J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 27 mai 2023 15:01

Quatre-vingt-dix-sept, encore...
Douglas a écrit :
jeu. 2 juin 2022 04:38
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Ernest Dawkins New Horizons Ensemble – Chicago Now - Thirty Years Of Great Black Music Vol.2 (1995)

Celui-ci par contre est bien ancré dans la culture jazz, tout y est, et surtout une chaleur et un plaisir de jouer incroyables, qui transpirent à chaque note. Cet album est une fête, joie de l’échange et de la création commune, du partage et de la transe. Pourtant l’album est enregistré en studio, à l’écoute on ne le croirait pas, il a la force de et la spontanéité des performances live, comme si le concert avait été donné entre ces quatre murs : c’est sûr qu’ils devaient trembler les murs et se lézarder grave, sous l’assaut de ces musiciens au grand cœur !

Les voici tous : le leader Ernest Dawkins aux saxophones alto et ténor ainsi qu’à la flûte et aux percussions, le magnifique Steve Berry tromboniste et percussionniste, Ameen Muhammad à la trompette et aux percussions, Jeffery Parker à la guitare électrique, Yosef Ben Israel à la contrebasse et Reggie Nicholson à la batterie et aux percussions.

Tous réunis pour fêter le trentième anniversaire de l’AACM, comme l’indique son titre « Chicago Now, Thirty Years Of Great Black Music » bon ici c’est le volume II, j’attends le « un » pour bientôt, car une telle régalade, ça donne envie d’en entendre davantage…

C’est du jazz pour tous, post bop avant tout, dès le premier titre, « Monk’s Temptation » en hommage au moine, ça décoiffe terrible, il y a les thèmes qu’on récite et qui montrent cohésion et précision, et les solos qui envoient et font rêver, à ce jeu ils sont terribles, tous, c’est un récital qui n’en finit pas, du début à la fin de l’album.

« New York Is Now !» avait tagué Ornette, et bien voici la réponse avec ce « Chicago Now », très enlevé que livre Ernest et ses flèches, bien propulsés par cette rythmique mouvante qui s’enrichit sans cesse des percussionnistes avisés et renouvelés, car ici il n’y a pas de fonction unique et chacun marque le rythme et le tempo, c’est là le carburant qui nourrit ce feu musical incessant.

J’ai fait la connaissance d’Ernest Dawkins alors qu’il jouait avec l’Ethnic Heritage Ensemble de Kahil El'Zabar, puis j’ai creusé un peu et me voici comblé, heureux aussi d’avoir écouté ce chouette tromboniste groovy en la personne de Steve Berry, la luminosité de la guitare de Jeffery Parker, que vous connaissez sans doute avec son diminutif plus usité : Jeff Parker ira mieux, sans oublier Ameen, trompettiste de grande classe.

Monk's Temptation


Many Favors (en hommage à Malachi Favors)


Runnin' from the Rain (Alt)


Planet East
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 27 mai 2023 15:07

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John Zorn - Uri Caine – Moloch (Book Of Angels Volume 6)

Un enregistrement de soixante-dix-sept minutes, effectué en une journée par un des grands maîtres du piano: Uri Caine. Dix-neuf compositions de Zorn, réappropriées par le virtuose qui n'a de cesse de marquer de son empreinte chaque pièce, pour la faire sienne.

Tour à tour lyrique ou romantique, visitant l'histoire pianistique du jazz, du piano "stride" ou du "be bop", ou bien ressuscitant les accents de la musique klezmer, ou encore nous plongeant avec tendresse dans les ballades, Uri Caine sculpte sans cesse des paysages changeants en improvisant remarquablement au fil des interprétations.

Le morceau qui va bien: "Nuriel"
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Message par Douglas » dim. 28 mai 2023 03:30

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Loïs Le Van – So Much More (2016)

Quand j’ai écouté la premier fois Loïs Le Van, c’était pour son album « Vind » en deux mille dix-neuf, ça a tout de suite fonctionné entre lui, sa voix et moi. On pourrait dire que je suis devenu un « fan » comme les ados. Pourtant on ne peut pas dire qu’il déplace les foules et qu’il fasse même consensus. Peut-être que son dernier album, dont je vous ai parlé il y a peu, déclenchera une réaction de sympathie de la part du public, en tout cas l’artiste a fait un pas vers lui…

C’est le cinquième Cd que je me procure de sa part et son talent se décline à chaque fois d’une façon un peu différente. Mais reste la voix, un mystère en soi, elle est toujours juste, le timbre est agréable, chaud, Loïc maîtrise avec naturel une grande technique vocale mais il n’est pas non plus monstrueux, ni prodigieux, ça se passe ailleurs…

C’est avec son second enregistrement, « So Much More », que je comprends ce qui m’est arrivé et dans quel doux piège je suis tombé. Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ?

