J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

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Douglas
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 2 mars 2022 17:32

Unserious Sam a écrit :
mer. 2 mars 2022 17:01
Sacrée technique vocale quand même que cette jolie Camille, digne héritière de Christiane Legrand et petite sœur mutine d'Elizabeth Caumont ou Laurence Saltiel.

Mon album préféré reste son premier ("En Vie") :)

Camille Bertault - Course (extrait de "En Vie" (2016))
02 - Course.mp3

Laurence Saltiel - Crime de sang
Crime de sang.mp3

Elisabeth Caumont - Grâce matinée
12 - Grâce matinée.mp3

Chritiane Legrand - Rien de grave dans les aigus
Christiane Legrand - Rien de grave dans les aigus.mp3

Sacrées "swingle sisters" ! :love1: :love1: :love1:
Merci pour tous ces liens, je me suis bien régalé !

Oui elle chante bien Camille, sur l'extrait que tu nous a proposé elle s'inscrit vraiment dans une technique "jazz" qu'elle a un peu mis de côté sur ce dernier album, me semble -t-il...

C'était très difficile de choisir des extraits car il est bon du début à la fin!
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Unserious Sam » mer. 2 mars 2022 19:23

Content que ça te plaise, juste et modeste retour des choses, tant tes contributions me scotchent souvent par leur qualité...

Miss Bertault a une élastique qualité "scat"... Et à voir aussi sur YT : Camille Bertault Quintet : Le Tigre Live For Kempten Festival... :love1: :love1: :love1: Quoi, moi ? amoureux d'elle ? Allons donc ! :hehe: :hehe:
Et puisque j'aurais tendance à être complétiste s'agissant de la dame ( :love1: :love1: ), j'ajoute sa participation à l'excellent album de Rubinho Antunes - Expedicoes, sur le titre "De Minas"... Un régal, comme toujours avec la miss Camille... :love1: :love1: :love1:

Et j'oserais ajouter que tout cet album est une merveille absolue... :love1: :love1: :love1:
02 De Minas.mp3
(11.04 Mio) Téléchargé 72 fois
A partir d'un certain âge, si on vous donne 10 ans de moins, un conseil : prenez-les !.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 3 mars 2022 05:17

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Pharoah Sanders / John Hicks / Curtis Lundy / Idris Muhammed ‎– Africa (1987)

Un petit retour vers Pharoah Sanders avec « Africa » sorti en 1987 et enregistré en studio sur le label néerlandais Timeless Records. On a tendance souvent à rayer d’un trait la période qui suit les albums « Impulse », ce qui est une erreur, même si un tri peut être opéré, en se rappelant toutefois que Pharoah n’a jamais cessé d’être un grand sur son instrument.

Ici c’est le premier titre « You’ve Got To Have Freedom » qui est absolument excellent, et c’est dû à Pharoah qui retrouve la hargne d’antan. Dix minutes hors du temps, qui nous rappellent ce que « le cri » veut dire, quand le ténor vocifère, s’élève et se rebelle en puisant les ressources du feu intérieur.

Au passage on remarque l’exubérance de John Hicks au piano qui assure et contre-assure en bétonnant sévère, la frappe puissante d’Idris Muhammed qui envoie comme un beau diable, seul le bassiste, Curtis Lundy m’est inconnu, mais il assure, évidemment.

Une reprise de Coltrane, comme Pharoah aime à en faire bien souvent, ici c’est « Naïma », on retrouve le côté apaisé de la ballade, voulu par Coltrane, mais Pharoah tord un peu le thème et y ajoute sa touche, ce qui est très bien. Pharoah reviendra plus tard sur cette pièce qu’il aime jouer.

La suite baigne dans un post bop un peu convenu, « Origin » qui regarde vers l’Amérique Latine et nous renvoie à Gato Barbieri, la reprise du standard « Speak Low » arrache bien et Pharoah s’en sort haut la main. La pièce signée du pianiste, « After The Morning », sur tempo moyen, brille particulièrement le temps du solo de Pharoah, ce qui est déjà bien.

