J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 2 juil. 2021 14:50

Suricate a écrit :
ven. 2 juil. 2021 10:12
Douglas a écrit :
ven. 2 juil. 2021 05:18
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S’il est un groupe que je vénère c’est bien Soft Machine, et pas que pour les trois premiers, déjà le « Quatre » est un chef d’œuvre, le « Six » je le récite presque par cœur et derrière il y a encore du lourd ! Voici Soft Works, une émanation de Soft Machine qui sortit un album en deux mille trois : « Abracadabra ».

Le bassiste Hugh Hopper est dans le coup, c’est un historique il sera du groupe dès 1969 et participera à l’enregistrement du second album « Volume Two ». Elton Dean, le saxophoniste, arrive ensuite, il participe au troisième album de mille neuf cent soixante-dix, « Third », une belle pierre lui aussi. En mille neuf cent soixante-douze c’est le batteur John Marshall qui marque son arrivée en remplacement de l’immense Robert Wyatt, une succession impossible ! Et, pour finir, « Bundles » en mille neuf cent soixante-quinze verra l’arrivée du guitariste Allan Holdworth.

Ce quatuor se forme en deux mille trois pour l’enregistrement de leur unique album qui sortira en mars de la même année, une tournée mondiale sera effectuée avec quelques dates au Japon. Le concert à Osaka se déroulera le cinq août, c’est lui qui donnera matière à cette sortie très récente, les bandes étant jusqu’alors restées inexploitées.

« Abracadabra In Osaka », est un nom qui va bien car une grande partie des titres seront issus de ce premier album, mais il faudra tout de même un double Cd pour restituer la totalité du concert, une heure et quarante-cinq minutes tout de même. Il s’y glissera quelques classiques de Hugh Hopper, « Facelift » qui provient de l’album « 3 » et « Kings and Queens » du « 4 ».

C’est vraiment un album enthousiasmant si on aime écouter ce genre de musique, le « jazz-rock » proposé est très vivant, et fait place à de vrais grands moments, avec Elton Dean royal au saxophone et Allan Holdworth extrêmement brillant dans ses solos. Hugh Hopper chapeaute le tout avec une classe énorme.

Seul John Marshall vit encore aujourd’hui, les trois autres sont partis, mais la Machine Molle fonctionne encore, un album est paru en 2018, « Hidden Details » avec John Marshall et John Etheridge, un live « Live At The Baked Potato » est également paru en deux mille vingt !

Je connaissais cet album studio mais pas ce live. Encore merci !! :chapozzz:

Mis à part "Willie's Knee" on retrouve tous les titres d'Abracadabra, et plus encore ! Il faut reconnaître que ces versions live pètent le feu et qu'il serait dommage de s'en priver!
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 2 juil. 2021 15:02

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Wildflower - Better Times

Toujours dans l’actualité, reçu il y a quelques jours le nouvel E.P. de Wildflower « Better Times ». On connaît la formation ici, elle est plus ou moins dirigée par Idris Rahman au saxophone, il y a également Leon Brichard à la basse et Tom Skinner à la batterie, c’est sorti sur un nouveau label « tropic of love », il est donc référencé TOL0001.

Le trio ne s’est pas trop étalé dans le temps avec ce format, vingt-deux minutes qui passent vite sur le thème des couleurs, quatre titres, deux par face et chacun représente une couleur, blue, yellow, green et red. Je ne me suis pas attardé sur les significations de ces couleurs ni sur l’expression de chacune dans l’esprit des musiciens, me bornant à une simple écoute sans à priori.

Très peu de tempi rapides par ici, c’est plutôt contemplatif, avec une recherche mélodique et harmonique qui accroche l’oreille. C’est fait pour plaire et c’est bien fait, quelques influences africaines et surtout orientales qui font mouche, un sens habile de la progression dramatique qui caractérise chaque pièce et lui donne une pertinence. Le sentiment d’une avancée vers un but, comme une promesse qui se dessine.

Nul doute que l’album est habilement ficelé et qu’il aura du succès, ce que je lui souhaite, malgré qu’il passe bien vite, à peine sorti il faut déjà le ranger… Ou bien le réécouter !

