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Message par alcat01 » jeu. 13 avr. 2023 18:57

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Route 77 (1979)
GANAFOUL est un groupe taillé pour la scène. Ce pendant français de Rory GALLAGHER, pratique en effet un style se trouvant à la croisée du Blues et du Pub Rock, qui prend une autre dimension dans une petite salle. Et c’est le cas ici, puisque les six titres présents sur ce mini LP ont été capturés dans le cadre d’un festival à la maison du Peuple de Belfort en septembre 1977.

Le groupe propose deux titres de son premier album (« Saturday Night »), trois inédits et une reprise du « Maybellene » de Chuck BERRY, qui est d’ailleurs orthographiée « Maybeline » sur le disque.
Si « Hey Woman » donne dans le Blues le plus classique, GANAFOUL sait également faire parler la poudre avec les rapides et nerveux « Saturday Night » et surtout « Roll On » et son intro que ne renieraient pas les frères YOUNG. Le groupe se montre très carré et assure sévèrement. Il n’y a guère que l’accent anglais tout juste passable de Jack BON qui altère un peu le plaisir très primitif que procure l’écoute de cette vingtaine de minutes de Rock basique et entrainant.

Malgré un son qui manque un peu de puissance, l’énergie que déploie le groupe est contagieuse et on ne peut que regretter le format assez surprenant de ce live qui s’apparente plus à un maxi 45T qu’a un disque normal.
De fait on ne peut pas considérer cet album pour autre chose qu’un témoignage sympathique d’un groupe très attachant alors qu’il aurait pu devenir un classique du genre.
musicwave


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Message par alcat01 » ven. 14 avr. 2023 09:25

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Positive Vibrations 1974
Enfin une nouvelle édition CD de cet album devenu bien rare. Il n'était jusqu'à alors disponible qu'en pressage US et encore faut-il le trouver car il est épuisé depuis belle lurette !
Bon, d'accord, c'est loin d'être le meilleur disque de Ten Years After, mais le groupe a aussi fait pire ! Certains titres méritent tout de même le détour, comme 'Look into my life', 'Look me straight into the eyes' ou encore 'Stone me'.
Les amateurs de solos de guitare à rallonge en seront pour leur frais : Alvin Lee reste moins envahissant, ses interventions sont plus courtes mais toujours très Rock & Roll !
Par contre, bonne surprise : le clavier de Chick Churchill est beaucoup moins discret que d'habitude.
Bref, même si on peut préférer 'Ssssh', "A space in time', 'Rock & Roll music to the world' ou l'incontournable 'Recorded live', vous pouvez vous laisser tenter par ce disque : c'est du bon vieux Rock des 70's qui n'a rien à voir avec la soupe qu'on nous sert aujourd'hui...
Little Banh Cuon from VN


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Message par alcat01 » ven. 14 avr. 2023 09:26

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1979 Live Killers
Depuis ses débuts, outre ses expérimentations novatrices en studio et ses extravagances ayant tantôt permis d’imiter les synthés ou encore de reconstituer un gospel de cent soixante chanteurs, QUEEN apparaît au fil des ans comme un redoutable groupe de scène. MOOT THE HOOPLE en avait fait les frais, quand le petit groupe de première partie devenait aussi attendu que la tête d’affiche. Avec des scientifiques patentés comme John Deacon et Brian May, les membres du groupe ont accordé très tôt une importance cruciale au visuel. Le monstrueux rig de lumières conçu par les membres du groupe, celui qu’on peut apercevoir en partie sur la pochette de "Live Killers", fait un certain effet quand en 1978 QUEEN débarque aux USA pour débuter la tournée promouvant "Jazz". L’arsenal démentiel déplacé par nos Anglais à l’époque est presque devenu un standard de nos jours et les États-Unis sont de plus en plus réceptifs à la musique des Anglais qui sont un peu boudés chez eux où "Jazz" est diversement accueilli.
C’est début 1979, lors de la tournée Européenne, baptisée "Live Killers" pour l’occasion, que QUEEN va enregistrer son premier album Live : c’est un peu le passage obligé dans les seventies, où le groupe de Hard Rock se montre débridé, parvenant souvent à dépasser ses opus studios (BLUE ÖYSTER CULT, DEEP PURPLE, SCORPIONS entre autres). Connaissant l’extravagance de son leader, on regrettera de n’avoir jusqu’à aujourd’hui aucun témoignage vidéo de cette tournée où intervenaient travestis, charmeurs de serpents ainsi qu’une femme fumant sa cigarette par l’entrejambe… On peut encore espérer, QUEEN ayant réussi à documenter avec brio les tournées "The Game", "Hot Space", "The Works" et bien entendu le Magic Tour de 1986.

Avec le nombre de trésors qu’a déjà amassé la Reine, il peut déjà sembler délicat de dresser une setlist (et cela deviendra de plus en plus compliqué, et le groupe s’en sortira toujours merveilleusement, l’exemple le plus probant étant le Live Aid de 1985). Commençons par les absences. Sont absents "If You Can’t Beat Them", "Somebody To Love", "It’s Late" et "Fat Bottomed Girls". De sacrés manques, d’autant que "Teo Torriatte" fut également joué pendant la tournée (lors de l’escapade japonaise). On retrouvera "Somebody To Love" et "Fat Bottomed Girls" sur d’autres Lives fort heureusement. QUEEN a toujours tenu à défendre ses nouveaux opus sur scène, établissant la liste de ses classiques au fur et à mesure des tournées. Ainsi, bien évidemment, "Bohemian Rhapsody", "Love Of My Life" sont présents, et le triplé final "We Will Rock You", "We Are The Champions" et "God Save The Queen" restera incontournable. Jusqu’au Works Tour, QUEEN s’offrira même une version survitaminée de "We Will Rock You", qui ouvre le concert, toutes guitares dehors. John Deacon y fait ronfler sa basse le temps d’un petit break. Ce QUEEN sous speed est représentatif de l’énergie dépensée par nos quatre Anglais. Freddie chante avec puissance dans une seyante tenue de cuir, commençant à construire l’image du personnage dominateur et macho que tout le monde retiendra – la folle virile – diront certains.
Sa voix se défait de presque tous les maniérismes qu’on lui connaît en studio pour privilégier la puissance et à ce jeu-là peu lui arrivent encore à la cheville même trente ans plus tard. On le prend d’ores et déjà à adapter certaines lignes de chant, laissant le soin à un Roger Taylor, trop heureux de s’affirmer comme chanteur, de monter dans les aigus lorsque cela s’avère nécessaire. Ce dernier est tout à fait percutant sur "I’m In Love With My Car" où il ne contourne aucune difficulté malgré une partie de batterie pas des plus évidentes. À noter que sa Ludwig est particulièrement puissante. Il suffit d’écouter "We Will Rock You" ou encore "Now I’m Here" pour s’en convaincre. Brian May, lui aussi, ne pouvant construire ses harmonies en couches, comme il a pris l’habitude de le faire en studio, se recentre et parvient à synthétiser l’essentiel. Il se permet même un solo dantesque au milieu de "Brighton Rock" où il joue avec deux delays, construisant des harmonies à trois guitares avec ses seules mains, occupant sans mal les immenses scènes arpentées par QUEEN. Il s’y révèle un véritable magicien du son. "Get Down, Make Love", assez expérimentale en studio, prend tout son sens en concert où elle devient le théâtre d’un spectacle pyrotechnique orchestré par le guitariste, qui, à l’aide de ses fameux delays, d'un harmonizer et d’une pédale d’effet originale, le Frequency Analyzer, parvient à sortir de sa Red Special des sons semblant venir des profondeurs de l’espace. "Brighton Rock" permet aussi à Roger Taylor de se défouler le temps d’un solo de timbales qu’il conservera pour la tournée suivante.
Si certains titres sont fidèles à leur pendant studio, à l’image des bien Hard "Let Me Entertain You", "I’m In Love With My Car" ou encore "Now I’m Here" où Freddie Mercury invective le public, inaugurant les fameuses joutes vocales pour lesquelles il est resté célèbre (la postérité retiendra celle, magique, du Live Aid, et celle du Live à Wembley sur le Magic Tour), certains titres se trouvent littéralement transformés par leur passage au Live. "Bicycle Race" prend un tout autre visage, plus Pop Rock que le pastiche baroque original. Cette dernière est inclue à un medley que QUEEN a inauguré au cours de la tournée "Sheer Heart Attack". De l’époque, seule "Killer Queen", le premier hit, est encore présente. "Dreamer’s Ball" (enregistrée en France, on entend de Freddie Mercury un « Merci beaucoup » dans la langue de Molière) se présente sous des arrangements totalement différents où Brian, guitare acoustique en main, se joint à Roger pour imiter des sons de cuivres, pendant que John Deacon, discret jusque-là, se saisit d’une fretless renforçant le côté New Orleans qu’ils insufflent au morceau. Avec ce morceau, QUEEN inaugure un passage unplugged dans son concert, bien avant que MTV ne se saisisse de l’idée et ne reprenne le concept à son compte. Et "Love Of My Life", que l’on découvre arrangée pour guitare acoustique douze-cordes, est propice à la communion avec le public, ce qui ne manque pas d’impressionner Brian May qui le félicite de sa voix suave, non sans une certaine émotion. Freddie Mercury est au sommet sur ce morceau qui, bien qu’il en laisse l’interprétation à chacun, traite d’une période assez sensible de sa vie privée, quand son attirance pour les deux sexes sonna le glas de sa relation avec Mary Austin, le seul véritable amour qu’il ait jamais eu. "‘39" boucle comme une évidence ce moment acoustique et les harmonies vocales de Freddie, Roger et Brian sonnent aussi bien que sur album, n’en déplaise aux détracteurs qui reprochent au groupe de ne pas reproduire ses albums sur scène.
Et si QUEEN contourne le problème de la section opéra de "Bohemian Rhapsody" en lançant l’enregistrement original et en quittant la scène (le groupe refusait par principe de jouer avec des bandes), il ne se cache pas quand il faut porter "We Are The Champions" aux cimes ou encore chambouler la scène pendant un énergique "Sheer Heart Attack" dans lequel Roger Taylor lance ses dernières forces. Le groupe, déjà rôdé par une tournée Nord-Américaine de trente-cinq dates, se livre corps et âme, et cela n’exclut pas quelques approximations furtives du charismatique leader qui arpente la scène en permanence. Comme je le disais plus haut, QUEEN défend "Jazz" avec ardeur et délivre quatre extraits de son dernier-né sans compter "If You Can’t Beat Them" et "Fat Bottomed Girls" qui n’ont pas trouvé leur place sur "Live Killers". Et sans compter non plus "Mustapha" réclamé à cor et à cri par le public et dont Freddie Mercury entonne l’introduction en prélude à "Bohemian Rhapsody" ! Le chanteur effectue d’ailleurs des prouesses derrière son piano tout au long du concert ("Death On Two Legs" et son introduction virtuose, ou encore "Spread Your Wings").

