J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 19 oct. 2025 03:03

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Brötzmann, Friis Nielsen, Uuskyla – Medicina – (2003)

Cette bonne « médecine » est issue d’un travail en studio au « Bohus », le seize mars deux mille trois. Ils sont donc trois coresponsables, le trépidant Peter Brötzmann joue des saxs ténor et alto, de la clarinette alto et du tarogato, Peter Friis Nielsen tient la basse électrique et Peeter Uuskyla joue de la batterie.

L’album est plein à mort, normal donc qu’il se range côté tuerie. Mais il est lourd, massif et même assez lent, comme difficile à déplacer. Pourtant Uuskyla frappe dur et fort, il déménage avec une grande puissance et balance sévère. Le troisième Peter, à la contrebasse, fait le liant entre les deux autres qui s’acharnent à nous faire ingurgiter ces bons remèdes !

Forcément c’est Brötzm le héros, celui qui se tient droit dans la tempête et envoie la masse sonore. D’abord à l’alto sur « Rocket Tango » puis enchaîne avec « One, Two, Three, Free ». Ensuite il embouche le sax ténor et envoie « Artemesia » puis « Justicia », il campe, planté au sol et souffle avec cette puissance hors du commun, généreux et énergique, des phrases courtes qui se succèdent en rafales, et vous envoie son traitement revigorant, l'universelle panacée autrefois promise par un autre…

A ce stade on est bien pris, prisonnier d’une furie qui s’étale déjà sur plus de trente six minutes sans la moindre pause, captés et passifs, c’est là que ça bascule avec « Some Ghosts Step Out », une histoire d’ascenseurs ridiculement étroits qui montent et redescendent, habités par d’étranges fantômes, à l’hôtel « Adlon » de Stockholm... La rythmique reprend des couleurs vers l’avant, la basse de Friis Nielsen lâche des bordées informes et Brötzm qui lève un peu les pouces sur cette pièce qui frise le quart d’heure.

Place à la clarinette alto pour « Here And Now », une pièce lente et quasi contemplative où chacun joue sa partie à l’avant, les trois s’écoutent et se parlent, chacun dans son créneau, la pièce est très réussie. « Bones And Beans » qui suit, voit arriver le fameux tarogato avec ce son terreux et animal, Brötzm le maîtrise parfaitement et en tire des sons inhabituels et parfois inouïs.

La dernière pièce est grandiose et conclue merveilleusement cette excellente cuvée. « Hard Time Blues » qui dépasse les treize minutes est exceptionnel, une montée lente et progressive comme on les aime, avec un final somptueux.

Rocket Tango
Artemisia
One, Two, Three, Free
Hard Times Blues
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Message par Douglas » dim. 19 oct. 2025 10:47

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Message par Douglas » dim. 19 oct. 2025 10:49

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Message par Douglas » dim. 19 oct. 2025 10:57

23 octobre 1966-

Marion Brown - saxophone alto
Stan Cowell - piano
Norris "Sirone" Jones - contrebasse
Rashied Ali - batterie

The Marion Brown Quartet - La Sorella
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Message par Piranha » dim. 19 oct. 2025 14:43

Un peu de Jazz Rock bien barré avec le quatuor américain FRIENDS en 1973 sur le label Oblivion.

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Line-up : Clint Houston, Jeff Williams, John Abercrombie, Marc Copland
:chapozzz:

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Message par Douglas » lun. 20 oct. 2025 04:12

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Paul Dunmall - Matthew Shipp - Joe Morris - Gerald Cleaver – The Bright Awakening – (2021)

Cet album est la restitution d’un concert donné le onze juin deux mille douze à Roulette, à Brooklyn, New-York. Ça s’est déroulé lors du dix-septième festival « Vision », un rendez-vous du free incontournable pour ceux qui peuvent.
Une seule pièce est jouée, entièrement improvisée par les quatre rassemblés ici, Paul Dunmall au saxophone ténor, Matthew Shipp au piano, Joe Morris à la contrebasse et Gerald Cleaver à la batterie. Cette pièce correspond évidemment au nom de l’album, « The Bright Awakening ».

D’une durée de cinquante-six minutes et trente-quatre secondes elle est d’évidence imposante et s’apparente à une redoutable chevauchée free débridée et échevelée. Paul Dunmall est le seul de son espèce, je veux dire par là, anglais, autrefois il a joué aux côtés d’Alice Coltrane et de Johnny « Guitar » Watson, il s’est beaucoup intéressé à la folk musique et, petit à petit, est devenu joueur de free jazz.