« Africa » est la dernière pièce de l’album d’origine, elle renvoie, le temps de quelques minutes, au Pharoah des albums Impulse, genre « Village of The Pharoahs » avec les ambiances festives autour des rythmes africains. Des bonus circulent au fil des rééditions, « Heart to Heart » et surtout « Duo », les deux sont signés Pharoah, mais « Duo » se singularise car on y retrouve le fameux duo ténor/batterie qui fit tant de belles pistes depuis « Interstellar Space », une pièce magnifique, tirant vers le free, pour finir cet album en beauté !

You've Got to Have Freedom


Speak Low


Africa


Duo
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 4 mars 2022 04:57

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John Coltrane – Blue World (2019)

Un album de Coltrane sorti en 2019, peut-être vous a-t-il échappé ? Ce sont bien des inédits du Géant et, qui plus est, enregistrés en 1964, pour être précis, entre deux totems : « Crescent » et « A Love Supreme », rien que ça !

C’est aussi l’histoire d’un fou passionné de Coltrane, il en possède tous les albums ! Gilles Groulx est canadien, il habite Montréal et exerce la profession de cinéaste. Il connaît dans son entourage un ami de Jimmy Garrison, c’est décidé il lui demande d’intervenir pour intercéder auprès de John Coltrane afin qu’il enregistre la musique du film. Bien qu’il n’ait pas vu les images du film, Coltrane accepte et, le 24 juin 1964, il entre aux studios de l’ingénieur du son, Rudy Van Gelder.

Précisons à ce stade que si l’enregistrement, en mono, est inédit, les titres enregistrés sont tous déjà connus. De plus, dans le souci de satisfaire le collectionneur le plus maniaque, deux prises différentes de « Naïma » et trois de « Village Blues » sont présentées sur l’album. Reste donc « Blue Word », « Like Sonny » et « Traneing In » qui complètent l’album.

On comprend à la fois l’intérêt et les limites d’un tel album qui, sans doute, ne concernera qu’un public limité, composé principalement de Coltranophiles et de complétistes. Bien qu’il ne manque pas d’intérêt, ne serait-ce que par son existence même, car le quartet idéal est au complet, Coltrane, McCoy Tyner, Garrison et Elvin Jones.

Ceci dit la musique est très chouette, près de vingt-quatre minutes d’inédits, si on zappe les « alternate takes », pour ce faire le Cd est conseillé. Il ne faut pas s’attendre non plus à de longs développements car les pièces sont très serrées, afin de s’intégrer aux séquences du film…

Oilà, oilà…

John Coltrane - Naima (Take 1 / Audio)


John Coltrane - Traneing In (Audio)


John Coltrane - Village Blues (Take 2 / Audio)


Blue World


John Coltrane - Like Sonny (Audio)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » sam. 5 mars 2022 05:45

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Wadada Leo Smith, Jack DeJohnette & Vijay Iyer – A Love Sonnet For Billie Holiday (2021)

Voici un album de novembre 2021, « A Love Sonnet For Billie Holiday » par le trio formé de Wadada Leo Smith à la trompette, Vijai Lyer au piano, au Fender Rhodes, au Hammond B-3 et à l’électro, et, enfin, le grand Jack DeJohnette à la batterie. C’est sorti sur "Tum Records", le label finlandais qui siège à Helsinki.

L’album commence directement par l’hommage à Billie Holiday, après une introduction de Jack DeJohnette, Leo Smith se lance dans une sorte de solo déchirant, à sa manière, avec de longues stries qui déchirent le ciel, s’éclipsent et se reforment avec une force toujours renouvelée, se chargeant à chaque fois d’un plein d’émotion.

Sur « Deep Time N°1 » la gravité est toujours de mise, Vijay Iyer tisse une toile sur laquelle Leo Smith lance ses flèches, tintées d’une sourdine, tandis qu’on entend, en bruit de fond, un discours de Malcom X, « "By any means necessary" ». DeJohnette joue de cymbales et des bruissements métalliques, en créant ainsi comme un sentiment d’urgence, une tension qui habite le morceau tout du long.

