Forum de rock6070

"Extrait d'un article que je viens de lire :

"que les œuvres soient diffusées sur les plateformes légales ou via des usages illicites, il n’y a aucune différence : les artistes ne touchent pas un centime de plus."

Et l'article au complet qui donne envie de cogner méchamment dans le mur...

http://www.pcinpact.com/news/69479-sped ... dappel.htm

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On le sait, les majors ne veulent combattre le piratage que pour leurs propres intérêts, pas celui des artistes qu'elles utilisent en parlant faussement en leur nom. Mais tant que les musiciens eux-mêmes se laisseront faire et joueront le jeu en criminalisant les internautes au lieu de se battre avec eux, leur situation restera catastrophique.

C'est... révoltant. Je ne le savais pas (je pense que peu de gens le savent), mais ça tend considérablement à diminuer les différences entre le télechargement légal et illégal. Ce n'est que mon avis personnel, mais c'est un peu comme si c'était autant du "vol" via une plateforme légale ou non, finalement.

EDIT : c'est un peu comme si l'artiste concevait un produit, et le vendait à un fournisseur, qui peut faire exactement ce qu'il veut.

Je le savais depuis longtemps, j'en avais même discuté avec des musiciens. Certains, comme Vince Martin, n'ont même jamais rien perçu sur la réédition CD de leurs albums vendus légalement par les majors... Alors la vente numérique, la belle affaire... Ça ne figurait pas sur les contrats signés avant l'ère numérique, et même des artistes ayant signé des contrats depuis Internet sont lésés, ils n'ont pas le choix. Ils acceptent, ou pas de contrat.

L'industrie du disque est la pire voleuse envers les musiciens, sournoise. Elle ne défend rien d'autre que son propre fric qu'elle obtient sur leur dos et ne veut rien changer à ses pratiques en préférant museler Internet par des traités comme ACTA. L'une des raisons pour lesquelles je me bats contre cette saloperie. Immensément d'hypocrisie dans tout ça, et bien des artistes couvrent l'industrie parce qu'ils sont aveugles et jouent à fond son jeu.

ils n'ont pas le choix. Ils acceptent, ou pas de contrat.


Et ne pas avoir de contrat avec une major ?
Sérieusement elle apporte quoi une major aujourd'hui ? Je parle pour un groupe / artiste motivé avec du talent, ne me parlez pas de plan marketing Justin Bibierien...

Plusieurs d'entre eux s'autoproduisent, mais ce n'est pas si facile. D'abord, je précise que quand je vomis sur l'industrie du disque, il est bien sûr question des majors, pas des labels indépendants.

Bien des musiciens font tout aujourd'hui, de la création de la musique à son enregistrement en passant même par la promotion et parfois la réalisation graphique du livret et de la pochette. Mais sans la grosse machine promotionnelle (radio, télé), ils peinent évidemment à se faire connaître. Et cette grosse machine est dirigée par les majors qui imposent ce qui doit être diffusé, raison pour laquelle ce sont toujours les mêmes chansons qui passent en boucle.

Internet est une jungle, se promouvoir par les réseaux sociaux est un leurre, bien des internautes ne supportent d'ailleurs pas les artistes qui y ouvrent des pages pour faire uniquement leur pub, et je les comprends.

Mais finalement, qu'est-ce que ça change par rapport à avant ? On le sait très bien nous-mêmes... Combien d'albums extraordinaires vendus à 100 exemplaires dans les années 70 par absence de promotion ? Il en a toujours été ainsi. La grosse machine industrielle n'a toujours misé que sur ce qui est potentiellement lucratif. Ça pouvait donner des bonnes choses, comme Led Zep, par exemple. Mais aussi immensément de saloperies radiophoniques qui faisaient de l'ombre aux musiciens de talent. Même constat en 2012, rien n'a changé alors qu'avec les moyens technologiques, tout pourrait changer. Si les musiciens y travaillaient au lieu de regarder passivement le train passer depuis plus de 10 ans. Certains bougent, certains tentent, certains observent, comprennent. Mais ils sont trop rares.