Bien qu’il y ait une différence de timbre et une tonalité plus grave, je me rends compte que ce qui m’attire vers cet artiste avec la force d’un aimant, c’est sa proximité avec la voix de Chet Baker, bien qu’ils soient tous les deux dans un registre différent, il y a ce même souci du détail, de la note juste et parfaite, les phrasés se ressemblent.

Il y a comme une évidence à l’écoute de cet album, qui apparaît ici mieux qu’ailleurs, tout d’abord parce que c’est un véritable album de groupe, où chaque musicien a la même importance. L’extraordinaire Sylvain Rifflet, excellent sur cet enregistrement, partenaire idéal du chanteur, Bruno Ruder au piano, l’instrument indispensable pour porter la voix du chanteur, et Chris Jennings à la contrebasse, le pilier solide et innovant qui propose et soutient.

Ici c’est la liberté qui respire, chacun tient son rôle et développe sa personnalité, c’est à partir de ces échanges que se crée la magie insufflée dans chacune des interprétations, tout est de guingois, brinquebalant, on pense que ça va s’écrouler, car ça pourrait et même ça devrait, pourtant non, un équilibre précaire et fragile s’installe, qui nous emmène bien loin, du côté des architectures monkiennes, la beauté se tient, belle et fière dans ces pleins et dans ces vides, ça tient et ça fonctionne.

Mis à part « Alifib » signé par Robert Wyatt, Loïs a tout composé et c’est aux Studios la Buissonne que tout s’est enregistré, en deux mille seize, l’album est paru en Slovaquie sur le label Hevhetia. Je me demande si ce n’est pas là mon album préféré du chanteur…

Alifib (feat. Sylvain Rifflet, Bruno Ruder, Chris Jennings)


So Much More (feat. Sylvain Rifflet, Bruno Ruder, Chris Jennings)


Loïs Le Van - Redwood meadow (video)


The Old Father and the Polaroid (feat. Sylvain Rifflet, Bruno Ruder, Chris Jennings)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 28 mai 2023 15:20

Encore et toujours le neuf-sept !
Douglas a écrit :
sam. 21 janv. 2023 06:36
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Music Revelation Ensemble – Cross Fire (1997)

« Cross Fire » est un album du « Music Revelation Ensemble » et, pour tout dire, le dernier de la formation. Celle-ci est composée par le guitariste James Blood Ulmer qui en est l’âme, mais, au fil du temps qui fuit, les éléments du groupe se sont disséminés, et il est ici le seul survivant de la formation d’origine. Un trio a été formé et complété avec Calvin « Hassen Truth » Jones à la basse électrique et Cornell W. Rochester à la batterie.

Exit donc David Murray, Jamaaladeen Tacuma, Ronald Shannon Jackson et Amin Ali. Pour autant la formation ne manque pas d’allure car James Blood Ulmer s’est entouré de deux véritables légendes qui jouent alternativement sur les pièces de cet album. Ainsi le saxophoniste alto John Zorn joue sur les pièces 1,3,5 et 8, et le grand Pharoah Sanders joue du ténor sur les pièces 2, 4, 6 et 7.

Oui, je sais, dit comme ça, ça fait son petit effet. Du coup c’est du sérieux, dès la pièce d’ouverture « Law », avec John Zorn, on tombe ou on s’élève, c’est selon, vers la musique d’Ornette Coleman dont James Blood Ulmer a été autrefois le guitariste, on entend à nouveau les règles de l’harmolodie et John Zorn, avec un son « droit » et clair, se glisse dans la peau d’Ornette et redonne vie au son ancien, si marquant.

Avec Pharoah c’est une autre paire de manche, celui-ci est encore jeune et puissant, il arrache encore les cris qui bouleversent et retournent la table, comme sur « Proof » par exemple, qui déménage gravement. Pharoah se sent bien et tient la forme, souvent il commence les pièces d’une façon douce puis s’énerve un peu avant de redescendre. La pièce la plus étonnante est « My Prayer » qui contient des accents quasi country-rock !

