J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 17 mars 2020 15:24

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« C’est ma chanteuse préférée ! » Disait-on de sa chanteuse préférée pendant les années soixante. Les années ont passé et, quand je m’interroge en me posant cette question qui suinte l’acné et l’idolâtrie, un nom me vient à l’esprit (ou à ce qu’il en reste, pour peu qu’il y en eût), Leïla Martial. Je pourrais ajouter, avec un accent de restriction, catégorie « still alive and well » citant un vieil album de Johnny Winter…

« Warm Canto » c’est le nom d’une pépite sur un fabuleux album de Mal Waldron, « The Quest » enregistré avec Eric Dolphy, Ron Carter et Booker Ervin, peut - être le meilleur album de jazz de l’année 62 ! « Warm Canto » c’est également le titre de l’album de Leïla Martial, c’est aussi la seule reprise, la preuve irréfutable que nous avons affaire à un album de jazz, le titre est entièrement réinventé par le trio BAA Box, composé, outre Leïla (Voix, glockenspiel, senza), par Eric Perez (batterie, percus, guitares, basse humaine et chant) et Pierre Tereygeol (guitare, basse, 12 cordes, ukulele, chant).

C’est le troisième album de Leïla, je la suis depuis son début, il faudrait ajouter au chapitre des réussites l’album « Circle » d’Anne Pacéo où elle apporte beaucoup. Bien qu’elle soit désormais assez connue et qu’elle circuite pas mal, l’heure de la reconnaissance commerciale n’est toujours pas arrivée, cet album, absolument parfait dans son créneau, aurait dû lui apporter un succès mérité, mais peut-être parfois est-il un peu surproduit, si vous ne connaissez pas, faites-vous votre propre idée à la lumière des extraits proposés, mais c'est dur de choisir parmi les morceaux de cet album où n'existe aucun temps mort!

Forget and Be


Nuit Pygmée


Petit temps volé


Serendipity
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 18 mars 2020 08:37

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Quand il est paru en 2014, je l’avoue, cet album m’a bouleversé. Tant d’années passées en compagnie de la discographie du géant, à l’écouter, à la scruter même, à me fondre dans sa musique, les albums de toutes les époques, mais celle qui m’a le plus fasciné, interrogé, remis en cause, c’est la dernière, celle qui dépasse l’entendement, dépasse l’idée même de musique…

Il est arrivé en 2014, son nom, Offering: Live At Temple University, double LP cossu avec des cartes postales à l’intérieur, insert, pochette Impulse US, numéroté, du solide. Pour ce qui est de l’enregistrement la qualité technique est assez moyenne, la prise de son imprécise, un morceau est incomplet, le rendu est très imparfait mais un effort est fait pour l’écoute des ténors. Je conseille de monter le son.

Le contexte de ce concert n’a rien de réjouissant, il s’est déroulé à Philadelphie en 1966, le onze novembre. L’époque n’était pas très propice au jazz d’avant-garde, le lendemain la presse titrera « Une pauvre affluence au show de Coltrane », un tiers de la salle est remplie et elle se vide pendant le concert. L’échappée commence dès le début avec une version de « Naïma » transfigurée. Et puis il y a « Crescent » le premier chef d’œuvre ici, Pharoah dépasse tout, une expérience d’écoute difficile à transmettre tellement elle est intense, mais certains n’y entendront que du bruit. Je pense qu’encore aujourd’hui beaucoup n’iront pas au bout de cet album, y’a des trucs qui ne sont pas fait pour tout le monde, on ne peut rien y faire, c’est comme ça...

Pourtant, en 2014, entendre Coltrane ressuscité des morts, ce fut un cadeau extraordinaire, miraculeux, particulièrement pour ce concert précis, pour ces moments de sincérité totale arrachés au temps, cette version de « Léo » complètement allumée, irréelle, transcendée par le souffle du ténor de Pharoah qui se donne totalement, se vide de son énergie, tout au bout du souffle et du don de soi. Place ensuite à une tornade de rythmes engagée par Rashied Ali et l’armée des percussionnistes qui se consume, complètement survoltés, chose inouïe, Coltrane scande une mélopée, il chante ! Micchael Brecker était présent il raconte sur Jazzmag n° 665 : « Je me souviens que Coltrane tapait sur sa poitrine en criant. J’étais abasourdi, je ne m’attendais pas à ça. En découvrant le CD (un pirate) je me suis aperçu qu’il ne criait pas mais qu’il chantait magnifiquement, très fort, tout en intervalles. La musique était très free. Coltrane était évidemment incroyable, et Sanders au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. » Vient le solo de Trane, le souffle est plus court désormais, les phases sont brèves mais s’enchaînent fiévreusement donnant un sentiment d’urgence, la musique s’emballe… puis tout à coup s’arrête d’un coup, le bras se lève : Il faudra imaginer la fin de son solo.

