http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Estardy1965
Le label Bel Air fait faillite. Nino retourne à Juan-les-Pins. Il fait la manche sur les plages. Il y rencontre Eddie Barclay, qui lui propose d’intégrer son label Riviera. Richard Bennett y travaille depuis peu comme directeur artistique. Nino sort un nouveau 45 tours avec deux ballades bluesy (« Viens je t’attends » et « Au bout de mes vingt ans »), une adaptation d’un negro spiritual (« Jennifer James ») et un rhythm’n’blues entraînant (« Tchouk-ou-tchouk »), très proche des morceaux de Ray Charles. Ce troisième 45 tours n’obtient pas plus de succès que les précédents.
Nino et son groupe jouent à Saint-Raphaël à La Playa. Ils se produisent en trio : Nino (basse et chant), Bernard Estardy (orgue) et Richard Hertel (batterie), avec trois choristes. Un soir une vieille dame a perdu son chien. Nino improvise « Z’avez pas vu Mirza ». L’effet est immédiat et le public en redemande. Le succès de cette plaisanterie se confirme lors d’une soirée privée à Saint-Tropez.
De retour à Paris, Nino enregistre un nouveau 45 tours. Au trio basse, orgue, batterie s’ajoute une section de cuivres. Les deux premiers titres, « Mirza » et « Les Cornichons » mélangent une solide rythmique rhythm’n’blues et textes loufoques. Les deux autres (« Il me faudra… Natacha » et « Ma vie pour rien »), deux ballades bluesy avec cordes, sont plus introspectifs. Le disque sort à la fin de l’année.
1966
Nino Ferrer obtient un énorme succès avec « Mirza », suivi de très près par « Les Cornichons ». Il devient du jour au lendemain une vedette. En mars, il passe à l’Olympia. « Oh ! Hé ! Hein ! Bon ! » et « Alexandre » reçoivent un très bon accueil public en exploitant la même recette : rhythm’n’blues et textes loufoques.
Nino termine l’année en rendant hommage aux chanteurs noirs qu’il affectionne, Wilson Pickett, James Brown, Ray Charles, avec « Je veux être noir ».
1967
Nino décroche un nouveau tube avec « Le Téléfon », son plus gros succès commercial dans les années 60. Sur le même 45 tours se trouvent « Madame Robert » et « Je cherche une petite fille ». La même année sort un nouveau 45 tours quatre titres avec « Mao et moa » et « Mon copain Bismarck ».
1968
Nino partage son temps entre de nombreux concerts et les séances d’enregistrement. Manu Dibango remplace Bernard Estardy à l’orgue et à la direction de l’orchestre. Deux 45 tours voient le jour : le premier avec « Le roi d’Angleterre » et notamment « Les petites jeunes filles de bonnes familles » aux sonorités jazz Nouvelle Orléans, le second avec « Mamadou mémé », « Les yeux de Laurence » également très jazz Nouvelle-Orléans et surtout « Oerythia », une très belle bossa nova. Nino Ferrer passe complètement à côtés des évènements de mai 68.
Il commence à faire de fréquents allers-retours en Italie. La version italienne de « Je veux être noir », « La Pelle nera » y a fait un tube. Ses chansons en version italienne passent à la radio (« Al telefono »…). Nino anime une émission le samedi soir sur la RAI, Io Agata et tu.
1969
Sortie en France de deux 45 tours « Je vends des robes » (avec « La rua Madureira », magnifique bossa nova et « Le show-boat de nos amours » aux arrangements jazzy) et « Agata », tango adapté d’une chanson napolitaine des années 20 (« Les hommes à tout faire », « Justine », valse avec accordéon, cordes et cuivres…) qui ne rencontrent pas un gros succès. En Italie, par contre, « Agata » est un énorme tube, tout comme en Espagne et en Allemagne.
1970
Nino s’installe à Rome, avec sa compagne Jacqueline Monestier, dite Kinou. Il y vit un an et demi.
Deux 45 tours deux titres sortent en France, avec des arrangements de Pierre Dutour (« Oui mais ta mère n’est pas d’accord » avec beaucoup de cordes et « Viens tous les soirs » aux influences orientales…).
Nino Ferrer rencontre l’organiste Giorgio Giombolini et monte un groupe composé de musiciens italiens. Il se produit sur scène avec eux en Italie à la fin de l’année 1970. Premier tournant important dans la musique de Nino qui commence à délaisser le rhythm’n’blues pour un rock lorgnant parfois du côté du psychédélisme. En témoigne le concert du 5 octobre 1970 au Teatro Sistina de Rome avec des titres comme « Reminiscenza », « Fratelli e cosi’ sia », « Canapa Indiana »…
1971
Le concert du 5 octobre 1970 sort en disque sous le titre de Rats and Roll’s. Pour la première fois, Nino Ferrer y est crédité à la direction d’orchestre et à la réalisation artistique. Le disque est mal distribué, pressé à peu d’exemplaires et devient vite un objet de collection. Nino rentre en France.
En mai et en novembre, il enregistre dans le studio de Bernard Estardy, ce qu’il considère être son premier véritable album, une sorte de concept album en l’occurrence, Métronomie. Le disque reprend quatre titres de Rats and Roll’s, réarrangés, réenregistrés et avec des paroles en français (« Métronomie », « Cannabis », « Les Enfants de la patrie » et « La maison près de la fontaine »).
1972
Sortie de Métronomie qui reçoit un bon accueil critique. Mais c’est surtout le 45 tours avec « La maison près de la fontaine », morceau aux arrangements jazzy, dont la mélodie est inspirée d’un solo de trompette de Louis Armstrong, qui rencontre le succès. Il s’écoule à plus de 500 000 exemplaires. Les ventes de Métronomie, par contre, restent faibles.
Au cours de l’été, Nino rencontre à Saint-Tropez, le guitariste anglais Micky Finn. D’après Nino, cette rencontre est déterminante : « … C’est lui qui m’a fait sauter le pas entre le rhythm’n’blues, le rock noir américain et le rock blanc avec des guitares saturées… ». Nino invite Micky Finn et ses musiciens (Brian Johnston au piano, Ron Thomas à la basse et Keith Boyce à la batterie) à venir chez lui à La Martinière, à Rueil-Malmaison. Ils répètent tous ensemble, avec Giorgio Giombolini à l’orgue, avant d’enregistrer au studio d’Hérouville.