C’est le facétieux James Blood Ulmer qui est à l’origine de ces divagations, il est compositeur ici, mais surtout soliste hors pair, et ses solis sont fabuleux, il est sans cesse poussé dans ses retranchements par l’excellent Cornell W. Rochester qui pulse avec pugnacité, sans jamais rien lâcher.

La dernière pièce avec John Zorn est reposée, « Backbeat » glisse vers la sérénité, une sorte de calme après le tonitruant « Evidence » où Pharoah a lâché le cri, on redescend vers des sensations moins tendues et plus douces, une sorte de sentiment de paix, avant de partir…

A noter que l’album est sorti sur « Diw » un label japonais.

James Blood Ulmer "Law" feat. John Zorn


Music Revelation Ensemble - Proof


Music Revelation Ensemble - Sweet


Music Revelation Ensemble - Suspect
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 28 mai 2023 15:26

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John Zorn - Marc Ribot – Asmodeus (Book Of Angels Volume 7)

Marc Ribot, à la guitare à la tête d'un trio composé de Trévor Dunn à la basse et de G. Calvin Weston à la batterie, explose le canevas judaïque du projet de départ, pour s'engouffrer avec frénésie dans une furieuse explosion de blues et de rock qui éclate en tous sens, telle une énorme boule d'énergie qui n'en finit pas de se libérer de ses pulsions créatrices.

Du grand Marc Ribot et un des sommets de la série.

La pièce qui va bien: "Yezriel"
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 29 mai 2023 03:16

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Sandra Nkaké – Scars (2023)

« Sandra Nkaké », un nom qui revient de temps en temps dans ce coin, à l’occasion de l’album de deux mille douze « Nothing For Granted » dont j’avais parlé ici, mais également pour son partenariat avec Jî Drû, car les deux avancent ensemble, que ce soit sur « Western », « Fantômes » ou encore sur le bien vu « Tribe From The Ashes ».

Pourtant les deux sont branchés jazz, mais s’en échappent facilement, et même davantage Sandra Nkaké que Jî Drû, car il faudra beaucoup d’imagination pour appeler ce que l’on entend ici « jazz », en fait c’est carrément pop selon moi, maintenant c’est pas mal foutu et apparemment la presse jazz apprécie puisqu’on en parle sur les deux magazines français spécialisés.

Du coup c’est avec un œil un peu goguenard que je vois ici quatre étoiles, les mêmes qui sont refusées à des jazzmen tellement plus orthodoxes, mais je m’égare, entraîné par mes mauvais penchants. D’autant que, c’est vrai, l’album est plutôt sympa, bien réussi dans son genre, avec des chants en anglais, mais aussi en français, un challenge auquel Sandra ne nous avait pas habitué.

Ainsi, ce sont peu ou prou les mêmes musiciens qui se côtoient, formant une petite tribu d’amis qui se connaissent et s’apprécient, à chaque fois ça fonctionne bien, on retrouve des ingrédients communs, mais aussi des spécificités propres à chaque album, de quoi percevoir de fortes personnalités avec des sensibilités personnelles, que ce soit au travers des thèmes abordés que des styles.

Reste ce sentiment de douce chaleur qui imprègne l’album, ces sons caressants et bienveillants, cette douceur rassurante qui s’échappe du sillon, tout ce qui fait de ce mélange habile comme un baume qui réconforte et apaise.

Celui-ci est assez engagé pourtant, « un manifeste pour la sororité » nous indique l’autocollant promotionnel collé sur le cello entourant la pochette du vinyle, bon rien de punk ici, ça va assez dans le sens où souffle le vent, rebelle mais chic, tout de même.

L’album semble avoir été très bien accueilli par la presse en général, du « Monde » aux « Inrocks » en passant par l’ « Huma » et « FIP », ça devrait rouler pour Sandra qui le mérite bien. Le pressage vinyle est très bon pour ce qui me concerne.

