J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 12 mai 2025 02:07

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Hank Jones – Porgy And Bess – (1959)

Formidable album pour mesurer l’importance de Hank Jones, de la fratrie « Jones » qui contient Elvin le batteur et Thad le trompettiste. Pour qui aurait oublié, Hank est pianiste, affublé du prénom Alvin, le batteur de la session est évidemment son prestigieux batteur de frère que l’on entend ici dans un contexte inhabituel.

Reste à saluer, pour faire connaissance avec l’entièreté du quartet, le contrebassiste Milt Hinton et le très excellent Kenny Burrell, qui n’est pas le frère de Dave, à la guitare. Le titre est suffisamment parlant pour que l’on comprenne que côté compos, il n’y a ici que du Gershwin, ce sont dix pièces extraites du fameux opéra, qui se posent ici, souvent les pièces les plus reconnues, faisant désormais figure de standards.

Ainsi filent « Summertime » qui ouvre l’album, « My Man’s Gone Now » ou encore « It Ain’t Necessarily So », de quoi faire remonter les souvenirs. Par contre nous sommes en mille neuf cent soixante, alors pas de miracle, bien que l’on sente que les pièces auraient pu durer et se développer pendant encore pas mal de temps, il faut bien s’y faire et l’album tourne autour de la demie heure, ce qui peut faire palot aujourd’hui.

Aussi les musiciens doivent-ils montrer leur talent sans coquetterie, dès le début des pièces nous voilà plongé dans l’ambiance et chacun se montre sous son meilleur jour, d’autant que les solos ne durent souvent que peu de mesures. Par contre tous les arrangements sont parfaitement pliés et là, chapeau bas ! Réussite totale de ce côté.

Hank s’avère être un pianiste parfaitement efficace, un peu dans le style de Monk pour ce qui est de l’économie, il ne cherche pas à éblouir mais se montre à chaque touche très pertinent et vise juste. Il est parfait dans cet environnement, c’est sans doute son frère Elvin qui est le plus surprenant.
Lui qui déferle souvent comme une tempête, tapant avec une force redoutable tambours et cymbales est ici transformé. Il joue dans la finesse et la clarté, se montrant habile et très subtil, il apporte une touche superbe à l’album de son frère.

Celui qui fait particulièrement plaisir dans cet environnement de qualité c’est bien sûr Kenny Burrell qui brille dans un tel écrin, il faut le surveiller car il est très précieux et se surpasse lors des solos. Milt Hilton se distingue lors de la pièce « It Ain't Necessarily So » où il joue une merveille de solo qui éblouit.

C’est un peu la marque de cet album où il faut être présent au bon moment et apporter la petite touche qui fait mouche !

It Ain't Necessarily So


***

Hank Jones - Porgy & Bess.rar -67 Mo -mp3

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Gil Scott-Heron & Brian Jackson - Winter In America - aiff.rar - 300 Mo

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 13 mai 2025 03:16

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Alan Pasqua – The Antisocial Club – (2007)

De ce Pasqua-là peut-être en avez-vous jamais entendu parler, pourtant il mérite vraiment d’être écouté, dans un style « jazz rock-fusion » qui n’est pas sans évoquer le grand maître Miles Davis. Pour situer c’est un claviériste américain qui a joué avec le « New Lifetime » de Tony Williams, une référence qui situe bien le personnage.

Mais, comme il faut bien vivre, on pourrait le classer dans la catégorie des « requins de studio », du genre qu’on s’arrache pour le faire participer dans son album, quel qu’en soit le style ou le genre. Mais quand il veut s’éclater et jouer sa propre musique Alan est tout simplement étincelant, cet album en est le témoignage.

Il brille, avec des causes auxquelles on peut donner des noms, par exemple le trompettiste n’est autre qu’Ambrose Akinmusire, lors de cet enregistrement il n’avait que vingt-cinq ans, pourtant il est vraiment phénoménal et pour tout dire déjà un trompettiste d’exception, vraiment extraordinaire, on l’entend beaucoup et, à chaque solo, il brille de tous ses feux.

Mais il y en a un autre tout aussi remarquable, Nels Cline à la guitare, lui il a de la bouteille, et il apporte beaucoup également. Les autres musiciens sont également parfaits, mais possèdent une notoriété moindre, Jeff Ellwood aux saxs, Jimmy Haslip à la basse, Scott Amendola à la batterie et Alex Acuña aux percus.

Toutes les compos sont du patron et les plus énervées sont les meilleures ! Ça commence grave avec « The anti social club » qui plante le décor et nous envoie dans les feux de Miles, grande époque électrique, ça continue funky avec un hommage au compositeur « George Russell », on se repose avec « Prayer » et on se réveille avec le tonitruant « New Rhodes » qui décoiffe et vous envoie dans une longue marche contre le vent, la bouche ouverte et les cheveux qui flottent vers l’arrière !

C’est « Bitches Brew » qui semble renaître de ses cendres, mais avec les moyens d’aujourd’hui, l’électro entre les doigts de Scott Amendola qui connaît son affaire, arrive maintenant « fast food » et l’arrivée de Han Burger qui danse en balançant la sauce, du binaire violent et Ambrose qui se prend pour Miles, tandis que Cline assène les accords à coups de boutoir, et c’est « Apocalyse Now » qui se profile avec les hélicos qui tournent…

D’un autre côté, même si Miles remonte avec puissance, c’est tout de même une affaire du vingt et unième siècle cet album, avec un traitement du son d’aujourd’hui et les moyens qui vont avec, de quoi régaler avec le son nouveau, c’est Jeff Elwood avec son sax qui fait éclater tout son talent sur « Wicked good », avec une certaine lenteur propre à ménager une forte tension, les autres, Pasqua et Cline s’inscrivent à leur tour dans ce petit jeu, histoire de nous faire languir un peu !

