|
GOV'T MULE : Paris, Trianon, 9/7/12
Cette review va être d'autant difficile à rédiger que la set-list prévue n'a pas été du tout respectée. Mais bon, on va quand même s'en tirer. En deux ans, Gov't Mule s'est produit deux fois dans la capitale et Warren Haynes aime tout particulièrement la France. En 2011, en solo, il a joué au Festival de Cahors et à l'Olympia pour deux concerts de haute tenue.
Avec Gov't Mule, nous avons en première partie un jeune prodige à l'allure d'un Alex Lifeson de Rush en beaucoup plus jeune qui, depuis quelques temps, se fait considérablement remarquer en publiant d'excellents albums. Il se nomme Kenny Wayne Shepherd et vient de sortir un dernier essai intitulé How I Go pour le moins très convaincant. Pour ma part, en ayant fait l'acquisition récemment, je le trouve très réussi, à tel point que j'ai complété ma modeste collection en me procurant le Live In Chicago qui est tout simplement apocalytique. Le p'tit jeunot est sacrément accompagné : en effet, à la basse, Tony Franklin qui a fait partie de The Firm et de Blue Murder et à la batterie, Chris Layton qui a joué dans le Double Trouble de Stevie Ray Vaughan (paix à son âme) et un talentueux chanteur répondant au nom de Noah Hunt. Ce dernier a rejoint le blond guitariste dès 1997. Voix très claire et très puissante, Hunt s'illustre également en reprenant quelques gimmicks dont seul Paul Rodgers a le secret. Entamant le set avec un Never Lookin' Back de fort belle facture, le groupe passe son répertoire en revue, enfin dans la mesure des 45 bonnes minutes qui lui sont accordées. Kenny Wayne Shepherd impressionne son monde en délivrant des soli totalement célestes tandis que Tony Franklin participe activement aux parties chantées. Layton, de son côté, ne martèle pas ses futs mais bien au contraire, joue en toute finesse. Ca joue véritablement très bien et l'on se demande après coup que Gov't Mule devra sortir un show monstrueux pour ne pas se faire voler la vedette.
Je prends ensuite, le temps d'aller faire une petite pause aux gogues qui, et cela est d'autant plaisant, sont aérées, l'expression "Il y a du vent dans les gogues" prenant tout son sens.
Quelques quinze minutes plus tard, le présentateur sans doute attitré du Trianon monte sur scène et vient présenter quelqu'un qui se dit "fan de la première heure de Gov't Mule", à savoir Philippe Manoeuvre. Tout le monde se demande ce qu'il fout là. La réaction du public est sans appel. Bronca massive !!!!!!!!!!. Manoeuvre ne sait plus où se mettre, balbutie quelques mots puis s'éclipse devant tant d'hostilité.
Difficile ensuite pour Gov't Mule de faire son entrée dans une telle ambiance. La tension se dissipe rapidement quand le groupe entame son set. D'entrée de jeu, même si pour ma part, je trouve le son un peu fort comparé à celui de Kenny Wayne Shepherd, Warren Haynes et ses compères se mettent le public dans la poche. C'est parti pour 2h30 de concert intense où l'on notera des versions sublimes entre autres de Time To Confess et Mule . Warren Haynes étire les soli à souhait, amenant le reste du groupe dans des jams brillantes notamment le bassiste Jorgen Carlsson qui s'illustrera de fort belle façon tout au long du concert. Vient ensuite après 1h45 d'intense concert le moment que tout le monde attendait voire même espérait (info qu'avait glissée subrepticement Warren au cours du concert), à savoir une jam avec Kenny Wayne Shepherd. Ca démarre sur That's What Love Make You Do pour une version de feu, les deux guitaristes se renvoyant à tour de bras des soli venant de nulle part. Et cela continue avec en prime des musiciens qui s'interchangent. Ainsi, nous assistons à un final décapant avec un Chris Layton qui remplace Matt Abts sur un Blind Man In The Dark de toute beauté avec encore au programme de superbes joutes guitaristiques entre Shepherd et Haynes. Un dernier titre viendra clôturer cette belle soirée !!!!!! Messieurs, vous revenez quand vous voulez. !!!!!
|