Yellow


Green


Red



Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 13:58, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Algernon » ven. 2 juil. 2021 15:20

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Je viens d'entendre "Hip Pockets" by Billy Cobham / George Duke Band sur France Inter (!), ce grâce à Alexandre Astier, invité de l'émission Popopop - je n'écoute pas d'habitude, mais là c'est une semaine "spéciale Kaamelott" - ça m'a mis en mode réceptif jazz funk. Comme j'ai lu Allan Holdsworth dans ton texte sur "Soft Works", j'étais parti pour chercher un album, et par des chemins détournés, un point commun, et pas de côté : Alphonso Johnson, je me retrouve à écouter son album solo "Velvet Darkness", sur lequel baguettouille aussi rien un autre mister monster : Narada Michael Walden, le remplaçant de Cobham pour ce qu'on sait : une boucle de bouclée.
Holdsworth se révèle très tonique, et "pas chiant" pour l'occasion, réputation qu'il traîne et pas si usurpée que ça. :cote:

https://www.discogs.com/fr/Allan-Holdsw ... ster/18396

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Je ne suis pas trop vieux pour ces conneries.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 3 juil. 2021 03:28

Algernon a écrit :
ven. 2 juil. 2021 15:20
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Je viens d'entendre "Hip Pockets" by Billy Cobham / George Duke Band sur France Inter (!), ce grâce à Alexandre Astier, invité de l'émission Popopop - je n'écoute pas d'habitude, mais là c'est une semaine "spéciale Kaamelott" - ça m'a mis en mode réceptif jazz funk. Comme j'ai lu Allan Holdsworth dans ton texte sur "Soft Works", j'étais parti pour chercher un album, et par des chemins détournés, un point commun, et pas de côté : Alphonso Johnson, je me retrouve à écouter son album solo "Velvet Darkness", sur lequel baguettouille aussi rien un autre mister monster : Narada Michael Walden, le remplaçant de Cobham pour ce qu'on sait : une boucle de bouclée.
Holdsworth se révèle très tonique, et "pas chiant" pour l'occasion, réputation qu'il traîne et pas si usurpée que ça. :cote:

https://www.discogs.com/fr/Allan-Holdsw ... ster/18396

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Pour le côté "jazz-rock" un peu chiant, il y a en effet un grand nombre de candidats, on a vu à l'époque éclore des clones qui se contentaient d'imiter, et un "son" est né qui est vite devenu fastidieux à écouter, les imitateurs de Miles et de John McLaughlin sont en effet nombreux, du coup il reste à extraire les albums qui valent le coup et il y en a, fort heureusement...
Pour Soft Works la vague est passée et le côté "jazz" rend l'album à l'abri de ces critiques me semble-t-il. Celui que tu cites ne s'extirpe pas du "son" global de l'époque, on entend quelques plans déjà entendus, mais il reste une grande maîtrise dans l'exécution de la part des musiciens, ce qui lui confère un grand intérêt.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 3 juil. 2021 03:39

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Binker Golding - Moon Day

Après Wildflower une autre nouveauté et, le hasard aidant, également un trio saxophone, basse, batterie, mais cette fois-ci un véritable vinyle avec une durée correcte. C’est Binker Golding le saxophoniste, au soprano et au ténor, John Edwards est à la basse et Steve Noble à la batterie, ça s’appelle « Moon Day » et la pochette est un peu spartiate avec le cercle du milieu qui permet de voir le label. Le mien est limité à deux cents et il y a une autre série limitée à trois cents.

L’album est très différent du précédent, plus tendu, plus vif, plus technique aussi. Une virtuosité qui se montre et s’affiche, qui prend des risques en osant le free, l’hésitant, la tension, navigant au bord du précipice, une audace qui peut surprendre de la part de Binker Golding. Les deux autres ne sont pas en reste, John Edwards est bondissant, insatiable, c’est le Jimi Hendrix de la contrebasse ! l’immense Steve Noble lui aussi fait dans les effets, délaissant les rythmes explicites, se consacrant au dynamitage général en fournissant une énergie dévorante.

Cet album est pour moi une surprise totale, n’attendant pas le saxophoniste sur un tel terrain, risquant l’éraillement, le cri, laissant pleurer le sax, dans les pas d’Albert Ayler. En fait, il n’a fait que suivre ses deux comparses sur des terres qu’ils parcourent depuis déjà longtemps. Du free donc, du souffle continu au service de l’audace, bousculer les habitudes et s’aventurer dans de nouvelles contrées, pousser plus loin les limites et marcher dans les pas des géants qui ont tracé la voie, et renaître à autre chose, évoluer tout simplement.

