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Forum de rock6070 • Afficher le sujet - Archie Shepp

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 Sujet du message: Re: Archie Shepp
MessagePosté: Jeu Mai 31, 2012 11:44 pm 
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Archie Shepp & Philly Joe Jones (décembre 69)



Enregistré à Paris, France, Novembre-Décembre, 1969

1. "The Lowlands" - 18:33
2. "Howling In The Silence: (a) Raynes Or Thunders (b) Julio's Song" - 21:40

• Archie Shepp : saxophone ténor , piano,
• Philly Joe Jones : batterie
• Anthony Braxton : saxophone soprano , saxophone alto
• Chicago Beau : saxophone soprano, harmonica , chant
• Julio Finn : harmonica, voix
• Leroy Jenkins : violon
• Earl Freeman : basse , chant

La chronologie voudrait qu’entre le précédent et celui-ci s’intercale le morceau Pitchin Can issu des mêmes sessions que Black Gipsy, mais l’album sur lequel il figure sortira en 1970 en compagnie d’ une longue suite elle-même enregistrée pendant l’été 70.

Ce disque est cosigné par Philly Joe Jones qui côtoie Archie Shepp depuis plusieurs albums, il est en quelque sorte l’emblème de l’ancienne génération, celle des précurseurs, lui qui a côtoyé tous les grands du be bop et les a accompagnés pendant cette première grande révolution artistique du jazz ! Il est même devenu membre à part entière du quintet mythique de Miles Davis et John Coltrane ! Le voici, aux côtés d’Archie Shepp, représentant en quelque sorte l’histoire et les racines si importantes aux yeux du saxophoniste. Mais il est une autre génération présente celle de l’avenir et de la relève, Anthony Braxton l’incarne à merveille, ainsi que Leroy Jenkins, déjà présent sur l’album précédent. Ce groupe de musiciens emblématique de plusieurs générations va se réunir autour d’un projet musical réuni autour du free jazz et du blues.

The Lowlands que l’on pourrait traduire pas Basse-Terre, comme en Guadeloupe, représente, d’après les notes de pochette, un portrait musical de la vie dans les ghettos et les communautés noires du Sud. L’album commence par des cris « car les cris sont une manifestation certaine de la vie ».

Ici la musique est donc plus revendicatrice, plus en colère que sur les enregistrements précédents. Les accents les plus free succèdent aux déclamations, une improvisation collective libère les tensions autour du saxophone d’Archie Shepp, puis un thème prend forme, se répète avec l’alto et enfin se structure autour des déclamations du Chicagoan… Le blues de Chicago Beau (aka Chicago Beauchamp) et Julio Finn se montre donc plus sauvage, les harmonicas se mélangeant l’un, l’autre, en une même sonorité lourde et répétitive.

Le jeu de batterie de Philly Joe Jones se concentre autour des tambours, contrairement à Sunny Murray qui formait un mur de cymbales, ici les rythmes sont marqués de façon plus classique, avec des évolutions plus libres à certains moments, lors des changements de tempo qui mettent en évidence la voix et le cri. Le morceau s’étire avec peu de variations, Archie Shepp développe un très long solo de saxophone sur la plus grande partie du morceau, au centre du spectre sonore, en compagnie d’Earl Freeman et de sa basse. A droite, on entend les improvisations de Leroy Jenkins au violon, qui font écho aux harmonicas qui occupent le canal gauche, rejoints bientôt par Anthony Braxton.

Howling In The Silence est une composition en deux parties dont le thème est l’amour et la difficulté de l’exprimer. La première partie, Raynes Or Thunders, est une magnifique composition très sensible, tout en délicatesse et souvent même à fleur de peau. Archie Shepp au piano est stupéfiant, non pas par sa virtuosité mais par l’extrême justesse avec laquelle il réussit à émouvoir. Dans un registre lyrique Leroy Jenkins se montre lui aussi un partenaire à la hauteur, véritable alter égo de Shepp, tandis qu’Anthony Braxton retrouve une influence Coltranienne sur le mode de la quête. La section rythmique est vraiment sans faille et la basse contribue par sa rondeur et sa profondeur à la réussite de cette pièce qui se révèle en fait une véritable peinture de notre monde intérieur, entre drame et passion. Le beau texte d’Augustus Arnold a trouvé en la personne de Chicago un interprète idéal.
Un petit solo de batterie de la part de Philly Joe Jones marque l’articulation entre les deux parties de la composition. Julio's Song est un blues qui s’inscrit dans la tradition de notre bluesman de Chicago. La lecture est évidemment libre et prétexte à de magnifiques solos qui en font toute la saveur, saxo, basse, violon, piano, soprano enchaînent une succession d’improvisations brillantes et jamais ennuyeuses, confirmant la parfaite tenue de cette seconde face.

Certes ce n’est pas un album essentiel, mais il ménage quelques très bons moments.

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 Sujet du message: Re: Archie Shepp
MessagePosté: Lun Juin 04, 2012 4:45 pm 
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Pitchin Can (1970)



Enregistré à Paris, France 9 Novembre 1969 (piste 3) et 23 Juillet, 1970 (pistes 1 et 2)

1. "Uhuru (Dawn Of Freedom) Partie 1" -
2. "Uhuru (Dawn Of Freedom) Partie 2" -
3. "Pitchin 'Can" ( Cal Massey ) - 7:35

• Archie Shepp : saxophone ténor , piano, , saxophone soprano
• Clifford Thornton : trompette , trombone clapet
• Lester Bowie : trompette (pistes 1 & 2)
• Alan Shorter : bugle (pistes 1 et 2)
• Bobby Few : piano, (pistes 1 et 2)
• Bob Reid: basse (pistes 1 & 2)
• Muhammad Ali : tambours (pistes 1 et 2)
• Djibrill : congas (pistes 1 & 2)
• Ostaine Blue Warner : percussions (pistes 1 et 2)
• Noah Howard : saxophone alto (piste 3)
• Julio Finn ; harmonica (piste 3)
• Leroy Jenkins : alto (piste 3)
• Dave Burrell : piano, (piste 3)
• Earl Freeman : basse (piste 3)
• Sunny Murray : tambours (piste 3)
• Chicago Beau : chant (piste 3)

Le premier morceau s’appelle « Uhuru », ce qui signifie Liberté comme l’indique le sous-titre « Dawn of freedom ». Il occupe l’intégralité de la première face et se prolonge également sur la seconde. Le dernier morceau qui donne son titre à l’album fait partie des sessions « Black Gipsy », il n’est donc pas joué par les mêmes musiciens.

