J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par vox populi » dim. 8 mars 2020 18:33

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S'il ne fallait retenir qu'un album en solo de cet immense pianiste

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 8 mars 2020 19:42

vox populi a écrit :
dim. 8 mars 2020 18:33
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S'il ne fallait retenir qu'un album en solo de cet immense pianiste
Magnifique quartet en effet, un superbe Blue Note!

McCoy Tyner - Search For Peace


McCoy Tyner - Contemplation
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 9 mars 2020 07:47

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Enfin un disque ECM ! « April », un album de la suissesse Susanne Abbuehl ‎sorti en 2001. A l’écoute il existe une filiation évidente entre le chant de Jeanne Lee et celui de Suzanne, influence qu’elle revendique même, puisqu’elle a été son élève et qu’elle lui voue une immense admiration.

Est-ce encore du jazz ? En tirant le fil on remonte jusqu’à Ran Blake, Jimmy Giuffre et peut-être même jusqu’à Lennie Tristano. Il faudrait également parler également de Gunter Hampel et de ce patrimoine européen que l’on entend ici dans les espaces et dans le souffle de la voix qui achève sa course dans un souffle…

Il y a également Carla Bley, la compositrice, celle qui écrivait ses plus beaux thèmes pour Paul, son premier mari. Elle est présente au travers de quatre compositions, ici interprétées et transfigurées, comme si elles ouvraient leurs ailes une nouvelle fois.

Et puis, également présent le poète américain E.E. Cummings qui prête ses mots, simples et même minimalistes, quelque chose de japonais, là, peut-être… Je n’ai pas parlé des musiciens qui sont vraiment excellents, mais que je ne connais pas, Wolfert Brederode (p, harmonium, melodica), Christof May (cl, bcl), Samuel Rohrer (d, perc). Ils apportent également beaucoup à ce très bel album, très lumineux.

Pour ce qui concerne les extraits, je n'en ai trouvé aucun, alors je vous en mets un qui n'a rien à voir avec le CD dont je vous parle, mais qui fait partie d'une série sur le jazz qui est diffusée, de temps en temps , sur "Mezzo" et qui se nomme "Jazz out" des morceaux interprétés par des musiciens représentants une scène musicale (Paris, Berlin, Londres, Tokyo...), mais enregistrés dans des lieux, des contextes et des situations inusités (extérieur, parc, musée, commerce, halles etc...) la série est magnifique et souvent magique avec plein de découvertes musicales, regroupées par lieux...

Susanne Abbuehl & Matthieu Michel THE CLOUD in film JAZZED OUT
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 9 mars 2020 17:56

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Parfois on tombe un peu dans l’irrationnel, une impression qu’un truc est important, qu’il mérite un peu d’attention, de recherche, d’investissement personnel. Petit à petit on se rapproche du « truc », de la « chose », on scrute et on ressent, plus on se rapproche et plus ça bouillonne…

On se dit aussi que ce « truc », cette « chose », ce n’est pas pour tout le monde, que c’est fait pour rester au bord du chemin, au moins un sacré bout de temps. Pourtant il y a des traces, des pistes, il n’y a qu’à suivre, à l’heure d’internet tout puissant ces chasseurs de sons étranges et inusités forment une tribu, assez puissante tout de même pour qu’une partie du matériel sonore soit à disposition, des albums, des Cds surtout et même des coffrets sortent.

C’est là qu’intervient une autre barrière, celle de l’argent, on veut bien faire un peu d’efforts mais, bon, on va attendre un peu, en espérant s’approcher du raisonnable. Ouf ! Ça y est, on peut faire un pas de plus, à pas trop cher, grâce à « NoBusiness Records », ce label Lithuanien basé à Vilnius.