Pour toutes ces raisons, "Live Killers" est devenu un Live incontournable des seventies, très différent du "Live Magic" qui restera jusqu’en 1992 le seul autre album du genre pour les Britanniques. Il est le dernier baroud d’honneur avant l’arrivée des synthétiseurs dans la musique du groupe, instruments dont ils ne feront pas toujours bon usage. Mixé par le groupe, qui n’a jamais été pleinement satisfait du résultat, malgré l’amélioration substantielle de la remasterisation de 2001, ce "Live Killers" reste à l’image de QUEEN, adoré ou détesté, avec tout le sens de la mesure qu’on ne lui connaît pas…
JEFF KANJI


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Message par alcat01 » ven. 14 avr. 2023 10:06

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Bodast - Spectral Nether Street 2000
La carrière discographique de Steve Howe a commencé dès 1964 sous la direction de Joe Meek, alors qu'il était le guitariste principal du groupe de R&B sauvage The Syndicats. Il a ensuite rejoint The In Crowd, qui est rapidement devenu Tomorrow, pionniers légendaires du psychédélisme britannique qui, avec Pink Floyd et Soft Machine, ont changé le visage de la musique pop pour toujours.
Lorsque le premier single solo du chanteur de Tomorrow, Keith West, connaît un énorme succès (il faisait partie du projet "perdu" Teenage Opera de Mark Wirtz), tous les membres du groupe prennent des chemins différents. Le batteur Twink rejoint The Pretty Things puis forme The Pink Fairies, le bassiste Junior Wood -ainsi que Twink- tente sa chance dans Aquarian Age et Steve Howe accompagne West en tournée avant de donner naissance à Bodast en 1968.

Bodast est formé par Steve Howe (guitare), Dave Curtiss (basse, chant) et Bobby Clark (batterie). Le nom a été créé en prenant les deux premières lettres de leurs noms (BObby, DAve, STeve). Curtiss et Clark étaient des vétérans de la première scène britannique, ayant été membres des Savages de Screaming Lord Sutch ou des Playboys de Vince Taylor, et ils avaient également travaillé en France pour soutenir Françoise Hardy. Ils ont rapidement été rejoints par Clive Skinner (chant) et Bruce Thomas (basse), et ont également joué pendant un certain temps sous le nom de Canto.

Si à l'époque aucun enregistrement de Bodast n'a vu le jour, le fait est qu'ils ont enregistré un LP entier sous la production de Keith West. Dix chansons incroyables qui sont le chaînon manquant entre Tomorrow et Yes, un opus progressif époustouflant qui contient toujours sa part de psychédélisme, et qui aurait dû être un classique dès le premier jour mais, malheureusement, l'album a été classé et laissé sans suite, et Bodast s'est finalement dissous. Howe a reçu quelques offres pour rejoindre d'autres groupes établis. Il accepte celle de Yes, avec qui il entre bientôt en studio pour enregistrer The Yes Album, auquel il ajoute des parties des compositions perdues de Bodast (la plus évidente étant Nether Street, dont une partie importante se retrouve dans Starship Troopers). Et le reste, comme on dit, appartient à l'histoire.

Le LP de Bodast a finalement vu la lumière du jour en 1981, lorsque Cherry Red a publié 8 des chansons enregistrées sous le nom de The Bodast Tapes. Les bandes originales ont été remixées par Steve Howe lui-même. Il est à nouveau publié dans les années 1990 par C5, avec le même remixage et l'ajout de deux morceaux supplémentaires. Cette version était également disponible sur CD. En 2000, RPM a sorti une nouvelle version CD, cette fois-ci en reprenant les mixages originaux de 1968 et en ajoutant quatre morceaux de Canto (essentiellement le même groupe, qui a changé de nom pendant un certain temps).
La plupart de ces titres ont déjà été publiés dans d'autres coffrets, mais il s'agit de la compilation la plus complète des titres de Bodast et de ses dérivés. Dix des 16 chansons comprennent tous les masters enregistrés par Bodast pour MGM en 1969. Ils ont déjà été réédités par Cherry Red et See for Miles, mais les versions sur ces CD sont les mixages originaux de Keith West, alors que sur les autres sorties, les mixages ont été réalisés par Steve Howe en 1981.
En outre, il y a quatre chansons inédites de 1968 par Canto, qui était composé du trio Steve Howe, Bobby Clarke et Dave Curtiss, et qui a évolué vers Bodast à l'époque où Clive Maldoon a rejoint le groupe. Et, enfin, il y a des prises alternatives inédites des morceaux de Bodast "Beyond Winter" et "Do You Remember".

La musique est un lien entre le psychédélisme fleuri britannique et le rock progressif, pleine de structures de chansons complexes et d'harmonies, mais sans les mélodies saisissantes et la direction des groupes précédents et suivants de Howe (Tomorrow et les premiers Yes), bien qu'elle soit plus proche de Tomorrow que de Yes. Cet album est plus intéressant sur le plan historique que sur le plan musical, mais sa valeur historique est considérablement renforcée par les longues notes de Jon Newey. Les points forts restent les moments occasionnels où ils rappellent les premiers David Bowie, en particulier "1 000 Years".
bordeldorock.














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Message par alcat01 » ven. 14 avr. 2023 12:46

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Traveling Wilburys Vol. 1
Il s'agit du meilleur disque de ce type jamais réalisé. Mais c'est aussi le seul disque de ce type jamais réalisé. Chef-d'œuvre discret, Volume One marque les débuts prometteurs des Traveling Wilburys - Lucky Wilbury (alias Bob Dylan), Nelson Wilbury (George Harrison), Lefty Wilbury (Roy Orbison), Otis Wilbury (Jeff Lynne) et Charlie T. Jr. (Tom Petty) - l'un des rares supergroupes de rock à mériter le nom de super ou de groupe.

L'auteur des notes de pochette de l'album (créditées à Hugh Jampton, E.F. Norti-Bitz Reader in Applied Jacket, Faculty of Sleeve Notes, University of Krakatoa, East of Java, mais ressemblant étrangement à Michael Palin, qui est remercié ailleurs dans les notes) explique les origines du groupe comme suit : "Les premiers Wilburys étaient un peuple immobile qui, réalisant que sa civilisation ne pouvait pas rester immobile éternellement, a commencé à faire de courtes promenades - pas le 'voyage' tel que nous le connaissons aujourd'hui, mais certainement jusqu'au coin de la rue et vice-versa".
En réalité, ce disque est né d'une conversation lors d'un dîner à Los Angeles au printemps entre Petty, Orbison, Lynne et Harrison. (Lynne, l'ancien leader d'ELO, qui était derrière les planches de l'album de retour de Harrison, Cloud Nine, produisait des morceaux pour les albums à venir d'Orbison et de Petty). Harrison mentionne qu'il a besoin d'enregistrer une nouvelle chanson pour la face B d'un single européen et suggère qu'ils se mettent tous au travail pour composer un morceau ensemble. Harrison propose également à Bob Dylan de se joindre à eux, et le lendemain, ils écrivent et enregistrent tous ensemble "Handle with Care" (qui est aujourd'hui le premier single de l'album). Lorsque Harrison fait écouter le morceau à Warner Bros, la société et le groupe se rendent compte qu'il est trop bon pour être un morceau jetable et décident que les Wilburys doivent continuer à enregistrer.