Uhuru bénéficie d’un apport important de percussions, Muhammad Ali ( le frère de Rashied Ali) est à la batterie, il est épaulé par Djibrill aux congas et Ostaine Blue Warner aux percussions. On comprend d’emblée que ce titre fait référence à l’Afrique, à sa musique, à l’un de ses dialectes : le Swahili. Bob Reid à la basse ainsi que Bobby Few au piano ont un rôle également très rythmique lors de cette session, ils ne sont pas moins de cinq pour donner à cet Uhuru toute la chaleur tropicale désirée, mais ici point de soleil, plage ou cocotiers, dès les premières notes on comprend que si le climat est torride, il est également lourd et tendu. Cette pièce s’est avant tout une tension, un cri, une révolte, un message politique.

Archie Shepp au ténor s’est entouré d’une section de cuivres, le fidèle Clifford Thornton à la trompette ou au trombone, Lester Bowie également à la trompette et Alan Shorter (le frère de Wayne) au bugle. Quelques chants d’oiseaux introduisent le morceau, soudain un cri, un accord dramatique au piano, des percussions qui avancent lentement, et ce chant : « Uhuru , Unuru »… Puis l’orchestre s’avance, rythmique en avant, sifflets, appeaux, cuivres dans le lointain, la machine à percussion est lancée et ne s’arrêtera plus… Surgissement du ténor, royal, au centre. Souffle court, saccadé, séquences alignées, les une à la suite des autres, jusqu’à se confondre en un même souffle… d’abord intense puis s’affaiblissant, repartant encore plus fort, baissant à nouveau d’intensité, se relançant encore, plus puissant, et ainsi de suite en une respiration qui vous transforme en coureur de fond, autour, tout bouge, Bobby Few et son piano fou, la batterie qui pulse avec frénésie, les percus qui percutent, Shepp se fait lyrique, fouille dans le grave, à contre sens ! Le trombone à gauche prend le relais, puis c’est au tour du bugle de crier « Uhuru

Il faut tourner la galette… La trompette se fait furieuse et se lance débridée dans le grand cri, poussée par l’impressionnante masse sonore qui pousse derrière. Tout est énergie, puissance et force déployée dans un grand souffle libertaire porté par Shepp, à la tête des éléments déchaînés, ça souffle fort la liberté quand on ne peut plus l’arrêter !

Pitchin 'Can clôt l'album de façon très différente, après la tempête, le retour au calme, au blues, à Black Gipsy. Thème répétitif, évolution lente. Dave Burrell, Earl freeman et Sunny Murray assurent une rythmique solide, carrée et compacte, la voix de Chicago Beau n’a plus qu’à se poser, qu’à chanter le blues, Archie, à ses côtés, tapisse un décor de notes bleues tandis que l’harmonica retouche le paysage d’un tendre ton pastel.

Un très bel album free et accessible, on regrettera sans doute le manque de qualité dans la production.

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 Sujet du message: Re: Archie Shepp
MessagePosté: Mar Juin 05, 2012 2:43 am 
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Ah celui-ci je ne le connais pas ! mouaizz Pas facile à trouver en bon état ces disques sur America...

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 Sujet du message: Re: Archie Shepp
MessagePosté: Mar Juin 05, 2012 5:04 pm 
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Oui, il reste encore un autre America, "Coral Rock" que je n'ai pas encore et qui jouit d'une bonne réputation, avec le même groupe que sur "Uhuru".

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 Sujet du message: Re: Archie Shepp
MessagePosté: Mar Juil 10, 2012 8:40 pm 
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Live In San Francisco (1966)



Impulse! – AS-9118

A-Keep Your Heart Right 1:05 The Lady Sings The Blues 7:21 Sylvia 5:18 The Wedding 2:40
B-Wherever June Bugs Go 10:12 In A Sentimental Mood 6:05

• Bass – Donald Garrett, Lewis Worrell
• Drums – Beaver Harris
• Tenor Saxophone, Piano – Archie Shepp
• Trombone – Roswell Rudd

Cet album a été enregistré le 19 février 1966, entre New Thing at Newport et Three for a quarter, one for a dime (pour être rigoureux, une partie d’On this night a été enregistrée après le festival de Newport). Il succède donc à un autre Live, le nom d’Archie Shepp accolé à celui de Coltrane a assuré un certain succès commercial et Shepp gagne en notoriété. Il se doit par contrat de faire deux albums par an, ce qui lui assure des revenus réguliers et un confort non négligeable, ses relations avec Bob Thiele sont alors excellentes, elles connaîtront un froid lorsque celui-ci, en 1969, constatera qu’Archie enregistrera une série d’albums pour BYG…

Mais pour l’heure tout va bien, Roswell Rudd, ami fidèle, est aussi le signataire du très bref Keep Your Heart Right qui ouvre l’album, à la façon d’un clin d’œil pré-bop … La version de The Lady Sings The Blues qui lui succède est absolument superbe, elle transpire d’émotion sous les envolées des duettistes Archie Shepp et Roswell Rudd qui échangent, dialoguent, serpentent en duo tout au long de ce blues écrit par Herbie Nichols

Archie se met au piano pour Sylvia, accompagné par la section rythmique, il ne maîtrise pas encore l’instrument aussi bien qu’il le fera un peu plus tard, mais dans le registre de la ballade sentimentale, il s’en sort très bien, le toucher et le rythme suffisent à véhiculer l’émotion.

The Wedding est basé sur un “preaching” d’Archie Shepp, dans la lignée de Scag ou , un peu plus tard, de Malcom semper Malcom. Ce récitatif prend sa racine dans les traditions ancestrales venues d’Afrique, il n’est donc pas étonnant de les retrouver avec constance chez celui qui déclara : « Je ne suis pas Américain, je suis Afro-Américain et je tiens que ce soit clair pour toujours ».Le preaching atteint ici la perfection dans le phrasé et la déclamation, accompagné par la seule basse de Lewis Worrell.

Wherever June Bugs Go est une composition d’Archie Shepp de plus de dix minutes, c’est la plus longue de l’album. Sur un tempo assez lent elle offre à chacun un espace d’expression, Roswell Rudd s’y montre gourmand, à son avantage, entre lyrisme et déchirements bluesy. Beaver Harris fait montre de ses immenses qualités de coloriste, avec une musicalité incomparable, tout en s’affichant métronome si le besoin s’en fait sentir. La basse se fait ici particulièrement mélodieuse et répétitive. Par ailleurs il semble bien que les bassistes jouent à tour de rôle sur cet album, mais peu souvent ensemble.