Mon premier contact avec kaoru Abe concernait son duo avec Masayuki Takayanagi sorti en 1970, le premier dans l’ordre de sa discographie, déjà un album assez extrême. Le problème avec la discographie de kaoru, c’est qu’elle est presque entièrement posthume, il est décédé d’une overdose médicamenteuse (somnifères) en 78, à l’âge de vingt-neuf ans. Trois enregistrements connus de son vivant, je crois, dont un paru sans son consentement en tirage limité, son chef-d’œuvre dit-on... Encore un héros malheureux du free, de ceux qui vont au bout du cri, qui déchirent…

Cet enregistrement de fin de vie provient d’un amateur qui a enregistré lors d'un concert, Kaoru joue du sax soprano et sopranino en compagnie du batteur Sabu Toyozumi, un bel album sorti en deux versions, le Cd contenant deux sets différents et le LP seulement le second. L’occasion peut-être d’entrer dans la musique de Kaoru Abe que l’on peut également beaucoup entendre sur le tube. La pochette représente Kaoru enfant.

Pour écouter:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Harvest » lun. 9 mars 2020 19:11

Douglas a écrit :
lun. 9 mars 2020 07:47
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Enfin un disque ECM ! « April », un album de la suissesse Susanne Abbuehl ‎sorti en 2001. A l’écoute il existe une filiation évidente entre le chant de Jeanne Lee et celui de Suzanne, influence qu’elle revendique même, puisqu’elle a été son élève et qu’elle lui voue une immense admiration.

Est-ce encore du jazz ? En tirant le fil on remonte jusqu’à Ran Blake, Jimmy Giuffre et peut-être même jusqu’à Lennie Tristano. Il faudrait également parler également de Gunter Hampel et de ce patrimoine européen que l’on entend ici dans les espaces et dans le souffle de la voix qui achève sa course dans un souffle…

Il y a également Carla Bley, la compositrice, celle qui écrivait ses plus beaux thèmes pour Paul, son premier mari. Elle est présente au travers de quatre compositions, ici interprétées et transfigurées, comme si elles ouvraient leurs ailes une nouvelle fois.

Et puis, également présent le poète américain E.E. Cummings qui prête ses mots, simples et même minimalistes, quelque chose de japonais, là, peut-être… Je n’ai pas parlé des musiciens qui sont vraiment excellents, mais que je ne connais pas, Wolfert Brederode (p, harmonium, melodica), Christof May (cl, bcl), Samuel Rohrer (d, perc). Ils apportent également beaucoup à ce très bel album, très lumineux.

Pour ce qui concerne les extraits, je n'en ai trouvé aucun, alors je vous en mets un qui n'a rien à voir avec le CD dont je vous parle, mais qui fait partie d'une série sur le jazz qui est diffusée, de temps en temps , sur "Mezzo" et qui se nomme "Jazz out" des morceaux interprétés par des musiciens représentants une scène musicale (Paris, Berlin, Londres, Tokyo...), mais enregistrés dans des lieux, des contextes et des situations inusités (extérieur, parc, musée, commerce, halles etc...) la série est magnifique et souvent magique avec plein de découvertes musicales, regroupées par lieux...

Susanne Abbuehl & Matthieu Michel THE CLOUD in film JAZZED OUT
J’adore cette chanteuse. J’ai eu la chance de l’écouter en concert. Ce fut intense d’émotion.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 10 mars 2020 15:00

Harvest a écrit :
lun. 9 mars 2020 19:11
J’adore cette chanteuse. J’ai eu la chance de l’écouter en concert. Ce fut intense d’émotion.
De mon côté j'ai juste assisté à une retransmission de concert, ça ne vaut pas une présence physique, mais l'émotion était bien là. Côté discographie, comme autre album je ne connais que "The Gift" sorti en 2013, son dernier chez ECM qui me semble également recommandable, son dernier album est sorti en 2017.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 10 mars 2020 18:47

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Voici un bel album sorti par le label Strata East, le second de la « Dolphy Series », il s’agit de Izipho Zam (My Gifts) de Pharoah Sanders. Souvent quand on parle de la discographie de Pharoah on a tendance à la classer à gros traits en trois phases.

La première, c’est évident, c’est quand il jouait aux côtés de John Coltrane, second ténor devenu nécessaire quand le souffle venait à manquer. Déjà il avait une forte personnalité, à mon avis il est possible qu’il n’ait jamais aussi bien joué qu’à cette période, du moins il a atteint des cimes auxquelles il s’est peu aventuré par la suite.

