J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Blues traditionnel ou blues blanc, jazz, soul, funk, c'est ici.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par The lad » dim. 14 févr. 2021 08:58

Douglas a écrit :
dim. 14 févr. 2021 05:03
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Je n’aime pas trop fréquenter les cimetières et je ne m’y rends que par nécessité, obligation, ou sens du devoir. Nous aussi sur notre cher fofo il y a un petit coin pour les morts, ça s’appelle R.I.P. et si parfois on s’y sent triste, on rigole aussi, parce que certains sont de gros déconneurs et que ça fait du bien. J’y suis passé y’a pas longtemps et c’est là que j’ai appris pour Ghédalia Tazartès, on annonçait également le décès de Chick Coréa, mais, pour ce qui le concerne, c’est cruel ce que je vais dire, mais ça ne m’a pas trop touché, je suis comme çà, y’a des morts que je regrette plus que d’autres, peut-être la scientologie, je sais, c’est pas bien.

Ghédalia ça m’a vraiment remué, pourtant je ne l’ai pas vu en concert, quasi rien lu sur lui, juste huit albums que j’ai beaucoup écoutés. Alors je me suis dit que ce serait bien de parler de l’un de ses albums, j’ai choisi le premier « Diasporas » enregistré en 77 et sorti en 79, surtout parce que c’est le premier et qu’il dit déjà beaucoup de Ghédalia.

Il est né à Paris, mais comme le chantait autrefois Moustaki, c’était un métèque, issu de la communauté juive de Thessalonique en Grèce, il parlait le ladino la langue judéo-hispanique partagée dans sa famille. De toute façon il s’en fout des langues, il les parle toutes, il en invente même, Ghédalia c’est une voix, un chant, un cri, une prière, des mots, des phrases, que l’on comprend, oui mais avec le cœur. Ça vous fait frissonner, vous touche, vous emmène souvent, dans des pays inconnus, où connus de lui seul, il nous fait rire aussi des fois, mais je dis ça parce qu’on pleure aussi, des fois, et ça grince même, de temps en temps.

Ghédalia, il n’est ni pianiste, ni guitariste, ni saxophoniste, ni rien de tout ça. C’est une voix. Cet album il l’a fait seul, il bidouille un peu des trucs avec sa voix ou des instrument bidons, il fait des collages, il bricole des sons et enregistre autour de lui et fabrique ainsi de la matière sonore. Il appelle ça « l'impromuz », avec les ciseaux il sélectionne ce qui le touche et construit petit à petit son œuvre.

Il aurait pu rester tout seul, inconnu dans son coin, mais ce n’est pas arrivé. La faute à la bande à Steve Stapleton qui ont eu l’idée de l’écouter, de l’apprécier et de le mettre dans la liste, la célèbre et fameuse « Nurse With Wound List » qui a sauvé tant de musiciens inconnus de l’anonymat, y figurer c’était comme une distinction qui attirait l’attention de ceux qui s’intéressaient, alors, à la musique underground.

On pourrait appeler ça de la musique expérimentale faute de trouver la bonne case, il est vrai que la dénomination est fourre-tout, pourtant ce chant a des racines et est issu d’un folklore, ça s’entend. Mais il est aussi sauvage, de ceux qui ne s’apprivoisent pas, indistincts, les racines sont multiples et proviennent même du cerveau de leur auteur, créations poétiques et fantasmées. Et pourtant ces « Diasporas», finalement si proches, me semblent bien familières.

Ghédalia Tazartès ‎- Diasporas (1979) FULL ALBUM

00:00​ A1. Un Amour Si Grand Qu'il Nie Son Objet
09:39​ A2. La Vie Et La Mort Légendaire Du Spermatozoïde Humuch Lardy
13:30​ A3. La Berlue Je T'aime
16:34​ A4. Casimodo Tango
19:25​ A5. Reviens
21:31​ B1. La Fin Du Prologue
26:12​ B2. Ouverture Fragile
30:19​ B3. Rien Qu'au Soleil
32:40​ B4. Mourir Un Peu
36:26​ B5. Rien N'est Assez Fort Pour Dire
39:22​ B6. Une Voix S'en Va

Super texte, ça donne envie de se re-pencher sur ses disques — découvert à l’école il y a une quinzaine d’années, là bas les musique concrètes et improvisées y faisaient fureur et me laissaient complètement de marbre.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » dim. 14 févr. 2021 10:53