Rising Up


Sandra Nkaké - La Voix Eraillée [Official Video]


Under My Skin


Nos Voix
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 29 mai 2023 14:49

Aaaah ! 97 quand tu nous tiens!
Douglas a écrit :
ven. 30 sept. 2022 05:00

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Charlie Haden & Pat Metheny ‎– Beyond The Missouri Sky (Short Stories) – (1997)

Restons dans la communauté des « cordes » avec cet album de Charlie Haden et Pat Metheny que l’on trouve désormais facilement à bas prix. De quoi se consoler du prix des vinyles qui s’affole en cette rentrée. Acceptons comme un bon augure que cet album a reçu, peu après sa sortie, le Grammy Award du meilleur album de jazz instrumental en 1998. Je me fie rarement à ces distinctions mais j’ai écouté pas mal cet album ces derniers temps, et je ne peux que me rallier à ce choix, celui de la raison et du cœur.

On connaît l’écueil avec Pat Metheny, il peut arriver à ce grand guitariste de provoquer un certain ennui, mais tout aussi bien il peut vous enflammer et créer la passion ! Mais il y a Charlie Haden, il est dans mon Panthéon et n’est pas prêt d’en sortir, lui aussi peut créer le feu et trouver au coin de quelques accords une mélodie imparable, ou créer un climat chaleureux, ou sortir encore la note impromptue qui fait mouche.

Pat Metheny est né à « Lee's Summit » dans le Missouri et Charlie Haden y a vécu lors de son enfance et son adolescence, dans la petite ville de « Forsyth ». C’est de ce point commun qu’est né le titre de l’album, mais il y a une différence générationnelle entre les deux musiciens en même temps qu’un respect mutuel, les deux se connaissent et se fréquentent par intermittence depuis le début des années soixante-dix.

L’album est copieux et frôle les soixante-dix minutes, bien entendu Charlie Haden tient la basse et Pat la guitare mais également les « autres instruments », comprendre une petite touche de synthé par ci et quelques notes au clavier par là… Ce n’est surtout pas un album de démonstration technique du genre « m’as-tu-vu ?», bien au contraire, c’en est le contre-pied délicat, le lyrisme doux, les climats tendres et les atmosphères chaudes et langoureuses.

Les compos sont d’origines diverses, trois sont de Charlie Haden et une de son fils Josh, « Spiritual » qui ferme l’album. Pat Metheny est l’auteur de deux titres, on remarque le très beau « Tears Of Rain », autant qu’Ennio et Andréa Morricone qui sont repris ici par deux fois, sur la musique du film « Cinema Paradisio ». Il y a également un traditionnel, « He’s Gone Away » et d’autres reprises encore, treize titres au total, une sorte de fastueux partage auquel nous sommes invités.

Il faut tout de même souligner une certaine sobriété générale sur l’album, promouvant une musique intimiste, recherchant l’essentiel par l’économie de moyens et l’absence de fioritures. Tout l’art de cet album se résume à ça, en attendre autre chose serait aller au-devant d’une déconvenue, mais dans ce cadre-là, il est parfait.

Spiritual


Haden / Metheny - Cinema Paradiso


Charlie Haden & Pat Metheny - Beyond the Missouri sky


He's Gone Away
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 29 mai 2023 14:53

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John Zorn - Erik Friedlander – Volac (Book Of Angels Volume 8) - (2007)

Cet album est confié à un des amis fidèles de John Zorn, le violoncelliste Erik Friedlander. Pour avoir écouté les suites pour violoncelle seul de Bach interprétées par Pablo Casals je sais que si la route peut sembler aride, voire austère, le résultat peut s'avérer une expérience exceptionnelle.

Tout d'abord le son et la qualité d'enregistrement subjugue, au casque et en disponibilité idéale d'écoute, assez fort, l'impression de rentrer dans l'instrument, une sorte de navigation intra-utérine, comme un bon trip...

Les graves sont terribles, pizzicato ça balance, sautillant et guilleret, avec l'archet, les cordes frottées caressent et s'envolent, pureté éclatante du son qui nous transporte avec mille nuances, comme dans un tourbillon. Les émotions sensuelles glissent et se transforment au fil de l'écoute, faisant défiler une palette sans cesse renouvelée...
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » lun. 29 mai 2023 18:26

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Tommy Tedesco-Autumn


Qui se souvient de Tommy Tedesco aujourd'hui , Pas grand monde et pourtant il fut l'un des guitaristes les plus enregistrés du monde. Membre de Wrecking Crew il a joué avec les Beach Boys, Sam Cooke, et surtout sur pas mal de générique de série télé dont celui de Mission:Impossible. il a aussi sorti est album de jazz sous son nom dont celui ci de 1978

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 30 mai 2023 02:57

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Avram Fefer Quartet – Juba Lee (2022)

Après l’excellent et même remarquable « Testament » paru en deux mille dix-neuf, voici son successeur « Juba Lee » qui ne lui envie rien. Il faut croire que le feu sacré brûle encore au sein de ce quartet tout feu tout flamme qui signe parmi les plus belles pages du petit et irréductible label portugais « Clean Feed ».