Je ne sais si c’est son côté autodidacte, où cette trajectoire si personnelle, mais il s’avère être un musicien passionnant, tout à fait considérable et très à sa place ici, à l’avant-garde. Matthew Shipp est une légende du piano américain, lui aussi très versé dans le free jazz mais pas que. Ces derniers temps il a déclaré plusieurs fois s’éloigner de la musique, mais il n’a jamais vraiment su, et il continue... Il a participé à de nombreuses aventures phonographiques hors-normes, souvent en compagnie de William Parker, rien de surprenant à le trouver en cette compagnie.

Joe Morris et Gerald Cleaver sont également spectaculaires, véritables chevilles ouvrières de ce déchaînement incessant, telle une source jaillissante qui s’écoule puissamment sans jamais se tarir, ils maintiennent un haut degré de pression qui ne faiblit pas et augmente même considérablement au fil du temps !

Tout amateur de free est forcément comblé, remontent le souvenir des grandes icônes du passé, comme ressuscitées, ces quatre-là sont faramineux ! Arrivé à la quarantième minute on se dit qu’il n’est pas possible de faire davantage et d’envoyer encore, avec cette énergie hors du commun…

D’ailleurs Paul Dunmall après quelques hoquets se relâche et laisse la voie libre aux autres qui relancent encore, avec Matthew Shipp qui plaque des accords côté grave puis se relâche à son tour… C’est à ce moment que Paul revient dans un mode économe, jouant davantage sur le timbre et le calme, chacun participe alors à cet étalement du son.

On repart petit à petit vers des échanges plus vifs et maintenus, jusqu’à la fin de cette pièce absolument passionnante, remerciée par des applaudissements de fin de concert nourris et chaleureux.

DUNMALL, SHiPP, MORRiS, CLEAVER :: The Bright Awakening (free jazz 2o11)
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Message par Douglas » mar. 21 oct. 2025 03:26

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Various – Éthiopiques 3: Golden Years Of Modern Ethiopian Music 1969-1975 – (1998)

Ces quelques années où tout se passa sont malheureusement une parenthèse qui représente l’âge d’or de la musique éthiopienne, sous le règne de Haile Sellasie, avant que l'armée ne ferme la vie nocturne d'Addis-Abeba et ne mette fin à cette création populaire, géniale et trépidante.

Ce volume trois se présente à nouveau comme une compile avec le grand Mahmoud Ahmed qui ouvre le ban avec deux pièces et le ferme avec une autre. Il semblerait que ces trois pièces ne soient accessibles que sur ce troisième volume. On retrouve la transe et la puissance du chanteur qui signe brillamment l’album de son empreinte inimitable.

Parmi les dix-neuf pièces présentées, regroupées par deux sur l’album, se trouvent quatre titres gravés par Alèmayèhu Eshèté qui méritent également un satisfécit, il était également présent sur le volume présenté précédemment, le dix, «Tezeta - Ethiopian Blues & Ballads ».

Mais le plus curieux concerne huit pièces enregistrées par des orchestres d’état. C’est que cette musique très populaire s’est infiltrée un peu partout, elle était même appréciée au plus haut sommet de l’état. Les fanfares institutionnelles préexistaient, rattachées soit à la Garde du Corps Impériale, soit à la Police, à l'Armée, au Ciry d'Addis-Abeba, à Agher Feqer Mahber ou au Théâtre Hayle Sellasie, tel qu’indiqué dans le livret.

Six pièces sont donc créditées au « Police Orchestra » et deux à « l’Army Band », probablement sous la forme de quarante-cinq tours, interprétés avec des groupes différents. C’est là que l’on mesure la force de cette musique qui s’est infiltrée perfidement dans toutes les couches de la société, bien qu’il y ait, traditionnellement, un contrôle de l’état autour de toutes les activités culturelles.

On mesure le relâchement de cette période bénie, dû à la tolérance d’Haylé Selassié, ainsi le jazz et la musique populaire pouvaient se développer dans cette société éthiopienne à l’écoute de sa jeune génération. Il faudra l’arrivée d’une junte militaire stalinienne pour mettre fin à cette parenthèse enchantée.