Pour ce qui est d’Archie Shepp, gardons le meilleur pour la fin, c’est en effet sur le dernier titre, In A Sentimental Mood, la reprise d’Ellington, qu’il sort le grand jeu ! Après une introduction très free au ténor seul, Shepp bascule abruptement dans l’exposé du thème, interprétant une des meilleures versions de ce titre que je connaisse. Tout en respectant l’esprit d’Ellington, presque scrupuleusement, comme pour excuser l’intro incandescente, Archie Shepp joue de sa sonorité si personnelle, chaude avec cette petite pointe acide qui la caractérise, pour graver cette mémorable version, qu’il complètera plus tard sur The Way Ahead par une autre version d’anthologie de Sophisticated Lady, cette fois.

Un bel album de Shepp, à ne pas négliger car il contient quelques belles plages.

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MessagePosté: Mer Juil 11, 2012 5:02 pm 
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Three for a Quarter, One for a Dime (1966)



Impulse! – AS-9162 (Recorded at the Both/And Club in San Francisco.)

A Three For A Quarter 17:27 B One For A Dime 15:26

Bass – Donald Garrett, Lewis Worrell
Drums – Beaver Harris
Saxophone [Tenor] – Archie Shepp
Trombone – Roswell Rudd

Cet album est lui aussi issu des concerts de San Francisco, il prolonge donc le précédent, on y retrouve fort logiquement les mêmes accompagnateurs. Les faces A et B sont présentées avec deux titres différents, cependant il semble établi qu’il s’agit bien du même morceau coupé en deux, suite à l’impossibilité physique de le présenter sur une seule face. Avec l’apparition du CD les deux albums seront regroupés sur le même support intitulé Live in San Francisco et, de cet album, ne restera que le nom du morceau…

Archie Shepp ici est excellent, c’est une boule d’énergie fantastique tout au long de son improvisation, il relance sans cesse ses courtes phrases, sans fléchir, défrichant avec pugnacité, explorant les moindre parcelles, revenant sur ses pas pour mieux repartir, allant toujours plus loin, reculant les limites, avec frénésie, au bout du souffle, l’effort est physique, donner de soi, toujours, toujours, les doigts sautent, courent, escaladant et descendant la colonne d’air, en un mouvement continuel, saccadé, en obéissant de façon aveugle et instinctive, aux pulsions créatrices de cette âme farouche aux expériences bien trempées.

Alors ? Alors, c’est plutôt derrière que ça coince, on a l’impression que Shepp tire à lui seul la charrette et que derrière ça ne pousse pas. Non pas que Beaver Harris soit déméritant, il se démène avec générosité, sans avoir l’exubérance d’un Sunny Murray ou la puissance d’un Elvin Jones par exemple, mais il assure sa partie, c’est plutôt côté basses que ça coince, les deux bassistes manquent de volume, particulièrement sur la première face.

Sur la seconde face Archie Shepp se met au piano, vers la fin du morceau, soutenant l’excellent Roswell Rudd dans son effort, comme s’il fallait renforcer la section rythmique, rééquilibrer la machine. On pense à The Magiq of Ju-ju où, dans un effort comparable, une pléiade de percussionnistes a alimenté sans cesse la puissance rythmique nécessaire à l’alimentation dévorante de l’ogre Shepp !

Cet album est donc plein de passion et d’intensité, Archie se situe à un tel sommet qu’il se retrouve, hélas, presque seul ! Un jalon important de son évolution musicale, juste avant l'indispensable Mama too tight.

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MessagePosté: Dim Juil 15, 2012 7:58 pm 
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Coral Rock (1970)



America Records – 30 AM 6103

A - Coral Rock B - I Should Care

Trombonne-Clifford Thornton
Bass – Bob Reid
Congas – Djibrill
Drums – Muhammed Ali
Flugelhorn – Alan Shorter
Percussion – Ostaine Blue Warner
Piano – Bobby Few
Tenor Saxophone – Joseph Jarman
Tenor Saxophone, Piano – Archie Shepp
Trumpet – Lester Bowie

Cet album date des mêmes sessions qui ont produit Pitchin Can, il a été enregistré pour le label français America, puis réédité aux Etats-Unis par le label Prestige en 73. C’est son quatrième et dernier album pour le petit label Français. Il faut dire que son aventure avec BYG s’est mal terminée, et que tous ces originaux qui aujourd’hui s’échangent à prix assez élevé ne se diffusaient alors qu’à compte-gouttes, faute au nombre insuffisants d'amateurs. Les fondateurs de BYG sont entrés en conflit avec Archie Shepp : « Je n’ai jamais signé de contrat pour les bandes d’Antibes. Le concert a été annulé mais BYG l’a maintenu. J ‘avais refusé que ce soit enregistré, malgré cela ils l’ont édité en inventant des titres à mes morceaux, je n’ai jamais touché un sou ! C’est passé d’Actuel à Monkey Records, maintenant ça s’appelle Charly Records. Claude Delcloo et Jean-Luc Young avaient volé pas mal de bandes à Radio France, pareil pour Jean Karakos sur EMI. Ils ont transféré leur compagnie sur l’île de Man où ils sont intouchables. Je les ai poursuivis pendant des années. Ils ont tenté de s’attribuer les droits de Mama Rose etc. J’étais pourtant coéditeur de tous les titres».

Les jeunes musiciens de l’Art ensemble de Chicago suivront la même trajectoire, passant de BYG à America, et il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’on retrouve Joseph Jarman et Lester Bowie sur cet album. On le constate Archie Shepp n’hésite plus à s’associer à des musiciens venus d’horizons très divers, la jeune garde, bien sûr, mais aussi le hard- bop avec Philly Joe Jones et le blues avec Chicago Beau et Julio Finn. Il arrive sans difficulté à s’associer à tous ces différents styles et cette tendance s’accentuera dans les années à venir, alternant les purs joyaux et (parfois) les demi-réussites.

Al Shorter (frère de Wayne, donc) signe le premier des deux titres de l’album. Le rythme ici est lent, il figure une marche lourde, pesante et pour ainsi dire funèbre. Cette impression est augmentée par le jeu de piano de Bobby Few qui martèle sans cesse le clavier en suivant le rythme sourd de la grosse caisse, d’autant que les percussions ajoutent à l’ambiance en ne laissant aucun espace sonore propre à la respiration, seuls de dramatiques sonorités provenant des congas ou du piano s’échappent de ce rythme lancinant. Après un bref motif répétitif et grave joué par la basse, un chant, entre mélopée et cri, s’élève, porté par les accents sombres de la marche. Cuivres et anches se mélangent en un magma sonore plaintif d’où s’extrait le son lancinant du trombone de Clifford Thornton, suivi par celui du saxo de Jarman qui se lance dans un tortueux solo qui souffle sur la braise. Bientôt la plainte se change en cri, la disharmonie s’installe sous l’effet du souffle d’Archie Shepp qui désarticule la plainte, Al Shorter revient au blues, puis ponctue d’envolées cuivrées la masse sonore, Bobby Few accentue la perte de repère en jouant des lignes dissonantes… retour au rythme, aux envolées des cuivres. Muhammed Ali ne laisse aucune chance, impossible d’échapper à la sombre torpeur, il gardera le tempo sans faiblesse pendant les vingt-deux minutes que dure le morceau. Bob Reid avec son archet ajoute les frottements grinçants de la basse à la tension ambiante, le morceau s’achève ainsi sur un bref rappel bluesy du saxophone bleuté. Cette pièce s’inscrit parfaitement dans la lignée de la musique d’Archie Shepp de ces années là, peut-être la période la plus créatrice du saxophoniste, en tout cas cette plongée parisienne, de la fin des années soixante, entre blues et free est absolument merveilleuse, l’interprétation de Coral Rock en restera un précieux témoignage.

