Le contenu qui va suivre est bien entendu hautement
subjectif…
Comme promis dans le post "Conseils pour achat tourne-disque" je vais vous parler un petit peu des mes dernières dépenses.
Il fallait en fait changer un Hitachi HA 270 qui commençait à se mélanger les ondes et l'acquisition d'une superbe RPM 1.3 réclamait quand même quelque chose de bien.
Si à plus de quarante ans tu n'as pas une bonne chaine hifi, c'est que tu as raté ta vie.
Rendez-vous pris chez un revendeur en audiophile à Lyon, il fallait d'abord faire un sacré choix en matière d'échantillons à écouter. Je resterai pudique quant aux terribles compromis et abandons déchirants de toutes sortes qui ont été à l'origine de cette petite sélection:
Songs of love and hate de Leonard Cohen,
Fun house des Stooges,
Deep purple in rock, concerto pour clarinette n°7 de Mozart et
Green tambourine des Lemon Pipers. Les trois premiers sont de la super came en matière de pressage vinyle, les deux autres étaient là en renfort pour creuser les subtilités au cas où. Chaque lp avait son équivalent cd.
Le budget ne devait pas dépasser 1500 €, j'avais demandé à rester dans une fourchette de 1000-1200 €.
Bien assis dans le fauteuil du mini auditorium nous avons commencé par un marantz PM 5004 et des KEF Q300. Il ne manquait plus qu'une charmante hôtesse, mais bon, c’était en option.
D’entrée de jeu l’attaque de « Avalanche » (L.Cohen) s’est révélée très claire. Equilibre basses-med-aigus, la voix avec ce léger écho qui la rend très mélancolique, la montée de violons qui semblait arriver comme une vague de marée pour se retirer. Mmmm ça commençait bien. Beaucoup de présence dans la pièce. Bien pilotées, les Q300 « prenaient position » grâce à la disposition coaxiale des éléments. J’ai testé en me déplaçant : l’effet stéréo demeurait imperturbable…
Une redécouverte de ces fameuses notes basses attaquées au bord du pouce lors des arpèges, incroyable…
On a essayé le cd. Beaucoup moins de profondeur dans la voix .! L’ensemble restait assez uniforme, une très belle façade fraîchement repeinte. Surprenant ce lissage sonore. On ne peut pas dire que ce soit désagréable, c’est différent, on ne se rend plus compte lorsqu’on est habitué.
Nous sommes ensuite passés aux Cabasse.MC40.
Beaucoup plus analytiques en fait. Beaucoup de précision, une grande facilité pour isoler les « teintes » sonores. Ça devenait rudement intéressant tout ça !
Pour faire la distinction KEF/Cabasse la comparaison avec les lumières froides et chaudes m’a semblé la plus appropriée.
Sous lumière « froide » les teintes sont très lumineuses, il y a peu de déformation teinte/saturation mais au bout d’un certain temps, lorsqu’on fait autre chose que peindre par exemple, l’ambiance est d’une clarté qui peut être vécue comme agressive car très intense. Tandis qu’en lumière « chaude », on est plus à l’aise pour se détendre, l’ambiance est plus feutrée plus chatoyante.
Et bien il en va de même pour ce que j’ai v écu avec ces enceintes, chaleur et rondeur « anglaises » pour KEF, précision et clarté « françaises » pour Cabasse.
Une véritable expérience de synesthésie!
Question ampli, une grande neutralité, on sent que la bécane tient bon les rennes ou plutôt les électrons.
Les Rotel , NAD et Atoll n’ont malheureusement pas de préampli phono aussi bon que le Marantz (au test, de légères, voire infinitésimales variations pour un prix plus élevé, il faut donc leur adjoindre un appareil supplémentaire). Je suis resté sur ce dernier en passant sur PM 7004 : c’était parfait.
Le choc en fait est arrivé avec « Fun House ». On m’avait dit que ce 1er pressage était bon, je ne m’attendais quand même
pas à ça.
Down on the street est oppressant, merveilleusement oppressant. Batterie très nettement en avant et au milieu, la guitare quant à elle, semblait survoler l’ensemble et s’installer sur les bords pour décoller à nouveau en cris plaintifs. Tandis que la basse s’étalait en arrière la voix merveilleusement caverneuse d’Iggy Pop nous entraînait dans des visites inavouables… Bon j’exagère, mais je n’avais jamais entendu aussi distinctement le magnifique travail de Galluci en rendu d’atmosphère.
Dirt est venu clore magistralement ces instants très émouvants. Le mixage devenait même évident au bout d’un moment, sans exagérer cette fois.
Bref vous l’aurez compris, j’étais conquis et voilà un peu ce que cela donne maintenant à la maison. Il y a encore des fils partout, je viens d’emménager…
Il y aura aussi des aménagements à prévoir, le carrelage au sol et les enceintes en position basse induisent un léger déséquilibre dans les médiums. De plus, les basses donnent l’impression de faire ce qu’elles veulent. L’éloignement des coins et de véritables pieds d’enceintes devraient remédier à cela.