De l’autre côté de la galette, face D, « Offering » qui claque, lumineux, Coltrane quasi seul, bien que l’on entende Alice au loin, la courte pièce s’achève avec un solo de basse de Sonny Johnson. « My Favourite Thing » au soprano pour finir, un tapis de percussions incessant et Steve Knoblauch, au soprano lui aussi qui déchire à son tour… Coltrane a dû batailler encore et encore pour imposer sa musique, si belle, si incomprise, il y a quelque chose de pathétique, là.

Sept mois avant la fin.

Naima (Live At Temple University/1966)


Crescent (Live At Temple University/1966)


Leo (Live At Temple University/1966)


Offering (Live At Temple University/1966)


My Favorite Things (Live At Temple University/1966)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 19 mars 2020 07:32

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Normal, on descend une marche de l’escalier avec cet album sorti sur Strata East, déjà signalé par Cooltrane :
Cooltrane a écrit :
mer. 4 mars 2020 15:33
label mythique et qu'il serait bienvenu de ressirtor la plupart des plaques publiées, que ce soit en CD ou vinyle
J'ai cru que cela arriverait quand ils ont lancé de John Betsch Society (Earth Blossom) en 2007, mais cela ne s'est pas fait (du moins à ma connaissance)
John Betsch est batteur, il signe ici son premier disque en tant que leader, le second attendra plusieurs décennies. Il connaîtra une carrière de sideman qui lui fera côtoyer de grands jazzmen au travers de tournées qui lui feront parcourir le globe.

Il fait partie d’une famille de musiciens de Floride et poursuit ses études à Nashville, la capitale de la Country Music. C’est là qu’il rencontre Bob Holmes avec qui il jouera pendant deux ans. Il continuera ses études à l’Université de Berkeley où il fera de nombreuses rencontres musicales et sera l’élève de Max Roach et d’Archie Shepp. Plus tard celui-ci en fera son batteur pendant deux ans.

Il rencontre Stanley Cowell à l’Université du Massachusetts lorsque celui-ci donne une conférence, c’est ainsi qu’il entend parler de Strata-East. Quand il retourne ensuite vers Nashville, où sont installés de nombreux studios d’enregistrements, il forme « The John Betsch Society » avec Bob Holmes, l’homme aux claviers, si prépondérant sur l’album, et Billy Puett, souffleur multi-instrumentiste. L’album, aux couleurs de la « spiritual music », sera enregistré en une journée et une seule prise.

Le sextet nous convie à un album plutôt joyeux et serein, plein de bonnes vibrations, parfois dans une ambiance très pyché comme sur « Song For An Untitled Lady », d’autres moments évoquent plutôt les rythmes brésiliens, les percussions foisonnent et la musique est légère et enjouée. L’original est assez rare et cet album fera l’objet de plusieurs rééditions, comme le soulignait Cooltrane.

The John Betsch Society - Ode to Ethiopia


The John Betsch Society - Song for an Untitled Lady


The John Betsch Society - Ra
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 19 mars 2020 22:30

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La formation « Daniel Erdmann's Velvet Revolution » vient tout juste de sortir un nouvel album, c’est cependant au précédent « A Short Moment Of Zero G » que je m’intéresse ici, après avoir assisté à une très intéressante retransmission de concert qui suivait cette parution.

Daniel Erdmann est un saxophoniste ténor allemand qui pose très souvent le pied à Paris. Il joue dans plusieurs formations, je le connais surtout pour sa participation au groupe Das Kapital, mais revenons à la révolution de velours, trio peu commun par la voie empruntée. Ni basse, ni batterie, seulement, aux côtés du ténor, le génial violon de Théo Ceccaldi et le vibraphone chantant de Jim Hart, celui-ci possède par ailleurs une formation de batteur. Il ne faudrait pas en déduire que la vocation du jeu du vibraphoniste serait essentiellement rythmique, ce serait une erreur, et on pourrait tout autant entendre le violon de Théo dans ce rôle, ou bien encore aucun des trois, le rythme peut tout autant se cacher dans l’espace entre les notes…

C’est encore l’esprit de Jimmy Giuffre qui habite cette formation, particulièrement par son côté « musique de chambre ». Beaucoup de très belles mélodies, des structures parfois complexes, qui souvent paraissent fragiles et se maintiennent par un équilibre qui tient du prodige. Des pièces assez courtes, souvent très écrites mais avec ce qu’il faut d’improvisation pour susciter l’intérêt. Il faut saluer également l'aspect international du projet, réunir un allemand, un français et un anglais, c’est bien, mais enregistrer sur un label hongrois c’est encore plus fort, le Cd est d’ailleurs fort beau, avec son petit livret intérieur.