« The A.D. Opera: A Long Vision with Imagination, Creativity and Fire, A dance Opera » est la pièce la plus longue, dix-huit minutes qui se partagent en trois parties, elle est dédiée au pianiste Anthony Davis, comme l’indiquent le « A » et le « D » dans le titre. On y entend un Vijay lyer plein de dissonances et de romantisme, les deux se mêlant étrangement, dans une fuite en avant, transpercée des fulgurances de Léo Smith, et ornée des mille tintements colorés des cliquetis de Jack DeJohnette. La seconde partie est d’une grande beauté contemplative.

La pièce qui suit « Song for World Forgiveness », signée DeJohnette, est une des plus belles de l’album, le trio se combine avec une grâce infinie autour de cet hymne à la paix, une prière qu’il faudra savoir écouter et entendre…

L’album s’achève sur une impro, encore une fois un album plein et intense emmené par le grand trompettiste, âgé de quatre-vingt-un ans, lors de l’enregistrement.

Dingue !

Billie Holiday: A Love Sonnet - Wadada Leo Smith
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » dim. 6 mars 2022 07:18

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The OGJB Quartet – Ode To O (2022)

Restons avec Tum Records, label décidément fort intéressant qui nous propose une autre sortie, cette fois-ci datant de la fin janvier de cette année. L’OGJB Quartet dont il est question cache en fait les initiales des prénoms de quatre musiciens plutôt renommés. Oliver Lake qui joue du saxophone alto, Graham Haynes au cornet et à l’électro, Joe Fonda à la basse et Barry Altschul à la batterie et aux percussions.

Le titre de l’album « Ode to O » correspond au premier titre, et la lettre « O » à Ornette Coleman, pour rester dans la logique des prénoms. C’est Barry Altschul qui en est le compositeur, cette mélodie s’est imposée dans un rêve alors qu’il avait appris le jour même la mort d’Ornette Coleman, en 2015. A l’écoute la parenté avec la musique si caractéristique d’Ornette est patente.

La seconde pièce, écrite par un autre « vénérable », Oliver Lake, possède aussi cette même couleur, comme une empreinte presque, la pièce se nomme « Justice » et semble s’élever, le poing vers le haut ! Puis arrive une autre compo signée du troisième larron, Joe Fonda, qui travailla en autres aux côtés de Léo Smith et d’Anthony Braxton, c’est la plus longue de l’album, plus de douze minutes qui se décomposent en plusieurs parties. « Me Without Bela » fait référence à Bela Bartok, compo qui se développe autour de la basse et qui contient un magnifique solo d’Oliver Lake et des variations de Barry Altschul tout à fait délicieuses.

Il faut également signaler « Da Bang » en hommage au violoniste Billy Bang, compo signée par le plus prolifique ici, Barry Altschul encore, mais rien d’étonnant à cela, pour ce « jeune » de soixante-dix- sept ans à l’époque des faits.

Je ne détaille pas toutes les pièces mais, comme dit l’autre, « rien n’est à jeter », l’album se colorie d’électro sur le superbe « The Other Side » ainsi que sur « OCJB#3 » et ses impros. Graham Haynes est en tous points excellent tout du long de l’album.

Encore un fabuleux album de vieillards, enregistré au frais, par cette équipe groupée autour de l’igloo de l’oncle « Tum », un lieu où il fait bon enregistrer. Car, pour tout dire, cet opus est une merveille.

02. Justice.mp3
(12.6 Mio) Téléchargé 69 fois
05. The Other Side.mp3
(16.13 Mio) Téléchargé 71 fois
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » lun. 7 mars 2022 04:51

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Derek Bailey – Standards (2007)

Je ne l’ai pas présenté ici, mais sans doute que beaucoup connaissent le fameux « Ballads » sorti en 2002 sur le label Tzadik, c’est une lecture très personnelle de « standards » dont on reconnaît les thèmes, malgré le jeu tout en détour de Derek Bailey, en solo, armé de sa seule guitare. Ce projet est né d’une commande de John Zorn, il deviendra la meilleure vente de Cds pour cet interprète-improvisateur qui ne se soucie pourtant ni de plaire, ni de vendre.

