J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 25 nov. 2023 04:32

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Carla Bley / Andy Sheppard / Steve Swallow – Andando El Tiempo – (2016)

Trois années passent et nous voici en deux mille seize quand paraît cet autre album du trio, « Andando El Tiempo ». A nouveau des compos de Carla, mais nouvelles, me semble-t-il. Curieusement c’est la première fois que c’est Manfred Eicher lui-même qui produit l’album, enregistré à nouveau à Lugano. La patte géniale du grand Manfred se laisse entendre dans une production véritablement parfaite, le son est rond, pur et cristallin.

Carla, quelques jours après la sortie de l’album, fêtera ses quatre-vingts ans, et la voici présentant une musique toute fraîche, sensible et véritablement magnifique. Elle ne se montre pas virtuose, d’ailleurs Monk était-il tant que ça remarquable par sa virtuosité ? Elle est toute en sensibilité, à fleur de peau, dans le toucher, les espaces et les nuances, son jeu s’articule avec une grande science en symbiose avec celui de ses partenaires, à qui elle offre un soutien également.

« Anando el Tiempo » qui signifie « Avec le temps qui passe » est une suite en trois parties, dans les notes de pochette, Carla explique que chacune d’elle représente une étape de la guérison à la dépendance aux drogues médicamenteuses. Elle l’a écrite alors qu’un de ses amis traversait cette épreuve. La première partie « Sin Fin » est la prise de conscience que la dépendance et ses conséquences deviennent insupportables.

C’est vraiment très beau, le trilogue entre Sheppard, Carla et Steve est véritablement magique, Carla déposant quelques accords de sa facture, reconnaissables par leur justesse, ils deviennent presque évidents, bien que fruits d’une très longue pratique, le jeu de Sheppard est également très pur, très aérien et mélodique avec de belles incursions dans les aigus et Steve ajoute avec beaucoup de sensualité une partie de basse toute en chaleur et précision.

La seconde partie « Potación de Guaya » est consacrée à la douleur de l’entourage qui subit lui aussi les contrecoups de l’addiction. La musique devient encore plus grave, sombre, presque noire, Swallow, sublime, dilate le temps avec sa basse, avant d’être rattrapé par Sheppard qui s’inscrit avec continuité dans ce doux chagrin qui s’installe avec fatalité.

« Camino al Volver » est plus vif, il marque le retour à une vie plus saine, étendue dans le temps, signifiant la guérison. En introduction on remarque les facéties de Carla dans la compo qui nous ramène aux bons souvenirs d’antan, les faux départs, les hésitations, et la pièce qui s’envole avec une efficacité redoutable. L’extraordinaire facilité de la compositrice à nous épater est toujours là, c’est juste jubilatoire d’entendre ça en trio !

« Saints Alive ! » est la pièce suivante, Carla indique avec humour que cette exclamation que l’on pourrait traduire « Par tous les Saints », est « une expression utilisée par les vieilles dames, assises sous le porche, dans la fraîcheur du soir, lorsqu'elles échangent des potins particulièrement piquants. » La pièce débute par un long duo entre Carla et Steve, elle évolue avec lyrisme et complicité, Sheppard arrive vers la fin de la pièce apporter les notes conclusives…

« Naked Bridges/ Diving Brides » est la dernière pièce de l’album, les notes de pochette nous renseignent à nouveau, c’est une commande pour le vingt et unième anniversaire du « London Jazz Festival », ainsi qu’un cadeau de mariage pour Sheppard, jeune marié malgré son grand âge.

Il me semble qu’il est aisé d’entrer dans cet album en trio, il en émane une certaine perfection dans la forme, il sait se montrer éblouissant, comme une sorte d’accomplissement artistique propre à éblouir ceux qui se donnent la peine de s’y plonger.

