ADSL de cette semaine est un album qui s’inspire du courant :
• Folktronica (j’aime bien les nouveaux termes de classifications). -:)
Asa-Chang & Junray est un groupe de psyché folk minimaliste formé en 1998 par le percussionniste
Asa Chang (un des fondateurs du Tokyo Ska Paradise Orchestra) et le guitariste
Hidehiko Urayama. Ils furent rejoints en 2000 par le joueur de Tablâ ;
U-Zhaan (
Hironori Yuzawa) disciple du légendaire
Pandit Anindo Chatterjee et de
Zakir Hussain.
En concert, le groupe utilise un matériel de sonorisation appelé "Jun-Ray Tronics", d'où le nom, bien que "junray" signifie également pèlerinage.
Obsédé par la division du temps dans les rythmes. Et les espaces entre eux ils offrent un univers de rythmes élastiques, de mélopées romantiques, de bleeps informatiques et percussions ancestrales.
Line up : • Percussion, trompette, vocaux :
Asa-Chang• Programmation :
Hidehiko Urayama• Percussion, tablâ, trombone, guitare :
U-ZhaanTsu Gi Ne PuLeaf label/2003
La musique d'
Asa-Chang & Junray est d'une beauté dévastatrice, symbiose entre folklore et préoccupations modernes.
2 faces. 5 morceaux.
Qui t’explosent à la face.
Face A : • Toremoro : qui après l’explosion, explore les neurones.
L’air/la terre/le feu/l’eau comme fil conducteur.
• Tsuginepu To Ittemita : un poème symphonique pour une voix féminine éthérée qui réitère, réitère en accentuant chaque syllabe. Les collages surréalistes s’enchainent, les cuts au scalpel découpent ce morceau pour le transformer en matière organique.
Le tablâ rebondissant sur des notes épurées semble magnifier la voix de la chanteuse.
Face B :• Xylophone : dès les premières notes lorgnant vers la poésie accompagné au début par du tablâ et du bongo puis enchainant vers de la musique indienne introduisant le sitar.
• Kaiko : ce titre reste un monument. Un hymne à la vie, la trompette et le trombone omniprésent rappelle le vieux western spaghetti, le bruit des vagues s’échouant sur la plage guide l’auditeur dans des tranches de vies vécues.
• Kutsu #3 : à la fin pour clôturer ce mini-album après une intro borderline, une longue plage de silence de presque 12’34 mn permettant de méditer pour enchainer un mantra d’une rare violence à la sauce nippone prenant son envol pour laver le corps et l’esprit.
Ichi, ni, san, yon, go, rok, nana, hach, kyu, ju, ju-ich, ju-ni, ichi, ni, san, yon, go, rok, nana, hach, kyu, ju, ju-ich, ju-ni, ichi, ni, san, yon, go, rok, nana, hach, kyu, ju, ju-ich, ju-ni, ichi, ni, san, yon, go, rok, nana, hach, kyu, ju, ju-ich, ju-ni, ichi, ni, san, yon, go, rok, nana, hach, kyu, ju, ju-ich, ju-ni, ichi, ni, san, yon, go, rok, nana, hach, kyu, ju, ju-ich, ju-ni.
Ce sont les nombres de 1 à 12 répétés à l’infini. Il m’évoque les douloureuses séances de suburi en aïkido avec le jo ou le bokken. Et la difficulté est de les enchainer par exemple à trois en décalant le commencement pour se rejoindre sur "
ichi".
Pour certains ce titre va ressembler à un long supplice par contre pour ceux qui ont déjà mis les pieds sur un tatami cela va peut-être leur rappeler des souvenirs. :-)
Cet album véritable pâte à modeler absorbant pour mieux modeler ses émotions et amenant indéfectiblement à des pans de son enfance.
Et c'est bien de cela qu’il s’agit un album ethnique au carrefour de différentes cultures.
Une des pierres angulaires qui façonne le brassage des peuples.
J’insiste lourdement mais ce genre d’album prend toute sa dimension sous format numérique en 16/44 ou en vinyle.
Un lien d’un lecteur audio pour une écoute toute en sérénité :
Le lien de l'album by Whereisbrian :