J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 8 juil. 2021 11:27

Je profite de l'occasion pour remonter ce vieil album sympa en tous points ! "Neckbone", quel régal (les steeldrums) !
Douglas a écrit :
sam. 30 nov. 2019 18:42
Cactus a écrit :
sam. 30 nov. 2019 13:54
Mes écoutes Jazz ne sont pas très "cérébrales" ...ceci fait parfaitement mon affaire et me fait taper du pied ..!
Ça tombe bien, voici un autre album bien funky:

Image

Place au funk, à l’afrobeat, au calypso, au reggae et bien sûr au jazz qui soutiennent tous le Spoken Word d’Anthony Joseph, le poète de Trinidad & Tobago ! Tel un rappeur, il dit plus qu’il ne chante les textes avec sa voix forte, pleine de puissance et de conviction. Un petit livret joint à l’album permet de suivre le flow rythmé des mots qui claquent, soutenus et poussés par la musique qui gonfle et déferle au rythme implacable de l’afrobeat ou, parfois, plutôt chaloupé du calypso.

L’album devient vite assez envoûtant, la voix s’entremêle avec facilité à la musique. Les accompagnateurs sont au top, Jason Yarde et Shabakah Hutchings au sax, Yvon Guillard à la trompette, Pierre Chabrèlle au trombone, Patrick Marie-Magdeleine à la guitare, Florian Pellisier aux claviers, Andrew John et Mike Clinton aux basses et Andy Narell à la « batterie en acier ». Côté influences on peut penser à Fela mais aussi à Gil Scott-Héron et même à Taj Mahal.

Anthony Joseph - Neckbone


Anthony Joseph - The Kora


Anthony Joseph - Caribbean Roots
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 9 juil. 2021 03:33

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The Charlie Mingus Jazz Workshop - Shadows
« Shadows » est le premier film sorti par John Cassavetes, en 1959 aux Etats-Unis. Il confie la musique de cette « docufiction » à Charles Mingus, il faut dire que le jazz est un thème important dans le film, ainsi que le racisme. L’autre spécificité du film c’est le recours à l’improvisation, tant pour les acteurs que pour la musique du film qui, si elle s’enroule parfois autour de thèmes, se laisse facilement embrigader dans des impros folles qui donnent tout l’intérêt de ces bandes.

Le vinyle est un simple E.P. qui passe du coup assez vite, chronologiquement c’est juste après la sortie de « Pithecanthropus Erectus » un incontournable de Charles Mingus sorti en 1959, avec Jackie McLean et Mal Waldron entre autres. Attention, celui-ci est signé par « The Charlie Mingus Jazz Workshop », il ne faut pas le confondre avec l’autre « Pithecanthropus Erectus » enregistré par Charles Mingus et sorti en soixante et onze qui, par ailleurs, est lui aussi excellent !

L’E.P. que je possède est sorti cette année sur « DOL », label qui n’a pas toujours bonne réputation, mais ici ça va, il est distribué en version couleur par la Fnac. Quatre titres ici, « Untitled Percussion Composition », « Nostalgia in Times Square », « Alice Wonderland » et « Self-Portrait In Three Colors ». On retrouve des musiciens qui gravitent autour de Mingus, comme Dannie Richmond à la batterie, Booker Ervin au sax ténor, John Handy à l’alto, Horace Parlan au piano et, le moins connu mais vraiment excellent Shafi Hadi à la flûte et au sax.

Bien que le nom de Mingus n’apparaisse pas au générique, il y a un côté « avant-garde » ici qui intéressera les cinéphiles du monde entier, mais ça je l’ai lu, parce que je ne fais pas partie de la grande famille des passionnés cinéphiles.

Untitled Percussion Composition (From "Shadows")


Nostalgia in Times Square (From "Shadows")


Alice's Wonderland (From "Shadows")


Self Portrait in Three Colors - Charles Mingus
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 09:07, modifié 1 fois.
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Message par Douglas » ven. 9 juil. 2021 17:09

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Futura Experience - Futura Experience

Dès que j’ai eu connaissance de son existence, je me suis dit : « Celui-là, il me le faut ! » Voici venir « Futura Experience », Futura comme le nom du label de Gérard Terronès, c’est certainement lui, à droite sur la pochette, avec le chapeau sur la tête. Dans un petit coin de la pochette intérieure il raconte la naissance de ce Big band free-bop, c’est en discutant avec Jean-François Pauvros que l’idée a été lancée, avant de se concrétiser.

L’idée est de garder l’esprit libertaire dans lequel cette génération de musiciens a grandi, les « 1960-1980 » pourrait-on dire, combattants de la musique underground, créateur avant tout, militants d’une scène où tout était permis, toutes les audaces entre les mains de ces musiciens créatifs et talentueux. Pour autant quelques-uns parmi les plus jeunes les ont rejoints au sein de ce collectif à géométrie variable.

