Forum de rock6070

Dominique A , tant coté musique que personnalité, incarne une époque de transition.Ou plutôt le début.
Noir Desir avait pris la relève des grands et bons penseurs (Telephone, Trust, Renaud dans la continuité des Brassens et autres Ferrés ) mais se sont crashés en 2004.

Avec Dominique A (quelques part dans la lignée d'un Murat), fini les grands mouvements de pensées. la musique est devenue plus intimiste (il est permis de faire la rapprochement avec le chant sussuré des femmes de gainsbourg ).
Plus de combats collectifs à mener. la société est désormais devenue individualiste et ici, mode défaitiste.
On commence à prendre conscience qu'on va droit dans le mur.
20 ans après, c'est devenu plus évident mais on continue, quoique de plus en plus péniblement, de nier.

Pas étonnant que Dominique A ait fait surface en même temps que le grunge, cette révolte défaististe et sans étendard, dans la lignée d'une société hédoniste et autodestructrice.Disons que le fond est le même et la manifestation différente.
En même temps, quand on écoute un morceau comme va t'en sur la Fossette, on sent aussi l'influence noise de Sonic Youth, une des références du grunge.

A brûle-pourpoint

Ton commentaire est intéressant. En effet, il n'apparaît pas par hasard, mais je me demande dans quelle mesure, puisque sa portée (son succès) fut tout de même limitée.
A noter qu'un peu avant lui, il y a au moins un artiste qui présente un profil quasi similaire, c'est Daho.

Murat aussi, arrivé avant Dominique A. (premier album 84, Passions Privées), que Dominique A remercie d'ailleurs sur les notes de pochette de La Fossette. Manset, précurseur ? Murat est très inspiré de Manset en tout cas.

Oui, complètement. Même si Murat s'est "désolidarisé" de Manset assez vite... Mais c'est Murat...

Je mets la liste des titres de la Carte Blanche accordée à Dominique A.

1. My Brightest Diamond - Dragonfly
2. Venus - Navajo Dream
3. Martha and the Muffins - Swimming
4. Rodolphe Burger - Unlimited Marriage
5. Sacha Toorop - L'amour est mort
6. The Innocence Mission - Tomorrow on the Runway
7. The Sundays - Can't Be Sure
8. Glasvegas - It's My Own Cheating Heart That Makes Me Cry
9. St Christopher - You Deserve More Than a Maybe
10. Arman Méliès - Dora
11. Tim Hardin - It'll Never Happen Again
12. Spain - Nobody Has To Know
13. Crime and The City Solution - I Have The Gun
14. JP Nataf - Tout doux
15. Holden - Les animaux du Club
16. Tarwater - Noon



Pour ceux qui veulent connaître davantage le personnage, qui est très intéressant, je conseille de visiter son site officiel. Il y rend compte de ses coups de cœur... y tenant un journal (pas à jour...
http://www.commentcertainsvivent.com/le ... minique-a/

Y a du bon là-dessus ! Je conseille The Innocence Mission, très bon groupe de folk. Côté français, on voit à peu près ce qu'il cherche. Holden est inégal mais pas mal, très très inspiré de Dominique. Méliès c'est bien, Tarwater j'adore. Les seuls que je ne connais pas, c'est Glasvegas, et Toorop (un collaborateur régulier de A.).

"My Sisters Return From Ireland" de Innocence Mission:


"Je ne suis pas ce que je suis", Holden :


Pour Tarwater, ça va encore plus loin : je suis persuadé que leur "Watersample" de 98 a inspiré le très beau "Rien Qu'à Voir" de A. (sur Remué, 99). Qu'en dites-vous ?

"The Watersample" :


"Rien qu'à voir" :

Voui, c'est évident à l'écoute des morceaux.
La Carte blanche est intéressante, car au-delà des amitiés, on peut percevoir les affinités, et aussi, faut le dire, la volonté de proposer des groupes qui sortent un peu de la grand'route.

Manset, j'y ai pensé mais ne l'ai pas cité parce que j'aurais eu l'impression de répéter les 3 piliers (70's, 80's, 90) que plébiscitait Lenoir en ce début des 90's.
Par contre je savais pas que DA avait cité Murat sur son 1er album.

Manset, artiste énigmatique avec lequel j'ai toujours eu du mal (très très rugueux et vraiment sombre, sans concessions ni aller -retour).
Allez, un petit topoc vu que des anciens ont probablement un éclairage à apporter à son propos.