I See a Strange Light


Les Agnettes


Quand j'étais petit je rêvais d'être pauvre (d'après le poète camerounais Andre Ze Jam Afane)


Un mini concert, comme ils se déroulent au festival "Jazzahead" de Brême. Daniel Erdmann's Velvet Revolution - 2018
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 20 mars 2020 13:49

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Une collaboration entre Anne-James Chaton et Andy Moor qui date de 2011/2012. A l’origine il s’agit d’une publication de quatre 45 tours sur le label hollandais Unsound. La pochette qui les contient s’ouvre à la façon d’un poster, on peut y lire les paroles des poèmes et voir des illustrations ou photos correspondant aux thèmes. Ces derniers sont propres à chaque volume (Departures, Princess in a Car, Flying Machines, Inbound/Outbound), mais ils obéissent à un thème plus général : le voyage et le transport.

Sur la face A on trouve une histoire réelle, par exemple « Princess in a car » décrit un fait divers : les dernières 24 heures de la vie de Lady Diana et, sur l’autre face, une fiction, ici la vie de « Grace de Monaco » entre 1956 et 1980 sous la forme « Au volant de sa » suit le nom d’un véhicule d’époque « Grace » suit un verbe d’action et un évènement de l’année en question, ce qui donne par exemple :

... « Au volant de sa Dodge Charger de 1960,
Grace file à la Scala de Milan assister à la première de la Callas.
Au volant de sa corvette Virginale Paris Show de 1961,
Grace se souvient du regard de John F.Kennedy » ...

L’écriture et la diction sont principalement en français, mais parfois des voix s’ajoutent et d’autres langues interviennent, le ton est froid et sans affect. Le principe d’écriture est basé sur le détournement poétique des écrits du réel et du quotidien, ici le texte sur les derniers moments de Lady Diana provient de journaux télévisés, de quotidiens, de vidéos du net. Pour illustrer la vie de Grace c’est un livre « La véritable Grace » et le film d’Hitchcock « Fenêtre sur cour» qui servent de point de départ.

Les sources sont nombreuses et diverses, sans exclusive ni rejet, une carte des métros, un site Internet, les « carnets » de Léonard de Vinci. Anne-James Chaton magnifie ces données en les transformant en œuvre d’art, offrant un récit implicite qui dit plus que ce que les mots ne disent. L’apport d’Andy Moor est absolument essentiel, véritable dramaturge il créée des climats qui plongent l’auditeur dans une sorte de torpeur irréelle, en apparente contradiction avec le poids des mots.

La bonne nouvelle c’est qu’il existe un Cd (ci-dessus) qui regroupe tout ça, augmenté d’enregistrements provenant de concerts aux « Instants Chavirés », il y a aussi un petit livret avec les paroles…

Princess in a Mercedes class S 280 de Andy Moor (The Ex) & Anne-James Chaton


Anne James Chaton & Andy Moor - Princess in a Rover P6 3500S V8


Dernière minute


ANNE JAMES CHATON & ANDY MOOR "UN HISTOIRE D AVIATION" TRANSFER 3 MOVIE BY BANI KHOSHNOUDI
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 21 mars 2020 08:38

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Shabaka And The Ancestors ‎– We Are Sent Here By History (2020)

Sans doute à cause d’une sorte de fétichisme, j’ai toujours eu une réticence à parler d’un album que je ne peux écouter dans les meilleures conditions, toucher physiquement en tant qu’objet, vinyle ou Cd. Une vieille habitude sans doute, mais il me faut toucher la pochette, admirer les photos, documents, inserts ou livret avant de donner un avis écrit ou de décrire un album. Cependant, celui-ci je ne suis pas sûr qu’il arrive bien vite, arrêté en chemin par un geste barrière, bien que sa portée virale soit nulle et qu’il puisse, j’en suis sûr, causer de grands effets. Le fichier compressé fera donc l’affaire, mais je peux déjà affirmer que la pochette est splendide et que la force historique du label est particulièrement rassurante.

Un peu comme tout le monde j’aime la musique de Shabaka et, pour ce qui me concerne, plus particulièrement avec cette formation. Le précédent album m’a carrément séduit et je m’aperçois, en écoutant ce second essai, que la voix de Siyabonga Mthembu y est également pour beaucoup, celui-ci est également parolier. La formation me semble identique, c’est rassurant, l’équilibre trouvé était déjà parfait. On se souvient que le groupe est formé par la rencontre entre Shabaka et un panel d’excellents musiciens Sud-Africains. Les musiques sont toutes signées par le saxophoniste, elles sont très belles, une africanité revendiquée mais également du lyrisme, des mélodies, des thèmes et des riffs accrocheurs.