Ce troisième volume fait incontestablement partie des bons, et plaira aux amateurs de musique africaine.

ethiopiques 3 - alemayehu eshete - tey gedyeleshem
Mahmoud Ahmed - Selam almazeye
Mahmoud Ahmed - Kulun mankwalesh
Tenesh kelbe lay · Muluqèn Mèllèssè
Almokerkum neber · Hirut Beqele
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Message par Douglas » mer. 22 oct. 2025 04:02

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Great Sakata Trio – Circus – (2023)

Cet album d’Akira Sakata est très singulier, plus particulièrement par son format. C’est un mini-Cd, le plus petit des formats du genre me semble-t-il, j’en ai bien quelques autres, mais celui-ci me paraît le plus plein, avec seize minutes et sept secondes de free jazz. On notera qu’il a été tiré à trois cents exemplaires en série limité.

On peut y entendre Akira Sakata au saxophone alto, Oliver Schwerdt au grand piano, aux percussions, ainsi qu’aux petits instruments, il y a également Christian Lillinger à la batterie, aux cymbales et aux percus.

Ce projet se déroule en Allemagne d’où sont originaire deux des membres du trio, l’affaire s’est déroulée lors d’un concert, en décembre deux mille dix-huit, live au Club naTo de Leipzig. Cette formule à trois est souvent plébiscitée dans ce club, sans basse. Akira Sakata a longtemps pratiqué cette formule et s’adapte avec une grande facilité.

Le jeu de Sakata tissé par la culture nippone se heurte à la tradition européenne, ici marquée par la présence de ce « grand piano » au son si particulier, héritier d’une longue histoire. C’est peut-être de là que provient le nom de l’album, « Circus », en provenance du titre de la pièce « Siren, Sticks & Circus », comme un choc surprenant de deux cultures qui se percutent.

Certes le contenant peut sembler quelconque ou même anecdotique, mais la pièce est bien vivante, âpre et disputée, de quoi faire un grand effet…
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 23 oct. 2025 05:31

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Famoudou Don Moye, Sun Percussion Summit And More – For Bobo (Oscar Brown III) – (2010)

Y’a comme ça des albums qui sortent de l’ordinaire, qui sont particuliers, et même parfois majestueux par leur différence et la façon dont ils avancent dans le lecteur du Cd, en racontant quelques-chose de nouveau, d’inédit ou de surréaliste. J’emploie ce mot car un des titres ici se nomme « Surreal », et je ne veux pas le contrarier.

L’album est dédié à Bobo. Ce dernier se nomme en réalité Oscar Brown III, mais tout le monde l’aime et l’appelle Bobo. Il a participé à l’album précédent de Famoudou Don Moye, « Afrikan Song », dont il était le bassiste. Et puis l’accident est arrivé, satanées bagnoles, vous en avez fauché, des vies !

Quand on lit le nom des musiciens et surtout celui de leurs instruments, on comprend à quelle sauce on va être mangé. Allez, je me lance, Don Moye joue de la batterie, du djembe, des percus et chante, Joel Brandon de la flûte, des sifflets et de la voix, Ari Brown joue du sax, vous le connaissez comme partenaire de Kahil el Zabar, mais ce dernier n’est pas là. Herb Walker est guitariste, Calvin « Koko » Brunson joue des claviers et donne de la voix. Enoch Williamson joue des congas, du djembe et des percus, Meshach Silas joue également du djembe, des timbales, des percus et chante, Selah Allen joue des percus, du chekere et de la voix, et enfin Babu Atiba du djembe…

Alors imaginez toutes ces percus et ces tambours, ces djembe de partout avec la flûte, le saxo et la guitare qui s’envolent et vous y êtes ! Mais il y a également un truc sur les dates : ça a été enregistré en octobre quatre-vingt-dix-sept aux « Hair Bear Studios » à Chicago…

…Puis laissé amoureusement dans un tiroir jusqu’en deux mille-dix.

Incompréhensible vous dis-je. C’est peu de dire que j’aime cet album qui s’en va vers tous les côtés, ignorant les frontières, sauf celles du bon goût. On passe de la transe la plus endiablée avec « Avotja » ou « Oasis At Dusk » à une reprise très décapante de Chico Freeman, « No Time Left », puis au funk de « Missing Link » ainsi qu’à la musique tribale de « For us », puis au chant aérien de la flûte tendre du paisible « Surreal », en passant par le quasi psyche « Treibhaus Tribal Stomp » et le free délicieux de « Bald Head gerald » !

Un melting pot incroyable qui se termine par une version du traditionnel « By The Rivers Of Babylon », c’est là que tout le monde chante, mes frères…

Une dernière chose, la livrée de cet album du batteur-percussionniste de l’Art Ensemble of Chicago est fort modeste et consiste en un simple carton dans lequel est glissé le Cd.

