c'est sur l'insistance de la maison de disques qu'ils ont gardé le nom de Bad Company de toute façon.
MartinLeedham


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Message par alcat01 » mer. 5 avr. 2023 10:12

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Elias Hulk - Unchained (1970)
Encore un de ces combos obscurs, venu d’on ne sait où pour disparaitre peu de temps après dans l’anonymat le plus complet.

Elias Hulk apparait à la fin ses sixties à Bournemouth, une ville côtière du sud de l’Angleterre. Il regroupe l’ex chanteur de The Roulettes Peter Thorpe, le bassiste James Haines, le batteur Bernard James ainsi que les guitaristes Granville Frazer et Neil Tatum.

En 1970, le quintet publie pour le compte du label Young Blood le Lp Unchained à la pochette quelque peu misogyne et sexiste, il faut bien l’avouer. Fait de 8 pistes pour un total dépassant à peine 31 mn, musicalement Elias Hulk propose un heavy rock psychédélique à mi-chemin entre Cream et Black Sabbath en toutefois moins bluesy et moins lourd. Le disque débute par la pièce la plus longue « We Can Fly » dépassant les 6 mn. Un titre pesant où la voix de Peter Thorpe se montre nasillardes et malsaine jusqu’à ce que les guitares dans de belles harmonisations partent dans des délires stratosphériques avec en prime un solo de batterie et une basse gonflée à l’hélium. Les autres morceaux varieront entre 3 et 4 mn. « Nightmare » est un hard rock solide mené par une voix rageuse. Elias Hulk calme le jeu avec la balade folk « Been Around Too Long » au break exotique. « Yesterday’s Trip » est peu plus secoué, entre blues et jazz pouvant évoquer Ten Years After. Kaléidoscopique, « Anthology Of Dreams » est plus hypnotique et tribal. On revient aux saveurs exotiques avec la balade « Free » et son pont galopant. On prend les chemins de Katmandu dans l’instrumental « Delhi Blues » et ses dérives ragas. Le 33-tours se termine avec « Ain’t Got You » dans le genre balade hard pop avec une wah-wah sous acide.

A l’écoute de cet essai, il parait évident que le groupe n’était pas destiné à rencontrer le succès. L’année suivante Elias Hulk se sépare et chacun ira à divers projets. En 2008, le groupe refait surface avec un line-up remanié pour quelques concerts et la publication du Ep Unfinished Business. Bref, Unchained n’a rien de renversant mais s’écoute bien.
jeanjacquesperez


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Message par alcat01 » mer. 5 avr. 2023 13:05

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SNAPE Accidentally Borne In New Orleans 1973
"Accidentally Born In New Orleans" est sorti en Allemagne en décembre 1972, suivi 6 mois plus tard sur le label Transatlantic au Royaume-Uni - "accidentally" sorti avec le titre "Accidentally Borne In New Orleans" en Amérique.
L'"accidentel" du titre est en fait la façon dont Snape s'est formé, lors d'une tournée américaine de groupes collectifs, dont Humble Pie & King Crimson. Ainsi, le groupe est également connu sous le nom de "The Accidental Band".

Alexis Korner et King Crimson (moins Robert Fripp) se sont réunis sous le nom d'Alexis Korner & Snape et ont enregistré cette sortie de 1973. L'album a été enregistré à San Francisco et comprenait également des invités intéressants, dont les membres de Patto Ollie Halsall et Mike Patto, Tim Hinkley (Alvin Lee, Thin Lizzy, Roger Chapman). Peter Thorup de CCS était également un membre clé de Snape. Pour la première fois sur CD, l'album a été remasterisé à partir des bandes originales et comprend de nouvelles notes de pochette détaillées par le membre du groupe Ian Wallace.
King Crimson a soutenu Humble Pie lors de leur tournée américaine. Alexis Korner et Peter Thorup accompagnaient Humble Pie, tandis que King Crimson était en soutien. Les musiciens de Crimson admiraient Alexis Korner et Peter Thorup chaque soir, jusqu'à ce que finalement Ian Wallace les accompagne.

