Forum de rock6070

Pour rebondir sur plusieurs posts récents, je lance ce nouveau sujet délicat.

Est-ce qu'il y'a des groupes que vous aimiez, voire que vous adoriez à un moment, quand ils étaient en début de carrière, alors qu'ils n'étaient pas encore connus (sauf des initiés, dont vous), bref quand ils étaient encore "underground" ?

Puis tout d'un coup, patatras, c'est la descente en chute libre dans votre estime et vous ne pouvez plus les voir en peinture, depuis qu'ils "passent à la radio".

Est-ce parce qu'ils sont devenus connus que leur musique a changé ou le contraire ?

Ou simplement, ils ont mal vieilli et leur musique avec ?

Allez, vous avez bien quelques exemples en tête ...

Des exemples, on en a tous plein.
Le but de passer à la radio, c'est faire découvrir un truc aux gens, pour qu'à terme ils achètent. Aucun intérêt donc à passer des trucs non vendeurs. Dans ce sens, si d'un coup un groupe se met à passer aux médias, c'est qu'il y a eut un changement radical au niveau de leur musique (ou qu'ils ont fait un morceau qui se "vend" bien, dans le sens relativement populaire).

Là, je ne réponds qu'à la seule question intéressante du topic :
"Est-ce parce qu'ils sont devenus connus que leur musique a changé ou le contraire ?"

Et donc, c'est le changement dans leur style qui les a fait être connus.

Est-ce qu'il y'a des groupes que vous aimiez, voire que vous adoriez à un moment, quand ils étaient en début de carrière, alors qu'ils n'étaient pas encore connus (sauf des initiés, dont vous), bref quand ils étaient encore "underground" ?
Non.

Est-ce parce qu'ils sont devenus connus que leur musique a changé ou le contraire ?
Aucune idée.

Ou simplement, ils ont mal vieilli et leur musique avec ?
Je ne sais pas.

Allez, vous avez bien quelques exemples en tête
Non.

Un groupe me vient de suite à l'esprit
Les Red Hot ..j'aimais beaucoup Mother Milk et Blood sex and Magic et one Hot Minute ..Et puis soudain la reconnaissance mondiale avec californication (même s'ils marchaient déjà bien avant mais ca n'avait plus rien à voir ..Au niveau succès s'était puissance 1000)..Pour moi le groupe a perdu tout intérêt à partir de ce moment là

Je ne peux pas répondre à cette question étant donné que je ne me suis jamais trouvé en situation de découvrir la musique d'un groupe à ses tous débuts, c'est un problème d'ordre purement temporel.

Les quelques groupes contemporains qui aient attiré mon attention ces dernières années ne se sont jamais trouvés en situation de connaitre un succès commercial tel qu'il puisse modifier la perception que j'aurais pu avoir d'eux, je pense aux Beechwood Sparks, Olivia Tremor Control, Grandaddy, Higamos Hogamos, etc.

Je doute que ceci puisse arriver à Sébastien Tellier mais le jour où il devient populaire, j'applaudirai des deux mains.

Il y a bien le Ministère Amer et la clique du Secteur A. Après les deux albums hardcore du groupe, Stomy Bugsy et Passi sont passés en solo. Le premier album de Bugsy est passable mais le son a nettement changé, commercial à fond pour plaire aux radios et au public. J'avais croisé Stomy à une soirée et je lui avais posé le question. Il m'avait répondu que le hardcore ne vend pas. Bref, ces mecs ont du baisser leur froc pour faire de l'argent. Le summum, ç'a été le duo de Passi avec Calogero. Curieusement, on n'entend plus parler d'eux maintenant. Les deux Ministère Amer, c'était classe, mais je suis devenu trop vieux pour ce genre de musique. C'est la quintessence du rap français mais maintenant, j'ai l'impression que rap et français ne vont pas ensemble.

j'ai l'impression que rap et français ne vont pas ensemble.Tiens je me pose la même question avec rock et français.

Oui, t'as raison. Surtout quand on écoute les BB Brunes et Noir Désir Bashung, par contre, c'était classe. Christophe aussi mais il donnait davantage dans la pop. Et Ferrat que j'adore, force est de constater qu'il ne donnait pas dans le rock du tout. Lennon disait que le rock français, c'est comme le vin anglais. Bien résumé.

