J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 9 sept. 2025 02:56

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Laura Prince – Adjoko – 2025

Apparemment c’est le second album de Laura prince, après un premier essai baignant dans l’univers jazz, celui-ci a tourné casaque et s’oriente vers les musiques du monde, plus précisément vers ses racines paternelles, c’est-à-dire au Togo. Peut-être le suivant sera-t-il consacré aux racines françaises de sa maman ?

Toutefois on ne saurait moquer ce retour vers l’Afrique, à Ouidah, une commune du sud du Bénin où elle s’est immergée pour construire son album, en compagnie du pianiste ghanéen Victor Dey Junior et du percussionniste béninois Samuel Agossou.

Le titre de l’album « Adjoko » est son nom en togolais, une autre parcelle de son identité, qu’elle enracine dans l’esclavage avec ce nom, « Laura Prince », qui est celui d’une esclave antillaise qui écrivit son histoire, vendue de maître en maître, jusqu’à ce qu’elle arrive en Angleterre où elle publia ses mémoires.

Musicalement on se promène dans les foklores, « odoya/Yemanja », sa vie personnelle, familiale, avec un enregistrement de la voix de son papa, « Happy Birthday », une chanson autobiographique, « Gbé Gbé Makué », un air chanté en anglais, «I Want to go», comme d'autres, « Away», « Maybe »...

Un album que je ne recommanderais pas forcément, mais qui me donne envie d’écouter également le précédent, avec Gregory Privat, dans un environnement davantage jazz.

Gbé gbé Makué
Évigné
Mary Prince
I Want to Go
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Monsieur-Hulot
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Monsieur-Hulot » mar. 9 sept. 2025 03:19

Oh tu es dur je trouve, "Mary Prince" est digne d'une diffusion sur FIP, c'est charmant (même si, je suis d'accord, on a déjà entendu ça bien souvent) ;)
FILLES & MOTEURS, JOIES & DOULEURS.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 9 sept. 2025 14:42

Monsieur-Hulot a écrit :
mar. 9 sept. 2025 03:19
Oh tu es dur je trouve, "Mary Prince" est digne d'une diffusion sur FIP, c'est charmant (même si, je suis d'accord, on a déjà entendu ça bien souvent) ;)
Tu fais bien bien de donner ton avis, il vaut bien le mien et peut-être as-tu raison.

Je choisis les extraits qui me plaisent et qui sont représentatifs, me semble-t-il, des albums dont je parle.

Ainsi chacun peut se faire une idée et approfondir sur le tube ou ailleurs...
:chapozzz:
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 9 sept. 2025 14:54

1957 - Voici le Sonny Rollins quintet avec Jay Jay Johnson au trombone, Paul Chambers à la contrebasse et Art Blakey à la batterie.

Sonny Rollins est évidemment au sax ténor, et rend hommage à Monk qui joue également sur cet album, avec l'autre grand pianiste du hard-bop, Horace Silver !

La pièce se nomme "Misterioso", ce qui va... Quant à l'album c'est le Vol.2 sur Blue Note.

Misterioso (Rudy Van Gelder Edition/1999 Remaster/24 Bit Masteringr)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 10 sept. 2025 01:43

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Akira Sakata Trio – Dance – 1982

Et voici à nouveau « Dance » par le Akira Sakata Trio, deux fois revenus, la première fois car je vous avais présenté la reprise qu’ils jouent de « Comme à la Radio », de Belkacem et Fontaine accompagnés par l’Art Ensemble de Chicago, qui m’avait tant plu, et la seconde car je m’étais attelé à un premier exercice d’écriture sur ce bel album, avant qu’une manipulation peu sûre détruise le fruit de mes efforts, maladroits sans doute, mais cet album avait su allumer une petite étincelle sous mon chapeau troué.

Alors ils sont trois, des magnifiques, de la trempe des héros. Sur le titre d’ouverture « Right Frankenstein In Saigne- Legier » ils avancent brillamment, Akira au saxo alto est dantesque, excellemment brillant, avant de laisser la basse ronde et très à l’avant d’Hirohi Yashino remplir l’espace, tandis que Nobuo Fujii à la batterie arrive et ponctue la route tracée par les cordes graves.