Et c'est une bonne chose qu'ils l'aient fait, car malgré son sens de l'humour, Volume One est un régal inattendu qui nous laisse sur notre faim pour Volume Two. Produit par Harrison et Lynne, l'album a un son merveilleusement chaleureux, à la fois high-tech et roots. Enregistré dans les home studios de Harrison, Dylan et Dave Stewart, un ami de la famille Wilbury, Volume One n'a pas grand-chose en commun avec la plupart des "supersessions" enregistrées, qui ont tendance à être moins que la somme de leurs parties ; il rappelle plutôt la camaraderie musicale inspirée des meilleurs moments des jam sessions du Rock and Roll Hall of Fame.
Faisant suite à Cloud Nine, Volume One est une nouvelle preuve du retour en forme de Harrison. Tout au long de l'album, Harrison n'a pas seulement l'air en pleine forme, il a aussi l'air heureux, ravi de jouer une fois de plus avec un groupe merveilleux et plein d'esprit - bien qu'avec une formation peu orthodoxe : cinq guitaristes rythmiques qui chantent en tête. (Les compagnons de route des Wilburys sur Volume One sont Jim Keltner à la batterie, Jim Horn au saxophone, Ray Cooper aux percussions et Ian Wallace aux tom-toms).

Mais Harrison n'est pas le seul grand du rock qui semble revivre sur Volume One. Bob Dylan, qui n'a jamais cherché à en faire trop en studio, est parfaitement adapté à l'emploi du temps informel et rapide des Wilburys - ils écrivaient et enregistraient une chanson par jour. Et comme lors de sa récente tournée dépouillée, Dylan sonne extraordinairement bien, chantant avec le phrasé expert et l'esprit de ses meilleures œuvres. (Sur "Dirty World" et "Congratulations", sa voix est libre et détendue, sans les pleurnicheries maniérées qui ont entaché certains de ses récents enregistrements. Le meilleur de tous est "Tweeter and the Monkey Man", un petit rock convaincant qui parodie de manière ludique les paroles de Bruce Springsteen. Parsemée de références aux voitures volées, aux manoirs sur la colline, aux lignes de Jersey et à une certaine Thunder Road, la chanson apparaît comme une façon merveilleusement salope pour Dylan d'affirmer qui est vraiment le Boss
'Totally boss' est la meilleure façon de décrire deux autres joyaux de Wilbury, "Not Alone Any More" et le final "End of the Line". La première est une magnifique ballade pop sur laquelle Roy Orbison - aidé par les merveilleux chœurs de Harrison et Lynne - fait aussi mal qu'il ne l'a jamais fait. Elle prouve qu'Orbison n'a rien perdu de ses formidables prouesses vocales, et donne envie d'écouter le prochain album solo d'Orbison. "End of the Line" - où tous les Wilburys, à l'exception de Dylan, chantent à tour de rôle - est une chanson émouvante et optimiste pour ces cow-boys du rock & roll d'âge moyen, qui partent à l'assaut du coucher du soleil : "Peut-être que quelque part sur la route, vous penserez à moi et vous vous demanderez où je suis aujourd'hui/peut-être que sur la route, quand quelqu'un jouera 'Purple Haze'".
Petty s'en sort bien sur "End of the Line" et "Last Night" ; lui et Orbison se partagent le lead sur cette dernière chanson, une histoire d'amour qui tourne mal. Jeff Lynne fait briller sa propre lumière électrique sur "Rattled", un rockabilly romantique et rétro qui rappelle certains des titres qu'il a produits pour Dave Edmunds il y a quelques années.

Selon la légende des Wilburys, tous les Traveling Wilburys ont des mères différentes mais le même père. Pourtant, aucun des Wilburys ne sait où se trouve Charlie T. Wilbury Sr. Il y a fort à parier que, où qu'il se trouve, il est fier.
David Wild


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Message par alcat01 » ven. 14 avr. 2023 14:46

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The Yayhoos - Fear Not the Obvious (2001)
The Yayhoos sont bourrés de talent, mais on peut difficilement les considérer comme un supergroupe. S'il n'y avait pas eu le bref succès des Georgia Satellites, le groupe ne serait pas du tout connu. Quadruples auteurs-compositeurs, les Yayhoos sont composés de Terry Anderson, Eric Ambel, Keith Christopher et de l'ancien leader des Satellites, Dan Baird.
Baird est évidemment le plus connu des quatre, mais Terry Anderson a écrit le hit des Satellites "Battleship Chains" et le morceau solo de Baird "I Love You Period". Ambel, quant à lui, était un membre fondateur du groupe roots-rock fondateur des Del-Lords, tandis que Christopher a perfectionné ses compétences en tant que bassiste de Shaver.
Si ces références ne suffisent pas à vous dire de quel côté souffle le vent musical des Yayhoos, le titre de l'album le résume bien. Le son des Yayhoos est direct, bruyant et évident - il y a fort à parier que les gars ne se sont pas assis dans le studio pour débattre de la façon dont leurs harmonies pourraient le mieux représenter l'ennui de l'homme moderne dans un monde de plus en plus froid. Cette ambiance sans prétention se retrouve jusque dans les notes de pochette, où les membres sont crédités de "la guitare à gauche" ou du chant "sur d'autres trucs". Si les Georgia Satellites se sont écrasés sur Terre comme un fragment de la planète X des Hillbilly, les Yayhoos sont ceux qui fouinent autour du cratère fumant, absorbant les radiations.

Les choses démarrent sur les chapeaux de roue avec "What Are We Waiting For", trois minutes de guitares, de batterie et de références à Jackie Gleason. Le glapissement caractéristique de Baird dans les bars est en pleine forme, et la chanson crée une ambiance délirante qui ne se démentira pas de tout l'album. "Get Right with Jesus" est un vœu ironique de réparation spirituelle et romantique, tandis que "Bottle and a Bible" donne un tour plus sérieux au style de vie des réprouvés (même si elle ne conserve pas le crépitement des chansons qui l'entourent). "I Can Give You Everything" est un pur riff des Stones, et "Wicked World" gronde sur un rythme de batterie sinistre et une guitare hargneuse. Si, après tout cela, il subsiste un doute sur le fait que ces gars ont le cœur trempé dans de grandes cuves de graisse de bacon, "Hankerin'" (comme dans "I got a hankerin' for your lu-uvvvvvv") devrait régler la question.
Fear Not the Obvious n'est pas parfait - trop d'inspection pourrait rendre certains des riffs répétitifs et les idées lyriques un peu molles. Ce type de rock, cependant, est la moelle qui traverse les os du rock qui essaie de "se mettre au-dessus de son raisin". Si vous vous sentez un peu pâle à cause de ce que VH1 fait passer pour du rock de nos jours, alors le twang des Yayhoos, alimenté par la bière, est un bon remède. Les Yayhoos jouent au feeling, et quand les résultats font mouche, c'est aussi amusant que n'importe quel rock sudiste depuis le premier disque des Black Crowes. Même leur reprise remarquablement fidèle de "Dancing Queen" d'Abba, truffée de murs de guitares et d'harmonies nasillardes, fonctionne.

Si l'on demandait aux Yayhoos qui ils préféraient, ils préféreraient probablement Elvis aux Beatles; ils ont cette vibration des débuts de Sun Records qui secoue les hanches partout. En fait, je défie quiconque d'écouter "For Cryin' Out Loud" sans se laisser emporter par le refrain, ou d'entendre "Oh ! Chicago" sans avoir un léger mal de pieds.
Si vous y arrivez ? Eh bien, comme l'a dit Mojo Nixon, vous ne devez pas avoir d'Elvis en vous.
Andrew Gilstrap


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Message par alcat01 » ven. 14 avr. 2023 16:54

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Life - Charlie Mariano & Karnataka College Of Percussion 1980
Embryo, le groupe de world music fusion de Christian Burchard, est depuis longtemps un projet en cours d'une profondeur et d'une ampleur presque inconcevables.
Cet album live de 1979 rassemble des enregistrements d'une tournée en Asie et en Inde avec le sextet Embryo composé du saxophoniste Edgar Hofmann, du guitariste Jay Zier, du bassiste Uwe Mullrich, de Friedemann Josch aux flûtes, de Michael Wehemeyer à l'harmonium et de Burchard aux marimbas, ainsi que de l'invité spécial et ancien d'Embryo, Charlie Mariano, au saxophone soprano.
Ce qui a rendu cette tournée spéciale, c'est l'ajout du Karnataka College of Percussion, un ensemble de percussions indien de 12 musiciens, sous la direction de T.A.S. Mani.
Le résultat n'est rien de moins que la synthèse totale du son d'Embryo, qui s'écrase, s'enroule et improvise autour de schémas rythmiques et harmoniques fixes, renforcés par la sophistication de ce brillant ensemble de percussions qui ne surjoue jamais, jamais.
Il y a quatre morceaux ici, dont le plus satisfaisant est le premier, "Cello, Cello" - et cela pourrait être dû au fait qu'il s'agit d'une surprise, car tout ici déchire ! Le niveau d'improvisation est si intime, si symbiotique qu'il est presque effrayant qu'une telle communication puisse avoir lieu entre des musiciens qui, pour la plupart, n'ont jamais joué ensemble auparavant.
Littéralement, ces quatre sélections vous étonneront au minimum, et peut-être même vous couperont-elles le souffle.
Thom Jurek


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Message par alcat01 » ven. 14 avr. 2023 18:58

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Side 3 (1979)
Beaucoup de personnes s’accordent à penser que le Hard Rock français est né avec GANAFOUL et son premier album, « Saturday Night », sorti en 1975. S’il est vrai que le coté très Rock et très énergique de ce premier album rappelle fortement AC/DC, un groupe qui débutera à cette même période et avec qui GANAFOUL partagera la scène en août 1979, les lyonnais ne suivront pas le chemin tracé par leurs cousins australiens et évolueront plus vers le Blues Rock, comme en témoigne ce troisième disque studio, logiquement appelé « Side 3 ». Peu de temps après ce concert (probablement un des derniers de Bon Scott), le trio se rend au studio du château d’Hérouville en septembre 1979 pour donner un successeur à « Route 77, un album live capturé en septembre 1997 à la Maison du Peuple de Belfort.