I Should Care est une reprise dans un registre très différent. Le très talentueux Bobby Few procède à une relecture du standard, en trio, accompagné par la basse et la batterie. L’interprétation est très lyrique, entre blues et ballade, Bob Reid se montre un interlocuteur passionné et Muhammed Ali très sobre. Après cette longue introduction le reste du groupe s’invite en background, jouant le thème. La joyeuse compagnie nous quitte avec ce beau retour sur cette page de l’histoire de cette musique qui en figure une certaine intemporalité.

Une première face habitée.

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 Sujet du message: Re: Archie Shepp
MessagePosté: Ven Juil 20, 2012 11:14 pm 
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Things have got to change (1971)



Impulse! – AS-9212

A1 Money Blues (Part One) 5:51 A2 Money Blues (Part Two) 5:45 A3 Money Blues (Part Three) 6:37
B1 Dr. King, The Peaceful Warrior 2:29
B2 Things Have Got To Change (Part One) 8:15
B3 Things Have Got To Change (Part Two) 7:57

Backing Vocals – Anita Branham (tracks: A1 to A3, B2, B3), Anita Shepp (tracks: A1 to A3, B2, B3), Barbara Parsons (tracks: A1 to A3, B2, B3), Claudette Brown (tracks: A1 to A3, B2, B3), Ernestina Parsons (tracks: A1 to A3, B2, B3), Jody Shayne (tracks: A1 to A3, B2, B3), Johnny Shepp (tracks: A1 to A3, B2, B3), Sharon Shepp (tracks: A1 to A3, B2, B3)
Bass – Roland Wilson (tracks: A1 to A3, B2, B3)
Drums – Beaver Harris (tracks: A1 to A3, B2, B3)
Electric Piano – Dave Burrell (tracks: A1 to A3, B2, B3) Electric Piano – Cal Massey (B1)
Trumpet – Roy Burrowes (tracks: A1 to A3, B2, B3), Ted Daniel (tracks: A1 to A3, B2, B3)
Vocals – Joe Lee Wilson (tracks: A1 to A3)
Cello – Calo Scott (B2,B3)
Violin – Leroy Jenkins (B2,B3)
Guitar – Billy Butler (3) (tracks: A1 to A3), David Spinozza (tracks: A1 to A3)
Percussion – Calo Scott (tracks: A1 to A3), Hetty 'Bunchy' Fox (tracks: A1 to A3, B2, B3), Juma Sutan* (tracks: A1 to A3, B2, B3), Ollie Anderson (tracks: A1 to A3, B2, B3)
Saxophone [Alto], Flute [Piccolo] – James Spaulding (tracks: A1 to A3, B2, B3)
Saxophone [Baritone] – Howard Johnson (3) (tracks: A1 to A3, B2, B3)
Saxophone [Tenor, Soprano] – Archie Shepp
Trombone – Charles Greenlee (tracks: A1 to A3, B2, B3), Grachan Moncur III* (tracks: A1 to A3, B2, B3)

Recorded 17th May, 1971 at Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, N. J.

Le musicien noir est un reflet du peuple noir en tant que phénomène culturel et social. Son but doit être de libérer, sur le plan esthétique et sur le plan social, l’Amérique de son inhumanité. L’inhumanité de l’Américain blanc pour l’Américain noir n’est pas fondamentale en Amérique, elle peut être exorcisée.» Archie Shepp.

Après ses démêlées avec les maisons de disques Archie Shepp a réussi à retourner sur Impulse où il a gravé parmi les plus remarquables pages de sa discographie. Ici l’artiste est respecté et les moyens lui sont donnés. Les studios Van Gelder sont restés mythiques dans l’histoire du jazz, par la qualité exceptionnelle du son enregistré. Things have got to change ne faillira pas à la règle.

« Les choses doivent changer !» Archie Shepp a toujours été un militant, défenseur de la lutte des droits pour les noirs Américains, bien sûr, mais aussi un homme engagé sur un plan littéraire. Il a écrit une pièce qui s’appelait « the communist », ce qui, au pays de l’oncle Sam, était alors très subversif et pouvait présenter, même, un risque personnel. En cette période Miles Davis est très populaire, il devient très influent sur le petit monde du jazz et Shepp lui-même, l’homme si élégant, va porter des tuniques Indiennes, cette influence portera aussi sur une réflexion sur sa musique. Pour Archie, le retour sur lui-même passera par le mode identitaire, retour au blues et aux racines !« Things have got to change » est le premier volet de cette douce mutation.

La première face est composée d’une suite en trois parties nommée Money Blues. A l’écoute il est difficile de distinguer les moments où l’on glisse d’une partie à l’autre, tant le titre est dense et prenant. Ici il est question de musique « soul » et même de Gospel, pas question de religion ici mais plutôt de colère et de redistribution des richesses, on retrouve l’engagement de Shepp pour la lutte pour les droits civiques. La forme traditionnelle est là, on se figure très bien être au milieu d’une procession comme il en existait en Afrique. Joe Lee Wilson dans le canal droit répond à un chœur féminin formé d’une chorale gospel. Comme il se doit pas moins de quatre percussionnistes complètent les battements de Beaver Harris aux drums. Miles est passé, la basse est électrique et sonne très funky, le Rhodes aussi, entre les doigts experts de Dave Burrell. On l’imagine, le rythme est simple, mais foisonnant et même orgiaque. La section des cuivres ne se complique pas inutilement la tache, c’est simple et brillant, les riffs des cuivres pulsent et enfièvrent la marche, le piccolo strident étonne, le solo d’Archie décoiffe et met le feu. Joe Lee Wilson répète à l’envie « Give me my money » d’une voix de baryton très soul et agréable qui donne une force extraordinaire au morceau. C’est vraiment là une très belle façon de faire revivre les débuts du jazz, cette plongée dans l’histoire, dans la communion et la transe est tout simplement exceptionnelle.

