J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Blues traditionnel ou blues blanc, jazz, soul, funk, c'est ici.
Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5051
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 9 oct. 2025 02:39

Image

Akira Sakata – Mooko – (1990)

Mais qu’est-ce donc que ce « Mooko » ? J’étais intrigué et voulait le savoir. Fort logiquement je me mis donc au japonais, car chacun sait qu’Akira Sakata est né en ce pays, d’où le soleil est également originaire. Quelques heures après j’étais prêt, je maîtrisais avec pas mal d’adresse les hiéroglyphes nippons.

Et c’est ainsi que j’appris que « Mooko » n’était autre que le nom de la Mongolie. Heureux de cette découverte, je décidais bientôt de m’atteler à l’apprentissage du Mongol, et particulièrement du mongol « khalkha », le plus usité dans ces lointaines contrées, où les habitants habitent dans des tipis circulaires, autour desquels gravitent des chevaux nains.

C’est ainsi que j’appris bien des choses intéressantes sur cet album mongol, il a été enregistré en quatre-vingt-sept, la gestation, et la mise à bas des petites galettes, pris trois longues années durant lesquelles elles furent gravées à la pointe du silex, par les mains habiles du fier peuple mongol.

Akira qui avait fait la rencontre de Ronald Shannon Jackson lors d’un long voyage en Germanie, ainsi que de Brötzmann, Sonny Sharrock, Laswell et d’autres lascars, écrivit à Ronald : « Veux-tu enregistrer avec moi ? », Ronald répondit ; « Bien sûr, mais si nous devions l'enregistrer, il serait préférable que Bill Laswell le produise », Akira répondit : « Je vais lui demander », ce qu’il fit, et Bill répondit : « J’arrive, ma basse aussi. » Sakata lui écrivit alors : « Rendez-vous à New York, dans les Studios Sorcerer Sound, les deux et trois décembre. »

Quand l’enregistrement fut terminé, Akira était fatigué et s’endormit longtemps dans la chambre de l’hôtel, il était habitué au futon traditionnel, et la mollesse des matelas yankees le pris à revers, ainsi il se réveilla fort tard et, qui plus est, avec des heures qui filaient plus vite qu’en orient, suite à un décalage pernicieux et déloyal des aiguilles placées dans les horloges ricaines, qui les font souvent arriver avant les autres, surtout quand il s’agit de courir.

Ainsi il entendit par téléphone Bill déclarer : « Sakata ! C'est fait ! », le mixage était terminé. Akira fut honteux d’avoir raté cette étape cruciale, et parla de la Mongolie qui était jolie, il dit à Bill : « Allons en Mongolie avec notre groupe ! » Ce qui fut fait et l’on baptisa donc l’album « Mooko ».

Akira aimait la Mongolie et plus particulièrement la grande plaine d’Homie. Il apporta ses musiques dans les « hautes terres » et les écouta avec des représentants du peuple natif, dans les plaines froides et rugueuses, pendant la saison d’automne.

Il alla également avec Bill et treize musiciens, quelques années plus tard, jouer dans ce pays qu’il aimait tant, avec sa clarinette alto et sa clarinette basse… Mooko n’était que le point de départ de toutes ces aventures épiques !

Nitchimo Satchimo
Hiyashi-bushi
Hitsujikai No Banasan
Kibaminzoku No Odori
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5051
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 9 oct. 2025 11:15

24 décembre 1956 -

Nous voici à l'heure du réveillon, en cette années 56, le sapin est décoré et les chaussures soigneusement placées, avec un intervalle conséquent, pour que le barbu vêtu de rouge puisse soulager sa hotte...

C'est l'heure où le Jimmy Giuffre Trio enregistra une petite merveille, poétique et et enchantée...

"The Train And The River", l'air du petit train qui regagne la gare, là où vivent les lutins ainsi que le Père Noêl, à Rovaniemi, en Finlande.

Jimmy Giuffre joue de la clarinette, du saxo, Jim Hall de la guitare et Ralph Pena de la contrebasse.