Oui la vrai clé aujourd'hui c'est la promo
la visibilté

Avec la technique l'enregistrement coûte beaucoup moins cher
La distribution sur le net est très facile ..Pour quelques dizaines d'euros vous êtes référencé sur tous les sites de téléchargements et en écoute sur deezer..Le vrai pb c'est la visibilité..C'est sur ce point que les majors sont importantes ..pour 1% des artisttes signés ..car pour les autres l'investissement est quasi nul

Il y a bien des artistes signés par des majors qui ne bénéficient pas plus de visibilité et de promotion, d'ailleurs. Je discutais récemment avec un musicien (du groupe De Calm de Toulouse). Je lui expliquais que de plus en plus de musiciens frappent maintenant eux-mêmes aux portes des administrateurs de sites, forums ou blogues de passionnés de musique. C'est une avenue. C'est ainsi que j'avais connu Voodoo que je n'aurais jamais connu autrement. Le chanteur m'avait écrit personnellement en passant par rock6070. Il m'avait envoyé l'album, d'abord en MP3. J'avais adoré, coup de foudre, j'en ai parlé, ici, ailleurs, fais une entrevue avec lui pour le magazine. Pas pour faire sa promo, mais pour partager ma passion pour leur musique. Les musiciens doivent sortir des sentiers balisés par les majors. Les internautes ne jouent pas le jeu qui consiste à faire vendre, ils encouragent ce qui mérite de l'être.

Même constat en 2012, rien n'a changé alors qu'avec les moyens technologiques, tout pourrait changer. Si les musiciens y travaillaient au lieu de regarder passivement le train passer depuis plus de 10 ans. Certains bougent, certains tentent, certains observent, comprennent. Mais ils sont trop rares.

Je ne suis pas trop d'accord la dessus.
Je pense d'ailleurs exactement l'inverse, des mecs comme Ok Go, font des clips absolument géniaux pour faire parler d'eux.
On aime ou pas la musique, n'empêche que chaque clip est très chouette

Internet est une jungle, se promouvoir par les réseaux sociaux est un leurre
Les réseaux sociaux ? Sur facebook tu as énormément de groupes géniaux, où chacun peut poster une youtuberie qui sera visionné potentiellement par des millions de personnes.
Alors bien sur, ce sont des groupes fermés souvent, faut envoyer des messages privés... pour rentrer, on est en petit comité (entre 3000 et 5000 souvent), mais sans facebook, tu verrais quelqu'un sortir dans la rue avec un megaphone, se retrouver pile poile devant 4000 fans de space rock et hurler dedans : "le nouveau groupe à écouter s'appelle Machin" ?
J'ai déjà croisé certains membres du forum parmi ces groupes, mais avec mon petit carnet que je note tous ces groupes... Sur lesquels je reviens ensuite, si je réagis, c'est que j'étais justement dessus :
et

Je peux comprendre que certains soient mélancolique d'une période où pour découvrir il fallait un contact humain, mais j'ai réellement l'impression de vivre une période formidable dans le domaine de la musique, avec l'explosion numérique, la cyber opportunité de toucher un public très vaste...
Tout le monde n'a pas la chance d'habiter dans une grande ville rock, et pour beaucoup, dont je fais parti, internet est le seul lien avec un univers qu'on apprécie, le disquaire physique le plus proche étant à plus de 80 kms dans mon cas, tous les moyens pour découvrir sont bons à prendre, et via facebook il y a de très bons endroits.