Les voici tous, tels qu’ils apparaissent sur le livret : Franck Assemat (saxophone baryton), Christiane Bopp (trombone, sacqueboute), Xavier Bornens (trompette, bugle), Morgane Carnet (saxophone ténor), Sophia Domancich (pianos, Fender Rhodes), Michel Edelin (flûtes), Jean-Marc Foussat (Synthi AKS, voix), Dominique Lemerle (contrebasse), Christian Lété (batterie), Rasul Siddik (trompette, percussions, voix), Sylvain Kassap (clarinettes), Jean-François Pauvros (guitares, voix)… et Gérard Terronès (présence).

Le répertoire est une suite de standards à la page, « Lonely Woman » et « Sadness » d’Ornette, « Retrospect » de Sun Ra, « Fables of Faubus » de Mingus, « Machine Gun » De Jimi, « Opale » et « Memorias del Olvido » de Pauvros et « Totem » d’Edelin, le tout dans le désordre, quelle fête ! Juste grandiose toutes ces lectures nouvelles de classiques ! Un grand merci à tous pour cette galette si touchante.

Peu de renseignements sur la pochette pour ce qui concerne les dates d’enregistrements, ce qui est sûr c’est que le cd est sorti en février 2021 et qu’il salue l’œuvre et la mémoire de Gérard Terronès dont le rôle, dans ces années-là, fut tout simplement crucial.

"Lonely woman" cover by Futura Experience
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 09:09, modifié 1 fois.
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Message par Harvest » ven. 9 juil. 2021 17:24

Pas réussi à me le procurer celui-ci…vais devoir le commander.

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Message par Douglas » ven. 9 juil. 2021 17:30

Harvest a écrit :
ven. 9 juil. 2021 17:24
Pas réussi à me le procurer celui-ci…vais devoir le commander.
Je l'ai eu au Souffle Continu !
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Message par Harvest » sam. 10 juil. 2021 06:57

Je vais le leur commander parce que dans ma province et en dépit du fait que quelques disquaires se soient installés, difficile de se procurer certaines choses. :chapozzz:

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Message par Douglas » sam. 10 juil. 2021 11:32

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Jean-Marc Foussat, Sylvain Guérineau & Joe McPhee ‎– Quod

Je me suis procuré ce cd daté de 2010 assez récemment, pour approfondir un peu la connaissance de ces musiciens vraiment passionnants. Celui que je « fréquente » depuis longtemps, c’est Joe McPhee, il joue ici du sax soprano, Sylvain Guerineau est au saxophone ténor, en vérité je l’ai peu écouté, je connais ses atomes crochus avec le troisième larron, Jean-Marc Foussat au synthi AKS et à la voix, que j’ai appris à apprécier depuis déjà quelques années, il fait partie d’ailleurs de « Futura Experience ».

Deux titres ici, le premier « Le désarroi du Cœlacanthe – The Forbidden » dépasse les vingt-quatre minutes. Joe McPhee joue canal gauche, Guérineau à droite et Foussat dans le centre du spectre. Ceci étant posé il faut parfois se méfier, le facétieux Jean-Marc Foussat peut brouiller les pistes, mais qu’importe car ce qui compte c’est le collectif. Les variations dans cette vaste mouvance varient en fonction des sons qui se cherchent, parfois s’imitent et se copient même. C’est comme ça, Foussat est un sorcier !

D’ailleurs il n’hésite pas à changer les sons de ses compères, qui en profitent à leur tour pour changer de façon de jouer, c’est donc à une fusion des sons à laquelle nous assistons, les trois instruments n’en faisant plus qu’un, puis chacun retrouvant son identité propre.

« Le Corps des Larmes – The Forgiven » a une durée presque similaire, deux minutes de moins, on retrouve cet ailleurs que les trois créent, un monde parallèle, celui des rêves et des songes, du mouvement dans l’espace, ce pourrait être la musique d’un rite initiatique, comme un passage vers un ailleurs, de l’interdit vers le pardon suggèrent les titres.

Vers le milieu de la composition, ça bascule incroyablement, comme une marche en avant qui s’enclenche dans un tournis qui vous saisit, arrive ensuite « la magie des sons » une caresse aux sens et à l’oreille, comme un mouvement qui subjugue et qui se prolonge vers quelque chose qui ressemble à un atterrissage, vers le silence, le « rien », juste la réalité qui revient…

Un album étonnant, déroutant et sensuel.

Quod Foussat Guérineau McPhee
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 09:11, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 11 juil. 2021 03:47

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Parlons un peu d’Hartmut Geerken, un choix FJMt°, il est resté six années en Egypte pendant les années soixante et est co-fondateur avec Salah Ragab du Cairo Jazz Band ainsi que du Cairo Free Jazz Ensemble, il avait été cité lors de la présentation « d’Héliopolis ». Ensuite il a joué, côtoyé ou enregistré avec pas mal de musiciens, Embryo, l’Art Ensemble de Chicago, John Tchicai, Sunny Murray, Don Cherry… J’arrête là car la liste est longue. Il est également connu pour être un collectionneur et un spécialiste de Sun Ra, il a établi une discographie très précise et détaillée du musicien, il a aussi publié les écrits de l’Astre Solaire.