Devenu un classique, il est à l’origine de ce nouvel enregistrement chez Tzadik, se souvenant que Derek avait enregistré d’autres titres dans cette même veine, deux mois plus tôt, ils seront l’objet de cette nouvelle et tardive parution, « Standards », qui sortira en 2007, bien après que le vent ne soit retombé…

Autant sur « Ballads » les pièces étaient courtes et resserrées, autant ici elles s’étalent et se perdent un peu plus dans l’imaginaire créatif du génial guitariste. Du coup, on conseille de ne pas trop se concentrer sur le détail de l’exécution des pièces, mais davantage de prendre du recul pour mieux saisir la globalité du propos et reconnaître les standards avec plus de facilité.

L’exercice n’est pas si simple, mais le livret accompagnant le Cd nous aide. En effet les titres joués sont cette fois-ci détournés, ainsi « What’s new » devient « Nothing New », « Gone With The Wind » se transforme en « Frankly My Dear I Don’t Give A Damn », « Rockin’ Chair » se change en « Please Send Me Sweet Chariot » et « You Go To My Head » se contracte en « Head ». Et ainsi de suite pour les sept compos ici alignées.

Il faut bien reconnaître que ce n’est pas un clone de « Ballads », ni bien sûr une suite, mais plutôt son avant-projet. Comme un peintre abstrait qui lance une idée, esquisse, cherche, trace les lignes de force. Il saura ensuite éliminer, et ne garder de ce brouillon, que la substance essentielle, le suc, ce qui deviendra donc, deux mois plus tard, le fameux « Ballads ».

Pour autant le plaisir de l’écoute n’est pas moins grand ici, l’auditeur se retrouve face à un homme qui a consacré sa vie à étudier les possibilités de l’improvisation, il faut accepter d’être embarqué dans un voyage singulier, où l’on suit le cheminement sans filet des sons de cette guitare, soumise, sans agressivité, à la dextérité d’un musicien unique, qui s’élève au -delà des formes usuelles pour créer un monde musical sans cesse inédit.

04. Please Send Me Sweet Chariot, for guitar.mp3
(25.35 Mio) Téléchargé 65 fois
07. Head, for guitar.mp3
(11.85 Mio) Téléchargé 71 fois
01. Nothing New, for guitar.mp3
(19.52 Mio) Téléchargé 68 fois
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » lun. 7 mars 2022 17:55

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On reste dans la guitare avec Andreas Varady, jeune guitariste né en 1997 dans une famille rom hongro-slovaque.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » lun. 7 mars 2022 19:36

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Encore et toujours de la guitare avec un garcon qui poursuit depuis les années 90 une carrière discrete, Charlie Hunter. La c'est son deuxième album sorti en 1995, le premier cher Blue Note (toujours un gage de qualité). Qu'est ce qui le différencie des autres guitaristes, plusieurs choses deja il joue sur cet album de la guitare a 8 cordes (il joue aussi beaucoup de la guitares a 7 cordes), ensuite c'est un album a cheval entre la fusion l'acid jazz et le jazz. Juste avant d'enregistrer son premier album en 1993 (produit par Les Claypool d'ailleurs pour 100 dollars) il a été guitariste et bassiste sur le premier album du groupe de hip hop Disposable Heroes of Hiphoprisy pour ceux qui connaissent

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mar. 8 mars 2022 07:16

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James Brandon Lewis Quartet – Molecular (2020)

Voici l’album de 2020 du quartet de James Brandon Lewis, « Molecular », à la place de « Molecular Systematic Music » qui conviendrait mieux, nous dit-on dans le livret bilingue, anglais/allemand qui accompagne le Cd. Il faut dire que l’album est enregistré sur le label « Intakt Records », ce qui explique tout. Brandon est passionné par la biologie et les composants de l’ADN sont pour lui un exemple d’harmonie, ce qui stimule son esprit créatif, hélas, là je décroche un peu mais force est de constater que l’album est remarquable…

Ici est à l’œuvre le même quartet, qui sera encore en exercice, pour le futur « Code Of Being » dont je vous ai déjà parlé. Brandon Lewis au ténor, Ajuan Ortiz au piano, Brad Jones à la basse et Chad Taylor à la batterie et au Mbira, le piano à pouces. Il y a onze titres concoctés en studio, le plus court n’atteint pas les deux minutes et le plus long frôle les sept, sans les atteindre. Du ramassé donc, très travaillé, avec de chouettes thèmes, du fignolé dans les détails et un plaisir de jouer qui s’entend.