Dr King the Peaceful Warrior est un hommage à Martin Luther King. Le morceau est joué par un duo composé d’Archie Shepp au ténor et de Cal Massey au piano électrique. Jolie ballade tout en émotion contenue. Things have got to Change est la seconde suite de cet album. Elle s’inscrit dans la même ligne que Money Blues mais le souffle épique est peut-être moins affirmé, c’est peut-être du à l’absence de Joe Lee Wilson … Le violon de Leroy Jenkins accompagné de quelques sons électroniques est porté par la masse rythmique du grand ensemble qui introduit de fort belle façon la pièce, elle conserve ce côté « acoustique», grâce à l’arrivée d’un solo de flûte de James Spaulding qui équilibre l’arrivée des chœurs. Ceux-ci sont très rythmiques, répétant le même motif avec assez peu de variations, se fondant dans l’accompagnement percussif de la musique. Archie Shepp ne démérite pas tout au long d’un solo tout à fait passionnant, au soprano.

Cet album est tout à fait excellent, il marque un retour aux racines tout en intégrant des instruments électriques et électroniques.

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MessagePosté: Dim Juil 22, 2012 2:18 pm 
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Attica Blues (1972)



A1 Attica Blues 4:49 A2 Invocation: Attica Blues 0:18 A3 Steam, Part 1 5:08 A4 Invocation To Mr. Parker 3:17 A5 Steam, Part 2 5:10 B1 Blues For Brother George Jackson 4:00 B2 Invocation: Ballad For A Child 0:30 B3 Ballad For A Child 3:37 B4 Good Bye Sweet Pops 4:23 B5 Quiet Dawn 6:12

Backing Vocals – Albertine Robinson (tracks: A1), Joshie Armstead* (tracks: A1)
Bass – Jimmy Garrison (tracks: A3, A4, A5, B4, B5)
Bass [Fender] – Jerry Jemmott (tracks: A1), Roland Wilson (tracks: A1, A3, A5, B1, B3)
Cello – Calo Scott (tracks: A1, A3, A5, B3, B4, B5), Ronald Lipscomb (tracks: A1, A3, A5, B3, B4, B5)
Conductor – Romulus Franceschini (tracks: B4, B5)
Cornet – Clifford Thornton (tracks: A1, B1, B4, B5)
Drums – Beaver Harris (tracks: A1, A3, A5, B1, B3), Billy Higgins (tracks: B4, B5)
Euphonium – Hakim Jami (tracks: A1, B1, B4, B5)
Flugelhorn – Cal Massey (tracks: B5)
Flute – Marion Brown (tracks: A4)
Flute [Bamboo] – Marion Brown (tracks: A3, A5)
Guitar – Cornell Dupree (tracks: A1, A3, A5, B3)
Narrator – Bartholomew Gray (tracks: A4), William Kunstler (tracks: A2, B2)
Percussion – Juma Sutan* (tracks: A1, B1, B5), Marion Brown (tracks: A3, A4, A5), Nene DeFense (tracks: A1, B1, B5), Ollie Anderson (tracks: A1, B1, B5)
Piano – Walter Davis Jr. (tracks: B1, B3, B4, B5)
Piano [Electric] – Dave Burrell (tracks: A3, A5), Walter Davis Jr. (tracks: A1, B1)
Saxophone [Alto] – Clarence White (tracks: A1, B1, B4, B5), Marion Brown (tracks: A1, B1)
Saxophone [Baritone] – James Ware (tracks: A1, B1, B4, B5)
Saxophone [Soprano] – Archie Shepp (tracks: A3, A5, B4)
Saxophone [Tenor] – Archie Shepp (tracks: A1, B1, B3, B5), Billy Robinson (tracks: A1, B1, B4, B5), Roland Alexander (tracks: A1, B1, B4, B5)
Trombone – Charles Greenlee (tracks: A1, B1, B4, B5), Charles Stephens (tracks: A1, B1, B4, B5), Kiane Zawadi (tracks: A1, B1, B4, B5)
Trumpet – Charles McGhee (tracks: A1, B1, B4, B5), Michael Ridley (tracks: A1, B1, B4, B5), Roy Burrowes (tracks: A1, B1, B4, B5)
Violin – John Blake (tracks: A1, A3, A5, B3, B4, B5), Leroy Jenkins (tracks: A1, A3, A5, B3, B4, B5), Shankar (tracks: A1, A3, A5, B3, B4, B5)
Vocals – Henry Hull (tracks: A1, B3), Joe Lee Wilson (tracks: A3, A5), Waheeda Massey (tracks: B5)

Recorded January 24, 25, and 26, 1972, at A&R Recording, New York

Impulse a refusé de publier le thème Attica blues en 45 tours simple. J’en ai discuté avec un des responsables. Il m’a répondu : S’il nous faut choisir entre vendre un de vos disques, Archie, et vendre du Fleetwood Mac vous savez bien ce que nous choisirons et ce qui se vendra le mieux ». Archie Shepp

Un an plus tôt la réalisation de cet album, une rébellion éclata à la prison d’Attica pour protester contre l’exécution de George Jackson, militant des Black Panther, par les gardiens de la prison de San Quentin, en Californie, alors qu’il faisait une tentative d’évasion. Ce mouvement s’étend aux revendications pour l’amélioration des conditions de détention, jugées souvent inhumaines ou dégradantes. Lors de la révolte, quarante-deux gardiens sont pris en otage. Un bain de sang suivit, qui causa la mort de dix gardiens et vingt-neuf prisonniers. William Kunstler, homme engagé et ancien avocat d’Angela Davis, devient médiateur auprès des prisonniers accusés d’avoir participé à la révolte, il participe aussi à l’enregistrement de cet album en tant que narrateur.

Archie Shepp est un homme engagé et il ne peut se désintéresser de la lutte du peuple noir pour l’égalité des droits, c’est donc tout naturellement qu’il épouse la cause des prisonniers et les rejoints dans leur lutte pour la dignité et l’égalité. Ce projet, Shepp ne l’a pas mené seul, pour écrire la musique il est aidé par Cal Massey et pour écrire les paroles, par le batteur Beaver Harris qui a grandement participé à leur élaboration. C’est aussi ce dernier qui interviendra auprès du médiatique William Kunstler afin qu’il participe à l’album. La liste des participants est d’ailleurs pharaonique, les musiciens les plus talentueux sont présents et l’album a reçu un accueil particulièrement chaleureux…

Il bénéficie d’une « aura » particulière et est encore aujourd’hui cité dans un grand nombre de listes : En vrac, dans les « indispensables » d’Archie Shepp, et souvent même, il est présenté comme son « meilleur album », mais aussi parmi les « cent meilleurs albums de jazz » ou encore les « meilleurs albums de Free Jazz »… Bon à titre personnel je ne partage pas tout à fait ces avis-là, mais on peut cependant les émettre en toute sincérité, c’est même, par bien des aspects sûrement mérité.