Ce « Side 3 » est clairement influencé par la musique Blues Rock anglo-saxonne (GRATEFUL DEAD, CREAM, John MAYALL, FREE, certains albums des ROLLING STONES…), le groupe utilisant d’ailleurs l’anglais dans ses compositions. On y retrouve du Boogie Rock, avec des titres comme les moyens « Bad Street Boy, « Low Down inside » ou le très bon « Door 105 dont les parties de guitare slide ramènent à STATUS QUO, tandis que les vocaux évoquent ZZ TOP. Mais également des titres très Rock à la AC/DC, ou ROLLING STONES première période (la prise de son et le mixage de l’album est « l’œuvre » d’Anton Mathews, qui a déjà sévi pour la bande à Jagger), comme le très entrainant « Don’t Come In » et le plus minimaliste « Push & Pull ». « I’ve Got It Bad » préfigure même un improbable mais heureux mariage entre Les STONES et les CARS.

On y trouve en outre une petite surprise avec un « Sometimes » qui nous rappelle avec bonheur que le Reggae n’est qu’une variante enrichie du Blues. Ce morceau qui débute sur une rythmique et des vocaux typiquement Reggae coïncide avec la popularisation de ce style musical en France (le premier album de Bob MARLEY à bénéficié d’une distribution européenne date de 1973, mais 1977 marquera la sortie d’« Exodus » son plus gros succès).

Les guitares alternent les sons bien gras à des sonorités bien plus claires qui renvoient aux grands du blues et du Rock ‘N Roll que sont Chuck BERRY ou Little RICHARD. Le chant en anglais, assuré par l’ensemble du groupe, passe majoritairement très bien. Il est juste un peu dommage que le GANAFOUL n’ait pas plus capitalisé d’une part sur le type de voix utilisé sur le très bon « Door 105 » dans lequel le timbre éraillé et nasillard sied en effet à merveille à ce type de musique, et d’autre part sur la voix un peu trainante et très Sleaze Rock qui est utilisée sur « I’ve Got It Bad ».

Si l’on fait abstraction de l’aspect nostalgie qui auréole ce disque, il faut convenir que l’ensemble est très honnête et n’a pas trop vieilli (il faut dire que le style est assez intemporel). Si certains titres sont un peu légers, d’autres comme « Don't Come In », « Sometimes », « Door 105 » (Et « I've Got It Bad et « I Never Get Enough » à un moindre degré) sont réellement d’un très bon niveau et ce, malgré un son qui manque de dynamisme et de puissance. Au moment de sa sortie, ce disque n’avait d’ailleurs absolument pas à rougir de la comparaison avec ses homologues étrangers, et faisait plutôt figure de « tuerie ». Malgré cela, le groupe ne recueillera pas un retour fantastique suite à sa sortie qui marquera pour lui, le début de la fin.
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Message par alcat01 » sam. 15 avr. 2023 09:10

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About Time 1989
Une réunion de Ten Years After était inévitable. D'abord et avant tout parce qu'il n'y a jamais eu de raison sérieuse pour que le groupe se sépare - à part la fatigue, l'usure et le sentiment de ne pas être dans l'air du temps, bien sûr. Mais la fatigue va et vient, et la branchitude est un facteur qui existe principalement dans l'esprit d'une personne plutôt que directement dans l'air : la branchitude n'a jamais été une condition préalable obligatoire pour obtenir un contrat d'enregistrement, du moins un petit contrat.

Ils se sont réunis pour décider d'essayer d'enregistrer - une fois de plus - une partie de leur ancienne magie. L'accent a été mis, bien sûr, sur le bon vieux rock'n'roll, ce qu'ils ont toujours fait de mieux. Rien d'expérimental, aucune de ces conneries new wave ou synth-pop, juste du RAWK direct, dérangeant et rugissant. Une fois de plus, Alvin Lee va montrer à cette petite planète corrompue ce que signifie être l'arme la plus rapide de l'Ouest ! Il était temps !
En fait, ce n'était pas le cas. Cela aurait pu être pire - la plupart de ces chansons sont tout à fait décentes - mais cela aurait aussi pu être bien meilleur, s'ils avaient seulement attendu quelques années de plus, attendu ce moment où la passion et l'honnêteté de Nevermind ont balayé les débris de l'excès des années quatre-vingt.
About Time a été produit par Terry Manning qui lui a donné la même qualité de production que celle d'un album de hair metal moyen de l'époque.
C'est un album de rock'n'roll cool ! Il y a quelques riffs rock'n'roll de classe, quelques solos décents, des accroches vocales à foison, et le plus important, c'est qu'il y a vraiment de l'énergie active. Ils ne font pas ça parce qu'ils le doivent à la maison de disques ou parce que leur fanbase attend d'eux qu'ils le fassent. Ce sont juste quatre amis perdus de vue qui groovent ensemble. En outre, Alvin Lee a des commentaires sociaux dans son système dont il aimerait se débarrasser. C'est toujours un jeune garçon en colère.

Une seule chanson sur l'ensemble de l'album ressemble vraiment à la TYA d'antan - le shuffle jazzy tranquille 'I Get All Shook Up'. Ce n'est pas la chanson la mieux composée de l'album, et elle est à court d'idées à la fin de la deuxième minute, mais c'est toujours agréable d'entendre un morceau qui semble sortir tout droit de 1967 ou quelque chose comme ça : tout le reste ne fait que crier "attention aux années 80". Il est vrai que les années 80 ont apporté une certaine maturité et indépendance aux membres du groupe autres que Lee : Leo Lyons a droit à deux de ses propres compositions. L'une d'entre elles - "Bad Blood" - n'est pas très bonne. Par contre, " Working In A Parking Lot " est tout à fait hilarant, car ce n'est pas tous les jours que quelqu'un vous botte le cul et se moque en même temps du style de vie californien des riches.

Un autre point positif est que, même si la production essaie de faire sonner tout le monde de la même façon, l'album offre une certaine diversité. Outre les rocks classiques, on trouve des chansons qui s'inscrivent dans l'esprit grâce à des changements de signature inattendus - 'Going To Chicago', par exemple, alterne le boogie et le blues-rock lent. Il y a au moins une chanson que l'on ne peut que qualifier de power-pop, " Wild Is The River " ; elle n'est pas très bonne, en fait, elle est un peu ennuyeuse mais au moins elle fonctionne comme une sorte de " changement d'humeur " au milieu de tout ce blues-rock enragé. Il y a une ballade, " Outside My Window ", qui est loin d'être aussi subtile que les meilleurs morceaux du groupe, mais l'ouverture et la crudité de Lee se font encore sentir de manière assez distincte.

Un morceau comme 'Let's Shake It Up' n'a pas une seule idée originale, mais Ten Years After peut toujours prendre un vieux riff poussiéreux, le brosser, lancer les jams et faire une très belle performance. Et lorsqu'un tel rock reçoit une dose nécessaire de colère et de protestation, comme dans la déclaration éco-social-rock 'Waiting For The Judgement Day', ce sont des moments où je suis vraiment très heureux de ne pas être passé à côté de ce disque. Cette chanson est plus rock que 'Rockin' In The Free World' de Neil Young, ce qui n'est pas peu dire.

En fin de compte, au diable la production. Les chansons ne sont pas de qualité supérieure en termes de mélodie et les valeurs de production sont plutôt merdiques, mais c'est toujours agréable de voir des vétérans du rock jouer du rock'n'roll, parce que, avouons-le, aucun jeune du rock ne peut vraiment jouer du vrai rock'n'roll avec le feeling d'un vétéran du rock qualifié.
Espérons qu'il ne soit jamais trop tard, bien sûr.
starlingdb


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Message par alcat01 » sam. 15 avr. 2023 09:11

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1980 The Game
Le Jeu, huitième enfant terrible de la famille royale, est né un 30 juin. Son règne bien ancré dans son époque rallie les suffrages, de par une certaine forme de simplicité que n’avaient pas ses prédécesseurs et surtout un sens du rythme certain. Sa politique internationale se voit couronnée de succès, offrant à ses géniteurs l’un de leurs plus gros succès commerciaux.
Ainsi, comme je l’ai dit précédemment, de manière un peu obscurcie par les ornementations superfétatoires de mon Verbe dégoulinant d’arrogance, QUEEN passe le cap de la décade en se modernisant quelque peu, en ajoutant pour la première fois de son histoire un synthétiseur à son arsenal (un Oberheim OBX) et en flirtant avec une sphère plus pop, funky, rock’n’roll, bref plus entraînante. The Game est donc plutôt facile d’accès, avec un lot de titres sympathiques qui donnent doucement envie de remuer la tête.
Autre remarque d’une importance cruciale : c’est le premier album où l’on peut admirer la célèbre moustache de Freddie Mercury (mais pas sur la pochette).