Les amateurs du genre ne seront pas déçus par cet album qui évoque tout un pan d’histoire, le « jazz-rock » est un genre dont seuls les meilleurs peuvent tirer profit, les autres peuvent tomber rapidement dans la copie ou la médiocrité, des défauts auxquels cet opus ne prête pas !

The Anti Social Club


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Alan Pasqua - The Anti Social Club.rar- 120 Mo - mp3/24h

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » mar. 13 mai 2025 04:43

Merci pour ce partage, je ne connaissais pas le travail d'Alan Pasqua en solo.

Je savais que c'était un musicien de studio réputé de l'autre côté de l'Atlantique.
Pour les plus éloignés du Jazz, il s'est également fait connaître en participant à la fin des années 80 au groupe de Hard Rock US, Giant avec les frangins Huff (chacun essaie d'avoir une part du gâteau à un moment :) )
Ils ont eu leur petit succès d'estime



:chapozzz:

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 13 mai 2025 16:59

Piranha a écrit :
mar. 13 mai 2025 04:43
Merci pour ce partage, je ne connaissais pas le travail d'Alan Pasqua en solo.

Je savais que c'était un musicien de studio réputé de l'autre côté de l'Atlantique.
Pour les plus éloignés du Jazz, il s'est également fait connaître en participant à la fin des années 80 au groupe de Hard Rock US, Giant avec les frangins Huff (chacun essaie d'avoir une part du gâteau à un moment :) )
Ils ont eu leur petit succès d'estime



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Prolongement inattendu, mais pourquoi pas ?
::d
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 14 mai 2025 02:23

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Various – September Songs - The Music Of Kurt Weill – (1997)

Je me suis procuré cet album car il faisait écho à un autre paru en quatre-vingt-cinq, que je m’étais procuré à sa sortie, « Kurt Weill – Lost In The Stars (The Music Of Kurt Weill) ». Un vinyle très sympa pour qui s’intéresse à Kurt Weill, ce qui est mon cas.

Quelques titres et leur interprétation font d’ailleurs partie des deux albums, comme « September Song » interprété par Lou Reed ou Charlie Haden avec « Speak Low », mais les versions sont différentes, ce qui va bien.

Evidemment c’est une compile et c’est de la musique en vrac, sans véritable fil conducteur si ce n’est Kurt Weil, ce qui permet en fait toutes les audaces, et les enchaînements les plus improbables, ainsi, on passe d’Elvis Costello à Lotte Lenya, puis à Charlie Haden…

C’est parfois quasiment des chocs acoustiques, comme l’interprétation du déchirant « Youkali Tango » par Teresa Stratas, dont le chant est complètement enraciné dans les années trente, ou celle de « Pirate Jenny » par Lotte Lenya, également première épouse de Kurt Weill.

D’ailleurs je vous recommande « l’Opéra de Quat’ sous » ou « Kurt Weill's Rise And Fall Of The City Of Mahagonny » en version d’époque avec livret, c’est un pur régal. Mais, en attendant, vous vous régalerez avec les versions présentes ici, comme « Mack The Knife » par Nick cave, ou « Ballad of the Soldier’s Wife » par PJ Harvey, ou encore « Alabama Song » par David Johansen.

Il y a également une chouette interprétation de « Oh Heavenly Salvation » par un chœur mixte, « The persuasions », dans le style gospel, qui fonctionne de feu. La pièce qui me touche le moins est celle de Betty Carter qui chante « Lonely House » extrait de Street Scene, mais c’est évidemment une appréciation personnelle qui ne sera sans doute pas partagée. Par contre les versions d’airs plus anciens comme le fameux « Surabaya Johnny » par Teresa Stratas, que l’on entend à nouveau, me régale vraiment.

Et puis il y a la version longue de « September Song », près de huit minutes habitées par Lou Reed qui prends le temps d’étirer le temps, les mots et les phrases. Puis Bertold Brecht interprète lui-même « Mack le Surineur », le vieux soixante-dix-huit tours crache son morceau d’histoire et nous perce…le cœur !

On se quitte avec William S. Burroughs qui narre la dernière pièce de la machine, « What Keeps Mankind Alive ? ».