Le thème de l’album n’échappe pas à l’actualité, l’album raconte une histoire et prend la place du griot d’autrefois. La fin de l’espèce humaine est évoquée au fil de l’album, sans doute parce qu’encore on a un virus qui avance masqué (il est équipé le veinard) …

Côté musique on se situe parfaitement dans la continuation du premier essai, déjà, à l’écoute, on imagine la puissance de certains morceaux sur scène et je rêve d’un live qui donne justice à la puissance du groupe. L’album est enregistré à Johannesburg et on ressent toute la puissance de la musique tribale, des percussions qui font bouger les corps, des chants qui transmettent les messages et des esprits qui se libèrent hors des cornes d’abondances portées par le souffle des anches et des cuivres.

They Who Must Die


Shabaka And The Ancestors - The Coming Of The Strange Ones (Visualizer)


Shabaka And The Ancestors - Go My Heart, Go To Heaven


We Will Work (On Redefining Manhood)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 21 mars 2020 23:35

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Joshua Redman est le fils de Dewey Redman, son père a eu le talent et lui, en plus, la renommée. Au ténor ou au soprano c’est un saxophoniste doué, cet enregistrement de 2009 le prouve. Par la forme cet album est curieux, nous sommes placés face à une suite de formations qui se succèdent et varient au fil des morceaux. Joshua est accompagné par deux bassistes, Larry Grenadier et Reuben Rogers, mais également par deux batteurs, Brian Blade et Gregory Hutchinson.

Ainsi certains titres sont en trio, d’autres en quartet avec deux basses, et beaucoup sont en quintet, avec des canaux séparés pour les deux basses et les deux batteries. Il est donc compliqué de suivre les performances de chacun avec attention, comme on aime souvent à le faire dans la musique de jazz, mais ce n’est pas bien grave non plus, le rendu d’ensemble se montre très suffisant.

Rien d’échevelé dans la musique de Joshua, ou très peu, c’est ce très peu que j’aime, quand il glisse avec malice vers les notes que l’on n’attend pas, assez rarement il est vrai, mais de temps en temps on se retrouve béat, la bouche ouverte... C’est un saxophoniste élégant, on pourrait même dire « propret ». Il signe presque tous les titres sauf trois qui lui sont offerts par ses partenaires et un autre qu’il a emprunté à l’un de ses confrères, Ludwig Van Beethoven, c’est la sonate au clair de lune qu’il restitue avec une certaine grâce. Incontestablement l’album est une réussite et devrait combler les amateurs de post bop, d’albums raffinés, avec quelques réminiscences qui évoquent Sonny Rollins et d’autres la musique de chambre.

Little Ditty


Identity Thief


Moonlight


Round Reuben
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » dim. 22 mars 2020 10:37

C'est offert par la maison, John McLaughlin offre en écoute son nouvel album qui ne doit sortir qu'en Avril

"

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » dim. 22 mars 2020 14:08

Douglas a écrit :
sam. 21 mars 2020 08:38
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Shabaka And The Ancestors ‎– We Are Sent Here By History (2020)

Sans doute à cause d’une sorte de fétichisme, j’ai toujours eu une réticence à parler d’un album que je ne peux écouter dans les meilleures conditions, toucher physiquement en tant qu’objet, vinyle ou Cd. Une vieille habitude sans doute, mais il me faut toucher la pochette, admirer les photos, documents, inserts ou livret avant de donner un avis écrit ou de décrire un album. Cependant, celui-ci je ne suis pas sûr qu’il arrive bien vite, arrêté en chemin par un geste barrière, bien que sa portée virale soit nulle et qu’il puisse, j’en suis sûr, causer de grands effets. Le fichier compressé fera donc l’affaire, mais je peux déjà affirmer que la pochette est splendide et que la force historique du label est particulièrement rassurante.

Un peu comme tout le monde j’aime la musique de Shabaka et, pour ce qui me concerne, plus particulièrement avec cette formation. Le précédent album m’a carrément séduit et je m’aperçois, en écoutant ce second essai, que la voix de Siyabonga Mthembu y est également pour beaucoup, celui-ci est également parolier. La formation me semble identique, c’est rassurant, l’équilibre trouvé était déjà parfait. On se souvient que le groupe est formé par la rencontre entre Shabaka et un panel d’excellents musiciens Sud-Africains. Les musiques sont toutes signées par le saxophoniste, elles sont très belles, une africanité revendiquée mais également du lyrisme, des mélodies, des thèmes et des riffs accrocheurs.