La version vinyle, celle que je possède, ne comprend que les trois titres ci-dessous, la version non matérialisée est plus complète, avec trois titres "bonus", elle est fournie d'office sur le site bandcamp !

One Giant Step, Parts i-iv


Reflection


Lunar Wind
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 14:02, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 3 juil. 2021 15:50

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R+R=Now - Live

Plus tout à fait une nouveauté car il attend depuis un mois ou deux dans la pile, voici R+R=Now, un groupe Blue Note avec plein de stars qui avaient foiré leur premier album, même si tout n’y était pas mauvais, particulièrement la partie concernant Christian Scott Atunde Adjuah tout simplement extraordinaire à la trompette. Le maître d’œuvre, Robert Glasper, sans être vraiment responsable du fiasco avait pris cher, mais c’est plutôt Terrace Martin qui avait été dans la ligne de mire, abusant au-delà du raisonnable du vocoder, ce qui va bien dans la modération devient vite un procédé néfaste lorsqu’il tombe dans le systématisme.

Alors voici les mêmes, mais en « Live », à ceux déjà cités il faut ajouter Derrick Hodge à la basse, Taylor McFerrin aux synthés et Justin Tyson à la batterie. Pour être précis, Terrace Martin est au chant et au synthé également. Autant le dire d’emblée, l’essai est beaucoup mieux réussi, plus à l’avant l’immense Robert Glasper prend les choses en main et cette fois-ci pas d’impair, Terrace Martin nous livre une page sans défaut avec tact et délicatesse.

Les compos sont signées par la plupart des membres, on remarque une reprise de Kendrick Lamar « How Much A Dollar Cost » qui boucle la face une. Sur la première galette l’ambiance générale est plus aux ballades, aux rythmes lents, aux effets de toutes sortes qui drapent et enveloppent, en vous positionnant dans un écrin, ce qui, bien sûr, n’a rien d’inconfortable !

L’enregistrement s’est effectué alors que le groupe a joué pendant un mois au « Blue Note Jazz Club » de New York, on ressent la proximité et la chaleur du public, il n’y a donc rien d’étonnant à ce côté Lounge Bar un peu cosy qui respire ici, une musique qui peut s’accommoder d’un verre avec glaçon, d’une cigarette ou d’une conversation, tout va si ça va.

Sur « Needed You Still » face C, Omari Hardwick s’invite avec son flow et ça le fait bien, il faut dire que l’album avance crescendo, malin, jouant ses cartes les unes après les autres, ainsi la dernière face n’est pas la moins brillante avec l’excellent « Resting Warrior » qui se déploie sur vingt-cinq minutes, avec Terrace Martin au sax qui tient bien la route, le cœur à l’avant. Scott Atunde prend la suite au milieu des synthés et des claviers qui tapissent un petit monde tout autour, et surtout ce groove bien présent qui maintient la tension tout du long, avec ici ou là, une ou deux montées qui vont bien.

Un album qui va avec tout, pas exigeant du tout, à pied et en voiture, assis ou allongé, seul ou accompagné, alors que demander de mieux ?

Respond (Live)


Resting Warrior (Live)


How Much A Dollar Cost (Live)


R+R=NOW - Change Of Tone (Live)


Needed You Still (Live)
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 14:04, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 4 juil. 2021 05:14

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Sabu Toyozumi - Water Weed

FJMt° regarde vers le Japon avec cet album de Sabu Toyozumi « Water Weed » qui a été enregistré live à Nichifutsu Kaikan Hall, le deux juillet 1975. Un trio est ici à l’œuvre, Sabu c’est le leader batteur de la formation, Takashi Tokuhiro est à la basse et Mototeru Takagi est à la composition et aux saxophones. Deux titres ici, un par face, « Meteor Crowd » côté A et « Water Weed » côté B.

Sabu Toyozumi fait partie de la première génération des musiciens free au pays du soleil levant, il est même devenu le seul membre de l’A.A.C.M. de Chicago non américain, d’ailleurs son premier album sous son nom se nomme tout simplement « Message to Chicago ». Cet album est le second de sa discographie en tant que leader. Ces « herbes aquatiques » font partie des albums de free japonais de tout premier ordre, tout comme les enregistrements de Kaoru Abe, d’ailleurs ces deux-là s’entendaient bien.