***

Lou Reed on September Songs


Kurt Weill - September Songs The Music of Kurt Weill.rar - 150 Mo - mp3 /24h

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » mer. 14 mai 2025 04:00

Je rebondis une nouvelle fois sur ton post :)

Cette fois-ci, point de Rock US mais plutôt de la musique industrielle suisse avec les avant-gardistes Young Gods
En 1991 ils sortaient un album hommage à Kurt Weill



Certains ont appelé cela du "Dark cabaret".
En tout cas on retrouve bien l'univers du compositeur allemand et le chant théâtral de Franz Teichler. Aux manettes, Roli Mosimann, décédé l'année dernière

Le détail donné par wiki
"Les titres repris sont des compositions présentes dans L'Opéra de Quat'sous (5 titres), dans le film Un caprice de Vénus, dans le spectacle Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny et dans le film Knickerbocker Holiday. La chanson Alabama Song a déjà fait l'objet d'une reprise par des musiciens rock, notamment The Doors qui reprennent la chanson sous le titre Alabama Song (Whisky Bar) en 1966 sur leur premier album et David Bowie qui sortit le titre sur un single combiné à une version acoustique de Space Oddity en février 1980"


Vivement le rebond de demain ::d

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par gabuzomeuzomeu » mer. 14 mai 2025 06:19

Douglas a écrit :
mer. 14 mai 2025 02:23
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Various – September Songs - The Music Of Kurt Weill – (1997)

Je me suis procuré cet album car il faisait écho à un autre paru en quatre-vingt-cinq, que je m’étais procuré à sa sortie, « Kurt Weill – Lost In The Stars (The Music Of Kurt Weill) ». Un vinyle très sympa pour qui s’intéresse à Kurt Weill, ce qui est mon cas.

Quelques titres et leur interprétation font d’ailleurs partie des deux albums, comme « September Song » interprété par Lou Reed ou Charlie Haden avec « Speak Low », mais les versions sont différentes, ce qui va bien.

Evidemment c’est une compile et c’est de la musique en vrac, sans véritable fil conducteur si ce n’est Kurt Weil, ce qui permet en fait toutes les audaces, et les enchaînements les plus improbables, ainsi, on passe d’Elvis Costello à Lotte Lenya, puis à Charlie Haden…

C’est parfois quasiment des chocs acoustiques, comme l’interprétation du déchirant « Youkali Tango » par Teresa Stratas, dont le chant est complètement enraciné dans les années trente, ou celle de « Pirate Jenny » par Lotte Lenya, également première épouse de Kurt Weill.

D’ailleurs je vous recommande « l’Opéra de Quat’ sous » ou « Kurt Weill's Rise And Fall Of The City Of Mahagonny » en version d’époque avec livret, c’est un pur régal. Mais, en attendant, vous vous régalerez avec les versions présentes ici, comme « Mack The Knife » par Nick cave, ou « Ballad of the Soldier’s Wife » par PJ Harvey, ou encore « Alabama Song » par David Johansen.

Il y a également une chouette interprétation de « Oh Heavenly Salvation » par un chœur mixte, « The persuasions », dans le style gospel, qui fonctionne de feu. La pièce qui me touche le moins est celle de Betty Carter qui chante « Lonely House » extrait de Street Scene, mais c’est évidemment une appréciation personnelle qui ne sera sans doute pas partagée. Par contre les versions d’airs plus anciens comme le fameux « Surabaya Johnny » par Teresa Stratas, que l’on entend à nouveau, me régale vraiment.

Et puis il y a la version longue de « September Song », près de huit minutes habitées par Lou Reed qui prends le temps d’étirer le temps, les mots et les phrases. Puis Bertold Brecht interprète lui-même « Mack le Surineur », le vieux soixante-dix-huit tours crache son morceau d’histoire et nous perce…le cœur !

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Bonne tracklist, on en trouve déjà sur le Lost in the stars de 1985, Lou par exemple
Il y a aussi Sting, Tom Waits, Zorn, je crois Marianne Faithfull et surtout le Todd (Algernon ne l'a pas raté :) )

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par whereisbrian » mer. 14 mai 2025 06:56

gabuzomeuzomeu a écrit :
mer. 14 mai 2025 06:19
Douglas a écrit :
mer. 14 mai 2025 02:23
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Various – September Songs - The Music Of Kurt Weill – (1997)

Je me suis procuré cet album car il faisait écho à un autre paru en quatre-vingt-cinq, que je m’étais procuré à sa sortie, « Kurt Weill – Lost In The Stars (The Music Of Kurt Weill) ». Un vinyle très sympa pour qui s’intéresse à Kurt Weill, ce qui est mon cas.

Quelques titres et leur interprétation font d’ailleurs partie des deux albums, comme « September Song » interprété par Lou Reed ou Charlie Haden avec « Speak Low », mais les versions sont différentes, ce qui va bien.

Evidemment c’est une compile et c’est de la musique en vrac, sans véritable fil conducteur si ce n’est Kurt Weil, ce qui permet en fait toutes les audaces, et les enchaînements les plus improbables, ainsi, on passe d’Elvis Costello à Lotte Lenya, puis à Charlie Haden…

C’est parfois quasiment des chocs acoustiques, comme l’interprétation du déchirant « Youkali Tango » par Teresa Stratas, dont le chant est complètement enraciné dans les années trente, ou celle de « Pirate Jenny » par Lotte Lenya, également première épouse de Kurt Weill.

D’ailleurs je vous recommande « l’Opéra de Quat’ sous » ou « Kurt Weill's Rise And Fall Of The City Of Mahagonny » en version d’époque avec livret, c’est un pur régal. Mais, en attendant, vous vous régalerez avec les versions présentes ici, comme « Mack The Knife » par Nick cave, ou « Ballad of the Soldier’s Wife » par PJ Harvey, ou encore « Alabama Song » par David Johansen.