La seconde correspond à la période Impulse avec une discographie tout à fait réussie et même quelques albums cultes, jusqu’en 1974. Pour la suite c’est un peu plus compliqué, il y a clairement une baisse de régime mais, s’il y a des bas, tout n’est pas à jeter…

Izipho Zam est un peu à part, car, tout comme pour l’album de Cecil Payne, il n’est pas sorti l’année de son enregistrement, paru en 73, il a été enregistré en janvier 69, un mois avant « Karma » l’album le plus souvent plébiscité dans la discographie de Pharoah Sanders ! Cette proximité de calendrier attire l’attention avec raison, l’album est vraiment très bon.

Le premier titre de l’album est "Prince Of Peace", qui deviendra plus tard "Hum-Allah-Hum-Allah-Hum-Allah" sur Jewels Of Though. Leon Thomas est déjà présent, il s’illustre par son chant, mais c’est surtout le second titre « Balance » qui est exceptionnel avec un magnifique solo de Pharoah et un Sonny Sharrock extrêmement brillant qui illumine la pièce de toute sa classe.

La face deux est entièrement dédiée à Izipho Zam d’une durée proche de vingt-neuf minutes. On trouve ici ce qui fera longtemps la marque de Pharoah, de longues phases dominées par le jeu de multiples percussions sur lesquelles interviennent à tour de rôle chants, solos des uns et des autres. C’est le Pharoah que l’on aime, celui qui deviendra une icône de la Great Black Music.

Pharoah Sanders ‎- Izipho Zam (My Gifts) (1973) FULL ALBUM
00:00 A1. Prince Of Peace
08:51 A2. Balance
21:34 B1. Izipho Zam


Pharoah Sanders - tenor saxophone, flute, percussion, vocals
Howard Johnson - tuba
Sonny Fortune - alto saxophone, flute
Lonnie Liston Smith - piano
Sonny Sharrock - guitar
Sirone (Norris Jones), Cecil McBee - bass
Billy Hart - drums
Chief Bey - African drums
Nat Bettis, Tony Wiles - percussion
Leon Thomas - percussion, vocals
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 11 mars 2020 09:25

Douglas a écrit :
sam. 15 févr. 2020 06:50
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Bea Benjamin est compositrice et chanteuse, c’est aussi l’épouse du pianiste et organisateur de cette session, Dollar Brand. « African Songbird » est sorti en 1976, c’est le premier album de la vocaliste, trois morceaux seulement, mais une pépite du « spiritual jazz » avec « Africa », une pièce de plus de vingt et une minutes qui occupe à elle seule la première face et justifie l’achat de l’album.

Bea Benjamin est née et a grandi au Cap, en Afrique du Sud. Rien d’étonnant donc, cet hommage à l’Afrique. « Africa » se développe sur un tapis de percussions mid tempo, la voix chaude, douce et lancinante de Bea paresse, chante et décortique le mot « Africa » avec obsession, l’étirant, syllabe par syllabe, apportant à chaque fois une nuance nouvelle, y revenant sans cesse comme pour mieux se l’approprier, « I’ve come home, I’ve come home… »

Basse répétitive, ténor qui se languit et flûte curieuse et furtive se croisent avec la voix qui psalmodie. Derrière, le clavier électrique tisse des motifs funky, la trompette se glisse et dessine, en fond, des sonorités hallucinées, l’atmosphère d’abord plaintive et douloureuse s’échappent vers un univers planant et, poussée certainement par les griots, quasi hallucinatoire.

Les deux autres pièces sur la seconde face occupent un autre registre, « Music » est dédié à Dollar Brand et « African Songbird », interprété a cappella et dédicacé à Duke Ellington dans l’orchestre duquel Bea a autrefois chanté.
Le lien qui va bien - flac- (limité)
https://send.firefox.com/download/fc0d5 ... FeiBlinEYw
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 11 mars 2020 16:21

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Je n’ai pas été particulièrement ravi en voyant la couverture du jazz Magazine du mois de mars, avec un drôle de manouche en couverture. Que ne met-on de véritables représentants du genre en couvrante plutôt que des ersatz ?