St Christopher parmi la liste : ça confirme ma théorie du rock indie intimiste .... pour qui aura suivi sur le topoc en question et rapport aussi à Dominique A . je sais plus comment on appelait ça en GB : Anorak je sais plus quoi ....(Field Miece etc)

Par contre je savais pas que DA avait cité Murat sur son 1er album.



Toujours vérifier ses infos avant de poster : la mienne était frelatée, j'ai le livret sous les yeux, je ne retrouve pas cette mention. Ça doit être sur Si Je Connais Harry, ou alors je me goure complètement et je confonds avec le premier Vanot ?

Désolé pour l'info frauduleuse, guys.

Bon, j'étais complètement à côté de la plaque : c'est bien Vanot qui remercie Murat sur son premier album : "Remerciements spéciaux à Rodrigo et à ceux de la Croix-Morand sans qui..".

Extrait d'itw dans Télérama (2009) dans laquelle il cite Murat :

"Mon premier disque, La Fossette, était la négation de tout ce qui était corporel. A la fin des années 80, en chanson, il fallait tout déballer. En rock, c'était l'alternatif, l'énergie à tous crins. Et puis, en 1989, l'album de Jean-Louis Murat Cheyenne Autumn a été un tournant. A nouveau, on avait le droit de chanter comme Jean Sablon, comme si on venait d'inventer le micro et qu'on pouvait roucouler sur fond de synthétiseur lamentable. On retrouvait une douceur adaptée à la phonétique morne du français. Avec Philippe Katerine, je me suis engouffré dans cette voie."

Un petit peu donneur de leçons dans cette interview... c'est vrai qu'il a un peu ce côté prof parfois.

Dans les quelques interviews de lui que j'ai pu lire, je le trouve parfois même un peu dur, ce qu'on n'attend pas forcément de quelqu'un comme lui.
Il tacle Murat, Manset qu'il aime pourtant (il s'attaque surtout au bonhomme, qu'il traite imbu...).
Semble vouer un certain culte à Bashung et une certaine amitié à Miossec.

Ah !.. je ne sais plus si c'est dans cette interview ou une autre, il donne une autre raison, que nous n'avons pas évoquée, je crois, de sa relative médiatisation du moment qu'il date de son live (2009 ?). Il pense que la génération qui a grandi en l'écoutant, a accédé aux médias, au journalisme et éprouve le besoin d'en parler.
C'est classique comme cycle, il est vrai.

En même temps, qu'il tacle parfois Murat, ça ne me semble pas forcément étonnant.
Murat, c'est quand même un univers à part, quelque part entre champêtre , romantisme, imaginaire et nostalgie.
Dominique A, sans avoir suivi son parcours, et sans très bien connaître (même si ses touts débuts m'ont marqué), ça me semble quand même plus urbain et plus corrosif, moins idéaliste.

Sylvain Vanot, ok.je l'avais un peu oublié celui là !
Là, j'écoute le 1er morceau sur lequel je suis tombé et le début m'évoque clairement Manset


manque plus que Jean Bart à l'appel, là
On trouve pas grand chose sur le net, sinon ce morceau
Dommage, son 1er(?) album contient au moins quelques petites pépites.

Un truc bien cool avec Dominique A, c'est qu'en concert son set évolue en fonction de ses musiciens : je l'avais accueilli en 2006, tournée avec Daniel Paboeuf (ex-saxophoniste de Marquis de Sade) avec notamment une superbe version de "La Peau".

Quand je l'ai revu il y a deux ans, il n'y avait plus de cuivres et ça changeait vraiment, même en écoutant ses "classiques".

Un truc bien cool avec Dominique A, c'est qu'en concert son set évolue en fonction de ses musiciens : je l'avais accueilli en 2006, tournée avec Daniel Paboeuf (ex-saxophoniste de Marquis de Sade) avec notamment une superbe version de "La Peau".

Quand je l'ai revu il y a deux ans, il n'y avait plus de cuivres et ça changeait vraiment, même en écoutant ses "classiques".
Très juste. Je l'ai vu plusieurs fois, dans tout un tas de formations différentes, du concert en solo à la section de cordes, ça donne des ambiances très différentes, et on ne voit jamais deux fois un concert similaire.