J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Blues traditionnel ou blues blanc, jazz, soul, funk, c'est ici.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 16 sept. 2025 13:35

15 avril 1953 -

Laurindo Almeida est un guitariste brésilien attaché à l'orchestre de Stan Kenton.

Ici il joue une belle version de "Speak Low", aidé par le saxophoniste alto Bud Shank qui nous offre un très beau solo.

Avec également Harry Babasin à la contrebasse et Roy Harte à la batterie.

Le tout sur la West Coast !

Speak Low
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 17 sept. 2025 02:19

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Bluiett, Jackson, Thiam – Join Us – (1999)

Hamiet Bluiett, cofondateur du « Black Artists' Group » et membre du World Saxopnone Quartet est une personnalité très importante du free jazz, à la fin du siècle dernier. Il joue du saxophone baryton dont il est un grand expert, il joue également de la flûte en bois et de la clarinette contre alto.

D.D. Jackson est un claviériste affûté, il joue du piano, du synthé et de l’orgue. Il assure également la partie souvent dévolue à la contrebasse. Mor Thiam joue du djembé et chante, d’origine sénégalaise, il représente ici un peu l’africanité. Lui et Hamiet joue également des percus ici ou là…

Hamiet ne glisse pas trop vers le free sur cet album davantage tourné vers l’Afrique. Il joue un peu à l’ancienne, de façon cadrée, dessinant des arabesques plutôt mélodiques, c’est même DD Jackson qui vire plutôt free lors des impros, comme sur « Is There a Problem ? », une pièce signée Hamiet Bluiett. Ce dernier offre également une courte pièce en baryton solo, « LXO ».

Alors forcément on brasse le passé et l’histoire commune, mais c’est tout de même le plus souvent la musique noire américaine qui influe davantage. Pour autant il y a un contre-exemple avec « Drum Millenium » signé par Mor Thiam, qu’il joue, en utilisant tambours et percus. Un peu plus loin, après avoir rendu hommage à « Papa », il présente « My Mother » où s’entend la flûte boisée de Bluiett.

Il y a également une ouverture vers les musiques anciennes jamaïcaines avec « A Little Calypso » écrit par DD Jackson, coloris bigarrés et danses traditionnelles remontent le temps pendant quelques minutes et font place à une pièce très moderne et d’avant-garde, toujours signée par le pianiste qui semble prendre la main, davantage que Bluiett, sur le destin artistique de cet album.

On comprend bien qu’ici il n’y a pas unité de style, mais une sorte de « collage » entre les genres, la fusion ne prend pas, même si chacun joue avec les deux autres de façon parfaite, le projet commun n’est pas encore abouti, mais on apprécie quelques belles pièces comme, par exemple la ballade « One Night » ou le dernier titre « Join Us/Get Happy » proposés par le claviériste.

One Night
Join Us / Get Happy
Is There a Problem?
My Mother
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Message par Douglas » mer. 17 sept. 2025 11:20

14 janvier 1925 -

Un bon gros paquet d'histoire cet enregistrement ressuscité, dont le son a été retravaillé dix années plus tard.

Voici "Bessie Smith with Orchestra" c'est à dire accompagnée par le tout jeune Louis Armstrong au cornet et Fred Longshaw à l'harmonium.

Louis émerveille déjà avec ses improvisations véritablement inouïes, dit-on alors.

Quant à Bessie elle est simplement merveilleuse...

Bessie Smith - St. Louis Blues, 1925
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Message par Douglas » jeu. 18 sept. 2025 03:35

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John Zorn – Midsummer Moons – (2017)

Comme toujours cet album de Zorn est accompagné d’un « obi » explicatif livrant quelques clefs de l’album. Ce n’est pas un accessoire ajouté à la va vite, il est un signe distinctif et ne doit pas être omis lors d’un achat d’occasion, par exemple, il mérite autant de soin que le Cd lui-même, il en est en effet une partie indispensable.

Celui-ci souligne le rôle important de la lune dans nos vies, à la fois un symbole et une force, mais également un astre magique, accompagnant les douces nuits d’été, suscitant en même temps la contemplation et le romantisme shakespearien, comme nous le conte Zorn.

Les deux guitaristes associés pour décrire ces longues soirées au clair de lune sont les brillantissimes Gyan Riley et Julian Lage. Il me semble, mais je ne saurais être absolument affirmatif, que c’est ici leur premier rendez-vous à deux. Ce qui est sûr, c’est qu’il y en aura d’autres !