À la fin de la tournée, Alexis a demandé aux Crimsos de le rejoindre, sans Fripp. Un nom fut bientôt trouvé : SNAPE. Snape signifie Something Nasty `Appens Practically Everyday.
La tournée américaine de Rogue s'est bientôt terminée à San Francisco. En studio, quelques morceaux ont été enregistrés, bientôt suivis d'autres à Londres. C'était à une fête : Zoot Money, Steve Marriott, Tim Hinkley, Sappho Korner, Mike Patto et Ollie Halsall y ont contribué d'une manière ou d'une autre.
Après la sortie de l'album studio, des tournées ont suivi à travers le Royaume-Uni, l'Italie et surtout. Le fief de Korner en Allemagne.Tim Hinkley rejoint ainsi que Gaspar Lawall. Snape a enregistré un album live en Allemagne en 1972.
En raison de la faiblesse d'Alexis, il fumait 50 Gitanes par jour, il a rapidement dissous ce projet phénoménal et Snape n'était plus que était de l'histoire.
artistcamp-com


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Message par alcat01 » mer. 5 avr. 2023 14:44

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1974 : Everyone is everybody else
Je suppose que Polydor a vu quelque chose dans le potentiel de BARCLAY JAMES HARVEST que leur ancien label Harvest n'avait pas vu. Nous ne connaissons pas le nom du cerveau lumineux qui a décidé de signer le groupe... et de reprendre les énormes dettes que BJH a accumulées au fil des ans en utilisant un orchestre symphonique sur leurs 4 albums et en ....tournée, mais il aura raison car le groupe entrera dans une période commerciale fructueuse à partir de EVERYONE I EVERYBODY ELSE.

À l'écoute de cet album, on peut remarquer quelques changements dans les orientations musicales du groupe par rapport à l'époque d'Harvest. Outre le fait que l'orchestre appartient désormais au passé, le son a été redressé, le format des chansons a été raccourci à la longueur d'un single potentiel. Vous ne trouverez pas d'épopées ici, ni d'arrangements fantaisistes. Tout le monde tire dans la même direction -presque- car la seule composition que WOOLY WOLSTENHOLME a apportée à la table ''Maestoso'' a été rejetée par le reste du groupe et l'équipe de production de POLYDOR comme étant ''trop décalée'' par rapport aux autres chansons. Lorsqu'on écoute "Maestoso", qui figure en bonus sur cet album, on ne peut qu'être d'accord avec cette décision, car il sonne comme un retour aux anciennes années Harvest.
Cependant, des chansons de 4-5 minutes ne signifient pas que BJH est à la recherche du juke-box et du mercantilisme de masse. JOHN LEES et LES HOLROYD ont des standards musicaux élevés et le prouveront avec EVERYONE IS EVERYBODY ELSE. Ils deviendront les rois du rock symphonique, toujours à la recherche de la mélodie parfaite et d'arrangements romantiques luxuriants, s'adonnant occasionnellement à des morceaux plus rock qui seront des succès ou des échecs.
Prenez des mélodies à la Beatles, ajoutez un zeste de west-coast à la sauce Eagles, enrobez le tout de beaux arrangements symphoniques crimsoniens de la première période, recouvrez le tout d'une atmosphère de vieille country anglaise, assurez-vous de chanter aussi bien que Justin Hayward et vous aurez le nouveau BARCLAY JAMES HARVEST pour le dîner.

EVERYONE IS EVERYBODY ELSE est un album presque parfait dans sa propre catégorie. Dans certaines critiques, j'ai utilisé le mot MAGIQUE pour décrire une musique incroyable qui semble sortir tout droit du ciel. Je sais que c'est souvent une perception personnelle car chacun trouve sa propre magie dans son propre monde musical. Cependant, la moitié des chansons de cet album peuvent être qualifiées de magiques et les autres restent de très bonnes chansons. Il n'y a pas de mec sur EVERYONE IS EVRYBODY ELSE. La meilleure d'entre elles est bien sûr l'ouverture de l'album, CHILD OF THE UNIVERSE, un autre hymne de J. LEES qui deviendra un incontournable de tout concert de BJH, soir après soir. Des paroles fortes sur la vie des enfants dans les pays déchirés par la guerre, une belle mélodie, beaucoup de mellotron, juste un magnifique chef-d'œuvre. 33 ans plus tard, la chair de poule est toujours garantie !

