Ha ha, rien que vous faire peur ou vous décevoir ça valait le coup.
Nous allons s'il vous plaît cette semaine évoquer Peter Perrett, chanteur et songwriter des Only Ones, groupe dont au sujet duquel il est question cette fois-ci, plus particulièrement de leur
debut album, The Only Ones, qui date de 1978.
Les Only Ones se forment à Londres en 1976 autour de Peter Perrett (chant). Avec son camarade guitariste John Perry, ils embauchent un ex-Spooky Tooth à la batterie, Mike Kellie ; Alan Mair complète le line-up à la basse. Après un premier single, "Lovers of Today", remarqué par la presse, ils sont signés sur CBS et sortent trois albums entre 1978 et 1980 :
The Only Ones (1978) ;
Even Serpents Shine (1979) ;
Baby's Got A Gun (1980). Les musiciens se séparent en 1982. Quelques sorties compilatoires/live entretiennent vaguement la flamme, jusqu'à une reformation en 2007, et des rééditions de 2009 à 2012. Voilà pour l'histoire.
Quelle musique jouent les Only Ones ? Assimilés dans un premier temps à l'immédiat postpunk/new wave en raison de dates concomitantes, les Only Ones paraissent cependant bien éloignés des canons établis en réaction à '77. Ils jouent un rock lettré, énergique et mélodique, qui peut tirer sur la powerpop et l'art rock new-yorkais pré-77, avec des échappées solo et des riffs ici pas si éloignés du rock dur, un petit orgue là rappellera les riches heures psyché 60s (l'excellente "The Immortal Story", qui donne son nom à une bonne compilation, et qui se termine en sorte de furia hard-rock bizarre) ; il faut noter aussi la présence de cuivres qui peuvent les rapprocher éventuellement du glam-rock ? Sorte de groupe de synthèse, les Only Ones n'ont pas de chapelle.
Votre réception dépendra évidemment de votre réaction à Peter Perrett, le singer-songwriter, et à sa figure très classique en somme de
beautiful loser. Son phrasé nasillard particulier, pas toujours chanté juste, lorgne du côté de Lou Reed en plusieurs occasions, avec clairement des accents punk ("Language Problem") ; ses paroles d'un romantisme camé sentent fort la guigne, notamment amoureuse ; c'est par ailleurs un héroïnomane avéré ; le groupe a joué avec Johnny Thunders ; n'en jetez plus. La chanson "No Peace For the Wicked" est assez emblématique de ce point de vue. La figure de l'artiste maudit y devient presque un but avoué.
Perrett a fait un come-back que je qualifierais de remarquable, avec un groupe, The One, pour un album solo en 1996,
Woke Up Sticky, dont le titre fleure encore bon les amours accomplies. La voix était encore là, les compositions aussi globalement, une sorte de petit miracle.
Pourquoi cet album-ci plutôt que les deux autres, tous étant d'un niveau sensiblement égal (c'est-à-dire très bons de mon point de vue) ? Je ne sais pas, tout d'abord, si tout le monde connaît les Only Ones, autant commencer par le premier. Par ailleurs, si un morceau doit être qualifié de "
signature song" des Only Ones, c'est à coup sûr le single "Another Girl, Another Planet", repris à plusieurs reprises, notamment par les Libertines, qui invitèrent Perrett sur scène.
Tracklisting :
Face A :
1 The Whole of the Law
2 Another Girl, Another Planet
3 Breaking Down
4 City of Fun
5 The Beast
Face B:
1 Creature of Doom
2 It's the Truth
3 Language Problem
4 No Peace for the Wicked
5 The Immortal Story
Voici un lien vérifié, en 320 kbps, et qui comprend trois bonus : d'abord l'excellent premier single de 77, "Lovers of Today", avec sa face B, "Peter and the Pets", et la face B de "Another Girl, Another Planet" : "As My Wife Says".
Ce lien est russe, il faut rentrer un code et cliquer ensuite sur le bouton vert juste au-dessous, après quoi le téléchargement démarre directement, si ce n'est pas le cas, cliquer sur la ligne en surbrillance juste au-dessus de la mention "The Only Ones 1978".
Un autre lien, mediafire cette fois-ci, toujours en 320, mais il s'agit d'un rip de vinyl (pas de bonus donc) et on y entend les craquements, les plus nostalgiques le préféreront peut-être :
Voilà, bonne écoute ! Et n'oubliez pas :
"
There's no peace for the wicked
They say no peace for the wicked
Loud and clear, no peace for the wicked
The angels tell me
No peace for the wicked"