The Train and the River
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5051
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 10 oct. 2025 02:22

Image

David S. Ware – Live In The Netherlands (Solo at Zuid-Nederlands Jazz Festival 1997) – (2001)

David Spencer Ware en solo, voilà qui n’est pas habituel, mais l’exercice n’effraie pas nombre de saxophonistes, qui s’y risquent de temps en temps. Ici c’est le tour du grand David de se lancer dans ce bain risqué, le temps d’un album au format déjà un peu ancien, celui de la quarantaine de minutes.

Il y a une étrangeté ici, qui n’est pas usuelle dans ce genre de performance, autant en parler de suite… Il y a ici, de temps en temps, comme une sorte de stationnement étrange qui place le soliste en situation presque de spectateur, en fait il travaille le timbre et s’y plaît plus que de coutume.

Il y a bien des variations, des vibrations, qui pourraient convoquer Albert Ayler, bien que ce dernier ne fasse qu’évoquer ce qui semble fasciner David S. Ware. Ainsi, il y a une belle originalité ici, qui ne se trouve pas si facilement. La mélodie est bien là, mais presque de façon fortuite, ne faisant que passer, elle s’efface devant l’expression technique du travail sur le son.

Le discours est plutôt horizontal, ce qui n’empêche pas, à certains moments, David de monter et descendre avec vivacité les doigts sur la colonne d’air. Sur « 7th Dimensional » il joue même avec le silence, l’intégrant en partenaire dans le solo, brisant le son de façon soudaine, et même prolongée.

Ainsi l’ennui ne vient pas et l’attention est maintenue, malgré ce parti-pris osé. Ce qui ne surprend pas de la part de ce grand musicien que l’on n’attendait pas forcément sur ce type d’exercice qu’il renouvellera sur « Saturnian » et « Organica ».

La performance est donc originale quand on la compare aux plus anciens, férus du genre, comme Joe McPhee, Anthony Braxton, Charles Gayle ou Evan Parker.

4Th Dimensional (Original Version)
5Th Dimensional (Original Version)
6Th Dimensional (Original Version)
7Th Dimensional (Original Version)
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5051
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 10 oct. 2025 15:49

31 janvier 1958 -

Voici Brew Moore au sax ténor, avec les membres de son quintet, Cal Tjader au vibraphone, Vince Guaraldi au piano, Bobby White à la batterie et Dean Reilly à la contrebasse.

On remarque que Brew Moore fait partie de l'école Lesterienne, il a réuni ce bel orchestre avec un Cal Tjader très expressif...

Ce concert est donné à " L'University College " de Los Angeles, devant un public composé essentiellement d'étudiants.

Brew Moore: Dues Blues
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5051
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 11 oct. 2025 02:55

Image

Vincent Peirani – Living Being IV - Time Reflections – ((2025)

Vincent Peirani revient avec le volume quatre de ses « Living Being », celui-ci est aussi réussi que les précédents. Déjà il y a la magie du quintet, tout simplement grandiose, avec Emile Parisien au saxophone soprano, Julien Herne à la contrebasse, Tony Paeleman aux claviers et Yoann Serra à la batterie.

Le grand niçois enlace son accordéon ou son accordina, et compose avec talent la plupart des pièces. A l’heure de l’achat il faut un peu se méfier, car une méchante ruse pourrait vous le faire regretter. En effet le Cd contient neuf pièces, alors que le vinyle disponible en deux versions, l’une d’elle est colorée, n’en contient que six !

A l’écoute je me dis que Vincent a dû passer pas mal de temps à la compo, car les pièces sont élaborées et souvent très réussies, comme « LL », hommage à Lionel Loueke, le guitariste béninois. On connaît ses aptitudes musicales tout à fait remarquables, et on constate qu’avec des choix qui ne renient ni le grand public, ni l’amateur pointu, il concilie la facilité d’écoute et la complexité, sans jamais céder à la facilité.

Chaque pièce est une étape ciselée, une marche de plus vers un palier nouveau, toujours accompli, qui enchante et ravit. Je pense par exemple à « Physical Attraction » qui balance reggae et nous envoie en Jamaïque sans passer par la case avion.

Le tendre « Clessidra » ouvre le cycle des « Time Reflections », une compo qui respire « Vincent Peirani » et qui suit un schéma dont il a déjà usé par le passé, mais qui fonctionne toujours avec une magnifique acuité, magique… Il fallait également une valse pour que tout tourbillonne en nos têtes, ce sera « Better Days », qui réunit également tendresse et nostalgie.