Plus sérieusement, The Game est plutôt accrocheur, proposant des morceaux qui surfent sur une vague pop-rock un peu rétro, comme en témoignent les sympathiques "Need Your Loving Tonight", "Rock It" ou "Coming Soon" avec leurs riffs rock’n’roll. "Rock It" commence par une intro ridiculement emphatique de Freddie Mercury (c’est kitsch, il faut le prendre au second degré), avant que la chanson ne prenne son envol plus rythmé, agrémentée de quelques effets aux synthé assez cheap et menée par le chant à la Rod STEWART de Roger Taylor. Celui-ci est plutôt convaincant pour une fois.
Aux extrémités, on a droit à deux ballades, "Play The Game" qui ouvre le bal, au son plutôt moderne (pour l’époque !) souligné par quelques effets électroniques, moyennement intéressant, et "Save Me", qui le referme, ballade à l’ancienne, avec piano intimiste, chant élégiaque, montée en puissance et déferlement électrique qui fait du bien par où ça passe et constitue de fait une très bonne conclusion.
En outre, l’album offre une place de choix à John Deacon, dont l’instrument est particulièrement mis en avant, comme sur les délicieusement groovy "Dragon Attack" qui prépare le terrain, et, bien entendu, "Another One Bites the Dust". Deacon signe ici l’un des morceaux les plus célèbres du groupe, avec une ligne de basse plutôt simple, mais irrésistible et reconnaissable entre mille (le morceau possède quand même quelques accointances avec le titre "Good Times" de CHIC). Le titre est également célèbre pour le message caché que l’on pourrait entendre en passant le refrain à l’envers. Mais il faut sans doute pas mal fumer de l’herbe à clown pour y croire. Pas de quoi nous pondre un Da Vinci Code en tout cas.
Pour autant, notre petit tour d’horizon n’est pas terminé : on apprécie aussi le mélancolique "Sail Away Sweet Sister", chanté sur un mode plaintif par Brian May, l’un des seuls titres qui travaillent l’atmosphère plutôt que le rythme, avec un très bon jeu de guitare tout en finesse. Il me fait penser un peu au QUEEN de la première époque. Evoquons aussi le fameux "Crazy Little Thing Called Love", petit joyau rockabilly où Freddie s’amuse à imiter Elvis PRESLEY, forcément sympathique. Le seul titre qui m’ennuie un peu après plusieurs écoutes, c’est "Don’t Try Suicide", avec son rythme cassé un peu difficile à digérer : une partie très épurée, ligne de basse et clappements de mains dans la veine funky, puis une partie très entraînante, plus libérée, à forte connotation rock’n’roll (surtout au niveau du piano).

Quoi qu’il en soit, cet album assez plaisant porte déjà en lui les germes du très controversé Hot Space. Toutefois, et c’est finalement le revers de la médaille en quelque sorte, sa légèreté l’empêche de me convaincre totalement. Davantage ancré dans son époque, il a peut-être un peu perdu de son attrait originel. Malgré tout, vous pouvez jouer le jeu, celui-ci demeure tout à fait recommandable.
MR. AMEFORGEE


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Message par alcat01 » sam. 15 avr. 2023 10:12

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1994 Bloodline
Bloodline est un groupe de blues-rock américain originaire de New York City, New York. Formé en 1991, le groupe comprenait à l'origine le chanteur Aaron Hagar, le guitariste principal "Smokin' Joe" Bonamassa, le guitariste rythmique Waylon Krieger, le bassiste Berry Oakley Jr, le batteur Erin Davis et le claviériste Lou Segreti. Après le licenciement de Hagar en raison de divergences créatives, Oakley a pris le relais en tant que chanteur principal et le groupe a commencé à enregistrer des demos pour un album studio prévu avec le producteur Phil Ramone. Bloodline a ensuite signé avec EMI Records et a sorti son premier album éponyme en 1994, produit par Joe Hardy.
Formé à l'origine comme groupe d'accompagnement de Bonamassa avec l'aide du manager du guitariste, Roy Weisman, le nom de Bloodline a été choisi en raison du fait que quatre des membres fondateurs du groupe étaient les fils de musiciens célèbres - Hagar du leader de Van Halen Sammy Hagar, Krieger de l'ancien guitariste des Doors Robby Krieger, Oakley Jr. du bassiste original de l'Allman Brothers Band Berry Oakley, et Davis du trompettiste de jazz prolifique Miles Davis.
Après que le jeune guitariste ait été refusé par plusieurs maisons de disques en tant qu'artiste solo, l'idée de construire un groupe autour de Joe Bonamassa a été proposée par son manager Roy Weisman en 1991.
Cette année-là, le guitariste s'est produit lors d'un concert en hommage au fondateur de Fender, Leo Fender, qui comprenait également le groupe éponyme de l'ancien guitariste de The Doors, Robby Krieger, un groupe qui comprenait le fils de Krieger, Waylon, à la guitare rythmique et le fils du bassiste de The Allman Brothers Band, Berry Oakley, Berry Jr. à la basse. Bonamassa a approché Oakley Jr. avec l'idée de former un groupe ensemble, avec Krieger inclus sur la suggestion du bassiste, et le fils du trompettiste de jazz Miles Davis, Erin, ajouté à la batterie plus tard. Après avoir recruté le chanteur Aaron Hagar (fils du chanteur de Montrose et de Van Halen, Sammy Hagar) et le claviériste Lou Segreti (ancien camarade de Bonamassa), le groupe a été finalisé et le nom Bloodline a été choisi en raison du fait que les quatre membres étaient des fils de musiciens célèbres.
Après cela, Bloodline a commencé à enregistrer ses premières démos avec le producteur Phil Ramone, travaillant d'abord à Fort Lauderdale, en Floride, puis à Manhattan, à New York. Hagar a été renvoyé du groupe plus tard dans l'année, principalement en raison d'une opinion divergente sur la direction musicale du groupe - Segreti a déclaré qu'" il penchait vers des ballades commerciales alors que le reste de Bloodline voulait s'en tenir au blues ".
Le groupe a ensuite enregistré son premier album éponyme avec le producteur et ingénieur Joe Hardy aux studios Ardent à Memphis, Tennessee, qui a été publié par EMI et Capitol Records le 23 août 1994.
Joe Bonamassa n'est peut-être pas le fils d'une légende, mais il est certainement le prodige de ce groupe. Sur cet album, son jeu de guitare rock écrase pratiquement les autres membres du groupe, qui sont pourtant tous d'excellents musiciens.
La musique jouée est du rock avec un peu de blues et de funk et presque tous les morceaux sont chargés d'adrénaline et, dans certains cas, de hard-rock, accompagnés de claviers semi-progressifs (comme les instrumentaux Storm, Stone Cold Hearted et Honest Crime).
c'est un bon album de solide rock influencé par le blues avec quelques longs solos de guitare de Joe Bonamassa et ils sont vraiment bluesy. Une injection de rock-blues authentique et sain.
A noter la paeticipation de Warren Haynes qui fait une apparition à la guitare slide.
Il s'agit d'un enregistrement qu'il faut absolument le jouer fort!
L'album a reçu des critiques positives de la part de plusieurs publications, dont le magazine Cash Box et the Washington Post, qui ont tous deux mis l'accent sur la performance de Bonamassa à la guitare.
Le groupe s'est séparé peu après la tournée de l'album.
Après la dissolution du groupe, les membres de Bloodline ont rejoint d'autres groupes de rock, tandis que Bonamassa a entamé sa carrière solo en 2000 avec la sortie de son premier album, A New Day Yesterday.

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Message par alcat01 » sam. 15 avr. 2023 13:30

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Traveling Wilburys Vol. 3
Aussi annoncé et populaire qu'ait été le premier album de Traveling Wilburys en 1988, le suivi de 1990 Traveling Wilburys Vol. 3 a été relativement ignoré. C'était en partie la faute des membres du groupe eux-mêmes qui ont poussé leur penchant pour les blagues un peu trop loin en nommant cette deuxième version de Traveling Wiburys "Volume 3". L'adoption de tout nouveaux pseudonymes "Wilbury" par les quatre membres restants du groupe a été encore plus déroutante pour les fans. Ceci étant dit, la musique de cet album est excellente et divertissante.
La mort prématurée de Roy Orbison en décembre 1988 (alors que Travelling Wilburys Vol 1 atteignait son apogée) réduit instantanément le super-groupe à un quatuor. Alors que le premier album, principalement spontané, était lâche et amusant, l'ambiance de ce deuxième album semble plus professionnelle. De plus, George Harrison, l'initiateur et chef de groupe non officiel, a une présence beaucoup plus légère sur Traveling Wilburys Vol. 3 .
Bob Dylan et Tom Petty interviennent pour combler le vide, qui ont chacun une présence beaucoup plus forte que sur le premier album. Sur une note de cohérence, l'album a de nouveau été produit par Harrison et Jeff Lynne, qui ont offert une qualité sonore exquise tout au long de l'album.