Douglas a écrit :
dim. 14 févr. 2021 05:03
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Je n’aime pas trop fréquenter les cimetières et je ne m’y rends que par nécessité, obligation, ou sens du devoir. Nous aussi sur notre cher fofo il y a un petit coin pour les morts, ça s’appelle R.I.P. et si parfois on s’y sent triste, on rigole aussi, parce que certains sont de gros déconneurs et que ça fait du bien. J’y suis passé y’a pas longtemps et c’est là que j’ai appris pour Ghédalia Tazartès, on annonçait également le décès de Chick Coréa, mais, pour ce qui le concerne, c’est cruel ce que je vais dire, mais ça ne m’a pas trop touché, je suis comme çà, y’a des morts que je regrette plus que d’autres, peut-être la scientologie, je sais, c’est pas bien.

Ghédalia ça m’a vraiment remué, pourtant je ne l’ai pas vu en concert, quasi rien lu sur lui, juste huit albums que j’ai beaucoup écoutés. Alors je me suis dit que ce serait bien de parler de l’un de ses albums, j’ai choisi le premier « Diasporas » enregistré en 77 et sorti en 79, surtout parce que c’est le premier et qu’il dit déjà beaucoup de Ghédalia.

Il est né à Paris, mais comme le chantait autrefois Moustaki, c’était un métèque, issu de la communauté juive de Thessalonique en Grèce, il parlait le ladino la langue judéo-hispanique partagée dans sa famille. De toute façon il s’en fout des langues, il les parle toutes, il en invente même, Ghédalia c’est une voix, un chant, un cri, une prière, des mots, des phrases, que l’on comprend, oui mais avec le cœur. Ça vous fait frissonner, vous touche, vous emmène souvent, dans des pays inconnus, où connus de lui seul, il nous fait rire aussi des fois, mais je dis ça parce qu’on pleure aussi, des fois, et ça grince même, de temps en temps.

Ghédalia, il n’est ni pianiste, ni guitariste, ni saxophoniste, ni rien de tout ça. C’est une voix. Cet album il l’a fait seul, il bidouille un peu des trucs avec sa voix ou des instrument bidons, il fait des collages, il bricole des sons et enregistre autour de lui et fabrique ainsi de la matière sonore. Il appelle ça « l'impromuz », avec les ciseaux il sélectionne ce qui le touche et construit petit à petit son œuvre.

Il aurait pu rester tout seul, inconnu dans son coin, mais ce n’est pas arrivé. La faute à la bande à Steve Stapleton qui ont eu l’idée de l’écouter, de l’apprécier et de le mettre dans la liste, la célèbre et fameuse « Nurse With Wound List » qui a sauvé tant de musiciens inconnus de l’anonymat, y figurer c’était comme une distinction qui attirait l’attention de ceux qui s’intéressaient, alors, à la musique underground.

On pourrait appeler ça de la musique expérimentale faute de trouver la bonne case, il est vrai que la dénomination est fourre-tout, pourtant ce chant a des racines et est issu d’un folklore, ça s’entend. Mais il est aussi sauvage, de ceux qui ne s’apprivoisent pas, indistincts, les racines sont multiples et proviennent même du cerveau de leur auteur, créations poétiques et fantasmées. Et pourtant ces « Diasporas», finalement si proches, me semblent bien familières.

Ghédalia Tazartès ‎- Diasporas (1979) FULL ALBUM

00:00​ A1. Un Amour Si Grand Qu'il Nie Son Objet
09:39​ A2. La Vie Et La Mort Légendaire Du Spermatozoïde Humuch Lardy
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16:34​ A4. Casimodo Tango
19:25​ A5. Reviens
21:31​ B1. La Fin Du Prologue
26:12​ B2. Ouverture Fragile
30:19​ B3. Rien Qu'au Soleil
32:40​ B4. Mourir Un Peu
36:26​ B5. Rien N'est Assez Fort Pour Dire
39:22​ B6. Une Voix S'en Va

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par The lad » dim. 14 févr. 2021 11:32

Piranha a écrit :
dim. 14 févr. 2021 10:53
Douglas a écrit :
dim. 14 févr. 2021 05:03
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Je n’aime pas trop fréquenter les cimetières et je ne m’y rends que par nécessité, obligation, ou sens du devoir. Nous aussi sur notre cher fofo il y a un petit coin pour les morts, ça s’appelle R.I.P. et si parfois on s’y sent triste, on rigole aussi, parce que certains sont de gros déconneurs et que ça fait du bien. J’y suis passé y’a pas longtemps et c’est là que j’ai appris pour Ghédalia Tazartès, on annonçait également le décès de Chick Coréa, mais, pour ce qui le concerne, c’est cruel ce que je vais dire, mais ça ne m’a pas trop touché, je suis comme çà, y’a des morts que je regrette plus que d’autres, peut-être la scientologie, je sais, c’est pas bien.

