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Message par alcat01 » mar. 9 mai 2023 19:05

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Green River (1969)
En cette année 1969, CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL est vraiment en pleine bourre. Son second album Bayou Country est sorti le 5 janvier 1969 et a permis au groupe emmené par John Fogerty de franchir quelques paliers, de se faire un peu plus connaitre sur le plan international. Sans perdre de temps, CCR ne se repose pas le moins du monde sur ses lauriers et met déjà en boite le successeur de Bayou Country.

Et le 3ème album de CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL, Green River, sort le 3 août 1969, soit 7 mois après Bayou Country et 15 mois après son premier album éponyme. C’est avec le même line-up que CCR se présente et, comme sur le précédent album, c’est John Fogerty qui est à la production. Quand à la pochette de Green River, elle est à mon goût très réussie et suggère que ce disque est une ode à l’Amérique profonde.

Sur ce 3ème album, CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL alterne allègrement entre titres joués sur des tempos lents et d’autres plus incisifs. Plusieurs hymnes sont présents. Il y a tout d’abord « Green River », titre posté en ouverture du disque qui est court, concis et va droit au but. Ce morceau très roots, très terroir annonce d’ailleurs ce qui se fera plus tard dans le Heartland-Rock, l’Americana et la voix de John Fogerty a le don de transporter pour l’occasion. Le même constat peut être fait pour « Lodi », un hymne Classic-Rock en puissance sur lequel le groupe s’exprime à coeur ouvert, avec ses tripes, dont les mélodies de guitares et le refrain dégagent une vraie magie. Dans une optique différente, « Bad Moon Rising » est un hymne Country-Rock aux relents Rockabilly, roots à souhait, qui prend littéralement aux tripes tant au niveau des mélodies que du du rythme imprimé qui contrastent avec les paroles plus assombries de la chanson. « Commotion », de son côté, est un brûlot Blues-Rock nerveux qui est porté par des guitares âpres et incarne la facette la plus hargneuse de CCR. Ces 4 chansons ont réalisé de bonnes performances dans les charts US de l’époque: « Green River » et « Bad Moon Rising » ont atteint la 2ème place, « Commotion » s’est classé 30ème et « Lodi » 52ème.
Les autres titres de l’album valent également leur pesant de cacahuètes. Dans l’air du temps, le mid-tempo teinté Blues-Rock « Tombstone Shadow » fait taper du pied, s’avère efficace, inspiré et fleure bon l’Amérique profonde, celle des grands espaces aussi. Et que dire de « Cross-Tie Walker », une chanson Country qui sent bon l’Amérique rurale avec ses guitares, sa rythmique enjouées et toutes les ondes positives qu’elle dégage ? Écoutez-là donc, vous m’en direz tant… Entre Country et Folk, la ballade acoustique « Wrote A Song For Everyone » s’impose grâce à ses mélodies somptueuses et s’avère apaisante, donne des sensations de bien-être et montre un groupe à l’inspiration rayonnante qui donne une sacrée leçon de feeling, John Fogerty se montrant particulièrement touchant. « Sinister Purpose », un autre mid-tempo, est résolument Rock avec ses guitares crues, sous tension, flirtant même avec le Hard Rock des débuts et CCR se fait particulièrement mordant, se montre persuasif d’autant que le solo à la six-cordes est enivrant. Enfin, une reprise vient compléter cet album, il s’agit de « The Night Time Is The Right Time » de Nappy BROWN (l’original date de 1957, à titre informatif) et CCR en a proposé une version Blues-Rock hargneuse, jouée sur un tempo lent, avec des choeurs qui répondent du tac au tac aux vocaux de John Fogerty et l’interprétation est convaincante car pleine de conviction.

Green River met donc en lumière un groupe touché par la grâce, qui a su ressortir avec éclat le feu qui était en lui. CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL a réalisé là un sans-faute. Cet album, dont les chansons sont courtes, immédiates et restent facilement ancrées dans les mémoires, s’est imposé en tant que monument du Rock américain et a fortifié CREEDENCE CLEARXATER REVIVAL en tant que poids lourd du Rock. Green River a atteint la 1ère place aux USA (où il a été certifié 3 fois platine), s’est classé 2ème au Canada, 5ème en Norvège, 11ème en Allemagne et 20ème en Grande Bretagne.
Trendkill

Encore un disque indispensable et incontournable!


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Message par alcat01 » mar. 9 mai 2023 19:23

lienard a écrit :
mar. 9 mai 2023 18:44
alcat01 a écrit :
lun. 8 mai 2023 18:21
Hé oui, nous n'avons pas eu la même approche que les plus jeunes, surtout avec l'avènement du Web!
Et temps que l'on parle de Steppenwolf .. sur le double cd "Retrospective" il y a (sur le cd 2) une version d'enfer de Born to be wild (live 1987) que je n'arrive pas à trouver sur le web .. si tu trouves .. :chapozzz:
Je ne connais pas cette rétrospective, mais j'ai trouvé cette version enregistrée à la même époque!


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Message par lienard » mar. 9 mai 2023 19:58

Ben non, c'est pas celle-là .. pas grave, on verra la suite demain .. ;)

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Message par Cooltrane » mar. 9 mai 2023 21:34

alcat01 a écrit :
mar. 9 mai 2023 19:05
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Encore un disque indispensable et incontournable!
Autant j'adore les deux premiers avec son swamp rock lourd, autant River & Poor Boys et leur coté country m'emm... profondément, because j'aime pas "la country" (en général)

Heureusement, ils redresseront la barre avec Cosmo's et Pendulum.

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Message par alcat01 » mer. 10 mai 2023 05:56

Cooltrane a écrit :
mar. 9 mai 2023 21:34
alcat01 a écrit :
mar. 9 mai 2023 19:05
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Encore un disque indispensable et incontournable!
Autant j'adore les deux premiers avec son swamp rock lourd, autant River & Poor Boys et leur coté country m'emm... profondément, because j'aime pas "la country" (en général)

Heureusement, ils redresseront la barre avec Cosmo's et Pendulum.
A chacun ses goûts! :hello:

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Message par alcat01 » mer. 10 mai 2023 05:58

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1979 Strikes
Dans la grande famille sudiste, la fin des années 70 n’aura pas seulement été marquée par la tragédie du 20 octobre 1977 qui fit disparaître pour longtemps son chef de file Lynyrd Skynyrd, cette éclipse aura également ouvert la voie à des formations qui étaient jusque là plus ou moins tapies dans l’ombre du géant de Jacksonville. Ce fut le cas de Molly Hatchet et aussi de BLACKFOOT, deux groupes qui, chacun à sa manière, contribuèrent par ailleurs à durcir un peu le rock sudiste.