Avec « Inner Pulse » on change encore de vitesse, car la pièce est sujette aux accélérations, aux décélérations, puis à nouveaux aux bouillonnements rythmiques, c’est la pièce qui conclue l’album au format vinyle, ce qui est dommage car il y a une sucrerie prévue dans la suite…

Je pense au « pot-pourri », pour utiliser le terme français, qui arrive un peu plus loin, avec trois reprises de titres bien connus qui se glissent dans la « Bremain Suite », ainsi se succèdent et se chevauchent une version de « Under Pressure » de Queen et David Bowie, la « Glory Box » de Portishead et pour finir le « I Want You » des Beatles, histoire de faire une ballade dans le passé en traversant trois décennies, au pays d’Outre-Manche…

L.L.
Physical Attraction
Clessidra
Bremain Suite (Under Pressure / Glory Box / I Want You)
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5051
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 11 oct. 2025 03:25

Buddy Guy and Big Mama Thornton • “Ball And Chain” • 1970
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5051
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 13 oct. 2025 02:21

Image

John Zorn – Prolegomena – (2025)

La pochette présente un portrait d’Emmanuel Kant de dix-sept cents quatre-vingt-dix, le titre fait allusion à l’ouvrage du philosophe, « Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science » auquel je ne comprends pas grand-chose et même un peu moins…

Zorn, par contre, peut étonner et surprendre car l’album fait partie de ceux qui n’arrivent pas facilement aux oreilles des auditeurs de jazz, car, en effet, ce n’en est pas ! Il est à classer du côté des musiques de chambre, je n’ai pas l’habitude d’en parler dans ce coin, mais cette fois-ci, face à la qualité de l’écriture et de la présentation, je franchis le pas, peut-être certains y trouveront de l’intérêt.

Pourtant l’album, malgré cette belle pochette, ressemble à une sorte de service minimum, deux titres seulement, le premier, « Sigil Magick » ne dure qu’un peu plus de six minutes, et le second « Prolegomena to Any Future Metaphysics That Will Be Able to Present Itself as a Science » dépasse faiblement les vingt minutes.

Pourtant la musique est puissante et intense, elle demande probablement une écoute concentrée mais rétribue largement l’effort consenti. Les interprètes sont des fidèles de la musique de Zorn, ils nous délivrent une interprétation de grande précision, absolument extraordinaire.

Austin Wulliman et Christopher Otto sont les deux violonistes, John Pickford Richards et Yura Lee jouent de l’alto et Jay Campbell et Michael Nicolas jouent du violoncelle, les compositions sont évidemment de John Zorn, elles ont été composées en deux mille vingt, pendant les premiers mois de la pandémie.

Également admirée dans les cercles de la musique classique ou contemporaine, l’écriture de Zorn est extrêmement complexe et demande une virtuosité à toute épreuve. Ici nous sommes transportés dans une tempête folle, comme dans un tourbillon qui nous emporte et nous immerge dans une dimension autre, la magie des cordes produit un effet inattendu et étonnant…

Soyons franc, cette brièveté est véritablement frustrante, car l’aventure est passionnante et nous aurions aimé davantage, mais il faut bien s’y résoudre, Zorn est un grand travailleur et nous inonde d’albums, qui ne sont que très rarement pleins.

Il en est ainsi.

Sigil Magick
Prolegomena to Any Future Metaphysics That Will Be Able to Present Itself as a Science
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5051
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 13 oct. 2025 08:45

Big Mama Thornton encore avec "Hound Dog" son premier grand tube en 52 qui fut écrit à son intention.

Ce fut un immense succès qui préfigurait le rock par l'importance de la guitare.

Dernier élément du décor, "Le sac", en effet on n'est jamais assez prudent !
https://www.youtube.com/shorts/YMAPCm_0Gpc

Big Mama Thornton Hound Dog
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5051
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 14 oct. 2025 01:30

Image

Sam Rivers, Ben Street, Kresten Osgood – Violet Violets – (2005)

Avec ces mêmes musiciens, je vous avais précédemment présenté l’album « Purple Violets » qui s’était avéré vraiment excellent. Voici donc l’autre album de ce trio, « Violet Violets », issu des mêmes séances d’enregistrement, aux « Kampo Studios », les quatorze et quinze octobre deux mille quatre, à New York.