Le thème de l’album n’échappe pas à l’actualité, l’album raconte une histoire et prend la place du griot d’autrefois. La fin de l’espèce humaine est évoquée au fil de l’album, sans doute parce qu’encore on a un virus qui avance masqué (il est équipé le veinard) …

Côté musique on se situe parfaitement dans la continuation du premier essai, déjà, à l’écoute, on imagine la puissance de certains morceaux sur scène et je rêve d’un live qui donne justice à la puissance du groupe. L’album est enregistré à Johannesburg et on ressent toute la puissance de la musique tribale, des percussions qui font bouger les corps, des chants qui transmettent les messages et des esprits qui se libèrent hors des cornes d’abondances portées par le souffle des anches et des cuivres.
Cet album est sorti le jour où la Gelbique s'est confinée; et je me suis précipité pour l'acheter

Pas mal et en effet, dans la lignée de leur premier, mais la surprise en moins et une certaines forme de prosélytisme ambiant un peu puant en plus.

Pour l'objet,CD, malheureusement le plastoche est à l'honneur avec son boitier standard. Franchement, j'aimerais que Impile8 nous ponde du cartonné vomme Brownswood l'avait fait pour le premier.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 22 mars 2020 22:07

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Un petit détour vers la formation « Scatter The Atoms That Remain » dont le batteur, Franklin Kiermyer, est le leader. On se souvient de l’album « Solomon's Daughter » qu’il a co-signé avec Pharoah Sanders, et bien, par bonheur, il continue avec le même enthousiasme et dans la même veine coltranienne.

Les musiciens se présentent sur scène tels qu’on les voit sur la pochette, avec des costumes qui ne dépareraient pas dans l’Arkestra de Sun Râ, Kiermyer au premier plan, plutôt à droite de la scène, sur la gauche le pianiste virtuose Davis Whitfield, plus au fond, au centre gauche le bassiste besogneux Otto Gardner et, au centre droit, droit comme un « I », Jovan Alexandre dans le rôle de Coltrane.

La question qui se pose avec acuité lors de l’écoute est simple, sommes-nous en face d’un groupe hommage qui perpétue la musique de Coltrane ou bien face à une formation qui, ayant intégré l’esprit de la musique de Coltrane, l’utilise comme un point de départ pour créer une œuvre personnelle, une voie nouvelle ?

Je ne prétends pas répondre de façon définitive à la question. Il est indéniable que les compos sont toutes signées Franklin Kiermyer et qu’elles sont originales. Mais, vouloir non seulement perpétuer la musique de Coltrane, mais également franchir des paliers où il n’est pas allé, est tout simplement impossible. Coltrane a suivi sa route jusqu’au bout, malgré l’incompréhension, acceptant même le sacrifice du quartet idéal, pour repousser au plus loin les limites de la musique qu’il entendait dans sa tête. Il semble illusoire de vouloir explorer de nouveaux territoires en mettant ainsi ses pas dans les pas du géant.

Ainsi chacun joue (merveilleusement) le rôle d’un autre, Franklin celui d’Elvin, Otto celui de Jimmy, Davis celui de McCoy et Jovan celui de John. Je ne parle pas d’une entreprise malhonnête, ni de plagiat ou autre. Coltrane a été imité par tout le monde ou presque, c’est le jazz en entier qu’il a bousculé et marqué, et ce groupe n’est pas le premier à forcer un peu le trait, mais qu’importe, la musique vivante vit d’emprunt, d’influences et d’admirations réciproques.

Alors profitons de ce que cet album nous offre, des moments riches de cette « spiritual music » qui aujourd’hui plaît tant, et si vous croisez ce groupe sur scène vous y verrez des musiciens concentrés, donnant le meilleur d’eux-mêmes, tout comme autrefois le quartet de rêve.

En absence d'extrait de l'album studio, voici des versions live:

Transformation - SCATTER THE ATOMS THAT REMAIN : Lincoln Center Dizzy's NYC 2.1.18 - 1


Exultation - SCATTER THE ATOMS THAT REMAIN : Lincoln Center Dizzy's NYC 2.1.18 - 12


The First Bardo - SCATTER THE ATOMS THAT REMAIN : Lincoln Center Dizzy's NYC 2.1.18 - 9


Vishvarupa - SCATTER THE ATOMS THAT REMAIN : Lincoln Center Dizzy's NYC 2.1.18 - 7
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 23 mars 2020 12:02

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Lucia Cadotsch est une chanteuse native de Zurich mais elle vit désormais à Berlin, sa voix la place dans une sorte de folk-jazz original et inspiré. Ça tient aussi aux deux accompagnateurs suédois qui la soutiennent sur l’album, Otis Sandsjö est saxophoniste et Petter Eldh bassiste, on saisit déjà l’étrangeté de l’attelage, qui, ainsi tracté, trace son sillon dans le jazz moderne.