Carla Bley - Sin Fin


Carla Bley - Potación de Guaya
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 26 nov. 2023 05:05

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Carla Bley, Andy Sheppard, Steve Swallow – Life Goes On – (2020)

Nous le savons aujourd’hui, cet album sera le dernier de Carla, il est vraiment très bon, à l’image des deux précédents qui m’ont régalé. Pourtant à son écoute, il semble encore plus lumineux, plus décontracté, espiègle même, à l’image de son titre d’ouverture « Life Goes On » qui file comme un jeu, avec des devinettes et des chausse-trappes, un blues dans la tradition, mais malicieux, il nous accroche vite fait un sourire qui ne se dément pas…

Carla, Andy et Steve réunis à nouveau à l' Auditorio Stelio Molo de Lugano, ils y ont fait leur nid et s’y sentent bien, chauds et confortables, l’insert joint à la version vinyle nous les présentent en action, en noir et blanc, et cette photo où l’on voit Steve et Carla se tenant par la main, de dos, Steve un peu voûté, sans doute est-ce dû à cette basse si longtemps collée au dos, et Carla, fragile, en suspension, elle marche, les épaules penchent vers la droite, du côté de Steve, ils avancent du même pas…

La première face est entièrement occupée par une suite, « Life Goes On », en quatre mouvements, pour une durée approchant les vingt-quatre minutes, c’est un pur ravissement tout du long, l’écriture de Carla est toujours aussi raffinée et mutine. Le dernier mouvement, « And Then One Day », plus long que les autres est particulièrement éblouissant, avec un piano répétitif autour duquel tourne la basse de Steve Swallow, sautillant de droite et de gauche, bientôt rejoint par le sax d’Andy Sheppard qui développe un thème léger et aérien aux sonorités vives et optimistes.

La face B est occupée par deux autres suites, « Beautiful Telephones » en trois parties et « Copycat », en trois mouvements. Pour que tout cela puisse tenir, la première partie de la première suite est sise sur l’autre face. Cela n’est cependant pas très gênant car la seconde partie de la suite téléphonique est parcourue par un magnifique thème qui va bien en début de face deux, se développe avec une grande finesse et nous rappelle les meilleurs moments de la grande compositrice que demeure Carla Bley.

Il faut bien en convenir cet album est véritablement miraculeux et Carla régale, la troisième partie de la suite est à nouveau sublime, bien que sombre et mystérieuse, elle ménage mystère et suspens, à cet égard elle pourrait-être la bande sonore rêvée de nombreux films avec détectives et énigmes à résoudre.

« Copycat » qui termine cet album éblouissant marquera donc l’épilogue de la discographie de Carla Bley, la première partie « After You » semble sereine et nostalgique, animée par la grande tendresse d’Andy, puis par le toucher délicat de Steve et par le piano de Carla qui déploie quelques entrelacs évanescents et vaporeux.

Ces dernières improvisations gravées resteront la marque d’un trio rare, et témoigneront du talent d’une grande Dame du Jazz, Carla Bley.

Carla Bley - Andy Sheppard - Steve Swallow - Life Goes On (Full Album) - ( cliquer regarder sur you tube - Pour naviguer cliquer sur "afficher plus....")
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » dim. 26 nov. 2023 12:15

:hello:

je ne trouve que trop rarement le temps de flâner par ici, et il se pourrait que tu en aies parlé de ces nouvelles sorties du Fire! Orchestra



et surtout pour moi (ya du Eric Gale's Ghetto Music dans ceci (dessous)


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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 26 nov. 2023 13:14

Je te réponds par le biais de cette annonce un peu antérieure, du coup il attend dans la pile...
Douglas a écrit :
mer. 15 nov. 2023 04:44
whereisbrian a écrit :
mar. 14 nov. 2023 19:02
Fire! Orchestra, Echoes, 2023

De la belle ouvrage free jazz teintée de prog rock.

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Tout à fait excellent, du coup je me suis laissé tenter par la version Cd sur bandcamp...
Merci pour le tuyau!
:super:
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Message par Piranha » dim. 26 nov. 2023 13:19

Douglas a écrit :
lun. 20 nov. 2023 04:52
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Melanie De Biasio – Il Viaggio - (Octobre 2023)

Voici le nouvel album de Mélanie de Biasio, ou plutôt un double vinyle semble-t-il, enfin pour l’instant. Le précédent « Lilies » datait de deux mille dix-sept, presque une éternité au milieu du tourbillon des sorties. Je suis plutôt fan, amateur de chacun de ses albums et sensible également à la lente évolution, dont « Blackened Cities » restait une étape marquante.

Et voici venir « Il Viaggio », ce qui signifie « le voyage » en italien. Un voyage dans l’espace et dans le temps. Dans l’espace car nous sommes transportés jusqu’en Italie, par voie ferroviaire, le « field recording » ne laisse aucun doute à ce sujet, nous nous rendons dans les Abruzzes, au centre-est de l'Italie.

