Vous êtes sûrement nombreux à connaître
True Detective mais moi je viens de découvrir la saison 1 (2014) avec Woody Harrelson et Matthew McConaughey.
Il y a dans cette saison une mystique captivante.
Dès le début, on est dans l’Amérique traditionnelle avec ce générique signé The Handsome Family, duo formé par les époux Sparks, Brett & Rennie, pas Ron & Russell, hein.
Duo que j’ai découvert avec la série. Quand il ne sirupe pas trop, ça évoque parfois Calexico alors forcément, ça me plaît bien.
Ca se passe en Louisiane. L’atmosphère creepy se développe lentement passant du long fleuve placide aux eaux stagnantes des marais ; les pickups, les branchages inextricables, la poussière, la vase, l’humidité, les hommes et les femmes mouillés de sueur, les armes, les prêches échevelés participent à l’ambiance « Amérique profonde ». Il y est aussi question du Roi en Jaune et de Carcosa, de vortex d’oiseaux dessinant dans le ciel les marques tatouées sur les corps de suppliciés.
La BO entre country, folk, blues, gospel est bien ajustée.
L’ambiance m'a rappelé celle d’Angel Heart d’Alan Parker tourné aussi en Louisiane.
En Louisiane, rites amérindiens et catholicisme ont fusionné avec parfois des conséquences disons ... regrettables ; là, il s'agit de meurtres rituels d’enfants et de femmes commis par des monstres qui soit sont insérés dans la bonne société soit vivent consanguins au fin fond du bayou.
C’est le cœur de l’enquête.
Bien que les détectives soient deux, le nom de la série est resté au singulier. On peut se douter
du coup alors que le vrai héros est le collectif formé par les deux enquêteurs.
Il y a donc trois détectives :
Rust Cohle (McConaughey) l’anti-héros,
Martin Hart (Harrelson) l’étoffe d’un héros,
Le binôme Cohle / Hart, le true detective.
Comme son prénom l’indique, Cohle est rouillé, usé par la vie. Comme son nom l’indique, Hart - comme Angel Heart, tiens, d’ailleurs - bat de vie, submergé qu'il est par ses pulsions vitales.
Les deux acteurs sont tellement incroyables qu’on oublie qu’il s’agit de personnages fictifs.
Le dispositif narratif est hyper bien vu car, en fait, les deux sont interrogés en 2012 sur l’enquête qu’ils avaient menée en 1995. Retours en arrière, retours en avant et vice-versa et rebelotte.
En 2012, ils ont quitté la police depuis un moment et sont interrogés par autre duo de policiers, plus jeunes, qui ont d'autres affaires similaires sur les bras alors que le tueur était supposé avoir été descendu 17 ans auparavant.
Quant à la résolution de l’enquête, ben il faut voir ou revoir.
La dernière scène est impressionnante, labyrinthique, oppressante.
Pas envie de voir les saisons qui ont suivi tellement celle-ci était parfaite.
Bande annonce
Dispo sur Prime Video, en français si on préfère