Encore que, rien n’étant simple, il faut rapidement ajouter qu’une partie des titres joués provient du répertoire de Billie Holiday (Strange Fruits, Don’t Explain, Gloomy Sunday…) de Nina Simone et des standards. C’est donc bien à une appropriation et à une relecture audacieuse à laquelle nous avons affaire. Le paradoxe demande que l’on déconstruise avant de reconstruire, risquant à tous moments de faire chuter le périlleux équilibre, c’est sans compter sur le précieux Otis Dandsjö qui, utilisant jusqu’au souffle continu, soutient des pans entiers de l’édifice, soutenu par la basse du solide Petter Eldh qui, économe et sûr, bâtit une structure solide.

Je ne vais pas encore évoquer Jeanne Lee et Ran Blake, mais nous tenons à nouveau ici un album qui a su suivre la route, tout en menant une démarche originale, laissant une large part à l’innovation, l’improvisation et à la création. Une prise de risque parfaitement réussie, et des comm’ça, y’en a pas trop !

Ain't Got No, I Got Life


SLOW HOT WIND performed by LUCIA CADOTSCH SPEAK LOW - one shot video


Gloomy Sunday


LUCIA CADOTSCH : Strange Fruit
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 24 mars 2020 08:17

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Retour vers Abe Kaoru dont je vous ai parlé il y a peu, en regardant quelques éléments de sa biographie et des avis sur sa discographie un album est souvent cité comme étant majeur, mais terriblement rare, non officiel, et tiré à seulement cent exemplaires. Il y en a un en vente actuellement à plus de 3500 € en VG+ sur Discogs, si le cœur vous en dit…

Le drame c’est que les bandes originales ont été perdues, aussi, deux tirages sur Cds ont été gravés dont l’un avec comme point de départ un vinyle sorti en 2004, et l’autre, une édition plus tardive de 2009 avec un meilleur son… Du coup j’ai fait une commande le 10 mars auprès d’un magasin de Tokyo, et j’ai été surpris de l’arrivée si rapide du Cd dans ma boîte, hier matin…

Avant de me lancer j’avais écouté l’album sur le tube, et l’écoute m’a définitivement décidé. L’album se nomme « Winter 1972 » sur le label P.S.F. Records, très peu de renseignements utiles sur la pochette, un élégant obi est présent, l’original est paru en 1974, l’année du décès de Abe Kaoru. C’est un album enregistré en solo avec un saxophone alto, du free jazz.

On se souvient de l’album solo d’Anthony Braxton « For Alto » sorti un an plus tôt, en 71, aride et émouvant. Il y a fort à parier que les amateurs de cet album seront également comblés par celui-ci. Abe Kaoru fait montre d’une maîtrise technique impressionnante, dès les premières minutes nous voilà emporté dans une folle tempête qui ne se calme qu’à mi-chemin de la première improvisation. Ensuite le saxophone se montre plus inquiet, on glisse vers le lyrisme d’Ayler, des interrogations surgissent et petit à petit s’annonce une quête. Pendant la seconde improvisation ou à la fin de la première, selon le support, le saxophone est poussé vers sa limite, loin, vers le cri, dans les contrées où seuls les plus aventureux se sont risqués Ayler, Pharoah, Brötzmann, Evan Parker… Plus loin cette troisième improvisation semble être corrélée à l’état physique d’Abe Kaoru, à son souffle et à son épuisement, comme si, après avoir tout donné, il fallait donner encore…

L’album demande une écoute exigeante et attentive, j’allais dire recueillie…

Kaoru Abe - No.1


Kaoru Abe - No.2


Kaoru Abe - No.3
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Maxime » mar. 24 mars 2020 13:52


Matthew Tavares & Leland Whitty - Visions (2020)

C'est sorti il y a quelques jours chez Mr Bongo, apparemment deux membres de BADBADNOTGOOD, et c'est vraiment sympathique !
J'y retrouve des choses que j'aime bien dans le courant spiritual, et on y sent une vraie liberté. Ça fait du bien par les temps qui courent.
https://matthewtavares.bandcamp.com/album/visions

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 24 mars 2020 22:05

Maxime a écrit :
mar. 24 mars 2020 13:52

Matthew Tavares & Leland Whitty - Visions (2020)

C'est sorti il y a quelques jours chez Mr Bongo, apparemment deux membres de BADBADNOTGOOD, et c'est vraiment sympathique !
J'y retrouve des choses que j'aime bien dans le courant spiritual, et on y sent une vraie liberté. Ça fait du bien par les temps qui courent.
https://matthewtavares.bandcamp.com/album/visions
Merci pour ce bon tuyau, je vais approfondir ça, me semble à priori meilleur que Badbadnotgood.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 25 mars 2020 01:02

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Si un jour il fallait parler d’un album de circonstances, celui-ci pourrait en être un exemple parfait. Le matin même de ce 19 Novembre 1988, en se levant, les deux musiciens n’avaient même pas idée qu’ils enregistreraient, ce jour, dans les studios de Vienne, un album en duo. Les circonstances feront que cette association se fera, et que cet album sera enregistré !