Voyage dans le temps car Mélanie, habitante de Charleroi en Belgique, possède un grand-père d’origine italienne, elle s’en va à la rencontre de sa mémoire, là où il est né, c’est ce voyage tant intérieur que paysager, qui fait le récit de cet album. Le prétexte est venu par le vent du hasard, le festival artistique « Europalia » l'a contactée pour lui proposer de créer une œuvre sur le thème « Trains & Tracks », ce qui coïncidait précisément avec ses préoccupations du moment.

Pourtant que de chambardements, ces six années passées ont été prétexte à une sorte de mue artistique, dans l’état où il est, ce double album est quasi étranger au passé musical de Mélanie, comme s’il manquait les étapes transitoires, pour que l’on puisse comprendre, sans panique, les voies secrètes de la route suivie.

Alors oui, on voyage, loin des citées noires, des territoires besogneux, de la houille et du charbon. Ici tout est lumineux, en plein ciel au milieu du chant des oiseaux, dans le village de montagne de Lettomanoppello, en pleine nature, jaunie par les rayons du soleil, dans des villages impressionnistes, où se mélangent les couleurs, là où les ruisseaux dévalent les pentes et apportent fraîcheur et vitalité.

Mélanie a posé son jazz de côté, la flûte également dont elle joue peu, elle échange tout ça contre des parfums d’ambient, comme çà, sans prévenir. Quelques chansons ici ou là, mais avec parcimonie, des effets, de l’électro, un zeste de guitare et des « landscapes » note-t-telle dans sa liste d’instruments.

Pascal N. Paulus, l’ancien dira-t-on, joue des claviers rhodes, clavinet de toutes sortes, de la guitare, des voix un peu et ajoute quelques beats ici ou là. David Baron joue des claviers également, mellotron, wurlitzer, synthé et piano, Rubin Kodheli joue du violoncelle.

J’ai beaucoup aimé cette surprenante première face, la seconde un tout petit peu moins, et le second album m’a paru encore moins inspiré, baignant dans de l’ambiant plus traditionnel si j’ose. Pourtant j’ai déjà soif de le réécouter car il m’a tout de même bien embarqué !

Lay Your Ear To The Rail


Nonnarina


Melanie De Biasio - Mi Ricordo Di Te (Official Video)


I'm Looking For
Album acheté et écouté. Complètement d'accord, même si je trouve l'album assez égal dans sa longueur et j'ai bien aimé ce 2ème disque, plus immersif et nous donnant l'élan pour aller traîner sur les routes italiennes.
Une belle surprise

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 26 nov. 2023 16:50

Piranha a écrit :
dim. 26 nov. 2023 13:19


Album acheté et écouté. Complètement d'accord, même si je trouve l'album assez égal dans sa longueur et j'ai bien aimé ce 2ème disque, plus immersif et nous donnant l'élan pour aller traîner sur les routes italiennes.
Une belle surprise
Tu fais bien de modérer mon propos, je sais qu'en matière d'ambient ton jugement est sans doute plus pertinent que le mien, d'autant que j'ai vraiment beaucoup aimé ce premier album et l'entièreté de l’œuvre précédente de Mélanie !
:super:
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » dim. 26 nov. 2023 17:09

Je ne sais pas si mon jugement vaut plus qu'un autre mais il est vrai que je te trouvais un poil dur :) bien que tes propos restaient positifs.
Souvent il faut un peu de temps pour s'immerger dans ce type d'ambiances, et le ressenti dépend aussi souvent du moment de la journée, du lieu, du climat (...) dans laquelle se déroule l'écoute

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 26 nov. 2023 17:51

Piranha a écrit :
dim. 26 nov. 2023 17:09
Je ne sais pas si mon jugement vaut plus qu'un autre mais il est vrai que je te trouvais un poil dur :) bien que tes propos restaient positifs.
Souvent il faut un peu de temps pour s'immerger dans ce type d'ambiances, et le ressenti dépend aussi souvent du moment de la journée, du lieu, du climat (...) dans laquelle se déroule l'écoute
C'est vrai, d'autant que j'ai tout écouté en une seule grande aspiration...