« Meteor Crowd » commence tout à fait tranquillement, c’est très zen en quelque sorte, chacun se déploie et évolue dans son propre espace. Petit à petit des interactions apparaissent, les improvisations se croisent et se répondent. Le free jazz nippon s’est développé en regardant ce qui se passait aux USA, mais aussi en ouvrant un œil vers les musiciens européens tels que Peter Brötzmann ou Han Bennink, comme le confie Sabu Toyozumi, « Takayanagi me disait que si j’arrivais à imiter Han Bennink je deviendrais le meilleur batteur du Japon ».

« Water Weed » est le parfait exemple d’une identité trouvée et d’un album très réussi, avec ce côté « primitif », ces bruits, qui existent dans la culture musicale traditionnelle et qu’on retrouve ici, dans le souffle érudit de Mototeru Takagi par exemple qui gémit, ou pleure juste avant le cri, avec en même temps une sorte de retenue toute en pudeur.

Un très bel album à recommander sans…retenue !

Sabu Toyozumi -- Water Weed (Complete Album)
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 14:06, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 5 juil. 2021 03:24

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Leo Cuypers - Zeeland Suite

Voici un autre album à l’honneur sur FJMt°, « Zeeland Suite » de Leo Cuypers, à vrai dire le classement dans le free jazz pourrait poser question, surtout si on se plonge dans le free pendant une longue période sans interruption prolongée. En effet les morceaux sont tous très écrits, mais les improvisations et l’espace laissé libre aux musiciens peut expliquer la présence de l’album ici, d’autant que pas mal parmi eux cultivent une pratique du free assez régulièrement.

Mais ce n’est là qu’ergoter, car l’album est tout bonnement excellent et suffisamment free pour figurer ici sans honte, d’autant que cette « Zeeland Suite » a des figures de classique et est encore jouée aujourd’hui. Les musiciens aiment s’en emparer là-bas, au nord, et la faire vivre encore, ses neuf thèmes qui s’accommodent fort bien du jeu en extérieur, dans le souffle du vent, au bord de l’eau…

Voici les musiciens qui accompagnent le pianiste Leo Cuypers, les saxophonistes Willem Breuker et Bob Driessen, les bassistes Arjen Gorter et Harry Miller le tromboniste Willem van Manen et le batteur Martin van Duynhoven. Pour la petite histoire Willem Breuker et Leo Cuypers sont les co-fondateurs de l’excellent label hollandais BV Haast Records.

La musique est très attractive et très expressive, danses et folklore côtoient les impros les plus funky et les plus échevelées, un mélange addictif qui reste cependant sans compromission, à certains moments on peut penser à Carla Bley par exemple, on y retrouve le même plaisir de jouer dans un esprit ludique ou le collectif prime avant tout.


1977 Leo Cuypers - Zeeland Suite - Willem Breuker Kollektief
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 14:08, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 5 juil. 2021 15:25

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William Parker - The Peach Orchard

Encore un enregistrement exceptionnel qui arrive, « The Peach Orchard » par le contrebassiste William Parker et son groupe « In Order to Survive ». Un enregistrement classé sur la liste FJMt° et enregistré en 97/98 lors de quatre sessions différentes. Avec le temps le contrebassiste a pris une dimension et une épaisseur considérable, ce choix s’impose avec évidence, même si le coffret « Centering » avec ses enregistrements réalisés entre 76 et 87 aurait pu présenter une alternative crédible, mais l’œuvre est immense et les choix sont grands.

Voici la liste des musiciens participants à ce double Cd, William Parker et sa contrebasse bien sûr, Rob Brown au saxophone alto, Cooper-Moore au piano et Susie Ibarra à la batterie. On remarque également la présence de Assif Tsahar jouant de la clarinette basse sur "Posium Pendasem #3".

Souvent les grands enregistrements ont une âme, ils se saisissent de vous, sans que vous ne puissiez rien y faire, presque malgré vous… La sensation d’être « pris », attrapé, capté et embarqué par un solo qui vous happe et vous emmène au fond de vous-même, jusque dans l’intime, là où la porte est fermée, bouclée à double tour. Ça vous bouleverse un fois la crise de panique encaissée et vous acceptez « la chose » car au fond, c’est un peu ce que vous recherchez, perdre pied et laisser l’émotion vous gouverner, avec les conséquences que l’on devine, même s’il en coûte à votre dignité.