Avotja "Oasis At Dusk"
Treibhaus Tribal Stomp
Surreal
Missing Link
Bald Head Gerald
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 24 oct. 2025 04:02

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Vinny Golia – The Ethnic Project – (2012)

Voici Vinny Golia en bonne compagnie pour cet album de deux mille douze. Il se distingue par son format assez inhabituel, en Cdr. Il est produit par le label « Kadima Collective » qui regroupe des musiciens autour de l’improvisation libre. Etant situé à Jérusalem, en Israël, il produit également gratuitement des albums comme celui-ci, mais s’intéresse également aux livres et aux DVD, toujours sur des thèmes autour de l’improvisation.

Celui-ci réunit Vinny Golia qui utilise de nombreux instruments exotiques et différentes flûtes dont il joue, accompagné par des contrebassistes différents qui se succèdent, Barre Phillips, Joëlle Léandre, Lisa Mezzacappa et Bert Turetzky. Chacun joue sur trois ou quatre pièces, mais il n’y a pas d’ordre et tout se mélange.

Les différents bassistes ont enregistré leur partie tout autour de la planète, Joëlle Léandre dans son appartement parisien, Barre Phillips et Lisa Mezzacappa à Oakland et Bert Turetzky à l’université de Californie à San Diego.

Voici le nom des instruments dont joue Vinny Golia tels qu’ils apparaissent sur le livret : cornemuse écossaise, danso, hulusi, kaval moceño, souna, tãrogatõ, zurna, ainsi que diverses flûtes, native american flûtes, nohkan, flûte en os maori, tracks zun. Les pièces sont au nombre de quinze, donc plutôt assez courtes en général, pour un album qui tourne autour d’une quarantaine de minutes.

La musique est toute douce et forcément improvisée, très folk, enracinée mais également aérienne et légère, contrebasse et flûtes font bon ménage. Il y a également l’importance des racines, des instruments ethniques qui transpirent leur identité, colorant de mille parfums exotiques ce qui s’apparente aux musiques du monde, et pas qu’au sens figuré !


Vijo 2
Vibe 4
Viba 5
Vili 7
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 25 oct. 2025 02:55

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Jon Irabagon – Foxy – (2010)

A la simple vue de la pochette, l’amateur reconnaît l’hommage au « Way Out West » de Sonny Rollins paru en cinquante-sept, la posture de la jeune femme sur cette plage évoque irrésistiblement celle de Sonny Rollins sur cette pochette, même si la plage a remplacé le désert, le saxo est toujours présent.

Pour appuyer encore un peu, on voit au verso le saxophoniste ténor Jon Irabagon avec un chapeau de cow-boy et une posture identique. Pour autant, si l’hommage à Sonny Rollins est évident, il est difficile d’évoquer ici une influence directe sur cet album, même si, parfois, au détour d’un solo, la signature de Sonny apparaît le temps de quelques secondes.

Jon Irabagon est accompagné par Peter Brendler à la contrebasse et Barry Altschul à la batterie, on se souvient que cet album avait été évoqué un peu plus haut lorsque « Tales Of The Unforeseen » avait été présenté.

Malgré les apparences, qui présentent douze plages successives avec des titres évocateurs dont la sonorité évoque le fameux « Doxy » de Rollins. Ici il n’y a qu’une seule pièce tout du long, qui défile comme un long serpentin pendant toute la durée de l’album, ce dernier atteint la limite du stockage possible sur un Cd, c’est dire si l’effort est long et intense, flirtant avec les soixante-dix-huit minutes.

C’est l’une des raisons qui font de cet album un événement tout simplement formidable, fruit d’un engagement à trois, avec une extraordinaire dynamique, qui implique le trio dans son entier, on pense évidemment au formidable Barry Altschul qui se lance dans une performance physique de haute volée, toujours tonique et jamais « en dedans », continuellement sur la brèche et relançant sans cesse la machine, lui fournissant une énergie continuelle.

Peter Brendler est également en phase, très solide avec une texture souvent classique il cimente le tout avec un grand talent. Irabagon est d’évidence en pointe et ne lâche pas grand-chose, son jeu, c’est certain, doit à Rollins qu’il admire, il se pose sur la même grille d’improvisation que son héros et ne lâche pas le mord jusqu’à la fin !

Au moment de l’enregistrement de cet album il faisait encore parti des « jeunes », depuis il est devenu un instrumentiste confirmé, enregistrant notamment aux côtés des plus grands, comme Wynton Marsalis, Evan Parker, Dave Douglas, Herbie Hancock, Kenny Wheeler ou Mary Halvorson pour n’en citer que quelques-uns.