L’histoire se poursuit avec « Chesed » dans le vol. 4 du « Book Beri'ah » en deux mille dix-huit, puis dans le coffret « Bagatelles vol. 3 » le Cd 10, en deux mille vingt-deux, arrive alors « Quatrain » en deux mille vingt-trois, puis « Her Melodious Lay », en deux mille vingt-quatre. On pourrait également parler de « Lamentations » où s’ajoute Bill Frisell, la même année, mais c’est tricher un peu, même si cela fait renaître le souvenir du « Gnostic Trio », qui partage le même esprit …

Ces recherches discographiques un peu longues ont cependant le mérite de révéler l’intérêt inébranlable que Zorn porte à ces guitares, parfois elles semblent puiser dans le classique, d’autre fois dans le folklore et même de temps en temps dans le jazz, mais ce qui en est le ferment c’est ce sentiment du beau, du parfait même, avec une rigueur qui ne laisse pas passer l’ennui, pour peu qu’on se pose en rêvassant, au clair de la lune…

C’est pourquoi cet album est magnifique, écoutez « Sliver'd in the Moon's Eclipse », « « I’ll Met By Moonlight », « The Envious Moon », « This Lanthorn » ou « Moonlight Revels » et d’autres…

Ill Met by Moonlight
Sliver'd in the Moon's Eclipse
The Envious Moon
Moonlight Revels
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 18 sept. 2025 16:02

27 janvier 1958 -

Un quartet réuni autour du pianiste Hampton Hawes et du guitariste Barney Kessel pour rendre hommage à Charlie "Bird" Parket et à sa "Yardbird Suite".

Red Mitchell est à la contrebasse et Shelly Manne à la batterie complètent le quartet.

La version est habile et virtuose, les solistes se déplacent à l'intérieur du thème avec fluidité et vivacité.

Yardbird Suite
Modifié en dernier par Douglas le ven. 19 sept. 2025 01:35, modifié 2 fois.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 19 sept. 2025 01:32

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Mary Halvorson – About Ghosts – (2025)

J’avais évoqué, à sa sortie, l’album « Cloudward » paru l’année dernière sous le patronage de Mary Halvorson, et surtout présenté sa formation qu’elle drivait, « l’Amaryllis sextet ». Il se trouve que cet album en est la continuation, une troisième étape également intéressante, après l’initial « Amaryllis » et son parfait continuateur.

Ce sextet est formé par Adam O'Farrill à la trompette, Jacob Garchik au trombone, Mary Halvorson à la guitare et au piano de poche, Nick Dunston à la contrebasse, Patricia Brennan au vibraphone et Tomas Fujiwara à la batterie. Pour être complet il faut ajouter la star de Blue Note, Immanuel Wilkins, au sax alto sur quatre pièces, et Brian Settles au sax ténor sur quatre pièces également.

D’évidence Mary Halvorson possède d’autres casquettes par ici, elle est compositrice de l’intégralité des morceaux, mais également arrangeuse, organisatrice et chef d’orchestre, un peu à l’image d’une Carla Bley, qui faisait tout cela très bien, avec une très grande maîtrise, que l’on retrouve ici.

Je n’avais parlé qu’en bien de « Cloudward » et je réitère ici, l’album est resplendissant, y compris cette pochette et tous ces petits fantômes qui s’agitent et flottent dans l’air… Cette légèreté et ce sentiment aérien, qui échappent à la pesanteur, collent bien avec la musique et les solos de Mary, étonnants et pleins d’humour…

Il est aisé de se laisser porter par cette atmosphère chamallow, mais il ne faut pas oublier que derrière se cache un énorme travail sur les arrangements et la mise en place, l’organisation des solos, des ponts et des thèmes, toute cette science précise qui se laisse oublier, mais brille avec efficacité, malgré une grande complexité, l’air de rien…

Il serait vain de vouloir sélectionner un titre plus qu’un autre, car tout est décidément parfait, chacun est représentatif de l’ensemble, un élément du tout, à l’image du macrocosme. Mais on pourrait, s’il le fallait vraiment, tomber en admiration devant « Amaranthine », ou « Absinthian » ou encore « Carved From » et la pièce d’ouverture, « Full of Neon ».