Je ne peux pas répondre à cette question étant donné que je ne me suis jamais trouvé en situation de découvrir la musique d'un groupe à ses tous débuts, c'est un problème d'ordre purement temporel.
J'ai connu ça pour un groupe ! Pleymo (du metal français), j'ai découvert en 2002 ou 2003, entre Medecine Cake (2002) et Rock. C'est un groupe auquel j'avais tout de suite accroché, mais j'ai été profondémment déçu quand est sortit Rock en 2003 : un album rock, ce qui a énervé plus d'un fan de ce bon groupe de metal (la team Nowhere, c'était quand même quelque chose !). Et alors Alphabet Prison en 2006, une bouse par rapport à leurs débuts !
Du bon rock sans doute, mais c'est exactement le même exemple que pour Yes. On me dit souvent que Yes a fait de la bonne pop dans les années 80. Mais pour moi Yes c'est du prog, donc Yes qui fait de la pop c'est du mauvais Yes. Bah Pleymo pareil, à partir de 2003 ils ont fait du mauvais Pleymo.
Et pour en revenir sur le sujet, ce basculement rock les a fait connaître plus largement, c'est logique, c'est plus vendeur que le metal.

On dira ce que l'on voudra, mais les groupes connus sont les plus commerciaux, ceux dont la musique est vendeuse.
(Et il est impossible de ne pas faire l'amalgame.)

Souvent on assiste à une sorte de nivellement par le bas - répétition de recettes bien éculées, de sonorités passe-partout etc. - bref on donne dans le mainstream pour capter une plus grande audience. Ou pour rester à flot financièrement. Les maisons de disques sont souvent responsables de ces virages intempestifs.

Et puis parfois certains artistes ou groupes maîtrisent bien une recette et au lieu de chercher dans une autre direction (une exigence artistique minimale somme toute) préfère creuser un sillon quitte à s'enliser dans la redite ou même faire qques pas en arrière - baissant leurs exigences pour se conformer à un marché, une niche ou je ne sais quoi !

Voir la déconfiture du Jefferson Starship qui aura baissé la garde pour nous abreuver d'un savoir faire incontestable mais avec pour résultat un rock FM pasteurisé.

A la décharge de ces artistes - peut-être voulaient-ils faire autre chose ? Ou accompagner le reflux de leurs idéaux initiaux ?

Exemple inverse - Tom Waits qui en ayant assez de jouer le personnage d'un clodo/beat/jazzifiant sort en 83 Sworfishtrombone - respect total de la démarche de l’artiste qui brise ses propres codes et cesse de répéter ad libitum les mêmes recettes.

Sinon rien à braire de ce qu'un artiste soit connu, apprécié ou pas pour que je l'aime. C'est surtout sa démarche, ses propositions qui m'intéressent et il est vrai que les originaux captent plus mon intention que les copies ou imitateurs.

On me dit souvent que Yes a fait de la bonne pop dans les années 80. Mais pour moi Yes c'est du prog, donc Yes qui fait de la pop c'est du mauvais Yes.Mouais...

Je n'aime pas ces albums des 80s, "90125", "Big Generator" ou "Union", c'est la sonorité typique de cette époque qui me dérange, de même que chez Genesis, Emerson Lake & Powell, Asia, PFM, et quelques autres imprudents égarés de la décennie précédente qui se risquaient à vouloir continuer à exister à cette époque alors que leur heure était passée... Mais je ne peux m'empêcher de penser que - bien que je ne puisse pas les voir en peinture - des types comme Trevor Rabin ou Trevor Horn (ce doit être le prénom) étaient des producteurs remarquablement malins et avisés qui faisaient montre d'un savoir-faire indéniable en matière de musique pop, accrocheuse et à fort potentiel radiophonique. Certainement pas de la mauvaise musique, non. C'est juste que c'est pas mon truc.

Quoique j'ai réentendu "Abacab" récemment et que j'ai trouvé que c'était très adroit et pas mauvais du tout...

Un cas à part : "Drama" de Yes. Je trouve cet album excellent de part en part, avec ses compos ramassées, ses arrangements très dynamiques et son énergie réconfortante (j'imagine les fans qui l'ont entendu après la dégelée infligée par le nullissime "Tormato")...

Un cas à part : "Drama" de Yes. Je trouve cet album excellent de part en part, avec ses compos ramassées, ses arrangements très dynamiques et son énergie réconfortante (j'imagine les fans qui l'ont entendu après la dégelée infligée par le nullissime "Tormato")...
Ah mais il est super Drama ! Tempus Fugit, et surtout Machine Messiah !

C'est le tout premier album de Yes que j'ai entendu quand j'étais gamin, c'est peut-être pour ça qu'il m'a particulièrement marqué. Quand j'ai découvert "The Yes Album" dix ans plus tard, je me suis demandé s'il pouvait s'agir du même groupe tellement je trouvais ça mollasson... Mais il faut pardonner aux jeunes trouduculs...