Il y a également une chouette interprétation de « Oh Heavenly Salvation » par un chœur mixte, « The persuasions », dans le style gospel, qui fonctionne de feu. La pièce qui me touche le moins est celle de Betty Carter qui chante « Lonely House » extrait de Street Scene, mais c’est évidemment une appréciation personnelle qui ne sera sans doute pas partagée. Par contre les versions d’airs plus anciens comme le fameux « Surabaya Johnny » par Teresa Stratas, que l’on entend à nouveau, me régale vraiment.

Et puis il y a la version longue de « September Song », près de huit minutes habitées par Lou Reed qui prends le temps d’étirer le temps, les mots et les phrases. Puis Bertold Brecht interprète lui-même « Mack le Surineur », le vieux soixante-dix-huit tours crache son morceau d’histoire et nous perce…le cœur !

On se quitte avec William S. Burroughs qui narre la dernière pièce de la machine, « What Keeps Mankind Alive ? ».

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Bonne tracklist, on en trouve déjà sur le Lost in the stars de 1985, Lou par exemple
Il y a aussi Sting, Tom Waits, Zorn, je crois Marianne Faithfull et surtout le Todd (Algernon ne l'a pas raté :) )

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Très bel album, je dois dire. La classe.
Carla Bley, Charlie Haden, Stan Ridgway, Sting, Chris Spedding, Aaron Neville, participent aussi.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 14 mai 2025 16:07

Je vous remercie pour cet élan convivial, il est vrai que l'album de 85 est plutôt magnifique !

J'en profite pour nous envoyer dans les années trente, avec Kurt Weill qui fait sa malle, direction Paris, puis New-York. Heureusement, un peu de rêve encore, un peu d'espoir, ça s'appelle "Youkali"...

Youkali - Teresa Stratas (from September Songs - Music of Kurt Weill)



Youkali, par Roger Fernay.



C’est presque au bout du monde
Ma barque vagabonde
Errant au gré de l’onde
M’y conduisit un jour
L’île est toute petite
Mais la fée qui l’habite
Gentiment nous invite
À en faire le tour

Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Youkali, c’est la terre où l’on quitte tous les soucis
C’est, dans notre nuit, comme une éclaircie
L’étoile qu’on suit, c’est Youkali

Youkali, c’est le respect de tous les vœux échangés
Youkali, c’est le pays des beaux amours partagés
C’est l’espérance qui est au cœur de tous les humains
La délivrance que nous attendons tous pour demain

Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali

Et la vie nous entraîne
Lassante, quotidienne
Mais la pauvre âme humaine
Cherchant partout l’oubli
A, pour quitter la terre
Su trouver le mystère
Où nos rêves se terrent
En quelque Youkali
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 15 mai 2025 05:05

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Kahil El'Zabar Trio Featuring David Murray And Fred Hopkins – Love Outside Of Dreams – (2002)

Voici un album un peu ancien de Kahil El’Zabar que j’ai reçu depuis peu, on retrouve notre percussionniste, un parmi mes favoris, à la batterie, aux tambours africains ainsi qu’au fameux piano à pouces dont il joue si bien, comme sur le magnifique « Meditation for the Celestial Warriors », juste une petite merveille. Tel qu’indiqué sur la pochette de couverture, il est associé à David Murray qui joue du saxophone ténor ainsi que de la basse clarinette, comme sur « Song of Myself ».

Il y a également le contrebassiste Fred Hopkins, un familier de l’AACM et figure renommée de la scène loft, qui participe à son tout dernier enregistrement, en effet ces bandes datent de début mai quatre-vingt-dix-sept, et il décèdera en janvier quatre-vingt-dix-neuf à l’âge de cinquante et un an, suite à des complications cardiaques.

Avec Kahil nous sommes habitués au « Ritual Trio » avec Malavji Favors à la contrebasse, et Ari Brown aux saxophones. Une solide formation très instinctive, cimentée par une longue pratique. Ici David Murray pourrait déjà faire figure d’ancien, car il a déjà participé par deux fois à des albums de Kahil, dont « Golden Sea » de quatre-vingt-neuf qui constitue un pur duo.

Nous ne sommes donc pas en terre inconnue, d’autant que les expériences se multiplient à la faveur de l’AACM de Chicago qui favorise les rencontres et les échanges. Ceci pour indiquer que cet album coule avec un grand naturel et semble enregistré par des musiciens qui se sont toujours connus. David Murray y prend une grande place et se montre royal, lors des solos. Il est véritablement à la fête et se révèle sous son meilleur jour.

Que ce soit pour l’hommage à Duke Ellington, « The Ebullient Duke » où il puise dans des références hard bop, qu’il enjambe avec maestria et dépasse par la suite, que pour les titres un peu plus free. Mais Kahil garde le fil avec un drumming très orienté vers un « deep groove » tribal qui va.

Fred Hopkins est lui aussi très à l’avant avec son jeu sautillant et très technique, habile à maintenir les tensions et à conserver le « feeling ». L’ensemble des pièces est à saluer, la toute dernière « One World Family » se remarque car elle est habitée par des chants qui, hélas, ne sont pas crédités, peut-être Kahil lui-même…

Une merveille de plus dans la saga du maître des tambours !

Love Outside Of Dreams


***

Kahil El'Zabar - Love Outside of Dreams - Aiff.rar - 410 Mo

Kahil El'Zabar - Love Outside of Dreams - mp3.rar - 140 Mo

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 16 mai 2025 01:41

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Painkiller - The Prophecy – (2013)

Painkiller est l’aventure Grindcore de John Zorn, elle contient des avancées et des arrêts brutaux, puis des redémarrages et avance ainsi, en hoquetant. Les plus anciens se souviennent de Mick Harris le batteur-cogneur qui démarra l’aventure, puis la quitta, après avoir laissé une grosse empreinte.