Mary Halvorson - Full of Neon (Official Video)
Mary Halvorson - Amaranthine (Official Video)
Mary Halvorson - Absinthian (Official Video)
Mary Halvorson - Carved From (Official Video)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 19 sept. 2025 12:42

19 mars 1942 -

Earl Hines est un pianiste qui a créé un grand orchestre depuis 1929, il a été l'un des plus influents pianistes de la sphère jazz.

Ici il interprète "Stormy Monday Blues" avec son grand orchestre qui soutient le chanteur Billy Eckstine.

Ce dernier chante un blues mais dans un style propre et net, presque blanchi, c'est très réussi cependant...

Le solo terminal à la trompette est signé Maurice “Shorty” McConnell.

1942 HITS ARCHIVE: Stormy Monday Blues - Earl Hines (Billy Eckstine, vocal)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 20 sept. 2025 01:48

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Joachim Kühn, Daniel Humair, J.-F. Jenny-Clark – On Tour 1992-1993 – (2025)

Chapeau bas à « Frémeaux & Associés » de faire paraître un tel album, dont la musique est issue de trois concerts différents, et avec un tel niveau de qualité qu’il eût été cruel de laisser ces bandes mourir dans un fond de tiroir où sur une étagère…

Trois concerts donc, à Mainz, en Allemagne le dix-huit mai quatre-vingt-douze, à Metz le douze février quatre-vingt-treize et à Chambéry le vingt-cinq mai de la même année. Cinq titres, tout d’abord une version allumée de « India » de Coltrane, parue initialement sur « Impressions », une pièce dont la version originale de Coltrane, que je chérissais, me hanta fort longtemps.

Cette relecture est puissante et dantesque, elle restitue fort bien la quête Coltranienne et Joachim Kühn au piano, enregistré un peu à l’avant, s’implique avec fougue et énergie dans cette antre obscure qu’il restitue avec brio et entêtement. Les deux autres sont du même tonneau, celui qu’on appelait alors « JF », le contrebassiste Jean-François Jenny Clarke, habité, bâtit une architecture sombre propre à restituer la fièvre de la pièce.

La seconde pièce « Heavy Hanging » est proposée par Joachim Kühn, la prise de son est plus lumineuse et on apprécie à nouveau « JF » en solo. Il a rencontré Joachim en soixante-cinq, pendant une jam-session, à Prague, avec le quintet de Don Cherry, c’est là qu’ils devinrent frères et ne se quittèrent qu’au gré des circonstances, un œil et une oreille l’un pour l’autre.

« Guylène » est signée par Joachim mais également par le batteur Daniel Humair, le pilier suisse du jazz français. Les trois se sont rencontrés une première fois grâce à Gato Barbieri, le saxophoniste argentin a fait une percée remarquable dans le free jazz international, et ils se réunirent à quatre, en soixante et onze, pour l’enregistrement de la musique du film « Le dernier tango à Paris ».

A son retour des Etats-Unis, Joachim revient vers la capitale française et enregistre pour la première fois avec ce trio sur l’album « Easy to Read », qui dynamite la scène française jazz de l’époque, concerts, tournées et albums se suivent dans un élan puissant qui aura son apogée précisément en quatre-vingt-douze/quatre-vingt-treize, celle qui concerne ces enregistrements.

« Guylène » s’étend sur dix-huit minutes et trente-huit secondes d’une pièce remarquable, où les trois se jettent, se devinent et improvisent avec volubilité. Daniel Humair est un batteur hors-norme, d’une précision chirurgicale, il sait tout faire et nous crédite à la fin de la treizième d’un court mais beau solo tout en tension, qu’il transforme en duo avec « JF », puis en trio qui relance la machine…

Les deux mêmes signent le fougueux « From Time To Time Free », qui sera également le nom de leur deuxième enregistrement, et qui se développe sur presque dix-huit minutes. Cette fois-ci le solo de Daniel Humair est d’importance ! La dernière pièce est une reprise du fameux « Summertime » de Georges Gershwin, un monument à nouveau escaladé avec maestria, certainement une version parmi les meilleures, pour ce chef d’œuvre qui n’a jamais cessé d’être interprété, et par les plus grands.

Saluons ce gros pavé de soixante-dix minutes de bonne musique, gavez-vous mes frères…

India
Summertime
Guylène
Fron Time To Time Free
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 20 sept. 2025 11:04

14 août 1945 -

"Don't Explain" est une chanson écrite par la chanteuse de jazz Billie Holiday pour les paroles et Arthur Herzog Jr. en 1945, pour la musique.