On parlera de « post-bop » une appellation qui ramasse-tout, du très moderne, et même des architectures très complexes, mais ça ne s’entend pas tellement car ici ça glisse naturel, c’est beau et même très, ça peut parler à beaucoup. Pourtant chaque compo crée un univers unique et se différencie de la suivante. Seul subsiste ce sentiment d’achevé qui s’impose à la fin de chaque piste.

Des émotions différentes, parfois antagonistes et même contradictoires, apparaissent chez l’auditeur, tantôt impétueux et puissant, tantôt tendre et romantique, parfois angoissant et tendu et plus loin emporté et passionné, le ressenti est changeant et varie en fonction des pièces et de leurs évolutions, pourtant reste toujours ancré un sentiment d’achevé, comme si tout s’imbriquait avec évidence.

Un album remarquable concocté par une saxophoniste de premier ordre et un compositeur de tout premier plan, je n’ai pas parlé de la section rythmique, mais c’est du même tonneau.

(Quand je sélectionne un album je ne regarde jamais sur le tube s'il existe des extraits, ici il n'y en a toujours pas, alors passons au travail manuel...)

01. A Lotus Speaks.mp3
(10.43 Mio) Téléchargé 71 fois
02. Of First Importance.mp3
(9.15 Mio) Téléchargé 64 fois
05. Molecular.mp3
(14.71 Mio) Téléchargé 67 fois
07. Neosho.mp3
(16.09 Mio) Téléchargé 70 fois
09. Breaking Code.mp3
(12.79 Mio) Téléchargé 69 fois
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 9 mars 2022 04:23

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James Brandon Lewis - Chad Taylor – Radiant Imprints (2018)

Restons avec James Brandon Lewis et remontons encore le temps, bien avant ce « Live In Willisau » qui sortit en 2020 et dont nous avions parlé ici. Formé de ce même duo en compagnie de Chad Taylor, voici l’album qui concrétisera leur première rencontre discographique sous cette forme, « Radiant Imprints », enregistré en janvier 2017.

Et pourtant ces deux-là se connaissent de bien plus loin encore, réunis par leur fascination commune pour John Coltrane, qui se manifeste concrètement sur cet opus où il est spécifié que les compositions 1,3,4 et 6 sont arrangées et inspirées du Géant. On pense immédiatement à « Interstellar Space » mais il faut ajouter également « Impression » qui semble se glisser dans l’ombre du titre « Imprints », on y retrouve en effet la quête perpétuelle Coltranienne qui s’immisce dans le jeu de Brandon Lewis, et on croit entendre à nouveau le grand homme, le temps de quelques minutes, arraché au temps et revenu des morts ! C’est fort et puissant, mille mercis pour cette plongée anachronique, forte et respectueuse.

Parlons également du Mbira, ce piano à pouces dont joue par deux fois Chad Taylor sur cet album, une première fois sur « With Sorrow Lonnie », (Lonnie’s Lament que l’on entend sur « Crescent »), et la seconde sur « First Born » magnifique ballade où James Brandon Lewis improvise accompagné du Mbira pendant la durée de la pièce.

« Radiance », qui sera également joué à Willisau, est à nouveau coltranien en diable, une partie du charme de cet album tient à ce tribut que verse Brandon à son aîné qu’il admire tant, comme si l’étape était nécessaire et essentielle, avant de suivre sa propre route et de tracer son propre chemin, il y a là comme les fils invisibles d’une filiation qui se tisse, avant que de prendre son envol.

Une étape vivante, vibrante et nécessaire, un album fort…

Imprints


First Born


Radiance


With Sorrow Lonnie
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » mer. 9 mars 2022 06:40

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Ted Greene-Solo Guitar

Je ne connaissais pas ce guitariste je dois bien avouer. En même temps c'est son seul album en leader. Il a même fait très peu d'album, selon Discogs il n'a que 5 entrées en tant que musicien. Il a commencé a la fin des années 60 dans un groupe de psyché appelé Joe Byrd And The Field Hippies avec lequel il enregistre un album, il a aussi joué du Blues dans un groupe avec Fito de la Parra avant qu'il aille rejoindre Canned Heat. Cet album solo date de 1977 et Ted Greene mourra en 2005. Il était aussi prof de guitare et a écrit plusieurs livres sur le sujet, il a aussi écrit pour le magazine Guitar Player


