J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Homeward » mar. 7 janv. 2020 14:14

Douglas a écrit :
dim. 5 janv. 2020 06:47
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« Highly Rare » est un album de l’artiste vedette du label de Chicago « International Anthem », paru en 2017. Fort d’un tirage vinyle de 2811 exemplaires il en reste à ce jour 222 encore disponibles. Ouf !

L’enregistrement en direct d’une performance live comporte toujours un risque de manque de définition sonore, certes, fort heureusement McCraven a retravaillé tout ça dans les studios du label et l’attrait brut des séances improvisées est magnifiquement restitué avec toute la fraîcheur souhaitable, pour un peu on s’imaginerait plongé au cœur de la fête musicale.

McCraven y est sublime, entouré de Junius Paul à la basse (Ah ! le morceau « Paris » sur son album solo), Nick Mazzarella au saxophone alto et Ben Lamar Gay au cornet, des artistes « maison » tous encartés au précieux label. Rien de grave cependant, on retrouve ce mix de free et de hip hop qui plaît tant. L’enregistrement s’est déroulé à la « Danny's Tavern », alors que la température extérieure était autour de zéro et que Trump venait de gagner les élections, qu’importe place à la joie, à la musique, à la vie qui souffle ici, terriblement puissante !
Tout à fait enthousiasmé à l'écoute de ceci, merci de la découverte! C'est beau de voir que la galaxie et la démarche AACM sont toujours fécondes. J'aurais bien craqué pour le disque mais les frais de port rendent la chose très déraisonnable..

Je plussoie également au sujet du Ian Carr, pépite méconnue! Et j'en profite pour te remercier Douglas de nourrir ce topic de toutes ces choses à découvrir..

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 8 janv. 2020 06:10

Homeward a écrit :
mar. 7 janv. 2020 14:14
Tout à fait enthousiasmé à l'écoute de ceci, merci de la découverte! C'est beau de voir que la galaxie et la démarche AACM sont toujours fécondes. J'aurais bien craqué pour le disque mais les frais de port rendent la chose très déraisonnable..
Je plussoie également au sujet du Ian Carr, pépite méconnue! Et j'en profite pour te remercier Douglas de nourrir ce topic de toutes ces choses à découvrir..
Je te remercie pour ton message positif et encourageant!
Pour le McCraven tu pourras le trouver à moins cher sur la plateforme esclavagiste bien connue.
popscene a écrit :
mar. 6 août 2019 04:31
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Allez je profite de la relance du sujet Jazz pour mettre un coup de projecteur sur un de mes albums préférés: L'album "Nova" de Steve Reid datant de 1976.
Cinq titres seulement mais alors tous furieusement excellents...et bien tripatifs parfois!
Voici un bel album de Steve Reid enregistré à New York et sorti en 1976, je me fais l’écho de popscene qui a présenté cet album en seconde place sur la première page de ce topic. Dans sa présentation il précise que c’est un album sur lequel il est agréable de revenir. En effet il fait partie des albums qui trouvent aisément leur place sur la platine, à la fois agréable en thèmes, riche en mélodies, funky également avec un groove assez énorme, il fait même place à des thème très coltraniens, de ceux que l’on classe en « spiritual music » aujourd’hui. Tout ça en un peu plus d’une demi-heure, sans une seconde d’ennui : l’album est bien à sa place sur la première page de cette rubrique.

Steve Reid est un batteur émérite qui a côtoyé les plus grands, oui, les grands-Grands ! Du type Miles Davis ou James Brown, des grands-Grands du free également, Sun Ra, Shepp, Ornette Coleman, Lester Bowie ou Sam Rivers, mais aussi des grands-Grands du bop, Freddie Hubbard, Jackie McLean, Arthur Blythe, Dextor Gordon ou Horace Silver. C’est aussi un homme courageux qui s’est tapé quatre années de tôle au titre de l’objection de conscience, refusant de servir l’oncle Sam pendant la guerre du Vietnam.

Il y a également sur cet album un musicien qui s’éclate bien, le trompettiste Ahmed Abdullah qui signe également deux des cinq compos, c’est ici l’occasion d’écouter ce grand trompettiste qui a brillé aux côtés de Sun Ra pendant plus de vingt ans !

