Zero Dark Thirty - K. Bigelow, 2012
Dame de fer du cinéma US, dont j'avais aimé son avant-dernier,
Démineurs, s'attaque à la traque de UBL (Ussama Bin Laden) à travers l'enquête minutieuse et patiente d'une jeune louve, une "tueuse" droit sortie de l'école (?), jouée par la douée
Jessica Chastain, la future grande actrice américaine.
Officiellement, la CIA a nié avoir prêté à la cinéaste oscarisée dossiers et infos et, affolé, le directeur de la CIA s'était même fendu d'un communiqué pour affirmer que le film ne représentait pas la version authentique des faits.
Peu importe, on suit pas à pas l'enquête, ses piétinements et ses rares moments où les bonnes nouvelles arrivent. Film sérieux, documentée, réaliste, avec toujours cette touche qui est si particulière à la cinéaste. Elle semble faire de faux films d'action. Attaquant toujours par l'angle cérébral les scènes fortes.
L'assaut final de la tanière du terroriste est filmée de manière réaliste et quasi abstraite même par moments, loin en tout cas du boombadaboom US habituel.
La polémique sur la torture (justifie-t-elle la fin ?) a bien eu lieu. Et le film a l'honnêteté de ne pas l'occulter, mais dans un "ni pour, ni contre" ; elle semble faire partie des armes à la disposition de la lutte anti-terroriste.
Du côté des frenchies, la musique d'
Alexandre Desplat est discrète mais efficace. Et, dans un rôle de prisonnier torturé au début du film, un acteur que j'avais beaucoup aimé dans la série
Engrenages,
Reda Kateb. Beaucoup de charisme. Il suit ainsi les traces de
Sami Bouajila qui avait joué un rôle de terroriste dans un film US.