C’est alors que Sakata, avec théâtralité et ampleur, se transforme en récitant et narre dans la langue du pays du soleil levant, ce qu’il faut savoir et connaître de la vie de Frankenstein, cet être fantasque et ridicule, fabriqué de bric et de broc qui se mit à penser…

Ensuite nous sommes partis vers une « Strange Island », peut-être une des mille quarante-deux îles qui forment l’archipel nippon. Je me souviens avoir appris ce chiffre, lorsqu’en troisième, je me préparais au brevet, pourtant jamais il ne me fût confirmé, car en matière d’îles, s’il est vrai qu’il en pousse, il est également vrai que certaines s’effacent sous les flots…

C’est à nouveau une belle pièce, dynamique avec ce diable de Yoshino qui dessine des arabesques avec ses cordes primesautières, tandis qu’Akira part à la découverte des étrangetés locales, avec un flow que l’on pourrait aussitôt qualifier de free, bien que lyrique et débridé. Les applaudissement nourris du public nous rappellent que nous sommes à la « Vielharmonie » de Munich, le onze juin quatre-vingt-un.

Ce passage vers l’Allemagne me rappelle que lors de mon premier texte, j’avais fait une petite pause pour évoquer l’album que Akira Sakata avait enregistré avec « Last Exit » de Peter Brötzmann, Bill Laswell, Shannon Jackson et Sonny Sharrock, le fameux « The Noise Of Trouble (Live In Tokyo) » de quatre-vingt-six, qui mérite le détour.

Arrive ensuite le titre qui m’a embarqué dans cette aventure sonore, « Comme A La Radio », reprise magnifique avec quelques accents aylerien qui dépassent et ornent la musique, tandis que le thème se fait peu à peu mettre à jour, puis se dévoile dans sa totalité pour une exposition fugace, et provoque un retour vers le lointain qui me remplit de joie.

La dernière pièce de l’album, « Inanaki, 2nd » est puissamment pulsé par la rythmique qui pousse Akira dans les cordes, ce qui permet de laisser sur cet enregistrement un témoignage vibrant du free nippon et de faire de cet album un morceau de choix.

Akira Sakata Trio - Right Frankenstein in Saigne-Legier (1981)
Akira Sakata Trio - Comme a la radio (1981)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 10 sept. 2025 15:12

Le 26 février 1926 - Voici "Louis Armstrong and his Hot Five" qui interprète "Heebie Jeebies".

Louis Armstrong est à la trompette et au chant, Kid ory est au trombone, Johnny Dodds à la clarinette, Lil Armstrong au piano et Johnny St.Cyr au banjo.

Louis a 26 ans, il est déjà en possession d'un son clair et d'une technique avancée, il arrive à moduler le son de son instrument, avec une attaque franche mais souple.

Johnny Dodds est un partenaire de haut niveau qui orne le solo de trompette avec des variations subtiles.

Heebie Jeebies
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 11 sept. 2025 01:21

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Georges Arvanitas – Orgue Hammond – 1986

Né en trente et un à Marseille, Georges Arvanitas était le fils d'immigrés grecs originaires d'Istanbul. Il s’est assis pour la première fois devant un clavier à l’âge de quatre ans et s’est tourné vers le jazz à l’adolescence. Très recherché par les musiciens américains descendants à Paris, il côtoie la fine fleur du jazz mondial, il a même fait une partie de sa carrière musicale aux États-Unis. Son surnom était « One-take George », tellement il était efficace !

De façon anecdotique c’est lui qui tient l’orgue sur le tube de Gainsbourg, « Je t’aime, moi non plus ». Il s’est ensuite stabilisé en trio avec les fantastiques Charles Saudrais à la batterie et Jacky Samson à la contrebasse. Sur cet album il est également accompagné par le guitariste électrique Jean-Claude Oliver.