Magnifique performance et magnifique album !

Foxy
Proxy
Roxy
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 26 oct. 2025 04:21

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Erik Truffaz | Murcof – Being Human Being – (2014)

Il y a quelques années, j’avais vu et revu sur Mezzo, la retransmission du concert avec dessins sur grand écran retraçant le travail d’Henki Bilal, qui est également l’auteur de la pochette. On pourrait d’ailleurs parler d’un trio tant Bilal influe et inspire la quasi-totalité de cette musique.

On connaît évidemment Erik Truffaz qui joue ici de la trompette, du piano, du tuba ainsi que de sa voix. Il est en compagnie d’un musicien avec lequel il joue parfois et notamment sur cet album, Murcof qui est mexicain et joueur d’électro. Les deux ont composé la musique en s’inspirant de l’atmosphère des mondes d’Enki, ainsi que du scénario imaginé par celui-ci pour cette aventure futuriste, « Being Human Being », une sorte de variation à partir des personnages de bande dessinée de sa trilogie « Nikopol ».

Les concerts graphiques qui ont suivi ont, en outre, bénéficié de la présence de Mahut aux percus et du batteur Philippe Garcia. On pourrait quasiment qualifier cet album de musique planante, au sens où cette expression était utilisée autrefois, vous connectant avec un monde parallèle et dissocié, obéissant à d’autres lois que celles qui régissent nos vies habituelles, le temps d’environ une petite heure…

Sur l’album en lui-même deux invités s’ajoutent au duo, Nina, la fille d’Erik Truffaz à la clarinette sur le titre « And Nina », dont on comprend ce qu’il signifie. Il y a également Catherine Delpeuche au violoncelle sur « The Eye » qui gagne ainsi en ampleur.

Mais ce qui fait l’essentiel de cette réussite musicale c’est la complicité entre l’homme aux machines, Murcof, pas vraiment glacial, qui assure les rythmiques avec une distance qui sied bien au thème abordé, et qui colorie convenablement l’espace avec ses textures, auxquelles participe également Truffaz, passant de l’avant-plan à l’arrière-plan selon les nécessités du moment.

Il y a également un gros travail sur le « son » lors de la production. Un bel album qui va bien dans la discographie du trompettiste.

Erik Truffaz & Murcof - Being Human Being (Complete Album / Álbum Completo)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 27 oct. 2025 03:18

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David Murray Quartet + 1 – Fast Life – (1992)

Le David Murray quartet voit le patron jouer du sax ténor, John Hicks toujours au piano, Ray Drummond à la contrebasse, comme sur l’album « I Want To Talk About You » présenté plus haut, avec le seul changement notable de l’arrivée d’Idris Muhammad à la batterie. Il y a cependant ce « +1 » noté sur la pochette…

Le mystère n’est pas bien grand, il s’agit de l’invité surprise en la personne de Brandon Marsalis qui joue du saxophone ténor dans le canal droit, sur deux pièces, « Crucificado » et « Fast Life ». Justement c’est la pièce de Dave Burrell, « Crucificado » qui ouvre l’album…

Pendant presque onze minutes on entend les deux saxophonistes échanger ou jouer alternativement, vers la fin de la pièce c’est un peu confus, les deux allant dans le même sens et semblant se piétiner, mais, malgré cela, le soleil qui semble emprisonné dans la mélodie, réussit à jaillir et à nous éblouir malgré tout.

Il en est de même pour le titre suivant, radieux, « Calle Estrella » est également plein de chaleur et de rythmes brésiliens, Idris Muhammad donne toute l’impulsion nécessaire. Le titre suivant « Fast Life », signé Murray, est également celui de l’album, rapide et relativement torride, il permet à David Murray d’exprimer son savoir-faire de grand technicien, et de passer les vitesses avec une grande efficacité, et, disons-le, d’épater le chaland, bien stimulé par Brandon Marsalis qui ne s’en laisse pas conter non plus !

« Luminous » est plutôt chouette et irréprochable, souple et décontracté il se balade mid-tempo et permet à John Hicks de se distinguer au piano. Tout comme « Off Season » également réussi, qui termine l’album.

Un Murray dans ses standards !