Mais revenons à cet album disons spécial, « Amanita », publié par Qbico, label italien dont on dit que, sur la fin, il n’était pas très exigeant sur la qualité des publications. C’est un double LP, l’un d’entre – eux est couleur bronze, Qbico aime les vinyles colorés. Pour s’y retrouver dans l’ordre des faces il faut commencer par le vinyle noir et regarder dans la dead wax où s’affiche A ou B pas loin du numéro de matrice, pour le second vinyle il suffit de compter les compos et de se référer à la pochette quatre titres face C et trois faces D. maintenant vous pouvez écouter dans n’importe quel ordre, ça n’a pas vraiment d’importance.

Les labels sont constitués par des photos de spécimen d’amanite, des champis dont Hartmut est également spécialiste, il est en effet également mycologue. Vous l’avez deviné, aucun renseignement d’aucune sorte. La pochette est superbe, pliée en deux parties reliées, elle contient les vinyles mais aussi des photos, les titres et des renseignements autobiographiques dont j’ai extrait quelques éléments cités ci-dessus.

La photo représente les deux instruments dont joue Hartmut, la « Sun Ra’s Sun harp » ou bandura, un instrument bulgare qui lui a été offert par Sun Ra lui-même, et le « Swarmandal », un cadeau qui lui a été fait à New Delhi par les frères Dagar, il chante ou psalmodie également. On le voit sur les photos jouer des percussions métalliques qu’on entend sur le disque.

Le personnage est tellement étonnant qu’on attend beaucoup de l’album, mais il faut l’aborder dans la simplicité, il y a une flamme qui brûle ici, des rythmes, des chants, des vocalises, la harpe de Sun Ra qui accroche te temps, l’étire et l’étend dans la vibration.

Quelque chose d’universel également, par -delà les cultures, comme un mélange inédit qui ouvre « les portes de la perception », peut-être un effet de ces amanites, porté par le musicien qui retranscrit son expérience au travers de la musique. La dernière face est particulièrement étonnante, ah oui, j’allais oublier tous les titres joués commencent par « amanita » et se poursuivent par un autre mot « ovoidea », « vaginata », « phalloides », « rubescens », « pantherina » et d’autres encore…

Pas d'extrait trouvé.

Image
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 09:13, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 12 juil. 2021 04:18

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Sons Of Kemets - Black To The Future

Et voici venir le nouvel album de « Sons Of Kemets », sorti des presses mi-mai. On retrouve la même formation qu’à l’habitude, à savoir Shabaka Hutchings mais il délaisse le seul saxophone ténor au profit de la plus large famille des instruments à vent, Theon Cross au tuba, magistral ici, Tom Skinner et Edward Wakili-Hick aux batteries. Mais ce n’est pas tout.

Sur un peu plus de la moitié des titres de nombreux invités se succèdent, comme Angel Bat Dawid, Moor Mother, Joshua Idehen, Kojey Radical, D Double E au chant. Il y a également Steve Williamson et Kebbi Williams au ténor, Ife Ogunboji à la trompette, Nathaniel Cross au trombone et Cassie Kinoshi à l’alto. C’est une petite révolution dans le son de Sons Of Kemets, plus ouvert, plus maîtrisé, mais également plus radical dans ses prises de position politiques.

Ça s’appelle « Black To The Future » et c’est entièrement composé par Shabaka qui prend tout ça en main. Les parties rythmiques sont impressionnantes avec les deux batteurs qui se complètent parfaitement, Thon Cross au tuba est vraiment merveilleux, sa sonorité se marie de façon idéale avec les bois, il impose la rondeur de son « son » tout au long de l’album, en véritable virtuose. Shabaka reste au niveau où on le connaît et il réussit à faire grimper encore sa formation d’un niveau.

Les quatre faces du double vinyle ne dépassent qu’une fois légèrement le quart d’heure, ce qui oblige à un peu d’exercice pour tourner la galette : voyons l’aspect positif des choses, du coup chaque face possède sa personnalité propre que l’on écoutera sans doute dans un ordre différent selon l’humeur. L’instrumentale, celle un peu rap ou bien encore celle qui envoie et celle qui conclue, avec ce « black » qui s’élève et dénonce, à la mémoire de George Floyd et pour le mouvement du « Black Lives Matter », pour qu’enfin ça change.

Un album militant et une évidente réussite.

Sons Of Kemet, Joshua Idehen - Field Negus (Audio)


Sons Of Kemet - Hustle ft. Kojey Radical


Sons Of Kemet - To Never Forget The Source (Visualizer)


Sons Of Kemet, Joshua Idehen - Black (Audio)


Sons Of Kemet - Let The Circle Be Unbroken (Audio)
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 09:15, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 13 juil. 2021 01:18

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Archie Shepp & Joachim Kühn - Wo ! Man


Il y a une actualité pour cet album sorti en 2011, il est en effet paru sur support vinyle très récemment, l’occasion de se pencher à nouveau sur ce très bel enregistrement. Déjà la superbe pochette prend une nouvelle ampleur grâce au format vinyle et les dessins de Wozniak y sont mis en valeur comme ils le méritent.