Ce n’est pas un album de free jazz, il se situe dans la lignée de Things have got to Change et puise ses racines dans la soul et le blues. Moins radical que son prédécesseur, il procède d’une alchimie moins abrupte et marque un pas vers les airs de «Broadway », particulièrement dans l’emploi des instruments à cordes. L’album ouvre avec la chanson titre « Attica blues », sur un rythme très funky, aux accents d’une guitare électrique, les chœurs s’activent derrière la chanteuse Henry Hull (aka Carl Hall) qui chante un rhythm’n blues effréné, toute la masse orchestrale est mise à contribution et l’adhésion est immédiate et totale, on ressent une véritable tension tout au long de la chanson qui porte en elle force et puissance, on comprend pourquoi Archie Shepp voulait faire de ce titre un single, il en a en effet toutes les qualités…

L’avocat William Kunstler dit ensuite ce texte de Beaver Harris :

Ce n’est que lorsque la nature n’a pas son équilibre naturel
Que je me sens concerné par l’âme humaine
Certains pensent qu’ils sont dans leur droit
Quand, en ayant le pouvoir, ils prennent la vie d’un homme noir
Mais laissez-moi vous donner mon sentiment
Ce qui n’est pas naturel n’est pas réel


Le morceau suivant Steam est proposé en deux parties séparées par une intervention orale de Bartholomew Gray accompagné par un magnifique solo de basse de Jimmy Garrison. La prestation de Joe Lee Wilson si belle et intense sur l’album précédent se situe ici dans un registre différent. Le baryton militant fait place au crooner et j’ai toujours eu un peu de mal à m’habituer à ces ballades entourées de violons, malgré l’accompagnement rythmique de haute tenue et le très beau solo d’alto que joue Archie. Steam évoque son jeune cousin alors âgé de quinze ans qui fut victime de la répression policière alors qu’il manifestait pour les droits civiques. La seconde partie de Steam, très lyrique, se situe dans le prolongement de la première.

Le Blues For Brother George Jackson est donc un hommage rendu à l’homme dont la mort déclencha cette rébellion. C’est un titre enlevé au rythme trépident, figurant presque la bande son d’un film d’action, d’ailleurs ce titre n’est pas sans évoquer Isaac Hayes. A l’écoute de ce morceau et de la perfection globale atteinte lors de ces sessions, on réalise le niveau exceptionnel auquel est parvenu Archie Shepp dans l’arrangement des morceaux. Il a toujours eu une immense admiration pour Duke Ellington, et a su se faire honneur à son modèle.

Ballad for a child s’accommode mieux des violons, la voix de Hury Hull et le saxophone de Shepp y font merveille, gorgeant d’émotion la triste ballade:
« Je préfèrerai être une plante sur cette terre / Vous pouvez transplanter une plante et elle peut se développer librement / Mais l'homme qui a été transplanté ne le peut pas / Vous pouvez donc comprendre pourquoi je préfèrerai être un arbre avec des branches et des feuilles et croître librement / Si l'homme avait le choix avant d’être exploité alors sa progéniture ferait mieux que respirer / N 'est-ce pas une honte ? »

Good Bye Sweet Pops est un hommage à Louis Armstrong de la part du trompettiste et compositeur Cal Massey. La pièce a beaucoup d’emphase et un certain lyrisme emprunt d’une douce nostalgie insouciante.

Quiet dawn est chanté par la fille de Cal Massey, alors âgée de sept ans. La chanson est absolument envoûtante, avec une très grande maîtrise vocale de l’enfant, qui donne un aspect un peu surréaliste à la chanson. C’est l’un des moments forts de l’album, un titre rare !

Un très grand album d’Archie Shepp !

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MessagePosté: Jeu Juil 26, 2012 11:52 pm 
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The Cry of my People (1973)



Impulse! – AS-9231 / Recorded September 25-27, 1972 at Allegro Sound Studios, New York City.

Bass – Jimmy Garrison (tracks: A2, A4 to B4)
Bass [Fender] – Ron Carter (tracks: A1, A3, B1)
Cello – Esther Mellon (tracks: A2, A4, B1, B3, B4), Pat Dixon (tracks: A2, A4, B1, B3, B4)
Drums – Beaver Harris (tracks: A3 to B1), Bernard Purdie (tracks: A1, A2)
Guitar – Cornell Dupree (tracks: A1, A3)
Percussion – Nene DeFense (tracks: A2, A4, B1, B4)
Piano – Dave Burrell (tracks: B2. B3), Harold Mabern (tracks: A1 to B1, B4)
Soprano Saxophone – Archie Shepp (tracks: A2, A4, B3)
Tambourine – Nene DeFense (tracks: A1, A3)
Tenor Saxophone – Archie Shepp (tracks: A3, A4, B1, B4)
Trombone – Charles Greenlee (tracks: A2 to B3), Charles Stephens (tracks: A2 to B1, B4)
Trumpet – Charles McGhee (tracks: A2 to B1, B3, B4)
Violin – Gayle Dixon (tracks: A2, A4, B1, B3, B4), Jerry Little (tracks: A4, B3, B4), John Blake (tracks: A2, B1), Leroy Jenkins (tracks: A2, A4, B1, B3, B4), Lois Siessinger (tracks: A2, B1), Noel DaCosta (tracks: A4, B3, B4)
Vocals – Andre Franklin (tracks: A2, A3, B1, B3), Patterson Singers (tracks: A2, A3, B1, B3)

A1 Rest Enough (Song To Mother) 4:38
A2 A Prayer 6:29
A3 All God's Children Got A Home In The Universe 2:57
A4 The Lady 5:28
B1 The Cry Of My People 5:43
B2 African Drum Suite, Part 1 0:35
B3 African Drum Suite, Part 2 7:32
B4 Come Sunday 9:30

Cet album se situe dans la continuité des deux précédents, il fait part belle au Gospel, au blues et au rhythm’n’blues. Ce choix artistique est probablement motivé, non seulement par le désir de redonner vie à l’essence de la culture noire américaine, mais aussi par l’ambition de diffuser de la façon la plus efficace son message revendicatif. C’est donc sans surprise que l’on remarque un chœur, une section de cordes et un grand orchestre de jazz. On retrouve ici également beaucoup des protagonistes qui se sont illustrés sur l’album précédent. Sans entrer dans les détails on remarquera l’étonnante prestation de Ron Carter à la basse électrique. Cal Massey, qui propose ici deux de ses compositions, et qui a pris une grande part à la réalisation et à la conception de cet album, décèdera peu de temps après, les notes de pochette lui rendent un hommage appuyé et mérité et l’album lui est dédicacé.