L'ouverture "She's My Baby" est un rock plus dur que pratiquement n'importe quoi sur l'album précédent. Un riff musical entraînant avec une batterie en plein essor de Jim Keltner et, plus important encore, la guitare solo fulgurante de l'invité Gary Moore, tous travaillent pour en faire une piste Wilburys totalement unique. « Inside Out » revient au style folk traditionnel du groupe, axé sur l'acoustique. Les voix principales sont de Dylan pendant les couplets avec d'autres Wilburys prenant certaines sections et les paroles offrent un jeu de mots intelligent. "If You Belonged to Me" est un morceau multi-acoustique brillant avec un harmonica d'intro (et plus tard un harmonica lead) de Dylan. Petty prend la barre vocale sur "The Devil's Been Busy", avec Harrison ajoutant un sitar clairsemé mais stratégiquement placé dans les couplets, suivi d'un solo de sitar électrifié à part entière plus tard dans la chanson. Le morceau contient également de bonnes mélodies et des harmonies aux paroles profondes.
"7 Deadly Sins" est un doo-wop de style fifties avec des parties multi-vocales et un joli saxophone grognant de Jim Horn. Assez divertissant, mais peut-être un pont trop loin dans le penchant de Wilburys pour la rétrospection. "Poor House" commence avec la signature de Harrison, la guitare qui pleure. Au-delà de cela, la chanson s'en tient à l'arrangement de base blue grass avec des voix principales harmonisées et une belle lead guitare de Harrison. « Where Were You Last Night? » a un riff acoustique descendant cool tout au long et semble être du Dylan parodiant sa propre caricature. Avec une pléthore d'instruments acoustiques et de phrases, "Cool Dry Place" est divertissant musicalement et classique Petty lyriquement avec ses lignes d'initiés cool.
"New Blue Moon" n'est pas très lyrique, mais néanmoins amusant, divertissant et intéressant sur le plan sonore, tandis que "You Took My Breath Away" est une ballade acoustique modérée où la production de Lynne ajoute de la profondeur à l'ambiance générale. Le tout se conclut avec le rock sauvage et endiablé de "Wilbury Twist", quelque peu moqueur, tout en étant à la fois un hommage aux engouements dance au fil des ans. Chaque membre prend à tour de rôle le chant principal, ce qui en fait une fin appropriée à l'album et à la courte carrière des Traveling Wilburys.

Au début des années 2000, Traveling Wilburys Vol. 3 étaient épuisés et n'ont refait surface sous aucune forme jusqu'à ce que The Traveling Wilburys Collection, un coffret comprenant les deux albums studio avec des titres bonus soit sorti en 2007.
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Message par alcat01 » sam. 15 avr. 2023 14:42

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Aaron Space
Eh bien, c'est un retournement pour les livres. L'album incroyablement rare du groupe canadien Aaron Space datant de 1972, un album que je n'aurais jamais pensé trouver sur disque argenté.
J'ai entendu cet album pour la première fois environ 3 ans avant cette critique, j'ai aimé ce que j'ai entendu sur YouTube, mais n'étant sorti qu'en vinyle avant cette édition 2018 de Big Pink, son prix était prohibitif pour le portefeuille de ce pauvre mélomane. Cependant, j'ai réussi à en obtenir un enregistrement et depuis lors, il n'a jamais été aussi loin de la vieille chaîne hifi.
C'est un délicieux mélange d'acid/blues rock lourd et fuzz, avec des touches de psychédélisme, mais des morceaux incroyablement accrocheurs. Le coup d'envoi est donné par la super rengaine Keep Moving, qui était un single l'année précédant la sortie de l'album, le titre suivant, Silly Ceiling, est composé d'une guitare fuzz wah wah très cool jouée par Jake Thomas (je suppose). Cela continue comme ça jusqu'à Marsha qui a un vrai feeling 'country rockant' et me fait sourire comme un idiot. Le service normal reprend ensuite, Might Be You est tellement entraînant.
Je dirais que l'album et le groupe dans son ensemble ne sont pas très éloignés de quelque chose comme Quick Silver Messenger Service et de leur album Happy trails, mais ils ont ce côté légèrement plus blues et même plus rock, le tout combiné avec la nature accrocheuse (accrocheuse - c'est encore ce mot, mais que pourrais-je dire d'autre ?) des chansons. Depuis que j'ai découvert cet album, j'en suis venu à l'aimer absolument, je suis peut-être partial mais chaque morceau fait mouche pour moi, l'album donne l'impression d'un groupe qui s'amuse.
Il vaut la peine d'être acheté si vous aimez la musique d'une époque plus ancienne, plus groovy et moins cynique.
Nick C


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Message par alcat01 » sam. 15 avr. 2023 16:47

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La Blama Sparozzi 1982
Ce double album tentaculaire est le dernier titre d'Embryo à inclure le grand guitariste Roman Bunka.
Ici, comme sur de nombreux autres enregistrements du groupe, le sextuor de base dirigé par Christian Burchard est complété par des dizaines d'autres musiciens, avec des effets variables.
Pour commencer, les enregistrements live d'Embryo sont toujours les meilleurs. C'est également le cas ici, puisque l'album a été enregistré dans des studios aux quatre coins de l'Europe et qu'il comporte une performance live à Munich. C'est cette dispersion qui constitue à la fois la plus grande force et la plus grande faiblesse de cet album.
Alors que l'agitation musicale d'Embryo se traduit par une excellente musique improvisée, en particulier en concert, les productions en studio du groupe manquent parfois de concentration, et c'est certainement le cas ici.
Il y a peu de longs morceaux sur ces deux CD, avec 22 pistes en tout. Dans l'ensemble, il serait injuste de dire qu'il s'agit des enregistrements "pop" d'Embryo ; il n'est pas inexact de dire qu'ils sont consciemment plus accessibles que sur n'importe lequel de leurs autres albums.
Ce groupe n'a jamais aspiré à la pertinence en termes de culture pop, avant ou après ces sessions. Les pistes vocales tombent à plat et ne sont pas inspirantes, alors que la musique elle-même est brillante et souvent visionnaire.
Il s'agit d'un album mitigé, certes, mais loin d'être inintéressant.
Thom Jurek


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Message par alcat01 » sam. 15 avr. 2023 18:50

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Crossroads (1998)
Crossroads est un album live de 12 titres dont 6 du réjouissant album de 1978 "Full Speed Ahead" (+ 2 de "Saturday Night" & 3 de "Side 3").
L'enregistrement réalisé en fief Lyonnais date de 1998, soit 20 ans après ! Hard, Boogie, Blues-rock, c'est les retrouvailles enthousiastes du trio GANAFOUL : Jack BON guitare, Jean-Yves ASTIER basse, Bernard ANTOINE batterie.
Un travail centré sur l'énergie et le feeling pour une prestation tantôt groovy tantôt pêchue, c'est ici un très bon album de rock en live, chanté en Anglais avec l'accent Français. Certaines "tunes" y sont encore plus abouties que leur version originale.
Il est vrai que les trois compères, outre un tout petit peu de brioche, ont acquis avec le temps plus d'expérience et de technique pour nous servir au mieux leurs morceaux de bravoure, et sont dans leur élément : la scène.
Pour son 12ème titre, le groupe rend enfin hommage au bluesman Robert JOHNSON en reprenant son standard "Crossroads" : à la croisée des routes, c'est aussi le nom de ce grand disque de GANAFOUL.
Manuarii





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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » dim. 16 avr. 2023 09:38

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2001 Live at the Fillmore East 1970
À côté de Jimi Hendrix et des Who, le groupe qui a livré le set le plus électrisant à Woodstock était sans aucun doute Ten Years After. Après leur interprétation inspirante de "I'm Going Home", le quatuor britannique sans prétention est devenu l'un des groupes live les plus acclamés de l'époque. Offrant un mélange contagieux de boogie rock et de blues assoupli par une tendance aux intervalles à saveur de jazz, Ten Years After était une attraction régulière au Fillmore East de Bill Graham.
En tête d'affiche en février 1970, les doigts magiques d'Alvin Lee, la basse de précision de Leo Lyons, la batterie incalculable de Ric Lee et le riche soulignement de l'orgue Hammond de Chick Churchill ont tous été capturés sur bande pendant deux nuits par l'ingénieur du son Eddie Kramer.
L'ambiance est définie alors que Graham, à sa manière inimitable, présente chaque membre du groupe. À partir de là, TYA se lance dans "Love Like A Man", le premier single du prochain album de Cricklewood Green. Ce n'est qu'un échauffement alors que le groupe se précipite sur "Good Morning Little School Girl" de Sonny Boy Williamson et se lance dans un galop énergique sur "Working On The Road". "The Hobbit" de Ric Lee, un entraînement percussif de 11 minutes, compense son absence de la sortie CD de l'album live de TYA en 1973. "50 000 miles sous mon cerveau" est un excellent exemple de la façon dont la machine Ten Years After était étroitement enroulée. Quelques scats à travers "Skoobly-Oobly-Doobob" et Alvin Lee prend le volant avec défi pour "I Can't Keep From Crying Parfois", un opus blues qui montre clairement l'étrange capacité du guitariste à attendrir un arrangement avant qu'il ne puisse tout simplement pas aller plus loin.
Sur le disque deux, "Help Me" monte d'un cran alors que le groupe parcourt collectivement un couplet après l'autre avant de charger le canon d'explosifs. Bien sûr, après un exercice aussi habile, "I'm Going Home" est presque décevant. Pas tout à fait à la hauteur de l'interprétation de Woodstock, il a encore assez de punch pour maintenir l'élan. Une légère baisse se produit avec deux des compositions les plus excessivement couvertes de Chuck Berry, "Sweet Little 16" et "Roll Over Beethoven".
Heureusement, le groupe revient en forme avec "I Woke Up This Morning" de Ssssh. Pour finir avec le classique "Spoonful" de Willie Dixon, Live From The Fillmore est peut-être le meilleur album live du vaste catalogue de TYA.
Quand on y pense, ce n'est pas une étrange coïncidence si les salles Fillmore de Bill Graham ont toujours semblé faire ressortir le meilleur de chaque artiste qui a honoré sa scène. Avec des collections comme celle-ci, le regretté grand impresario doit sourire jusqu'aux oreilles.
MuzikMan