Avram Fefer est toujours ce souffleur infatigable, aux saxs alto et ténor, il joue également de la basse clarinette. Marc Ribot et sa guitare sont fidèles également, ainsi que Eric Revis à la basse et l’immense Chad Taylor à la batterie. De quoi remettre le couvert, histoire de perpétuer et renouveler les plaisirs anciens.

Sur les notes de pochette, Avram confie sa tristesse car il a perdu un ami cher, l’essayiste et chef d’orchestre Greg Tate. Il écrit « j'avais une photo de Greg sur mon piano tout au long de la préparation de la musique de cet album », par ailleurs la dernière pièce « Sweet Fifteen (For GT) » lui est dédié, sous la forme d’un duo clarinette basse et guitare…

Pourtant l’album est plein de joie, de vie et d’énergie. Dès la première pièce, « Showtime » ça décoiffe et tout démarre à fond, l’énergie est décapante et ce Post Bop assumé allume direct la mèche. Deux solos d’anthologies s’inscrivent de suite, l’un pour Avram et l’autre pour Marc Ribot !

Sur la pièce « Juba Lee » on entend souffler l’esprit saint d’Alber Ayler, c’est Avram qui a tout composé ici et ce n’est pas Marc Ribot, auteur du « Live at the Village Vanguard » avec des reprises de « The Wizard » et de « Bells » qui se plaindra de cette communauté d’esprit…

Pour rester dans les hommages on remarque également « Brother Ibrahim » dédié au pianiste sud-africain Abdullah Ibrahim. Avram a toujours connu une proximité de cœur et de musique avec l’Afrique et les racines, d’ailleurs le blues est également présent avec « Say Your Sorry » où Marc Ribot régale.

Le genre d’album qui ne déçoit pas.

Bedouin Dream


Showtime


Juba Lee


Say You’re Sorry
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Monsieur-Hulot » mar. 30 mai 2023 05:08

J'ai découvert cette perle de 23 ans, Samara Joy, grâce à FIP, quelle voix mon Dieu :love1:
FILLES & MOTEURS, JOIES & DOULEURS.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 30 mai 2023 15:42

Monsieur-Hulot a écrit :
mar. 30 mai 2023 05:08
J'ai découvert cette perle de 23 ans, Samara Joy, grâce à FIP, quelle voix mon Dieu :love1:
Elle cartonne sévère avec cet album !
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 30 mai 2023 15:44

Encore un chouette album lié à l'année 97 !
Douglas a écrit :
dim. 15 mai 2022 04:07
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Michel Portal – Dockings (1998)

« Dockings » est un album enregistré aux studios « Gil Evans » à Amiens en juin 1997 et paru l’année suivante sur le « Label Bleu ». Il se distingue par un accompagnement vraiment au top, avec Joey Baron à la batterie, une étoile de la galaxie Zorn, l’énorme Steve Swallow à la basse électrique, je suppose que c’est à sa présence qu’on doit la magnifique reprise de « Ida Lupino » signé par Carla Bley, avec laquelle il a déjà tant partagé.

Côté Europe il y a le fameux Serbe Bojan Zulfikarpašić, dont le nom sera, dans un très proche avenir, raccourci à « Bojan Z », qui deviendra pendant une période assez longue un incontournable de la scène française, et même une sorte de « chouchou », il faut dire qu’il est énormément talentueux. Il y a également le trompettiste Markus Stockhausen, fils du célèbre compositeur et soliste éprouvé. Bruno Chevillon est à la contrebasse, en dialogue avec Steve Swallow et, bien sûr, l’hôte du jour, Michel Portal, compositeur et homme plein de sagesse et d’expérience, qui joue du saxophone alto, du bandonéon, de la clarinette et, majoritairement, de la clarinette basse dont il nous régale.