La discographie offre quatre albums entre quatre-vingt-onze et quatre-vingt-quatorze, et déjà l’ambient pointe son nez et l’affaire semble se terminer. Puis se relève épisodiquement, deux mille deux « Talisman », deux mille -cinq et le cinquantième anniversaire de Zorn, puis une nouvelle mort, jusqu’à « Prophecy » qui sort en deux mille treize.

Pourtant c’est une ruse de Zorn le Renard, qui déterre des bandes anciennes de la tournée européenne, avec des dates live à « Warsaw » et « Berlin », entre deux mille quatre et deux mille cinq ! La véritable résurrection d’entre les morts se fera en vingt-vingt-quatre, avec « Samsara », un peu moyen cependant, et deux autres qui suivent, à peine sortis aujourd’hui…

Painkiller est donc un groupe en pleine actualité, mais avant d’affronter le présent, finissons-en avec le passé et « The Prophecy », qui se monte en scène avec John Zorn au sax alto, Bill Laswell à la basse et Yoshida Tatsuya à la batterie. Un prélude, un peu plus de deux minutes, un postlude, un peu moins de trois, et, entre les deux, soixante-cinq minutes arrachées aux deux concerts, montées et assemblées pour nous, voici « Prophecy » sur ce bel album…

On voit bien que le menu est tentant, Zorn est toujours le même quand il souffle dans son « biniou », il perce et transperce, creuse et, tel un marteau, piqueurise dans les gencives, avec science et efficacité… Z’aller aimer, coquins…

Bill Laswell à la basse balance des solis au vitriol, de quoi alimenter la combustion, et Yoshida Tatsuya qui tape, avec précision et efficacité, ainsi, quand les trois partent en vrille, ça tourbillonne sec dans les tympans.

Pourtant on ne peut parler d’overdose, car il y a des plages pour se poser, et reprendre le souffle, calmer les battements du cœur, se détendre presque, avant qu’une autre bourrasque n’arrive, et vous emporte la tête, et le reste avec, qui se désassemble ! Mais, en fait, n’ayez crainte, ce n’est pas dangereux, et la dislocation n’est que partielle et peu durable dans le temps, mais vérifiez tout de même car on ne sait jamais…

Pourrait-on qualifier cet album de « mariage réussi » entre le métal et le jazz ? Peut-être, ce qu’il semble c’est que le public métal ait pu apprécier et se déplacer pour assister à la mue, et convenir qu’il y avait de bonnes ondes qui passaient par ici…

Surtout chez les Teutons déjà biberonnés à Peter Brötzmann qui a bien ouvert la route avec « Die Like A Dog » ou « Last Exit ». Pour résumer et dire ce qu’il faut dire : un skeud que l’on aime sans réserve par ici…


Painkiller - The Prophecy [FULL ALBUM] ☆☆☆☆☆


***

Painkiller - Execution Ground (Disc 1).rar
99 Mo
Painkiller - Execution Ground (Disc 2).rar
88 Mo
Painkiller - Samsara - (2024) - mp3.rar
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Painkiller - The Prophecy - Live In Europe - aiff.rar
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Painkiller - The Prophecy - Live In Europe - mp3.rar
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 17 mai 2025 00:58

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Magma – Zëss (Le Jour Du Néant) – (2019)

Magma c’est une vieille histoire pour moi, je crois avoir bien suivi ce groupe et, surtout, je me souviens fort bien d’un concert, entre soixante-quatorze et soixante-seize, quelque part dans ces eaux-là, sans doute à Pantin ou dans le coin, c’était souvent par-là que ça se passait, un concert organisé par le parti communiste marxiste-léniniste français, avec Magma en gros sur les affiches, oui je m’en souviens, d’autant que c’est mon unique concert de Magma, arrivé de Bretagne, j’ai trouvé une place bien chaude, pas trop loin de la scène, largué les amis, stationnés au fond de la salle.

Je fus ébloui par Vander et Maître Blasquiz, Christian semblait mener à lui seul le vaste vaisseau qui avançait par tous les temps, il était également le maître de la météo, d’un coup de baguette il envoyait la tempête ou annonçait le calme, tout était millimétré, en même temps que tout pouvait tanguer à tous moments. Il y avait Stella et Lockwood, qui n’était pas mon préféré, Jannick Top également très brillant alors.

Ce fut mon premier grand et véritable choc musical lors d’un concert, il y en aurait d’autres, plus tard… Depuis j’ai suivi la formation à travers les albums, bien que n’ayant pas tous les Cds parus depuis. Et voilà que, pérégrinant nonchalamment, je suis tombé sur celui-ci et m’en suis emparé vite fait, pourtant il devait stationner dans cette boutique depuis deux mille dix-neuf, si j’en crois les indications de « marchandising » avec la date collé sur le cello.

C’est du Magma moderne, c’est-à-dire des voix, sept dans les chœurs et deux solistes, Christian et Stella. Le groupe rock compensé par le « Prague Philharmonic Orchestra », mais également Simon Goubert au piano, Morgan Agren à la batterie, Philippe Bussonnet à la basse et Rudy Blass à la guitare.