Il en va de même pour d'autres magnifiques chansons symphoniques telles que le majestueux FOR NO ONE ou THE GREAT MINING 1974 DISASTER, d'autres morceaux de JOHN LEES qui a trouvé sa voie et la confiance en ses capacités vocales et compositionnelles. LES HOLROYD n'est pas en reste avec quelques morceaux de qualité comme le mélodique NEGATIVE EARTH ou l'envoûtant PAPER WINGS avec son attaque de batterie à la fin.
BARCLAY JAMES HARVEST livrera un rock sur cet album, le single CRAZY CITY qui obtiendra un certain - quoique petit - succès, mais ce n'est que le début. D'ailleurs, CRAZY CITY est l'un des bons rocks qu'ils ont créé, alors qu'ils en ont parfois produit de bien médiocres. Rien d'époustouflant, mais agréable à écouter ! Et un ''rock'' interprété par BJH ne mettra jamais votre santé mentale en danger et ne fera pas fuir vos grands-parents !
Si WOOLY WOLSTENHOLME n'a pas de crédit d'écriture sur cet album, cela ne veut pas dire qu'il est absent ; au contraire, en raison du licenciement de l'orchestre, le son symphonique repose maintenant totalement sur ses épaules, mieux avec ses claviers ! Il fournit la marchandise, non pas dans le style Wakeman avec des démonstrations exubérantes de ses compétences, mais simplement en créant un paysage sonore magnifique, principalement avec le mellotron pour embellir les chansons. N'oubliez jamais que la musique de BJH n'est pas une question de prouesses instrumentales, mais plutôt de création de la mélodie parfaite avec un arrangement simple, mais savoureux. Il en va de même pour la guitare de JOHN LEES ; il n'y a pas 10000 notes jouées en une minute, non ! juste quelques unes, mais celles qui comptent, celles qui embellissent harmonieusement la chanson !
L'influence de la Californie du Sud peut être entendue sur les deux titres pontés POOR BOY BLUES/MILL BOYS qui me rappellent certaines chansons des Eagles avec des steel guitares et des harmonies à la CSN ; un peu étrange après toutes ces chansons si anglaises, mais ce sont de bonnes chansons de toute façon, aussi bonnes que celles des maîtres

EVERYONE IS EVERYBODY ELSE est un album pour tous ceux qui aiment les chansons mélodiques avec des textures musicales riches. Il n'y a rien de stimulant ici pour vos oreilles, juste de beaux joyaux bien conçus à apprécier paisiblement avec d'autres grands albums à venir.
febus


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Message par alcat01 » mer. 5 avr. 2023 16:55

