Forum de rock6070

Bon écoute, relis mon post il tient en deux points un raccourci qui commence par "grosso modo" et qui s'achève avant la période électrique qui est le sujet qui m'intéresse et dont je veux parler. Mon propos n'était évidemment pas de décrire les évolutions stylistiques de Miles davis mais bien de m'arrêter sur la période électrique que je détaillais dans un autre post en y présentant la discographie.
Ceci dit il est bien l'initiateur du mouvement cool ( "the birth of the cool") dans laquelle s’engouffreront beaucoup de Jazzmen blancs. Mais il est tout aussi évident que le jazz qui est archi dominant est le be-bop dont personne ne peut s'extraire et surtout pas lui. Il a cependant conservé les principales caractéristiques du jazz cool, c'est à dire une musique détendue, détachée, douce, le rythme est relax, la sonorité douce et feutrée. Beaucoup reconnaîtront Miles Davis à ces sonorités là. D'ailleurs nous sommes ici sur un forum musical où chacun saura se faire sa propre opinion sur le sujet. (Je n'ai pas de goût pour la polémique).
Le groupe qui caractérise le mieux le hard-bop c'est Art Blakey et les jazz Messengers, je ne pense pas que Loupien ait voulu dire que la musique de Miles Davis sonne comme celle d'Art Blakey.
Je le répète, ici c'est plus histoire de style que de petites boîtes.
Bonne journée.

Je ne crois pas que ce soit chercher la polémique que d'enfoncer une telle porte ouverte ...
Mon propos est juste de dire que la parcours de Miles entre ses débuts chez Bird et sa période électrique ne se limite pas au cool ...et d'autant plus si tu prends en compte les musiciens qui ont joués sous sa coupe, comme Coltrane et tant d'autres qui n'étaient vraiment pas portés sur le style cool.

Après, il ne faut pas réduire cette période à un seul style car ça n'engage pas forcément à la découverte, ce qui serait quand même passer à coté de sacrés pépites et quand même d'une bonne dose de diversité !

Mais c'est vrai qu'on peut rapprocher de nombreux morceaux (voire quelques albums ) au style , surtout si on s'en tient au jeu de Davis ,qui contraste d'ailleurs assez souvent, avec celui, plus véloce, ses accompagnateurs.

Cet album de Miles Davis a été enregistré entre 1949 et 1950 mais n'est sorti qu'en 1954. Sorties sous le nom de Miles Davis, des rumeurs circulent disant qu'à l'origine ces sessions se sont déroulées à l'initiative de Gerry Mulligan, mais celui-ci faisait à l'époque parti du groupe de Miles, s'associant avec qui voulait bien, c'est l'auteur ou l'arrangeur d'une grande partie des morceaux de cet album .
Quoiqu'il en soit il est difficile de s'extraire du be bop dans ces années là et nous sommes face à l'album qui contient sans aucun doute la plus grande influence be bop enregistrée, mais aussi, comme son titre l'indique, la première manifestation de l'adjectif "cool" accolée à la musique de Miles Davis. Voilà qui devrait réconcilier tout le monde en remettant le mouvement "cool" à sa juste place, celui d'un courant, dans le creuset du mouvement be bop qui, lui, a bouleversé la façon de jouer le jazz.
Le "cool" se veut plus facile d'accès pour le public, sans pour autant plonger dans la facilité. On n'accorde moins de place aux exploits techniques mais plus à la souplesse et au doux balancement rythmique. On remarquera la place faite aux arrangements à l'harmonie assez classique, mais on peut y deviner déjà l'influence "cool" que Gil Evans développera pour Miles dans ses conceptions orchestrales futures.
Miles n'est donc pas un révolutionnaire, d'origine bourgeoise, il ne veut pas bouleverser l'ordre du monde, il aura d'ailleurs des mots assez durs pour le "free jazz". Il saura conjuguer son immense talent à celui de Gil Evans bien sûr, mais aussi à celui du pianiste Bill Evans dont on réévalue le rôle et l'apport sur "Kind of Blue " chef d’œuvre ultime de cette belle période musicale dont on citera aussi le très remarqué (sur ce topic) "Ascenseur pour l'échafaud".
L'ultime tournant dans la musique de Miles Davis se fera après la rencontre, on peut même parler d'un choc, avec la musique de Jimi hendrix (qui lui succèdera sur scène au festival de Wight). Miles fera la fusion de ce blues, rock et jazz.

C'est clair que ce qui étonne sur ce Birth of the cool, c'est l'influence, voire la prédominance Be bop; rien que le 1er morceau, Move , 100% Be bop


Par contre sur le 3eme,Moon dreams, on rentre dans le sujet


Mais Dizziy Gillepsie, soit disant très vraisemblable théoricien du bE bOP considerait que le jazz cool, c'était du be pop joué au ralenti ....

Après, quand j'écoute un morceau comme Moon dreams, m'étonnes pas que le cool ait surtout trouvé écho chez les blancs du jazz (plus lisse et bien élevé que le Be bop).

En même temps, l'album s'appelle BIRTH of the cool : naissance plutôt qu'achèvement.

Chet Baker sera , dans les années suivantes le concurrent direct de Miles Davis dans les sondages ....