Ghédalia ça m’a vraiment remué, pourtant je ne l’ai pas vu en concert, quasi rien lu sur lui, juste huit albums que j’ai beaucoup écoutés. Alors je me suis dit que ce serait bien de parler de l’un de ses albums, j’ai choisi le premier « Diasporas » enregistré en 77 et sorti en 79, surtout parce que c’est le premier et qu’il dit déjà beaucoup de Ghédalia.

Il est né à Paris, mais comme le chantait autrefois Moustaki, c’était un métèque, issu de la communauté juive de Thessalonique en Grèce, il parlait le ladino la langue judéo-hispanique partagée dans sa famille. De toute façon il s’en fout des langues, il les parle toutes, il en invente même, Ghédalia c’est une voix, un chant, un cri, une prière, des mots, des phrases, que l’on comprend, oui mais avec le cœur. Ça vous fait frissonner, vous touche, vous emmène souvent, dans des pays inconnus, où connus de lui seul, il nous fait rire aussi des fois, mais je dis ça parce qu’on pleure aussi, des fois, et ça grince même, de temps en temps.

Ghédalia, il n’est ni pianiste, ni guitariste, ni saxophoniste, ni rien de tout ça. C’est une voix. Cet album il l’a fait seul, il bidouille un peu des trucs avec sa voix ou des instrument bidons, il fait des collages, il bricole des sons et enregistre autour de lui et fabrique ainsi de la matière sonore. Il appelle ça « l'impromuz », avec les ciseaux il sélectionne ce qui le touche et construit petit à petit son œuvre.

Il aurait pu rester tout seul, inconnu dans son coin, mais ce n’est pas arrivé. La faute à la bande à Steve Stapleton qui ont eu l’idée de l’écouter, de l’apprécier et de le mettre dans la liste, la célèbre et fameuse « Nurse With Wound List » qui a sauvé tant de musiciens inconnus de l’anonymat, y figurer c’était comme une distinction qui attirait l’attention de ceux qui s’intéressaient, alors, à la musique underground.

On pourrait appeler ça de la musique expérimentale faute de trouver la bonne case, il est vrai que la dénomination est fourre-tout, pourtant ce chant a des racines et est issu d’un folklore, ça s’entend. Mais il est aussi sauvage, de ceux qui ne s’apprivoisent pas, indistincts, les racines sont multiples et proviennent même du cerveau de leur auteur, créations poétiques et fantasmées. Et pourtant ces « Diasporas», finalement si proches, me semblent bien familières.

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30:19​ B3. Rien Qu'au Soleil
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » dim. 14 févr. 2021 23:31

The lad a écrit :
dim. 14 févr. 2021 11:32
Piranha a écrit :
dim. 14 févr. 2021 10:53
Douglas a écrit :
dim. 14 févr. 2021 05:03
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Je n’aime pas trop fréquenter les cimetières et je ne m’y rends que par nécessité, obligation, ou sens du devoir. Nous aussi sur notre cher fofo il y a un petit coin pour les morts, ça s’appelle R.I.P. et si parfois on s’y sent triste, on rigole aussi, parce que certains sont de gros déconneurs et que ça fait du bien. J’y suis passé y’a pas longtemps et c’est là que j’ai appris pour Ghédalia Tazartès, on annonçait également le décès de Chick Coréa, mais, pour ce qui le concerne, c’est cruel ce que je vais dire, mais ça ne m’a pas trop touché, je suis comme çà, y’a des morts que je regrette plus que d’autres, peut-être la scientologie, je sais, c’est pas bien.