C’est tout d’abord une histoire de lieu, la ville de Vienne ; de personnages, Ran Blake vient de terminer l’enregistrement d'un disque avec le trompettiste Franz Koglmann, tandis que Anthony Braxton, participant lui aussi, doit satisfaire à un concert le soir même ; de circonstances ou de hasard, comme on veut, il reste en effet deux heures trente de location, dans cette salle de répétitions, alors que la session d’enregistrement avec Franz Koglmann vient de se terminer ; d’opportunisme et de chance également, les deux se connaissent et décident de jouer des standards tandis que l’ingénieur du son de Hat Hut Records laisse tourner les bandes !

Thélonious Monk, Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Miles Davis, Mal Waldron et d’autres sont au menu, huit titres et cinquante-six minutes sont figées dans le temps, transformés en petites galettes, à l’adresse de la postérité. C’est donc avec leur bagage réciproque que les deux musiciens se transforment en improvisateurs de… circonstances, celles-ci ne faisant qu’aiguiser la sensibilité de ces deux grands maîtres qui signent un album de grand talent en hommage au génie des plus anciens.

Anthony Braxton & Ran Blake - Round Midnight


Anthony Braxton & Ran Blake - Just Friends


Ran Blake & Anthony Braxton - Yardbird Suite
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 25 mars 2020 15:54

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Gloire au label « Honest Jon's Records » qui s’est donné pour mission de rééditer des enregistrements de Derek Bailey et du collectif mouvant Company, et même, comme pour cet album, de faire surgir du passé des enregistrement oubliés et inconnus qui dormaient au fond des tiroirs.

« Company 1981 » est un double album vinyle qui met en musique des improvisations totales, j’en ai déjà parlé il y a quelques temps, ici de grands noms de la free music : Derek Bailey (g), Tristan Honsinger (vlc), Christine Jeffrey (vx), Toshinori Kondo (tp), Charlie Morrow (tp,bgl,vx), David Toop (fl,clo), Maarten Altena (b), Georgie Born (vlc), Lindsay Cooper(basson), Steve Lacy (ss), Radu Malfatti (tbn), et Jamie Muir (perc), au total une belle brochette de musiciens-improvisateurs. On se souvient qu’ils interviennent dans de petits ensembles, composés de quelques membres, et que tout est entièrement improvisé.

Une façon ludique d’écouter ces faces est de donner un nom derrière chaque instrument entendu, après avoir pris connaissance de la liste des invités cités ci-dessus, en misant sur un peu de chance pour départager les instruments identiques, violoncelle et trompette. Pour en venir un peu plus au fond, Derek Bailey limite les risques en invitant des musiciens issus du free (sauf Charlie Morrow) et familiers des improvisations, aussi ça tourne plutôt bien et les participants échappent aux pièges inhérents à l’exercice, ils ne jouent pas ce qu’ils pensent que l’on attend d’eux, mais construisent une pièce toute neuve en apportant ce qui leur semble familier.

Place au plaisir de jouer, de créer, d’écouter, d’échanger, de se fondre. La simplicité est maîtresse ici, et, si Derek est incontestablement un théoricien de la musique improvisée, pas trace d’intellectualisme à l’écoute de cette musique, juste tendre l’oreille, une prestation qui fait souvent place au silence et à l’espace et tout se joue au plaisir de la voir évoluer.

La pochette nous montre le danseur « Min Tanaka » dansant et prenant part à l’improvisation, toutefois, la photo de la pochette précède d’un mois cet enregistrement, il n'est donc pas présent .
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 26 mars 2020 08:15, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 26 mars 2020 08:04

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Un album un peu ancien en provenance d’International Anthem, en effet cet enregistrement du Nick Mazzarella Trio date de 2015. Nous sommes ici en présence d’un post bop très enlevé, avec un trio qui manifeste une maîtrise absolue du genre, en décalage avec le côté un peu « bricoleur » du label qui se manifestera dans les enregistrements ultérieurs, ce qui n’empêchera pas Nick Mazzarella de participer aux albums des uns et des autres.

