Médiapart devient la cible 'Number One'. Il paraît que l'affaire "Bête en cour-Veurte" devient aussi embrouillée que l'Affaire Clirstrim. Riche en rebondissement et en ramifications aussi, mais sinon j'arrive bien à suivre personnellement. On prépare un beau croc de boucher en platine genre Rolex, pour les instigateurs des "rumeurs" pernicieuses. La calomnie va être foulée au pied ! Ah ! Le croc de boucher... quelle belle image ! Tellement chargée d'histoire et belle humanité. Enfin, si notre Super Président avait un peu lu Historia de temps en temps, et pas seulement Gala, Jours de France et Tobbogan, il aurait évité une expression fort malheureuse.
Le tribunal de l'horreur Le 7 août 1944 à Berlin, devant un public trié sur le volet et avec des caméras dans le prétoire, les accusés comparaissent en haillons, sales, sans chaussures ni bretelles afin que leurs pantalons tombent s'ils ne les retiennent pas. Tous ont été maltraités pendant leur détention. A l'auguste et fier maréchal von Witzleben, pur produit de l'aristocratie prussienne, on a même arraché son dentier et il a l'air d'un vieillard balbutiant, hagard et éperdu. Freisler, triomphant, le couvre d'injures: « Espèce de vieux cochon, lance-t-il à Witzleben, pourquoi tripotezvous constamment votre pantalon ?» L'homme est ainsi fait qu'au plus profond de l'abîme la dignité humaine peut parfois prévaloir sur les bourreaux les plus infâmes. Marqué mais serein, Yorck von Wartenburg affiche son mépris pour le national-socialisme et déclare qu'il n'aurait jamais pu adhérer au Parti nazi. Freisler s'étrangle de rage et lui lance: « Alors vous n'acceptez pas non plus les conceptions nationales-socialistes sur l'élimination des Juifs, peut-être ?» L'accusé garde un silence plein de dignité. Le général Stieff explique d'une voix posée que sa fidélité au peuple allemand lui faisait un devoir de le débarrasser de Hitler. Freisler l'invective immédiatement: « Le Führer et le peuple allemand ne font qu'un ! Les schizophrènes de votre genre sont inutiles !» L'accusation réclame évidemment la mort. Un des « avocats » de la défense fera mieux que les autres dans une « plaidoirie » d'anthologie: « Le verdict a déjà été prononcé par la Providence, qui a empêché la mort du Führer. Aucune voix du peuple allemand n'est favorable aux accusés. Peut-il y avoir meilleur verdict ?» Sans commentaire.
Après la condamnation à mort de tous les accusés, les huit conjurés sont introduits dans une petite pièce de la prison de Plötzensee. Par un raffinement de cruauté, Hitler a ordonné que les coupables soient pendus à des crochets, comme de la viande de boucherie. La pendaison entraîne en principe une mort rapide, la chute du condamné lui brisant la nuque. Ce serait trop clément pour les condamnés: des huit crochets vissés au plafond pendent des cordes de piano. Les bourreaux hissent lentement les hommes dévêtus jusqu'à la taille, la fine corde de piano les étrangle à petit feu, ils se tortillent dans la douleur et l'insupportable agonie dure de longues minutes. Une caméra enregistre le supplice. Le soir même, Hitler se fait projeter le film. Narquois et triomphant, il applaudit au spectacle. Goebbels, plus délicat, met discrètement ses mains devant les yeux pour ne pas se trouver mal. Les poursuites contre les conjurés de juillet 1944 ne s'arrêteront pas là et elles continueront jusqu'aux derniers jours du Reich. Le 3 février 1945, Freisler est en train d'insulter un accusé de plus quand une bombe américaine tombe sur le Volksgerichthof. Le « juge » nazi est enseveli sous les décombres.
_________________ Il est parfaitement superflu de connaître les choses dont on parle. Je dirais même que la sincérité en général dénote un certain manque d'imagination.
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