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Hemlock
Hemlock est une idée originale du début des années 1970 du chanteur / compositeur / guitariste écossais Miller Anderson, dont la principale prétention antérieure à la gloire était qu'il avait été le leader du Keef Hartley Band. Hartley jouait de la batterie pour le leader du blues John Mayall, mais s'est séparé pour former son propre groupe en 1968 - il avait besoin d'un chanteur, a placé une annonce dans Melody Maker et Anderson a obtenu la place, mais est également devenu le principal auteur-compositeur du groupe.
Une série d'albums a suivi, ainsi qu'une apparition à Woodstock, avant qu'Anderson ne se voie proposer d'enregistrer un album solo par le label. Empruntant un certain nombre de membres du groupe de Hartley, le premier album solo de Miller Anderson, Bright City,est sorti en 1971 avec des critiques généralement excellentes, et comme cela arrive parfois, Anderson avait une tonne de matériel – beaucoup trop pour un seul album – alors il en a enregistré un autre avec un line-up légèrement modifié.
Mais voici le rebondissement : Anderson a été tellement impressionné par ses musiciens et les résultats de leur travail qu'il s'est senti gêné de sortir le set sous son propre nom, comme s'il s'agissait de son propre travail. Et c'est ainsi que Hemlock, le groupe, est né (à ne pas confondre avec le groupe de métal de Las Vegas du même nom, formé 20 ans plus tard). Bien sûr, c'étaient toutes les propres chansons d'Anderson, et il a chanté et joué de la guitare sur chacune d'entre elles, mais au lieu d'être commercialisées comme une suite directe de Bright City comme prévu à l'origine, Hemlock,l'album, est sorti à la fin de 1973 en tant que premier album éponyme du nouveau groupe.
La question de savoir si c'était une bonne idée est sujette à débat, car le groupe s'est séparé peu de temps après, laissant cet album comme le seul enregistrement survivant du travail de ce combo, bien qu'Anderson ait continué à avoir du succès avec Savoy Brown, T. Rex, Mountain et le Spencer. Davis Group, et continue de jouer et d'enregistrer à ce jour. Il est également apparu sur l'enregistrement de Deep Purple en 1999 de In Concert with The London Symphony Orchestra. La grande nouvelle pour les fans de Miller Anderson est que le label toujours industrieux Cherry Red a mis la main sur Bright City et Hemlock, dans le but de les sortir sous son label Esoteric.
La première chose à dire à propos de la musique elle-même est qu'Anderson avait raison de donner du crédit au groupe. Ils sont capables de gérer tous les éléments variés des chansons avec empressement, et l'ensemble prend des influences du rock, du blues, du folk et devient même funky par endroits. Mais ils ont une capacité presque télépathique à monter et descendre avec l'ambiance de la chanson, jamais une note déplacée, jamais un battement de tambour de trop ou de trop peu. La musique est dirigée par les paroles, donc elle ne se déchaîne jamais vraiment, mais elle ne se retient pas non plus dans l'instrumentation; il se passe toujours beaucoup de choses.
L'ouverture de l'album Just An Old Friend, un pop-rock mineur qui rappelle Long Train Running des Doobie Brothers, commence avec un super riff d'orgue funky pour commencer; quelques saxos silencieux soufflant en arrière-plan, gracieuseté du musicien invité Chris Mercer, soulèvent subtilement le morceau, et avec une belle pause mélodique à la marque de deux minutes, la scène est plantée. Mister Horizontal, quelques morceaux plus tard, se lance avec un riff de guitare rock et une voix rock complète. Groovy et funky, avec un peu de piano à la fin, le groupe commence à montrer sa polyvalence, mais le point culminant de l'album est sans doute la chanson suivante, Ship To Nowhere. Les bruits ambiants de tous les instruments au début commencent à s'harmoniser après une demi-minute, avec un peu d'harmonica de cow-boy à réverbération atmosphérique. Une ballade lente et ambiante se construit lentement via un joli piano électrique phasé, avec des congas entrant et sortant pour ajouter une autre texture inattendue, tout comme la guitare mouette qui pleure en arrière-plan. Cela montre vraiment ce qu'ils peuvent faire.
Broken Dreams commence comme une jolie ballade blues larmoyante, avec une intro au piano dans la veine de Layla pt II. Mais encore une fois, il défie les attentes en se transformant en un rock lent avec des chœurs angéliques et girly qui lui donnent une dimension supplémentaire. Young Man’s Prayer de six minutes est une complainte perplexe sur le fait d'avoir été endoctriné dans (et par la suite de quitter) une secte religieuse fondamentaliste, avec la phrase "Ce n'est pas ce qui a été enseigné, mais les méthodes qui ont été utilisées", qui se démarque dans les paroles.
OK, ce n'est pas que de la lumière et des roses ; la production du début des années 70 est un peu molle et l'excellente voix de Miller en souffre quelque peu; les morceaux rock ne sont pas aussi percutants et les morceaux de bon goût ne sont pas aussi ambiants qu'ils le seraient probablement aujourd'hui. Mais c'est vrai pour la plupart des rocks de l'époque, et si vous aimez ce son et que vous n'avez jamais rencontré Hemlock auparavant, alors il est probablement temps que vous le fassiez. Espérons que nous n'aurons pas à attendre trop longtemps pour Bright City.
VELVET THUNDER


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Message par alcat01 » mer. 5 avr. 2023 18:46

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Horizen (1984)
D'après Glyn Havard, membre originel et chanteur du groupe, qui en a été exclu sans cérémonie lorsqu'il a signé chez Island Records en tant que groupe entièrement instrumental, le groupe s'est baptisé JADE WARRIOR pour refléter son yin et son yang, sa prédilection pour la juxtaposition d'interludes lourds et doux, parfois de manière abrupte. Ils se sont montrés à la hauteur de ce nom tout au long de leurs années Vertigo, et même pendant les albums plus doux qui ont suivi.
Bien sûr, nous nous sommes toujours demandé à quoi ressemblerait le groupe JADE, dépourvu de WARRIOR. Attendez, on ne s'est pas posé la question ? Quoi qu'il en soit, cette question a trouvé une réponse au moins partielle dans "Horizen" de 1984, qui est en grande partie un album solo de Tony Duhig avec des invités. Même Jon Field n'apparaît que sur quelques morceaux.