Ghédalia ça m’a vraiment remué, pourtant je ne l’ai pas vu en concert, quasi rien lu sur lui, juste huit albums que j’ai beaucoup écoutés. Alors je me suis dit que ce serait bien de parler de l’un de ses albums, j’ai choisi le premier « Diasporas » enregistré en 77 et sorti en 79, surtout parce que c’est le premier et qu’il dit déjà beaucoup de Ghédalia.

Il est né à Paris, mais comme le chantait autrefois Moustaki, c’était un métèque, issu de la communauté juive de Thessalonique en Grèce, il parlait le ladino la langue judéo-hispanique partagée dans sa famille. De toute façon il s’en fout des langues, il les parle toutes, il en invente même, Ghédalia c’est une voix, un chant, un cri, une prière, des mots, des phrases, que l’on comprend, oui mais avec le cœur. Ça vous fait frissonner, vous touche, vous emmène souvent, dans des pays inconnus, où connus de lui seul, il nous fait rire aussi des fois, mais je dis ça parce qu’on pleure aussi, des fois, et ça grince même, de temps en temps.

Ghédalia, il n’est ni pianiste, ni guitariste, ni saxophoniste, ni rien de tout ça. C’est une voix. Cet album il l’a fait seul, il bidouille un peu des trucs avec sa voix ou des instrument bidons, il fait des collages, il bricole des sons et enregistre autour de lui et fabrique ainsi de la matière sonore. Il appelle ça « l'impromuz », avec les ciseaux il sélectionne ce qui le touche et construit petit à petit son œuvre.

Il aurait pu rester tout seul, inconnu dans son coin, mais ce n’est pas arrivé. La faute à la bande à Steve Stapleton qui ont eu l’idée de l’écouter, de l’apprécier et de le mettre dans la liste, la célèbre et fameuse « Nurse With Wound List » qui a sauvé tant de musiciens inconnus de l’anonymat, y figurer c’était comme une distinction qui attirait l’attention de ceux qui s’intéressaient, alors, à la musique underground.

On pourrait appeler ça de la musique expérimentale faute de trouver la bonne case, il est vrai que la dénomination est fourre-tout, pourtant ce chant a des racines et est issu d’un folklore, ça s’entend. Mais il est aussi sauvage, de ceux qui ne s’apprivoisent pas, indistincts, les racines sont multiples et proviennent même du cerveau de leur auteur, créations poétiques et fantasmées. Et pourtant ces « Diasporas», finalement si proches, me semblent bien familières.

Ghédalia Tazartès ‎- Diasporas (1979) FULL ALBUM

00:00​ A1. Un Amour Si Grand Qu'il Nie Son Objet
09:39​ A2. La Vie Et La Mort Légendaire Du Spermatozoïde Humuch Lardy
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16:34​ A4. Casimodo Tango
19:25​ A5. Reviens
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26:12​ B2. Ouverture Fragile
30:19​ B3. Rien Qu'au Soleil
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36:26​ B5. Rien N'est Assez Fort Pour Dire
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Bel hommage
J'ai eu la chance de le rencontrer en 2008 à l'époque de son projet Reines d'Angleterre avec les deux gars d'Opéra Mort
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C’était le projet joué au CAPC à Bordeaux pour l’expo psyché ?
Exactement !

Voici l'affiche
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 15 févr. 2021 06:15

Z"êtes pointus là les gars!
En tout cas il se raconte que ses apparitions publiques étaient assez rares...
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 15 févr. 2021 06:25

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On sait que l’on peut s’attendre à tout de la part du « touche à tout » John Zorn, rien n’échappe à son envergure lorsqu’il déploie les ailes de la création, en voici une nouvelle preuve avec cet album consacré aux chansons « Songs for Petra ». On se souvient peut-être de l’album « Harmony » de Bill Frisell présenté en page soixante, c’est bien à nouveau la fille de Charlie Haden, donc Petra que l’on entend ici.

Un hommage à la chanteuse organisé par John Zorn qui a composé les musiques et par Jesse Harris qui a écrit les textes des chansons, on se souvient de cette collaboration que l’on découvrait déjà en deux mille douze sur Song Project, avec des velléités plus rock.

Le vinyle est tiré à mille exemplaires, dont deux-cent cinquante pressés sur du cent quatre-vingts grammes et signés par Zorn et Petra. Il existe une version Cd également, avec exactement le même nombre de chansons, ce que chacun appréciera.