Trente-huit minutes au total et un programme de fin du monde, avec une pièce qui puise ses racines dans les temps anciens, un peu comme mon concert, et qui arrive à terme dans notre monde contemporain. Heureusement les marxistes-léninistes n’ont pas gagné, c’eut été peut-être encore pire !

Malgré quelques critiques un peu faciles qui pourraient émerger, la diction de Vander en français que l’on pourrait aisément moquer… ou adorer, je classerais cet album dans les foutrement bons. Il est bien écrit et super travaillé, un boulot de forçat pour en arriver là, expurger le surplus et ne garder que l’essentiel, gratter jusqu’à la pépite et ne pas hésiter à forcer le trait, et faire taire les moqueurs.

Le Grand Orchestre est juste à sa place, il aurait pu même faire davantage, ou pas, mais comme c’est, c’est bien. Le côté grandiose du final est majestueux et bien rendu, on en a plein les oreilles et c’est fin, fignolé, tout sauf bourrin, malgré l’immense cylindrée véhiculée.

A l’origine « Zëss » date de soixante-dix-sept, joué souvent lors des concerts, on en trouve des traces sur les Cds qui ont suivi, quatre-vingt-un, quatre-vingt-douze et deux mille cinq, finalisé ici, dans cette version luxueuse que l’on peut recommander.

Magma le plus grand groupe français et peut-être même européen !

Wöhm Dëhm Zeuhl Stadium
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Monsieur-Hulot » sam. 17 mai 2025 05:24

Douglas a écrit :
lun. 12 mai 2025 02:07
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Hank Jones – Porgy And Bess – (1959)

Formidable album pour mesurer l’importance de Hank Jones, de la fratrie « Jones » qui contient Elvin le batteur et Thad le trompettiste. Pour qui aurait oublié, Hank est pianiste, affublé du prénom Alvin, le batteur de la session est évidemment son prestigieux batteur de frère que l’on entend ici dans un contexte inhabituel.

Reste à saluer, pour faire connaissance avec l’entièreté du quartet, le contrebassiste Milt Hinton et le très excellent Kenny Burrell, qui n’est pas le frère de Dave, à la guitare. Le titre est suffisamment parlant pour que l’on comprenne que côté compos, il n’y a ici que du Gershwin, ce sont dix pièces extraites du fameux opéra, qui se posent ici, souvent les pièces les plus reconnues, faisant désormais figure de standards.

Ainsi filent « Summertime » qui ouvre l’album, « My Man’s Gone Now » ou encore « It Ain’t Necessarily So », de quoi faire remonter les souvenirs. Par contre nous sommes en mille neuf cent soixante, alors pas de miracle, bien que l’on sente que les pièces auraient pu durer et se développer pendant encore pas mal de temps, il faut bien s’y faire et l’album tourne autour de la demie heure, ce qui peut faire palot aujourd’hui.

Aussi les musiciens doivent-ils montrer leur talent sans coquetterie, dès le début des pièces nous voilà plongé dans l’ambiance et chacun se montre sous son meilleur jour, d’autant que les solos ne durent souvent que peu de mesures. Par contre tous les arrangements sont parfaitement pliés et là, chapeau bas ! Réussite totale de ce côté.

Hank s’avère être un pianiste parfaitement efficace, un peu dans le style de Monk pour ce qui est de l’économie, il ne cherche pas à éblouir mais se montre à chaque touche très pertinent et vise juste. Il est parfait dans cet environnement, c’est sans doute son frère Elvin qui est le plus surprenant.
Lui qui déferle souvent comme une tempête, tapant avec une force redoutable tambours et cymbales est ici transformé. Il joue dans la finesse et la clarté, se montrant habile et très subtil, il apporte une touche superbe à l’album de son frère.

Celui qui fait particulièrement plaisir dans cet environnement de qualité c’est bien sûr Kenny Burrell qui brille dans un tel écrin, il faut le surveiller car il est très précieux et se surpasse lors des solos. Milt Hilton se distingue lors de la pièce « It Ain't Necessarily So » où il joue une merveille de solo qui éblouit.

C’est un peu la marque de cet album où il faut être présent au bon moment et apporter la petite touche qui fait mouche !

It Ain't Necessarily So


***

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Mince flûte zut, les transferts ont expiré, faut dire que j'arrive bien après la messe et que WeTransfer a changé sa politique, les dépots ne restent disponibles que 3 jours maintenant....
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 17 mai 2025 06:51

Monsieur-Hulot a écrit :
sam. 17 mai 2025 05:24
Douglas a écrit :
lun. 12 mai 2025 02:07
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Hank Jones – Porgy And Bess – (1959)

Formidable album pour mesurer l’importance de Hank Jones, de la fratrie « Jones » qui contient Elvin le batteur et Thad le trompettiste. Pour qui aurait oublié, Hank est pianiste, affublé du prénom Alvin, le batteur de la session est évidemment son prestigieux batteur de frère que l’on entend ici dans un contexte inhabituel.

Reste à saluer, pour faire connaissance avec l’entièreté du quartet, le contrebassiste Milt Hinton et le très excellent Kenny Burrell, qui n’est pas le frère de Dave, à la guitare. Le titre est suffisamment parlant pour que l’on comprenne que côté compos, il n’y a ici que du Gershwin, ce sont dix pièces extraites du fameux opéra, qui se posent ici, souvent les pièces les plus reconnues, faisant désormais figure de standards.