Blackfoot est probablement le groupe le plus rude parmi les grands sortis du vivier de Jacksonville, et si ce troisième album n’est peut-être pas aussi rugueux que ne le seront « Tomcattin’ » et « Marauder », il montre sur des titres comme « Whishing Well » (une reprise de FREE, interprétée avec la vigueur habituelle à Medlocke), voire « Train, Train » (que WARRANT reprendra dix ans plus tard) un tempérament plus porté vers le hard rock que la plupart des groupes sudistes généralement plus teintés blues, voire country (Blackfoot y puise également une partie de son inspiration).

Mais ne réduisons pas « Strikes » à cette seule facette, car cet album est d’une belle variété. Sur fond de rock’n’roll, « Road Fever » présente tout à la fois une rythmique et des parties de guitare assez typiquement sudistes, combinés à un parfum vaguement funk dans les prémices du refrain. Cette chanson est par ailleurs sublimée par une mélodie très efficace, une tendance qu’on retrouve sur le superbe « Left Turn On A Red Light » avec son arpège envoûtant qui nous prépare à une fin grandiose avec « Highway Song », ce dernier n’étant autre que le « Freebird » de la bande à Rickey Medlocke, rien moins.

Certes, « Strikes » s’appuie aussi sur trois reprises, ce qui fait beaucoup, sur neuf titres, mais se plaindra-t-on de retrouver la voix chaude et joliment éraillée de Medlocke sur le très bon « I Got A Line On You » (morceau de la fin des années 60 du groupe SPIRIT, de Randy California) avec son je ne sais quoi de soul ? D’une part Blackfoot y insuffle une certaine fièvre (c’est aussi le cas sur « Wishing Well »), et par ailleurs, le groupe les a assez intelligemment choisies, dans le sens où ces reprises s’intègrent très bien au répertoire du groupe.

1979 fut une belle année pour le rock sudiste, car « Strikes » est à mon avis non seulement le meilleur album de Blackfoot, mais c’est aussi l’un des classiques du genre, comme le fut, la même année, « Flirtin’ With Disaster » de Molly Hatchet.
The Wicker Man

Quelques années avaient passé depuis le précédent album et le son s'est nettement durci.
"Strikes" est destiné à être l'effort du groupe le plus commercialement réussi. "Train, Train", écrit par le grand-père de Rickey, Shorty Medlock, devient leur premier Hit et la chanson la plus connue. "Highway Song" s'avére être un autre Hit pour eux un peu plus tard dans l'année.



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Message par alcat01 » mer. 10 mai 2023 06:11

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Crescent (1964)
Le Crescent de John Coltrane, enregistré au printemps 1964, est un album épique, montrant son côté méditatif qui servira de prélude parfait à son œuvre immortelle A Love Supreme. Son meilleur quartet, composé de McCoy Tyner, Jimmy Garrison et Elvin Jones, soutient le côté un peu plus doux de Coltrane et, bien qu'il ne s'agisse pas tout à fait d'une ballade, la concentration et le ton accessible de cet enregistrement font des merveilles pour quiconque souhaite s'asseoir et laisser cette musique s'enrichir et vous submerger.
Bien qu'il n'ait pas tout à fait atteint le niveau de la musique sans entrave "sheets of sound" qu'il allait faire avant sa mort en 1967, il y a des indices de ce groupe qui s'étire dans une dynamique retenue, jouant un jazz progressif aussi charmant que celui entendu n'importe où, à n'importe quelle époque.
Les points culminants sont la ballade révérencieuse, ruminante et libre "Crescent", avec un Coltrane patient qui accepte de swinguer, tandis que le très beau "Wise One" est accentué par les rêveries délicates et carillonnantes de Tyner avec un ténor profondément coloré de Coltrane qui ne se précipite pas, même dans un léger rythme latino. Ce sont les chansons spirituelles par excellence, et en fin de compte deux des plus grandes de la carrière de Coltrane. Mais "Bessie's Blues" et "Lonnie's Lament" sont tout aussi vénérées dans le sens où elles sont reprises par des musiciens de jazz du monde entier, la première étant une merveille de hard bop avec un court refrain répété classique, la seconde étant l'une des ballades de jazz les plus sombres et les plus tristes dans un monde plein d'injustice et d'iniquité - l'éloge funèbre par excellence. Garrison et surtout Jones sont mis à rude épreuve sur le plan émotionnel, mais sur le final "The Drum Thing", les sons de tam-tam de type africain extraits par Jones avec le ténor soupirant de Coltrane, suivis d'un jeu de caisse claire frénétique vraiment étonnant, en font un morceau à revoir.
Dans les notes de pochette, une citation de Leroi Jones/Amiri Baraka affirme que John Coltrane était "audacieusement humain", et il n'existe pas de meilleur exemple de cette qualité transférée à l'effort musical que cet album définitif, indispensable, qui englobe tout ce qu'il était et ce qu'il deviendrait par la suite.
Michael G. Nastos


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Message par alcat01 » mer. 10 mai 2023 10:36

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Acanthe est un groupe français de Classic Rock/Prog en activité au milieu des années 70 (de 73 à 77), mais qui n'a jamais vu sa musique faire l'objet d'une sortie officielle. Pour d'obscures raisons, ce groupe n'a jamais eu l'opportunité effective de voir son travail correctement publié.

Plus de 30 ans après leur dissolution, les mérites du groupe ont finalement été reconnus (et rassemblés) par le label national Musea, qui poursuit une longue tradition de récupération de groupes de rock progressif perdus depuis longtemps, rares et non signés de cette période.
La première conclusion qu'un auditeur peut tirer en écoutant Someone Somewhere est qu'il semble vraiment étrange que ce groupe n'ait jamais vu son travail publié alors qu'il était en activité, car le groupe fait preuve d'un calme et d'un talent qui vont bien au-delà de la plupart des groupes signés de l'époque. Il devient alors inévitable pour l'auditeur de se demander combien d'autres groupes avec (au moins, si ce n'est plus) cette qualité ont été perdus dans le temps, sans aucune chance de voir leur travail (enfin) reconnu.