Demain je posterai à propos d'un autre album ambient que whereisbrian a évoqué dans sa sélection 2023:

"12" de Ryuichi Sakamoto, il mettra tout le monde d'accord.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 27 nov. 2023 03:46

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Ryuichi Sakamoto – 12 – (2023)

Très peu porté sur l’ambient j’avoue ne pas trop m’y connaître, même si c’est un genre auquel je prête de temps en temps une oreille, particulièrement lors d’une recommandation. Ryuichi Sakamoto est un spécialiste du genre qui livre avec « 12 » sa toute dernière œuvre, composée alors qu’il est déjà bien malade.

C’est un double LP avec douze compositions, d’où le titre. Peut-être cet album est-il en forme de bilan, mais je suis bien mal placé pour le dire. Ce qui est sûr c’est qu’il est reconnu pour être un maître de l’ambient et qu’il a laissé derrière lui une forte empreinte, il a également composé des musiques de films et une œuvre colossale dont je n’appréhende ni la forme, ni l’importance.

J’écoute donc ce double album comme s’il s’agissait de découvrir un continent inconnu, il est parfois des musiciens qui ne livrent pas tout dès le premier album et dont les secousses ultimes, en ne conservant que l’essentiel, résument une œuvre entière. Je pense particulièrement à Carla Bley.

Douze pièces donc, particulièrement denses, elles sont nommées et présentées par date, « 20210310 » commence l’album, avec des synthés sur la première pièce qui fonctionne comme un drone, dès la seconde un piano intervient et je décide de laisser aller la musique sans plus me préoccuper des pièces, de leur nom et de leur ordre, appréhendant l’œuvre dans son entier, comme un long fil qui serpente…

Ce qui marque avant tout c’est l’extrême gravité, il y a une âme ici, ce pourrait-être déjà un mystère pour une musique que je vois souvent comme superficielle. De la gravité mais aussi de la densité, du poids, bien que tout semble léger, parcimonieux, sans aucune marque de virtuosité, ou de vélocité, à l’opposé même…

L’ambient ici est un drap, il vous enveloppe doucement, sans même vous soulever. C’est une couverture qui vous apporte la chaleur, la douceur, avec un poids léger qui caresse et, avec la fréquence de la vague, se retire, puis revient, avec des senteurs marines et ambrées…

Où nous emmène ce voyage si particulier ? Vers quels confins ? Quels passages ultimes, doux et sans retour ?

La dernière face qui commence est consolante, presque joyeuse et sautillante, comme innocente, avec la vie qui palpite gracieusement. Elle semblerait presque frivole, bien que posée, comme des souvenirs qui palpitent et reviennent…

Les souvenirs, qui sont la vie de l’au-delà, parfois allumés, ranimés, puis qui s’effacent comme un nom sur la pierre…

20210310


20220404


20220302


20220123
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par whereisbrian » lun. 27 nov. 2023 09:03

Quel beau texte!

Je suis Ryuichi Sakamoto depuis le début.

Comme souligné, le contexte de l'album est particulier, il est malade d'un cancer, en rémission, puis malade à nouveau.
Nous connaissons l'issue, et lui aussi.
On l'entend dans l'album, où il y mêle ses respirations, comme en suspension.

Alors l'impression partiale, que j'ai eue en écoutant l'album, est qu'il devait poser ce journal musical,
pour exprimer son état d'esprit au jour le jour.

L'album est sorti en janvier et il a disparu en mars. On pourrait faire le parallèle avec Blackstar de Bowie.
Un testament, et un constat.

Pour l'inscrire en perspective, on peut aussi écouter le précédent, Async, aussi mélancolique.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 27 nov. 2023 22:13

whereisbrian a écrit :
lun. 27 nov. 2023 09:03
Quel beau texte!

Je suis Ryuichi Sakamoto depuis le début.

Comme souligné, le contexte de l'album est particulier, il est malade d'un cancer, en rémission, puis malade à nouveau.
Nous connaissons l'issue, et lui aussi.
On l'entend dans l'album, où il y mêle ses respirations, comme en suspension.

Alors l'impression partiale, que j'ai eue en écoutant l'album, est qu'il devait poser ce journal musical,
pour exprimer son état d'esprit au jour le jour.

L'album est sorti en janvier et il a disparu en mars. On pourrait faire le parallèle avec Blackstar de Bowie.
Un testament, et un constat.