A mon tour de jouer au faussaire, justement en lisant la chronique des disques du mois, et plus particulièrement celle du « Mystery Kindaichi Band » avec l’album « The adventures of Kindaichi Kosuke ». Après un salutaire petit tour sur le tube, je me suis enquis de l’objet. Soyons direct et parlons franc : c’est du Disco ! Voilà, c’est dit, je me sens déjà mieux… Pour atténuer l’effet dévastateur de cette révélation sur ma réputation, je m’empresse d’ajouter qu’il y a du funk également, du disco-funk en quelque sorte, et, pour finir de vous convaincre, je précise aussi que les musiciens, tous japonais, représentent la crème de ce qui se faisait de mieux en matière de jazz à l’époque (1977) !

Les gouttes de sueur s’accumulent sur mon front… Ah oui, des fois, et même parfois, comme en ce moment au casque on peut penser à Fred Pallem avec Le Sacre Du Tympan ou encore à Jean Pierre Massiera, ce sont des références ça ! Et même que la chronique de Jazz mag se termine par « …Cet album déjà culte est une réjouissante friandise de savoir-faire au pays du soleil levant. » C’est pas moi qui le dit, c’est Jean-Pierre Vidal, il a signé !

The Mystery Kindaichi Band - Music Mystery - A2 (Celle-là elle devrait vous rappeler quelque chose!)


The Mystery Kindaichi Band - Music Mystery - A1


The Mystery Kindaichi Band - Music Mystery B1
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 12 mars 2020 09:45

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L’air de rien, cet album signé par l’organiste Joey Defrancesco possède, le temps de trois pistes, un atout caché, on pourrait dire aussi une surprise et même parler d’une résurrection… Pas trop jeune la surprise, soixante-dix-huit printemps au compteur, alors forcément quand on écoute, ça secoue un peu, ça remue les souvenirs, rien que pour ça un grand merci à Joey.

Cet invité de choix faisait partie de la petite famille des saxophonistes « hurleurs », de ceux qui, pour toucher les âmes, se déchirent les poumons, vous touche au cœur et vous laisse larmoyant, reconnaissant à jamais…

Bon, le Papy est toujours vaillant, je l’avais vu lors de la transmission d’un concert en Angleterre il y a un paquet d’années, déjà il s’économisait, c’est sûr, mais il jouait bien et la flamme brûlait encore, il était entouré par de jeunes musiciens vraiment exceptionnels qui se donnaient à fond, mais j’ai oublié les noms… Ici, sur les trois titres il joue encore très bien, car s’il n’est plus chef de meute, ce n’est pas au vieux loup qu’on apprend à jouer du biniou !

Parmi les trois morceaux joués il y a « The Creator Has a Master Plan », c’est son hymne à lui et forcément, je ne sais pas pour vous, mais moi ça me remue, comme un vieux Ferré qui chante Ostende par exemple, ou l’autre qui saute à l’élastique et qui trimbalait son crabe lors de sa dernière tournée, bon je vous dis ça, c’est que Joey Defrancesco a sorti sa trompette et improvise sur « A Path Through the Noise » une belle ballade bluesy qui me pousse au sentimentalisme et à la nostalgie…

The Creator Has a Master Plan


And So It Is


Joey DeFrancesco - In The Key Of The Universe
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Pills » jeu. 12 mars 2020 10:00

Douglas a écrit :
mer. 11 mars 2020 16:21
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Je n’ai pas été particulièrement ravi en voyant la couverture du jazz Magazine du mois de mars, avec un drôle de manouche en couverture. Que ne met-on de véritables représentants du genre en couvrante plutôt que des ersatz ?

A mon tour de jouer au faussaire, justement en lisant la chronique des disques du mois, et plus particulièrement celle du « Mystery Kindaichi Band » avec l’album « The adventures of Kindaichi Kosuke ». Après un salutaire petit tour sur le tube, je me suis enquis de l’objet. Soyons direct et parlons franc : c’est du Disco ! Voilà, c’est dit, je me sens déjà mieux… Pour atténuer l’effet dévastateur de cette révélation sur ma réputation, je m’empresse d’ajouter qu’il y a du funk également, du disco-funk en quelque sorte, et, pour finir de vous convaincre, je précise aussi que les musiciens, tous japonais, représentent la crème de ce qui se faisait de mieux en matière de jazz à l’époque (1977) !