Côté musiciens on retrouve quelques familiers de la musique de John Zorn, le trio du guitariste Julian Lage avec Jorge Roeder à la basse et Kenny Wollesen à la batterie et aux percussions, Jesse Harris se joint au groupe à la guitare acoustique aux claviers et au chant d’accompagnement.

L’environnement est donc parfait, chaleureux, avec une mise en place impeccable, on navigue entre country, pop et jazz bien sûr. Petra est tout simplement impeccable, sensible, la voix est sûre, douce et même sensuelle, les compos ne sont jamais niaises et chaque chanson possède son style, sa marque, ce petit plus qui la rend attachante et inoubliable.

Voici deux extraits de concert pour se faire une (petite) idée...

Songs for Petra


petra haden feat julian lage playing john zorn at national sawdust
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » lun. 15 févr. 2021 16:34

Avant International Anthem, il y avait déjà Thrill Jockey qui laissait fricoter son écurie avec le jazz à Chicago.

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Tortoise avec "TNT" son album de 1998.
Sur Thrill Jockey évidemment.

Le sommet de leur carrière ? Certainement avec désormais un peu de recul

Au delà de Jeff Parker, Rob Mazurek participe au disque

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 15 févr. 2021 22:36

Piranha a écrit :
lun. 15 févr. 2021 16:34
Avant International Anthem, il y avait déjà Thrill Jockey qui laissait fricoter son écurie avec le jazz à Chicago.

Image

Tortoise avec "TNT" son album de 1998.
Sur Thrill Jockey évidemment.

Le sommet de leur carrière ? Certainement avec désormais un peu de recul

Au delà de Jeff Parker, Rob Mazurek participe au disque
Au travers de cet album ma première rencontre avec les deux que tu cites, Je te suis sur ce coup là !
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 16 févr. 2021 06:26

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Concernant le nouvel album de Naïssam Jalal on se retrouve confronté à un cas de figure qui ressemble à celui d’Airelle Besson, la pochette du Cd et du vinyle sont absolument identiques mais le Cd est double et le vinyle ne contient l’équivalent que du seul second Cd, celui de la partie concert, ainsi pour celui qui commande à l’aveugle par internet, la déception est forcément au rendez-vous.

Cette version live est construite à partir de ce nouveau répertoire, en compagnie du « National Orchestra of Bretagne » sous la direction de Zahia Ziouani. On y entend également le quintet de Naissam, Rhythms of Resistance, elle-même chante et joue de la flûte, et du nay, une flûte persane, Mehdi Chaïb est au saxophone ténor, Karsten Hochapfel au violoncelle, Damien Varaillon à la basse et Arnaud Dolmen à la batterie.

On connaît la passion que je nourris pour la musique de Naïssam Jalal, bien qu’ici je n’ai pas rendu compte des deux albums enregistrés en 2016 avec Rhythms Of Resistance, formation avec laquelle elle joue très régulièrement. Il n’est jamais aisé de jouer aux côtés d’un grand orchestre, autrefois c’était le rêve de tout jazzman que de jouer en compagnie de cordes et seuls les plus grands connaissaient ce privilège, même si ce n’était pas du goût des puristes.

Ici, il faut qu’il y ait complémentarité entre le quintet et le grand orchestre, il faut croire que tout réussit à Naïssam car l’album est vraiment parfait. On retrouve tout ce qui fait la force de la formation, la valeur des musiciens, ensemble et en soliste, conjugué au travail de Zahia Ziouani, d’une extrême précision dans l’articulation entre la grande formation et le quintet.

Pour ce qui me concerne, je choisirais toujours une œuvre complète par rapport à une œuvre amputée, quel que soit le support, aussi je recommanderais le double Cd plutôt que le vinyle, bien qu’ici il possède une unité artistique d’une durée de trente-sept minutes, mais comment se passer du premier volume ? Ou alors il faut les deux, et là, ce sont bien les marchands qui sont les gagnants !

Paysages de notre destin (Live Symphonic Version)


Un sourire au cœur (Live Symphonic Version)


Un monde neuf (Live Symphonic Version)


Almot Wala Almazala (Live Symphonic Version)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 17 févr. 2021 06:52

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Voici l’album qui est pour moi le plus attendu de cette rentrée, le duo Archie Shepp en compagnie de Jason Moran, je les ai déjà écoutés lors de la retransmission d’un concert et ça volait haut, le genre de truc qu’on écoute recueilli, et, quand c’est fini, on se dit « Putain de bordel de Dieu, pourvu que ça dure ! » Il n’est plus tout jeune l’homme au biniou, mais quand il joue, il a encore vingt piges.