C'est un album uniformément doux et moelleux, mais, tout bien considéré, il aurait pu être bien pire. Oui, toute la production est enrobée d'un lustre qui convient à l'ascendance de l'ère New Age dont JADE WARRIOR a été le pionnier, mais les compositions sont en fait raisonnablement pensées et exécutées.
L'album s'ouvre sur son morceau le plus triomphant et le plus lucide, la suite "Dune", qui était ostensiblement un candidat malheureux pour la bande originale du film du même nom, basé sur l'œuvre de l'écrivain de science-fiction Frank Herbert. Cela n'enlève rien à l'éclat de la pièce. Il est suivi par le seul contraste majeur de l'album, le "Caribbean Wave", mené par des tambours d'acier, qui est certainement l'un de leurs morceaux les plus vivaces, et tout à fait réussi.
Alors que le reste est un cran ou deux en dessous du morceau d'ouverture, "East Wind" et le final "Long Wait at Mount Li" offrent des défis modestes, y compris un chœur sur le final.
Dans l'ensemble, il s'agit d'une tentative plutôt réussie d'intégrer les classiques de l'époque de Island dans un format plus froid des années 1980 qui encourage toujours la pleine conscience.
kenethlevine


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Message par alcat01 » jeu. 6 avr. 2023 09:13

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Stonedhenge 1969
Deuxième album studio de TEN YEARS AFTER après un premier coup d'essai fort réussi, Stonedhenge apparaît quarante ans après sa sortie comme un OVNI dans la discographie du TYA. Si leur premier album était assez classique dans sa forme et son interprétation, bien que faisant certaines incursions originales dans le jazz, Stonedhenge pousse le bouchon encore plus loin et transpire le jazz et le blues de tous ses pores. Ce disque, enregistré à une époque où le psychédélisme est poussé à son paroxysme, est une occasion pour TYA de se lancer dans certaines expérimentations et de développer les prémices d'un type de disque qui commence à devenir à la mode : le concept album. Stonedhenge n'est pas un concept album au sens strict du terme mais il en montre certaines caractéristique essentielles, comme l'art de la transition, un certain souci de cohérence et un côté expérimental évident.

« Going To try », qui témoigne d'une certaine recherche instrumentale au niveau de l'introduction et des improvisations est une bonne illustration des diverses expérimentations du groupe. A l'écoute de ce titre, les relations entre les membres du groupe semblent également avoir radicalement évolué par rapport à 1967 : sur le premier disque, Alvin Lee était clairement LA star, saturant tout l'espace de sa présence. Avec Stonedhenge, tous les membres du groupe ont l'occasion de mettre leur talent en avant en ne se cantonnant pas dans un seul rôle d'accompagnateur.
En effet, à tour de rôle, chaque musicien a le privilège de jouer en solo sur des morceaux brefs d'une minute environ. « I can't Live Without Lydia », joué intégralement au piano par Chick Churchill, « Skoobly-oobly-doobob », morceau jazz vocal, « Three Blind Mice », qui laisse carte blanche au percussionniste Ric Lee, et enfin « Faro » interprété par le bassiste Leo Lyons, servent de transitions entre les différentes pièces maîtresses du disque. Ces morceaux brefs sont en effet des pauses musicales agréables faisant un peu retomber l'intensité de longs titres comme « No Title ».
Stonedhenge se caractérise par un certain éclectisme : on navigue entre morceaux instrumentaux minimalistes et titres épiques aux improvisations fouillées; on se laisse parfois entraîner par un fort courant jazz avec « Woman Trouble » avant de se faire balloter par des remous blues-rock. Stonedhenge n'est certainement pas un long fleuve tranquille. Alvin Lee n'hésite pas à se mettre en arrière plan au cours des improvisations spectaculaires de certains titres comme « Going To Try » au duo orgue/percussions véritablement fascinant. L'effervescence des improvisations atteint son paroxysme sur « No Title », blues planant où percussions,basse, effets sonores, guitare et orgue hypnotiques s'entremêlent de manière énigmatique et presque inquiétante. Le groupe ne nous rassure pas davantage avec l'oppressant et dépressif « Sad Song » à la rythmique tortueuse.
Lorsque le TYA revient au traditionnel blues-rock, on en est presque surpris. L'interprétation de ces morceaux, en apparence plus classiques formellement n'en est pas moins innovante, en témoigne le solo hallucinant d'Alvin Lee sur « Hear Me Calling » ou les bruits du train qui se met en marche ou qui déraille sur « Speed Kills ».