Acanthe jouait un son qui tournait autour du classic rock et du prog symphonique. Un son qui peut faire référence à des noms aussi éloignés que Pink Floyd, Ange, Pulsar, The Doors et Procol Harum tout en conservant une signature originale.
La musique est dynamique et pleine de personnalité, l'accent étant mis sur les parties instrumentales (certaines frôlent le génie). Chantant en français et en anglais, le groupe est toujours capable d'offrir de bonnes mélodies et un bon travail vocal dans les deux langues.

Le son global, bien que manifestement encadré dans la fenêtre temporelle où il a été enregistré pour la première fois, ne sonne pas aussi daté que la majorité des enregistrements de la même période. Ceci dit, bien que typiquement vintage, c'est un album qui peut encore être énormément apprécié par la communauté contemporaine des progheads qui se nourrissent toujours de l'héritage musical des années 70.
Someone Somewhere contient de nombreux ingrédients en ce qui concerne sa musicalité : des claviers qui sonnent comme ceux des Doors et de Procol Harum, un travail de guitare plus proche de Pink Floyd et une section rythmique qui semble plus proche de Genesis ou des légendes françaises Ange.

Il en résulte un album réjouissant à découvrir pour les nostalgiques du prog symphonique classique. En fait, ce disque miraculeux devient essentiel pour ceux qui préfèrent encore le vrai progressif (les groupes des années 70) à cette faction de groupes contemporains qui préfèrent imiter ce style, devenant ainsi régressifs.
Un album à découvrir et à apprécier pleinement par les fans inconditionnels de rock progressif des années 70 !
Nelwizard

J'ai découvert Acanthe récemment et il est bien dommage qu'il n'ait pas eu la chance de se faire connaitre à son époque.
Ce groupe inconnu aureit m&rité meilleur sort!



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Message par alcat01 » mer. 10 mai 2023 12:42

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Live Without a Net (1980)
Le disque suivant d'Angel, leur premier live est un double album intitulé "Live Without A Net", qui a parfaitement capturé l'atmosphère de la performance d'Angel en public.
Enregistré en live le le 6 Mai 1978 à The Long Beach Arena et le 27 Juin 1978 à The Santa Monica Civic Center, il sera le dernier disque du groupe avant leur séparation en 1981.
Le groupe avait espéré que cet album pourrait leur apporter le succès commercial, comme "Alive!" de KISS, mais cela n'a pas été le cas, conduisant à la rupture d'Angel un an plus tard.
Le talent d'Angel a trop été supplanté par leur look Glam Rock: Les synthés et les guitares, les changements de temps et les breaks, tout démontre plus de profondeur que ce que l'on pourrait penser en les regardant, et on peut même découvrir une certaine sophistication dans les paroles. Cependant, la qualité sonore de cet opus n'est pas vraiment bonne.
Grand set live qui comprend tous les excès de spectacle de metal des années 70: chansons longues, claviers, guitare et solo de batterie ainsi qu'une bonne sélection de matériel de la discographie du groupe.
Musicalement parlant le matériel est plus Heavy que les disques studio, la section rythmique est plus puissante et en particulier les synthétiseurs et la leadguitar s'épanouissent librement.
Angel est avant tout un groupe scènique et "Live Without A Net" est une belle rétrospective de la carrière d'un"e formation qui était très certainement un des groupes les moins appréciés des années 70. C'est un album live tout à fait impressionnant.
En 1980, le combo présente cela à l'approbation de son public, montrant ses capacités musicales et sa présence scénique pleine de pyrotechnie et des illusions magiques, mais la plus importante chose, l'émotion et la musique, étaient là!
Les musiciens montrent toute leur dexterité avec des thèmes comme "The Tower", "Can You Feel It", "Telephone Exchange", "Don't Leave Me Lonely", "Feeling Right", "White Lightning", "Hold Me Squeeze Me" ou "Rock & Rollers", avec des solos prolongés de Gregg Guiffria, Punky Meadows, Barry Brandt et un petit par Felix Robinson à la basse ("Over & Over").
Ce qui en fait un grand spectacle...
Comme avec la plupart des albums live de l'époque, les solos ne manquent pas et ce n'est pas une exception, les solos de claviers de Giuffria révèle qu'il est un maestro ès- claviers comme Emerson, Wakeman, Lord ou Hensley. Le long solo de clavier, juste avant "On the Rocks", montre sa grande dextrérité comme sur les deux premiers albums du groupe.

Tout se met rapidement en place, même les bombes sur le tonitruant "The Tower" sont perceptibles. Ouvrant le show, Angel montre sa classe immédiatement car si c'était Deep Purple ou Uriah Heep qui avait écrit cela, il serait salué comme un grand classique.
La musique continue avec des Rocks tels que "Can You Feel It" et des chansons Pop comme "Aint Gonna Eat Out My Heart Anymore".
Dans cet enregistrement se trouvent deux morceaux live différents de la discographie officielle du groupe: "Twenty Century Foxes" et "All the Young Dudes", une superbe reprise de Mott the Hopple / David Bowie qui n'ajoute rien à la façon dont Angel la joue, avant que Punky ne soulève les montagnes lors de "Rock' n' Rollers" avec un solo dévastateur. Meadows fait une superbe partie de guitare rapide classique qui par moment ressemble au Jeff Beck de "Blow by Blow". La guitare, le son et le style de jeu de Punky est très distictive et originale...
Barry Brandt montre ses prouesses avec son solo sur "White Lightning"
Suivent trois Heavy Rocks dont "Feelin' Right" qui est énorme.
Enfin, l'album se termine avec "20th Century Foxes", un morceau qui doit être vu comme une sorte de bonus car il ne faisait pas partie du show mais qui fut enregistré live au "Shrine auditorium" de Los Angeles pour le film "Foxes". C'est certainement la meilleure chanson où Punky brille vraiment particulièrement.

"Live Without a Net" est un disque fantastique et tous les amoureux du Rock devrait le posséder et, pourtant, ce devait être le dernier album officiel du groupe pour plus d'une décennie.
Dans les faits, bien qu'Angel n'ait jamais été officiellement dissout, les membres du groupe sont partis faire autre chose après la sortie de cet album live.

On peut encore vraiment se demander pourquoi ces gars-là n'ont jamais touché le gros lot?...