Rest Enough (Song To Mother) est un gospel dans la tradition, signé Archie Shepp. Peggie Blue assure la partie vocale et dialogue avec les chœurs, la basse électrique de Ron Carter fait merveille, on note l’absence de Shepp sur ce premier morceau.

Changement d’atmosphère pour A prayer de Cal Massey, extrait de The Black Liberation Movement Suite, œuvre majeure du compositeur. C’ est un instrumental dans lequel figurent toutefois des chœurs, le morceau est très beau et solennel, l’esprit de Charlie Mingus souffle, Shepp y délivre un très beau solo bluesy, comme il sait si bien le faire.

All God's Children Got A Home In The Universe est, à nouveau, un gospel composé par Shepp, dans lequel il cite le très classique « Go Down Moses », très court, très traditionnel et très efficace.

On retrouve Joe Lee Wilson sur The Lady, dans un registre très émouvant, gorgé de tristesse et de blues… Shepp se montre un partenaire très à la hauteur, le ténor renforce de façon poignante les sentiments de désolation qui envahissent l’auditeur.

The Cry Of My People de cal Massey ouvre la seconde face, il emprunte au Gospel, au blues et au be bop en une suite où les genres se télescopent avec bonheur. La composition orchestrale y est tout à fait majestueuse et dramatique.

African Drum Suite de Beaver Harris est absolument magnifique, après une introduction chantée par Joe Lee Wilson qui forme la partie un, Archie Shepp improvise sur un fructueux tapis rythmique tendu par la batterie de Beaver harris, les percussions de Nene Defense, la basse de Jimmy garrison et le piano d’Harold Mabern. Nous voilà plongé dans les rythmes Africains, pour quelques envolées plus free qui nous ramènent aux joies des temps plus anciens, peut être le meilleur morceau de l’album, huit minutes trop brèves qui auraient tout aussi bien méritées un plus grand développement, tant le temps, ici, semble serré.

La reprise, presqu‘ habituelle par Shepp, d’un standard Ellingtonien nous permet d’entendre Come Sunday chanté par notre crooner de Joe Lee Wilson. Je le préfère personnellement dans un autre registre, mais il faut reconnaître qu’il y met beaucoup de conviction. Le solo de Shepp qui suit est absolument parfait, on y entend, en résumé, tout son style, la particularité de son phrasé et la beauté déchirée de son timbre. Un des sommets de l’album.

A nouveau un très bel album de Shepp, le dernier qu’il fera pour Impulse.

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MessagePosté: Jeu Aoû 02, 2012 1:04 pm 
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There's A Trumpet In My Soul ( 1975)



Arista, Freedom AL 1016 ou Freedom FLP 41016 / Enregistré à New York 12 Avril 1975

A1-a There's A Trumpet In My Soul A1-b Samba Da Rua A1-c Zaid (Part One) A2 Down In Brazil
B1-a Zaid (Part Two) B1-b It Is The Year Of The Rabbit B1-c Zaid (Part Three)

Archie Shepp: sax ténor et soprano
Semenya McCord, Bill Willingham: chant
Bill Hasson: récitation poème
Roy Burrowes, Alden Griggs: trompette, bugle
Charles Majid Greenlee: trombone
Draper Ray: tuba
Walter Davis, Jr.: piano électrique
Dave Burrell: piano
Brandon Ross: guitare
Jimmy Garrison, Vishnu bois: basse
Beaver Harris: tambours
Nene Défense, Zahir Batin: percussions

L’année 74 est restée blanche dans la discographie d’Archie Shepp. Après avoir quitté Impulse c’est donc avec plaisir qu’on le retrouve sur Arista. J’ai toujours aimé particulièrement cet album, très accessible, mais sans facilité excessive et penchant toujours du côté qualité. Il a même des accents free par certains moments, mais ce qui le caractérise le mieux, c’est sa continuité de style avec les précédents, enracinés dans le blues et dans la soul.

There's A Trumpet In My Soul est une suite en deux parties, la première correspond à la face A et la seconde à la face B. La chanson titre qui ouvre l’album est illuminée par la voix pure et cristalline de Semenya McCord, accompagnée par les accents de la guitare acoustique de Brandon Ross. Après ce sommet lyrique Archie Shepp introduit Samba Da Rua par un solo de ténor aux accents Brésiliens teintés d’un blues langoureux…

Après une introduction, où se remarque le tuba de Draper Ray, commence Zaid. L’ambiance se modifie, le solo du saxophone, comme suspendu au-dessus des éléments qui le soutiennent, est porté par des accords lancinants, répétitifs et dramatiques au piano qui créent une forte tension, la batterie martèle de façon sèche, en roulements continus. Archie Shepp s’appuie sur ce rythme hypnotique pour dérouler avec une lenteur calculée un très long solo, tout en attente contenue, alimentant une atmosphère qui devient presque suffocante. Puis tout se dénoue aux accents du piano, et c’est le tuba qui délie en quelques notes la tension ainsi libérée.

Changement de style avec Down In Brazil, un titre soleil, plage et cocotier chanté par Bill Willingham. La chanson surprend dans le répertoire de Shepp qui n’est pas accoutumé à céder à des penchants qui peuvent paraître commerciaux. Ceci étant, c’est juste, peut-être, pour dire : « Vous voyez, je peux le faire, moi aussi », et il faut reconnaître que c’est parfaitement bien exécuté, Shepp au soprano jette les bases d’une ambiance sucrée, le solo de Roy Burrowes à la trompette a lui aussi des accents très festifs et enjoués et Charles Majid Greenlee se laisse gentiment embarquer par les accents du Brésil et de la Samba. La version jouée ici ne possède pas la distance qu’il avait autrefois installée lors de son interprétation de The Girl from Ipanéma sur Fire Music.

La seconde face débute par la deuxième partie de Zaid, celle-ci dure environ quatorze minutes et constitue une partie très dense de l’album, en contraste absolu avec le morceau précédent. La puissante masse orchestrale soutient Archie Shepp qui improvise un superbe solo avec ses qualités habituelles, son phrasé et sa couleur unique, la rythmique est puissante et Beaver Harris assure un beat en béton, les accents du piano électriques, nouveaux chez Shepp, sont tout à fait bienvenus et Walter Davis en profite pour laisser trace d’un joli solo. Charles Majid Greenlee lui succède au trombone, un instrument que Shepp apprécie beaucoup et depuis longtemps. Tout à coup, pendant le solo de Greenlee, à l’arrière, le big band glisse lentement d’un morceau structuré et très rythmé vers des accents très free où le sol semble s’effondrer, faisant perdre pied à l’auditeur, après une très dense improvisation collective aux accents dramatiques, le morceau se réduit à l’activité d’ un duo basse batterie sur lequel improvise Archie Shepp.