Musicalement, TYA se démarque sensiblement de leur précèdent disque. Ce que le groupe a perdu en spontanéité et en sobriété, il l'a gagné d'une certaine manière en innovation, TYA gravant ici une œuvre sophistiquée et expérimentale. Alvin Lee, toujours aussi virtuose, n'a pas hésité à se mettre en retrait, laissant ses amis aller en première ligne au cours d'improvisations étonnantes.
Enregistré en février 1969, ce disque singulier dans la discographie du TYA est la première étape d'une riche et fructueuse année marquée par leur passage triomphal à Woodstock.
MANIAC BLUES


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Message par alcat01 » jeu. 6 avr. 2023 09:16

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Stories Told & Untold (1996)
Le titre de Stories Told & Untold fait référence au fait que cet album contient de vieilles chansons et de nouvelles - mais il ne s'agit pas de vieux enregistrements. Il s'agit plutôt de la formation de Bad Company de 1996, avec Robert Hart au chant, qui contribue également à plusieurs compositions originales.
Ces originaux ne sont naturellement pas aussi bons que les hits, mais ils sont assez fiables, et le groupe sonne plutôt bien, même si la production finit par être un peu trop lisse. C'est certainement un album pour les irréductibles, ceux qui veulent entendre le nouveau groupe jouer les anciennes chansons (pas ceux qui se fâcheraient à cause de cela) ; et même si ce n'est pas un album qu'ils mettront souvent, il n'est pas mauvais en ce qui concerne les derniers albums des vétérans de l'arène rock.
Stephen Thomas Erlewine
Avec le guitariste Mick Ralphs et le batteur Simon Kirke qui tiennent le fort, le duo fait à nouveau équipe avec le chanteur Robert Hart, le guitariste David "Bucket" Colwell et le bassiste Rick Wills, pour l'enregistrement en 1996 de "Stories Told & Untold'.
L'effort de quatorze chansons est partagé entre de nouveaux morceaux et des classiques de Bad Company retravaillés. Sans la voix de Paul Rodgers, des titres comme "Ready for Love", "Silver, Blue and Gold" et "Weep No More" n'ont aucune chance d'être à la hauteur des versions studio des légendaires années 70.
Cependant, Hart fait un travail crédible à la tête de B.C., tandis qu'une foule d'invités, dont Richie Sambora et Vince Gill, assistent à l'ensemble des titres, qui ont été produits par Josh Led. Parmi les nouveaux morceaux, l'ouverture de l'album "One on One", avec le travail de slide de Ralphs, donne le rythme, alors que le reste des morceaux "untold" sont diffusés sur un ton plus doux.
JonFox


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Message par alcat01 » jeu. 6 avr. 2023 10:05

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Dada
Moqués et adorés à parts égales, les Anglais de DADA n'ont produit qu'un seul LP à la fin de 1970 pour un Atlantic Records désorienté. Un hybride de styles englobant le Brassy Prog, le Holy Roller Rock et la gymnastique vocale à la Rotary Connection (et quelques points au-delà) - comme l'éclectisme suggéré par leur nom de groupe - la musique était impossible à cataloguer et a bien sûr rendu les maisons de disques folles et le public dans le bar le plus proche.
Ce n'est pas du rock, c'est sûr, et ce n'est pas complètement psychologique non plus. C'est un mélange de plusieurs styles - immédiatement daté mais en fait très cool aussi.
Paul Korda a participé à l'écriture de "Big Dipper" et "This Is My Song" (tous deux coécrits avec Pete Gage) - "Seed Of Peace" et "Tonite Is" sont coécrits avec le claviériste Don Shinn et il a écrit en solo "Jasamin" et "Dada". Don Shinn a écrit "Organ Interlude" et "Eyes Of The Warren". "The Last Time" est une reprise des Rolling Stones et "Aspen, Colorado" est une reprise de Tony Joe White. "She Walks Away" est écrite par Pete Gage et Ivan Zagni.
Tirant son nom d'un mouvement artistique formé au début de la Première Guerre mondiale, DADA est l'idée de PETE GAGE, guitariste et arrangeur très impliqué dans Geno Washington et le Ram Jam Band au milieu des années 60. Ayant délibérément choisi de ne pas avoir un chanteur central mais suffisamment de personnes pour gérer la diversité de la musique (ils ne s'appelaient pas DADA pour rien), le membre fondateur Pete Gage a décidé de faire appel à trois ensembles de voix - et quel trio ce fut.
ELKIE BROOKS a travaillé sur le circuit des cabarets et fait des sorties jazz avec le groupe de Humphrey Lyttleton ainsi que des passages en studio avec Jody Grind - le groupe Prog Rock de Tim Hinkley signé sur Transatlantic Records. PAUL KORDA est un chanteur de falsetto excentrique et extrêmement créatif qui avait travaillé dans la distribution de "Hair" et était un auteur prolifique de chansons et de paroles. JIMMY CHAMBERS était également percussionniste.
DON SHINN complète ces chanteurs avec des claviers et MARTIN HARRYMAN joue de la batterie. Les autres musiciens étaient BARRY DUGGAN aux saxophones et aux flûtes, MALCOLM CAPEWELL au sax ténor et à la flûte et ERNIE LUCHLAN à la trompette et au bugle.