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Message par alcat01 » mer. 10 mai 2023 16:06

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1975 : Hour Of The Wolf
On ne peut pas vraiment dire que le retour du loup des steppes en 1974 fut remarqué, Slow Flux sonnant décalé face à l’armada métal qui inonde les bacs. La faute à un disque qui n’offre rien de neuf, rappelant tout de même un passé légendaire mais surtout des cuivres qui gâchent un peu la fête. Pourtant, Steppenwolf avec ses cuivres persiste et signe (avec un sax pour être plus précis). Et ce d’entrée de jeu avec « Caroline (Are You Ready for the Outlaw World?) » une compo rytnm & blues de Mars Bonfire (l’auteur du mythique « Born To Be Wild ») en ouverture de Hour Of The Wolf, second opus sur le label Epic.

L’heure de la bête est enfin arrivée ? rien n’est moins sûr. D’autant que l’on remarque l’absence de l’organiste et membre fondateur Goldy McJohn. Mécontent pour son orgue rétro, John Kay le vire pour le remplacer par Andy Chapin. Ce dernier, outre le chanteur canadien, rejoint le guitariste Bobby Cochran, le bassiste George Biondo et le batteur Jerry Edmonton qui prend la main sur la direction artistique. Autre fait notable, John Kay à la voix nerveuse et éraillée n’est crédité que sur une seule chanson.
Pour finir avec le sax, on le retrouve paradoxalement dans « Hard Rock Road » au registre boogie et gospel.

La venue d’Andy Chapin va réorienter la musique de Steppenwolf, Car le claviériste ne rapplique pas qu’avec un orgue et un piano, il débarque également avec un synthé. De fait l’exploitation de cet appareil tire vers le prog. Flagrant dans l’épique « Mr. Penny Pincher » en conclusion, long de 6 mn à qui il ne manque que la flûte d’Andrew Latimer pour que cela ressemble à Camel. Moins laborieux, on retrouve cet esprit dans le nostalgique et mélancolique « Just For Tonight » fait de somptueux chœurs ainsi que le heavy prog soul « Someone Told A Lie » où l’orgue rappelle Atomic Rooster.

Pour le reste on retrouve des chansons qui rappellent les débuts pour un rock sauvage, rude et engagé où Bobby Cochran étincèle avec sa six cordes électrique dans le groovy « Annie, Annie Over », le vicieux « Two For The Love Of One » sans oublier « Another’s Lifetime », une jolie la balade country et céleste qui sent les grands espaces.

Visiblement, Steppenwolf tente de se dégager de son passé sans prendre de risque mais la sauce ne prend pas, probablement lié à un manque de direction musicale.

N’aimant pas les tournées, Andy Chapin quitte Steppenwolf peu de temps après pour rejoindre le groupe de Ricky Nelson. Il décède le 31 décembre 1985 au Texas en même temps que Ricky Nelson et ses musiciens d’un accident d’avion. Il avait 33 ans.
jeanjacquesperez


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Message par alcat01 » mer. 10 mai 2023 17:49

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1958 Ascenseur Pour L'Échafaud
Avec la bande originale publiée en première face de la sortie du LP Columbia de 1958, Jazz Tracks , la session complète de l'enregistrement de la bande originale de Miles Davis au film de Louis Malle de 1958, Ascenseur pour l'échafaud est épuisé sur CD depuis de nombreuses années. Aujourd'hui, Universal Music France a rectifié cette situation, rééditant la session complète dans une belle version remasterisée 24 bits/96 kHz dans un digipack complet avec photos de session et notes de pochette. Représentant un côté plus intime et spontané de Miles, la réédition de cette session est un événement bienvenu.
Malle était déjà fan de jazz lorsque Jean-Claude Rappeneau lui proposa de demander à Miles, qui était en France pour une brève tournée, d'enregistrer la bande originale ; il a facilement accepté. En créant un environnement détendu dans le studio, où les musiciens pouvaient visionner les scènes principales du film en boucle puis improviser en réponse à ce qu'ils voyaient, Malle a clairement compris que peu de direction était nécessaire à Miles.

Et Miles, avec un groupe sympathique, comprenant le saxophoniste Barney Wilen, le pianiste Ren' Urtreger, le bassiste Pierre Michelot et le batteur Kenny Clarke, a pu créer de la musique avec ses conseils minimalistes typiques. En fait, à l'exception de "Sur l'autoroute", qui était basé sur les accords de "Sweet Georgia Brown", Miles n'a fourni que les esquisses les plus rudimentaires de la direction. Malle a également fourni des informations, suggérant, par exemple, un passage de basse et de batterie uniquement, qui n'a finalement pas été utilisé; il a également décidé, en dernière analyse, quelles prises seraient utilisées comme prises finales.
La session entière n'a duré que quatre heures, mais la musique est magique ; à l'exception de "Sur l'autoroute" et "Diner au motel", plus lumineux et plus rapides, les pièces sont sombres et maussades, faisant écho à la sensation noirâtre du film. Au total, vingt-six prises ont été enregistrées, dix pistes étant finalement sélectionnées pour le film. Ces pistes ont été traitées avec une utilisation intensive de la réverbération et sont proposées en séquence au début du CD afin que l'auditeur puisse découvrir la bande-son telle qu'elle était initialement prévue (et publiée sur Jazz Tracks ).

À la suite de la bande-son finie se trouvent les différentes prises alternatives et non traitées, dont beaucoup sont incomplètes. Mais ils ouvrent une fenêtre sur l'esprit collectif de l'unité d'improvisation ; ils constituent à la fois des morceaux de musique valables et un aperçu supplémentaire de ce qui était, pour l'époque, un processus créatif vraiment unique.

Les fans du côté cool de Miles seront particulièrement intéressés par Ascenseur pour l'échafaud; mais cet enregistrement, qui faisait date à l'époque, devrait intéresser tout autant les amateurs de musique de bande originale, car il représente l'une des rares fois où une véritable approche collaborative et improvisée a été utilisée.
Et seul un artiste aussi confiant et concentré que Miles pouvait tirer des performances aussi solides d'un groupe qui avait très peu joué ensemble; l'album est un témoignage continu de la force de Miles en tant que leader.
John Kelman


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Message par alcat01 » mer. 10 mai 2023 19:02

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Willy And The Poor Boys (1969)
Rien n’arrête CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL en cette année 1969. Le groupe a sorti 2 albums, Bayou Country et Green River, qui l’ont installé parmi les valeurs sûres du Rock américain, de la musique américaine au sens large même. Green River avait même atteint la 1ère place du Billboard US (il y est resté durant 4 semaines) le 4 octobre 1969. L’année 1969 ne s’est même pas achevée et CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL frappe à nouveau en sortant un successeur à Green River.