Je ne m’attarde pas sur les duettistes, Shepp et Joachim Kühn sont deux musiciens qu’il n’y a plus à présenter, sinon souligner cette jeunesse qui les anime, l’un comme l’autre. Ça s’ouvre sur « Transmitting » une composition de Joachim toute en rythme qui permet à Shepp de développer l’ampleur de ce « son » qui lui est propre, la pièce est très structurée avec un thème accrocheur. Shepp répond ensuite avec une ballade « Nina », il les aime, ces pièces un peu paresseuses qui se prélassent au soleil, avec un zeste de Brésil et de bossa, propices à de longs solos qu’il nourrit du flot de ses notes qui se chevauchent pour former un long serpentin.

On reste côté Shepp face B, avec « Drivin’ Miss Daisy », une récréation avec un petit aspect ludique, mais ça monte en intensité avec « Sketch » une impro signée par les deux qui se cherchent, entre ballade et blues, l’un scrutant l’autre, Kühn dessinant une texture dans laquelle Shepp s’accroche côté déchirure. Mais lors de son solo le piano reprend la main et glisse dans l’expressivité un peu romantique, que Shepp prolonge en ajoutant une très grande fragilité, dentelle au pays du bleu…

Face C, on explore les standards, dont Shepp est un grand interprète et le prouve immédiatement avec cette reprise de « Harlem Nocturne » de Earle Hagen et Dick Rogers dont il s’empare avec une maestria sublime dès l’exposé du thème, il est à son affaire et trouve les sonorités les plus déchirantes, un des sommets ici.

On reste en altitude avec la reprise de « Lonely Woman » d’Ornette Coleman, Joachim Kühn en prend toute la mesure et se hisse tout là-haut, sur le toit, et le dispute en lyrisme avec le funambule Shepp qui danse sur son fil, un duo aérien les yeux dirigés vers les étoiles.

Arrive la face D et « Segue » signée par le duo, une poursuite où les deux courent, se rattrapent, se cherchent, se trouvent et repartent encore… Pour finir, l’hommage inévitable envers le Duke que Shepp vénère, ce sera « Sophisticated Lady », une énième version de la part du saxophoniste, différente et singulière, en partage avec Joachim, comme on le fait d’un bon vin, entre amis.

Transmitting


Harlem Nocturne


Lonely Woman


Sketch
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 09:18, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 13 juil. 2021 12:02

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Jean-Marc Foussat - Les vraies richesses

Voici un album de cette année enregistré par Jean-Marc Foussat avec ses outils préférés, le synthétiseur AKS et la voix, la sienne car sur ce coup il avance en solo, en tout cas pour l’album, pour le reste on verra plus tard.

Ça s’est passé au Bois Harel, à Rennes durant la nuit du vingt et un au vingt-deux juillet 2019 à l’occasion de l’événement « Tout Renne s’emmerde » nous dit la pochette. Elle nous cite également les organisateurs, ce qui est bien, pour ceux qui aiment connaître l’origine des choses et des évènements : « From Town to Town », « Capital Taboulé », « Consternation », « L’Effroyable Association Sataniste des Soviétiques de l’Ouest » et enfin « Dream Noise ».

La première pièce se nomme « Providence » et occupe entièrement la face une avec ses vingt-sept minutes et trente-quatre secondes. Le maître de l’Aks déploie son savoir-faire en créant une sorte de symphonie, avec un chœur d’une incroyable amplitude, c’est vraiment très spectaculaire, j’imagine la joie qui doit être la sienne au moment de créer ce monde sonore qui vibre au bout de ses doigts. L’adjonction des voix est également une véritable réussite, les nappes sonores s’ajoutent avec évidence, comme les étages d’une mille-feuille, en constante évolution, créant un espace sonore grandiose.

La face B est occupée par une pièce également très conséquentes, « L’Inattendu » qui frôle les vingt-six minutes. On retrouve des moyens identiques à la face une, mais cette fois-ci nous sommes plongés dans un monde fantastique un peu moins sécurisant, j’imagine que le public devait avoir les foies au milieu de la nuit, au Bois Harel, c’est sûr que des créatures ignobles allaient surgir du néant, feu-follet et farfadet, loups et rougarous dont on entend déjà la présence tout autour, serrez-vous brave gens et préparez votre défense, des nuées d’insectes déjà s’approchent… Vous allez regretter d’avoir accordé votre confiance aux Satanistes Soviétiques de l’Ouest, ça va saigner !

Les survivants pourront se rendre « Sur la Plage » grâce au Dvd joint. Vingt-Sept minutes et trente-quatre secondes pour ce film réalisé par Annie Zivkovic sur la Plage de Monsieur Hulot à St Marc, St Nazaire, le vingt juillet de la même année à l’occasion du treizième « Farniente Festival ».

Jean-Marc Foussat est installé sur la plage avec son synthé AKS posé sur une table, il est lui-même assis sur une chaise, face à la mer, et, petit à petit les gens s’approchent, s’assoient. Le public n’est pas forcément attentif ou silencieux comme lors d’un concert organisé, ici c’est une rencontre entre Jean-Marc et Monsieur et Madame Toutlemonde. Il bénéficie d’une sono à l’arrière, ce qui lui donne un peu d’impact tout de même. Le public grandit petit à petit et les gens s’étalent sur la plage en écoutant, cette fois-ci concentrés : c’est ce que montrent les images.