Les gouttes de sueur s’accumulent sur mon front… Ah oui, des fois, et même parfois, comme en ce moment au casque on peut penser à Fred Pallem avec Le Sacre Du Tympan ou encore à Jean Pierre Massiera, ce sont des références ça ! Et même que la chronique de Jazz mag se termine par « …Cet album déjà culte est une réjouissante friandise de savoir-faire au pays du soleil levant. » C’est pas moi qui le dit, c’est Jean-Pierre Vidal, il a signé !

The Mystery Kindaichi Band - Music Mystery - A2 (Celle-là elle devrait vous rappeler quelque chose!)


The Mystery Kindaichi Band - Music Mystery - A1


The Mystery Kindaichi Band - Music Mystery B1
Très très cool ça, ça file la bougeotte et le smile :super:

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 12 mars 2020 18:31

Pills a écrit :
jeu. 12 mars 2020 10:00

Très très cool ça, ça file la bougeotte et le smile :super:
Ouf! Je ne suis pas le seul amateur de disco!
;)
Cet album est en fait la bande son d'un film imaginaire tiré de la littérature nippone, il a été conçu et composé par Kentaro Haneda.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 12 mars 2020 20:02

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On se souvient de Robert Glasper et de son projet « R+R=Now » sorti en 2018. Bon, ça avait un peu foiré cette réunion de stars, sans doute à cause d’un usage excessif du vocoder, seul Christian Scott a su tirer les marrons du feu, surnageant dans une sorte de désastre. Pourtant tout n’était pas à jeter, loin de là, mais on était assez loin du Robert Glasper Experiment et des deux « Black Radios » qui me laissent un souvenir inégalé, même si je reconnais ne pas avoir une vue d’ensemble de l’entièreté de son travail.

Ici Robert redevient un méchant garçon et signe une mixtape, « Fuck Yo Feelings » entre rap et jazz, le principe est assez sympa, des jams sessions improvisées pendant deux jours, réunissant des artistes divers parmi lesquels Chris Dave, Derrick Hodge, Yasiin Bey aka Mose Def, Buddy, Denzel Curry, YBN Cordae, Bilal, Herbie Hancock et plein d’autres que je ne connais pas, un mélange de musiciens fidèles, de gloires passées, de chanteurs, chanteuses et poètes.

Malgré une tonalité assez grave l’album est finalement assez hypnotique et planant, le côté immédiat et urgent de l’enregistrement s’habille de mille trouvailles sonores, l’album est frais, inventif et intelligent, il est pour moi trop tôt pour dire s’il résistera au temps et aux écoutes, et surtout s’il réussira à supplanter les deux « Black Radios » que j’aime tant…

Robert Glasper - Gone (feat. YBN Cordae, Bilal, Herbie Hancock)


Robert Glasper - All I Do (feat. SIR, B Kelly, Song Bird)


Robert Glasper - F*ck Yo Feelings (feat. Yebba)


Robert Glasper - Treal (Feat. Yasiin Bey)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 13 mars 2020 14:13

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Peut-être que certains se souviennent de cet album de François Tusques, sorti en 71 sur Shandar, avec sa belle pochette tirant sur le rouge, « Intercommunal Music » où s’alignaient le nom des musiciens, Sunny Murray, Alan Silva, Beb Guérin, Steve Potts… Et de ses titres franchement engagés « Les Forces Progressistes », « La Bourgeoisie Périra Noyée Dans Les Eaux Glacées Du Calcul Égoïste », « L'Impérialisme Est Un Tigre En Papier », un autre monde !

Cet album enregistré en 2007 au « Triton » nous en rapproche, puisqu’il réunit deux des protagonistes, François Tusques et Sunny Murray dans une rencontre musicale presque normée, loin des fureurs des années de jeunesse. C’est le label Luxembourgeois « Ni-Vu-Ni-Connu » qui le produit, double 45 tours, pochette impeccable et très belle présentation, un peu cher quand même.

La musique est magnifique, les duos vont bien à Tusques qui en a sorti un autre avec Sonny Simmons également splendide. Si François Tusques est une gloire nationale du free jazz, on se souvient de la période du « Chat qui pêche » et de sa rencontre avec Don Cherry qui sèmeront les graines du free à travers notre pays, Sunny Murray, lui, est une gloire internationale, à son actif il révolutionnera tout de même le rôle de la batterie et plus particulièrement des cymbales qu’il frappait avec l’énergie d’un beau diable.