Le 4ème album studio de CCR, toujours produit par John Fogerty, a pour titre Willy And The Poor Boys et sort le 2 novembre 1969, soit 3 mois seulement après Green River ! En l’espace de 11 mois, John Fogerty et ses partenaires ont donc sorti la bagatelle de 3 albums !!! L’expression battre le fer tant qu’il est chaud prend ici tout son sens. La pochette de Willy And The Poor Boys tranche avec celle de Green River car elle montre les musiciens de CCR en train de jouer devant des enfants devant l’entrée d’un magasin appelé Duck Kee Market.

Comme sur les précédents albums, CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL sort de sa botte secrète quelques hymnes qui sont devenus avec le temps des classiques incontournables du Classic-Rock. Il y a l’inévitable « Fortunate Son » (comment ne pas commencer par parler de ce titre ?) qui est la chanson la plus dure de l’album: ce mega-hymne imparable aux allures de protest-song, très Rock, hargneux à souhait, flirte même avec le Hard Rock, s’impose comme le genre de chanson à chanter à tue-tête avec un refrain qui flingue tout, un John Fogerty imparable et en se remettant dans le contexte de l’époque, il est difficile de ne pas songer à la guerre du Vietnam à son écoute. « Down In The Corner », gaillardement reprise en choeurs sur le refrain, est une chanson Rock entrainante, contagieuse, qui reste bien imprimée dans les esprits une fois qu’elle a été entendue et s’impose comme un classique du Rock américain. Pour l’anecdote, ces 2 titres sont sortis sur le même single (d’un pays à l’autre, les faces A et B ont varié) qui a atteint la 3ème place aux USA (et, par ailleurs, 2ème en Australie et en Allemagne, 4ème au Canada).

Aucun autre titre de cet album n’a été extrait en tant que single. Ceci dit, le reste de Willy And The Poor Boys mérite qu’on s’y attarde. « It Came Out Of The Sky » est une chanson Rock n’ Roll rythmée, colorée, pétillante, très roots qui est judicieusement renforcée par quelques notes de piano et bien appuyée par des guitares pleines de punch. Le mid-tempo « Feelin’ Blue », à caractère Blues-Rock, prend aux tripes, s’avère envoûtant grâce notamment à un refrain repris par des choeurs limite Soul. « Effigy », un autre mid-tempo, est un long titre de plus de 6 minutes littéralement envoûtant, addictif, chargé d’émotion qui fait écho au fameux « Hey Joe » (un classique de THE LEAVES qui a été popularisé par la suite par Jimi HENDRIX), mais en plus mélancolique et avec une tension palpable, surtout que les guitares pleurent sur le solo et c’est le genre de morceau, par ailleurs beau à pleurer, prend littéralement à la gorge pour ne plus lâcher sa proie. Dans un style bien différent, « Don’t Look Now (It Ain’t You Or Me) » est une chanson Country/Folk rythmée, enjouée et inspirée qui fait plonger dans les racines du patrimoine musical américain. Une chose inédite par rapport aux précédents albums apparait sur Willy And The Poor Boys: la présence de 2 titres exclusivement instrumentaux. « Poorboy Shuffle » est un instrumental à base de guitare acoustique et d’harmonica court, mais qui va à l’essentiel. Quand à « Side O4 The Road », c’est un instrumental typé Blues-Rock axé sur les guitares crues, roots et appuyé par un rythme groovy bienvenu. Enfin, 2 covers complètent ce 4ème album de CCR: « Cotton Fields », écrite puis enregistrée par LEADBELLY (alias Huddie LEDBETTER) en 1940, apparait ici en tant que version Country-Rock chantée en choeurs qui permet de s’évader, de penser ou fantasmer sur l’Amérique profonde et « The Midnight Special » est une chanson traditionnelle publiée en 1923 (il y a presque 100 ans !) que le groupe a repris en version Blues-Rock avec en renfort des choeurs Gospel qui apportent un vrai plus et le groupe de John Fogerty a eu là une idée judicieuse d’exhumer un tel titre qui s’impose comme un excellent remède contre la dépression et ça fait vraiment un bien fou de l’entendre.

Willy And The Poor Boys est donc un autre grand disque de CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL, qui a réalisé un sans-faute.
Willy And The Poor Boys peut être considéré comme un des incontournables du Rock américain. Ce 4éme album s’est classé 3ème au Billboard US et a été certifié double platine.
En tout cas, 1969 aura été une année particulièrement faste pour CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL.
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Message par alcat01 » jeu. 11 mai 2023 08:13

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1980 Tomcattin'
Bon sang ne saurait mentir, c’est donc avec un album foncièrement énervé que Blackfoot poursuit l’aventure. Fidèle à sa logique, comme s’il ne fallait pas faillir à la légende, chaque titre concentre à la fois, furia, rage et détermination au service d’une cause unique : le rock’n’roll. Ecrit en tournée et délibérément orienté vers la scène, Tomcattin’ soumet la foudre sans jamais la maîtriser.

Affirmation de soi, grands espaces, morceau à la rythmique possédée, Warped est le premier à déterrer la hache de guerre. Gravé dans la pierre d’un southern blues-rock spécialisé dans le guet-apens, c’est le genre de morceau qui, en quelques secondes, parvient à nous faire basculer en terres peau-rouge sans avoir vu le coup venir. Pas de pause dans ce disque, mais de nombreux allumages de feux de prairies faisant la part belle à des guitares en manque d’imprévus. Medecin Man à couteaux tirés, si Rick Medlocke aime tutoyer l’enfer de quelques arpèges, derrière, Walker et Spires ne quitte pas une seconde la piste des yeux. Ça joue carré, sans puiser dans les réserves, mais avec une justesse dans le swing faisant la fierté du guerrier.
Danse du soleil ou querelle rituelle, si On The Run, Dream On et Street Fighter ne lâchent rien au niveau intensité, c’est aussi pour nourrir l’imaginaire d’une mémoire à laquelle on aurait ouvert grand les portes. Quelques notes d’harmonica pour étouffer le silence, une batterie faisant la course aux bisons, entre odeur de plomb et mid-tempo rebelle, l’indien sait toujours sur quel pied danser. Survolté du début à la fin, sans aucune concession, Tomcattin’ reprend les hostilités là où Strikes avait pu, malgré lui, nous laisser croire à l’éventualité d’une quelconque corruption orientée FM.
Rassuré du contraire par cet album de toutes les rages, ce disque fait également figure de témoignage dans lequel, en y regardant de plus près, chacun y croisera les ombres persistantes d’un passé heureux.
Starchild

Ce disque est dans la même veine que Strikes et aussi efficace. Indispensable!