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Re: à l'écoute chez Alcat01 en ce moment

Message par alcat01 » dim. 16 avr. 2023 09:39

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1982 Hot Space
Dix ans que QUEEN met du cœur à l’ouvrage en courant après le succès. On peut dire que l’objectif est pleinement atteint commercialement avec "The Game" et le "Greatest Hits" qui vient de sortir. Mais le groupe, toujours attiré vers de nouveaux horizons musicaux, cherche à tester les nouvelles sonorités alors en vogue et à explorer un peu plus les synthétiseurs qui ont fait apparition dans leur musique deux ans plus tôt. La cause fondamentale de ce revirement artistique sans précédent dans la carrière des Anglais ? "Another One Bites The Dust". Le pari risqué qu’a tenté QUEEN avec ce titre lorgnant furieusement sur le Disco Funk s’est avéré payant, le titre ayant cartonné des deux côtés de l’Atlantique, s’offrant le luxe d’être en en tête des catégories Rock, R&B et Disco aux USA. Fortement influencé par son manager personnel, Paul Prenter, Freddie entraîne ses comparses vers l’idée d’un disque entier consacré à ce nouveau style de musique en plein boom. Malgré la réserve, voire l’hostilité de Brian May et Roger Taylor, Freddie Mercury, qui a des affinités de plus en plus évidentes avec John Deacon en ce qui concerne la composition, va entraîner QUEEN dans l’ornière !

QUEEN, connu pour son éclectisme musical, ses arrangements soignés, ses harmonies vocales et un son de guitare caractéristique, est ici des plus déroutants ! Boîte à rythme et synthé-basse devant, cuivres très présents, guitare en son clair funky et chant en harmonies tout à fait Pop, la rupture est on ne peut plus nette quand résonnent les premières mesures de "Staying Power" qui ouvre "Hot Space" ! Passé cet électrochoc, "Dancer", une des trois compositions de Brian, s'alourdit de claviers, noyant la Red Special, qui était déjà bien discrète sur "The Game", un solo vient néanmoins nous rassurer et Brian arrive à nous proposer quelques guitares harmonisées. Le seul titre véritablement Rock est aussi signé Brian. Le Hard Funk "Put Out The Fire" est ce que QUEEN a proposé de plus musclé depuis "Jazz" malgré la caisse claire électronique utilisée. Avec un Freddie Mercury épatant vocalement (il l’est d’ailleurs sur tout l’album), on peut être rassuré sur un point, QUEEN sait encore composer du Hard Rock même si tout l’album est drivé dans une direction tout à fait différente.
Comme sur "The Game", la Pop, latente dans la musique du groupe depuis ses débuts, s’installe définitivement sur "Hot Space". Et à la différence de "The Game", QUEEN, et particulièrement Freddie Mercury, sait amener les morceaux à l’essentiel et de ce point de vue, "Hot Space" est une franche réussite ! Il faut pour cela soustraire l’abominable "Body Language" (« C’était le délire de Freddie, on l’a laissé tout gérer » dira Roger Taylor qui a par ailleurs fait savoir clairement qu’il détestait le clip de "Back Chat") qui poursuit le travail sur le groove minimaliste tenté une première fois avec "Don’t Try Suicide" (sur "The Game"), et les passables "Calling All Girls" pourtant doté d’un refrain bien envoyé par Freddie, et "Cool Cat" qui, malgré le groove mis en place par John Deacon (il joue de tous les instruments sur ce titre) et les parties vocales en falsetto d’un Freddie Mercury époustouflant de maîtrise, ne décolle jamais (David Bowie avait initialement participé à ce titre, mais insatisfait du morceau, il demanda au groupe de retirer ses parties chant).
Parlons-en de John Deacon ! On connaît les goûts musicaux du bassiste, qui l’amènent du côté du Rhythm 'N' Blues et de la Tamla Motown. Il se montre excellent dans ce registre et "Back Chat" est une des franches réussites du disque qui montre à quel point le groupe peut se permettre de toucher à tout. Que ce soit avec sa basse, qu’il ne touche pas tant que ça, ou à l’aide de claviers (de nombreuses lignes de basse étant jouées par ceux-ci) ou encore à la guitare, il apporte un groove omniprésent à "Hot Space", et colore de Funk tout morceau qui pourrait sonner un peu Rock (je pense à "Action This Day", excellente compo de Roger Taylor ou encore à "Put Out The Fire"). Freddie Mercury, quant à lui, amusé de pouvoir laisser libre cours à son imagination débordante, retrouve un niveau de composition digne avec "Staying Power" et "Life Is Real", délicate ballade écrite en hommage à John Lennon, décédé un an plus tôt et qui pour beaucoup signera le glas définitif des années soixante-dix. Il accomplit surtout une performance vocale ahurissante sur l’album, façonnant le QUEEN des années 80, où il domine artistiquement, scéniquement et médiatiquement ses collègues qui, jusqu’à "The Game", chantaient généralement quelques-unes de leurs chansons. Ici Freddie domine de bout en bout, tant dans son registre puissant, élevé ici en monument ("Staying Power", "Put Out The Fire" dans laquelle Brian May parvient à caser quelques lignes de chant sur les pré-refrains), que dans la finesse ("Cool Cat", "Las Palabras De Amor"), laissant transparaître le romantique qu’il n’a jamais cessé d’être. Et il faut le reconnaître, "Life Is Real" serait bien fade sans la vie et la palette d’émotions que le moustachu nous inspire.
En pleine période de fête continue et alors que Freddie Mercury s’érige en icône de la communauté gay, avec des messages subliminaux assez explicites (on peut voir dans les paroles de "Body Language" une incitation à peine voilée à l’hédonisme et à la sodomie), QUEEN est à la croisée des chemins. Et "Hot Space" aurait pu être une véritable rupture entre les membres du groupe, entre John Deacon, heureux de jouer enfin un peu plus de ce qu’il aime, Roger Taylor, avide d’expérimentations mais gardant un vrai cœur de rocker (comme le démontreront les versions live de "Action This Day" où l’on entend sa voix beaucoup plus distinctement), et Brian May, qui force un peu son écriture ("Dancer", les paroles de "Put Out The Fire") quitte à contraster la virilité libidineuse de son chanteur avec l’extrême douceur de "Las Palabras De Amor" (oui, après le japonais et le français, QUEEN se met à l’espagnol).

Ne sautant jamais à pieds joints dans le vide, QUEEN inclut à "Hot Space" une expérience de studio enregistrée fin 1981 (et inclue à la version US de "Greatest Hits"). Cette expérience, le fruit d’une collaboration spontanée entre le grand David Bowie et les membres de QUEEN s’intitule "Under Pressure". Articulé autour d’un riff de basse caractéristique de John Deacon (encore lui) qu’il se fera copieusement pomper des années plus tard, ce duo entre David Bowie et Freddie Mercury renoue avec les structures éclatées à la "Bicycle Race". Entre emphase, chœurs, parties rythmiques à la limite du bœuf, c'est incontestablement une petite merveille qui rehausse le niveau d’un album pas si mauvais qu’on a pu le dire, et en tout cas bien plus ambitieux artistiquement parlant que "The Game", mais qui aurait sans doute gagné à être enregistré à l’ancienne, quand Brian imitait les cuivres avec sa guitare ("Procession"), où que Freddie et Roger se joignaient pour recréer un Big Band ("Seaside Rendezvous"). Car le niveau de composition est plus élevé que sur "The Game" et la qualité du songwriting tend à rapprocher "Hot Space" de la fin de la dernière décennie, quelque part entre les expérimentations parfois hasardeuses de "News Of The World" et le Hard Pop Prog Baroque maîtrisé de "Jazz".
En voulant coller à son temps, QUEEN a sorti l’album de l’impasse artistique. Le début des années quatre-vingt est compliqué pour nos Anglais, et après une tournée auréolée de succès, qui culmine avec la date de Milton Keynes, le 5 juin 1982 et documenté sur "Live At The Bowl", QUEEN aura bien mérité un petit break.
JEFF KANJI


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Message par alcat01 » dim. 16 avr. 2023 10:11

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Dark - 1972 Round the Edges
DARK a été un groupe britannique de rock psychédélique basé à Northampton, qui n'a sorti qu'un seul album avant de se séparer et de prendre des chemins différents. Leur très rare album "Round the Edges" (1971) est devenu un véritable objet de collection car il n'y a eu apparemment que soixante pressages privés de l'album LP original, qui ont été principalement distribués à la famille et aux amis du groupe.
Selon le New Musical Express, l'album est devenu l'un des disques les plus rares et les plus précieux de tous les temps, atteignant des prix ridicules compris entre 5 000 et 25 000 £. L'album a été réédité sur CD en 2003 avec quatre titres bonus ajoutés aux six chansons originales de l'album. Un album de compilation intitulé "Teenage Angst (The Early Sessions)" est sorti en CD en 1993. Jetons maintenant un peu de lumière sur l'album Dark "Round the Edges" et écoutons-le.