Crucificado
Fast Life
Calle Estrella
Luminous
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 28 oct. 2025 04:43

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Le Dogme Des VI Jours – Le Dogme Des VI Jours – (2004)

Cet album est sorti sur le label « No Format », aujourd’hui synonyme de « musique du monde » souvent, parfois un peu jazz, parfait pour « Radio Nova », j’aime souvent ces albums et, autrefois, je les ai suivis. Mais celui-ci est d’un autre temps, d’une autre époque, et son empreinte est différente.

Mais il n’est pas moins fou, ni moins excentrique, ni moins expérimental, ni moins bizarre, non, non… Et du coup il fait du bien, même s’il m’a pris avec surprise, dans le dos, l’attaque sournoise qui tue sans faillir…

Il est arrivé en sus lors d’une commande, je l’ai ajouté quand j’ai lu John Greaves et Akosh S., me suis laissé tenter, aie lancé les dés, maintenant je suis content, en l’écoutant. C’est écrit : « Aucune répétition », ils ont l’âme free ces gars-là, ça me plaît bien, et encore « Aucun à priori sur la façon, l’esthétique musicale ». Ils avancent sans entraves, mais il y a du contenu, des textes, en français ou en anglais.

« Ne pas parler mais jouer » et ils jouent bien les chameaux, laissant dire la musique, tant qu’elle coule… « Tout enregistrer », le tri, la sélection, extraire l’éther, c’est pour plus tard, pour l’instant laisse couler… « Ne compter que sur le mélange de la créativité et du savoir-faire de chacun », bien ça, je vous oins braves gens !

Justement, ils sont plus de deux, John Greaves à la voix, à la basse, au piano et à l’orgue, Akosh S. aux impros au sax et aux samples, Marcel Kanche à la voix aux guitares, à l’harmonium, à la guimbarde et au dictaphone, Mino Malan à la batterie et aux percus, Nicolas Fabiot au piano, à l’orgue et à l’harmonium, ainsi qu’Isabelle Lemaître qui chante sur « Dort ».

Il y a également beaucoup de chansons et un travail d’écriture préalable, avant de se lâcher dans les studios sans contrôle, au « Pressoir ». Tout ça se sent et transpire. Un Ovni fantastique et incontrôlable, arrivé at home presque par hasard, par une sorte d’intuition faite de deux noms et d’un label…

Un petit livret publicitaire associé fait danser quelques noms qui siègent dans ma discothèque, « Swing Swing » de Nicolas Perac, « Identité en Crescendo » de Rocé avec Shepp, « Chamber Music » avec Ballaké Sissoko et Vincent Segal, d’autres grands albums…

John Greaves / Marcel Kanche / Mino Malan / Nicolas Pabiot - Danse des animaux malades
John Greaves / Marcel Kanche / Mino Malan / Nicolas Pabiot - Water
John Greaves / Marcel Kanche / Mino Malan / Nicolas Pabiot - Passing Strange
John Greaves / Marcel Kanche / Mino Malan / Nicolas Pabiot - Chanson perdue
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 29 oct. 2025 04:21

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Joe McPhee, Ingebrigt Håker Flaten – Brooklyn DNA – (2012)

Place au petit label portugais « Clean Feed » qui a sorti cet album du saxophoniste Joe McPhee et du contrebassiste norvégien Ingebrigt Håker Flaten en deux mille douze. On y trouve huit titres plutôt de moyenne durée, entre quatre et sept minutes environ.

Joe McPhee se concentre sur l’alto et le soprano, et joue également de la trompette de poche dont il est un habitué, sa rencontre avec le contrebassiste est déjà ancienne et se concrétise avec quelques albums en commun.

Joe McPhee est arrivé à la notoriété dans les années soixante-dix, après son excellent premier album « Nation Time » qui paraît presque commercial, si on le compare au reste de sa discographie. Il a ensuite enregistré deux très beaux albums pour « CjRecord Productions », où il flirt déjà avec l’électro, ce qui n’était pas si habituel à l’époque.

Ensuite il traversa sa période peut-être la plus intéressante, free et expérimentale, sur le label « Hat Hut » qui le soutint pendant une assez longue durée, je me souviens d’une période pendant laquelle on se partageait, chez les amateurs, entre les « pro » et les « anti » McPhee, une nouvelle querelle entre les anciens et les modernes.

Depuis McPhee a beaucoup enregistré, et de belles choses comme cet album très concentré avec ces petites pièces bien tournées, où sa vélocité et son talent intact brillent, aux côtés d’un contrebassiste extrêmement solide et ferme, fluide et créatif, en même temps que d’un tempérament qui rappelle, par la sûreté de son jeu, le grand Charles Mingus.