Pour finir je laisse la parole à William Parker, homme d’une grande foi, qui explique :

« La chanson titre, THE PEACH ORCHARD, puise son inspiration dans les événements qui se sont déroulés sur les terres Navaho dans ce qu'on appelle aujourd'hui le Nouveau-Mexique. Le grand chef navaho Manuelito et son peuple luttaient contre l'expulsion de leurs terres par l'armée américaine. De toutes les choses que les Navaho cultivaient, ils aimaient le plus leurs vergers de pêchers. À la fin de cette lutte, comme tous les Amérindiens, ils ont tout perdu, y compris leur précieux verger de pêchers qui a été détruit. En lisant cela, j'ai immédiatement ressenti une très profonde tristesse. Je ne peux qu'imaginer la tristesse qu'ils ont dû ressentir. C'était le début de la fin. Dans cette composition, vous pouvez entendre la couverture massive de l'Amérique par l'Europe ; vous pouvez également entendre la voix non seulement de Manuelito, mais de Nana, Geronimo, Wovoka, Sitting Bull, Kicking Bird, Kicking Bear et tous les autres. »

Un album-massue.

[j'écris ceci sans certitude n'ayant pas fait l'expérience par moi-même, mais certains disent que la réédition est supérieure à l'original pour la qualité du son, il n'est pourtant pas fait mention d'une rematerisation]

The Peach Orchard


Posium Pendasem #3


In Order To Survive


Leaf Dance
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Cooltrane » mar. 6 juil. 2021 07:49

Douglas a écrit :
ven. 2 juil. 2021 14:50
Suricate a écrit :
ven. 2 juil. 2021 10:12
Douglas a écrit :
ven. 2 juil. 2021 05:18
Image

S’il est un groupe que je vénère c’est bien Soft Machine, et pas que pour les trois premiers, déjà le « Quatre » est un chef d’œuvre, le « Six » je le récite presque par cœur et derrière il y a encore du lourd ! Voici Soft Works, une émanation de Soft Machine qui sortit un album en deux mille trois : « Abracadabra ».

Le bassiste Hugh Hopper est dans le coup, c’est un historique il sera du groupe dès 1969 et participera à l’enregistrement du second album « Volume Two ». Elton Dean, le saxophoniste, arrive ensuite, il participe au troisième album de mille neuf cent soixante-dix, « Third », une belle pierre lui aussi. En mille neuf cent soixante-douze c’est le batteur John Marshall qui marque son arrivée en remplacement de l’immense Robert Wyatt, une succession impossible ! Et, pour finir, « Bundles » en mille neuf cent soixante-quinze verra l’arrivée du guitariste Allan Holdworth.

Ce quatuor se forme en deux mille trois pour l’enregistrement de leur unique album qui sortira en mars de la même année, une tournée mondiale sera effectuée avec quelques dates au Japon. Le concert à Osaka se déroulera le cinq août, c’est lui qui donnera matière à cette sortie très récente, les bandes étant jusqu’alors restées inexploitées.

« Abracadabra In Osaka », est un nom qui va bien car une grande partie des titres seront issus de ce premier album, mais il faudra tout de même un double Cd pour restituer la totalité du concert, une heure et quarante-cinq minutes tout de même. Il s’y glissera quelques classiques de Hugh Hopper, « Facelift » qui provient de l’album « 3 » et « Kings and Queens » du « 4 ».

C’est vraiment un album enthousiasmant si on aime écouter ce genre de musique, le « jazz-rock » proposé est très vivant, et fait place à de vrais grands moments, avec Elton Dean royal au saxophone et Allan Holdworth extrêmement brillant dans ses solos. Hugh Hopper chapeaute le tout avec une classe énorme.

Seul John Marshall vit encore aujourd’hui, les trois autres sont partis, mais la Machine Molle fonctionne encore, un album est paru en 2018, « Hidden Details » avec John Marshall et John Etheridge, un live « Live At The Baked Potato » est également paru en deux mille vingt !