Il se raconte que Billie a écrit "Don't Explain" après que son mari, Jimmy Monroe, soit rentré à la maison, un soir, avec des traces de rouge à lèvres sur son col...

Billie Holiday - Don't Explain (First Version) (1944)




Chut maintenant, n'explique rien
Dis juste que tu resteras
Je suis heureuse que tu sois de retour
N'explique rien
Tais-toi, ne dis rien
Qu'y a-t-il à gagner
A parler de ce rouge à lèvres
Ne justifie rien

Tu sais que je t'aime
Et que mon amour dure
Toutes mes pensées sont pour toi
Et je suis tellement à toi
Pleurer et entendre les gens raconter
Je sais que tu triches
Vrai ou faux, peu importe
Quand tu es avec moi, chérie

Chut maintenant, ne dis riens
Tu es ma joie et ma douleur
Ma vie est à toi, mon amour
Ne dis rien

Tu sais que je t'aime
Et que mon amour dure
Rien n'est au-dessus de toi
Car je suis complètement à toi
Pleurer et entendre les gens raconter
Oui, je sais que tu triches
Vrai ou faux, peu importe
Quand tu es avec moi, chérie

Chut maintenant, ne dis riens
Tu es ma douleur
Ma vie est à toi, mon amour
Ne dis rien
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 21 sept. 2025 02:07

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Borbetomagus & Voice Crack – Fish That Sparkling Bubble – (1988)

Cet album est le produit d’une rencontre devenue collaboration, entre le quartet Borbetomagus, composé par Jim Sauter et Don Dietrich aux divers saxophones, ainsi que du guitariste Donald Miller et du bassiste Adam Nodelman, qui collaborent avec Voice Crack, deux gars, Andy Guhl et Norbert Möslang, qui sont des sortes de pirates de l’électro du quotidien.

Il est bien certain que tous ces gars-là ne sont pas très sûrs, ils entraînent la méfiance et même la défiance, déjà la pochette met en garde, on ne saurait dire mieux, et puis tous ces squelettes en toile de fond, qui s’étalent encore davantage à l’intérieur de la pochette.

Pourtant on n’est pas volé, parce que la musique à l’intérieur est un peu à l’image de la pochette, rien de surprenant en fait, tout concorde et tout va, on est bien content. On entend bien la musique, servie à la louchée, comme la pâtée pour les deux bêtes de la pochette, qui pourraient apprécier ce mélange indistinct, que l’on pourrait présenter aisément sous forme de boulettes ou de croquettes !

C’est du prédigéré, régurgité avant d’être resservi aux hôtes de passage. Une pâtée informe et aisément assimilable si on ne fait pas les difficiles, les compliqués, revendicatifs et protestataires. Mange et tais-toi ! Et dis « merci » aussi !

C’est pas du free, pas assez jazz, pas de la noise, on sent un manque de volonté, pas de l’indus, plutôt du bricolo, de l’expé, sans doute car ce mot est « avale-tout », mais plus sûrement et pour ne pas vous tromper appelez plutôt ça, de la pâtée, de la « bonne » pâtée !

Mais sans doute que tous ces gars-là aiment Ayler, Peter Brötzmann et le free jazz et même le rock, probablement Einstürzende Neubauten et peut-être même Ministry, mais certainement Merzbow est-il un familier, et Thurston Moore fait-il partie de la famille élargie…

Tout bien pesé et avalé, digéré et déféqué, toute cette mélasse, dis-je, est plutôt bien sympa, de qualité comme il faut, dans ce genre ou brillent tant d’autres moins consommables, celui-là va, et va bien, alors je lui mets des étoiles et une bonne appréciation « la pâtée est bonne, facile à digérer et apporte les nutriments nécessaires, avec un goût de « On y reviendra » ».

VOICE CRACK and BORBETOMAGUS we don't need no warrior goddess
Borbetomagus & Voice Crack - Cracked Magus
Borbetomagus & Voice Crack - Vungavunga
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 21 sept. 2025 13:14

14 août 1947 -

Charlie Parker réunit autour de lui Miles Davis à la trompette, John Lewis au piano, Nelson Boyd à la contrebasse et Max Roach à la batterie.