L’album possède des formes très variées et opère vers pas mal de directions, sans jamais plonger dans l’expérimental ou l’irrationnel, de façon prolongée, au contraire, le ton est plutôt ancré dans le solide et l’efficace, McPhee s’y déploie avec une grande variété et un immense talent, il s’affaire avec facilité et nous offre une belle démonstration de ses grandes capacités…

Pour moi une belle découverte que ce duo !

Crossing The Bridge
Spirit Cry
Putnam Central
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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 30 oct. 2025 02:50

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Borbetomagus & Voice Crack – Asbestos Shake – (1991)

Après l’incroyable « Fish That Sparkling Bubble » de quatre-vingt-huit que je vous avais présenté il y a quelques temps, voici un autre album enregistré par la même (malfaisante) compagnie : Borbetomagus & Voice Crack, c’est-à-dire les mêmes, une sorte de récidive, quoi… Je vous avais quitté en notant un goût de « On y reviendra », alors chouette, nous y voilà !

A l’avant le quartet Borbetomagus, Jim Sauter et Don Dietrich aux saxos de tous styles, le guitariste Donald Miller et le bassiste Adam Nodelman. Et, pour « Voice Crack », les deux mêmes gars, Andy Guhl et Norbert Möslang, à l’électro, aux bruitages, pour un son bien noisy, millésimé quatre-vingt-onze, capté live au « Stutz » de Zürich le douze décembre quatre-vingt-dix.

Ces gars-là suivent leur route et font leur chemin sans trop se préoccuper de ce que l’on pense d’eux, « l’enfer c’est les autres » avait dit l’autre. Alors ils proposent leur mixture savante propre à décrasser les neurones. C’est bien là leur fonction, leur rôle social, participer au décrassage des masses, enfin à ceux qui sont parvenus jusqu’à eux, en suivant, eux-aussi, leur route et leur chemin…

Cet album fonctionne comme une purge, une catharsis, il remet les pendules à l’heure, ni heure d’hiver, ni heure d’été, mais du naturel… Après la séance, on comprend davantage l’intérêt et on se sent mieux et même bien, prêt à repartir vers les voyages musicaux les plus incroyables et innovants, comme après avoir appuyé sur la touche « Reset » et rétabli les fonctions d’origine !

Ne pas hésiter à pousser le son, à envoyer du lourd qui tâche, à déstabiliser le confort, place à l’heure mécanique, métal, à l’ère de la tronçonneuse, au son qui dérange et embrouille, une fois le cerveau bien net, vidangé, alors goûter au son nouveau !

Je n'ai pas trouvé d'extrait issu de l'album, alors voici une performance de Borbetomagus, mais sans Voice Crack, histoire de se plonger dans l'ambiance, tenez-bon!

Borbetomagus @ ABC No Rio 10-17-14 1/4
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » jeu. 30 oct. 2025 17:29

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L'excellent disque des suédois de Sol Sol ; "Oscillations" sorti début octobre.
Double album (60 minutes) d'un Jazz modal, parfois légèrement free, parfois un peu spirituel. :chapozzz:

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 31 oct. 2025 04:00

Piranha a écrit :
jeu. 30 oct. 2025 17:29

L'excellent disque des suédois de Sol Sol ; "Oscillations" sorti début octobre.
Double album (60 minutes) d'un Jazz modal, parfois légèrement free, parfois un peu spirituel. :chapozzz:
en effet, bien cool...
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 31 oct. 2025 04:16

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Joe Lovano – Rush Hour – (1995)

Joe Lovano, né Joseph Salvatore Lovano a vécu dans l’Ohio, à Cleveland. Son père, barbier le jour devenait le redoutable saxophoniste ténor Tony « Big T » Lovano, la nuit. Inutile de préciser que le petit Joe fut élevé dans l’amour du jazz et du saxo, et qu’il en retira un grand bénéfice.

Il est devenu un grand maître de l’instrument et fait partie des musiciens les plus célébrés aux States. Cet album de quatre-vingt-quinze le dévoile en pleine maturité, avec la considération de tous. C’est un artiste Blue Note depuis pas mal d’années, celui-ci est son cinquième enregistré pour le label culte, et il en enregistrera encore un bon paquet jusqu’en deux mille quinze.

Celui-ci se singularise par la présence de Gunther Schuller, un des pionniers du fameux « third stream », ce troisième courant du jazz qu’il participa à inventer. Il est ici en tant que chef d’orchestre, arrangeur et même compositeur de deux compos.