Modifié en dernier par nunu le mer. 9 mars 2022 10:29, modifié 1 fois.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » mer. 9 mars 2022 10:20

nunu a écrit :
mer. 9 mars 2022 06:40
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Ted Greene-Solo Guitar

Je ne connaissais pas ce guitariste je dois bien avouer. En même temps c'est son seul album en leader. Il a même fait très peu d'album, selon Discogs il n'a que 5 entrées en tant que musicien. Il a commencé a la fin des années 60 dans un groupe de psyché appelé Joe Byrd And The Field Hippies avec lequel il enregistre un album, il a aussi joué du Blues dans un groupe avec Fito de la Parra avant qu'il aille rejoindre Canned Heat. Cet album solo date de 1997 et Ted Greene mourra en 2005. Il était aussi prof de guitare et a écrit plusieurs livres sur le sujet, il a aussi écrit pour le magazine Guitar Player
Ça n'a pas grand chose à voir avec le jazz mais il se trouve que je possède l'unique album de "Joe Byrd & The Field Hippies" : The American Metaphysical Circus de 1969, à la fois psyche mais également un peu expérimental, le fameux Joe Byrd ayant côtoyé John Cage. Sans doute le plus intéressant est ce que ce dernier fit l'année précédente, en fondant le fameux "United States of America" nom du groupe et de l'album de très bonne réputation qui sortit, lui en mars 68.



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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » mer. 9 mars 2022 16:39

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Un album de légende pour un guitariste de légende. Au fil du temps c'est devenu un de mes guitaristes de référence. Son dernier album sorti en 1991 (il est d'ailleurs en bonne place dans ma liste des meilleurs albums de l'année).

Sharrock est bien accompagné avec Pharaoh Sanders aux Saxophones, Elvin Jones à la batterie et Charnett Moffett a la contrebasse. Pour un album produit par lui-meme et Bill LAswell, d'ailleurs l'album est sorti chez Axiom le label de Laswell. Ca sera le dernier album sorti du vivant de Sharrock.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 10 mars 2022 05:54

nunu a écrit :
mer. 9 mars 2022 16:39
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Un album de légende pour un guitariste de légende. Au fil du temps c'est devenu un de mes guitaristes de référence. Son dernier album sorti en 1991 (il est d'ailleurs en bonne place dans ma liste des meilleurs albums de l'année).

Sharrock est bien accompagné avec Pharaoh Sanders aux Saxophones, Elvin Jones à la batterie et Charnett Moffett a la contrebasse. Pour un album produit par lui-meme et Bill LAswell, d'ailleurs l'album est sorti chez Axiom le label de Laswell. Ca sera le dernier album sorti du vivant de Sharrock.
Homeward avait déjà attiré mon attention sur cet album, mais je ne l'ai toujours pas écouté, du coup je n'ai pu voter pour lui, merci pour la piqûre de rappel, je me le procurerai c'est juste une question de temps...
:chapozzz:
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 10 mars 2022 06:22

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Various ‎– Visionfest : Visionlive

Voici un album que je me suis procuré récemment, en solde, pour quelques petits euros, et pourtant… C’est un live avec des extraits du « Vision Festival de New York » cuvée 2002, je ne sais si William Parker en est le parrain, mais il apparaît cinq fois sur les neuf sélections du Cd/Dvd. Oui, il y a aussi un Dvd avec la retransmission des pièces, seule la sélection concernant le « Karen Borca Quartet » est différente, entre Cd et Dvd, deux pièces différentes sont choisies.

Je bichais d’avance, voir mes héros du free en action sur le Dvd m’impatientait… Jemeel Moondoc, Dave Burrell, Billy Bang, Hamiett Bluiett, Douglas Ewart, Wadada Leo Smith, Joseph Jarman, Hamid Drake, Matthew Shipp, Mat Maneri, Reggie Workman, Fred Anderson, Kidd Jordan et Peter Kowald, en solo sur la dernière pièce. Autant de musiciens qui stationnent dans mes étagères et que j’écoute avec ravissement !