Côté visuel ce n’est évidemment pas très spectaculaire, mais on peut voir son engagement, particulièrement quand il vocalise, pour l’amateur que je suis ce sont de grands moments en fait, ça donne du corps à la musique, une réalité physique évidemment non perceptible à l’écoute d’un album. On perçoit la concentration du musicien pendant la création, c’est évidemment une improvisation à laquelle nous assistons. Il utilise aussi le cri, l’harmonica bloqué sur une note, le sifflet, tout se jouent dans la modulation et la transformation des sons après traitement par le synthé. A l’approche de la demi-heure il quitte la plage sous un tonnerre d’applaudissements…

Jean-Marc Foussat au Festival Farniente - 20/07/2019
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 09:28, modifié 2 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 14 juil. 2021 04:13

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Carlos Niño & Friends ‎– More Energy Fields, Current

Un album qui marque le retour d’International Anthem, le quarantième au compteur, il est signé de « Carlos Niño & Friends » et se nomme « More Energy Field, Current », je l’ai reçu aujourd’hui, au moment où j'écris ces lignes, il a traversé l’océan. On se souvient de « Chicago Waves », sorti en 2020 enregistré en duo avec Miguel Atwood-Ferguson, également sorti sur International Anthem.

Pour dire vrai, plutôt que de jazz ici, il serait plus juste de parler d’ambiant, de créations d’atmosphères, de climats, un rapport apaisé avec le monde et la nature, des ondes positives, presqu ’une médecine douce cet album, si apaisant et si calme, avec des pauses, des sons soyeux, des bruissements, des caresses, pour quitter un peu le monde, quelques instants…

On se souvient que Carlos Niño est percussionniste, ici il ne dirige pas une véritable formation mais il rassemble ses amis qui jouent tantôt sur une pièce, tantôt sur une autre, en solo, trio, quartet ou quintet ou plus encore c’est selon, sans règle, au feeling, les musiciens peuvent très bien se réunir autour d’une impro ou de l’idée du jour, on joue pour le plaisir, dans l’esprit de la musique pensée par Carlos.

Beaucoup d’amis musiciens originaires de Los Angeles sont présents, comme Sam Gendel ou Jamael Dean aux claviers, Nate Mercereau à la guitare, Jamire Williams à la batterie, Laraaji à la cithare et au chant, Adam Rudolph à la « drum machine », Aaron Shaw au sax ténor et l’anglais Shabaka Hutchings également qui joue sur deux titres. Il y a encore d’autres noms cités mais la liste serait longue…

Un album minéral, qui calme et repose, idéale pour la détente et, bien entendu, pour la relaxation !

Pleasewakeupalittlefaster please . . .


Carlos Niño & Friends - "Thanking the Earth"


Salon Winds


Nightswimming
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 09:29, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 14 juil. 2021 18:30

Une petite remontée de l'autre album de Carlos Niño paru sur International Anthem, ce dernier enregistré en compagnie de Miguel Atwood-Ferguson!
;)
Douglas a écrit :
sam. 10 oct. 2020 02:41
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Un autre album sorti il y a peu chez international Anthem, ils arrivent par vague, un peu comme l’indique le nom de cet album « Chicago Waves » … Un duo à l’œuvre, le percussionniste et créateurs d’images sonores Carlos Niño et le violoniste aux effets colorisés, Miguel Atwood-Ferguson. Les deux ont participés aux albums de Makaya McCraven mais il serait faux de penser qu’ils se seraient rencontrés à cette occasion, puisque leur première production discographique sous la forme de ce duo remonte à 2007, avec l’album « Fill The Heart Shaped Cup ».

Cet enregistrement est « live » et ces Chicago Waves dont on parle représentent l’onde bleue à la surface du lac Michigan, lorsqu’arrive le début de l'hiver, ce nom, dit-on, est spontanément sorti de la bouche de Carlos lorsque le concert s’acheva, bien que la fin du concert intervienne très brusquement à la fin du disque, après l’annonce, cette interruption met fin à la féérie qui s’est peu à peu emparée de l’auditeur, le ramenant d’un coup dans le monde du réel.

L’œuvre est constituée par une suite d’un peu plus d'une quarantaine de minutes, répartie en huit mouvements, disposés harmonieusement sur les deux faces. A l’écoute il est difficile de s’imaginer qu’ils ne sont que deux, mais l’électronique permet de facilement multiplier les potentialités. On devrait parler plutôt d’ambient que de jazz, bien qu’une très large partie de la musique soit essentiellement improvisée et se rattache donc à la façon de faire des jazzmen.

Makaya a gardé les racines, les tempos, le blues et les rythmes, ici nous sommes plutôt partis pour une longue rêverie, sans aspérité, dans un monde contemplatif, éthéré et cotonneux. Pour peu que l’on se laisse aller, difficile de ne pas tomber sous le charme, il reste bien la contrainte de se lever entre les deux faces, mais s’il advient que l’on ne soit pas seul, il se peut que même cet inconvénient incombe à une tierce personne, il est des moments où l’on devient bien petit pour ménager son confort, je le confesse…

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 15 juil. 2021 03:19

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Anthony Braxton Creative Music Orchestra ‎– RBN----3° K12 (Pour Orchestre)

Retour vers FJMt° et Anthony Braxton, une étape obligée, le choix porte sur le Creative Music Orchestra et il n’y a rien à redire, bien que l’album du « Creative Orchestra Music 1976 » eût pu faire l’affaire, ou alors prendre le contre-pied et choisir « For Alto » mais l’exercice solitaire est déjà bien représenté dans la sélection, donc va pour le coffret « RBN----3° K12 (Pour Orchestre) » qui marque, par ailleurs, un tournant pour Anthony Braxton.