Ainsi filent « Summertime » qui ouvre l’album, « My Man’s Gone Now » ou encore « It Ain’t Necessarily So », de quoi faire remonter les souvenirs. Par contre nous sommes en mille neuf cent soixante, alors pas de miracle, bien que l’on sente que les pièces auraient pu durer et se développer pendant encore pas mal de temps, il faut bien s’y faire et l’album tourne autour de la demie heure, ce qui peut faire palot aujourd’hui.

Aussi les musiciens doivent-ils montrer leur talent sans coquetterie, dès le début des pièces nous voilà plongé dans l’ambiance et chacun se montre sous son meilleur jour, d’autant que les solos ne durent souvent que peu de mesures. Par contre tous les arrangements sont parfaitement pliés et là, chapeau bas ! Réussite totale de ce côté.

Hank s’avère être un pianiste parfaitement efficace, un peu dans le style de Monk pour ce qui est de l’économie, il ne cherche pas à éblouir mais se montre à chaque touche très pertinent et vise juste. Il est parfait dans cet environnement, c’est sans doute son frère Elvin qui est le plus surprenant.
Lui qui déferle souvent comme une tempête, tapant avec une force redoutable tambours et cymbales est ici transformé. Il joue dans la finesse et la clarté, se montrant habile et très subtil, il apporte une touche superbe à l’album de son frère.

Celui qui fait particulièrement plaisir dans cet environnement de qualité c’est bien sûr Kenny Burrell qui brille dans un tel écrin, il faut le surveiller car il est très précieux et se surpasse lors des solos. Milt Hilton se distingue lors de la pièce « It Ain't Necessarily So » où il joue une merveille de solo qui éblouit.

C’est un peu la marque de cet album où il faut être présent au bon moment et apporter la petite touche qui fait mouche !

It Ain't Necessarily So


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Mince flûte zut, les transferts ont expiré, faut dire que j'arrive bien après la messe et que WeTransfer a changé sa politique, les dépots ne restent disponibles que 3 jours maintenant....
En fait non, sur la fin, de 24 heures seulement, puis il se bloque pendant une assez longue période, ce qui est arrivé ce matin, il faudrait que je trouve un autre hébergeur...
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Monsieur-Hulot » sam. 17 mai 2025 08:17

T'inquiètes, je vais le trouver en morceaux sul' Ouèbe ! En tout cas MERCI d'autant te décarcasser pour nous zôtres, pauvres pécheurs !
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 18 mai 2025 04:11

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Anouar Brahem Trio – Astrakan Café – (2000)

Un bel album, un peu ancien, de la part du joueur de oud Anouar Brahem, qui se trouve ici en petite formation pour son sixième album. Le voici en trio avec Barbaros Erköse à la clarinette et Lassad Hosni aux percussions indiennes et turques, des musiciens qu’il a appris à connaître, lui qui aime prendre le temps, avant d’enregistrer et de se lancer dans de nouveaux albums.

Rien ne presse et tout arrive en son heure, telle pourrait être la première leçon du joueur de oud qui nous présente une quatorzaine de petites vignettes orientales finement ciselées. C’est que, si les airs et les titres proviennent souvent de lointains souvenirs, ou de vieux airs entendus, ou encore d’on ne sait où, ces souvenirs sont passés à la moulinette de la mémoire, et surtout à la merci de cette éternelle improvisation qui caractérise la musique de l’oudiste.

De temps en temps il se met légèrement en retrait et laisse la clarinette prendre le devant, comme sur le très beau « Ashkabad » signé par les trois qui communient et fusionnent avec grâce et élégance. La pièce suivante, signée Anouar, semble vouloir poursuivre sa course au fil de la même eau, « Halfaouine » la belle, trace ses méandres entre les mystères des rochers des Balkans, avant de se perdre… peut-être jusqu’au marché de Tunis d’où elle semble issue, et qui a inspiré cette ode.

Barbaros Erköse est d’origine gitane, né en Turquie, c’est probablement en pensant à son ami qu’Anouar a dû composer ce « Parfum de gitane », un peu mystérieux, avec des influences éthiopiennes, qu’il interprète avec Lassad Hosni, invitant Barbaros à entrer dans la danse avec un beau solo final.

Mais ce qui domine ici c’est l’impression d’un grand calme, presque contemplatif, qui donne envie de se poser, de s’assoir sur un banc de pierre ou dans le creux d’un rocher, et regarder, sentir le souffle du vent ou respirer les odeurs marines, rêver de terres chaudes et ensoleillées…

Laisser faire le temps et oublier la vanité du monde, pendant quelques minutes de musique, en écoutant « Astara », peut-être, qui marque la croisée des routes, entre le Bosphore, les portes de l’Orient et Sousse, comme un triangle vers lequel coule cette musique, apportée par les vents, et qu’enfin, se profile sous nos yeux, l’Astrakan Café, où nous boirons, c’est sûr, un thé à la menthe…

Anouar Brahem Trio - Aube Rouge a Grozny - (full album)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 19 mai 2025 01:45

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Albert King With Stevie Ray Vaughan – In Session – (1999)

Je précise que la version que j’ai écoutée consiste en un double Cd de deux mille vingt-quatre, avec pas mal d’ajouts, et constitue l’intégralité du concert enregistré en prise directe, ici dans une version nettoyée et améliorée avec un son époustouflant. Cette affaire se déroula dans les studios de la Télévision CHCH-TV à Hamilton, dans l’Ontario, le six décembre quatre-vingt-trois.