L'album s'ouvre sur "Big Dipper", un rock progressif brillamment arrangé avec les cuivres de Blood, Sweat & Tears et les trois chanteurs. Leur reprise aventureuse de "Last Time" des Rolling Stones comporte des breaks intelligents qui font penser à Lydia Pense et Cold Blood. L'ouverture acoustique de "This Is My Song" est magnifiquement traitée, tout comme le refrain de "Hair" et les claviers - un morceau de génie - je me souviens d'un bon 5th Dimension ou d'une production cool de Charles Stepney de Rotary Connection circa "Hey, Love". J'adore le duo de voix entre Brooks et Korda sur "Seed Of Peace" - une autre sorte d'hymne à la paix qui mériterait de figurer dans "Jesus Christ Superstar". La face se termine sur deux morceaux courts et bouclés : l'"Organ Interlude" de 54 secondes de Don Shinn, qui ressemble au début d'un opus d'ELP joué sur l'orgue d'une église locale. Cela débouche immédiatement sur "Tonite Is" - une autre minute de chant hippie claptrap.
La face 2 s'ouvre sur la méchante "She Walks Away" - une chanson de production "Hair" très Rotary Connection avec de superbes cuivres et des voix multiples. La chanson "Aspen, Colorado" de Tony Joe White est apparue sur son LP "Black And White" de 1968 chez Monument Records, tandis que d'autres la reconnaîtront comme la face B de la plus célèbre "Pork Salad Annie". Dans les mains de Dada, son temps de lecture original de 2:50 est étiré à 5:03 minutes et devient presque méconnaissable (mais dans le bon sens). Chantée avec une véritable âme par tous, elle comporte des claviers traités et des cuivres complémentaires. "Aspen Colorado" est un titre phare de cet album. La chanson de Shinn "Eyes Of The Warren" possède un superbe break au clavier, tandis que la douceur acoustique "sweetness of a million roses" qui se dégage de la tiède "Jasamin" est peut-être trop "free-love" pour la plupart des gens (même avec cette superbe fin vocale). L'album s'achève sur "Dada" - une vibrante chanson à la Blood Sweat & Tears - qui ressemble à un autre extrait de "Hair" qui a failli figurer sur la liste des chansons.
Tout n'est pas génial, c'est sûr, mais il y a du génie en son sein. Je n'ai jamais pensé que je verrais le jour où cet obscur LP recevrait enfin un remasterisation CD décent (il y a une édition Wounded Bird en 2010 mais j'ai entendu de mauvais rapports sur son audio). Tout le monde n'est pas Joss Stick, mais si vous avez envie de mettre une fleur dans les cheveux d'un enfant ou de partager votre collection de boules et de pissenlits avec le monde entier, alors le brillant et hippie "Dada" est la mère de la terre pour vous.
Pete Gage, membre fondateur discutait de la formation du groupe, des styles éclectiques et des tournées en Amérique en 1971 qui ont vu Robert Palmer rejoindre les rangs et qui, avec Elkie, allaient former le très apprécié Vinegar Joe sur Island Records.
Mark Barry


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Message par alcat01 » jeu. 6 avr. 2023 12:43

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Day Dreaming At Midnight
Ceux qui connaissent la musique de Doug Sahm savent qu'il a son côté hard rock, notamment dans le contexte du Sir Douglas Quintet.
Par exemple, prenez un morceau comme "Baby It Just Don't Matter" de l'album Mendocino, qui rocke presque aussi fort qu'un morceau de Jimi Hendrix. Néanmoins, même les albums du quintet sont connus pour leur mélange éclectique de rock, de country et de folk rock.
Ce disque est le premier à présenter Sahm dans un contexte totalement hard rock, les morceaux sautant d'un groove lourd à l'autre comme une sorte de vieille émission de radio underground FM du samedi soir animée par des voyous. Ceux qui ne relient le rock qu'au culte de la jeunesse ont besoin d'être exposés à ce genre de projet, qui présente de manière transparente la musique comme la rencontre de plusieurs générations, dans ce cas la palourde Sahm.
Les fils Shandon Sahm jouant un peu de batterie et Shawn Sahm jouant beaucoup de guitare sont ici en train de rocker magnifiquement avec leur vieux père. Un autre excellent guitariste, John Jorgensen, est de la partie, et entre lui et les Sahm père et fils, l'auditeur sera bombardé de plusieurs générations de licks rock & roll, littéralement. Doug Clifford, dont le style distinctif a contribué à faire sonner si bien les disques de Creedence Clearwater Revival, joue de la batterie sur la plupart des morceaux. Il est ici en grande forme, et s'accorde parfaitement avec le vétéran du quintet Speedy Sparks à la basse.
Le titre amusant "Dylan Come Lately", avec des paroles qui se moquent des imitateurs de Bob Dylan et une section de solos de guitare dans laquelle les courants de Chuck Berry et d'Eddie Van Halen se rencontrent dans une source bouillonnante, est un point culminant. Les riffs de guitare électrique bruyants, distordus et croustillants semblent s'accumuler d'un morceau à l'autre. Évidemment, si votre goût penche plutôt vers les projets country de Sahm, évitez celui-ci. Sinon, beaucoup, beaucoup de plaisir.
Eugene Chadbourne