Je connaissais cet album studio mais pas ce live. Encore merci !! :chapozzz:

Mis à part "Willie's Knee" on retrouve tous les titres d'Abracadabra, et plus encore ! Il faut reconnaître que ces versions live pètent le feu et qu'il serait dommage de s'en priver!
Je me demande si cet album n'est pas un peu la base du Soft Machine Legacy (sur label Muséa, si mémoire est bonne) qui a écumé les scènes à partir de 2005, même si c'est Etheridge (arrivé en rempacement déjà de Holdswoth avec l'album Softs (76, je crois) qui a repris le flambeau à la gratte.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Harvest » mar. 6 juil. 2021 08:49

Douglas a écrit :
lun. 5 juil. 2021 15:25
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J’ai le double CD sorti sur Aum en 98. Pas écouté depuis longtemps. C’est donc l’occasion de le dépoussiérer.
Par ailleurs sur Aum aucun disque n’est à négliger. :gratzzz:

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 6 juil. 2021 08:52

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Wollny - Parisien - Lefebvre - Lillinger ‎– XXXX

Un album sorti il y a un mois ou deux, la réunion de quatre musiciens appartenant ou familiers du label ACT. Quatre musiciens qui se connaissent et s’apprécient, bien que Wollny soit le seul à connaître l’ensemble des partenaires. Act est coutumier de favoriser les rencontres et les collaborations entre ses membres, ainsi les affinités se dessinent, les projets se font et se concrétisent parfois, comme ici, avec un quatuor fameux.

Michael Wollny est au synthé, au rhodes et au piano, Emile Parisien au saxophone soprano, en général son nom sur un album déclenche un achat chez moi, Tim Lefebvre est à la basse électrique et à l’électro et Christian Lillinger est le batteur percussionniste. Ici la musique est entièrement improvisée sauf pour « Rules of Behavier PartII » qui est signé Wollny.

Ça s’est passé en live à Berlin durant quatre concerts au club « A-trane », « It was a blast ! » de l’aveu même des musiciens. Le titre signifie Explore, Expand, Exploit, Exterminate, d’où les quatre X ici alignés. Huit heures de musique ont été enregistrées, quatre fois deux heures en huit sets séparés, grosso modo. Impro et électricité règnent ici, même Emile Parisien use parfois des effets, les bandes ont ensuite été travaillées et ces quarante-quatre minutes et quarante-quatre secondes sont le fruit d’un long travail de sélection, découpage et montage. L’aspect « live » a été gommé lors du montage, pour donner l’aspect d’un album studio.

Sans surprise, pour ce qui me concerne, les moments que je préfère sont souvent ceux qui concernent les solos d’Emile Parisien, toujours en forme, avec cette aptitude extraordinaire à viser juste, le Robin des bois du solo qui tue. Le côté électro est également globalement très réussi, bien qu’il y ait un ou deux courts passages qui me grattent un peu l’oreille, les quatre sont formidables, évidemment, on s’en doutait.

L’improvisation étant la partie première ici, on comprend d’emblée que l’album est jazz, l’électricité, les synthés et les effets étant également prédominants, on peut tout aussi bien penser que l’album est électro, c’est donc à un mélange malin et bien réussi que nous sommes confrontés, ainsi avance la musique…

Nörvenich Lounge


Somewhere Around Barstow


Too Bright in Here


Dick Laurent Is Dead
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 14:12, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 6 juil. 2021 08:54

Harvest a écrit :
mar. 6 juil. 2021 08:49
Douglas a écrit :
lun. 5 juil. 2021 15:25
Image
J’ai le double CD sorti sur Aum en 98. Pas écouté depuis longtemps. C’est donc l’occasion de le dépoussiérer.
Par ailleurs sur Aum aucun disque n’est à négliger. :gratzzz:
Pour moi un "choc" incroyable !
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 7 juil. 2021 02:53

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Gretchen Parlato ‎– Flor

Un nouvel album, "Flor", de la part de Gretchen Parlato, tiens, ça faisait longtemps ! La compagne de Marc Juliana avait sorti son album précédent en 2013, « Live in NYC » et encore avant « The Lost And Found », les deux précédents je ne les connais pas.

Pas vraiment de jazz ici, on navigue plutôt dans les genres, en papillonnant, se posant tantôt ici, tantôt là, c’est varié, peut-être même est-ce un peu variété ? La question pourrait se poser, s’il fallait chercher une identité ici, ce ne serait pas dans le style mais plutôt dans l’accompagnement, acoustique et avec des cordes, une batterie aussi, et des percus, qui assurent bien mais c’est Léo Costa qui pulse, Mark Giuliana ne jouant que sur le dernier titre « No Plan » signé David Bowie.

Ça démarre côté Brésil avec « É Preciso Perdoar », très chouette, on y revient un peu plus tard avec « Roy Allen » signé de Roy Hargrove avec Airto Moreira qui intervient en chantant et en jouant des percus, oscillant entre musique indienne pour l’intro et musique brésilienne pour la suite.