Trois albums vinyles composent ces performances live au Festival de Chatellerault, en France donc, le onze mars 1972. Chaque titre est intitulé sur la forme : Unit (+ une lettre de l’alphabet) et éventuellement Part I ou Part II. Il y a donc quinze parties réparties sur six faces. On démarre de « Unit A » en passant par « Unit E part II » et ça se termine par « Unit L ».

Il y a quatorze musiciens venus d’un peu partout, que l’on peut grouper en sections, par exemple Anthony Braxton, Bob Taylor, Hugh Levick et Jean Bauchard pour les anches, une section de quatre trompettistes, un tubiste, Gilbert Aloir, un pianiste, Joachim Kühn, deux bassistes dont François Mechali et deux batteurs percussionnistes, Oliver Johnson et Sabu Toyozumi.

Par ailleurs sur le feuillet joint au coffret sont cités l’ordre des solistes ce qui est très pratique pour démêler le « qui fait quoi ? », tous sont sous la direction d’Anthony Braxton qui ne se prive pas pour jouer également quelques solos bien saignants, Bob Taylor au ténor également.

La musique jouée ici se situe entre le big band de jazz et la musique contemporaine, glissant de l’un à l’autre, elle est donc plus ou moins désincarnée, balançant entre tripes et intellect, avec Braxton ça penche de temps en temps côté cerveau, comme sur « Unit E part I » qui ne comporte pas de solo répertorié.

Côté solo il est laissé une large place à Joachim Kühn face B, toujours impressionnant et très à l’aise dans ce contexte. Face trois c’est François Mechali qui a l’honneur d’être au premier plan, aiguillonné par les anches qui lui disputent son rôle, une sorte d’impro collective se greffant en dialogue puis en conversation générale avec des membres de tout l’orchestre, comme un babillage ou chacun y va de son interpellation, en fin de piste c’est François qui impose sa voix, applaudi par le public, et la tempête jazz continue...

Ces passages qui traversent l’album illustrent bien le balancement de Braxton entre les cultures et les musiques, la musique « hybride » qu’il propose gagne souvent, de mon point de vue, lorsqu’elle penche côté racine, libre et déchaînée, comme l’incroyable chevauchée en solo qu’il envoie sur « Unit F part I ».

Cet album, dédié à Ornette Coleman, n’est qu’une étape dans la construction d’une œuvre, souvent complexe, qui connaît ses racines, mais qui reste encore à découvrir. Selon moi, n'existe qu'en coffret vinyle d'époque.

Anthony Braxton Creative Music Orchestra ‎– RBN----3° K12 (1972)
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 09:31, modifié 1 fois.
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Message par Douglas » jeu. 15 juil. 2021 12:04

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Milford Graves ‎– Bäbi

Continuons avec FJMt° et sa sélection sans compromis, voici venir un des albums les plus free du free, un des sommets du genre, « Bäbi » de Milford Graves. Pour l’original en vinyle il me faudra repasser, j’ai bien le premier chez ESP, mais celui-ci est d’une autre trempe, le Cd fera bien l’affaire, l’original tient en un peu plus d’une trentaine de minutes, mais le Cd a été augmenté de près d’une heure d’enregistrements antérieures. Pour autant ici je me bornerai au Bäbi original, c’est-à-dire trois titres: « BÄ », puis « BI » et enfin « BÄBI ».

Pour ce qui est du Cd le point de départ de la fabrication ne démarre pas des matrices originelles, mais de vinyles neufs jamais écoutés, mais la restitution sonore reste très correcte, très préférable même au second Cd dont la qualité pêche un peu, bien qu’à l’écoute, cette impression s'oublie et s'efface sous l'énergie de l'ouragan restitué par la fougue et l’engagement des musiciens.

Ça s’est donc déroulé en mars 1976 en live, au WBAI-FM/Free Music Store de New York, ce qui ne m’éclaire pas complètement. Pour tout dire, c’est un torrent, une énergie folle qui déferle sur le monde, un cri doué d’une puissance dévastatrice si vaste, si énorme qu’il n’y a qu’à l’écoute de quelques Peter Brötzmann que l’on puisse trouver un équivalent.

Il y a Milford Graves à la batterie et aux percussions bien sûr, il tape juste, fort et lourd, tout le corps participe, et l’esprit aussi, concentré, c’est l’heure des tambours. Il y a Arthur Doyle aussi, au saxophone ténor, lui aussi ose le cri, le cri, et encore le cri, pour déboucher vos oreilles, se vider de son trop plein d’énergie, de sa force, de son flux, jusqu’à la limite du possible, et qu’il ne reste plus que le vide. Il y a encore Hugh Glover, à l’alto semble-t-il, mais ce n’est pas précisé, ce dernier existe peu dans les bases de données, comme un fantôme, et justement il ne manque pas d’esprits dans cette musique, il semble même que les esprits d’Albert Ayler aient été réveillés et conviés ici. Comme s’il fallait sauver le monde par le « cri », prélude au « dire » puis au « faire ».