Par bonheur il y a cohérence entre le personnel et la qualité de l’album, il est vraiment bien réussi et crée une grande variété de climats, de titres avec atmosphère, de magnifiques bulles qui racontent des histoires ou campent des personnages, libèrent l’imagination et la fantaisie, les mystères et les charmes. Par surcroît le disque est d’une grande accessibilité, on y entre facilement, il suffit de pousser la porte. Chacun brille à son poste et sublime son solo, ainsi on vole haut, même si les pièces sont plutôt courtes ou moyennes pour ce qui concerne leur durée, elles se transcendent par l’éclat des musiciens, la brillance du propos.

Incontestablement un album parfait du maître de séance, qui a su réunir et fédérer de très grosses pointures.

Michel Portal - Barouf


Michel Portal - Dolphy


Michel Portal - Ida Lupino


Michel Portal - Lion's Dream
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 30 mai 2023 15:57

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John Zorn - Secret Chiefs 3 – Xaphan - (Book Of Angels Volume 9) - (2008)

La rencontre entre les compositions de John Zorn et l'interprétation déjantée de secret Chiefs 3 tient toutes ses promesses. Pour moi c'est l'esprit de Frank Zappa qui ressuscite ici, mais à la sauce orientale: démesures, phases très courtes accolées pour former des pièces orchestrales, comme des fondus enchaînés qui finissent par former de sublimes images.

Modernité aussi, sons travaillés, synthés, drum & bass et même easy listening (Barakiel qui interroge avec ses airs sixties et ses cœurs fleurs bleues). Collages savants qui alternent rocks puissants entrecoupés de séquences aux sons orientaux ou psychédéliques: une sorte d'hommage au grand Téo Macéro !

On ne s'ennuie jamais: ça zappe, surprend, étonne, interroge... L'esprit est sans cesse stimulé, happé par ce déluge sonore, il y a quelque chose de grandiose à l’œuvre ici!

Une sorte de dessert sucré, pour les enfants!

Secret Chiefs III - Omael


Secret Chiefs 3 / John Zorn - Sheburiel from Xaphan (Radio Edit)


Secret Chiefs 3 / John Zorn - Akramachamerai from Xaphan (Radio Edit)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 31 mai 2023 02:02

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Photay With Carlos Niño – An Offering (2022)

Photay, aka Evan Shornstein, est installé à Woodstock. Il se nourrit avec ce qu’il reste de nature, de campagne, de forêts, de rêve et d’espoir aussi, de quoi créer et concevoir une musique qu’on qualifie d’« ambiant » faute de mieux, une musique d’espace, d’air, de longs paysages calmes et de vastes plaines sans fin…

Carlos Niño est l’invité, le partenaire ou le co-auteur, il vient de l’ouest lointain mais partage cet hommage à la nature, à la terre qui nourrit, et à l’eau qui coule dans nos veines. Alors c’est sûr, rien d’énervé ici, de la contemplation, et même une immersion dans ce flux jaillissant d’eau et de lumière qui représente la vie, ce long fleuve qui part de si loin et se perpétue, nourrissant notre Terre.

Voici ceux qui font partie de cette aventure sonore, Photay aux synthés, aux saxos trafiqués, au piano, à la guitare et au chant un peu, Carlos Niño aux percussions, ils sont aidés par des musiciens qui passent au fil des titres, chacun ajoutant son feeling et sa couleur. Randal Fisher au sax ténor, Natt Ranson au trombone et Mikaela Davis à la harpe, sur « Current » on peut entendre également la voix de Mia Doi Todd. Un petit combo pour planer...

Alors la musique prend son temps, s’étire et se prélasse, sans véritable début ni véritable fin, comme un grand tout qui ne se révèle que de façon parcellaire, comme cette eau que l’on entend couler et que l’on imagine tel un ruban infini…

De la nature en bouteille, le complément idéal pour vos séances de relaxation… International Anthem, le label de l'industrielle Chicago se met au vert...

Photay with Carlos Niño - C U R R E N T (feat. Mikaela Davis)


C H A N G E


E X I S T


M O S A I C
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 31 mai 2023 15:14

97 toujours avec Kenny Garrett – Songbook (1997)
Douglas a écrit :
ven. 13 déc. 2019 08:23
Allez... je retourne un peu vers le jazz avec Kenny Garrett et Songbook !

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Coltrane encore et toujours, influence prégnante à laquelle kenny Garrett a rendu un vibrant hommage sur son précédent album « Pursuance: The Music Of John Coltrane » sorti en 96. Ici il signe toutes les compositions et s’inscrit dans la lignée du maître pour nous livrer un beau et riche album.