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Message par alcat01 » jeu. 11 mai 2023 08:14

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A Love Supreme (1965)
L'un des disques les plus importants jamais réalisés, A Love Supreme de John Coltrane, a été le sommet de sa carrière en studio. Il a à la fois compilé toutes les innovations de son passé, parlé du courant de profonde spiritualité qui l'a libéré de ses dépendances aux drogues et à l'alcool, et laissé entrevoir les innovations futures des deux dernières années et demie de sa vie.
Enregistré en deux jours en décembre 1964, le quartet classique de Trane - Elvin Jones, McCoy Tyner et Jimmy Garrison - est entré en studio et a créé l'un des albums les plus stimulants, les plus concis et les plus agréables sur le plan technique de leur généreuse relation.
Depuis la ligne de basse ondulatoire (et classique) de l'introduction jusqu'aux dernières notes respirées, Trane est au sommet de sa logique et de la variété de ses émotions en solo, tandis que le reste du groupe est complètement en phase avec ses vibrations spirituelles. Composé de quatre parties, chacune a une progression thématique. "Acknowledgement" est l'éveil à une vie spirituelle à partir des ténèbres du monde ; elle se termine par le chant du titre de la suite par le saxophoniste. "Resolution" est un segment d'une beauté étonnante et quelque peu turbulent. Il dépeint le dévouement nécessaire à la découverte sur le chemin de la compréhension spirituelle. "Pursuance" recherche profondément cette expérience, tandis que "Psalm" dépeint cette découverte et la réalisation de l'illumination avec humilité.
Bien que parfois agressif et dissonant, ce n'est pas le Coltrane le plus furieux ou le plus aventureux. Les enregistrements qui suivent cette période - en studio et en public - deviennent de plus en plus libres et extrêmement fougueux.
A Love Supreme ne se contente pas d'essayer mais réalise l'ambitieuse entreprise du concept de Coltrane ; son voyage émotionnel, de recherche, parfois de prière, est rendu très clair.
D'une durée de 33 minutes, A Love Supreme transmet beaucoup sans exagération. Il est presque impossible d'imaginer une collection de jazz sans cet album.
Sam Samuelson


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Message par alcat01 » jeu. 11 mai 2023 10:05

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Those Who Are About to Die Salute You (1969)
Brilliant et intemporel, le premier album de Colosseum, "Those Who Are About to Die Salute You", sorti sur le label Fontana en 1969 est un merveilleux exemple de Jazz Rock intégré dans le Blues et il reste toujours aussi efficace et agréable aujourd'hui qu'il ne l'était à sa sortie.
Le titre 'Those Who Are About to Die Salute You' est évidemment la traduction anglaise de l'expression latine "morituri te salutant" que les gladiateurs adressaient à l'empereur avant le début des combats de gladiateurs.
"Those Who Are About To Die Salute You" est l'un des albums les plus intéressants et passionnants de son époque. Il est soutenu magnifiquement par les jeux des musiciens vraiment superbes, dont celui de Dick Heckstall-Smith merveilleusement punchy, exécutant brillamment des breaks de saxophone, et une série de fortes mélodies inoubliables qui, elles-mêmes, en font un disque hors du commun.
Mais ce qui le rend encore plus surprenant, c'est la manière dont il prend le British Blues 'standard' pour le transformer en quelque chose de très différent en incorporant des éléments importants du Modern Jazz et de la scène Rock Progressive émergente dans sa conception.
Bien sûr, certains morceaux sont peut-être un peu plus moyens que d'autres, en particulier "Beware the Ides of March", une sorte de ballade progressive où chaque musicien démontre sa technique dans une cohésion quasi parfaite, mais même celui-ci ne dénature pas ce disque incroyablement puissant qui ne cesse jamais de pulser.
Quelques morceaux sont, somme toute, assez étonnants comme le magnifique "Debut", "Walking in the Park", "Plenty Hard Luck", "Backwater Blues" et "The Road She Walked Before".
Dans ce premier opus, Colosseum crée une fusion du Blues, du Rock et du Jazz qui a été souvent copié mais rarement égalé. Du morceau d'ouverture "Walking in the park" de Graham Bond jusqu'à "Those about to die" qui ferme cet album original, tout fournit un ensemble de qualité supérieure qui permet aux musiciens de s'exprimer pleinement. Le chant n'est jamais une priorité pour le groupe et on trouve quatre instrumentaux sur cet album qui sont: "Mandarin", "Beware the ides of march" and "The road she walked before" et "Those about to die".

"Debut" est la toute première chanson que Colosseum ait jamais joué en tant que groupe. Tony Reeves se souviendra plus tard que "[«Debut»] était en fait une phrase que je me souvenais de Mick Taylor jouant avec John Mayall, et je l'ai changé un peu en une ligne de basse...Et puis tout le groupe s'est joint. - c'est ce qui arrive pendant les répétitions - donc techniquement, vous devriez avoir le nom de tout le monde dans le crédit par écrit, y compris, je suppose, Mick Taylor"...
"Mandarin" a commencé à partir d'une série de sketches de Dave Greenslade basé sur une graduation japonaise douce. Tony Reeves a compilé ces sketches dans le thème principal et il a arrangé la chanson.

"Those Who Are About to Die Salute You" est apparu rapidement dans les Charts et un single, "Walking in the Park", en a été tiré pour promouvoir l'album. L'album a atteint le numéro 15 dans les UK Albums Charts.


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Message par alcat01 » jeu. 11 mai 2023 12:41

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Verden Allen - 1999 For Each Other
Verden Allen est avant tout connu pour son jeu aux claviers avec Mott The Hoople, mais son album paru en 1999 montre l'étendue et la profondeur non seulement de son jeu aux claviers, mais aussi de ses talents vocaux et de son talent incontestable pour l'écriture de chansons.
L'album "For Each Other" a été produit, écrit et, à part quelques musiciens invités sur deux morceaux, tous les instruments ont été joués par Verden.
Cet opus a été enregistré sur une période de sept mois dans son studio de Mid Glamorgan, South Walles, en Août 1999.
Il est tout naturellement recommandé aux fans de Mott The Hoople, mais pas que...