Pour l'inscrire en perspective, on peut aussi écouter le précédent, Async, aussi mélancolique.
Je te remercie pour la gentillesse. J'ai vraiment beaucoup aimé cet album et l'émotion qu'il contient, l'ambient c'est pas toujours comme ça...
J'ai également bien apprécié le lien vers le précédent, il y a là des trucs à creuser, c'est sûr...
Si je devais faire un un classement pour les albums de l'année, "12" y serait sûrement, mais je pense que je m'y collerai plutôt en janvier.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 28 nov. 2023 04:45

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David Murray Octet – Octet Plays Trane – (2000)

Comme l’indique le titre, David Murray réunit un octet pour rendre hommage à John Coltrane. Six titres au total, et cinq composés par John Coltrane, le troisième, « The Crossing », un air bop, est une composition de David Murray.

Pour un tel album le choix du répertoire est extrêmement important, c’est déjà un parti-pris, tellement l’œuvre de Coltrane est immense. J’aurais misé sur un répertoire audacieux, un peu exploratoire et pointu, venant d’une personnalité comme David Murray, musicien souvent free et expérimental, mais non, il va falloir en rabattre de ce côté-là !

La pièce d’ouverture est « Giant Steps » de l’album du même nom, le thème est archiconnu et déjà un standard, tout comme « Naïma » issu du même album, qui est interprété en seconde place ici. Soyons francs, les deux interprétations sont superbes, vraiment magnifiques, et tout au long de cet album il est à noter que David Murray s’est donné un peu de mal en proposant des arrangements de qualité qui font ressortir les thèmes en leur donnant un nouvel éclairage.

Déjà il y a la qualité de l’interprétation, c’est bien lui la vedette, très à l’avant, souvent au ténor il brille avec excellence, chacun de ses solos est une petite merveille, il affiche ses qualités de solistes et c’est très efficace. Il y a également le pianiste D.D. Jackson qui est extraordinaire lors de ses trop rares envolées solitaires.

La section de cuivres avec Craig Harris au trombone, Ravi Best et Rasul Siddik à la trompette est accompagnée par James Spaulding au sax alto et à la flûte. Elle réussit parfaitement la mission qui lui est confiée et brille avec une terrible efficacité, prenant des risques et franchissant les difficultés haut la main. Cette prouesse est essentielle ici, justifiant les choix de départ et parachevant la réussite de cet album.

Ma pièce préférée est la reprise du merveilleux « India », l’original est sorti sur l’album « Impressions » de soixante-trois et ce titre m’a envoûté, j’ai dû l’écouter religieusement un bon millier de fois. A nouveau de l’originalité dans l’interprétation, le charme et la couleur sont préservés, David tient la clarinette basse et les percussions, dont un tabla joué par Mark Johnson, font merveille, on retrouve le charme doux de l’orient et la chaleur de la musique. Le trombone lui aussi assure avec beaucoup de subtilité, alors que la sonorité des trompettes fait balancer…

L’enchaînement avec « Lazy Bird » issu du « Blue Train » de cinquante-sept est par contre malheureux, cette plongée dans le hard bop n’est pas l’enchaînement qui aurait dû être privilégié, me semble-t-il, bien que la pièce soit fort intéressante avec un solo de trombone remarquable de la part de Craig Harris.

Mais le dessert est pour la dernière pièce, un extrait d’« A Love Supreme - Part 1 : Acknowledgement », plus de quinze minutes où on y croit, suffit de fermer les yeux et de s’y plonger, nous y sommes…

Chaque pièce prise individuellement est de très haut niveau et même remarquable, chapeau David ! Le problème c’est le manque d’homogénéité, c’est un peu le foutoir et les pièces ne sont pas très organisées sur la galette, me semble-t-il, mais c’est forcément pardonné car, quand l’album se termine, un sentiment merveilleux vous envahit et les sensations se bousculent déjà dans votre boîte à souvenirs.

India


Love Supreme


Giant Steps


Naima
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 29 nov. 2023 05:29

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Don Cherry, François Tusques, Bernard Guérin – La Maison Fille Du Soleil – (1965)

Voici un simple quarante-cinq tours, enregistré en décembre soixante-quatre, lors de l’Exposition consacrée à l’architecte Le Corbusier, à Nantes. On peut reconnaître sur la pochette, qui s’ouvre en trois volets, le passage Pommeraye, bien connu des Nantais.