Il interprète "Half Nelson", une pièce écrite par Miles.

Et surtout, c'est une des rares fois où il pose son sax alto pour jouer du sax ténor!

Half Nelson (1947)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 22 sept. 2025 12:54

5 mai 1959 -

Mingus "Ah Um", un chef d’œuvre encore, avec cet air gospelisant qui ouvre l'album et l'accroche pour la vie à l'intérieur du cerveau...

On le dit souvent colérique et incompris, mais quel compositeur, arrangeur et musicien !

Charles Mingus - Better Get It In Your Soul
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 23 sept. 2025 02:17

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John Scofield – Hand Jive – (1994)

Voici un album de quatre-vingt-quatorze, signé par John Scofield, dont j’ai le sentiment, à son écoute, qu’il a dû bien se vendre, bien que je n’en sache rien, en fait. Mais il semble correspondre, me semble-t-il, aux caractéristiques et aux souhaits de l’époque.

Déjà il est sur Blue Note, un bon point pour se faire reconnaître, il navigue entre jazz et funk, un mélange torride qui plaît habituellement. Il plaît au corps autant qu’à l’esprit, et conserve le côté léger du jazz, en même temps qu’il donne envie de danser !

Je pense à « Do Like Eddie » qui symbolise un petit peu tout ça, d’autant que le fameux Eddie n’est d’autre qu’Eddie Harris, le joueur de sax ténor plutôt spécialisé dans la « funk music », débauché pour jouer sur cet album, il n’est pas là par hasard et le colorie à la sauce groovy, d’autant que Larry Goldings, au piano et à l’orgue, apporte lui aussi cette couleur qui va, particulièrement avec l’orgue dont il joue admirablement, notamment lors de ses échanges avec le guitariste.

La section rythmique est très solide et pourvoie aux situations les plus exigeantes en matière d’assurance groove, Dennis Irwin à la basse, Bill Stewart à la batterie et Don Alias aux percussions sont de fameux garants, associés souvent à Scofield, ils pratiquent également les règles qui régissent la soul et le rythm’n blues, comme sur « Checkered Past ».

Eddie Harris est tout de même une institution, un homme vénérable que l’on respecte, et si le premier titre joué se nomme « I’ll Take Les », c’est bien de « Les McCann », son partenaire, qui est évoqué, et c’est peu de dire que le mélange fonctionne sur cet album. La fusion est bien en place et John Scofield se fond avec gourmandise dans ce funk dont il se régale sans limite, apportant sa voix aux musiques d’avant, comme sur l’excellent «Golden Daze» ou le trépidant « Whip The Mule » !

Un album accessible à tous et fait pour plaire, alors pourquoi s’en priver ?

I'll Take Les
Checkered Past
Golden Daze
Do Like Eddie
Whip The Mule
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 23 sept. 2025 14:24

06 février 1954 -

Ça gratte un peu mais c'est la bonne version, Paul Gonsalves au sax ténor, C.Jackson à la contrebasse, Junior Mance au piano, Clark Terry à la trompette, et E.Miller à la batterie.

Le standard "Don't Blame Me"interprété avec toute la douceur et la retenue requise...

Don't Blame Me / Paul Gonsalves
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par CCR » mar. 23 sept. 2025 17:37

Douglas a écrit :
dim. 21 sept. 2025 13:14
14 août 1947 -

Charlie Parker réunit autour de lui Miles Davis à la trompette, John Lewis au piano, Nelson Boyd à la contrebasse et Max Roach à la batterie.

Il interprète "Half Nelson", une pièce écrite par Miles.

Et surtout, c'est une des rares fois où il pose son sax alto pour jouer du sax ténor!

Half Nelson (1947)
ah, Parker au Tenor: une curiosité alors ! Je me demande d'ailleurs si je n'ai pas ce morceau sur une compil' des débuts de Miles Davis ...

Je trouve que le thème de ce morceau joué par Parker ressemble à un autre de ses morceau, Chasin' the bird, il me semble ....
D'ailleurs il en est une version avec Miles Davis, justement
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Il me semblait bien, aussi, que Half Nelson figurait sur Woking with the Miles Davis Quartet. Cet album sur lequel figure aussi It never entered in my mind, par lequel l'album débute, et qui m'avait scotché par sa modernité quand je l'ai découvert ( après, ce n'est pas une compo' de Miles mais comme pas encore sur internet à l'époque de sa découverte, je n'ai jamais cherché à en savoir plus sur l'original.... du coup je vais combler ça à l'instant même ...)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 23 sept. 2025 18:16

CCR a écrit :
mar. 23 sept. 2025 17:37
Douglas a écrit :
dim. 21 sept. 2025 13:14
14 août 1947 -

Charlie Parker réunit autour de lui Miles Davis à la trompette, John Lewis au piano, Nelson Boyd à la contrebasse et Max Roach à la batterie.