Je vous quitte avec la dernière recommandation de popscene :
popscene a écrit :
mar. 6 août 2019 04:31

A noter que le 1er album du monsieur (Rhythmatism) est tout aussi fréquentable.
Steve Reid - Lions Of Juda [Mustevic Sound] 1976 Free Jazz Funk


Steve Reid - Free Spirits Unknown


Steve Reid feat. The Legendary Master Brotherhood - Sixth House
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 9 janv. 2020 08:36

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Petit retour sur « Dusk Fire » le second album du Don Rendell/Ian Carr Quintet successeur de « Shades of Blue ». Il marque une évolution majeure par rapport au précédent, en effet le pianiste et compositeur Michael Garrick remplace Colin Purbrook, ce qui va encore hisser le niveau du groupe vers des sphères encore non atteintes.

La maison de disques Columbia a été clairement au-dessous sur ce coup-là, deux ratages impardonnables et successifs compte tenu de la valeur musicale des albums. Celui-ci sera tiré à 500 exemplaires et en mono, ce qui en 1966, ne révèle pas un grand flair, convenons-en, c’est tout de même toute la créativité du jazz britannique qui s'étale sous nos yeux !

Une autre évolution apparaît, Don Rendell étoffe sa panoplie et joue de la flûte et de la clarinette en plus du sax ténor et du soprano, ce qui va ajouter d’autres couleurs encore à ce merveilleux enregistrement, traversé par la grâce, jusqu’à la sublime composition de Michael Garrick « Dusk Fire », douze minutes hors du temps qui concluent l’album d’une façon inoubliable. Saluons également le bassiste Dave Green et le batteur Trévor Tompkins qui participent grandement à la construction de cette fragile architecture sonore.

Ruth


Spooks


Don Rendell Ian Carr - Dusk Fire
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » jeu. 9 janv. 2020 09:50

Merci pour Reid, cela devait bien faire 10 ans depuis la dernière écoute ;)

Par contre, t'y tiens à ton Rendell-Carr-Garrick Quintet :hehe:

(et t"as raison) :hug:

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 9 janv. 2020 22:05

Cooltrane a écrit :
jeu. 9 janv. 2020 09:50
Merci pour Reid, cela devait bien faire 10 ans depuis la dernière écoute ;)

Par contre, t'y tiens à ton Rendell-Carr-Garrick Quintet :hehe:

(et t"as raison) :hug:
Je reconnais que c'est ma façon d'écouter la musique, j'aime bien approfondir, un musicien, un label, une période ou un mouvement. Il m'arrive d'écouter plusieurs albums d'un musicien dans la même journée. J'essaie aussi d'écouter les recommandations qui proviennent des autres, le top 2019 est riche en tuyaux, y'a du taf en perspective...
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Message par Douglas » ven. 10 janv. 2020 06:17

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(La pochette originale)

Franklin Kiermyer est un batteur canadien né en 1956, il se passionne pour le free jazz et la musique de Coltrane, ne dédaignant pas les derniers albums du géant, pour lesquels il s’est passionné. S’étant installé à New-York aux environs des années quatre-vingt-dix (je ne connais pas la date précise) il s’est fait connaître et a sorti un premier album sous son nom en 1993.

Ensuite il a fait la rencontre de Pharoah Sanders et le projet d’un album s’est vite concrétisé, la parution s’est faite en 1994 sous le nom de « Solomon's Daughter », la pochette laisse paraître un co-leadership entre le batteur et le vétéran saxophoniste. La parution d’une réédition de l’album avec trois titres bonus en 2019 sur le label « Dot Time Records » redonne au projet un coup de projecteur bienvenu. Notons que Franklin Kiermyer apparaît cette fois-ci comme unique leader sur la pochette, Pharoah est relégué au statut de sideman avec John Esposito au piano et Drew Gress à la basse. Il est vrai que le batteur a signé toutes les compositions…

Le souffle de Pharoah est encore puissant et cet enregistrement le montre sous son meilleur jour, physique, engagé, retrouvant la flamme de la jeunesse, il est incontestable qu’ici quelque chose d’ancien resurgit qui doit à Pharoah, mais au Pharoah qui soufflait aux côtés de Trane, j’ai presque envie de dire, me situant à nouveau dans cette période: « à la place de Trane » …

Je ne sais pas si cette magie provient du jeu du batteur, mais je ne l’exclus pas, lui aussi se donne à fond et les roulements de tambours annoncent le frappement des cymbales comme au temps d’autrefois, à cet égard les deux premiers titres nous offrent vingt-neuf minutes pleines de magnificences et de souvenirs enfouis qui s’éclairent à nouveau !