A écouter d'une traite, la dernière pièce « BÄBI » possède quelque chose de magique... (hélasl y a un peu de frite sur cette version youtube), du coup je vous mets "BI" pour une meilleure écoute.

Milford Graves ‎- Bäbi (1977) FULL ALBUM


MILFORD GRAVES BI from BABI (qualité meilleure)
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 09:33, modifié 1 fois.
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Message par Douglas » ven. 16 juil. 2021 06:43

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Hamiet Bluiett ‎– Bearer Of The Holy Flame

Il y a une actualité pour cet album de 1994 puisqu’une réédition remasterisée chez Strut vient de paraître, l’occasion d’écouter ce grand musicien. On raconte qu’il déchiffrait la musique dès l’âge de quatre ans, très vite il devient multi-instrumentiste et s’affirme en tant que clarinettiste, flûtiste et joueur de saxophone baryton. Il appartient au Black Artist Group de St Louis.

Il joue aux côtés de Charles Mingus, du Thad John/Mel Lewis big band, il devient familier des lofts new-Yorkais et fréquente le Rivbéa de Sam Rivers avant de se consacrer au World Saxophone Quartet de grande renommée. Il fonde également « The Hamiett Bluiett Clarinet Family ». Sa carte de visite est absolument énorme et tout ceci n’est qu’un raccourci d’un immense parcours où il semble qu’il ait côtoyé la planète jazz américaine dans son ensemble. Sa discographie, au travers de plusieurs formations est d’importance.

Cet album date de 1994 c’est l’écho d’un concert donné au « Sweet Basil » de New-York en juillet 1983. Il joue du saxophone baryton dont c’est un des meilleurs spécialistes, de la clarinette et de la flûte, bref, de ses jouets d’enfance dont il est devenu un grand expert. Il est accompagné par John Hicks au piano, Fred Hopkins à la basse, Marvin « Smitty » Smith à la batterie et du percussionniste Chief Bey. Une formation d’enfer !

Ça commence par le torride « Footprints » de Wayne Shorter. Une version à la fois bouillante et jubilatoire où transparaît avant tout le plaisir de jouer, dix-neuf minutes de fête et de joie. Vient ensuite « Ebu », lazy, tout en retenue et torpeur extatique avec un John Hicks en verve. « Song Song » s’organise autour des rythmes et des percussions, l’occasion pour Hamiet de proposer un solo de flûte qui se pose sur les tambours pour mieux s’envoler, ensuite Fred Hopkins pince les cordes de sa basse en un solo tout empreint de son immense classe, c’est grave, peut-être même sombre, un appel vers la clarinette d’Hamiet qui le rejoint en duo et glisse vers « Headless Blues », qui pétille dans la tradition, un régal bien sûr…

Un album très agréable d’un musicien assez souvent connu pour ses aventures free mais qui se pose de temps en temps pour offrir une musique calibrée pour tous, juste pour le plaisir de jouer, comme dit plus haut !

Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 09:34, modifié 1 fois.
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Message par Douglas » sam. 17 juil. 2021 03:08

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Priscilla Ermel - Origens Da Luz

Suite à la recommandation de Piranha je me suis procuré ‎ « Origens Da Luz » de Priscilla Ermel. C’est une compile, mais elle demeure un heureux compromis car les autres albums semblent difficiles à se procurer, ils ont été publiés entre quatre-vingt-six et quatre-vingt-douze et sont au nombre de quatre.

Ce n’est pas du jazz mais plutôt un concentré de musiques du monde plutôt folk, on trouve bien entendu la musique brésilienne car c’est là le berceau où elle a grandi, mais aussi des influences de la musique asiatique, avec ce constant souci des racines et de la musique ancestrale, s’intéressant de près à la musique des populations indigènes du Brésil. Cette quête d’authenticité ne la coupe pas cependant de la technologie, elle utilise le synthé et les claviers en plus du violoncelle et de la guitare qui ont été ses premiers instruments.

Trois compos sont issues de « saben Sobre Viver » son premier enregistrement de 1986. Un seul titre provient de son second album de 1989, « Tai Chi - Gestos De Equilíbrio ». Par contre cinq sont issus de « Cine Mato Gráfico » enregistré en 1990. Il y a également cinq titres qui proviennent de son dernier enregistrement « Campo De Sonhos » de 1992. Il y a également le titre « Martim Pescator » qui provient de « Essencial » The Azul Records Album.

C’est donc la dernière période qui est privilégiée dans cette sélection, un titre se démarque des autres par sa longueur c’est le magnifique « Corpo Do Vento » de près de seize minutes, au début de la face C. Sinon aucun titre n’est négligeable pour peu qu’on prenne le temps de s’imprégner de la douceur musicale et qu’on accepte de se laisser charmer. J’ai oublié de parler du « field recording » très présent et des percussions qui donnent une assise très douce et agréable à la rythmique, toute en peaux caressées.