Le quarante-cinq tours file bien vite, deux minutes et trente et une seconde pour la face A intitulée « Occident et Texte sur l’Inde », la face B « Indes » dure cinq minutes et dix-sept secondes. Ce sont bien entendus des extraits de la musique jouée pour cette unique occasion, de la musique improvisée, très belle.

Cet enregistrement est important pour le free jazz français qui s’est nourri abondamment de l’expérience de Don Cherry, qui inculqua alors les grands principes de la musique free ainsi que l’audace qu’elle implique et l’entièreté de la liberté qu’elle contient, auprès des musiciens de jazz français qui fréquentaient le club du « Chat qui pêche ».

Le hasard joua son rôle lors de cet enregistrement car le trompettiste Bernard Vitet devait normalement participer à l’événement, mais il ne put s’y rendre, c’est donc Don Cherry qui le remplaça. François Tusques est au piano et Beb Guérin à la contrebasse. Sur l’édition originale ou le fac-similé lors de la réédition de deux mille quatorze, on observe une erreur d’impression, « Bernard Fuerin » étant crédité à la basse. Le batteur Jacques Thollot est également absent et ne figure pas sur l’enregistrement.

Si vous trouvez l’original, vous possèderez une belle pièce de collection, le pressage privé le plus rare concernant Don Cherry !

FrançoisTusques,Don Cherry - Occident Et Texte Sur L'Inde


FrançoisTusques,Don Cherry - Indes
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 30 nov. 2023 05:33

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Erik Truffaz – Clap ! – (2023)

Après l’excellent « Rollin' » dont je vous avais parlé ici, voici « Clap ! », son complément évident, l’album est de la même veine, excellent et quasi indispensable pour les amateurs de Miles ou pour les fans de B.O. cinophiles qui s’y retrouveront largement.

Pourtant il y a bien ce petit hic ! « Rolling » durait trente-trois minutes et celui-ci à peine plus, de quoi stocker le tout sur un bon et unique Cd. L’avantage de la partition est commercial sans aucun doute, il permet également d’occuper le devant des rayons plus longtemps…

Cette petite remarque n’enlève rien aux qualités des deux albums qui paraissent même essentiels, le cadeau quasi idéal pour la fin décembre. Des thèmes magnifiques, une approche habile qui touche son point culminant ici, en réduction le meilleur de Truffaz s’étale devant vous, de pièce en pièce…

« Les choses de la vie », « In Heaven » avec Bertrand Belin, « L’alpagueur », « Le requiem Pour un Con » issu du Pacha de Lautner, huit titres qui se succèdent jusqu’au « Lonesome Cowboy » chanté par Stone Jack Jones qui clôt l’album. Oui, ça passe très, très vite mais on ne quitte pas l’album facilement.

Il faut remercier également Marcello Giuliani à la basse et à la contrebasse, Alexis Anérilles aux claviers, Raphaël Chassin à la batterie et Matthis Pascaud à la guitare et bien sûr Eric à la trompette qui prend la grande majorité des solos.

L’écoute des extraits est le meilleur ambassadeur de cet album fort réussi…

L'alpagueur


In Heaven


Les choses de la vie


Requiem pour un con
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Homeward » jeu. 30 nov. 2023 16:58

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George Adams-Don Pullen Quartet - City Gates (1983)

Il passe beaucoup en ce moment ce beau morceau de post-bop (?) des années 80. On y voit le Jazz y digérer les étapes déjà classiques à l'époque de l'évolution de son langage (bop, free, Coltrane).
Une coloration rétrospective qui se retrouve dans certains titres ("Mingus Metamorphosis", "Thank You Very Much Mr. Monk") mais qui peut aussi se comprendre comme une tentative d'auto réflexivité pour inventer de nouvelles voies?
Très bon en tout cas, le mélange entre le thèmes/la pulsation bop et les poussées free, un plaisir!