Le lien bandcamp vers la réédition:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 11 janv. 2020 08:19

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Cet album sorti en 2019 est un split réunissant deux évènements musicaux et deux formations qui n’ont à priori rien à voir, mais pour moi ça tombe bien, car j’aime les deux…

Sur la première face, The « Dwarfs Of East Agouza » interprètent une pièce « Abu Nour » enregistrée live au Caire le 27 décembre 2017. La liste des instruments utilisés par les musiciens n’est pas indiquée mais on reconnaît au milieu d’instruments exotiques des guitares, un oud, un sax alto, des synthés et des percussions diverses, mais qu’importe, Alan Bishop, Maurice Louka et Sam Shalabi sont tous multi-instrumentistes. Cette performance est tout à fait excellente et tient une honorable place dans la discographie du groupe, c’est trippant, ça vous happe et vous transporte pendant vingt-trois minutes dans un voyage dépaysant et exaltant, dans la droite lignée des albums précédents.

La face B est consacrée au duo Chris Corsano et Bill Orcutt, deux musiciens habitués à se rencontrer, c’est là (je pense) leur troisième rencontre discographique. La composition « cyclone » qu’ils interprètent est séparée en trois parties sur l’album, la quatrième est sur un sept pouces joint, qui contient également sur l’autre face une pièce des nains de l’Agouza. On connait le jeu très spatial de Bill Orcutt, il se pose ici sur un tapis rythmique d’une extrême densité, comme un cocon tissé qui recueille et protège, le batteur prodige connaît, c’est sûr, ses baguettes sur le bout des doigts.

Pour la musique je n'ai trouvé que des extraits provenant de "Juno Records":
https://www.juno.co.uk/products/dwarfs- ... 726282-01/
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par whereisbrian » sam. 11 janv. 2020 09:08

C'est tout a fait le style de musique que j'apprécie , merci :)

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 11 janv. 2020 17:10

whereisbrian a écrit :
sam. 11 janv. 2020 09:08
C'est tout a fait le style de musique que j'apprécie , merci :)
Moi itou, j'aime bien voyager dans ces contrées là!
;)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 12 janv. 2020 07:57

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Bien que la plupart des musiciens soient installés à Londres, le Mimika Orchestra prend ses racines à Zagreb, en Croatie. C’est un big-band autour duquel gravitent une trentaine de musiciens. Le saxophoniste Mak Murtic en est le compositeur et l’organisateur. Les chants très typiques des Balkans constituent une part importante de l’identité musicale du groupe, elles sont plusieurs à chanter, Maja Rivic est la soliste.

Au cœur de Mimika bat une grande formation jazz qui se nourrit de musique et de sonorités slaves, ainsi, outre les voix, de nombreux instruments spécifiques à la péninsule enrichissent la trame sonore, on remarque également la grande modernité des compositions qui laissent part aux impros et aux sons actuels (synthés, électro...)

Il semblerait que le groupe soit particulièrement remarquable sur scène où il donne toute sa mesure, l’aspect visuel semble important également, par les costumes et le charisme des musiciens. Le double album peine parfois à transmettre la flamme qui brûle sur scène, d’excellents moments cependant mais on ne ressent pas « physiquement » l’impact et la force de cette masse orchestrale hors du commun.