D’ailleurs, depuis quelques années il s’est mis à chanter, il chante juste bien sûr, on ne le prendra pas en défaut, mais la voix est rauque, rocailleuse, avec des trémolos, on sent pourtant qu’elle vient de loin, comme à travers un vieux conduit de cheminée pas très bien ramoné, elle monte la voix, ça pousse derrière, et, quand elle sort, toute remplie de l’émotion de l’intérieur, elle vous déchire, aussi sûrement que le ferait le cri vacillant de son sax.

Mis à part « He Cares » signé par Jason Moran toutes les compos sont des standards, des reprises, comme « Wise One » de John Coltrane, où des traditionnels, il y a bien longtemps qu’Archie consacre tout son art à l’interprétation, c’est avec de vieux trucs éculés qu’il parvient à nous fendre l’âme, à nous faire pleurer, et nous laisser tout sec, vidés et anéantis, étendus au bord de l’assiette, comme de vieilles arêtes de poisson mort.

Ici il ne joue pas, il se donne, ses yeux regardent ailleurs dans un coin à lui, un filet de bave coule de sa bouche et s’étale sur le vêtement tandis qu’il joue les chants les plus déchirants, il les paie au prix de son eau, qu’importe, il faut donner encore, son chapeau est le plus beau et sa mise est la plus digne.

Jason est un parfait compagnon, Shepp a souvent aimé jouer, accompagné du seul piano, d’ailleurs il en joue lui aussi, sa discographie est traversée à intervalles régulier par ces duos et, à chaque fois ça a donné lieu à de merveilleux albums, sans coup férir. Jason est à l’écoute, il épaule et soutient, porte le flux du soprano ou du ténor, commente le chant, aide à l’élever, jusqu’à la pointe, puis, il sen va de son solo et nous montre pourquoi il est le mieux placé pour relire l’histoire de l’héritage de la Black Music.

Cet album est né des performances live enregistrées à Paris en septembre 2017, lors du festival « Jazz à la Villette » et à Mannheim en novembre 2018 à l’« Enjoy Jazz Festival », Shepp est toujours vaillant et j’attends avec hâte et fébrilité les nouvelles aventures enregistrées de Shepp. Pour info Archie Ball est le petit label de Shepp et tous les dessins ornant les albums de son label sont illustrés par Wozniak et c’est un régal pour les yeux.

Go Down Moses


Sometimes I Feel Like a Motherless Child


Round Midnight


Wise One
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Message par Piranha » mer. 17 févr. 2021 15:26

Ca m'a l'air très bien effectivement.
Sur la liste d'achatS :)

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par The lad » mer. 17 févr. 2021 15:44

Avez vous entendu parlé de ce projet ? https://pitchfork.com/news/pharoah-sand ... new-album/
Avis dithyrambiques via certains canaux — pas entendu, mais la pochette est superbe.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 17 févr. 2021 15:54

Piranha a écrit :
mer. 17 févr. 2021 15:26
Ca m'a l'air très bien effectivement.
Sur la liste d'achatS :)
A ce propos une petite précision, le double LP correspond exactement au Cd, ce qui est une bonne nouvelle, mais il existe des bonus tracks de haute qualité également, elles figurent sur les sites de téléchargement, par contre je ne les ai pas trouvé sur support matérialisé type Cd à tirage limité...
Si quelqu'un voit passer ça...
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 17 févr. 2021 15:56

The lad a écrit :
mer. 17 févr. 2021 15:44
Avez vous entendu parlé de ce projet ? https://pitchfork.com/news/pharoah-sand ... new-album/
Avis dithyrambiques via certains canaux — pas entendu, mais la pochette est superbe.

Image
Merci pour l'info !
:super:
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 18 févr. 2021 06:35

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Petit retour en 2010 avec cet album « Live at Newport » de la part du Dave Douglas United Front. Un « Brass Band » est une formation héritée des marches de la Nouvelle Orléans, elle est formée par des instruments de la famille des cuivres, ici Dave Douglas et sa trompette, Vincent Chancey au cor d’harmonie, Luis Bonilla au trombone et Marcus Rojas au tuba, le brass band est également complété par des instruments de percussion, ici la batterie jouée par Nasheet Waits.

