
Blazing Flame – Murmuration – (2016)
Voici un album qui, d’emblée, me met en difficulté et me pose problème. Je ne suis guère armé pour l’appréhender et toute personne qui maîtrise un peu l’anglais part avec un avantage considérable sur moi, et aussi un crédit bien supérieur car, si cet album est totalement improvisé côté musique, les paroles sont, elles, écrites par Steve Day qui les chante, en compagnie de Julie Tippetts.
C’est donc le chant qui pilote et commande ici, la musique n’intervient qu’au tout dernier moment, puisqu’elle est spontanée et non concertée. Douze pièces se succèdent et dessinent une trame que l’on peut deviner au travers des titres, même si c’est un peu léger, le premier « Off The Coast Of Fukushima » est toutefois explicite et ne sent pas vraiment la rigolade. Il y a de la gravité ici, indique la musique, souvent dramatique.
Côté musiciens on remarque sans surprise Keith Tippett au piano, Aaron Stanton est au saxophone alto, Peter Evans au violon électrique à cinq cordes, Julian Dale à la contrebasse, au violoncelle et aux bols musicaux, Anton Henley tient la batterie et utilise les percussions, il y a également un invité en la personne de Bill Bartlett qui joue de la flûte sur quatre pièces de l’album.
Les musiques sont donc plutôt descriptives, elles dessinent une peinture, un paysage, une impression ou un sentiment. Ainsi « In Darkness » est-elle extrêmement sombre et triste, voire dépressive, avec un soutien musical assez pauvre, rare, lourd et angoissant. La voix de Julie est traînante et narrative, le piano de Keith ne fait rien pour égayer la pièce, bien au contraire, la contrebasse est elle aussi assez rare tournant autour des accords angoissés qui accompagnent le chant…
La pièce qui suit autour du « geai » est beaucoup plus joyeuse, ce passereau peut être vu autant en campagne qu’à la ville et possède également un plumage souvent resplendissant. C’est donc une musique rythmée et virevoltante qui l’accompagne, avec des successions rebondissantes et joyeuses…
Ces quelques exemples pour souligner la correspondance entre musique et paroles qui fonctionne ainsi tout au long de l’album. Même si je ne suis pas le mieux placé pour la décrire avec précision, j’en apprécie tout de même les contours et les nuances, les atmosphères et les variations qui interviennent ici ou là.
Ce n'est pas un titre de l'album et ce ne sont pas exactement les mêmes musiciens, la période est également différente, trois années séparent l'album et la vidéo, mais ça donne une idée...
Blazing Flame : Flaming Gershwin - (2019)
Steve Day, voice, words; Peter Evans, electric violin; Mark Langford, tenor saxophone, bass clarinet; David Mowat, trumpet, flugelhorn; Julian Dale, double bass, voice; Marco Anderson, drums