Le Z ne renierait pas un groupe (enfin si, car il est sur facebook) j'imagine, avec Sam Gopal en première page, et un lien vers Uncle Acid qui date de 5 mois

Misterjibé : je me base sur des nombreuses discussions que j'ai pu avoir avec des musiciens d'horizons et d'âges différents. Facebook ? Oui, un leurre... Un musicien s'est vu reprocher de trop faire sa promo sur sa propre page... Les gens vont sur Facebook pour se divertir, mais ils sont tellement bombardés de messages qu'ils finissent par se concentrer sur ceux de quelques potes et... masquer l'activité de bien des gens, dont souvent les musiciens. Ainsi, ils sont dans leurs contacts mais ne les lisent plus. Les gens préfèrent balancer des vidéos youtube de vieux trucs que d'aider à la promotion d'artistes d'aujourd'hui.

Quant à la passivité de bien des musiciens, c'est un constat lié à ces discussions. Bon nombre de musiciens se rebellent contre la circulation libre de leur musique, sont toutefois amers face aux méthodes de l'industrie mais... la soutiennent quand même parce qu'ils n'ont pas une vision d'ensemble, ne sont pas des grands spécialistes du monde virtuel. Et bien des musiciens, à l'inverse, sont eux-mêmes des passionnés de musique et téléchargent illégalement. J'en connais qui viennent de sortir un album et se battent de toutes leurs forces contre ACTA...

Mais il y a une chose qu'on sait moins. Aussi curieux que ça puisse sembler, les musiciens ne sont pas forcément de grands mélomanes. J'en connais beaucoup qui avouent écouter peu de musique, ou seulement ce qu'ils connaissent par coeur et possèdent en disques. Ils n'ont pas la nécessité de télécharger eux-mêmes car leur curiosité est faible. Alors ils ne comprennent pas la réalité des passionnés de musique.

J'ai le même carnet que toi jibé, un véritable foutoir de réferences diverses allant du disque au bouquin, en passant par des films, des structures de morceaux, pense-bêtes...etc...je l'ai en permanence sur moi.

Quand à facebook, j'ai parfois eu l'envie de m'y inscrire, c'est vrai que c'est plus simple pour suivre l'activité des groupes et labels...mais, je suis contre le principe et surtout opposé à toute la publicité qui entoure ce site. En verité, je n'éprouve pas le besoin non plus de renouer contact avec d'anciennes connaissances ou ami(e)s...
Mon "réseau social" n'est pas virtuel et préfère se retrouver autour d'un disque et de quelques bonnes bières.

J'ai le même carnet que toi jibé, un véritable foutoir de réferences diverses allant du disque au bouquin, en passant par des films, des structures de morceaux, pense-bêtes...etc...je l'ai en permanence sur moi.

Quand à facebook, j'ai parfois eu l'envie de m'y inscrire, c'est vrai que c'est plus simple pour suivre l'activité des groupes et labels...mais, je suis contre le principe et surtout opposé à toute la publicité qui entoure ce site. En verité, je n'éprouve pas le besoin non plus de renouer contact avec d'anciennes connaissances ou ami(e)s...
Mon "réseau social" n'est pas virtuel et préfère se retrouver autour d'un disque et de quelques bonnes bières.
C'est parfait comme ça. Retrouver des anciens amis peut être fabuleux dans certains cas, mais aussi extrêmement décevant dans d'autres... Il y a des gens qui ne changent pas malgré les années, la vie. On a le sentiment de les retrouver tels qu'ils étaient avant. Et d'autres qui ont tant changé qu'on se demande pourquoi nous étions amis à l'époque.

Mais retrouver des amis sur Facebook peut être très déroutant aussi quand tu te rends compte qu'après deux ou trois messages personnels, on en vient à communiquer par mur interposé et publiquement comme si nous n'étions que des "contacts virtuels". Et il y a aussi parfois des gens dont on a gardé une image idéalisée qui nous a suivis toute notre vie. Cette image, en retrouvant telle ou telle personne, peut s'effondrer et c'est dommage... Il aurait été plus beau de la conserver intacte, éternellement.

Pour ma part, je suis très heureuse d'avoir retrouvé quelques personnes du passé par ces réseaux, mais finalement, ce sont très peu de personnes, vraiment très peu avec qui je resterai en contact, mais en privé, pas publiquement. Les autres, c'est sympa de savoir ce qu'ils sont devenus, ou parfois décevant de le savoir, mais le lien s'arrête finalement là, ils appartiennent bien au passé, pas au présent et encore moins à l'avenir.