Côté accompagnement il y a Artyom Manukyan qui joue du violoncelle et Marcel Camargo qui pince les cordes de sa guitare, en plus de Léo Costa déjà cité et la voix de Gretchen toujours aussi belle. Il y a également une référence classique, la « Cello Suite No. 1, BWV 1007: Minuet I/II » de Bach. Le patchwork continue avec des pièces plutôt pop « Wonderful » pas trop terrible, où elle fait chanter sa petite fille, et « Magnus qui semble être une ritournelle…

En fait je crois que je vais me repasser le « Live in New York City » et me souvenir du temps d’avant…


Wonderful


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Message par Douglas » mer. 7 juil. 2021 17:07

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Don Cherry ‎– The Summer House Sessions

Avec cet album nous voici plongé dans l’été soixante-huit, en Suède, en compagnie de Don Cherry, de son épouse Moki Karlsson et de sa fille Neneh. Ils ont transformé leur maison à Tågarp en un lieu de vie communautaire accueillant divers artistes venus d’un peu partout, je ne sais si bleue était la maison mais elle était ouverte, accueillant les esprits aspirants à une mutualisation des compétences. Ainsi poètes, peintres et musiciens étaient bienvenus, se mêlant aux amis et à la famille.

On savait que ces documents sonores existaient, témoignages d’actions en faveur d’une « Association pour l'éducation des travailleurs » où un orchestre suédois se réunissait autour de Don avec différents thèmes de travail. Ce sont les fameuses « Summer House Sessions » longtemps considérées comme perdues qui sont enfin retrouvées et dévoilées au grand public. Il existe un vinyle simple ou un double Cd qui ajoute des pistes supplémentaires.

C’est le le saxophoniste et ingénieur du son Göran Freese qui invita le 20 juillet le groupe suédois de Don, avec Jacques Thollot à la batterie, Kent Carter à la basse et le percussionniste Bülent Ateş qui venait de Turquie, le tout sous la direction bienveillante de Don à la trompette de poche, aux flûtes, et aux percussions également. Comme indiqué le langage commun était celui de la musique, devenu moyen de communication privilégié.

Cette piste occupe le vinyle et le premier Cd, elle dure presque quarante-sept minutes et constitue absolument un long « trip » fascinant, précurseur de ce que sera plus tard l’Organic Music Society. Le second Cd contient les autres enregistrements récupérés au même moment. D’autres musiciens s’agrègent aux huit déjà présents, Gunnar Lindqvist au saxophone et Sune Spångberg à la batterie. Don Cherry est absent sur deux plages, sans doute les « untitled 3 & 4 ».

Quoiqu’il en soit ces enregistrements font vraiment plaisir, ils engagent à s’orienter vers l’écoute d’«Organic Music Society » de 1973, ou d’ « Orient » de la même année qui perpétuent l’esprit malgré, parfois, quelques longueurs.

Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 14:16, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Bebeto » jeu. 8 juil. 2021 06:08

Le batteur a fait un pain à un moment donné. :hehe:

De bon matin au café c'est rude, je vais y jeter une oreille plus attentive lorsque mes oreilles seront un peu plus disponibles.

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 8 juil. 2021 09:04

Bebeto a écrit :
jeu. 8 juil. 2021 06:08
Le batteur a fait un pain à un moment donné. :hehe:

De bon matin au café c'est rude, je vais y jeter une oreille plus attentive lorsque mes oreilles seront un peu plus disponibles.
Ce côté un peu "rude" ou "âpre" il le doit à Ornette Coleman avec qui il s'est formé avant de jouer avec Steve Lacy puis Sonny Rollins et encore Shepp et Tchicai dans le new Contemporary Five, et enfin Albert Ayler avec lesquel il gardera cette approche très "Colemanienne" que l'on entend encore ici. Il faut aussi se souvenir de son Passage à Paris et particulièrement au "Chat qui pêche" où il a formé la première génération de musiciens français au free jazz, Jean-François Jenny Ckark, Aldo Romano (une pièce italienne) et surtout François Tusques et Jacques Thollot, que l'on entend ici à la batterie.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Bebeto » jeu. 8 juil. 2021 09:16

Je bloque un peu sur l'aspect foutoir de cette musique et le free en général, sauf lorsqu'il est mâtiné de spiritual, là, mes oreilles disent cimer. Il me faut une structure, une architecture détectable, si tu vois ce que je veux dire. Mon côté "chanson".
Coleman, j'ai deux-trois bricoles de lui, que j'ai ressorties à l'occasion de sa mort et que j'ai rangées aussitôt.
A Marciac, il y a quelques années, Kenny Garrett m'avait régalé lors d'un concert ; il avait commencé avec une apocalypse musicale pendant 20 30 minutes époustouflantes de chaos sonique et tellurique, puis au fil du concert, il nous a guidés, nous les auditeurs éberlués, en extase, vers un ciel plus funky, radieux. Génial ! De la dope !