La seule véritable différence entre les deux albums tient dans la présence du vibraphoniste Bryan Carrott sur l’album « Purple Violets ». Les voici réduit à trois, avec Sam Rivers qui joue du saxophone ténor et de la flûte, Ben Street de la contrebasse et Kresten Osgood de la batterie.

Il y a dix compos qui se répartissent entre les membres du trio et trois reprises, « Invisible » d’Ornette Coleman, « I Forgot to remember » de Lucky Thompson et « What A Difference A Day Made » de Stanley Adams. Le trio signe deux compos, Sam Rivers deux également, mais participe à une autre en compagnie de Kresten Osgood, ce dernier signe également deux compos.

Le titre « No Time Toulouse » est peut-être un jeu de mot, d’autant que Sam Rivers, absolument merveilleux, est tout de même vieillissant, quatre-vingt-un printemps pour le vénérable… Ils sont réunis autour d’une musique post bop bien sympathique, avec parfois quelques envolées plus audacieuses, la section rythmique est très à la hauteur, parfois assez azimuthée, comme sur « Lace » par exemple, où Sam Rivers se révèle à nouveau côté free, on peut, à ce propos, miser sur une pièce improvisée.

Bien sûr, les deux pièces les plus populaires, « What a Diff'rence a Day Made », bien soutenue par le travail au pinceau d'Osgood, et « I Forgot to Remember » à l’âme triste, font leur petit effet et créent même une sorte de surprise. C’est que Sam a toujours été habitué à de longs développements sauvages, et le voir flirter avec le top cinquante sur des airs de trois minutes peut surprendre, bien qu’il sache parfaitement faire…

Un superbe album de la grande maturité pour Sam Rivers, qui fait preuve encore d’immenses qualités et d’une belle fraîcheur…

Nature Calls
No Time Toulouse
What A Difference A Day Made
Chianti Blues
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5051
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 14 oct. 2025 13:36

15 août 1960 -

Eric Dolphy sur son second album "Out There".

Sur cette pièce, l'avant dernière de l'album, il joue de la flûte sur ce thème de Randy Weston...

A l'arrière Ron Carter au violoncelle et George Duvivier à la contrebasse, tandis que Roy Haynes tapote à la batterie...

Sketch Of Melba
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5051
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 15 oct. 2025 01:34

Image

Various – Éthiopiques 10: Tezeta - Ethiopian Blues & Ballads – (2002)

Voici le genre d’album propre à réconcilier n’importe qui avec les compilations. Cette série « Ethiopiques » contient plus d’une trentaine d’albums organisés autour d’un mélange absolument fascinant que l’on appelle « Éthio-jazz ». C’est une hybridation magique entre deux genres pourtant éloignés, les musiques éthiopienne ou érythréenne avec le jazz.

Le livret nous renseigne. L’essentiel de la production discographique éthiopienne a été publié à bas-bruit entre soixante-neuf et soixante-dix-huit. Ce qui représente environ un total de moins de cinq cents disques quarante-cinq tours et une trentaine de trente-trois tours. On les doit en grande partie à Amha Estèté et à son label « Ahma Records ».

Alors au milieu de cette production que représente « Tezeta » ? Ce volume dix si prégnant nous propose une réponse en treize chansons. L’étymologie nous donne quelques indications, « Tezeta » pourrait signifier une sorte de vague à l’âme, entre souvenir et nostalgie. Un sentiment donc, qui mélange la tristesse avec la mélancolie, les idées sombres et l’amour du pays natal.

Chaque version musicale ici est une réponse à ce « blues éthiopien », et chacun le chante avec sa force, son ressenti et sa passion. On retrouve ici quelques grands noms de l’Éthio-jazz et d’autres moins connus, mais chaque titre est magnifique.