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Message par alcat01 » jeu. 11 mai 2023 14:52

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1976 : Skullduggery
N’aimant pas les tournées, Andy Chapin quitte Steppenwolf peu de temps après la publication de Hour Of The Wolf. Le chanteur John Kay, le batteur Jerry Edmonton, le bassiste George Biondo et la guitariste Bobby Cochran recrutent en remplacement Wayne Cook, ex claviériste de GoodThunder, combo psyché heavy prog originaire de Los Angeles qui publia un Lp éponyme en 1972.

Le line-up remanié, celui-ci entre en studio en 1976 pour pondre un 33-tours, Skullduggery toujours pour le compte d’Epic et bonne nouvelle Steppenwolf s’est enfin décidé à supprimer les cuivres qui gâchaient quelque peu la fête dans les deux opus précédents.
Fait de 8 titres, ce Lp débute avec le titre éponyme, un morceau hard rock bourré au kérosène pour un excellent groove entre un orgue écrasant et une guitare électrique saignante faisant penser à Deep Purple, une voix nerveuse et éraillée, un refrain accrocheur ainsi que des harmonies vocales somptueuses. Bref un bon début.
Malheureusement le reste ne sera pas du même niveau. On passe toutefois de bon moment avec des pistes rocks quelconques mais bien solides rappelant un certain passé comme « (I’m a) Road Runner », « Life Is a Gamble » et « Train Of Thought ». Le loup des steppes propose des balades d’inspirations country comme le nostalgique « Rock and Roll Song » et le mid-tempo « Pass It On » un brin exotique. Le disque se termine dans un registre plus funk avec « Sleep » et l’instrumental « Lip Service ».

Skullduggery est un vinyle sans grande prétention mais bien sympa. Le succès n’étant pas eu rendez-vous, Epic ne reconduit pas le contrat avec Steppenwolf qui se sépare peu de temps après. Bobby Cochran rejoint Flying Burrito Brothers, Leon Russell et Bob Weir. Wayne Cook prête ses services à Michael Cassidy, Stephen Sinclair, Joanne MacKell… George Biondo devient musiciens de studio. Jerry Edmonton se fait oublier. Il décède en novembre 1993 d’un accident de voiture à l’âge de 47 ans.

Au début des années 80, le loup des steppes resurgit sous le nom de John Kay & Steppenwolf avec comme seul membre d’origine le chanteur canadien jusqu’à son concert d’adieu le 6 octobre 2007 au Ripken Stadium à Aberdeen dans le Maryland.
Reste que Steppenwolf aura marqué l’histoire de la musique américaine par son rock sauvage, libre et engagé.
jeanjacquesperez


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Message par alcat01 » jeu. 11 mai 2023 17:02

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1959 Kind Of Blue
Avec Kind of Blue, Miles Davis atteint le nirvana musical. Non seulement c'est la tête et les épaules de la plus belle réalisation de sa carrière légendaire; c'est facilement le meilleur album de 1959, la décennie des années 1950 et l'intégralité de la musique jazz elle-même. Comme si ce n'était pas assez prestigieux, Kind of Blue présente également un argument convaincant pour être le plus grand album de tous les temps.
Dans la critique musicale, "intemporel" est un adjectif qui revient souvent. Sur ce site, j'ai déjà utilisé l'expression pour décrire des albums de Hank Williams, Wynton Kelly et John Fahey, entre autres. Mais il n'y a vraiment rien de plus intemporel que Kind of Blue, une œuvre d'art qui transcende la catégorisation facile.

Le morceau d'ouverture, "So What", est l'introduction parfaite au nouveau son de Davis - une mystérieuse synthèse de jazz cool et de classique modal qui couvait depuis Miles Ahead. Si "Milestones" était l'échauffement, alors "So What" est la cristallisation. Il dérive sans hâte, sonnant à la fois familier et inquiétant.
Le reste des chansons emboîte le pas : "Freddie Freeloader" s'attaque au blues à 12 mesures comme jamais auparavant, "Blue in Green" est l'une des ballades les plus douloureuses jamais réalisées, "All Blues" dépouille la modalité jusqu'à l'os nu via une répétition obsédante, et les "Flamenco Sketches" basés sur Bill Evans concluent l'album sur une note tristement ambiguë, dérivant dans un endroit tranquille qui conserve l'atmosphère mystérieuse qui avait imprégné l'album depuis ses débuts.

En fait, Kind of Blue était si monumental que personne n'a jamais tenté de le reproduire. Même Davis lui-même a abandonné ses expériences de jazz modal aussi rapidement qu'il les avait adoptées, optant pour un son post-bop plus conventionnel pendant la majeure partie de la décennie suivante.

Et bien que les musiciens en vedette sur l'album (John Coltrane, Bill Evans, Jimmy Cobb, Paul Chambers et Cannonball Adderley) aient tous continué à avoir des carrières réussies, l'influence immédiate de Kind of Blue a été atténuée en raison des expérimentations bouleversantes d'Ornette Coleman sur La forme du jazz à venir. Le free jazz était considéré comme la voie de l'avenir, un développement qui a contrarié Miles pendant des années.

Cependant, toute tentative de reproduire les réalisations de Kind of Blue serait de toute façon impossible. C'est de la musique au sommet d'une montagne - vous ne pouvez pas monter plus haut lorsque vous avez déjà atteint le sommet.
Et pour cette raison, Kind of Blue restera à jamais l'une des plus grandes œuvres d'art de l'histoire moderne.
colinsreview-com


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Message par alcat01 » jeu. 11 mai 2023 18:54

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Cosmo’s Factory (1970)
1969 fut une année extrêmement faste et fructueuse pour CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL, et ce n’est rien de l’écrire ! Le groupe emmené par John Fogerty avait, cette année-là, sorti 3 albums studio qui lui ont permis d’atteindre la consécration et de s’imposer comme une figure incontournable du Classic-Rock, du patrimoine musical américain.

Pour CCR, il s’agit de battre le fer tant qu’il est encore chaud. Il sort donc son 5ème album studio Cosmo’s Factory le 16 juillet 1970, soit 8 mois après Willy And The Poor Boys. Comme pour le précédent album, Tom Fogerty est à la production de cet album à la pochette rigolote.