Nous voyageons dans la "Darkside" pour l'ouverture de l'album, qui, d'après le titre seul, ressemble à un sombre morceau satanique, à la Black Sabbath. Tout cela sonne très inquiétant, comme un coup de tonnerre et des éclairs, très très effrayant, mais il s'agit en fait de la "Darkside" de la lune, donc pas besoin de faire des cauchemars. Cette musique psychédélique est plus Iron Butterfly que Black Sabbath. C'est une jam psychédélique heavy, brute et prête à l'emploi, de sept minutes et demie, aux tonalités floues. Il commence comme un doux sundae à la fraise de psychédélisme décontracté, mais se transforme progressivement en un lundi orageux et agressif de riffs de guitare très lourds, et il est très bon. Ce n'est pas tout à fait dans la même ligue que "In-a-Gadda-da-Vida", mais la musique a le même caractère brut. Nous dansons maintenant autour du "Maypole" pour la deuxième chanson, mais ne vous inquiétez pas, il ne s'agit pas d'une absurdité de Morris Men à l'air ridicule qui se ridiculisent en dansant autour du "Maypole". Non, il s'agit d'un autre délire psychédélique de grande puissance, à base de fleurs. Dans la plus pure tradition psychédélique, les paroles bizarres n'ont aucun sens, et l'on peut se demander si ces types n'ont pas mangé des champignons magiques avant d'écrire les paroles énigmatiques suivantes : "Les éléphants dansaient autour d'un mât de cocagne et d'un arbre, Le chien de devant aime le chien de derrière, tout comme vous et moi, Le pub anglais s'effondre comme un paquet de cartes anglaises, Je pensais que nous devrions mourir de soif, mais au lieu de cela nous allons mourir de faim". ..... C'est loin, mec ! Il est temps maintenant de "Live for Today", car demain n'arrivera peut-être jamais, même si nous sommes toujours là pour écouter cet album près de cinquante ans plus tard, après avoir survécu ensemble à la guerre froide. "Live for Today" est la chanson la plus longue de l'album, elle dure un peu plus de huit minutes. Elle commence par un groove doux et décontracté, mais il y a amplement de temps pour un long riff instrumental de guitare tronçonneuse pour clore la première face.
Il n'y a pas grand-chose à ajouter sur les trois chansons de la deuxième face : "R.C.8", "The Cat" et "Zero Time", si ce n'est qu'elles sont toutes hard et heavy, comme la première face, et qu'elles peuvent même sembler monotones et répétitives à certaines oreilles. La musique est tout à fait dans le style du groupe psychédélique américain Blue Cheer, qui a également la même terreur brute dans son son. Il n'y a pas de douces ballades romantiques pour briser cet album et lui donner plus de variété. L'album est une longue jam session de Hard Rock à la guitare fuzz du début à la fin, mais si vous êtes d'humeur à écouter un bon vieux barrage non-stop de Rock psychédélique brut, sauvage et frénétique, alors cet album trippant pourrait être votre tasse de thé.

N'ayez pas peur de l'obscurité, entrez dans la lumière et faites un voyage psychédélique aux couleurs de l'arc-en-ciel dans le temps avec l'album de Dark, "Round the Edges". Il n'a peut-être pas le pouvoir de vous donner un état de conscience altéré temporaire, mais vous pouvez quand même vous défoncer avec cette musique formidable sans l'aide de substances psychédéliques. Il s'agit d'un rock psychédélique brut et terreux, qui revient à l'essentiel, sans prétention à la grandeur.

L'album peut ne pas plaire aux fans de rock progressif en général, mais c'est un album essentiel pour les amateurs de rock psychédélique britannique classique, et la valeur de rareté de cet album perdu signifie à elle seule qu'il vaut la peine de l'écouter. L'album LP original est considéré comme le "Saint Graal" pour les collectionneurs de disques.
Psychedelic Paul


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Message par alcat01 » dim. 16 avr. 2023 12:52

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1965 : My Generation
The Who se sont d’abord appelés The High Numbers et ont sorti un 45 tours « I’m The Face/Zoot Suit » en 1964. Puis ils ont changé de nom avec l’arrivée de leurs deux managers, Kit Lambert et Chris Stamp (le frère du comédien Terence Stamp).

1965 voit donc la sortie de leur premier album, The Who Sings My Generation, album qui contient quelques uns des classiques du Rock: « My Generation » (l’hymne ultime), « The Kids Are Alright » ou encore « Out In The Street ». Les influences du combo de Pete Townshend sont définitivement ancrées dans le blues et la soul/rhythm ‘n’ blues (celle de Stax et de Tamla Motown), comme en témoignent les différentes reprises incluses sur le disque: « I Don’t Mind », « Please Please Please » (James Brown), « I’m A Man » (Muddy Waters – connue aussi sous le nom de Mannish Boy). Mais l’intérêt de cet album réside dans les compos originales de Townshend: « The Good’s Gone », « La La La Lies », « A Legal Matter » ou « Circles ».

L’énergie deployée est incroyable et prenante, Roger Daltrey chante très bien (même s’il s’évertue à singer les grands chanteurs de RnB !!), Townshend assène des riffs qui feront date, John « The Ox, Thunderfingers, The Quiet One, appelez-le comme vous voulez) Entwistle pose des lignes de basse à tomber, tandis que Keith Moon « The Loon » martèle ses fûts comme des enclûmes. Les Who posent les bases d’un rock énergique, violent, sans concession, bien loin du « Billy-Billy », du Rock au sens large (Kinks, Stones) et bien loin aussi d’un groupe qui, déjà en 1964 commencait sérieusement à expérimenter pour le meilleur, les Beatles.

La version remasterisée, sortie en 2002, se voit réhaussée de pléthore de Bonus Tracks, parmi lesquels leur premier single, jamais paru sur 33 tours (sauf compils): le sublime « I Can’t Explain ». Procurez-vous ce double CD, car il permet (à mon avis) de comprendre d’où vient, en partie, notre style favori !!!
Phil Ouze

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Message par alcat01 » dim. 16 avr. 2023 14:44

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Spot - spot 1971
Une partie de sa mystique vient du fait que sa seule disponibilité en dehors des relativement peu d'exemplaires du LP existants était sur une version vinyle bootleg.
Une plus grande partie de la mystique vient probablement de la musique du groupe.
A noter particulièrement l'écriture du bassiste André Jungo et du batteur Philippe Dubugnon, qui composent neuf des dix chansons originales (il y a aussi une reprise de "Jersey Thursday" de Donovan).

Ils étaient tout aussi capables de faire du folk-rock doucement mélodique ("I Am One"), du rock progressif à la fois étrange et rugueux ("By the Way", avec son piano électrique au ralenti et sa voix qui anticipent Axl Rose d'une bonne quinzaine d'années), ou des mutations d'égalité des chances ("In My Dreams", qui s'ouvre sur une batterie jazzy avant de s'arrêter brusquement et de devenir une belle ballade folk-rock, puis de se transformer à nouveau en un blues moite).
Presque chaque chanson change de signature temporelle deux ou trois fois au cours de la chanson, mais au lieu de sembler schizophrène, cela semble juste approprié, parfaitement exécuté.
Chaque chanson contient quelque chose de surprenant et sort les auditeurs de toutes les attentes qu'ils pourraient apporter avec eux.
Même si certains aspects de la musique semblent banals - et parfois Spot s'appuie sur une banalité hard-rock - elle est bientôt sapée par quelque chose d'original. La musique de Spot n'est pas aussi décousue et dissonante que celle de Can, mais elle se rapproche parfois de la qualité puissante, hypnotique et drone de Can.
La voix du chanteur Pavlo Pendaki est prise à mi-chemin entre le marmonnement de Damon Suzuki et l'histrionique de Robert Plant. Sur "Portobello", il s'approprie le côté mystique du pantalon en cuir de Plant sans aller aussi loin que Plant.
En fait, la musique de Spot semble beaucoup plus tendue et heureusement retenue par rapport à beaucoup de hard rock d'époque. Peut-être que cela a aussi quelque chose à voir avec le fait que le cœur des membres du groupe semble d'abord ancré dans la musique folk, et le hard rock uniquement comme moyen de faire progresser cette musique (critique de Stanton Swihart).
Paul Dormenfy


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