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 8 juil. 2021 10:09

Bebeto a écrit :
jeu. 8 juil. 2021 09:16
Je bloque un peu sur l'aspect foutoir de cette musique et le free en général, sauf lorsqu'il est mâtiné de spiritual, là, mes oreilles disent cimer. Il me faut une structure, une architecture détectable, si tu vois ce que je veux dire. Mon côté "chanson".
Coleman, j'ai deux-trois bricoles de lui, que j'ai ressorties à l'occasion de sa mort et que j'ai rangées aussitôt.
A Marciac, il y a quelques années, Kenny Garrett m'avait régalé lors d'un concert ; il avait commencé avec une apocalypse musicale pendant 20 30 minutes époustouflantes de chaos sonique et tellurique, puis au fil du concert, il nous a guidés, nous les auditeurs éberlués, en extase, vers un ciel plus funky, radieux. Génial ! De la dope !
J'aime beaucoup Kenny Garrett et la musique dont tu parles, mais aussi ce qui est plus déstructuré voire même bien barré. Il y a également pas mal de trucs que je n'aime pas, ou moins, c'est cette diversité qui fait l'intérêt de ce forum.
D'une façon générale je parle plutôt des musique que j'aime, ou que j'ai aimé.
C'est sûr que l'expérience live dont tu parles ça marque son homme, on y revient dans sa tête et on essaie de revivre l'élan d'alors, j'en ai quelques uns également et je crois que ça doit être beaucoup partagé, ces moments uniques, par les membres du forum.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 8 juil. 2021 10:25

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Anthony Joseph ‎– The Rich Are Only Defeated When Running For Their Lives

J’avais déjà évoqué Anthony Joseph en page neuf à propos de l’album « Caribbean Roots » qui était très dansant et assez funky, avec cette nouvelle sortie c’est un peu différent, comme si une évolution ou un tournant s’était opéré. Un livret assez copieux s’est glissé dans la pochette et les mots du poète y sont écrits. Sur le petit macaron collé sur la pochette de protection du vinyle on peut même lire « Spiritual Jazz Poetry », ce qui peut surprendre, en effet.

Je ne balaye pas d’un revers de la main la prétention au jazz, ni à la « spiritual music » et encore moins celle qui évoque la voix du poète, car il y a tout ça ici, mais j’aurais même dit plus, en parlant d’un album politique, qui témoigne et rend hommage. Ainsi sont évoqués Edward « Kamau » Brathwaite ou C.L.R. James, poètes et écrivains engagés. On y parle également des plaintes, des cris et des colères, des nèg’marrons même… Ce n’est pas pour rien que l’album se nomme « Les riches ne sont vaincus que lorsqu’ils courent pour sauver leurs vies », une phrase en provenance du livre « Les Jacobins noirs » de C.L.R. James.

Côté musique une formation de musiciens londoniens est à l’œuvre, Colin Webster, Denys Baptiste, Jason Yarde, Shabaka Hutchings sont aux saxs, Thibaut Remy à la guitare, Florian Pellissier au clavier, Andrew John à la basse Crispin "Spry" Robinson aidé de Roger Raspail aux percus et Rod Youngs à la batterie. Tous portent ou supportent le flow d’Anthony Joseph.

Le parler/chanter du caribéen est ici particulièrement mis en valeur, entre narratif et revendicatif, alors oui, il y a une évolution, mais si autrefois j’ai pu écrire « côté influences on peut penser à Fela mais aussi à Gil Scott-Héron et même à Taj Mahal » je crois qu’il n’y a rien à enlever, mais plutôt à rajouter, cette couleur « jazz » qui, finalement, sied si bien au discours !

Anthony Joseph - Kamau (Radio Edit) - {Official Video}


Calling England Home


Anthony Joseph - Maka Dimweh (Official Audio)


Anthony Joseph - The Gift (Official Audio)
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