Hélas, il m’a fallu un peu déchanter, au moment de glisser le Dvd dans le lecteur, le spectacle attendu s’avéra faible côté image et moyen côté son, ça pixellisait dans la fenêtre carrée du lecteur VLC ! Bon, d’un autre côté j’aurais été davantage contrarié si j’avais payé les trente € pour le prix de l’objet lors de sa sortie, mais là, en payant six fois moins je suis encore content, d’autant que je le visionne et revisionne avec grand plaisir malgré les défauts. Pour tout dire, la joie n’est en rien diminuée, c’est pourquoi je vous en parle.

Le Cd lui est de grande qualité, soixante-quatorze minutes de bon free et quand je l’écoute, je les vois encore ! D’ailleurs des photos des musiciens sur scène sont incrustés sur le Dvd et permettent de les voir en détail, elles sont en noir & blanc, souvent sous forme de portrait, avec une grande qualité d’image.

Je ne peux pas tout résumer mais l’un des moments les plus forts de l’album concerne Peter Kowald dont je vous ai parlé récemment avec le groupe « Open Systems Quartet ». Il joue en solo donc, et la pièce est poignante, l’enregistrement se déroula fin mai, début juin. Il décèdera quelques mois plus tard en début d’automne.

Ici on ne le voit guère malgré qu’il occupe toute l’image, sa posture est singulière, le dos vouté, la tête tombant vers l’avant, comme suivant l’inclinaison de son propre poids, l’oreille collée au manche, le menton frôlant la caisse de résonnance. Le spectateur ne voit que la boule ronde de son crâne, la main droite tenant l’archet et la gauche courant sur les cordes, où se reposant sur celles-ci, ou bien encore montant et descendant sur le manche à grande vitesse.

On entend la voix, impossible de ne pas penser à un râle, vers la fin de la pièce.

Billy Bang Trio-Bangart 100 (Hamiet Bluiett, Billy Bang, Jin Hi Kim)


Peter Kowald-Improvisation


Muntu-Truth Is Marching In (Jemeel Moondoc, William Parker, Rashid Bakr, Roy Campbell)


Matthew Shipp String Trio-Speech Of Form (Matthew Shipp, William Parker, Mat Maneri)


Douglas Ewart Quintet-Crepuscule IV In Powderhorn Park (Douglas Ewart, Joseph Jarman, Hamid Drake, William Parker, Wadada Leo Smith)


Ellen Christi Quartet-Synchronicity (William Parker, Hamid Drake, Rolf Strum - guitare, Ellen Christi -chant)
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par nunu » jeu. 10 mars 2022 16:59

Marc Ducret Trio

Marc Ducret est un excellent guitariste assez free mais par contre il a du mal avec les Maths, j'ai rarement vu un trio avec 6 personnes


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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » jeu. 10 mars 2022 17:49

nunu a écrit :
jeu. 10 mars 2022 16:59
Marc Ducret Trio

Marc Ducret est un excellent guitariste assez free mais par contre il a du mal avec les Maths, j'ai rarement vu un trio avec 6 personnes

C'est un artiste que je suis, il est resté longtemps beaucoup plus connu en Allemagne qu'en France, à ranger côté free, tu as raison!
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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Stagger Lee » jeu. 10 mars 2022 20:29

nunu a écrit :
jeu. 10 mars 2022 16:59
Marc Ducret Trio

Marc Ducret est un excellent guitariste assez free mais par contre il a du mal avec les Maths, j'ai rarement vu un trio avec 6 personnes

Ah purée tu ne connais pas le Marc Ducret Sextet c’est la pire expérience de ma vie. Vu au Triton Porte des Lilas je pensais naïvement passer un bon moment et à l’époque j’adorais le free pourtant. J’ai failli le revoir dans une plus petite formation au Périscope mais au dernier moment j’ai préféré aller voir Sonia Wieder Atherton.

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Re: J A Z Z et musiques improvisées - C'est ici qu'on en parle

Message par Douglas » ven. 11 mars 2022 05:12

Concernant Marc Ducret je conseille ce double Cd, une sorte d'aboutissement de la série "Tower" sur Ayler Record, bon c'est free évidemment.

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