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 1 déc. 2023 03:13

Homeward a écrit :
jeu. 30 nov. 2023 16:58
Image

George Adams-Don Pullen Quartet - City Gates (1983)

Il passe beaucoup en ce moment ce beau morceau de post-bop (?) des années 80. On y voit le Jazz y digérer les étapes déjà classiques à l'époque de l'évolution de son langage (bop, free, Coltrane).
Une coloration rétrospective qui se retrouve dans certains titres ("Mingus Metamorphosis", "Thank You Very Much Mr. Monk") mais qui peut aussi se comprendre comme une tentative d'auto réflexivité pour inventer de nouvelles voies?
Très bon en tout cas, le mélange entre le thèmes/la pulsation bop et les poussées free, un plaisir!
Magnifique quartet que voilà, chacun un maître à son poste, des musiciens à suivre, justement je ne connaissais pas cet album précisément...
:super:
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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 1 déc. 2023 03:27

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Diego Imbert Quartet – Le Temps Suspendu - (2023)

Diego Imbert est contrebassiste et compositeur, les notes de pochette nous indiquent que l’album célèbre le centenaire de la disparition de Marcel Proust, ce qui, soudainement, éclaire le titre de l’album et aussi celui de quelques compositions, « Combray », « La recherche », « La Madeleine » ou « Les Paperolles » …

Je ne sais trop s’il y a du Proustien dans la musique, mais les phrases ne sont pas exagérément longues et tout se passe bien… sans piano. David El-Malek, dont je vous avais parlé pour sa sortie de cette année, le très beau « Travelling », joue du saxophone ténor, il se montre très expressif et moins réservé que sur son propre album, qui se voulait intimiste.

Il y a également un nouvel arrivant dans le quatuor, Quentin Ghomari qui joue de la trompette et du bugle, il est extrêmement inspiré et ses dialogues avec David sont toujours exquis et passionnants. Franck Agulhon joue de la batterie, le quatuor est donc extrêmement solide, aguerri et brillant.

Les notes de pochettes, bien qu’assez courtes, sont extrêmement intéressantes et s’arrêtent sur cette absence d’instrument harmonique, évoquant la haute paternité de l’association Gerry Mulligan et Chet Baker, ce qui est très bien vu et d’une grande pertinence. La conséquence la plus importante est d’obliger les acteurs-musiciens à « élargir leur rôle à la recherche des accords perdus », la formule est à la fois juste et belle, très proustienne, presque…

L’axe complémentaire de l’harmonie dans toute bonne musique est la mélodie, et Diego Imbert s’y est appliqué avec ferveur et tout s’imbrique parfaitement entre ces quatre magiciens qui fixent et gravent sur Cd un temps qui est bien loin d’être perdu, et qui ne demande qu’à être partagé.

Un album qui me suit…

Les vagues


Le temps suspendu


A l'aube


La recherche
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 1 déc. 2023 17:33

Une petite remontée pour cet EP d'une grande artiste...
Douglas a écrit :
lun. 7 nov. 2022 14:59
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Melanie De Biasio - Blackened Cities - EP - (2016)

Melanie De Biasio, chanteuse belge, est certainement l'une des vocalistes les plus singulières que l'on ait été amené à entendre ces dernières années. Ici, elle prend le temps, plus de 24 minutes pour chanter les cités industrielles, comme celles de son enfance, à Charleroi.

Une voix qui serpente, qui s'arrête et écoute, ici on improvise, en ce sens on peut appeler ça jazz, même si les étiquettes, c'est pour rassurer les acheteurs de Manchester ou de Détroit, ces villes qui l'ont tant marquée. Un titre d'ambiance, une plongée juste lancinante, dans un monde brut, de brique, de pierre et d'acier...

En toile de fond, un synthé souffle un vent froid qui nappe le paysage. La vie cependant éclate, les rythmes s'affolent, le trio piano, basse, batterie porte les sons de la flûte de Mélanie qui s'échappent en volutes fiévreuses vers le ciel, comme soufflées par ces cheminées qui se dressent avec vanité, en noir et blanc, en écho au superbe cliché de la pochette, signé Stephan Vanfleteren.

Une étape de plus sur le parcours riche et prometteur d'une artiste dont la voix, devenue trop rare, nous caresse, à fleur de peau...

Melanie De Biasio Blackened Cities 2016

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 2 déc. 2023 02:47

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Avishai Cohen, Abraham Rodriguez Jr – Iroko – (2023)

Je me résous à vous parler de cet album, suite au traitement qu’il vient de subir dans la rubrique « disques » de Jazz magazine. J’avais évoqué ici l’apparition d’étoiles en office de notation, et pan ! une étoile unique pour cet album, de quoi freiner sérieusement les ventes pour ceux qui s’en remettent aux avis des chroniqueurs.

