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Qui aidera Robert à sauver 21 tonnes de disques ?
Robert Lacire, passionné de rock et véritable encyclopédie du disque, aimerait ouvrir un conservatoire et rendre ainsi accessible sa collection de 125 000 vinyles.
Cuir sur le dos, cheveux colorés, coiffure de Johnny Halliday : Robert Lacire a la panoplie du rocker. Il cultive, depuis plusieurs années, la « rock attitude » des sixties. « Une fois qu'Elvis Presley est revenu de l'armée, il a fait de l'opérette... Le rock pur s'est arrêté dans les années 60 », estime Robert Lacire. Le ton est donné. Le bonhomme, qui a rencontré toute la Jet-set des années 60 alors qu'il tenait une discothèque à Paris, est un rockeur dans l'âme. Pas étonnant pour quelqu'un qui est né le même jour que Bob Dylan.
Une collection de 125 000 vinyles
C'est dans son bureau qu'il cache une partie de ses trésors, telle la caverne d'Ali Baba. Des milliers de « galettes » jonchent le sol et trônent sur les étagères murales. Comme ce 78 tours d'Elvis Presley, le premier disque de rock'n roll français, signé Henri Cording, alias Henri Salvador. Ou encore le premier 45 tours de Danielle Darrieux et des chants de Noël avec pochette en peinture sur soie. « Il y en a 21 tonnes ! Soit environ 125 000 disques, explique-t-il fièrement. Je suis obligé de louer trois garages pour pouvoir les stocker... » Toutes ces pépites, il les a accumulées au fil des brocantes et des foires de disques qu'il aime arpenter. « Il y a des vinyles que je n'ai jamais écoutés... » confie-t-il en souriant.
Michel Brand'Honneur, historien du patrimoine, a rencontré Robert Lacire il y a deux ans. Il a estimé sa collection. « Elle est surtout intéressante de par sa richesse : on y trouve tous les genres de musique, des discours politiques (Lénine, Pétain et De Gaulle), du théâtre, des publicités ainsi que de belles iconographies. »
Un projet de conservatoire du disque ancien
De cette passion pour les vinyles, est née une idée de projet : celle d'ouvrir un conservatoire du disque ancien en Bretagne. « Une mémoire vivante du disque », qui pourrait sauvegarder et valoriser son fonds. Car Robert Lacire, ancien disquaire de la rue Legraverend à Rennes, sait que le vinyle conserve ses irréductibles. « Je veux faire mon possible pour que ce patrimoine culturel ne tombe pas dans l'oubli », insiste-t-il.
Malheureusement, son projet est dans les cartons depuis maintenant plusieurs années, « faute de pouvoir trouver un local à loyer modéré ». Pourtant, à plusieurs reprises, Robert Lacire a sollicité les élus de toute la région. « C'est un beau projet, qui s'adresse à tous. Même à la jeune génération qui serait contente de découvrir ce qu'écoutaient leurs parents », se défend-il.
Pour Michel Brand'Honneur, un conservatoire n'est pas l'unique solution qui permettrait de valoriser cette collection. « On pourrait imaginer une radio qui lui serait dédiée, une exposition sur l'histoire du son gravé, etc. »
Aurélie TACHOT.
Ouest-France
3 garages pleins