Attention c’est un grand orchestre, du sérieux avec une section complète de cordes, violons, altos et violoncelles, flûtes, harpe et guitare. Il y a également une section de cuivres et une autre de anches et de bois, des musiciens partout, tous obéissants à la baguette de Gunther, ici en plein dans son élément, unir les musiciens de style classique et ceux de jazz, c’est son « truc » bien à lui.

Je ne rentre pas plus dans les détails, car il y eut plusieurs sessions, à différentes dates entre avril et juin quatre-vingt-quatorze. Le répertoire est également intéressant car il se concentre autour de grandes pièces de jazz dont les auteurs sont Ellington, Mingus, Monk, Ornette Coleman ou Billy Strayhorn, mais également du soliste principal, Joe Lovano !

Beaucoup de pièces sont assez célèbres, mais elles se voient transposées ici avec bonheur, et on se régale avec « Peggy’s Blue Skylight » ou « Angel Eyes », mais il y en a également quelques-unes plus modernes, ou même d’avant-garde comme « Lament For M » signée Gunther Schuller.

Il faut bien dire qu’ici tout est bon, maîtrisé et parfaitement exécuté, il est difficile de se plaindre, mais certains n’accrocheront peut-être pas, comme la pièce de Lovano, « Topsy Turvy » ainsi que le bref « Juniper’s Garden » avec des interventions vocales. Elles sont regroupées en fin d’album, en compagnie du titre d’Ornette, ainsi que « Headin’Out, Movin’in », l’ambitieuse pièce de Schuller.

Un album pivot pour Lovano…

Angel Eyes
Prelude To A Kiss
Peggy's Blue Skylight
Rush Hour On 23rd Street
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 1 nov. 2025 03:29

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PYN, Yann Pittard – Apollinaire l’élan créateur – (2016)

Je me suis procuré cet album il y a pas mal de temps et je crois bien qu’il est resté dans un coin avec d’autres, je vous avais d’ailleurs déjà parlé de quelques albums que Yann Pittard avait enregistrés avec la saxophoniste Maki Nakano, avec laquelle il avait formé le duo « Ky ».

Ici l’aventure reste japonaise au sein de la formation PYN, le « P » pour Yann Pittard qui joue de la guitare, de l’oud et chante. Le « Y » pour Tatsuya Yoshida à la batterie et au chant, et le « N » pour Mitsuru Nasuno à la basse électrique et au chant. Il y a une invitée qui n’est autre que Maki Nakano au chant mais cette fois-ci sans son saxo.

Cet album est la bande-son d’un film, probablement documentaire, vu le titre « Apollinaire, l’élan créateur », destiné à une chaîne de télé française, je mise sans savoir sur Arte. Il faut dire que Yann Pittard a composé de nombreuses musiques de film, un exercice où il excelle. Vingt-six pièces courtes sont l’objet de la bande-son, les quatre dernières sont des « bonus », l’album en son entier dépasse l’heure.

Ces derniers sont beaucoup plus longs et correspondent à un enregistrement plus ancien, datant de deux mille treize, enregistré en live au « Velvet Sun ». Cette fois-ci, la pièce vingt-six est signée de Yann Pittard, la suivante est composée par Tatsuya Yoshida et les trois dernières sont improvisées par le groupe PYN.

L’album est parsemé de titres courts et d’intermèdes chantés par le trio, probablement nécessités par le découpage du documentaire. Tout du long on reconnaît le style du guitariste et son goût pour la compo, les thèmes simples qui fonctionnent bien, le sens mélodique et cette touche française qui plaît bien en pays nippon.

Ainsi c’est le trio dans son ensemble qui participe de ce « son » assez addictif qui va bien. Les pièces plus longues profitent de cette même respiration, parfois « pop » ou même psyche. Le format de l’album est un peu hors-norme, le Cd est en effet situé dans une sorte de poster plié qui dépasse en longueur et en largeur le format conventionnel. Le label est nippon, c’est par ce biais que je l’ai enfin trouvé sur Discogs, d’où il me semblait absent !

Le label est bien « Magaibutsu » et le numéro de l’album « MGC-51 », sur la pochette on peut lire le poème d’Apollinaire, « Chef de section », si on s’y prend convenablement, le tirage est limité à cent, mais il en reste dix-neuf sur bandcamp, quasiment dix années plus tard, treize roros avec les frais de port…

Lalala
Yanartas (bonus track)
L'élan créateur 9
L'élan créateur 2
L'élan créateur 10
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L'élan créateur 5
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