Tout l’attrait de ce merveilleux album consiste à lire la modernité qui s’extrait du canevas ancien, comme une nouvelle pousse qui surgit de la plante mère. On pense également au brass band de Lester Bowie, ou à celui de Mike Westbrook ou bien encore à Kelan Philip Cohran & The Hypnotic Brass Ensemble et d’autres encore.

Mais voilà, celui-ci est certainement l’un des plus réussi, ça tient pour une part au répertoire signé de Douglas, sauf « I’m So Lonesome I Could Cry » composé par Hank Williams. On remarque une série d’hommages, « Fats » envers Fats Navarro, « Rava » dédié à Enrico Rava avec lequel il a joué et « Bowie », fantastique interprétation de plus de douze minutes dédiées au grand Lester de l’Art Ensemble de Chicago.

Parfois, il arrive que certains dédaignent les instruments à l’abord un peu ingrat, comme le tuba ou le cor, certes, en jouer à la perfection ne les rend pas pour autant très véloces, le piston semble lourd et l’apport d’air important avant d’extraire une note, mais ils ont pour eux la grâce et la majesté que l’on retrouve dans la démarche des éléphants, qui parcourent de longs trajets avec force, noblesse et sérénité… sans que personne ne songe à se mettre sur leur chemin.

C’est ici l’occasion enfin d’admirer les splendides lignes de basse de Marcus Rojas, les solos de Luis Bonilla qui démontrent l’efficacité du trombone en tant qu’instrument soliste et les sonorités peu usitées du cor, et, enfin, il reste à saluer la trompette de Dave Douglas qui éclate avec brillance à chaque solo, donnant cet éclat si étincelant à tout l’album.

Spirit Moves (Live)


Dave Douglas & Brass Ecstasy — United Front


Rava (Live)


Bowie (Live)
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » jeu. 18 févr. 2021 09:03

Hey Douglas il parle de (Dave) Douglas ! :ghee:


Alléchant ce Floating Points / Pharaoh Sanders / LSO
Ca sort le 26/03 sur Luaka Bop (label de David Byrne si je ne m'abuse)

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 19 févr. 2021 05:53

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Voici l’album « Pardon My French » enregistré par la formation Jahari Massamba Unit, celle-ci est en fait un duo formé par le batteur Karriem Riggins et par Madlib aux « instruments ». Ce dernier est poly-instrumentiste mais aussi Dj, souvent aux frontières du hip-hop, il est également producteur.

Première écoute - l’après-midi

J’ai écouté l’album au casque et, même en atténuant les basses j’ai trouvé la définition des graves un peu brouillonne, je suppose que ça vient de mes réglages, l’effet est accentué par le jeu de batterie, très véloce et puissant, mais comme « collé », alors que, de toute évidence c’est le travail de Madlib qui s’est superposé à celui de Karriem Riggins.

La partie de batterie ne semble pas s’inscrire dans un échange et un dialogue, on ne perçoit pas la finesse et les espaces nécessaires pour induire les nuances ou les subtilités, le son est un peu brut de décoffrage, mais il est difficile d’établir où se niche le coupable, dans le projet même et dès le concept de l’album ? Du coup j’avoue avoir du mal à me plonger dans l’œuvre.

Les parties de Madlib sont riches, peut-être même trop, là où ça brille, c’est dans les parties de clavier, de vibraphone, de hanches et de cuivres, s’il n’y avait ce manque de définition dans la rythmique, particulièrement sur les tempi rapides, mais je n’en suis qu’au début des écoutes, il faudra donner une autre chance à cet album qui semble avoir été créé pour plaire.

Seconde écoute - Un peu avant minuit

Ça va mieux, le soir je me sens un peu plus "raide", je monte le son, et ça donne de la cohérence à l’ensemble, l’articulation entre la rythmique et le reste fonctionne mieux, enfin je la ressens mieux, les morceaux filent à toute vitesse et je me sens en pays connu.

