Embryo je les ai découvert il y a déjà de celà quelques lunes bien pleines, avec Opal, probablement le plus déjanté de tous leurs albums. Quand liberté se conjugue avec lubricité ou comment débouler sur disque avec la ferveur d'une jeune pouliche à skis sur des montagnes russes !
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Sinon je suis pour l'instant, c'est ça :

En écoute depuis vendredi aux portillons de mes tympans stellaires, cette nouvelle cuvée verte achève de s'épancher bien loin, depuis marteau et étrier jusque quelque part entre épiderme et coeur !
Alors pour sûr, d'aucuns seront surpris, voire déroutés, notamment par les trois premiers morceaux où Allen exprime sa faconde en un simili rap pas véritablement convaincant de prime abord.
Mais pour être passé par là, je dirais à ces ceusses que d'une part, trois quatre écoutes de l'album feront fi de ces réticences et surtout qu'à bien y réfléchir, Allen fait ça depuis déjà très longtemps. Il n'y a qu'à réécouter Oily Way ou Bellyful of Telephone par exemple pour s'en (re)-convaincre.
Pour le reste c'est du tip-top 24 carats, avec bien sûr l'humour en invité principal. Chris Taylor et Mike Howlett accrochent la chose avec un aplomb infaillible et font office de pesanteur, maintenant les autres musiciens en lévitations goguenardes sans pour autant ne jamais les perdre.
Aussi, ceux qui attendent le retour d'Hillage comme le messie peuvent continuer de baver à grosses bulles, l'ancien chevelu/barbu viendra les éponger via quelques grosses lampées de sa guitare mutée en geyser d'arc-en-ciel, reluctante comme aux plus beaux jours.
Mais pour autant et à mon humble avis, bien plus encore qu'avec ces épanchements multicolores, c'est surtout avec son travail de production qu'il se montre le plus fort. On sent bien la grande expérience du Monsieur en la matière...
Il a su apporter au disque un équilibre quasi-parfait doublé d'un son à la fois terriblement moderne et très respectueux de l'univers fantasmagorique du Gong. L'efficacité au service de la fantaisie, ou une giclée de caféine dans le thé aux champignons.
Par contre, je trouve que les saxos, flûtes et autres doudouks restent bien trop timides. Ils sont là bien sûr, mais pas assez selon mon avis. C'est dommage, d'autant que beaucoup d'espaces restent possibles qui auraient pu les voir poindre...
Ceci dit, l'album fonctionne à merveille tel qu'il est. Ca n'est pas un album où les tapis volants se meuvent avec la grâce fébrile d'un déhanchement de dromadaire comme pouvait l'être You par exemple, mais bien plus un album composé de chansons bien distinctes fortement addictives et qui ne manquent pas, pour peu que l'on y prête plusieurs écoutes, de s'accrocher au cortex comme un magnet sur le frigo.
Un vrai album à multi-facettes formant une unité inaltérable.
Plus qu'un disque, un oeil de mouche.
Et si vous voulez un aperçu, alors suivez cette flèche
qui vous mènera tout droit vers Escape Control Delete, bien représentatif de l'ensemble du disque.