Les plus grandes stars du genre sont présentes, Mulatu Astatqé avec « Cubèlyé », Mahmoud Ahmed et son « Tezeta », Alèmayèhu Eshèté qui interprète « Térèdtchéwaléhu », « Althèlèyèshegnem » et « Man yehon telleq sèw » …

Mais on appréciera également Fréw Haylou qui ouvre l’album avec « Eyètègnu Nègu » et son accordéon qui envoûte, Menelik Wèsnatchèw et son « Tezeta » qui agit comme un baume bienfaisant, et Tèsfa-Maryam Kidané sur « Heywétè » avec son saxo qui fleure bon.

Mais tout enchante et régale au long de ces soixante-quinze minutes tellement originales et uniques, il faut signaler toutefois que sept pièces ont été déjà éditées dans les volumes un et quatre, ce qui n’enlève cependant pas sa crédibilité à ce bel album qui pourrait servir de point de départ à une exploration de la collection.

Fréw Haylou - Eyètègnu Nègu
Alèmayèhu Eshèté - Térèdtchéwaléhu
Tèsfa-Maryam Kidané - Heywétè
Mahmoud Ahmed - Tezeta

Menelik Wèsnatchèw - Tezeta
We will dance again...

Avatar du membre
Algernon
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 13977
Enregistré le : mar. 30 juil. 2019 17:36

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Algernon » mer. 15 oct. 2025 08:11

Legendary horns



Et ça na l'air d'être de la belle et bonne came cet album Cityscape



L'instrument joué au milieu du set (The Source) EWI ? Je nainété aux infos
Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5051
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 15 oct. 2025 12:43

3 mars 1971-

Voici « Left Alone » titre composé par Mal Waldron pour et avec Billie Holiday, lui à la musique et elle aux paroles, il faut dire qu'il fut son dernier pianiste...

Ce jour de 71, au Japon, il renoue avec les souvenirs et le spleen de Billie traverse les notes et hante la "chanson".

Il est au piano, avec Kohsuke Mine qui joue le thème à l'alto, Isao Suzuki à la contrebasse et Yoshiyuki Nakamura à la batterie.

La version est magnifique, on la retrouve sur l'album "Left Alone - Mal Waldron Live".

Mal Waldron - Left Alone (1971)
We will dance again...

Avatar du membre
Douglas
Membre VIP
Membre VIP
Messages : 5051
Enregistré le : mer. 11 sept. 2019 06:12

Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 16 oct. 2025 01:52

Image

Steve Lacy Quartet Featuring Charles Tyler – One Fell Swoop – (1987)

Il fallait bien qu’à un moment ou à un autre Steve Lacy passe par l’incontournable label suédois « Silkheart », voilà qui est fait en quatre-vingt-sept pour la publication d’un album enregistré l’année précédente, avec la participation notable du grand Charles Tyler.

Il faut également compter avec les fidèles Jean-Jacques Avenel à la contrebasse et Oliver Johnson à la batterie, Steve Lacy joue, comme à l’habitude, du saxophone soprano. On note une particularité dès la seconde pièce, où Steve Lacy reste spectateur pour le formidable « Ode To Lady Day », signé de Charles Tyler, qui joue du saxophone alto en trio, sur cette pièce qui est un sommet de l’album.

Charles Tyler joue également du baryton, comme sur le titre d’ouverture, « One Fell Swoop », dont le thème est repris lors de la piste finale, par ailleurs Tyler signe également une seconde pièce, « The Adventures of » jouée à quatre cette fois.

Steve Lacy apporte quatre pièces et, en irréductible amateur de Monk, il reprend « Friday The Thirteen », dont il offre une chouette version. La complémentarité entre les deux souffleurs est remarquable lorsqu’ils sont à l’œuvre, et les couleurs des pièces sont extrêmement variées, allant de l’extrême grave au plus aigu sans difficulté. Par ailleurs on retrouve le goût de Lacy pour les montées et les descentes en escalier qui vous transportent à grande vitesse vers les sommets où les bas-fonds.

C’est un « Silkheart », donc un album de grande capacité de stockage, ici on n’atteint cependant pas les limites, les presque cinquante-trois minutes passent très vite et nous réjouissent.

Un bel album de plus pour le grand Steve Lacy, qui a laissé derrière lui une œuvre immense, de plus il nous offre l’occasion d’écouter ce bon Charles Tyler, voilà qui est réjouissant !

Ode to Lady Day
Friday the Thirteenth
One Fell Swoop (Take 2)
Wickets
We will dance again...

Répondre