Nick Mazarella est un maître de son instrument, à l’alto il possède l’attaque des grands, Ornette Coleman à l'évidence, Phil Woods, Jackie Mc Lean et même Charlie Parker, mais il peut s’écarter un peu des modèles et ne refuse aucun risque, un héritage totalement assumé au service des audaces d’aujourd’hui, un incontestable côté Jimmy Lyons qui, parfois au bord du précipice, mais toujours sur ses deux jambes, maintenait à flot la barque de Cecil !

Deux partenaires de grand niveau, Anton Hatwich à la basse et Frank Rosaly à la batterie qui jouent ensemble depuis déjà sept années au moment de l’enregistrement. Une cohésion sans faille, quasi télépathique qui donne une force considérable au trio lors des improvisations. C’est le troisième album du leader qui est devenu une figure importante de la scène de Chicago.
Pour l’anecdote, la pochette est signée par Damon Locks.

IARC0005 Nick Mazzarella Trio - Ultraviolet [Official Trailer]


Archaeopteryx


Luminous Dials


Outlier
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 26 mars 2020 21:48

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Billy Bang n’a pas un jeu académique, les jeunes violonistes du conservatoire ne pensent pas grand bien de son jeu, ni véloce, ni brillant, à peine juste, rien à voir avec le jeu virtuose d’un Jean-Luc Ponty ou d’un Didier Lockwood, ni même avec la maestria d’un Grappelli, mais celui-ci avait l’intelligence du cœur…

Je me permets ces remarques car autrefois, dans les journaux de jazz, il y avait cet exercice qui s’appelait le « blindfold test », on pourrait traduire par « le test à l’aveugle ». Un musicien écoutait une série de titres et donnait son avis sans qu’on lui dise, ni le nom du morceau, ni celui du musicien, ces morceaux cachés étaient souvent joués par des musiciens qui pratiquaient le même instrument que « l’aveugle du jour ». Celui-ci était fréquemment sagace et faisait montre d’une grande connaissance en matière de jazz, trouvant le nom du musicien, du titre du morceau et donnant une note sur l’interprétation. A ce jeu, Billy Bang, et même à l’occasion Leroy Jenkins s’en prenaient plein la carafe ! Il y a parfois des commentaires qu’on n’aimerait pas lire…

Si vous voulez lire un beau témoignage, reportez-vous au livret intérieur où William Parker, avec les mots les plus simples, rends le plus bel hommage qui soit à l’un des plus magnifiques violonistes du jazz, Billy Bang, décédé deux ans après avoir enregistré cet album, tellement émouvant.

Pour écouter:
Modifié en dernier par Douglas le ven. 27 mars 2020 09:26, modifié 2 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 27 mars 2020 09:25

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Billy Bang
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 27 mars 2020 12:50

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Un album autour de l’électro et plus particulièrement de la « French Touch », cette vague musicale qui a connu un succès mondial, portée par le talent de jeunes musiciens qui ont su capter l’air du temps.

Le jeune bassiste et leader du quartet, Stephane Kerecki s’est donc intéressé à ces nouveaux groupes dont il a sélectionné quelques titres susceptibles de s’adapter à son projet de réinterprétation. Certains de ces groupes ont des nom familiers, Air, Phoenix, Daft Punk, Justice, Chassol aussi, mais Kavinsky et M83 me sont inconnus. Neuf titres au total pour cinquante-deux minutes de musique.

Peut-être que le nom de Stéphane Kerecki ne parle encore pas trop aux amateurs, mais c’est une fine lame, il a joué aux côtés des meilleurs musiciens actuels. Son quartet est une formule 1, il comprend, outre lui-même qui tient la basse, deux autres membres du groupe qui ont enregistré l’album « Wasteland » d’Antoine Bergeault : Fabrice Moreau à la batterie et Jozef Dumoulin aux claviers. Ce dernier est le remplaçant de feu John Taylor, son ancien professeur, qui autrefois tenait le clavier au sein du quartet. Pour compléter la formation, l’un des meilleurs musiciens français actuel, Emile Parisien au saxophone soprano.

Traditionnellement le jazz s’est toujours nourri aux sources populaires, aux standards qui fleurissaient à Broadway, en se tournant vers la French Touch pour y puiser un matériel de qualité, Stéphane Kerecki ne fait que suivre les pas des anciens, se nourrissant de ce qu’il trouve plaisant dans son environnement, en en offrant une interprétation personnelle et même magnifiée.

Kerecki est magistral, Dumoulin grand styliste au Fender Rhodes, Moreau précis et pointilliste, Parisien, modeste, en coloriste économe et en mélodiste raffiné.

Nightcall (kavinsky)


All I Need (Air)


Genesis (Justice)


Lisztomania (Phoenix)
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