Côté duo, on s’écoute beaucoup, François est très percussif, se joue des mélodies et s’amuse à tourner autour, crée à loisir des dissonances avec une légèreté qui étonne et surprend, c’est un plaisir infini de suivre le fil de son discours. Sunny Murray est lui-même créateur, nul besoin de frapper le rythme, jouer des couleurs et des motifs correspond davantage à ce qu’il aime, sans la fureur d’antan, mais avec un à propos qui éblouit. Magnifique album !

Pour écouter:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 13 mars 2020 23:38

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J’ai toujours eu une tendresse particulière pour le saxophoniste alto Jackie McLean. Celui-ci a toujours admiré Charlie Parker, c’est son modèle, son air… Jeune, il a d’abord rencontré Sonny Rollins puis Bud Powell, ce dernier lui fait rencontrer Miles Davis avec lequel il participe à l’album « Dig » en 1951. Il y a pire départ dans la vie d’un jazzman !

Jackie, c’est un « rentre dedans », l’alto se prête particulièrement à ce style punchy et McLean est un fabuleux maître de l’instrument. Il n’aura de cesse de s’améliorer et de s’adapter à l’évolution du jazz, ce musicien Blue Note n’hésitera pas à confronter son style à celui d’Ornette Coleman et à intégrer des éléments de la nouvelle musique avec brio.

« Dr. Jackle » date de décembre 1966, c’est un album de la maturité, un enregistrement live capté à Baltimore au « Left Bank Jazz Society ». Il est accompagné par de fameux partenaires, Lamont Johnson au piano, Scotty Holt à la basse et Billy Higgins à la batterie. La qualité d’enregistrement est correcte sans plus et l’album ne sortira sur SteepleChase qu’en 1979.

La sélection musicale est savoureuse puisqu’elle ne contient que des classiques du répertoire de McLean, ce qui épate c’est d’admirer la vélocité du saxophoniste qui intègre dans son jeu typé hard bop des audaces finalement assez free, tout en véhiculant une grosse dose d’émotion. Le quartet est parfait, très technique, une énorme énergie déferle alors sur le public, une force qui impressionne encore aujourd’hui !

Jackie McLean - Dr. Jackle, 1966 - Full Album
1. Minor March, (Dr. Jackle), 0:00
2. Melody for Melonea, 12:33
3. Closing, 23:31
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 14 mars 2020 23:02

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« DEK », le nom de la formation, correspond tout bêtement au prénom des musiciens, pourquoi se fatiguer dans un monde où les musiciens changent de formation au fil des rencontres et des aléas. Attention rien de léger ni de frivole pour autant, Didi Kern le batteur, Elisabeth Harnik la pianiste et Ken Vandermark le joueur de anches sont des musiciens accomplis. DKern vient du rock, mais il a déjà bifurqué côté free avant cette rencontre, Elisabeth Harnik est une surdouée du clavier qui penche également vers la création, l’improvisation et l’expérimental. Aux côtés de ces deux natifs d’Autriche, Ken Vandermark fait figure d’ancien, il s’est frotté au free à Chicago et s’est fait un nom, depuis il est basé en Autriche et enregistre chez Trost Records, un passionnant label local…

La sortie de l’album date de 2016, mais le groupe existe depuis fin 2014, période pendant laquelle cet enregistrement public a été réalisé. Il rend parfaitement compte des qualités de la formation, complémentarité, sens de l’écoute, grande intensité dans les échanges et improvisations passionnantes qui font montre d’une très grande puissance avec de fortes personnalités. C’est aussi l’occasion, pour ceux qui ne le connaissent pas, de faire la rencontre d’un très grand artiste en la personne de Ken Vandermark qui est un musicien pivot de la scène créative européenne.

Pour écouter:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 15 mars 2020 16:48

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Curieux destin que celui de l’Art Ensemble de Chicago, parti de rien ou de pas grand-chose pour arriver à un statut quasi icônique, il semblerait que même une certaine réussite commerciale soit au rendez-vous, ce qui tient de l’incroyable et de l’insensé.