J'ai le même carnet que toi jibé, un véritable foutoir de réferences diverses allant du disque au bouquin, en passant par des films, des structures de morceaux, pense-bêtes...etc...je l'ai en permanence sur moi.

Les Zapbooks


, et j'y reviens souvent, c'est mes bibles en quelque sorte, je garde ce que je pense comme étant "l'essentiel" du sujet

J'ai eu des moleskines, mais j'aimais pas trop, les Paperblanks sont chouettes mais pas donnés. Le Zapbook c'est l'idéal : pas cher, il se met partout, et est sympa à manipuler

Moi j'ai un petit cahier Oxford dans lequel je note absolument tout (rendez vous chez le dentiste, projet à rendre, disque à écouter, jeux à essayer, référence d'un disque qui m'intrigue, liste de courses, sudoku pour les cours, ...). Mon pense-bête. Super pratique, il est tout petit et se glisse avec facilité dans ma veste en jeen (celle qui m'accompagne tout le temps partout, été comme hiver).

On le sait, les majors ne veulent combattre le piratage que pour leurs propres intérêts, pas celui des artistes qu'elles utilisent en parlant faussement en leur nom. Mais tant que les musiciens eux-mêmes se laisseront faire et joueront le jeu en criminalisant les internautes au lieu de se battre avec eux, leur situation restera catastrophique.

Voila donc la véritable réponse à ma question. Le problème en fait, ce n'est pas que les artistes ne sont au courant de rien, c'est surtout qu'ils n'osent pas prendre de risque, alors que selon la logique des choses ce serait à eux de s'investir le plus dans cette lutte.

On le sait, les majors ne veulent combattre le piratage que pour leurs propres intérêts, pas celui des artistes qu'elles utilisent en parlant faussement en leur nom. Mais tant que les musiciens eux-mêmes se laisseront faire et joueront le jeu en criminalisant les internautes au lieu de se battre avec eux, leur situation restera catastrophique.

Voila donc la véritable réponse à ma question. Le problème en fait, ce n'est pas que les artistes ne sont au courant de rien, c'est surtout qu'ils n'osent pas prendre de risque, alors que selon la logique des choses ce serait à eux de s'investir le plus dans cette lutte.
On ne peut toutefois pas les blâmer vraiment. Ce sont des artistes, pas des révolutionnaires. Ils vivent une situation difficile et ne savent pas comment y faire face parce que, malheureusement, ils ne s'unissent pas pour trouver des solutions. Pas de réelle solidarité, c'est chacun pour soi, chacun cherche à se démerder au présent sans avoir forcément les moyens et l'envie de penser à l'avenir. Bien des musiciens ont un emploi pour nourrir leur famille, la musique, ils n'en vivent pas, à part quelques privilégiés qui ne sont qu'un faible pourcentage. L'industrie a alors la partie facile puisqu'elle peut exploiter les artistes qui, tant qu'ils ne s'unissent pas, n'ont pas leur mot à dire.

Il y a quelques années, j'ai dépensé beaucoup d'énergie et de temps à dialoguer avec des musiciens, leur faire comprendre à quel point il est urgent et impératif qu'ils agissent au lieu de rester passifs, s'unissent pour créer des modes de diffusion de leurs oeuvres qui sauront réconcilier internautes et musiciens. Certains m'ont remerciée, m'ont dit que j'avais raison, bla bla bla... Un gars qui était sur le point d'écrire un bouquin sur la situation des musiciens à l'ère virtuelle et de monter un portail de diffusion de la musique au Québec m'a contactée, me demandait conseils. Son livre est sorti il y a un bon moment, le portail, je pense qu'il a disparu ou n'a jamais vraiment vu le jour. Rien n'a bougé, j'ai laissé tomber, ça ne servait à rien.