George Arvanitas est essentiellement pianiste, mais c’est un grand bonheur de le découvrir ici à l’orgue Hammond où il régale avec un talent énorme. Dix-huit pièces se succèdent sur ce double LP d’origine, il parcourt les tubes et les standards, du Brésil aux states en passant par quelques-unes de ses propres compos, « Trois, trois, deux blues » et « Twistiti ».

Il semble bien que cet album ait ciblé le public japonais qui raffolait de ce frenchie, George se rendait au Pays du Soleil Levant pour enregistrer des albums à l’intention de ce public spécifique. Ce répertoire qui est une sorte de « best-of » du jazz mondial correspondait au goût du public de l’époque, on s’y promène avec beaucoup de bonheur en reconnaissant nombre de titres célèbres…

Voici quelques-uns des titres rencontrés, « Moanin’ » qui ouvre l’album, « Cry me a River », « Misty » d’Eroll Garner, « How Insensitive » de Carlos Jobim et « Bluesette » qui suit… Bon, je viens de citer dans l’ordre les cinq premiers et tous sont du même tonneau, alors je n’étale pas davantage, mais chacun se retrouvera dans ce parcours qui ne se destine pas aux initiés, mais au grand public populaire dont je fais partie…

Juste dire le plaisir que j’ai rencontré à écouter ces merveilles glisser entre mes oreilles une heure et quart durant…

Moanin'
Cry Me A River
Lyon's Blues
How Insensitive
Satin Doll
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 12 sept. 2025 00:51

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Surnatural Orchestra – Eh! Machine – (2006)

Et revoici un petit air du Surnatural Orchestra, formation big bandesque dont je vous ai déjà fait quasi le tour, si ce n’est cet EP qui m’avait échappé ! Nous sommes au tout début de l’aventure, tout est encore tout frais, les musiciens et musiciennes sont encore jeunes et beaux, plein d’espoir et de foi dans l’avenir…

La musique est belle et optimiste et chacun fait de son mieux, malheureusement cette petite chose, cet EP minimaliste, n’est guère bavard et ne dit quasi rien, sinon la musique, comme toujours magnifique, avec ces montées jouissives vers la joie, la fête et l’apothéose…

Chronologiquement nous sommes entre deux eaux, c’est-à-dire entre les deux premiers albums, trois années après le premier, et trois années avant le second, à la croisée des chemins, et tout est déjà formidablement bien en place, l’enregistrement est public et les spectateurs réagissent avec entrain et vivacité, les applaudissements ne manquent pas, ni l’investissement des spectateurs qui frappent dans leurs mains pendant le déroulement des pièces, participant ainsi activement à leur élaboration.

Il y a ici quatre pièces qui toutes figurent dans une autre version sur le second album, le double CD, « L’homme Sans Tête », qui s’avérera lui aussi magnifique, quel que soit l’endroit où l’oreille se pose, avec le Surnatural Orchestra, nous sommes récompensés !

J’ai compté avec mes doigts vingt-quatre minutes et dix-sept secondes sur cet EP, qui contient le resplendissant « Eh! Machine » de presque onze minutes, dans la tradition de ce grand orchestre avec une montée grandiose, admirablement menée et arrangée par ces musiciens, Taïeb est à la compo et Bouquin aux arrangements, on se régale vraiment mais on regrette le manque d’infos sur le nom des musiciens, des solistes.

Après un départ un peu lent la soupe prend de l’épaisseur et petit à petit nous embarque vers les cimes. Bien que l’enregistrement soit indiqué réalisé aux studios de l’Ermitage de Paris, il est notoire que certaines pièces sont captées en live.

Rien de grave de toute façon car cet EP est bien sûr dispensable, et ne présente qu’une étape de transition, belle et mémorable, mais sans doute moins que les œuvres plus importantes de cette formation éléphantesque ! Si vous la rencontrez, saisissez-vous en cependant, il ne s’y cache que de la bonne !

Je n'ai rien trouvé sur le tube pour faire partager l'écoute alors voici « Eh! Machine » dans la version « L’homme Sans Tête », plus courte mais plus dense:

Eh, machine !
We will dance again...

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