Ils sont encore deux à défier le temps, Roscoe Mitchell qui se produisait encore il y a peu, en solo, soufflant dans les anches et, incroyable à son âge, utilisant la technique du souffle continu ! L’autre « historique » c’est Famoudou Don Moye, pas tout à fait membre fondateur car arrivé en 71, mais qui a poursuivi l’aventure jusqu’à aujourd’hui.

Ce nouvel album ne sort pas de nulle part, il correspond au cinquantième anniversaire de l’Art Ensemble de Chicago. Il est dédié aux défunts membres, Lester Bowie, Joseph Jarman et Malachi Favors. Pour que la fête soit belle c’est la scène de Chicago, et même un peu plus, qui participe au projet, les plus jeunes, ceux qui ont bénéficié de l’héritage, Nicole Mitchell, Junius Paul, Moor Mother, section de cuivres, de cordes, des chanteurs, chanteuses et des percussions, beaucoup. Un chef d’orchestre également : Stephen Rush.

Les compos sont le plus souvent signées par Roscoe Mitchell, Famoudou Don Moye ou les deux. Une courte compo du grand Lester Bowie est aussi intégrée, alors c’est jazz, certes, mais également expérimental et même un poil lyrique. Je me suis borné à la version studio de deux LPs, mais Il existe une version 4 Lp avec des albums Live supplémentaire. On peut également se tourner vers la version Cd meilleur marché. A noter que la version 2 LP est fournie avec un code permettant de télécharger les 4 lps en wav et mp3 (+plus de trois Go - qualité optimum).

Pour écouter:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 16 mars 2020 06:55

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Ran Blake a le génie de faire naître des images en appuyant sur les touches de son piano, mais ce n’est pas tout, il peut aussi créer des histoires, enchaîner des séquences. Il peut également faire apparaître des scènes épiques, créer des ambiances pleines de suspense, et dans ses grands moments c’est un film en entier qui défile entre vos oreilles émerveillées.

Mais c’est aussi un maître du suspense, les personnages se déplacent, se cachent et surgissent tout à coup, ambiance film noir avec meurtre et assassin qui s’esquive dans le noir… Le détective est là, ambiance série noire, et la starlette s’approche, envoûtante, le visage caché derrière une mince voilette, ne serait-ce pas un coupe-papier tout au fond de son petit sac noir ?

Dans le silence entre ses notes, dans l’intervalle qui sépare le claquement de deux touches, ou dans le frémissement de la corde qui vibre avant de mourir, se cachent la pudeur et le sentiment, l’innocence et la passion et parfois la tendresse ou le ressentiment. Le défilé des amours et des passions s’échappe entre les doigts du magicien et c’est toute la vie qui s’étale sous nos yeux, prisonnière enfin délivrée, sous les coups des marteaux recouverts de feutre et de la pédale qui prolonge et fait résonner le son…

Je n'arrive à trouver aucun extrait sonore sur le net. L'album n'existe qu'en vinyle et le label Italien "Horo" est depuis longtemps défunt, d'ailleurs ce label est une pure merveille et contient un grand nombre de trésors à redécouvrir. Les albums solos de piano sont souvent exigeants et ne souffrent pas d'un simple "VG" avec fond sonore ou crépitements. Je vous colle un extrait youtube de Ran Blake jouant "Mallher noir", une pièce très expressive d'après la vie du musicien, juste pour se plonger dans le monde de Ran Blake, bien que "Crystal Trip" soit plus joyeux, moins sombre et, à mon avis, un peu au-dessus. Il y a trente-cinq ans d'écart entre les interprétations faut dire!

Ran Blake - "Mallher noir"
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Douglas
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 16 mars 2020 16:41

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Une autre façon de parler de l’Art Ensemble de Chicago au travers de cet album du batteur Kahil El’Zabar, il est en effet ici accompagné par deux éminents membres du groupe Chicagoan, Lester Bowie à la trompette et Malachi Favors à la contrebasse. L’album s’appelle « The Ritual » et a été enregistré lors d’un concert au « One Fight Up » de Chicago le 3 novembre 1989.

