
Ces quatre gars qui se bidonnent ont sorti en 1970 un disque unique: du blues, du rock pur, du jazz; un mélange de tous les styles (mais rien à voir avec la bouillie prétentieuse des groupes jazz-rock)... Un chanteur magnifique, un guitariste qui a un vrai style, une rythmique qui claque, un son clair et dépouillé.... un disque comme il en existe peu... qui s'est vendu à 5.000 exemplaires! Aucun succès. Deux disques plus tard, et autant de bides commerciaux, le groupe PATTO se séparera. Il arrive que de grands disques ne trouvent pas leur public; on se dit que c'est juste un rendez-vous manqué entre un artiste et le goût d'une époque, que le temps va forcément réparer l'injustice. Mais là, 40 ans plus tard, le superbe disque jaune de PATTO n'intéresse toujours que ceux qui restent des 5.000 gugusses qui l'ont acheté. Ça fout les boules... vraiment.
Aucune raison acceptable pour que PATTO soit ainsi destiné à l'oubli définitif. Si ce n'est la malédiction du groupe maudit. Vous n'y croyez pas?... attendez...
Le chanteur Mike Patto meurt en 1979 d'un cancer.
Le guitariste Ollie Halsall a suivi le long chemin balisé du junkie jusqu'au fix final en 92.
Dans les années 80 le bassiste Clive Griffiths et le batteur John Halsey continuent à jouer pour le plaisir. Un soir anglais pluvieux, leur bagnole se crashe. Clive Griffiths reste paralysé d'un coté et mentalement atteint. John Halsey s'en remettra. Il avait eu raison de prendre pour pseudo le nom d'un célèbre pirate; ça doit donner droit à plusieurs vies. I y quelques temps il tenait un pub à Cambridge et aucun de ses clients ne doit savoir qu'il a été le superbe batteur d'un groupe qui s'appelait PATTO.
Il y a vraiment des histoires qui donne envie de se saouler la gueule.