Le lien bandcamp:
https://pdvrecords.bandcamp.com/album/d ... the-waters
Modifié en dernier par Douglas le dim. 12 janv. 2020 16:49, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » dim. 12 janv. 2020 12:04

Fort intéressant , merci ;)

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 13 janv. 2020 07:35

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Bobby Jaspar est un saxophoniste ténor belge sans doute resté trop longtemps dans l’ombre pour que l’on s’en souvienne aujourd’hui. Pourtant, dans les années cinquante, il représenta un pôle important du jazz européen et plus particulièrement en France où il eût une grande influence. Il se situe dans la tradition bop, tendance « cool » dans la lignée de Stan Getz, Zoot Sims ou Warne Marsh. D’ailleurs il passa pas mal de temps aux Etats-Unis et côtoya de grands noms. Le voici au centre d’un projet en compagnie de musiciens qui ont bénéficié de meilleures cartes au jeu de la notoriété.

« Interplay For 2 Trumpets & 2 Tenors » est le centre d’une « Blowing session » enregistrée le 22 mars 1957, en compagnie de John Coltrane au sax ténor, Idrees Sulieman et Webster Young aux trompettes, Mal Waldron au piano, Kenny Burrell à la guitare, Paul Chambers à la basse et Art Taylor à la batterie, excusez du peu, un tel jeu montre que Bobby Jaspar ne manquait pas d’atouts dans sa manche !

Cette Blowing Session se déroule dans un studio, les musiciens jouent souvent des standards connus de tous et improvisent à tour de rôle au fil de l’eau, lors de leur solo lils peuvent dépasser les seize mesure habituelles ou continuer à jouer au-delà du chorus traditionnel. Avec de tels participants l’album est forcément une réussite, ici Mal Waldron signe tous les titres. « Soul Eyes » qui s’étend sur plus de dix-sept minutes voit se succéder Idrees Sulieman et John Coltrane (au ténor mais qui sonne comme un alto) lors de l’ouverture puis les solos se succèdent : Burrell, Young (sourdine), Coltrane, Waldron, Sulieman et Jaspar.

The Prestige All Stars - Soul Eyes


Interplay for 2 Trumpets and 2 Tenors. L'album en entier: Interplay, Anatomy, Light Blue, Soul eyes
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 14 janv. 2020 08:12

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La sélection de l’album « Characters On A Wall » de Louis Sclavis dans la sélection 2019 d’Harvest a attiré mon attention. Il est impossible de tout écouter pour se tenir au courant de l’actualité musicale, je ne connaissais l’album que par la lecture d’une chronique élogieuse sur Jazz magazine. Je connais également Louis Sclavis au travers de plusieurs albums auxquels il a brillamment participé, chez certains il y a des hauts et des bas, mais chez lui je ne connais que des hauts, du coup le vinyle est arrivé (accompagné par l’album d’un certain Corneloup).

A l’écoute, ce qui vous happe en premier c’est le son, à ce niveau on peut parler de pureté (un mot qui peut effrayer aussi). C’est la conjugaison, entre autres, de deux facteurs déterminants qui permet d’arriver à un tel éclat, le premier c’est le lieu d’enregistrement, les Studios La Buissonne ont désormais une immense réputation tant par la chaleur et la convivialité qui y règnent, que par l’excellence technique, soulignée par la présence d’un piano Steinway Grand Concert ainsi que d’une "vieille" batterie Ludwig. Le second facteur c’est le son ECM que l’on perçoit ici, par moments, sans que cela gêne ou perturbe et sans tomber dans un hygiénisme qui a pu devenir stérilisant à certains moments de l’histoire du label, en tout cas pour quelques-uns.

Le quartet est magnifique, le pianiste Benjamin Moussay, la bassiste Sarah Murcia et le batteur Christophe Lavergne se fondent dans le projet en ajoutant qui son mystère, qui sa rondeur et sa grâce et qui sa touche discrète et précise. Les émotions passent et c’est bien là l’essentiel. L’album est un hommage au graphiste et artiste de rue Ernest Pignon-Ernest, d’où le nom de l’album et les belles photos de pochette. Le clarinettiste a signé-là un chouette album.

Extases


EPK Louis Sclavis - Characters on a wall
"citation: Louis Sclavis est un insatiable créateur qui nous fait l’honneur et l’amitié, depuis près de vingt ans maintenant, de poser les premières pierres de ses créations sur les scènes du Triton. En janvier dernier, il venait nous présenter son tout nouveau projet, “Characters on a Wall”, autour du travail de son ami, l’artiste plasticien Ernest Pignon-Ernest."
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 15 janv. 2020 06:34

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« REVOLUT!ON », l’album signé par François Corneloup relève à la fois de l’originalité et de la modernité.