Un autre Kenny est de la partie, K. Kirkland au piano, complice inventif et précieux dont le jeu s’inscrit brillamment au cœur de cette création, Nat Reeves à la basse et Jeff Watts à la batterie construisent les soubassements indispensables à l’assise de cette musique. Kenny Garrett et son alto n’ont plus qu’à prendre leur envol, dessiner des arabesques, monter en l’altitude et tutoyer les taches blanches et cotonneuses entourées du bleu azur…

Un album qui sait rester insouciant, léger et mélodique, aussi à l’aise en train qu’à cheval ou en voiture, il a tous les talents d’un beau compagnon de voyage…

Kenny Garrett - Sing A Song of Song

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 31 mai 2023 15:22

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John Zorn - Bar Kokhba – Lucifer (Book Of Angels Volume 10) - (2008)

Le Bar Kokhba Sextet composé de Marc Ribot (g), Greg Cohen (b), Mark Feldman (v), Erik Friedlander (cello), Joey Baron (d) et Cyro Baptista (perc) fait figure de pionnier dans cette série.

Sous la houlette de John Zorn ils ont en effet participé au Masada Book 1 depuis 1997, et sont donc tous des membres du premier cercle dans l'entourage de Zorn, qui demeure le septième élément et l'ange tutélaire.

La musique de chambre qui compose ce volume s'offre à tous avec une facilité déconcertante, joyeuse et insouciante elle traverse les modes et les mondes, Klezmer, blues, latine, orientale, musique du temps qui passe, précise et efficace, riche, à la fois volatile et essentielle.

Et, pour une fois, y'a à manger...

Bar Kokhba Sextet - Zechriel


John Zorn: Lucifer - Gediel (The Book of Angels vol. 10)


Bar Kokhba - Dalquiel (John Zorn)


John Zorn: Lucifer - Rahal (The Book of Angels vol. 10)


John Zorn: Lucifer - Rahal (The Book of Angels vol. 10)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 1 juin 2023 02:11

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Misha Mengelberg / Piet Noordijk Quartet – Journey (2011)

Arfff ! Une bonne claque cet album, je le passe et le repasse, sans pattemouille je vous rassure, et à chaque fois il m’embarque. Son seul défaut c’est la prise de son, pas optimum, avec quelques insuffisances ici ou là, il faut dire que l’enregistrement date de mille neuf cent soixante-six, alors on ne peut se montrer exigeant, et ces petits problèmes font partie désormais du « lot », c’est à prendre ou à laisser, alors on y va le cœur léger, car, par ici, c’est de la bombe !

C’est un enregistrement Live, capté au « Concertgebouw » d’Amsterdam, le sept avril soixante-six. Côté son, celui qui prend c’est le batteur, l’immense Han Bennink, il faut dire qu’il tape comme un damné, c’est intense, phénoménal, on a l’impression qu’il veut tuer son instrument, l’ouvrir, le disséquer pour nous faire offrande de son intérieur ou quelque chose comme ça, pourtant ça tient jusqu’au bout, nous ne verrons pas d’atrocité ce soir-là !

Bon Misha Mengelberg est bien là, devant son piano, pour nous épater par un solo ou deux, comme il sait le faire, c’est Rob Langereis qui est à la basse, un phénomène également, d’ailleurs on les entend tous en solo, à un moment ou à un autre, c’est la loi du jazz, au-devant de la scène chacun à son tour…

Mais celui qui pète la barraque et défonce tout c’est le saxophoniste alto, Piet Noordijk, que je ne connaissais pas, il est énorme, rageur, il donne tout et se lâche au point qu’à l’écoute surgit l’ombre d’Eric Dolphy, c’est vraiment incroyable, plusieurs fois j’entendais vraiment le musicien défunt, comme s’il habitait la carcasse du bon vieux Piet !

Et puis y’a l’invité, le gars venu de loin qui arrive un peu comme une star, même que le rôle ne doit pas être si facile avec Piet qui défonce tout ! Ça dure le temps des deux derniers titres, « Sugar ’N Spice » et « The Leopard », le gars n’est autre que le trompettiste Ted Curson, bon c’est pas un noob non plus, il a de la bouteille et plutôt situé côté grandes cuvées, alors il fait face et se plante aux côtés de Piet pour ajouter sa furie personnelle, histoire de sauver la mise avec classe…

Voilà, cinquante-quatre minutes de musique énorme, histoire de remonter le temps en écoutant des trucs incroyables, arrachés à l’histoire du jazz, même si quelques plumes sont perdues de temps en temps, nécessité fait loi et l’amateur ne s’en plaindra pas !