Une seule pièce de près de quarante-cinq minutes, « Magg Zelma » écrite par l’homme à la basse. Le son est bon et nous plonge tout au milieu de la scène, nous sommes plongés au centre du truc, pas loin de la basse dont on entend chaque vibration. On ne s’en rend pas toujours compte, lorsqu’on écoute des albums, mais la contrebasse possède un énorme coffre, on peut dire qu’elle vibre mais il est souvent plus juste de dire qu’elle vrombit, et cet enregistrement lui rend justice.

On dit souvent des musiciens qu’ils jouent, c’est ce qu’ils font au sens propre vers la moitié de l’album, ils improvisent, tous les trois, on sent que ça creuse, la voix, les percus… Ça repart avec la basse qui joue le thème et ça embraye vers des sensations plutôt bluesy, tristes et recueillies, ce qui convient car l’album est dédié à John Shenoy Jackson, trompettiste et membre défunt de l’AACM que l'on voit sur cette photographie vers le haut de l'escalier. Mais cette seconde partie me semble un peu moins réussie ou peut-être correspond-elle moins à mon état d’esprit…

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AACM - photo by Wadsworth A. Jarrell, Chicago, 1970
The picture was taken in front of photographer studio with members of AACM and 30 month old son, Wadsworth Jr.
Muhal employed me to shoot some photographs for a brochure that would contain publicity for the AACM. At that time I think they had a contract with Delmar Records to cut a record or album. The AACM choose one photo for their brochure and paid for the photo shoot and the one chosen for their brochure.
People left to right in photo on the first level: Wadada Leo Smith: composer, trumpeter, educator and flute player; Sarnie Garrett: composer and guitarist; Muhal Richard Abrams: composer, pianist, clarinetist co-founder of AACM and educator; Wallace McMillian: composer, musician, craftsman, congo player and educator; Douglas R. Ewart: composer, musician, craftsman, visual artist and educator; John Stubblefield: composer, saxophonist, flutists, clarinetist and educator; Stephen McCall IV: composer, drummer, educator and co-founder of AACM; Henry Threadgill: composer, musician and educator. On stairs starting at the top: Buford Kirkwood: composer, reeds and educator; John Shenoy Jackson: trumpeter, administrator and educator; Lester Lashley, trombonist, bassist; visual artist, craftsman, trombone and banjo and Martin "Sparks" Alexander: musician, engineer and accountant.

Une nouvelle fois pas d'extrait trouvé, voici un lien mp3:
https://send.firefox.com/download/a5401 ... cuvXVgTiYw
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 17 mars 2020 06:56

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Très peu de renseignements sur Mat Walerian, il est polonais, semble assez jeune, joue de la flûte, du saxophone et de la clarinette, arrivé à New York en 2008, il a enregistré entre 2015 et 2020 quatre albums sur ESP. Ce qui peut étonner c’est la renommée de ses accompagnateurs, ici Matthew Shipp aux claviers et William Parker à la basse ainsi qu’au shakuhachi. Par ailleurs il a également enregistré avec Hamid Drake, toujours sur ESP.

Sa maison c’est le free, son bagage est important, il semble savoir tout faire et n’a pas l’air impressionné par ses acolytes. Ça improvise à fond, le piano de Shipp est tout de même assez sombre, la basse de Parker grave, lyrique et véloce, quant à Mat il se promène, gribouille, dessine, efface, tente souvent et réussit le plus souvent. Quelques solos tout à fait passionnants de temps à autre, ça éblouit. Du coup on guette des illuminations, des éruptions et des paillettes, mais ça se fracasse parfois sur l’ambiance un peu « Corona blues », bien qu’il ne faille pas non plus exagérer, Parker est royal et Shipp maître en décors.

La pièce « This is Beautiful Because We are Beautiful People » glisse carrément plutôt bien, mais elle semble très structurée, échappant à l’impro, comme un paradoxe. En fait c’est un album où on ne sait pas très bien, qui est exigeant et demande de la concentration, des efforts et sans doute également quelques écoutes supplémentaires, un album pour teigneux en fait. Ah ! j’ai oublié, le trio ainsi constitué se nomme Toxic.

Pour écouter:
https://esp5011.bandcamp.com/
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