Sur un ton mélodramatique Bill Hasson récite un poème «C’est l’année du lapin… » tandis qu’à l’arrière l’orchestre improvise, puis celui-ci revient à Zaid pour quelques notes finales en apothéose, qui constituent la troisième partie et l’épilogue de cette magnifique pièce.

Une très belle œuvre qui signe de belle façon le retour de l’immense Shepp.

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 Sujet du message: Re: Archie Shepp
MessagePosté: Ven Aoû 03, 2012 7:45 pm 
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 Sujet du message: Re: Archie Shepp
MessagePosté: Ven Aoû 03, 2012 7:47 pm 
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vient de voir ça y'a une heure... à 25mn d'Angers, Archie Shepp Confusedz

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MessagePosté: Ven Aoû 03, 2012 8:40 pm 
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vient de voir ça y'a une heure... à 25mn d'Angers, Archie Shepp Confusedz


Veinard ! L'est plus tout jeune, mais il joue encore vraiment bien, même assis, un grand monsieur (et même carrément une légende vivante...) à ne pas rater pour ceux qui peuvent.
oupez

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 Sujet du message: Re: Archie Shepp
MessagePosté: Dim Sep 09, 2012 4:13 pm 
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A sea of Faces



Bass – Cameron Brown
Drums – Beaver Harris (tracks: A, B2, B3)
Piano – Dave Burrell (tracks: A, B1, B3)
Tenor Saxophone – Archie Shepp (tracks: A, B3)
Trombone – Charles Greenlee (tracks: A, B2, B3)
Vocals – Bunny Foy (tracks: B1, B2) Rafi Taha (B1)

A1-"Hipnosis" (Grachan Moncur III) – 26:10
B1-"Song for Mozambique/Poem: A Sea of Faces" (Semenya McCord/Archie Shepp) – 8:12
B2-"I Know About the Life" (Aida Rahman, Archie Shepp) – 5:20
B3-"Lookin' for Someone to Love" (Cal Massey) – 9:34

Recorded in Milan, Italy, August 4 & 5, 1975 (Black Saint – BSR 0002)



Black Saint est un label indépendant Italien créé en 1975 par Giacomo Pelliciotti. Il est dédié aux musiques d’avant-garde et plus particulièrement à la Great Black Music, donc au free jazz. Il jouera un rôle important pour la pérennité de cette forme musicale, particulièrement pour les musiciens de l’AACM de Chicago qui verront quelques portes ainsi s’ouvrir en Europe, d’autres suivront : Horo, Hat hut, Circle... Il fallait pour lancer le label quelques musiciens éprouvés ayant déjà une bonne notoriété, capables de générer une dynamique positive. Le premier enregistrement sera signé Billy Harper avec l’album « Black Saint » et pour le second, Giacomo fera appel à la mémoire vivante du jazz en la personne d’Archie Shepp. Pour la petite histoire, A sea of faces sera l’un des très rares albums du label à bénéficier d’une superbe pochette « gatefold » d’un coût de fabrication plus élevé, mais quand on aime...

Cet album est le point de départ d’une longue aventure pour Black Saint mais aussi une sorte de point d’aboutissement pour Archie Shepp. Au sens propre, à travers la fin d’une longue tournée qui l’a menée à travers la France et l’Italie, mais aussi dans son art. Divers enregistrements témoignent de la mutation de la musique en une maturation effectuée par étapes successives.

Archie Shepp est resté tout au long de sa vie un homme politiquement engagé auprès de la minorité Afro Américaine, cet engagement est aussi artistique et il n’a eu de cesse de se plonger dans les racines les plus profondes de sa culture en mettant en valeur l’immensité de cet héritage, que ce soit au travers du blues, du gospel, du jazz ou du rhythm’n blues. Nul, plus que lui, ne sera le défenseur de la tradition, avec systématisme il actualise ou réinterprète l’histoire de sa musique, en offrant une vision moderne et actualisée en commençant son exploration sonore depuis les origines.

Hipnosis qui étend ses vingt-six minutes sur toute la première face est un morceau de Grachan Moncur III. Archie Shepp se lance dans une longue chevauchée qui n’est pas sans rappeler les flamboyances du passé, Magic of Juju, Life At The Donaueschingen Music Festival, Black gipsy ou Coral Rock… Shepp prend donc un très long solo, propulsé par une rythmique compacte et répétitive, Dave Burrell développant des variations sur une suite d’accords maintes fois rejouée, martelant le rythme en intégrant ici ou là quelques improvisations circulaires qui reviennent avec entêtement au thème du départ. Beaver Harris, Bunny Foy et Cameron Brown assurent le foisonnement rythmique indispensable à la bonne tenue de l’ensemble. Le solo de Shepp n’a plus qu’à s’envoler, explorant les possibles sans toutefois trop s’arrêter dans le cri, comme si, dans cette démesure le « raisonnable » avait maintenant sa place. Peut-être un signe des temps, mais la sonorité si belle et inimitable est toujours présente, lui conférant indiscutablement le statut mérité de l’un des meilleurs ténors de cette fin de siècle. Charles Grenlee au trombone prend le relai de Shepp et n’est pas en reste, son solo est vraiment passionnant, le son cuivré se fond admirablement dans l’univers de Shepp. Dave Burrell qui se démène depuis le début dans son rôle répétitif, au risque de créer une certaine lassitude, abandonne à la basse sa fonction rythmique et développe un assez court solo qui intervient comme une pause en autorisant une certaine respiration, mais la tension revient très vite avec le retour d’Archie Shepp qui nous plonge à nouveau dans cet univers oppressant et même obsessionnel.

La face deux s’ouvre avec Song for Mozambique, dans un premier temps chanté par Bunny Foy, un peu à la façon d’un blues. Puis Archie Shepp dit le poème A sea of Faces : « Joue de ce banjo/ garçon noir/ c’est le son de la musique/ qui fait ton âme/ bondir/ de joie/ Uhuru ! » accompagné en background par la douce voix féminine qui tisse un écrin sur lequel la voix grave dépose les mots avec gravité. Certainement un des attraits de cet album.

I Know About the Life est une superbe ballade toute en retenue et délicatesse chantée par Bunny Foy accompagnée, plus particulièrement, par Shepp au piano. Sur Lookin' for Someone to Love de son ami cal Massey, Archie reprend son saxophone ténor et délivre un solo fiévreux sur un rythme enlevé, terminant cet album sous le signe de la tradition…

Encore un bel album de la part d’un très grand musicien.

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Dernière édition par Cush le Mer Oct 17, 2012 5:07 pm, édité 1 fois.

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