Convenons que jouer du saxophone baryton n’est pas chose fréquente et que l’associer au son du trombone augmente encore en particularité, pour autant ce mariage ne représente ni risque, ni défi, entre les mains des orfèvres Corneloup et Simon Girard les sons des vents jouent, se fondent, se confondent et se soutiennent à tour de rôle avec un bonheur constant.

La rythmique est électrique, Sophia Domancich au Fender Rhodes et Joachim Florent à la basse, augmentés de Vincent Tortiller à la batterie, abondent en énergie avec une puissance qui peut s’avérer phénoménale. Souvent la basse s’échappe, prend son envol et commente, le Rhodes tapisse des climats contrastés ou des nappes vaporeuses et la batterie, bavarde, est si virtuose que l’on se demande s’ils ne sont pas deux à s’agiter derrière les fûts !

Cet album est une belle réussite, concernant le baryton, c’est le second album à passer ici en tant qu’instrument de leader de formation, avec celui de Céline Bonacina. L’album se conclut avec une reprise du « Tomorrow Never Knows » des Beatles qui souligne encore la matrice rock de cette musique qui se veut ouverte à toutes les générations.

Vertigo


Un cœur simple


Un arbre


Tomorrow Never Knows
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 16 janv. 2020 06:42

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Cet album un peu miraculeux est une histoire de rencontres et d’amitié. Antoine Berjeaut est trompettiste, il a invité Julien Lourau à jouer sur son album « Wasteland » en 2014, en retour il a fait partie des Groove Retrievers sur l’album « Julien Lourau & The Groove Retrievers », ces deux-là s’apprécient, il faut dire que le talent ça attire le respect et quand les cœurs se reconnaissent tout va bien. Côté français il faut ajouter d’autres amis, Arnaud Roulin aux synthés modulaires, le guitariste Guillaume Magne qui vient du folk et Lorenzo Bianchi Hoesch à l’électro qui travaille à l'Ircam.

Pour les présentations ce n’est pas terminé car il faut ajouter les vedettes américaines en provenance de Mecque du jazz : Chicago. Makaya McCraven est à la batterie et a produit l’album, il s’est entouré de Julius Paul à la basse et du guitariste Matt Gold avec lesquels il collabore régulièrement. La rencontre entre Julien et Makaya s’est déroulée en 2014, après la sortie de « Wasteland », le batteur a ensuite été invité à faire des concerts à Paris, puis Antoine Berjeaut et Julien Lourau se sont rendus à leur tour à Chicago. L’album est issu de ces concerts ou de ces rencontres enregistrées en prise directe. La thématique concerne la ville comme l’indique le titre de l’album « Moving Cities ».

La suite s’est passée entre les mains du sorcier Makaya qui a travaillé le tout, remixé et découpé pour arriver à ce produit fini. L’album sera le n°1 d’un nouveau label « I See Colors », il est sorti le 6 décembre dernier. Il ne faut pas se voiler la face on sent énormément la « patte » de McCraven et les admirateurs du batteur-producteur, dont je fais partie, seront ravis. Plus d’une fois on peut penser également à Miles Davis pendant sa période « Jazz-Rock », par le jeu de de Berjeault mais aussi par le travail sonore qui rappelle le rôle décisif tenu autrefois par Téo Macéro, ainsi l’histoire de la musique se perpétue, par petits bonds dans le temps…

Antoine Berjeaut, Makaya McCraven - Triple A (Official Audio)


Shadows


Lost and Found


JP's Beats (deux minutes avec Julius Paul à la basse)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Leutte » jeu. 16 janv. 2020 07:03

Lourau je connais! très bien même.
Tu disais que le talent attire le respect. J'en conclus que Lourau doit considérer qu'il a lui-même beaucoup de talent ..
J'ai un peu lâcher l'affaire.. Je vais rattraper ça; avec l'album en collaboration proposé et " The Groove Retrievers ".
Plus aussi curieux des nouveautés jazz qu'avant. Je dois donc raté beaucoup de choses super parmi tout ce que tu proposes. En jazz, aujourd'hui, ce qui m'intéresse le plus c'est la réécoute(donc la redécouverte) des monstres sacrés(JC, Dizzy, Mingus..mais aussi Morgan, Joe Henderson, yusuf Lateef..)
compositions énergiques, incisives, mélodies accrocheuses, voix et harmonies au cordeau, fuzz et distorsions à gogo