Il interprète "Half Nelson", une pièce écrite par Miles.

Et surtout, c'est une des rares fois où il pose son sax alto pour jouer du sax ténor!

Half Nelson (1947)
ah, Parker au Tenor: une curiosité alors ! Je me demande d'ailleurs si je n'ai pas ce morceau sur une compil' des débuts de Miles Davis ...

Je trouve que le thème de ce morceau joué par Parker ressemble à un autre de ses morceau, Chasin' the bird, il me semble ....
D'ailleurs il en est une version avec Miles Davis, justement
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Il me semblait bien, aussi, que Half Nelson figurait sur Woking with the Miles Davis Quartet. Cet album sur lequel figure aussi It never entered in my mind, par lequel l'album débute, et qui m'avait scotché par sa modernité quand je l'ai découvert ( après, ce n'est pas une compo' de Miles mais comme pas encore sur internet à l'époque de sa découverte, je n'ai jamais cherché à en savoir plus sur l'original.... du coup je vais combler ça à l'instant même ...)
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Oui, bien vu! il figure sur le "Workin" de 59 dont j'ai parlé il y a quelques mois...

Je ne sais si cette version de 47 est la première enregistrée, il faudrait faire des recherches, mais la pièce est ancienne!

Rien que pour entendre Parker au ténor ça vaut le coup de l'écouter !
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 24 sept. 2025 02:31

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Ivo Perelman – Children Of Ibeji – (1992)

Voici le second Cd d’Ivo Perelman, comme le premier, « Ivo », il navigue entre jazz et influences brésiliennes assumées. Comme pour faire la liaison, Flora Purim chante sur la première pièce « Mina Do Sante » alors que Perelman se lance dans un brûlot free improvisé qui frôle le quart d’heure.

Il est formidablement soutenu par Don Pullen au piano, Brandon Ross à la guitare, Fred Hopkins à la contrebasse, Andrew Cyrille à la batterie et les percussionnistes qui envoient, terrible ! La pièce laisse une large place à l’improvisation, Fred Hopkins se saisit de l’opportunité qui se présente pour s’installer dans l’espace assez longuement.

Une grande partie des pièces ici sont des traditionnels, mais le second titre, « O Morro » est signé Antonio Carlos Jobim, une nouvelle occasion pour Ivo de lâcher les chevaux avec son sax ténor, et de signer une impro incandescente, suivi par Don Pullen qui envoient des clusters et des impros bien free !

Sept pièces sont donc des mélodies traditionnelles, sur un total de dix, présentées ici, des chansons enfantines et des airs anciens. Sur la troisième piste, « Chant for Logum » Paul Bley est au piano et l’album semble faire un tournant vers une musique totalement différente, presque sacrée, totalement intime et intérieure…

Le très beau « Oh ! Que Noite Too Bonita » qui suit se saisit d’une ritournelle et la tord, pour en extraire la magie intérieure au travers de sa mélodie, la livrer nue et belle… « Chant for Oshum » semble un peu effrayant, suivant une pulsion free qu’il applique au traditionnel, le soulevant vers une révélation très coltranienne, on conserve toujours la pulsion originelle des percussions et des tambours, ce qui semble mettre le feu, et évoquer la transe tribale !

Ainsi s’opère cette double vision voulue par Ivo Perelman entre la révolution free et la tradition ancienne, que l’on retrouve dans le « Candomblé », une religion brésilienne mêlant divinités africaines et saints catholiques.

L'album tire son nom « d'Ibeji », qui signifie « les deux inséparables » en yoruba, imageant l’harmonie ultime, celle des jumeaux, qui sont célébrés et fêtés. Ainsi chaque être possède un double spirituel, et il arrive, parfois, que ce double naisse sur terre, le jumeau représente donc un esprit extrêmement puissant…

Le voyage qui nous est proposé sur ce magnifique album ne s’ouvre pas si facilement à notre compréhension, mais il est vraiment étonnant, pour une bonne part initiatique avec une force intérieure réelle, que l’on appréhende tout du long, mais de façon multiple.