Parmi les 11 titres de Cosmo’s Factory, 4 sont des reprises. 3 d’entre elles sont de vieux standards des 50’s. « Before You Accuse Me », de Bo DIDDLEY, permet de faire un saut de puce de 13 ans en arrière (1957, donc) et quelques joyeuses notes de piano viennent colorer cette reprise, assez respectueuse de l’original. On peut en dire tout autant de « Ooby Dooby », chanson composée par un certain Dick PENNER en 1955 qui fleure bon l’insouciance propre à cette époque. « My Baby Left Me », chanson écrite par Arthur Crudup et, à priori, enregistrée pour la première fois en 1950, est un standard de Blues dont CCR a proposé une version enjouée par le biais de guitares lumineuses. Mais la cover la plus intéressantes du disque est certainement « I Heard It Through The Grapevine » (un hit de 1967 de Gladys KNIGHT & THE PIPS): John Fogerty et ses compères en ont fait une version d’une durée de 11 minutes et l’ont véritablement transcendée avec la présence d’une jam instrumentale permettant aux guitares de tisser de longues arabesques irresistibles, ainsi qu’une rythmique aux consonances latino, le tout transportant dans une autre dimension.

Il serait toutefois injuste de résumer cet album à ces reprises car les compos du cru de CCR sont de premier choix. Il y a tout d’abord « Up Around The Bend », un hymne Classic-Rock en puissance étourdissant, entêtant (ce n’est sûrement pas HANOI ROCKS qui prétendra le contraire) avec ce chant incantatoire qui prend l’auditeur à la gorge pour ne plus le lâcher et s’est même, avec le temps, imposé comme une des sources d’inspiration du Heartland-Rock avec ses guitares électriques et acoustiques roots à l’unisson qui crachent des mélodies imparables. Ce titre, pour l’anecdote, s’est classé n°1 en Australie, au Canada et aux Pays Bas, 2ème en Norvège, 3ème en Grande Bretagne, en Irlande et en Allemagne, 4ème aux USA et en Nouvelle-Zélande, 6ème en Afrique du Sud et en Suisse. « Travelin’ Band », dans un exercice de style un peu différent, est un bon Rock n’ Roll à l’ancienne bien enraciné dans les 50’s/60’s, jovial, entrainant, qui met de bonne humeur et sur lequel John Fogerty s’arrache les cordes vocales tel un possédé. Ce titre s’est classé à l’époque 2ème aux USA et a atteint le Top 10 de 9 autres pays (il a même culminé à la 1ère place en Belgique et aux Pays Bas). CCR a décroché un autre n°2 aux USA avec « Lookin’ Out My Back Door », une compo de 2’30 entre Folk et Country, très champêtre, terroir dans l’âme dont le tempo donne envie de taper du pied, les mélodies sont entrainantes et sa force de persuasion est sans pareil pour mettre de bonne humeur. Parmi les bonnes trouvailles, il convient de mentionner « Run Through The Jungle », une compo Rock plus roots que nature qui sent la poussière, le cambouis, est portée par la voix rocailleuse de John Fogerty, un chouette solo d’harmonica et le leader de CCR s’en inspirera plus tard en solo (Cf. « The Old Man Down The Road », un des titres majeurs de l’album Centerfield paru en 1985). »Ramble Tamble », en ouverture du disque, est une compo de 7 minutes qui démarre de manière très vive, éruptive en étant portée par la voix éraillée, hargneuse, puis se voit tempérée par une longue plage instrumentale au tempo moyen, avec un solo de guitare émotif, puis repart de plus belle sur les même bases que le début pour conclure les hostilités. 2 ballades sont également au programme de cet album. « Long As I Can See The Light », un chouia mélancolique et marquée par la présence d’un saxophone, est bien enracinée dans son époque avec ses relents Soul et, sans fioriture, s’avère assez réussie. « Who’ll Stop The Rain », ballade Folk courte dont les paroles font référence à la guerre du Vietnam, va à l’essentiel, boostée de surcroît par une batterie qui imprime un rythme vigoureux, ainsi que des mélodies élégantes et un refrain envoûtant qui accrochent bien l’oreille.

Ce 5ème album de CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL est donc une nouvelle réussite sur le plan artistique même s’il y a 4 reprises, même si les 3 albums précédents semblent un cran au-dessus (ceci dit, il faut relativiser car la barre était placée très haut). Pas mal de compos originales figurant sur ce disque sont devenues des hymnes intemporels et ont contribué à influencer le Rock américain par la suite. Pour l’anecdote, Cosmo’s Factory s’est classé n°1 aux USA où il s’est vendu à plus de 4 millions d’exemplaires (pour CCR, il s’agit du 2ème album après Green River à avoir atteint la plus haute marche du Top album américain), mais également en Grande Bretagne (où il a été certifié disque d’argent), en Australie, au Canada, en Finlande et en Norvège.
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Cooltrane
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Message par Cooltrane » jeu. 11 mai 2023 19:31

alcat01 a écrit :
jeu. 11 mai 2023 10:05
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Bien sûr, certains morceaux sont peut-être un peu plus moyens que d'autres, en particulier "Beware the Ides of March", une sorte de ballade progressive où chaque musicien démontre sa technique dans une cohésion quasi parfaite, mais même celui-ci ne dénature pas ce disque incroyablement puissant qui ne cesse jamais de pulser.
Ce premier album est sorti avec une couve un peu alternative en Am Du Nord, mais avec un programme assez différent, car il incluait la Valentyne Suite au complet, avec le Beware Of The Ides Of March (que le chroniqueur descend un peu) comme conclusion.
https://www.discogs.com/fr/release/1687 ... Salute-You
Donc , ce chef d’œuvre se trouve sur le premier album ricain du groupe, et non sur le 2è comme en Europe.

Par contre ce 2è album ricain s’appellera The Grass Is Greener et une liste de titres très différente avec pour la plupart joué (et parfois chantés) par Clempson, plutôt que Litherland. D'ailleurs Clempson fait pâle figure au chant, comparé à l'exubérant Litherland et le gargantuesque Farlowe
https://www.discogs.com/fr/master/45771 ... Is-Greener

Même leur 3è, Daughter Of Time sera aussi (un peu cette fois) différent de part et d'autre de l'Atlantique, mais les différences sont moins flagrantes - faudrait que je consulte le livret de mon Cd anniversaire pour les détails.

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