Pour comprendre cette rencontre il faut savoir qu’Albert King est une influence prépondérante et considérable pour Stevie Ray Vaughan, qui imitait son modèle lors de son apprentissage, au point qu’il pouvait restituer des solos du maître à la note près, mais il savait également faire beaucoup d’autres choses, et son jeu est devenu également flamboyant.

Bien qu’il ne connaisse pas Stevie avant cette rencontre, Freddie se laissa convaincre, il avait alors soixante piges au compteur et son jeune partenaire trente seulement, mais le sort voulût que la mort le frappe cinq années plus tard, lors d’un accident d’hélicoptère, au retour d’un concert dans le Wisconsin, en août quatre-vingt-dix.

Ce qui est certain c’est que, cet attachement au blues, ils le partagent avec évidence en commun, et les deux s’entendent particulièrement bien, dialoguant avec entrain et justesse, et développant cette passion commune, évidente et pleine de respect, lors de ce concert.

Les éléments inédits propres à cette nouvelle édition sont considérables, trois pièces conséquentes sont en effet au menu, « Born Under a Bad Sign » pièce fétiche d’Albert King avec Stevie qui lance en premier l’ordre des soli, une version tentaculaire de « Texas Flood » qui file sur vingt minutes, ainsi que vingt-trois minutes supplémentaires de « I’m Gonna Move to the Outskirts of Town », c’est énorme, tant en qualité qu’en quantité !

Les deux premières pièces de l’album font partie de ces ajouts, et lancent l’enregistrement sur une pente véritablement infernale, il n’y a qu’à bien se tenir ! On reconnaît bien le jeu de Freddie à droite et celui de Stevie à gauche, le premier comme sur un fil, acéré et tranchant, l’autre plus rond, souple et fin.

L’apogée de cet album extraordinaire se tient sur la toute dernière pièce, « I’m Gonna Move toThe Outskirts Of Town », une folie pure qui s’étale sur vingt-trois minutes et vingt-deux secondes, mais « Texas Flood » est pas mal dans le genre également ! A noter des dialogues entre les deux, de temps en temps, parfois savoureux par exemple quand ils évoquent Hendrix et Joplin.

Un petit mot concernant la photo de pochette, vous avez bien vu, c’est bien une pipe qui se trouve entre les dents du géant, il avait coutume de jouer de la guitare tout en envoyant des signaux de fumée aux alentours, un fameux sioux ce king !

Albert King with Stevie Ray Vaughan - Born Under A Bad Sign - Live/Remastered 2024 (Visualizer)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Monsieur-Hulot » lun. 19 mai 2025 08:13

Monsieur Hulot aime la pipe aussi !
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 19 mai 2025 20:03

ça c'est ben vrai !

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 20 mai 2025 02:20

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Kenny Burrell With Art Blakey – On View At The Five Spot Cafe – (1960)

Le « Five Spot Café » est un des temples du jazz, tellement rempli d’histoire qu’il y aurait trop à raconter. Situé au « Five Cooper Square » une file d’attente vous signale que vous êtes arrivés, le club s’est ouvert en cinquante-six et depuis ne désemplit pas, on peut s’y rendre n’importe quel soir, il s’y passe toujours quelque chose de grand. L’ambiance « Club » que l’on vante tant s’y trouve comme chez elle.

Les artistes se sentent à l’aise, décontractés, rien ne désenchante les lieux et beaucoup se pressent pour venir y jouer. Côté public on retrouve cette même ferveur, respectueux et connaisseur il participe à la bonne réussite de ces fabuleux concerts, si les artistes aiment venir y jouer, les spectateurs ne sont pas non plus avares en applaudissements.

Cette soirée du vingt-cinq août cinquante-neuf est également à marquer d’une pierre blanche, car le set de Kenny Burrell fut grand, et, malgré un piano un peu faiblard et un chouïa désaccordé, l’ambiance particulièrement chaude de cette nuit-là laissa un grand souvenir que les gars de Blue Note eurent vite fait de mettre en boîte.

Kenny Burrell était alors une grande vedette, si vous vous demandez quelles en sont les raisons, dressez juste l’oreille, tout est là ! Il y avait également Art Blakey à la batterie et Ben Tucker était à la contrebasse. Bobby Timmons pour trois titres et Roland Hanna pour deux se succèdent au piano et Tina Brooks est l’invité du soir au saxo ténor.

Côté répertoire seul le dernier titre « 36-23-36 » est signé Burrell, les autres sont des reprises, fameuses et magiques comme « Birk's Works » de Dizzy Gillespie, « Lady Be Good » de Gershwin et surtout le splendide « Lover Man » de Ramirez que Charlie Parker a canonisé, si on ajoute « Hallelujah » un standard de Youmans, on a la complète. Des éditions plus tardives ajouteront quelques autres titres mémorables, mais déjà trois quarts d’heure figurent sur la galette.

Cette dernière est donc bénie, laissez-vous porter !

Lover Man (Live At Five Spot Café, 1959)
Birk's Works (Live At Five Spot Café, 1959)
Lady Be Good (Live At Five Spot Café, 1959)
36-23-36 (Live At Five Spot Café, NY, 1959 / Remastered 1999/Rudy Van Gelder Edition)
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