La chanson titre, "Ibeji", est jouée par Ivan Perelman au saxophone, en solo, comme si le double se figeait en une seule unité mouvante et essentielle. Le titre « Tom's Diner » est signé Suzanne Vega, il est arrivé dans la vie de Perelman par l’intermédiaire de son coloc, qui chantait la mélodie à longueur de temps, Ivo en fait une magnifique pièce en utilisant un berimbau et une pédale wah wah…

Recommandé.

Ivo Perelman - Tom's Diner
Modifié en dernier par Douglas le mer. 24 sept. 2025 10:06, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 24 sept. 2025 09:53

24 décembre 1954-

Cette version de "Bag's groove" est souvent rangée par les spécialistes du côté des chefs-d'œuvre du jazz.

Il suffit d'écouter pour comprendre et de lire les noms également.

"Bag's groove" est le surnom du compositeur de ce thème, le vibraphoniste Milt Jackson. Ça tombe bien, il joue sur la pièce.

Le leader de la session n'est autre que Miles Davis qui prend le premier solo, déjà c'est grand.

Ensuite c'est le tour de Milt Jackson, enchanteur...

Puis arrive le troisième larron, l'extraordinaire Thelonious Monk, ça tombe bien c'est la veille de Noël...

Il n'a pas joué pendant le chorus de Miles, car ce dernier le lui a demandé,

Percy Heath est à la contrebasse et Kenny Clarke à la batterie: on pourrait dire que Miles a joué avec le Modern Jazz Quartet !

Thelonious (le vilain petit canard) joue sa partie, si éloignée de la ligne droite de Miles...

Cette pièce sera une des plus commentée de l'époque... avec une autre de la même session dont je vous parlerai, je crois...

Bag's Groove
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 25 sept. 2025 01:57

Image

Cécile & Jean-Luc Cappozzo - Soul Eyes – (2016)

Cet album est un des rares à réunir un, ou plutôt une pianiste, et un trompettiste, qui joue également du bugle. Ils font également partie de la famille « 2P2Z », celle des Cappozzo ! Le père Jean-Luc est le souffleur, et sa fille Cécile est la pianiste.

Ils sont tous deux admiratifs de Mal Waldron et Charlie Mingus, aussi ils puisent dans le répertoire des deux musiciens pour en extraire un matériel de tout premier ordre. Ainsi, la première séquence de vingt-quatre minutes trente, réunit « No more Tears » de Mal Waldron avec « Goobye Pork Pie Hat » et « Nostalgia in Time Square » de Chatle Mingus.

Le même sang coule dans les veines des deux musiciens et ça s’entend, ils procèdent du même élan, de la même verve et se donnent la main autant que possible, unis par le même feeling et la même fibre. Ils jouent ensemble et partagent les mêmes règles du jeu, en même temps que le même langage, par-delà l’affinité.

La seconde pièce est un combiné des standards « Soul Eyes » de Mal Waldron et de « Pithecanthropus Erectus » de Mingus, le temps de treize minutes. Où comment réunir la douce intimité quasi romantique de la pièce de Waldron avec la force et la puissance de la colère Mingusienne, qui ne conserve que sa face dramatique et sa tournure nostalgique.

La dernière pièce, « The Seagulls of Kristiansund » de Mal est une des belles du pianiste. La version qui nous est présentée est tout à fait bouleversante, avec une face dramatique qui la magnifie.

Un grand album d’improvisation paru chez « Fou Records » de Jean-Marc Foussat, qui l’a lui-même enregistré, dans « La Maison en Bois » à Abbeville la Rivière, en deux mille quinze.

En haut, un extrait de "No More Tears" sur la page de Fou Records:

https://fourecords.com/FR-CD15.htm
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 25 sept. 2025 11:31

24 décembre 1954-

Même session, même date, l'autre chef d’œuvre, une interprétation de "The Man I Love" de Gershwin.

Miles ouvre la pièce sur tempo lent, Monk intervient avec une grande économie.

Milt Jackson accélère le tempo et la pièce file, Monk suit le mouvement...

En fin de pièce, avec le retour de Miles la pièce ralentit jusqu'à presque s'arrêter...

MILES DAVIS - The Man I Love (1954)
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