Côté youtube c'est pas tout à fait çà, le cd date d'avril et celui-ci, en version vinyle, est un concert qui date de mars, mais il y a tout de même A1 Peer's Counting Song, B1 Driekus Man Total Loss , B2 Journey . Orientez-vous plutôt vers le Cd!

The Misha Mengelberg Quartet - Amsterdam 1966
A1 Peer's Counting Song
A2 Auntie Watch Your Step
A3 To John Hodjazz
B1 Driekus Man Total Loss
B2 Journey
B3 Samba Zombie

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 1 juin 2023 14:59

Cuvée 97 toujours...
Douglas a écrit :
ven. 4 févr. 2022 04:08
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James Blood Ulmer ‎– Plays The Music Of Ornette Coleman : Music Speaks Louder Than Words

Voici James « Blood » Ulmer sur le label japonais DIW le temps d’un album : « Plays The Music Of Ornette Coleman : Music Speaks Louder Than Words ». On connaît le rapport qu’il existe entre Ulmer et Ornette Coleman, c’est à l’intérieur de la formation du saxophoniste que le guitariste s’est fait connaître, alors ce « tribute » n’a en soi rien d’étonnant.

Il est même souvent exceptionnel, James Blood Ulmer est un guitariste ébouriffant, qui surprend et subjugue l’auditeur au coin d’un concert par exemple. Je me souviens d’un live sur mezzo où il jouait en solo dans une église, un moment rare et fort encore vif dans mon esprit. Il y a également la riche et abondante production discographique dont je ne connais que quelques faces, car, pour tout dire, il existe plusieurs James Blood Ulmer…

Le (petit) problème avec cet album c’est qu’il fait côtoyer les deux faces de ce musicien prolifique sur cette même galette réunissant des styles très différents. Il y a la partie « Ornette » absolument extraordinaire qui offre la meilleure face du guitariste virtuose, adepte de l’harmolodie.

La version de « Lonely Woman » qui ouvre l’album est vraiment parfaite, bien soutenu par Calvin « Hassén Truth » Jones à la basse et Rashied Ali à la batterie. Se succèdent « Elizabeth », « Sphinx », « Cherry Cherry », « Street News » et une très belle version de « Skies Of America » qui auraient suffi à faire de cet album un des plus précieux du guitariste.

Mais Ulmer a joint trois titres de sa composition éparpillés dans l’album qui jouent sur des ressorts très différents, plutôt blues ou Rhythm and blues, « Dance In The Dark », « I Can’t Take it Anymore » et « Rap Man », non pas qu’ils soient mauvais en soi, mais ils brisent le voyage et cassent la magie d’ensemble. D’ailleurs ils proviennent d’une session différente avec Amin Ali à la basse (le fils de Rashied) et Aubrey Dale à la batterie.

Voilà, James « Blood » Ulmer est un musicien qui embrasse la musique noire dans son ensemble, et il n’y a rien à redire, mais parfois, quand s’entrechoquent des concepts au cousinage éloigné, ça ne fonctionne pas forcément, comme ici. Ceci dit les plages avec Ornette sont si belles qu’il n’y a aucune raison de se priver de cet album au son magnifique, dans sa chouette livrée japonaise.

James Blood Ulmer - Lonely Woman
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 1 juin 2023 15:05

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John Zorn - Medeski Martin & Wood – Zaebos (Book Of Angels Volume 11) - (2008)

Rien ne semblait apparemment relier le célèbre trio Medeski (claver), Martin (batterie) et Wood (basse) à John Zorn, pourtant les (courtes) notes de l'insert indique que la rencontre s'est faite en ... 1993!

La relation en sommeil depuis cette période s'est renouée à l'occasion de cet album...

Alors? Alors? Et bien le trio s'approprie à merveilles les compositions du prolifique créateur. Martin pulse et relance sans cesse la machine, la basse gronde, tournoie et propose de multiples pistes à Medeski qui navigue d'un morceau à l'autre en changeant de clavier, improvisant lui aussi de diaboliques envolées et ouvrant de multiples directions! Ça groove et parfois même ça dépote grave...

Le morceau qui va: "Asaliah"
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