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 16 janv. 2020 19:36

Leutte a écrit :
jeu. 16 janv. 2020 07:03
Lourau je connais! très bien même.
Tu disais que le talent attire le respect. J'en conclus que Lourau doit considérer qu'il a lui-même beaucoup de talent ..
J'ai un peu lâcher l'affaire.. Je vais rattraper ça; avec l'album en collaboration proposé et " The Groove Retrievers ".
Plus aussi curieux des nouveautés jazz qu'avant. Je dois donc raté beaucoup de choses super parmi tout ce que tu proposes. En jazz, aujourd'hui, ce qui m'intéresse le plus c'est la réécoute(donc la redécouverte) des monstres sacrés(JC, Dizzy, Mingus..mais aussi Morgan, Joe Henderson, yusuf Lateef..)
J'aime beaucoup Julien Lourau en effet, il y a également Céline Bonacina au baryton et Mélissa Laveaux au chant dans " The Groove Retrievers ". Lourau possède une identité musicale très large, il parcourt des styles différents au fil des albums et ne s'enferme pas dans un genre (la preuve cette collaboration avec Antoine Berjeaut...
Ton intérêt pour la réécoute des grands noms du jazz est tout à fait respectable, pour aller dans ton sens si tu ne connaissais pas « Interplay For 2 Trumpets & 2 Tenors » j'espère que ça t'a plu.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 17 janv. 2020 06:01

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Place à une nouveauté certifiée 2020 avec « Suite For Max Brown » l’album de Jeff Parker sorti en hommage à sa mère, il y a peu, chez International Anthem. Dans sa façon de travailler Jeff Parker prépare avec soin un canevas au moyen du numérique et d'échantillons, ensuite il conçoit le rôle de chacun des instruments et ce n’est qu’après qu’il fait intervenir les musiciens pour improviser à partir de ces bases. Ainsi chacun des onze titres possède un nombre varié de musiciens, allant de l’artiste solo (lui-même) jusqu’au sextet. Ce qui est original c’est que les musiciens interviennent en binôme, à son côté, ensuite charge à lui de coller, de couper ou de superposer les séquences pour établir l'assemblage final.

Cette musique « en rondelle » est assez uniforme, elle possède une grande unité et défile avec une certaine force hypnotique due aux rythmes souvent répétitifs. Cette monotonie est contrariée par l’arrivée des instruments qui ajoutent chacun une couleur différente, l’apport des solos est à cet égard déterminant. Ainsi on glisse d’un titre à l’autre sans vraiment s’en rendre compte et la musique file ainsi, riche de mille variations, la pulsion rythmique fluctue elle aussi d’une pièce à l’autre, relançant la machine en l’accélérant ou au contraire en la freinant.

Rien de surprenant finalement que Jeff, dans un souci d’efficacité sans doute, joue un nombre impressionnant d’instruments sur cet album, la guitare bien sûr, on se souvient qu’il est le guitariste de Tortoise, mais aussi de la batterie, de la basse, du piano, du chant, des percussions et des effets qu’il crée à l’aide de nombreuses machines électroniques…

On note une reprise de Coltrane « After The Rain » et des éléments de « Black Narcissus » de Joe Henderson dans le morceau « Gnarciss ».

Jeff Parker - Go Away (Official Audio)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 17 janv. 2020 12:07

Jeff Parker & The New Breed - Max Brown (Film by Mikel Patrick Avery)

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Homeward » ven. 17 janv. 2020 23:26

Douglas a écrit :
jeu. 16 janv. 2020 06:42
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Décidément, tu régales. Surprise et ravissement de voir McCraven tout juste découvert associé avec Lourau, dont le The Rise est un classique perso (jamais rien écouté d'autre de lui du reste). Et donc ce Berjeaut, inconnu.
M'en vais découvrir ça derechef.

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