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Message par alcat01 » jeu. 6 avr. 2023 14:50

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1975 : Time honoured ghosts
TIME HONOURED GHOSTS a toujours eu une place spéciale dans mon cœur, principalement bien sûr en raison de sa grande prouesse artistique, mais aussi sentimentalement car sa sortie a coïncidé avec de grands moments de ma vie à l'époque et cet album y était étroitement associé. BARCLAY JAMES HARVEST a enfin trouvé la bonne formule avec EVERYONE IS EVERYBODY ELSE et s'y tient avec ce nouvel album de 1975. Bien que le succès ne soit pas encore au rendez-vous, le groupe a élargi sa base de fans (comme moi à l'époque) et on sentait que quelque chose se passait avec ce groupe qui allait passer de l'obscurité à une relative célébrité très rapidement !
Les mêmes recettes qui ont fait le succès d'EVERYBONE IS.... sont réappliquées ici. Neuf titres de 4 à 5 minutes, 4 de JOHN LEES, 4 de LES HOLROYD et WOOLY WOLSTENHOLME a même eu droit à un crédit avec le merveilleux BEYOND THE GRAVE. TIME HONOURED GHOSTS s'inscrit dans la lignée de son prédécesseur, les chansons semblant provenir des mêmes sessions. Mais comme nous avons beaucoup apprécié EVERYONE IS EVERYBODY ELSE, pourquoi se plaindre ?
Il y a une multitude de perles de prog symphonique comme les magnifiques JONATHAN et MOONLIGHT de HOLROYD qui sont deux de mes chansons préférées de BJH. Quel beau monde nous entrons en écoutant ces 2 titres, si mélodiques, si délicats et nous ne voulons pas oublier le son magique du clavecin sur MOONLIGHT. Je suis plus un fan de JOHN LEES que de HOLROYD, mais quand il va dans cette direction, personne ne peut le rattraper.
JONATHAN est l'ouverture parfaite pour le titre BEYOND THE GRAVE de WOOLY, le morceau le plus prolifique de l'album avec son atmosphère grandiose de claviers ! Pompeux, vous avez dit ? Eh bien, pompeux comme ça, je peux le prendre tous les matins avec mon petit déjeuner.
JOHN LEES n'est pas en reste sur ce disque avec l'ouverture IN MY LIFE avec une partie de guitare enjoué avant de se transformer en une section centrale athmosphérique prête à faire le bonheur d'un fan de prog avec ses arrangements luxuriants. Je n'ai pas de problème avec TITLES, un hommage de LEES aux Beatles, au moins il ne les plagie pas, c'est un hommage respectueux à ses héros et je pense que c'est bien fait et de bon goût. HYMN FOR THE CHILDREN est un autre joyau de LEES dans la veine de FOR NO ONE tandis que le morceau de clôture ONE NIGHT revient aux influences de LEES de la côte ouest, une autre belle mélodie que NEIL YOUNG ou STEPHEN STILLS auraient été fiers de créer.
Le seul reproche que je pourrais faire est la structure rigide des chansons car certaines comme JONATHAN auraient pu bénéficier de plus d'espace pour se développer quand par exemple à la fin commence un magnifique solo de guitare pour être coupé après quelques secondes...juste au moment où j'étais prêt à entrer au paradis !!!.....Je sais, nous en demandons toujours trop !!!

Un autre grand ajout à une collection de progiste! Un must pour tout fan de BARCLAY JAMES HARVEST !
febus


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