Il y a un critère qui entre en compte, et de plus en plus aujourd'hui, c'est que le groupe n'est pas le seul à composer. Le producteur et surtout le label a son mot à dire. Il y a certes eu de la volonté de certains groupes de basculer dans la pop, mais pas que.

Prenons l'exemple de Gentle Giant. Giant For A Day et The Missing Piece sont résolument orientés pop tandis que les précédents sont très aventureux. Pourtant, on ne leur renvoie pas ce fléchissement qualitatif dans la tronche, tout simplement parce qu'ils ont su garder leur identité.

Maintenant, s'ils ont mis la clé sous la porte en 1980, c'est parce qu'ils n'ont pas voulu faire du 100% pop et, sans ça, la prod et le label ne les a pas fini. Rendement obligatoire.

Ils n'ont pas voulu céder aux chimères du business.



Le cas Genesis est tout différent. Tout le monde se tire la bourre pour dire que c'est à partir de tel album que Genesis est devenu moins bon, plus commercial. A Trick ? And Then There Were Three ? Abacab ? Genesis ?

On peut simplement constater que And Then There Were Three est un sérieux tournant dans la carrière du groupe : plus de titres long, et leur premier tube : Follow You Follow Me. Pourtant, cet album n'est pas encore ce que je pourrais appeler un album commercial.

La réalité est que Genesis a toujours cherché le succès et, tant que Gabriel était là, croyais possible d'en avoir sans bercer dans la pop légère couplet-refrain des années 60. Ils ont constaté que ce n'était pas possible. Alors, progressivement, ils ont tenter de lacher un peu de corde prog pour mettre un peu plus de pop dans leur musique, jusqu'à ce que Phil Collins ait un immense succès avec son deuxième album, très pop. Là, ils se sont dit que les gens, confondant Genesis et Phil Collins, n'y verraient que du feu, alors, il ont fait de la pure pop sur Genesis et Invisible touch, tout en gardant un titre un peu prog sur chaque album (Home By The Sea / Domino). Les live ont très vite vu disparaître les titres pré-Follow-You-Follow-Me (souvent réduits à un simple medley, quelle horreur) au profit d'une set-list appropriée au nouveau public.

C'est en ça que les fan de Genesis on prit ce revirement pour une trahison. Et ils l'ont senti dès 1978. Les filles qui arrivent en masse aux concerts du groupe alors qu'avant, fallait leur promettre de monter sur la 102 au retour. Ils ont senti que leur bébé leur échappait.

Et ça arrive pour tous les groupes. Il suffit qu'on soupçonne un peu de pop poindre à l'horizon pour craindre un basculement progressif mais complet vers le commercial. Ça arrive souvent, mais il y a des exceptions.



Le cas Yes est on ne peut plus épineux. Le virage pop n'en est pas un. L'album 90125 était à l'origine un album de Trevor Rabin, alors complètement étranger au groupe. C'est voyant de plus en plus de membres de l'ancien groupe se greffer au projet (finalement tous sauf Rabin) que le groupe s'est finalement appelé Yes. Mais cet album, pas plus que Big Generator ou Talk ne sont des albums de Yes à part entière. Ce n'est pas la musique de Yes, c'est celle de Trevor Rabin. Talk est une tentative de réconcilier les fan du Yes Pop et du Yes Prog, mais ça n'a qu'à moitié marché. Ensuite, il y a eu Union qui est juste un prétexte pour calmer les râleries de Squire et White qui ont fait un caca nerveux en voyant la tournée ABWH sous le sigle "Yes"
Comparer le Yes Pop et le Yes Prog, ce serait comme comparer le Skid Row des 70s et le Skid Row des 80s : même nom mais pas même groupe, rien à voir.
Le Cas Yes est donc hors sujet dans ce topic.

C'est le tout premier album de Yes que j'ai entendu quand j'étais gamin, c'est peut-être pour ça qu'il m'a particulièrement marqué. Quand j'ai découvert "The Yes Album" dix ans plus tard, je me suis demandé s'il pouvait s'agir du même groupe tellement je trouvais ça mollasson... Mais il faut pardonner aux jeunes trouduculs...
Moi, j'ai découvert Yes après Rick Wakeman.

Mon père avait les trois fameux disque du claviériste capé.
C'est après que j'ai découvert qu'il avait joué dans un groupe nommé Yes
Ensuite, j'ai découvert que le Yes en question avait joué Owner Of A Lonely Heart et là je me suis dit que j'avais dû mal entendre...
Et puis je suis tombé sur Close To The Edge, que j'ai mis un mois à l'acheter : je revenais chaque semaine pour l'écouter au magasin, jusqu'au moment où j'ai réalisé qu'il me plairait. Je l'ai pris.