Fort heureusement, les temps changent et chacun peut forger son avis par lui-même en faisant un petit tour sur le tube ou autre, ce qui est susceptible de nuancer un peu tout ça, d’autant que l’album est un duo. Maintenant il faut savoir qu’Avishai Cohen offre le flanc aux critiques depuis pas mal de temps…

Déjà il vend, il est connu bien au-delà du public jazzeux et il n’hésite pas à s’inscrire dans des musiques populaires et traditionnelles, s’étiquetant parfois autant folk que jazz. Ce penchant s’est accentué avec cette manie qu’il a de chanter, dépoussiérant de vieux airs qu’il remet au jour et lui attirent des ovations lors des concerts qui finissent parfois en « tour de chant ».

Alors que lui reproche-t-on ici, je cite « …une certaine vacuité, platitude entendue, habituelle », « cette rencontre avec le percussionniste qu’Avishai Cohen rêvait de concrétiser ne reste qu’à l’état de brume disparate, sous un soleil où l’on ne trouve rien de nouveau. » Voilà, j’ai noté ce qu’il y a de plus accablant.

Pourtant j’y relève pas mal d’injustices, particulièrement pour Abraham Rodriguez, une icône New-Yorkaise de la musique latino et afro-cubaine qui donne le « la » sur cet album. C’est une légende avec qui Avishai rêve de jouer depuis les années quatre-vingt-dix, cet album que d’aucun réduit à l’état de « brume disparate » est, pour les protagonistes, la concrétisation d’une admiration réciproque, et, en toute objectivité, Avishai s’efface bien souvent devant son partenaire, lui cède la préséance avec une grande délicatesse, et son jeu, qui s’imbrique merveilleusement aux rythmes qui naissent des congas et des claves, se veut un accompagnement de celui de son partenaire.

Pour ce qui est du chant c’est Abraham qui lied, Avishai restant le plus souvent au second plan, c’est ici davantage un album de Rodriguez que de Cohen. Quatorze titres se succèdent, des chansons, des airs traditionnels, des reprises aussi, tout est détaillé à l’intérieur.

On relève quelques grands moments, « Avisale A Mi Vecina » qui touche direct, « The Healer » qui ouvre l’album, « It’s A Man’s World » qu’on n’imaginait pas ici et qui régale, « Exodus » vraiment superbe, « Abie’s Thing » ou « Tintorera » et « Fly Me To The Moon » la dernière pièce, qui termine parfaitement ce bel album.

Un album dans la tradition yoruba dont le nom, « Iroko » provient d’un arbre majestueux dont la durée de vie défie les siècles, la musique ici y puise une énergie vitale qui se moque des insignifiants, défie les modes et rit au temps qui file…

Avishai Cohen & Abraham Rodriguez JR - It's A Man's World (from the album 'Iroko')


Avishai Cohen & Abraham Rodriguez JR - Exodus (from the album 'Iroko')


Avishai Cohen & Abraham Rodriguez JR - Avisale A Mi Vecina (from the album 'Iroko')


Avishai Cohen & Abraham Rodriguez JR - Fly Me To The Moon (from the album 'Iroko')
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 2 déc. 2023 18:53

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Yusef Lateef – The Diverse Yusef Lateef - (1970)

Brève rêverie.

Avec Yusef Lattef on plonge dans l'univers de la World Music, tant ce musicien, né avant Coltrane, a été précurseur dans le mélange des genres, des rythmes, des styles et des cultures.

On en a un bel exemple avec cet album de la maturité datant de 1970. Quatre titres qui prennent leur temps, oscillant entre le rhythm & blues et les sonorités Indiennes ou même d'inspiration de l' Orient le plus extrême.

De la diversité également dans les instruments utilisés, sax ténor sur le premier titre puis toutes sortes de flûtes se succèdent au fil des différentes pièces, délivrant leur exotisme, inspirant la paresse, la lascivité ou le mystère...

Un quatuor à cordes intervient même sur la dernière pièce, particulièrement belle... un seul regret cependant, l'album semble trop court, on aurait aimé prolonger la balade exotique au delà de la demi-heure...

Live Humble


A Long Time Ago


Eboness


Chandra
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