Je rentre facilement dans la musique, l’adéquation est forte entre le travail de Madlib et celui de Karriem, je n’avais jamais douté du collage impeccable car c’est la règle, mais ça y est, là j’y suis, la preuve que l’écoute, c’est pas toujours simple, qu’il y a des heures où ça va et d’autres non, un peu comme un rendez-vous qu’on rate ou qui réussit…

Troisième écoute - La nuit - L'hommage au terroir

Les titres défilent, « Un Bordeaux Pré-Phylloxéra (Pour le Riche Enculé) », « Deux Fakes Jayers (Aussi Pour Le Riche Enculé) », « Trou du Cul (Ode au Sommelier Arrogant) », « Merde (Basse-cour) », « Riesling Pour Robert » …

Bon je ne vous en mets que quelques-uns, mais on voit bien que c’est gars-là sont bourrés et malpolis, mais on leur pardonne car ils sont étrangers, peut-être même un peu chinois, et que, sans doute, ils n’ont rien contre le noble métier de vigneron et la qualité des bons produits de chez nous, ni contre la pratique de notre belle langue que, d’évidence, ils étudient, et ça me rend fier de vivre dans le pays où je vis. Le titre de l’album, on le comprend mieux du coup, on est même touché de l’hommage qu’ils portent à notre héritage culturel. Crénom c’est beau d’être français !

Jahari Massamba Unit (Madlib & Karriem Riggins) - Pardon My French (Full Album) - (Bon y'a pas les dédicaces)

00:00​ Je Prendrai Le Romanee-Conti
01:59​ Les Jardins Esmeraldins
03:13​ Un Bordeaux Pre-Phylloxera
06:23​ Deux Fakes Jayers
09:55​ Riesling Pour Robert
14:34​ Du Morgon Au Moulin-A-Vent
23:42​ Trou Du Cul
26:17​ Etude Montrachet
30:52​ Le Feu
31:25​ Merde
36:36​ Inestimable Le Clos
41:09​ La Closerie
43:14​ Hommage A La Vielle Garde

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Piranha » ven. 19 févr. 2021 13:52

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Ca ressort (1971 originellement), toujours sur Black Jazz.
Sympathique. Si vous aimez Benson

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 19 févr. 2021 20:20

Piranha a écrit :
ven. 19 févr. 2021 13:52
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Ca ressort (1971 originellement), toujours sur Black Jazz.
Sympathique. Si vous aimez Benson
J'avais parlé de son second album " Proceed With Caution !" P.22, je l'avais alors comparé à Wes Montgomery, mais il est vrai que les deux albums sont assez différents, certains préfèrent le premier et d'autres le second...
C'est vrai que ça réédite en ce moment, mais les prix gonflent en traversant l'Atlantique!
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 20 févr. 2021 07:59

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Dave Douglas a su faire vivre un quintet de grande réputation, outre le trompettiste il est constitué par Jon Irabagon au saxophone, le même que l’on retrouve aujourd’hui aux côtés de Sylvain Rifflet, Matt Mitchell au piano, Linda Oh à la basse et Rudy Royston à la batterie. Il y eut dans son histoire quelques changements à la marge, mais intéressons-nous aux voyages dans le temps avec ce « Time Travel » en hommage au livre de David Toomey, « The New Time Travelers ».

Déjà on pourrait parler d’un voyage dans le temps stylistique car nous sommes invités à écouter une musique « Post Bop », non pas du Blue Note Revival, mais l’édification d’un pont entre musique d’aujourd’hui et celle du passé. L’album est très beau et constitue certainement une des meilleures sorties de l’année 2013, très en pointe en ce qui concerne la technique instrumentale mais également pour ce qui est de l’émotion, comme sur « Law Of Historical Memory » ou Dave déploie l’étendue de son talent.

L’autre musicien vraiment exceptionnel ici, c’est Jon Irabagon au saxophone qui a rarement connu une telle verve, des solos décapants qui se hissent crânement au niveau de virtuosité du trompettiste, il brille comme sur « Little Feet » ou "The Pigeon and the Pie" où il se déploie petit à petit et ouvre ses ailes pour nous emmener là-haut.

L’autre personnalité de quintet qui est assez remarquable c’est Linda Oh, née en Malaisie de parents chinois, elle est multi instrumentiste mais se consacre principalement à la basse où elle excelle, comme ici, brillante et volubile, son jeu est plaisant à suivre dans cet ensemble où elle se distingue avec brio, à la fois partenaire privilégiée du pianiste et complémentaire avec le jeu tout en nuance de Rudy Royston. Une belle réussite!

Time Travel DAVE DOUGLAS QUINTET


Law of Historical Memory


Bridge to Nowhere


The Pigeon and the Pie
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