Musique lente, posée et contemplative.

Priscilla Ermel - Luar


Priscilla Ermel - Martim Pescador


Priscilla Ermel - Americua


Priscilla Ermel - Cristal De Fogo


Priscilla Ermel - Corpo De Vento
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 09:36, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 18 juil. 2021 05:16

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Jeff Parker - Rob Mazurek ‎– Some Jellyfish Live Forever

Voici « Some Jellyfish Live Forever » (Certaines méduses sont éternelles) un album de Jeff Parker et de Rob Mazurek paru en 2015 chez RogueArt. Nous avons côtoyé ces deux musiciens sur ce fil, et plus particulièrement concernant les albums parus sur International Anthem, celui-ci est antérieur, peut-être livrera-t-il des clefs concernant ces deux Musiciens ?

Rappelons que Jeff Parker est guitariste et qu’il a participé, entre autres formations, au groupe Tortoise, connu bien au-delà des mondes du jazz. Rob Mazurek est cornettiste, lui aussi a beaucoup bourlingué, il a notamment rencontré Jeff Parker dès 1992 à Chicago et joué en sa compagnie au sein du Chicago Underground Orchestra en 1998, puis du Chicago Underground Quartet, c’est donc une amitié déjà très ancienne qui réunit ces deux magnifiques musiciens.

Jeff Parker a été influencé par les musiques ambiantes du compositeur Brian Eno et n’a guère changé son fusil d’épaule depuis, notre album se situe parfaitement dans cette évolution, Jeff Parker use de sa guitare avec de nombreux effets qu’il aime utiliser à profusion. Son territoire est tout en boucles, séquences variées, souvent douces et contemplatives.

Rob Mazurek ne s’embarrasse pas de complication, il reste acoustique, joue souvent « droit », use de jolis thèmes et de belles trouvailles, c’est un technicien hors pair qui sait où se poser pour enrichir le discours de son ami. Il a également emmené avec lui les compositions du disque, sauf « T. Dohrnii » composé par Jeff, c’est ce titre qui donne son nom à l’album, celui d’une petite méduse qui vit en Méditerranée et en Mer du Japon et qui ne cesse de se reproduire elle-même, une méduse « éternelle » en quelque sorte !

L’album est très beau, calme et reposant, faisant suite ici à d’autres du même genre, des musiques d’été, de chaleur et de calme, un peu de paix dans ce monde par trop vrombissant.

Rob Mazurek & Jeff Parker - Water Flower Medusa
Modifié en dernier par Douglas le jeu. 12 mai 2022 09:38, modifié 1 fois.
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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 18 juil. 2021 16:56

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Re: J A Z Z - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 19 juil. 2021 04:30

Du coup je remonte un peu cet album de Rob Mazurek beaucoup plus récent...
Douglas a écrit :
dim. 13 déc. 2020 05:44
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A nouveau un album sorti par les chicagoans d’International Anthem, ce dernier est conçu par Rob Mazurek, il faut dire que celui-ci a enregistré tout simplement le tout premier album du label en 2014, « Alternate Moon Cycles » qui porte le numéro de série IARC0001.

Il faut savoir que Rob Mazurek est une figure importante de la vie musicale de Chicago, qui ne manque pourtant pas de musiciens émérites. Il est assez singulier dans son approche musicale, refusant les étiquettes et les catégories, ainsi tout va, pourvu que la musique soit bonne, musique contemporaine, tribale, rock, jazz, qu’importe !

Ainsi les influences sont très variées, venant de partout et n’aboutissant, au final, qu’à une production extrêmement personnelle. On pourrait se contenter d’un vague « Avant-garde » ou « jazz contemporain », mais ça n’irait pas non plus car tout est écrit, il n’y a pas de place pour l’improvisation sur cet album, il est extrêmement maîtrisé, à la façon d’une pièce classique.

Du coup il ne ressemble pas aux autres albums du label, complexe, fouillé, d’une richesse inouïe, il file vite sur la platine, non pas qu’il soit court mais il captive, vous saisit et vous emmène dans un ailleurs étrange, celui du monde des musiques…

Il faut dire qu’il y a du beau monde ici, Nicole Mitchell, Jeff Parker, John Herndon, Tomeka Reid, Damon Locks, Jaimie Branch, Joel Ross, Chad Taylor, Ingebrigt Håker Flaten, Macie Stewart, Angelica Sanchez et Mikel Patrick Avery, la plupart ne nous sont pas inconnus et reviennent périodiquement sur ce fil. Un petit mot concernant Damon Locks, collaborateur ancien de Rob Mazurek qui a écrit les paroles des chansons.

« Dimensional Stardust » est un aboutissement, l’œuvre d’un grand arrangeur également, avec une richesse foisonnante qui fonctionne comme une série de surprises qui se dévoilent auprès de l’auditeur, un « opéra cosmique » promettent les notes de pochette et, ma foi, pourquoi pas ?

Autumn Pleiades


Rob Mazurek — Exploding Star Orchestra - "The Careening Prism Within (Parable 43)"


Parable of Inclusion


Dimensional Stardust (Parable 33)
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